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Feneu, château de Montriou

Feneu, château de Sautré

collections personnelles, reproduction interdite

 C. Port  ce qui est en vert est C. Port

    Feneu, canton de Briolay (8 km), arrond. d'Angers (13 km). — Fanum 1030-1050 (Cart. du Ronc., Rot. 1, ch, 32 et 49; 1er Cartul. St-Serge, p. 123), 1097 (Epit. St-Nic., p. 26 et 319), 1124-1134 (2° Cart. St-Serge, p. 103, 283). — Capella de Fano 1150 (Epît. St-Nic., p. 76). — Phanum 1032-1052 (St-Serge, 1er Cart., p. 247), 1124 (Ib , p. 271). — Fanocus 1030-1050 (Cart. du Ronc., Rot. 1, ch. 49 et Cars. St-Nic., p. 116). —  Fanou 1082-1094 (2° Cart. St-Serge, p. 296). -  Phanou 1134-1150 (Ibid , p. 173). — Fanum novum 1050-1060 (Epît. St Nit., p. 47). — Fanu 1114-1132 (2e Cartul. St-Serge, p. 57). — Ecclesia de Fenis 1067-1070 (Eptt. St-Nic. , p. 21).— Fanou 1201 (St-Aubin, ch. or.), 1240 (Chaloché, tII. p. 78). — La paroisse de Feno 1284 (St-Serge, Sceaux, t. II, p. 1). — Founou 1326 (G 16). — Fenou, Fenu 1595 — Sur les coteaux, coupés de nombreuses vallées, qui s'inclinent vers la rive gauche de la Maine, entre Sceaux (5,5 km) au N., Ecuillé (6,5 km) et Soulaire (4 km) à l'E., Cantenay (5 km) et Juigné (10 km) au S., la Membrolle (5 km) et Grez-Neuville (8 km) à l'O.
    La route départementale d'Angers à Mamert traverse, par le centre, du S. au N., le territoire et le bourg, on s'en détachent le chemin d'intérêt commun de Briolay et plusieurs chemins vicinaux.
    Y passe, outre la Maine, qui forme bordure intérieure vers S.-O., le ruiss. de la Suine ; — y naissent les ruiss. de la Tannerie et de la Fontaine-Rouillée.
    En dépendent les vill. et ham. des Bigotières (17 mais., 51 ha.), des Beurlières (10 mais., hab.), des Angenais (6 mais., 21 hab.), des Riotières (6 mais., 18 hab.), des Cornuetteries (5 mais., 16 hab.), de la Mare (5 mais., 19 h.), du Pin (5 mais., 13 ha.), des Martinières (4 m., 16 hab.), des Bellangeries (4 mais., 13 hab.), de la Fouardière (4 mais., 15 hab.), des Ribaudières (4 mais., 16 hab.), de la Fontaine-Rouillée (4 mais., 11 hab.), de la Grange (4 m., 8 hab.), une dizaine de petits groupes de 2 ou 3 maisons,. les chât. de Montrion et de Sautré et 114 fermes on écarts.
    Superficie : 2 551 hect., dont 54 hect. en vignes, 169 hect. en bois, 1 890 en labours, il y a 100 ans pour la plus grande partie en landes.
    Population : 220 feux en 1720. — 948 hab. en 1790. — 1 391 hab. en 1831. — 1 247 hab. en 1841. — 1 376 hab. en 1851. — 1 410 hab. en 1861. — 1 357 hab. en 1872, dont 536 hab. au bourg (148 mais., 195 mén.).
    Foires les 13 avril, 29 juin et 11 novembre. — Avant la Révolution , Marché tous les 15 jours, dans des halles, maintenant tous les mardis. — Elève de chevaux et de bestiaux.
    Bureau de distribution de poste. — Chef-lieu de Perception pour les communes de Feneu, Cantenay, Cheffes, Ecuillé et Soulaire.
    Mairie avec Ecole de garçons, établie en 1834 dans des dépendances du presbytère (ordonnance du 23 décembre 1833), reconstruite en 1861 (Arch. Geslin). — Ecole de filles (soeurs d'Evron), dans une maison donnée par Mme Houdbine, dont partie en 1869 a été transformée en Hôpital.
    L'Eglise, dédiée à St Martin (succursale 5 nivôse an XIII) est un édifice en forme de croix latine (76 m sur 8), reconstruit en partie au XVIIIe s., et de nos jours transformé par une élégante restauration. De beaux vitraux la décorent, donnés, ceux du choeur, dont un représente St Martin, « par le curé de Feneux, Clouard, » ceux de la nef par Mme Houdbine, « en mémoire de son mari et de sa fille, » par Mme Lemasson et par Mme Richou, Désiré « en mémoire de son mari, adjoint d'Angers. »
    Sur le côté, vers 1'0., le Presbytère est logé dans l'ancienne cure restaurée en 1869.
    Nulle trace antique n'est signalée sur le territoire. La grande voie d'Angers traversait la lande de la Coulevrière, presque parallèle au nouveau chemin construit en 1788. Le nom du bourg semble indiquer l'existence d'un petit temple ou de quelque chapelle antique, fanum, que remplaça sans doute l'église. Elle appartenait au Xie s. à Hugues de Chantocé, qui, ayant avec l'aide de St Nicolas, vaincu ses ennemis, en fit don à l'abbaye de St-Nicolas d'Angers vers 1064-1070. Le bourg existait déjà, et les moines vinrent aussitôt s'y établir sous la direction de Rainaud de Chemillé ; mais gratifiés peu de temps après (1111) d'une nouvelle fondation près Sautré, ils s'y transférèrent pour y constituer plus à l'aise un prieuré, V. le Bignon.
    Curés : Jean Deschamps, t en 1469. — Jean Du Bouchet, 10 avril 1469. — René Pinaud, 1588, 1595. — A cette dernière date commence la série des registres paroissiaux. — Christophe Ogier, août 1598. — Jean de Vaulx, 1603, t le 1er juillet 1612. — Jacques Dufay, 1618. — René Bodrais, nommé le 17 décembre 1620, t le 18 avril 1649. Il avait fait bâtir, aidé d'un don de 80 livres et de corvées gratuites, la chapelle N.-D.-de-Pitié, bénite le 14 juin 1648, et qui s'élève encore dans le carrefour, à l'entrée, vers N.-O., du bourg. — Urbain Potier, avril 1650, 1655. — René Rivière, avril 1656, t le 24 août 1669. — Julien Leroyer, V. ce nom, janvier 1670, t le 19 mai 1680. — Jean Largent, prêtre du diocèse de Paris, installé le 27 mai 1680, t le 26 février 1709, âgé de 70 ans. — Franç. Lemoyne, mai 1709, t le 23 août 1724, âgé de 49 ans. — J.-B.-Philippe Delespy, vicaire, fait fonctions de curé pendant trois ans. — Franç. Lemoine-Desormeaux, septembre 1727, t le 30 juillet 1146, àgé de 63 ans. — Louis-Florent Péton, novembre 1746, gai compère, qui sème de notes plaisantes les marges des registres de ses prédécesseurs, et qui tenait à ce que la postérité sût « qu'il vivait bien », V. Lande-Fleurie. — Le 20 mai 1710 il bénit la première pierre de la nef nouvelle, reconstruite aux frais des habitants qui en restaient fondateurs, à l'exclusion de tout seigneur. Une chapelle, collatérale au choeur, fut en même temps édifiée et par-dessus un nouveau clocher, d'après les devis et sous la direction de Pierre Launay, le jeune, et de Jean Maussion. Les travaux furent reçus le 11 avril 1771. — F. Péton est curé encore en janvier 1793, assisté de son frère François-Louis, ex-prieur du Bignon et ancien curé de St-Maurille de Chalonnes, qui en ces temps lui sert de vicaire.
    La paroisse avait pour seigneur temporel le baron de Sautré. Elle dépendait de l'Archidiaconé d'Outremaine, du Doyenné d'Ecuillé, de l'Election et du Grenier à sel d'Angers,— avec résidence d'une brigade de gabelle, — du District de Châtea.uneuf. — y comptait en 1788, 30 familles, soit 120 personnes à la mendicité, et pour toute ressource, 35 livres de rente.
    Maires : Pierre Noury. 1193. — Ménard, 27 prairial an VII, démissionnaire le 7 fructidor an VIII. — A.-F. Goddes de Varennes, 2 janvier 1808, t le 5 août 1811. — Pierre-Vincent-Gatien de La Mothe-Baracé , marquis de Senonnes, son gendre, anc. capitaine des armées royales, 28 août 1811. — Lemasson, 7 avril 1815. —  Mordret fils, 17 avril 1815. — Marquis de Senonnes, 12 juillet 1815. — Louis-Jacques Dupré, 13 août 1830, installé le 15. — Léon Saulnier, 8 juillet 1852, installé le 5 mars 1853, t en 1856. — Athanase Toutain, 13 janvier 1857, installé le 25. (Arch. de M.-et-L. C 192 ; G Cures; H Abb. St-Nicolas. — Arch. comm. Et-C. — Pour les localités, voir à leur article, le Bignon, Sautré, Dollon, Coincé, la Roche-Jouloin, la Touche, Montriou, la Fontenelle, etc.
    Sautré, château., commune de Feneu. - Salteriacus 1111 (Epit. Sancti-Nicolai, p. 86). - Ecclesia de Salteri 1124 (2e Cartul. St-Serge , p. 103). - Salterium 1150 (Epit. Sancti Nicolai, p. 76). - Sautereium 1248 (G 440, f. 1). - Sauteret 1285 (H.-D.). - Au confluent du ruisseau de la Suine dans la Mayenne, qui y forme deux jolies îles. La terre appartenait au XIIe s. au seigneur de Feneu, qui y fonda la chapelle N.-D., plus tard qualifiée de prieuré du Bignon, V. ce mot, au profit des moines de St-Nicolas d'Angers. On y voit un fief distinct, avec château fort, 49_Feneu.98.jpgconstitué au XIIIe s. dont est seigneur Robert des Champs 1248, Hardouin de la Haie-Joulain 1312, Briant de la Haie-J. 1384, 1408, qui rend aveu au château d'Angers « pour son chastel et appartenances avec les douves », fours et pressoir banaux à Feneu, moulins à blé et à draps. Catherine de la Haie-J. rapporte à Jean de Sainte-Maure ; - Charles de Sainte-Maure 1458, 1478, - Jacques de Daillon 1529, chambellan ordinaire du roi, sénéchal d'Anjou, - Guy de D. 1563, fait prisonnier à Coutras. - La place, interceptant la Sarthe et la Mayenne et toutes les communications par Cantenay avec le Maine et la Normandie, devint une des visées des guerres civiles. Prise et reprise, elle était occupée en 1591 par le sieur de Quincé avec une garnison de soldats royaux, qui se laissa surprendre le 9 août par une bande de 18 partisans ligueurs, ayant à sa tête Jean Hervé, fermier de la Monnaie d'Angers ; mais dès le lendemain le siège y était mis par deux compagnies, sous les ordres des sieurs de Rambouillet et de Thouarcé, avec poudres, canon et vivres fournis par la ville d'Angers. Le 13, Hervé blessé accepta la capitulation, qui lui accordait d'elle conduit avec ses gens à Rochefortsur-Loire, poste important de la Ligue. La mairie d'Angers, en fournissant tout secours, requit le démantellement et le rasement du château, « attendu les ruysnes qu'il a tousjours apporté au païs, de la despence qu'il a convenu faire à la reprendre par plusieurs foys. » Une commission royale en date du 16 août fut délivrée pour satisfaire aux sollicitations pressantes des habitants. — Néanmoins le château, resté debout encore, fut investi le 18 février et occupé le 20 par les ligueurs de Boisdauphin, mais repris de nouveau de nuit et sans combat par le capitaine Des Courans. Pendant la Fronde, l'abbé Arnaud y trouva encore refuge contre le sieur de Rohan, qui le voulait faire arrêter. — Il était advenu depuis les premières années du XVIIe s. par le mariage d'Hélène de Daillon à François de Chabannes, baron de Chalus, qui prend le titre de baron de Sautré, quoique la terre n'eût qualité que de simple châtellenie. René Leclerc, sieur des Roches et des Aunais, mari de Renée Licquet, l'acquit de lui en 1617 et ses héritiers y résident pendant plus de deux siècles. La famille portait : d'argent à la croix endentée de gueules, cantonnée de 4 alérions de sable becqués et membrés de gueules. — Y meurent René Leclerc, chevalier, baron de Sautré, sieur des châtellenies de la Roche Joulain, Sceaux, Grez Neuville et Feneu, le 10 décembre 1699, — René Cerisantes L., chevalier, doyen de l'ordre de Saint-Lazare, lieutenant des maréchaux dans le Maine, le 30 septembre 1741, âgé de 90 ans. Sa nièce et son héritière Lucie L. avait épousé le 20 août 1680 Franç. de Goddes, dont la descendance s'éteint dans la famille de la Motte-Ba.racé par le mariage d'Auguste-Marie-Fortunée-Gabrielle de Goddes de Varennes avec Pierre-Auguste de la Motte-Baracé de Senonnes. Une partie de la terre vendue nationalement fut rachetée au retour de l'émigration, — et le domaine entier, comprenant le château, avec futaie, châtaigneraie, pépinière, mail, charmilles, jardins, taillis de réserve, les métairies de Beauvais et Belaise et un petit moulin à eau, a été vendu te 15 décembre 1864 pour la somme de 400 000 F par dame Héloïse de Jourdan de la Verderie, marquise de Senonnes, veuve de Pierre-Auguste de la Motte-Baracé de Senonnes, et ses enfants, à M. Jean-Pierre Picard, ancien entrepreneur.
    Outre la chapelle du Bignon, qui est dite en 1777 « sise dans la cour de Sautré », le château avait sa chapelle seigneuriale des le XVe s., dédiée à St Thomas et vulgairement appelée de la Planche. Le dernier chapelain Franç. Louet périt, dit-on, dans une noyade a Montjean le 29 novembre 1793. — Les seigneurs jouissaient de plus d'un enfeu dans l'eglise abbatiale de St-Nicolas d'Angers d'Angers où fut inhume le 5 janvier 1771 Auguste-François de Goddes de Varennes.
    La mesure du fief comptait 12 boisseaux pour 13 boisseaux 1/2 et un 1/2 quart, plus une écuellée, des Ponts-de-Cé.
    Le château forme un corps de logis rectangulaire de 3 étages XVII-XVIII s., élevé sur un rocher profondément entaillé de douves de 30 pieds, qui en séparaient les deux hautes ailes transversales à toits mansardés. V. une lithographie par Motte, d'après Gadin, dans Blancheton, Châteaux de France, t. Il, p. 91. Nul reste antique que les assises inférieures du donjon, encastrées dans les constructions modernes, et à l'angle N.-0. une tour ronde à toit pointu. La face N. a été transformée vers 1830 par l'architecte Lecoy, qui l'a. surmontée d'un fronton. La façade vers l'O. qui est la principale, s'élève sur une terrasse, portée sur de gros murs de soutènement évidés en arcades, qui donnent jour aux cuisines pratiquées dans les soubassements. — Au rez-de-chaussée, un salon conserve de belles boiseries XVIIIe s. et une élégante cheminée ; — sur un panneau détaché sont inscrites, entre six lyres peintes, des sentences latines et italiennes. — A gauche en entrant par le perron, une sorte d'alcôve sert de chapelle dont l'autel est décoré d'une médiocre toile, la Naissance de Jésus. (Arch. de M.-et-L. B Insinuat., 19 août 1591 ; E 3061 ; H Chaloché, XIV, 190.—Arch. mun. d'Angers BB42, f. 29-30.—Arch. comm. de Feneu ;  Et.-C.—Blancheton, Châteaux de France, t. p. 92. — Journal de Louvet, dans la Rev. d'Anjou, 1854, t. Il, p. 283, 293. — Arnauld, Mémoires, IIIe part., p. 27 29.)
 
    Goddes (Charles), fils de Louis G. , receveur de la châtellenie de Luigné et châtelain de Brissac, demeurait, comme son père, au château de Brissac, et est dit en 1581 fermier du greffe de la baronnie, en 1587 gentilhomme de la fauconnerie du roi, secrétaire du comte de Brissac, en 1595 commissaire des guerres en résidence à Angers, en 1602 secrétaire du maréchal de Cossé-Brissac, en 1606 sieur de Varennes, en 1637 sieur de la Perrière et défunt. Il avait épousé en 1592 Vincelotte Lefebvre de Laubrière. — (François), fils du précédent, sieur de Varennes et de la Perrière, gentilhomme et maitre d'hôtel ordinaire de la maison du roi, 1637, 1643, conseiller d'Etat et gentilhomme ordinaire de la Chambre, 1648. Il avait épousé le 4 mai 1640 dans la chapelle de la Cingerie Marie Donneau. — (Charles), fils puîné du précédent, né à Angers le 24 novembre 1648, abbé de Pontron en 1670, t à Angers le 3 juin 1705. — (Joseph), frère cadet du précédent, né le 9 septembre 1655 au château de la Perriére en Avrillé, prêtre de l'Oratoire, puis chanoine de St-Maurice, docteur en théologie et maitre-école le 23 juillet 1684 , archidiacre d'Outre-Loire le 12 décembre suivant, refuse la signature du formulaire et préfère abandonner ses fonctions ; — t le 27 juin 1720.
 
    Goddes (François de), sieur de la Perriére et de Varennes, fils aîné de Franç. G. et de Marie Bonneau, né à Angers le 15 février 1643, aidede-camp du duc d'Aumont, se signale en 1676 à la bataille de Cassel, et, capitaine aux gardes françaises, 1684, est nommé gouverneur de Landrecies. — Il avait épousé le 20 août 1680 Lucie-Henriette Leclerc dans la chapelle du château de Sautré, que cette alliance lui apporta. Il mourut à Angers le 17 mai 1701 à Angers et fut inhumé le 18 dans l'église d'Avrillé. — (Auguste-François), fils du précédent, baptisé en la chapelle du château de la Perrière, le 19 novembre 1684, acquit une compagnie aux gardes françaises, dont il devint lieutenant-colonel, et en 1757 était lieutenant-général des armées du roi, commandeur de l'ordre de St-Louis, gouverneur du château et des îles de Pornic, en 1764 gouverneur des châteaux d'If près Marseille, Pomède et Ratonneau, fonctions d'ailleurs purement honorifiques et bien rentées. Depuis 1759 il vivait retiré près Angers à l'abbaye de St-Nicolas, où il s'était fait construire une maison agréable, à l'entrée de la Garenne. Il y mourut le 4 janvier 1771, veuf d'Élisabeth-Geneviève de Vassan et y fut inhumé dans une des chapelles du rond-point, en présence de son fils Auguste-Claude, et de son petit-fils Auguste-François-Cérisantes de G., lieutenant d'infanterie, des officiers du corps des carabiniers et d'un détachement de 288 soldats.
 
    Goddes (Auguste-Claude-François de), marquis de Varennes, baron de Sautré, fils de Fr.-Auguste, chevalier de St-Louis, capitaine au régiment des gardes françaises, mari de Jeanne-Madeleine Lepileur, prit sa retraite au château de Sautré, où il forma une belle bibliothèque et un cabinet renommé d'histoire naturelle et de physique. Il ne se bornait pas d'ailleurs à l'étude des sciences, compulsait la Coutume et les Ordonnances et avait composé un Essai sur la Géographie, un autre sur l'Histoire de France, qu'il avait dessein de publier. Il y mourut le 26 février 1782, âgé de 67 ans. (Affiches du 1er mars 1782. — Arch. commun. de Feneu Et.. C. — Mém. judiciaire, signé du feudiste Babin, 1774.)
 
    Goddes (Auguste-François), fils du précédent, né le 11 juillet 1747 à Sautré, capitaine au régiment du roi, chevalier de Saint-Louis, avait hérité de son père la passion de l'étude et le goût des lettres. Reçu de l'Académie d'Angers en 1772, mort à Sautré le 15 août 1811, il a laissé de nombreux manuscrits prose et vers, de tout genre et de valeur inégale, dont la plus grande partie, advenue à Toussaint Grille, n'a peut-être pas été conservée. J'ai eu en mains deux tragédies en 5 actes : Moïse renonçant à la cour d'Egypte et AEmulius, roi d'Albe, — le début d'un poème épique de Charles Martel, — partie d'une traduction de Virgile, notamment le livre X de l'Enéide, celle de la Xe satire de Juvénal, — diverses dissertations littéraires ou philosophiques, — Le Dédommagement, récit en prose d'un songe voluptueux, — Discours de réception à l'Académie, suivi de l'Epitre d'un ancien courtisan à un jeune homme, lue le même jour, — divers portraits de femmes, en prose, — nombre surtout de petits vers adressés à MMmes d'Avrillé, de la Pastandrie, d'Hauteville, de Longueil, à une Gabrielle, que son père l'avait empêché d'épouser et à qui il raconte ses amours, surtout à une amie particulière, Mme de B., qu'il appelle a sa petite dame, » et à toute une société d'élégantes Angevines avec qui il entretenait une curieuse correspondance. — La famille s'est éteinte dans celle des La Mothe-Baracé de Senonnes.