Le 15 avril 1912 tel qu’on le racontait aux enfants des années 40

Je suis née avant la guerre, aussi les sujets ne manquaient pas aux parents pour parler aux enfants des catastrophes de tout genre.
Pourtant, outre le naufrage du Saint-Philibert, dont une immense tombe à la mémoire des disparus, est située au cimetière Saint Jacques de Nantes, mes parents parlaient églament du Titanic, mais à une occasion toute particulière, que voici :

Nous chantions à cette époque à l’église un magnifique Credo, connu alors de tous, et chanté avec force :

1 – Je crois en toi, mon Dieu,
Je crois en toi,
Vivant, mystérieux,
Si près de moi.
Dans tous les désarrois
Tu garderas ma foi.
Je crois en toi, mon Dieu,
Je crois en toi.

2 – J’espère en toi, mon Dieu,
J’espère en toi,
Ta main, du haut des cieux,
Prend soin de moi.
Quand sous l’effort je ploie,
Quand sombre toute joie,
J’espère en toi, mon Dieu,
J’espère en toi.

3 – N’aimer que toi, mon Dieu,
N’aimer que toi,
Tes saints, d’un cœur joyeux,
Ont fait ce choix.
Ils ont tracé pour moi
La route vers la croix.
Je veux aussi mon Dieu,
N’aimer que toi.

4 – Plus près de toi, mon Dieu,
Plus près de toi,
Pour que je serve mieux
Reste avec moi.
Fais-moi de jour en jour
Grandir en ton amour
Plus près de toi, mon Dieu,
Plus près de toi !

Or, chaque fois, mes parents racontaient que ce chant fut entonné par les hommes restés sur le pont du Titanic au moment où ils allaient couler. Et cette image fait partie de ma jeunesse.

J’étais jeune et je croyais mes parents. Aujourd’hui, ce chant oublié des églises, mais par de ma mémoire, me trotte dans la tête depuis qu’on nous annonce le 100ème anniversaire du 15 avril 1912.
Or, à y réfléchir, je me demande bien comment autant de nationalités réunies auraient pu chanter d’une seule voix ce chant et le connaître. Je soupçonne donc mes parents d’avoir quelque peu altérée la vérité.

J’ajoute que je ne connais que les films passés à la télé, et quelques émissions, faute de pouvoir aller au cinéma (pour cause d’hyperacousie), et voir le dernier film, que les historiens donnent pour juste.

L’un de mes lecteurs a-t-il entendu parlé de tels chants au moment du naufrage ?

d’avance merci de vos réponses
Odile

Cession de créance à Pierre Rousseau, Angers 1591

par Jean Hellaut de Château-Gontier, qui ne sait pas signer, mais fait manifestement du commerce.
Nous voyons souvent ce type de personnage, qui peut nous surprendre tant on pourrait croire que lire et écrire soient nécessaires pour faire des affaires. Il faut croire que non autrefois, et que la parole et la mémoire suffisaient, mais je ne comprends toujours pas comment ces personnes faisaient pour classer leurs papiers justificatifs.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 décembre 1591 en la cour du roy notre sire Angers endroit par davant nous (Lepelletier notaire) personnellement estably honneste personne Jehan Hellaud marchand demeurant à Château-Gontier soubzmectant confesse avoir céddé quicté délaissé et transporté et par ces présentes cèdde quicte délaisse et transporte
à honneste homme Pierre Rousseau marchand … demeurant en ceste ville d’Angers présent stipulant et acceptant

    Je vous mets ce passage pour le métier que je n’ai pu déchiffrer en à droite en fin de ligne, et le papier est si usé qu’il manque quelques lettres. Si vous y parvenez, merci de nous le faire savoir ici.

la somme de 100 escuz sol que ledit Hellaud a assuré luy estre deue par Jehan Thibault marchand demeurant à Daon et n’avoir rien receu sur icelle, laquelle ledit Thibault luy doibt par sa cédulle signée de luy
pour ladite somme ainsy céddée se faire poier par ledit Rousseau audit Thibault, faire contre luy toute et telle poursuite que ledit Rousseau voirra estre à faire et pour cest effet ledit Hellault luy en a céddé et cèdde les droits et actions et subroge en son lieu et aux fins de ce luy a présentement baillé ladite cedulle avecques une lettre missive que luy escript ledit Thibault du 1er du présent mois que ledit Rousseau a prins et receuz et s’en est contenté pour seureté de ces présentes
et est faire ladite cession et transport pour et moyennant pareille somme de 100 escuz sol sur laquelle somme ledit Hellault a déclaré et confessé avoir receu dudit Rousseau la somme de 40 escuz sol et le surplus montant la somme de 60 escuz sol ledit Rousseau deument soubzmis et obligé à ladite cour a promis et promet icelle somme de 60 escuz sol bailler et poier pour ledit Hellault en son acquict dedans samedy prochain scavoir est 20 escuz à Martin Poulce 20 escuz à Gilles Voisin son gendre et autres 20 secuz à missire Gervaise Butier prêtre, lesquels 20 escuz dudit Butier ledit Rousseau luy poiera en ceste ville et non ailleurs
à laquelle somme de 100 escuz sol céddée ledit Rousseau a accepté ladite cédulle et ces présentes pour tout garantaige sans autre garantaige éviction ne restitution de prix fors du fait dudit Hellault
à laquelle cession et tout ce que dessus est dit tenir etc obligent etc renonczans etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers au tablier de nous notaier après midy présents à ce vénérable et discret Me Elie Richrd curé de Fouldon et Pierre Richoust demeurant audit Angers tesmoings
ledit Hellault a dit ne savoir signer de ce enquis

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Echange de vignes entre Pierre Loriot et François Hubert, Bouchemaine 1520

Les échanges de biens immobiliers n’étaient pas rares autrefois, la plupart du temps pour un remembrement des biens, et ici c’est bien le cas.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 22 février 1519 (avant Pasques donc le 22 février 1520 n.s. – Huot notaire Angers) en notre cour à Angers personnellement estably honorable homme et saige maistre Pierre Loriot licencié ès loix sieur de la Gallonnière et lieutenant particulier de monsieur le sénéchal d’Anjou d’une part,
et maistre François Hubert licencié ès loix sieur de Bruslay d’autre part
soubzmectant eulx et chacun d’eulx leurs hoirs etc confessent avoir fait et encores font par entre eulx les eschanges et permutations des choses héritaulx qui s’ensuivent c’est à savoir qu eledit Loriot a baillé et baillé audit Hubert pour luy ses hoirs etc deux quartiers de vigne ou environ en ung tenant sis au cloux des Noyers joignant d’un cousté aux vignes de la confrairie de Toussains et d’autre cousté aux vignes de Blanche de Villebrenne dame de Bellay abuté d’un bout aux vignes du prieur de St Eloy et d’autre bout aux chemyn tendant d’Angers à Bouchemaine et tout ainsi que ledit sieur de la Gallonnière les a acquises des héritiers feu maistre Jehan Lechat en son vivant sieur d’iceulx deux quartiers de vigne, iceulx deux quartiers de vigne ès fiefs et aux devoir anciens et accoustumés
et en contreschange a ledit Hubert baillé et baille par ces présetnes audit sieur de la Gallonnière pour luy ses hoirs etc deux autres quartiers de vigne sis en deux pieczes l’une et la première joignant d’un cousté la ugne planche de vigne appartenant à la femme et enfants de Benoist Salliot d’autre cousté la terer que tient la veufve feu (blanc) abuctant d’un bout la terre dudit Loriot d’autre à la vigne maistre Ollivier Jourdan, l’autre quartier de vigne joignant d’un cousté la vigne de l’un des maistes chappelains de l’église d’Angers une haye et foussé entre deulx d’autre cousté et d’un bout la terre de ladite veufve dudit feu (blanc) et d’autre bout audit chemin tendant d’Angers à Bouchemaine, tenus lesdits deux quartiers de vigne des seigneurs des fiefs aux devoirs et charges anciens et accoustumés
transportent etc auquelles choses dessus dites tenir obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents à ce honorable homme et saige maistre Thibault Lemaczon procureur d’Anjou, Thinault Coulleau advocat René Legras clerc demeurant Angers, le sieur des Orchayres du Plantys René Allain et autres

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