le
Plessis de Marigné : 800 m O. du bourg - la terre
comprenait Marigné, Peuton et Laigné, et les aveux se
rendaient au roi - En furent seigneurs : les
L'Hermite, Couesmes, Maillé, de Rohan. En juillet 1747,
Claude Mathieu Bouchard, sgr du Coudray et Gabrielle
Quentin sa femme l'acquiert pour 51 000 L mais par suite
de cession de retrait féodal, elle passe le 15.5.1751
à Alexis Gabriel de Lancrau sgr de Bréon et Henriette
Minault sa femme -
En
furent fermiers : René
Chesneau prend le bail à ferme le 1.7.1673, qui
sera prolongé 4 fois à Paris, à lui puis à ses héritiers.
En 1697, sa fille Louise Chesneau et son petit fils
Mathieu Bodin Md Dt au lieu
seigneurial du Plessis de Marigné rendent
compte de leur gestion à Anne de Rohan princesse de
Guemené. Pratiquement, c'est Pierre Crespin,
époux de Louise Chesneau qui l'a géré entre temps (AD53-3E14/29)
La
ferme de cette terre est probablement de même importance que celle de
la terre de Mortiercrolles, mais le fermier du Plessis de Marigné ne
disposait pas d'un château, comme celui de Mortiercrolles, pour entreposer
les céréales et les fils. Le manoir est en ruines, une dépendance sert
donc en 1697 de lieu seigneurial, et est habitée par Mathieu Bodin.
La
voici selon l'abbé Angot : « vaste bâtiment à double pignon, de 20 m
sur 7, 20 m, haut de 15 m, dont les murs, soutenus par des contreforts,
n'ont pas moins d'1 mêtre d'épaisseur. Les 6 fenêtres, toutes de même
coté, sont solidement garnies de grilles. La charpente, à tirants et
poinçons, est de forme ogivale. L'édifice a dû comprendre à l'origine
un étage supérieur auquel on accède par escalier extérieur... Je crois
qu'il faut voir dans ce solide bâtiement un magasin, cellier et greniers,
destiné à recueillir les produits d'un vaste domaine ». L'abbé avait
donc vu juste !
L'acte
notarié, cité ci-dessus, donne le compte des paiements faits à Mr Brisset
bourgeois de Paris huissier ordinaire et conseiller d’état au conseil
privé du roi, au nom de Charles de Rohan duc de Montbazon, pair de France
: « 1 500 L (2.8.1690), 1 000 L (11.3.1691), 1 000 L (19.11.1691), 800
L (26.2.1692), 720 L 5 s (13.9.1692), 779 L 15 s (13.10.1692), 2 000
L (15.1.1693), 1 720 L s (9.5.1693), 1 400 L (27.1.1694), 1 000
L (12.11.1694), 1 000 L (4.9.1694), 1 000 L (27.8.1695), 1 000 L (4.1.1696),
1 000 L (22.12.1696) plus les héritiers Bodin ont payé ce jour 850 L
suivant la lettre de change tirée sur Mrs Oger et Bonneau, et 850 L
payées par le †Crespin par lettre de change sur le Sr de la Barre Duval,
– les frais de réparations paés à Urban Potier tuilier 4 L 5 s (26.8.1691),
Charles Souvestre couvreur d’ardoise 19 L 5 s (2.11.1691), René Nepveu
pour nourriture des pauvres 25 L (9.3.1694), Claude Robert prieur de
Marigné pour nourriture des pauvres 25 L (9.3.1694), Michel Lebrec pour
la subsistance des pauvres 10 L (15.5.1694), Luc Fresnais maçon 20 L
12 s (13.6.1695), François Sorin 12 L (15.11.1695), André Sorin 25 L(27.3.1696)
»
La
terre du Plessis de Marigné rapporte donc au prince de Rohan 17 620
L moins 116 L = 17 504 L sur 8 ans soit 2 188 L par an. Le fermier pour
sa part, devait en tirer au moins 10 %, soit de quoi acheter une métairie
tous les 6 ou 7 ans. Ce qui explique en partie l'importante succession
de Louise Chesneau.