Jean Fougere et Geffelote sa femme engagent une maison sans cheminée, Villevêque 1504

modeste bien, et j’ai même l’impression que c’est leur demeure ! Je me demande bien comment on pouvait se passer de cheminée pour faire la cuisine ! Je n’ose pas croire qu’on la faisait dehors !
Cet engagement en le plus petit que j’ai rencontré à ce jour.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 12 mars 1503 (avant Pasques, donc le 12 mars 1504 n.s.) en la cour du roy notre syre Angers etc (Cousturier notaire Angers) establyz Jehan Fougere et Geffelote sa femme demeurant paroisse de Villevesque soubzmectant confessent avoir vendu et octroyé et encores vendent etc à vénérable et disdret Me Jehal Leprecost prêtre qui a achacté pour luy ses hoirs etc
une maison couverte de chaume en laquelle n’a point de cheminée avecques les jardrins et ung lopin de terre en ung tenant leurs appartenances et dépendances le tout contenant ung journeau de terre ou environ sis au lieu appellé la Croix en la dite paroisse de Villevesque, joignant d’un cousté aux terres de la mestairye de la Sycqueteraye d’autre cousté au chemin tendant d’Angers à Villevesque abouté d’un bout à ne ruete tendant (blanc) d’autre bout à la terre des Saulniers

    impossible de localiser la Sycqueteraye près de la Croix, et je pense que le lieu a disparu en un demi millénaire !
    Il s’agit de la Hycqueteraye, avec un H si déhanché que je l’ai pris pour un S. Voyez ci-dessous le commentaire de Marie.

Item une pièce de terre sise audit lieu contenant 2 journeaulx de terre ou environ joignant d’un cousté à la etrre de Jehan Bigot et d’autre cousté au chemindessus dit tendant d’Angers à Villevesque abouté d’un bout aux terres de la Vollerye appartenant aux Saulniers et d’autre bout en echicquier audit chemin et terres desdits Saulniers
ou fié de Souvigné et tenu le tout à 3 boisseaux de seigle et au jour de l’Angevine et demy boisseau d’avoine aux services du roy, et outre a droit ledit seigneur de Souvigné à 2 sols 6 deniers une poulle et une cornière pour toutes charges

    pas trouvé le sens de « cornière »

transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 20 livres tz dont a esté paié par avant ce jour la somme de 18 livres 10 sols tz ainsi que lesdits vendeurs ont confessé
et le surplus montant 50 sols ledit achacteur a promis paier dedans Pasques prochainement venant
o grâce donnée par ledit achacteur auxdits vendeurs de rescourcer et rémérer lesdites choses jusques à ung an prochainement venant en rendant etc
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc dommages etc obligent etc renonçant etc foy jugement etc
présents à ce Jehan Fournier et Garmain Vaugourt tesmoins

    pas de signatures, et les notaires de l’époque étaient décidément peu enclins à faire signer les parties, car je suis certaine que le prêtre savait signer

PS (le bail à moitié) : Ledit jour en la présence des dessus dits ledit achacteur a baillé lesdites choses dessus déclarées jusques à deux ans prochainement venant à moité de fruits croissant esdites choses par chacune desdites années le tout ainsi qu’on a accoustumé faire de chose baillée à moitié

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Jacques Lemotheux, fermier du Buron, face à un retrait de la terre du Buron, Cherré 1626

Il existe plusieurs terres du Buron, et l’acte qui suit omet de préciser en quelle paroisse la terre dont Jacques Lemotheux est fermier.
Je suppose que c’est qui est situé à Cherré, que Célestin Port, dans le Dictionnaire du Maine-et-Loire, donne à René de Blamon (sic) en 1630, qui n’est autre, bien entendu que René de Blavou.
La terre qu’il gérait a manifestement changé de mains, et il tient tête pour faire ses comptes, car les montants sont importants, et manifestement l’offre qu’on lui faisait était inférieur au montant réel.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 5 novembre 1626 après midy, en présence de nous René Serezin notaire royal à Angers et des tesmoings soubzsignés noble homme André Guyet sieur de Boismorin demeurant Angers paroisse st Pierre s’est transporté par devant et à la personne de Jacques Lemotheux marchand fermier de la terre fief et seigneurie du Buron trouvé en ceste ville auquel il a réellement offert la somme de 1 600 livres tz en espèces de pièces de 16 sols et autre monnaye au poids et prix de l’ordonnance qu’il est tenu de luy payer en l’acquict de René de Blavou escuyer sieur des Cheminées et damoiselle Marquise de la Fléchère son espouse

    j’ajoute la vue du passage surgraissé cy-dessus, car il donne bien le nom de René de Blavou sieur des Cheminées

par l’acte du retrait par luy fait de ladite terre du Buron sur me François Picullus le Jeune qui l’avoyt acquise à la charge de dudit paiement protestant faulte que fera ledit Lemotheux de prendre et recepvoir ladite somme de toutes pertres et despens dommages et intérests
lequel Lemotheux a fait response qu’il luy est deub la somme de 2 200 livres tz suivant et comme appert par le jugement donné entre ledit Guyet et lesdits sieur de damoiselle des Cheminées

    Je lis « des Cheminées, mais vous pouvez déchiffrer vous-même, et merci de nous faire part de vos lectures, car ce notaire est particulièrement hermétique dans ses noms propres parfois.

au siège présidial de ceste ville le 9 juillet dernier offrant recepvoir tout ladite somme sinon faulte que fera ledit Guyet de la luy payer de demeurer en la jouissance de ladite terre suivant son bail et de toutes pertes despens dommages et intérests
au surplus proteste de nullité des offres et déclarations dudit Guyet et qu’elles ne luy pourront nuire ne préjudicier
et ledit Guyet a dict que par ledit retrait il n’est chargé de payer audit Lemotheux que ladite somme de 1 600 livres ainsi que ledit Picullus y estoit obligé par son contrat, que par ailleurs il luy doibt demeurer entre mains la somme de 1 800 livres tz pour en faire seulement rente au denier vingt auxdits sieur et damoiselle des Cheminées et toutefois par le moyen de la consignation qu’il auroit cy-devant et dès le 5 juin dernier faite entre nos mains de la somme de 625 livres tz faulte que luy héritiers de deffunt Nouel Leliepvre auroient faite de la recepvoir il ne luy resteroit entièrement toute ladite somme de 800 livres
et partant puisque ledit Lemotheux ne se veult départir de la jouissance de son bail sans qu’il n’ait entièrement et actuellement esté payé de toute ladite somme de 2 200 livres tz proteste de retenir de nous ladite somme de 625 livres tz à l’effet du payement et remboursement d’iceluy Lemotheux et que par le moyen de l’accord qu’il a cy devant fait avec ledit Picullus par devant Goussault notaire soubz ceste cour le 7 septembre dernier les intérests ou rente qu’ils auroient convenu de ladite somme de 625 livres depuis la dite consignation sera aux cousts et despens desdits sieur de damoiselle des Cheminées
et de fait ledit Guyet a retiré de nous pour les causes susdites ladite somme de 625 livers comme appert par contrat estant au pied de l’acte de la consignation laquelle somme avec la somme de 1 700 livres il a présentement payée et baillée audit Lemotheux fors 25 livres laquelle somme de 5 500 livres iceluy Lemotheux a eue prise et receue en présence et au vue de nous en espèces de pièces de 16 sols et autre monnaye au poids et prix de l’ordonnance et s’en est tenu contant et en a quicté et quicte ledit Guyet lequel luy a outre payé la somme de 229 livres 10 sols tz pour les bestiaulx qu’il luy a vendus et livrés sur ladite terre suivant l’escript privé d’entre ledit Lemotheux et Ma François Guyet du 3 de ce mois dont il s’est pareillement tenu content
et a rendu audit Guyet l’estat du payement qu’il luy avoit fait en l’acquit desdits sieur et damoiselle (toujours le même patronyme) suivant et en conséquence de son bail à ferme et, acquit du fournissement estant au pied passé devant nous le 23 juin 1618 sans préjudice audit Huyet des réparations et papiers que ledit Lemotheux est tenu faire et bailler
déclarant ledit sieur de Boismorin que lesdites sommes par luy comme dessus payée font partie des deniers par luy pris à rente du sieur de la Brasse Guyet
fait Angers à notre tablier en présence de Me Jehan Granger et Noel Jacob praticiens demeurant à Angers tesmoings

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur. width= width=alignnonealignnone