Vente du moulin cavier de Pierre-Lisse : Angers, 1582

AVERTISSEMENT
Vous allez voir dans les semaines qui viennent des actes issus de mon ancien système (avant 2008 sous Dotclear) que je repasse sous WordPress, le logiciel actuel.
Puis, vous verrez sans doute des pannes et alors MERCI de m’informer de TOUTE PANNE

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Avec cet acte de vente du moulin de Pierre-Lisse à Angers, nous terminons l’histoire très complète de ce moulin, avec sa réparation, son bail à ferme, son prisage, et cette vente.

On ne connaissait pas encore en 1582 la spéculation foncière, c’est le moins qu’on puisse dire, car le moulin est vendu pour une somme dérisoire alors qu’il est situé en ville d’Angers.
La somme est même si dérisoire que l’acquéreur est un closier qui n’a même pas sur lui la somme disponible et fera sans doute un prêt.
J’ai rarement rencontré un closier achetant autre chose que quelques rangs de vigne ou un pré, pas un bien foncier plus important.
Mieux, les moulins étaient à l’origine propriété seigneuriale, et rarement devenus propriété roturière. Mais il est vrai que le 16e siècle fut une époque de tous les bouleversements !
Notre acquéreur n’est même pas meunier, donc on peut supposser qu’il va bailler le moulin à ferme, ou, autre hypothèse, qu’il a un fils apprenti meunier quelque part, qu’il va caser… ?

L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le vendredy 16 mars 1582 à l’après midy dudit jour, en la cour du roy nostre sire et monseigneur duc d’Anjou à Angers par devant nous Mathurin Grudé notaire en ladite cour personnellement establi

honorable homme Me Jehan Allain lieutenant général au siège de Château-Gontier et y demeurant, et damoiselle Marguerite Lefebvre son espouse de luy autorisée par devant nous quant à ce qui s’ensuit,
soumettant etc confessent avoir vendu quicté cédé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quittent cèdent délaissent et transportent
à Guillaume Quernenault laboureur demeurant au lieu et closerie de l’Epicerye paroisse de Beaucousé à ce présent stipulant et acceptant lequel a acheté tant pour luy que pour Renée Boysné sa femme
ung moulin à vent à masse et place d’iceluy sis et situé au lieu de Pierrelize près les fauxbourgs Saint Michel de ceste ville avecque les meules moulaiges et ustanciles d’iceluy qui y sont de présent tout ainsy que ledit moulin se poursuit et comporte sans aulcune chose y réserver ni retenir et sans que lesdits vendeurs soient tenus autres choses fournyr ni garantyr des ustanciles que ce que est audit moulin
tout ainsi que ledit Allain a eu ledit moulin par retraict sur Piou qui l’avait auparavant acquis de Jehanne Allain soeur dudit vendeur
aux charges et debvoirs anciens et acoustumés et ont lesdits vendeurs déclaré ne scavoir le fief ni les debvoirs et charges franc et quite des arrérages du passé transportant etc
et est faicte la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 100 escus sol (soit 300 livres, ce qui est une bouchée de pain !) quelle somme ledit Quennenault tant en son nom que pour et au nom de ladite Boysné sa femme et en chacun desdits noms et qualités seul et pour le tout estably et soumis sous ladite cour a promis et promet payer auxdits vendeurs en ceste ville d’Angers en la maison de honorable homme Me Françoys Lefebvre sieur de Labbrière dedans d’huy en ung an prochainement venant et demeurent lesdites choses vendues spécialement affectées et hypothéquées et obligées au paiement de ladite somme et généralement tout et chacun les biens dudit acheteur esdits noms sans que la spécialité déroge à la généralité ni la généralité à la spécialité, ni que par défaut de paiement lesdits vendeurs soyent tenys fayre diçention ? des choses et hypothèque spécial auparavant que s’adresser aux choses de l’hypothèque général
et est convenu que si Jehan Maumussart et sa femme fermiers dudit moulin veulent jouyr de leur ferme, sera l’acheteur esdits noms tenu entretenir le marché de ferme et en prendre les deniers par le temps à l’advenir à commencer aujourd’huy
et a ledit Gernenault promis et demeure tenu faire ratifier les présentes à sadite femme et pour le tout au paiement de ladite somme de cent escus avecque renonciation requise et en bailler et fournyr auxdits vendeurs l’effet de ratification valable dedans huit jours à peine de tous despends dommages et intérests les présentes néanmoins demeurent en leur force et vertu
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dict tenir etc garantir par lesdits vendeurs audit terme etc renonçant etc par especial ledit Quermenault esdits noms au bénéfice de division d’ordre et de discussion et encore pour sa dite femme au droit vélléin à l’espitre divi adriani à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes qui sont que femme ne se peult obliger pour autres même pour son mary sans expresse renonciation auxdits droits lesquels luy ont esté par nous donné à entendre foy jugement etc condamnation etc
fait et passé audit Angers en la maison dudit Lefebvre en présence de Guy Planchenault praticien en cour laye Noël Jamyn demeurant audit Angers et Jacques Tailleboys demeurant avecque lesdits vendeurs et Jamet Quermenault frère dudit acheteur demeurant au lieu de la Boirye paroisse dudit Beaucousé tesmoins etc les jour et an susdits,
et a esté payé en vin de marché par ledit achteur auxdits vendeurs la somme de 4 escus payés contant dont ils ont quicté ledit acheteur
et ayant adverty les parties faire enregistrer ces présentes dedans deux mois suivant l’édit de la C.. d’un contrerole des titres et ont lesdits Guillaume Quermenault et Jamet Guermenault dit ne scavoir signer. Signé : J. Allain, Marguerite Lefebvre, Jamyn, G. Planchenault, J. Tailleboys, Grudé.
Le vendredi 18 may 1572 avant midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigueur duc d’Anjou endroit personnellement estably Guillaume Quermenaultdemeurant au lieu et closerie de l’Espicerie paroisse de Beaucouzé et Renée Boisné sa femme laquelle ledit Quermenault a autorisée et autorise esdits nom quant à l’effet et teneur de ces présentes, soumettant etc confessent etc c’est à scavoir ladite Boysné après lecture à elle faite par nous notaire etluy avoir donné à entendre de mot à mot le contrat d’acquet fait par ledit Quernenault tant pour luy que pour ladite Boisné sa femme d’honorable homme Me Jehan Allain et de damoiselle Marguerite Lefebvre son épouse du moulin à vent mentionné au contrat dudit acquet passé par devant nous le 6 mars dernier pour la somme de 100 escus sol avons audjourd’huy ladite Boysné loué ratifié confirmé et approuvé et par ces présentes loue ratifie confirme et approuve ledit contrat d’acquest et iceluy a pour agréable et a ledit Gernenault et chacun d’eux seul et pour le tous payé audit Allain ladite somme de 100 escus dedans le temps porté et contenu par ledit contrat nous notaire stipulant et acceptant tout ce que dessus lesdits Allain et sadite femme leurs hoirs laquelle ratification à tenir ce que dessus est dit tenir et ladite somme payer etc obligent les establis eulx et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ni de biens etc renonçant etc et par espécial aux bénéfices de division discussion d’ordre et priorité et postériorité etc encore ladite Boisné au droit vélléien a l’épitre divi adriani et à l’autentique si qua mullier et à tous autres droits coustumes faits et introduits en faveur des femmes lesquels leur avons donné à entrendre qui sont et vallent que sans expresse renonciation auxdits droits femme ne peult intervenir interceder ne s’obliger pour aultres foy jugement condamnation
fait et passé Angers maison de nous notaire en présence de Jehan Adellée et Pierre Drouet demeurant à Angers tesmoings etc les jour et an susdits et nous ont lesdits establis dit ne scavoir signer.
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Commentaires

1. Le mardi 19 août 2008 à 14:17, par Marie-Laure

Vraiment une très bonne affaire! Comme vous l’écrivez: » pour une bouchée de pain « !Très à propos lorsqu’il s’agit d’un moulin à farine…

2. Le mardi 19 août 2008 à 14:21, par Josette

Il est exact que chaque château possédait son moulin par lequel le seigneur jouissait des banalités … Ici, en Périgord, quand nous randonnons le long d’une petite rivière, la Beune, nous sommes étonnés mon époux et moi du nombre de moulins qui parsèment son cours et nous avons progressivement constatés que chacun d’eux correspondait à un manoir, une gentilhommière ou un château des environs

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