La mairie de Chazé-sur-Argos acquiert une maison pour servir de presbitère : 1810

S’il n’existe plus de presbitère, c’est probablement qu’il a été vendu comme bien national quelques années plus tôt.
D’ailleurs, on peut supposer que c’est la même maison qui revient maintenant en son rôle primitif.
Dominique Guillot semble de bien bonne composition vis à vis de la commune ! Il sera d’ailleurs maire peu après.

A la fin de cet acte, j’ai eu beaucoup de plaisir à retranscrire un terme, car il est écrit exactement comme moi aussi je le prononce encore, aussi je vous l’ai surgraissé en rose.

Je suis Nantaise, et beaucoup de Nantais prononcent mairerie.
Je suis heureuse de constater que c’était aussi le cas à Chazé-sur-Argos en 1810 !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 29 mai 1810, par devant maître Antoine Potet et son collègue, notaires au département de Maine et Loire, résidant ville de Candé, arrondissement de Segré, soussignés, sont comparus messieurs René Dorange maire de Chazé sur Argos, agissant au nom de ladite commune, d’une part, et Dominique Guillot, propriétaire, et dame Françoise Rabeau son épouse, qu’il autorise, demeurant ville d’Angers, d’autre part, lesquels ont dit que ladite commune de Chazé-sur-Argos n’ayant aucun logement pour servir de presbitaire à monsieur le desservant d’icelle, ledit Dorange, maire, auroit le 10 septembre dernier convoqué son conseil municipal afin de prendre une délibération tendante à proposser auxdits dieur et dame Guillot de céder à ladite commune de Chazé leur maison nommée le Petit Raguin, avec sa cour, jardin et pré y tenant, aux offres de leur donner en échange une quantité de landes communales. Sur la proposition faite par ledit sieur maire à son conseil, il a été arrêté ledit jour de septembre dernier, que ledit sieur maire était autorisé avec l’approbation des administrations supérieures et du gouvernement à échanger avec lesdits sieur et dame Guillot une quantité de 63 journaux de landes à prendre dans les hautes et basses landes ainsi dans celles du Coudreau ou Galaizerie, le tout sans y comprendre les frais de closture, avec la maison cour jardin et pré, le tout se tenant, nommée le petit Raguin, située proche ledit pont de Chazé sur Argos, que lesdits sieur et dame Guillot voulant se prester aux besoins de ladite commune, il auroit été arresté par ladite délibaration que lesdites landes ainsi que ladite maison en dépendant seroient estimées par monsieur Nicolas Maunoir propriétaire à Loiré et Potel et de nous dits notaires. Toutes les pièces et autres voulues en pareil cas ont été envoyées aux administrations supérieures qui, ayant donné un avis favorable, il en est résulté un décret de sa majesté l’empereur et roi en date du 12 janvier dernier, qui autorise ledit siseur maire de Chazé sur Argos à échanger la quantité de 33 ha 24 a de landes communales avec ladite maison, pré, jardin, cour, circonstances et dépendances, en conséquance, toutes ces formalités exigées ayant été observées et en exécution du décret susdaté, dont copie en forme ainsi que ladite délibération et du procès verbal d’estimation le tout précité, sera jointe et annexée au présent, pour y avoir recours au besoin ; a été convenu de l’échange qui suit et qui est : que ledit sieur maire au nom de ladite commune de Chazé sur Arogs donne en échange auxdits sieur et dame Guillot ce acceptants 33 ha 24 a de landes communales non compris les fossés à prendre dans les hautes et basses lances de Chazé, dans la lande de la Galaizerie, le tout confronté et désigné dans le procès verbal d’arpentage qui en a été fait le jour d’hier par Poter l’un de nous notaires, lequel sera aussi annexé au présent acte afin que copie soit transcrite à la suite du présent acte, laquelle quantité de lande a esté estimée par le procès (f°3) verbal dudit jour valoir en principal 3 124 F. Et à l’égard desdits sieur et dame Guillot ils donnent en contréchange à ladite commune de Chazé ledit sieur maire acceptant pour elle, ladite maison, cour, jardin, pré, circonstances et dépendances, nommée le petit Raguin, sans par eux en faire aucunes réserves ; laquelle maison auroit pareillement été estimée par le procès verbal susdatté 3 600 F. Lesdits sieur et dame Guillot voulant procurer à ladite commune de Chazédes ressources pour faire faire les réparations et améliorations nécessaires à ladite maison avoient offer une somme de 1 500 F en livres tournois, ils ont présentement au vu de nous dits notaires remis audit sieur maire la susdite somme de 1 500, laquelle somme ledit sieur maire a prise et receue et il en quitte lesdits sieur Guillot et femme. Au moyen de quoi le présent échange se trouve exécuté conformément au décret sus nommé … Fait et passé au bourg de Chazé sur Argos à la mairerie (sic) de la commune au rapport d’Antoine Potel l’un des notaires sousignés avec les parties. »