Vente aux enchères des immeubles de défunts Michel Delahaie et Marie Fleury : Le Lion d’Angers 1842

Je suis toujours dans la même succession, car même si elle ne me concerne que très collatéralement, je n’ai rien pour les miens, et comme cela est tout à fait comparable, cela donne une bonne idée des modes de vie.

La vente aux enchères a été ordonné par justice car l’un des héritiers a des dettes impayées. Curieusement, il est dit « gendarme », ce qui me surprend beaucoup !!!! Car à moins d’avoir joué aux courses alors très à la mode, ou mis de l’argent dans les mines de la Pouëze qui se sont effondrées ruinant ceux qui y avaient cru.

J’ai pour la première fois dans l’acte qui suit, une description précise de la vente aux enchères, et j’ai découvert avec une immense surprise, que l’histoire de la bougie ne concernait pas une bougie, comme je le croyais naïvement, mais successivement 4 bougies. Comme il y a 5 lots à vendre ainsi, cela fait 20 bougies à allumer et à attendre. Cela n’est pas possible que ces bougies aient été comme nos bougies ordinaires actuelles, qui durent tout de même longtemps. Avez-vous une idée du temps que mettaient ces bougies ?

Voir ma page sur le Lion-d’Angers

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Devant Me Roussier notaire au Lion d’Angers commis à l’effet des présentes par le jugement ci-après énoncé, sont comparus : 1°M. Nicolas Druault, aubergiste, et dame Marie Delahaie son épouse, demeurant au Lion d’Angers rue du Cimetière, le sieur Druault agissant tant pour autoriser son épouse que comme subrogé tuteur de la mineure Gannes ci-après nommée – 2° M. François Delahaie, gendarme, demeurant aussi au Lion d’Angers – 3° et M. René Gannes, limonadier, demeurant à Laval, rue Napoléon. Ce dernier agissant en qualité de tuteur légal de Jenny Gannes sa fille mineure, issue d elui et de dame Jenny Delahaye feue son épouse – 4° M. Pierre Omer Aperée avoué près le tribunal de première instance de Segré, y demeurant, agissant tant en sa qualité d’avoué poursuivant que comme représentant le sieur Alexandre Guillaux boucher et propriétaire, demeurant à Chambellay, ci-dernier excerçant les droit du sieur Delahaye ci après son débiteur. Lesquels ont dit que sur les poursuites faites à la requste dudit sieur Guilleux, comme créancier du sieur François Napoléon Delahaie, le tribunal de première instance de Segré, par son jugement du 14 janvier 1840, ordonne la liquidation de la communauté de biens d’entre Michel Delahaye et Marie Fleury son épouse, père, mère et aieule de la demme Druault et du sieur François Napoléon Delahaie, et de la mineure Gannes, afin de connaître les droits dudit (f°2) Delahaie dans la succession de son père et nomma 3 experts à l’effet d’estimer les biens immeubles dépendant de ladite communauté. Que les experts procédant à ladite opération et reconnaissant que les biens étaient impartageables, ainsi qu’il est compté par le procès verbal énoncé au cahier des charges ci-après référé. Que sur ces entrefaites, la veuve Delahaie étant décédée, un nouveau jugement du tribunal de Segré, intervenu entre les mêmes parties le 28 décembre 1841, a ordonné, sans liquidation préamable de la communauté, la vente par licitation des immeubles en dépendant par le ministère de Me Roussier notaire commis à cet effet. Que le cahier des charges sur lequel vont être ouvertes les enchêres pour la vente des biens dont il s’agit, a été dressée par ledit Roussier le 15 mars dernier… Qu’il a été apposé, à chacun des endroits désignés par la loi des placards indiquant qu’il serait procédé aujourd’hui heure de midi, en l’étude et par le ministère de Me Roussier, notaire commis, à l’adjudication de ces immeubles, ce qui est constaté par les procès verbaux de Lebrebvre et Deslandes, huissiers à Segré et au Lion d’Angers, en date des 26 mars et 4 avril dernier … Que les mêmes placards ont été insérés dans le journal de Maine et Loire le 2 avril dernier, ainsi que le constate la feuille du même jour portant la signature de (f°3) l’imprimeur, légalisée par le maire, et enregistré à Segré le 19 de ce mois. Pour constater l’accomplissement de ces formalités les PV d’apposition de placards et la feuille dudit journal sont demeurés ci-jointe. Enfin que les jugements sus-énoncés ont été signifiés à la requête du sieur Guilleux, aux époux Druault, audit sieur Delahaie et audit sieur Gannes, par acte du ministère de Deslandes huissier au Lion d’Angers le 22 avril dernier … avec sommation de se trouver au jour d’hier à misi en l’étude de Me Roussier pour être présents à la vente par licitation des immeubles dont il s’agit. Cet exposé terminé les comparants ont requis Me Roussier de donner défaut contre le sieur François Napoléon Delahaie qui ne comparait pas, de procéder ensuite à l’adjudication desdits biens. Le sieur Druault a déclaré ne savoir signer de ce requis. – Déférant à la réquisition ci-dessus Me Roussier a donne défaut contre le sieur François Napoléon Delahaie qui ne comparait pas ni personne pour lui, quoique sommé régulièrement. Ensuite a sonné lecture du cachier des charges et des autres pièces ci-dessus énoncées (f°4) et a procédé à l’adjudicaiton des biens immeubles dépendant des successions des époux Delahaie, situés commune du Lion d’Angers, à l’estimation des feux et de la manière suivante, après avois préalablement annoncé aux enchérisseurs que les frais dont est mentionné à l’article 6 du cahier des charges sont liquidé à la somme de 645,42 F, non compris les honoraires de l’avoué poursuivant pour droit d’assistance à l’adjudication, lesquels seront aussi acquités par les adjudicataires en sus du prix. – Adjudication : Les biens faisant l’objet de la présente licitation ont été divisés [alors que ci-dessus ils ont été dits indivisibles] en 5 lots comme suit : 1er lot : une maison située au Lion d’Angers Grande Rue et rue du Port, et la partie de jardin en dépendant … mis à prix 2 500 F. Les enchères ouvertes et la bougie allumée, plusieurs enchères successives dont la dernière par le sieur François Fleury demeurant au Lion d’Angers pour 2 900 F ; une seconde bougie allumée … la dernière enchère par dame Marie Delahaie assistée du sieur Nicolas Druault pour 3 020 F ; et 2 nouvelles bougies se sont éteintes sans qu’aucune offre nouvelle ait eu lieu. En conséquence Me Roussier a prononcé (f°5) l’adjudication à titre de licitationde la maison et jardin dont il s’agit, au profit de la dame Druault colicitante moyennant 3 020 F outre les charges imposées par l’adjudication auxquelles se soumettent les époux Druault qui s’obligent à l’exécution pleine et entière du cahier des charges qu’ils déclarent bien connaître. Ledit Druault a déclaré ne savoir signer. – 2ème lot : Une maison sise au Lion d’Angers rue Chamaillard, désignée à l’article 2 du cahier des charges. Une bougie allumée … dernière enchère à 500 F par le sieur Doreau boucher au Lion d’Angers ; une seconde bougie allumée … plusieurs enchères dont la dernière de 560 F par René Rivron marchand au Lion d’Angers Grande Rue ; et 2 nouvelles bougies se sont éteintes sans nouvelle offre, en conséquence Me Roussier a prononcé l’adjudication de la maison dont il s’agit au profit de M. Rivron sus nommé moyennant (f°6) 560 F … – 3ème lot : Une chambre basse sans cheminée servant de cave, grenier carrelé au dessus, située rue du Carneau, sur laquelle elle ouvre, et une portion de cour derrière ayant une longueur égale à celle de ladite chambre, cet appartement se trouvé situé au milieu de la maison désignée à l’article premier du cahier des charges, et joint au levant et couchant les lots ci-après, vers midi la rue du Cormier. La cour faisant partie de ce lot sera close à frais communs par l’adjudicataire du présent lot et ceux du 4ème et du 5ème lot. Les enchères ouvertes … (f°7) …Me Roussier a prononcé … au profit de Perrine Bouvet journalière demeurant au Lion d’Angers pour 800 F … qui ne sait signer – 4ème lot : La partie vers couchant de la maison située au Lion d’Angers rue du Carneau et désignée à l’article premier du cahier des charges, cette partie de maison est composée d’une chambre basse à cheminée occupée par la veuve Cherbonneau, chambre à côté sans cheminée, grenier carrelée sur le tout, une cour derrière d’une longueur égale à la maison comprise en ce lot, une autre cour au bout vers couchant dans laquelle se trouve un hangard couvert d’ardoises, ce lot joint vers levant maison et cour du 3ème lot vers nord jardin de M. Marais, vers midi la rue du Corneau. Le nombre de clôture nécessaire pour séparer (f°8) la cour du présent lot de celle du 3ème lot sera fait à frais communs par les adjudicataires de ces deux lots et la pierre du mur de séparation qui existe en ce moment mais qui sera démoli sera employée à cet usage.. ; Les enchères ouvertes … dernière enchère à M. Pierre Prezelin cafetier et dame Marie Beillaud son épouse, demeurant au Lion d’Angers, pour 1 015 F … le sieur Prezelin a déclaré ne savoir signer … (f°9) – 5ème lot : la partie vers levant de la maison située rue du Corneau et désignée à l’article premier du cahier des charges, composée d’une chambre basse à cheminée, occupée par les époux Rousseau, grenier carrelé au dessus, un hangard derrière construit en appentis, et une portion de cour à prendre dans l’alignement du mur qui sépare la maison de ce lot de celle du 4ème lot ; pour séparer la cour, dans la ligne sus-indiquée, il sera fait un mur à frais communs … ; les enchères ouvertes … dernière enchère à René Peltier (s), homme de confiance, demeurant à Lille commune du Lion d’Angers, pour 1 015 F … (f°10) de tout ce que dessus il a été délivra le présent procès verbal. Clos et arrêté au Lion d’Angers en l’étude, le 24 avril 1842 en présence de M.M. Joseph Fautras instituteur et Joseph François Lami, bottier, demeurant au Lion d’Angers témoins instrumentaires. Montant des adjudications 7 095,10 F »

On finissait autrefois ses jours chez ses enfants : Marie Fleury chez sa fille, Le Lion d’Angers 1841

Je suis toujours très émue quand je me rends compte de cette énorme différence, et je ne peux que regretter alors le temps passé !
De nos jours on finit quasiement tous à l’hôpital dans des murs blancs !!!

J’ajoute que les maisons d’autrefois, enfin celles qui possédaient chambre haute avec cheminée, étaient en fait des logements un peu indépendant, tout au moins sur le plan cuisine, puisque Marie Fleury y faisait sa cuisine dans la cheminée.

Cette Marie Fleury est celle que je vous mets depuis quelques jours en ligne, et ici, je vais vous mettre demain l’inventaire des meubles car il est différent du moins pour les détails de que nous avons vu dans la vente. En fait les héritiers, ici les enfants, devaient s’arranger avant la vente soit pour garder quelques objets ou meubles, et même en mettre d’autres à la place en vente. Sachant que ce qui était vendu allait avoir une seconde vie ! En fait une recyclerie, comme il en existe partout ici.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 décembre 1841 à la requête 1° du sieur Nicolas Druault aubergiste et dame Marie Delahaye son épouse demeurant au Lion d’Angers rue du Cimetière, 2° du sieur François Delahaye propriétaire demeurant aussi au Lion d’Angers, 3° et du sieur René Gannes limonadier demeurant à Laval rue Napoléon, agissant au nom et comme tuteur naturel de Jenny Gannes sa fille, âgée de 7 ans, issue de son mariage avec feue Jenny Delahaye son épouse, dont elle est restée seule héritière, ladite Druault, le sieur François Delahaie, frère et soeur germains et la mineure Gannes par représentation de Jenny Delahaie sa mère, habiles à se dire héritièrs chacun pour un tiers de Marie Fleury leur mère et aieule, veuve de Michel Delahaie décédée au Lion d’Angers le 3 décembre dernier, à la conservation des droits et intérêts des parties et de tous autres qu’il appartiendra, il va être par Me Roussier notaire au Lion d’Angers assisté de M.M. Joseph Fautras (f°2) instituteur et Joseph François Lami bottier demeurant au Lion d’Angers, témoins instrumentaires, procédé à l’inventaire fidèle de tous les meubles, effets mobiliers, deniers, créances, dettes, titres et papiers et enseignements dépendant de la succession de ladite veuve Delahaie. Le tout trouvé en une chambre haute dépendant d’une maison sise rue st Gatien occupée par les époux Druault, et où la veuve Delahaie est décédée…

Jenny Delahaye était en fait Jeanne-Marie Delahaye 1811-1833

Le mariage de Louis Ganne est formel. Son épouse ne se prénommait pas Jenny. Or, j’ai 3 actes notariés en 1842, après le décès de Marie Fleury sa belle-mère, qui la prénomment clairement Jenny. Je pensais que le frère de Jeanne Marie Delahaye, François Delahaye, ainsi que son beau frère Druault, aurait pu donner au notaire un vrai prénom de leur soeur, même si Louis Ganne en donnait un inexact.

« Le Lion-d’Angers le 8 janvier 1833 mariage de René Louis Ganne garçon majeur de 25 ans, nourelier demeurant au Lion Grande Rue, né à Craon (Mayenne) 22 décembre 1807 fils naturel de defunte Marie Ganne décédée à Craon le 27 septembre 1825, et Jeanne Marie Delahaye fille majeure de 21 ans 5 mois, demeurant au Lion rue du Corneau où elle est née le 22 août 1811, fille légitime de defunt Michel Delahaye, boucher, décédé au Lion le 2 décembre 1820, et de Marie Fleury, propriétaire, demeurant rue du Corneau au Lion, en présence de Nicolas Drouault, 23 ans, postillon son beau-frère, et Louis Leroy teinturier 42 ans »

Et le baptême dit de même Jeanne-Marie Delahaye.

Si l’usage d’un prénom autre que celui de naissance est répandu, je m’étonne de le rencontrer dans un document officiel, et surtout un prénom n’ayant aucune connatation Française, dont je me demande bien comment on avait pu le trouver au Lion d’Angers.

Un parapluie, un cadre, des glaces et un moine : objets remarquables de Marie Fleury veuve Delahaye, Le Lion d’Angers 1842

Ces objets sont la marque d’une famille assez aisée, mais je n’avais encore jamais rencontré le moine.
J’ai d’abors été chercher mon Dictionnaire du Monde Rural de Michel Lachiver et découvert que c’était une chauferette.
Je me souviens d’une de mes grands tantes qui possédait un tel objet, dans lequel on mettait des cendres. Le sien était en laiton.
Puis, j’ai cherché sur Internet et là, stupéfaction, l’article de WIKIPEDIA est très bien fait, preuve que cette base de données est parfois satisfaisante, mais encore parfois décevante.

Outre cet objet au si joli nom, la vente qui suit, comme d’autres ventes déjà vues ici, a la particularité de ne pas donner tous les objets, car les héritiers ont éliminé de la vente certains. Mais ici, le notaire le note à la fin de cet acte de la vente publique. Et devinez ce que les héritiers se sont réservés :

4 gobelets en argent

L’argenterie est chose rare dans les successions, et bien sûr la marque d’une certaine aisance.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 janvier 1842 est comparu Edouard Belot, surnuméraire de l’enregistrement à Segré, agissant comme fondé de pouvoir de Me Roussier notaire au Lion d’Angers, lequel a déclaré que ce jour ledit Me Roussier procédera à la vente des meubles dépendant de la succession de Marie Fleury veuve Michel Delahaye, décédée au Lion d’Angers à la requête de ses héritiers … et en présence : 1° du sieur Nicolas Druault, aubergiste, et de dame Marie Delahaye son épouse, demeurant au Lion d’Angers rue du cimetière – 2° du sieur François Delahaie, propriétaire demeurant aussi au Lion d’Angers – 3° et de M. Elie Honoré Deslandes, greffier de la justice de paix du canton du Lion d’Angers demeurant en cette ville, ce dernier agissant au nom et comme mandataire de M. René Gannes, limonadier demeurant à Laval rue Napoléon, tuteur naturel de Jenny Gannes sa fille, âgée de 7 ans, issue de son mariage avec feue Jenny Delahaie son épouse, dont elle est restée seule héritière, ainsi qu’il résulte de la procuraiton dudit Gannes, contenue en la clôture de l’inventaire dressé par le notaire soussigné le 15 décembre dernier ; (f°2) ladite dame Druault, le sieur François Delahaie et la mineure Gannes héritiers chacun pour un tiers de dame Marie Fleury leur mère et ayeule, veuve de Michel Delahaie, décédée au Lion d’Angers le 3 décembre dernier, ainsi qu’il résulte de l’intitulé de l’inventaire sus-énoncé. A la conservation des droits et intérêts des parties et de tous autres qu’il appartiendra, il a être par Me Roussier notaire au Lion d’Angers, assisté de M. Joseph Fautras instituteur et Joseph François Lami bottier demeurant au Lion d’Angers, témoins instrumentaires, procédé à la vente publique des meubles et effets mobiliers dépendant de la succession de ladite veuve Delahaie, et décrite en l’inventaire précité, le tout trouvé dans la maison où elle est décédée, sise au Lion d’Angers, rue du Cimetière, et sur la représentation qui sera faite desdits objets par lesdits époux Druault qui en sont chargés, ainsi qu’il est énoncé audit inventaire. Les enchères vont être proclamées par le sieur André Paré, appréciateur de meubles, demeurant commune de Thorigné, choisi par les parties, lequel, à ce présent, a promis de remplir cette fonction avec loyauté. Un nombre suffisant d’enchérisseurs s’étant présenté par suite des publications faites à diverses reprises au Lion d’Angers, il a été procédé à ladite vente comme suit : 1° un lot de poterie adjugé à Nicolas pour 50 centimes – 2° un lot de verres et fayence à la veuve Boulay 55 centimes – 3° 4 tasses à café, soucoupes et sucrier à la femme Moreau 75 centimes – 4° trois plats à la même 40 centimes – 5° une petite soupière, une écuelle, un plat à la veuve Mercier 75 centimes – 6° un saladier et un plat à la femme Puyraspeau 80 centimes (f°3) – 7° une soupière à Delestre 1 F – 8° 6 assiettes de fayence à Peyras 85 centimes – 8° 6 assiettes de fayence à Peyras 85 centimes – 9° 6 autres à Paré 55 centimes – 10° 4 assiettes creuses au même 40 centimes – 11° 9 cuillers et 4 fourchettes à Delestre 1,40 F – 12° Selle et broquet à Moncelet 1,40 F – 13° un soufflet et un saunier à Paré 85 centimes – 14° une cuiller de pot, un friquet, un fallot à Coudray 65 centimes – 15° une poêle à frire une percé à Nicolas 1,80 centimes – 16° 2 chandeliers un pot de chambre à la femme Rousseau 1,30 F – 17° une marmite et une mesure de bois à la même 1,15 F – 18° un chaudron à la femme Moreau 3 F – 19° une vieille poêle chaudière à la veuve Mercier 8,30 F – 20° une table à Delestre pour 65 centimes – 21° une jupe brochée et 2 manteaux de nuit à la femme Moreau 2,30 F – 22° 2 tablies de flanelle à Marie Mellet 1,50 F – 23° 2 gilets brochés à la veuve Mercier 4,05 F – 24° 2 gilets brochés et une flanelle à Nicolas 3,50 F – 25° une robe de flanelle et une de coton à Moncelet 2,60 F – 26° un mantelet et une robe d’étoffe à la femme Moreau 1 ,95 F – 27° 3 mouchoirs de col à la veuve Allard 1,05 F – 28° 2 autres à la femme Rousseau 2,05 F – 29° 2 mouchoirs de laine à Nicolas 4,05 F – 30° 6 mouchoirs de poche à la femme Rousseau 80 centimes – (f°4) 31° 6 vieux mouchoirs de poche à Françoise Thibault 1,30 F – 32° 4 autres àla femme Rivron 1,25 F – 33° 3 mouchoirs à François Delahaie 1,65 F – 34° 3 autres au même 1,60 F – 35° 2 tabliers de coton à la femme Moreau pour 1,25 F – 36° 3 tabliers de coton à la femme Rifre 4,90 F – 37° 5 coiffes et un bonnet à la femme Rousseau 3,30 F – 38° 3 autres coiffes à Françoise Thibault 1,80 F – 39° 3 autres à la femme Rousseau 1,15 F – 40° une coiffe et 4 cols à la femme Moreau 1,60 F – 41° 3 coiffes et 3 serre tête 1,25 F – 42° 2 coiffes et 4 cols à la Françoise Thibault 1,65 F – 43° 2 vieilles souilles et une camisole à Moreau 62 centimes – 44° 3 paires de bas à Moncelet 1,15 F – 45° 3 autres paires à la femme Oger 86 centimes – 46° 5 taies d’oreiller à la femme Rivron 1,75 F – 47° 3 taies d’oreiller à Nicolas 1,85 F – 48° 3 autres au m ême 1,75 F – 49° 6 essuie mains au même 1,05 F – 50° 4 autres au même 1,55 F – 51° une nappe à Moncelet 3,20 F – 52° une autre à Nicolas 2,50 F – 53° 2 draps à Moncelet 10,70 F – 54° 2 autres à Anne Ragot 9,50 F – (f°5) 55° 2 autres draps à la femme Moreau 9,50 F – 56° 2 autres à Moreau 12,05 F – 57° 3 serviettes à Nicolas 2,75 F – 58° 2 chemises à la femme Guémas 1,25 F – 59° 3 chemises à la femme Moreau 2 F – 60° 2 chemises à la même 4,20 F – 61° 2 aures à Moncelet 5 F – 62° 2 autres à la femme Moreau 5,10 F – 63° 2 autres à la même 5,25 F – 64° 3 serviettes à François Delahaie 3,10 F – 65° une chemise à la même 2,70 F – 66° une vieille armoire peinte en gris à Françoise Thibaut 11,40 F – 67° 4 bouteilles, une mesure d’étain, un moine à Chevalier 1,20 F – 68° un parapluie et un manteau au même 3,25 F – 69° une encherrier à Bourdais 1,30 F – 70° un buffet à Bourdais 40 F – 71° une armoire à Nicolas 41 F – 72° une table à Nicolas 3,15 F – 73° 3 chaises à Jouanneau 2,30 F – 74° 3 autres à François Delahaie 1,95 F – 75° 2 autres à Nicolas 1,30 F – 76° une couète à Nicolas 52,50 F – 77° un traversin et 2 oreillers au même 7 F – 78° une couverture piquée au même 8 F – 79° une mante verte au même 10 F – 80° un tour de lit et rideaux de ras vert à Nicolas 20 F – (f°6) 81° 3 cadres à Delahaye 60 centimes – 82° une glace à Nicolas 85 centimes – 83° un lot de chiffes au même 50 centimes – 84° un bas de buffet à Jouanneau 9 F – Total du prix des objets adjugés 377,65 F ; ce sont tous les meubles et effets mobiliers dépendant de la succession de la veuve Delahaie à l’exception cependnt de 4 gobelets en argent prisés sous l’article 27 de l’inventaire que les réquérants ont conservé….

René Gannes, veuf de Jenny Delahaye, était limonadier rue Napoléon à Laval en 1842

La famille DELAHAYE dont je descends est une longue suite d’hôteliers à Avrillé, puis Le Lion d’Angers, et ici un gendre est limonadier rue Napoléon à Laval en 1842.
En fait de limonadier, il faut ici comprendre qu’il tenait un débit de boissons au détail, sorte de cabaret ou café. On y servait aussi de la limonade faite sur place.
Je suis née avant l’invasion américaine de la boisson pétillante à base de cola, qui devait supplanter la limonade, mais je m’en souviens fort bien. Bon nombre de mes lecteurs aussi certainement, et n’ont pas oublié ces bouteilles de verre au bouchon maintenu par un clapet de fer. Elles sont désormais des objets de collection sur Internet.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 janvier 1842 est comparu Edouard Belot, surnuméraire de l’enregistrement à Segré, agissant comme fondé de pouvoir de Me Roussier notaire au Lion d’Angers, lequel a déclaré que ce jour ledit Me Roussier procédera à la vente des meubles dépendant de la succession de Marie Fleury veuve Michel Delahaye, décédée au Lion d’Angers à la requête de ses héritiers … et en présence : 1° du sieur Nicolas Druault, aubergiste, et de dame Marie Delahaye son épouse, demeurant au Lion d’Angers rue du cimetière – 2° du sieur François Delahaie, propriétaire demeurant aussi au Lion d’Angers – 3° et de M. Elie Honoré Deslandes, greffier de la justice de paix du canton du Lion d’Angers demeurant en cette ville, ce dernier agissant au nom et comme mandataire de M. René Gannes, limonadier demeurant à Laval rue Napoléon, tuteur naturel de Jenny Gannes sa fille, âgée de 7 ans, issue de son mariage avec feue Jenny Delahaie son épouse,

Claude Delahaye et Marie Davy ont démissioné de leurs biens à 2 de leurs fils, mais rien pour eux : Angers 1624

Eh oui !
Je reviens sur la démission des biens de Claude Delahaye et Marie Davy, que je vous mettais hier sur ce blog.
A vrai dire, je pensais que vous posteriez un commentaire me faisant remarquer l’une des 2 choses remarquables :

  • 1-absence de rente viagère en contre-partie de la démission

En effet, je vous ai déjà mis plusieurs démissions de personnes âgée à leurs enfants, mais c’était toujours à la fin de l’acte avec une clause qui spécifiait qu’en contre partie les enfants devaient verser une rente viagère à leurs parents. Et bien sûr le montant était précisé.
Or, hier, je n’ai trouvé aucune clause de rente viagère !
Après avoir été très étonnée, j’ai tenté de réfléchir pour comprendre ce qui semble bien incompréhensible au premier abord.
Et j’en viens à proposer une explication probable (attention, j’ai bien dit « probable », car je tente de trouver une explication).
On pourrait donc supposer que les biens démisisonnés dans l’acte que je vous mettais hier sur ce blog n’étaient pas la totalité des biens. Et j’ai beau relire, cela n’est pas très clair.
Ainsi, on pourrait supposer que si les 3 métairies sont spécifiées, au lieu de dire « tous les biens immobiliers », c’est probablement que Claude Delahaye et son épouse ont encore un ou plusieurs biens mobiliers et de quoi vivre.

Mais avec cette hypothèse je butte aussi sur un second point très troublant de l’acte mis hier sur ce blog :

  • 2-l’acte de démission est passé à l’Hôtel Dieu Saint Jean

Je lis toujours attentivement le lieu où l’acte est passé, et après tant d’actes ainsi retranscrits (plusieurs milliers) je peux vous préciser qu’il faut oublier la méthode 2018 chez le notaire.

Autrefois donc, c’était parfois chez le notaire, mais auussi souvent chez l’une des parties, même quelquefois quand cela impliquait un grand déplacement pour le notaire (sans pétrole donc sans automobile, mais à cheval ou en voiture à cheval) hors d’Angers.
Et j’ai déjà vu aussi dans le parloir d’un couvent, ou de la prison etc…

Mais ici, je vous prie de relire l’incroyable mention :

fait audit Angers maison du prieur de l’Hostel Dieu st Jehan

Ceux qui connaissent Angers de nos jours n’ont pas manqué de visiter St Jean, et ils connaissent son histoire.
Donc, pourquoi diantre l’acte n’est-il pas chez le notaire, ou chez les parents Delahaye, ou chez l’un des 2 fils Delahaye !!!
Serait-ce que l’un des 2 parents est hospitalisé ?

Je suis sans réponse, sans explication, et lorsque je fais mes recherches, je n’aime pas ne pas comprendre.
Je pensais en effet que les gens qui en avaient les moyens mouraient autrefois chez eux et non à l’hôpital comme de nos jours, et qu’autrefois l’hôpital, pardon l’HÔtel Dieu, était réservé aux pauvres !!!
J’ai du louper quelque chose !!!
Odile
PS nous Nantais, sommes familiers du terme aujourd’hui interdit dans un état laïc, Hôtel Dieu, et c’est ainsi que bon nombre des Nantais de ma génération connaissent et nomment encore Alexis Ricordeau, notre hôpital central actuel.