Madeleine Leconte, jeune veuve Virdoux, criblée des dettes de son époux, demande 800 livres à son père : Angers 1576

c’était rare à l’époque, d’autant que si l’on compare avec nos jours, les parents donnaient une grande partie de leur succession à venir à leurs enfants lors de leurs contrats de mariage.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2/483 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 juin 1576 (Toublanc notaire) comme ainsi soy que dès le 14 décember 1566 honnestes personnes Hardouin Leconte marchand demeurant en ceste ville d’Angers paroisse saint Pierre, et defunte Perrine Foucquet lors son épouse, eussent en faveur du mariage d’entre deffunt Guillaume Virdoulx vivant marchand de draps de soie fils d’honneste homme Etienne Virdoux et defunte Ysabeau Chesneau et ladite Madeleine Leconte, promis donner et bailler entre aultres choses la somme de 1 200 livres tz et autres charges plus amplement spécifiées et déclarées par le contrat de mariage de ce fait et passé entre eulx ledit jour par nous notaire, obéissant à laquelle promesse lesdits Leconte et Foucquet auraient payé et baillé ladite somme de 1 200 livres tz le 18 mars 1567 comme appert par quitance aussi passée par nous notaire audit défunt Virdoux et Etienne Virdoux son père, qui les eurent prinrent et recevirent aux charges et conditions susdites, lequel defunt Guillaume Virdoulx serait depuis décédé délaissant ladite Madeleine Leconte sa veuve chargée de plusieurs dettes créées du vivant dudit Virdoulx son défunt mari, desquelles elle est poursuivie de jour à autre pour les reditions d’icelles debtes, lesquelles elle ne pourrait et ne peult satisfaire et payer sans vendre ses meubles et marchandises à vil prix, à ceste cause prie et requiiert audit Hardouin Leconte son père à ce présent que son plaisir soit luy aider de la somme de 800 livres tournois soit par prest ou en advancement de droit successif pour emplyer es acquests cy dessus, obtempérant à laquelle requeste et pour évincer ladite Madeleine sa fille d’aucne vexation, dsirant qu’elle se acquite, luy a offert bailler ladite somme de 800 livres tz en advancement dudit droit successif d’icelle Magdeleine, pour ce est-il que en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite cour personnellement esetablye ladite Madeleine Leconte demeurante audit Angers paroisse de la Trinité, soumettant elle ses hoirs etc biens et choses etc au pouvoir etc confesse avoir eu et receu en advancement dudit droit successif d’icelle Madeleine et à laquelle ledit Leconte paye et baille, compte et nombre manuellement comptant en présence et à veue de nous et des témoings souscripts, ladite somme de 800 livres en 80 double ducats millerets d’or bons et de poids à 6 livres 10 sols pièce, 50 escuz d’or sol, aussi de poids à 60 sols pièce, et le reste en monnaie de douzains et testons, jusques à la concurrence de ladite somme de 800 livres tz, de laquelle somme de 800 livres ladite Madeleine Leconte s’est tenue et tient contente et en quite ledit Hardouin Leconte son père, tellement que à ladite quittance et ce que dessus est dit tenir etc dommages etc amandes etc a obligé et oblige ladite Madeleine Leconte establye elle ses hoirs biens et choses etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers présents à ce Adam Vandellant et Daniel Lagouz vitriers et printres demeurant audit Angers paroisse de st Pierre tesmoings

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