Anne Bonhommet, veuve jeune d’un boulanger, avec 8 enfants, fait fructifier son bien : Laval 1759

Je ne sais comment on m’a enseigné l’histoire, ou bien si c’est moi qui ai appris de travers, mais ce dont je me souviens c’est avoir appris qu’autrefois « la veuve et l’orphelin » étaient synonymes de pauvreté extrême.
C’est donc avec beaucoup de suprise que depuis tant de décennies de recherches, je suis plus qu’étonnée de rencontrer autant de veuves qui n’ont rien à voir avec la pauvreté, même lorsqu’elles sont issues de milieu social relativement modeste, ou classe moyenne.
Depuis plus de 10 jours, je dépouille un inventaire des biens après le décès d’Anne Bonhommet, mon ancêtre, veuve très jeune, non sans avoir fait un enfant par an, de sorte qu’elle en a 8.

Mais, si je mets autant de temps sur cet inventaire, c’est qu’il a une toute autre particularité. En voici le début, et si vous êtes tant soit peu averti, vous allez tout de suite remarquer la particularité de cet inventaire, et je souligne que c’est la première fois, après tant d’inventaires après décès, que je rencontre une telle forme d’inventaire. Alors lisez attentivement ce début, et voyez cette immense particularité !

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-3E8-316 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 14 mai 1759, devant René Letort notaire à Laval, inventaire a été fait des titres et papiers dépendant de la succession de deffunte demoiselle Anne Bonhommé veuve Jean Lebreton marchand décédé en cette ville de Laval l’année dernière, et inhumée en le cimetière de la paroisse de la Trinité, iceluy inventaire fait à la requeste et en présence de damoiselle Anne Lebreton veuve de François Benoist marchand de draps de soit aisnée dans ladite succession, demeurant susdite paroisse de la Trinité, et de Guillaume Lebreton marchand demeurant paroisse d’Armaillé province d’Anjou, héritier puisné dans la même succession, iceux sieur et demoiselle Lebreton seuls enfants et héritiers desdits sieur et demoiselle Lebreton et Bonhommt son épouse ; auquel inventaire a été procédé de par nous René Letort notaire dudit Laval résidant audit Laval, comme ensuit :
Une liasse contenant 11 pièces concernant la propriété de la maison et dépendances où est décédée ladite demoielle Bohonné, sise rue du Boulvard dite paroisse de la Trinité : Acte devant Me Louis Lancron notaire à Avenières le 26 septembre 1686 par lequel Pierre Maillard et Marie Baillif sa femme ont fait l’acquet de ladite maison et dépendances à Nicolas Saiget pour (f°2) demeurer par eux quite et deschargés du payement de la somme de 15 livres de rente à quoy ils avoient pris ladite maison de damoiselle Marie Chiron veuve François Blesbois par acte passé par Me Daniel de Rotrou notaire audit Laval le 21 octobre 1674 – Acte passé par Me Jean Sedillier notaire audit Laval le 22 mai 1717 par lequel demoiselles Renée et Marie Saiget ont donné à 15 livres de rente à Michel Lehard sieur du Fourcher ladite maison et dépendances – Acte atesté de Me René Trois notaire royal audit Laval le 8 octobre 1724 par lequel Jean Lemoine sieur de la Rousselière et demoiselle Anne Augeron son épouse ont donné à rente à Jacques Philippe Lelièvre marchand tanneur une autre maison faisant partie de la susdite à la charge de payer au sieur titulaire de la chapelle de st Etienne de Laubevpin alias Doujebert 14 livres 14 sols de rente et outre 9 livres de rente foncière amortissable – Acte atesté de Me Jacques Lemoine notaire audit Laval le 15 octobre 1727 par lequel Michel Lehard sieur des Fourches a donnéà rente audit Jacques Lelièvre la partie de la susdite maison par ladite prise à rente par le susdit contrat atesté du sieur Sedillier à la charge de payer auxdites Saiget 10 livres de rente et 18 livres audit des Fourches – Les autres actes attestés de Me Julien Guilleu notaire royal à Grneou le 15 janvier 1741 par lequel Jacques Lelièvre et demoiselle Roze Berthelot son épouse ont vendu à la dite demoiselle Bonhommé ladite maison et dépendances à la charge de payer aux confrères de la confrairie des p… exigée audit Laval la somme de 18 livres 18 sols de rente, celle de 9 livres due au sieur Lepennetier et la demoiselle Lemoine son épouse, celle de 10 livres due aux sieur et demoiselle Goubert de la Tesrerir, au sieur Lehard des Fourches de 8 livres d erente et 5 livres de rente viagère due audit sieur des Fourches – (f°3) Une quittance signée Michel Lehard du 17 mars 1744 portant acquit d’arrérages de rente où est fait mention que ladite demoiselle Lebreton est quitte vers les sieurs Goubert et de la Tesserie de 10 livres de rente – Quittance d’Anne Lehard niepce dudit sieur Lehard des Fourches au nom et comme procuratrice de Pierre Marie sieur du Houx son mary, suivant sa procuration attestée de Georges Letrotinmard notaire à Vitré, le 7 février 1742, icelle quittance portant acuit des arrérages de ladite rente de 18 livres en date du 2 mai 1744 – Quittance consentie par ladite demoiselle Lemoine veuve Lepennetier du 4 mai 1743 – Sousing fait entre ladite demoiselle Bonhomme et le sieur Guillieu portant consentement de la part du sieur Guilleu à ladite demoiselle Bonhommet faire construite une chambre sur les lieux communs à la charge d’entretenir à perpétuité une aine pour placer 2 perches sur lesquelles les locataires dudit Guilleu pourront toutefois et quantes tendre leur linge par la gallerie de ladite maison, iceluy en date du 29 juillet 1744
Autre liasse de 16 quittances du Sr Lemerle receveur de la confrairie des pénitents ?? des arrérags de ladite rente
(f°4) Autre liasse de 5 quittances du comté de Laval des ventes

à suivre, car elle a fait beaucoup d’autres acquêts, y compris un acquêt de la famille Duchemin !