Les fils de feux Louis Maugars et Renée Charnacé vendent leurs héritages à Bierné, 1724

Je n’ai pas identifiée la closerie de la Hardouinière, car je ne vois sur la carte IGN qu’une Hadouillère.
Le prix de la vente est assez élevé, mais payé moitié 5 ans plus tard sans intérêts. Ce type de vente avec paiement à crédit était fréquent autrefois, mais contrairement à ce qui se passe de nos jours, c’était le vendeur qui supportait le retard de paiement. Enfin, c’était convenu entre vendeur et acquéreur lors de la fixation du prix de vente.

Je descends des MAUGARS et mon étude a déjà été utilisé par des bases de données.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 2E1966 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 9 décembre 1724 après midy, par devant les notaires royaux à Angers furent présents maistres Louis, Jean Antoine et René Maugars de la Gancherye, frères, demeurants, scavoir ledit Louis paroisse de Gresillé, lesdits Jean et Antoine paroisse de la Trinité de cette ville et ledit René paroisse de st Evroul dudit lieu, lesquels ont reconnu et confessé avoir ce jourd’huy vendu quitté délaissé et transporté et par ces présentes vendent quittent délaissent et transportent promettent et s’obligent solidairement l’un pour l’autre un seul et pour le tout sans division discussion renonçant au bénéfice desdits droits garantir de tous troubles et autres empeschements quelconques envers et contre tous à peine etc au sieur Louis Lomaillet marchand fermier général de la chatelenie de Huillé y demeurant paroisse dudit lieu, à ce présent stipulant et acceptant, tant pour luy que pour damoiselle Magdelaine Chevalier son espouse, à laquelle il promet et demeure tenu et obligé faire ratiffier ces présentes et la faire obliger solidairement avec luy sous les renonciations requises et d’en fournir acte vallable auxdits sieurs Maugars dans un mois prochain à peine etc et en chacun desdits noms solidairement sans division discussion ni fidejussion [cautionnement] renonçant au bénéfice desdits droits, scavoir sont tous et chacuns les héritages qui sont et appartiennent auxdits sieurs vendeurs tant des successions des sieur et damoiselle leur père et mère que du feu sieur François Maugars leur frère, prêtre, curé de la paroisse de Bierné, et dont ledit sieur curé de Bierné a jouy pendant son vivant le tout au bourg et paroisse de Ruillé consistant en maisons granges estables cours jardins rues et issues vignes terre labourable et non labourable prés et pastures et la closerie exploitée par le nommé Chevalier y compris les meubles meublants qui sont dans la maison du bourg de Huillé, semences et bestiaux qui sont sur ladite closerie qui s’appelle la Hardouinière en ce qui en appartient auxdits sieurs vendeurs ainsi que le tout se poursuit et comporte sans aucune réserve en faire et sans autrement les spécifier ni confronter, parce que ledit sieur Lomaillet a dit les bien scavoir et connoistre s’en contente, pour par ledit sieur acquéreur esdits noms jouir faire et disposer des dites choses dès le jour de Toussaint dernière ainsy et comme bon luy semblera et comme de choses à luy appartenantes au moyen des présentes entretenir audit Chevalier le bail qu’il tient dudit lieu de la Hardouinière pour le temps qui reste à en expirer si mieux il n’aime le faire résilier à ses risques périls et fortunes ; tenir et relever lesdits héritages des seigneurs dont ils peuvent estre mouvants, aux cens rentes charges et devoirs seigneuriaux et féodaux anciens et accoustumés que les parties adverties de l’ordonnance n’ont peu exprmier à l’exception néantmoins de 6 livres 6 sols deues au prieuré de Huillé à cause d’un pré faisant partie des dites choses vendues en fresche de 14 livres quelques sols, et lesquels cens rentes et devoirs ledit sieur acquéreur esdits noms payera et acquittera pour l’advenir franc et quitte du passé jusqu’audit jour de Toussaint dernière ; transportent lesdits sieurs vendeurs audit sieur acquéreur tous droits de propriété et seigneurie desdites choses avec les recindant et recisoires qui en despendent, même contre ledit Chevalier pour luy faire exécuter les closes de son bail, sans néantmoins aucune garantie au regard desdits droits ; cette vente cession delais et transport ainsy fait pour et moyennant le prix et somme de 9 000 livres, scavoir 8 000 livres pour le prix desdits héritages et 1 000 livres pour lesdits meubles meublans bestiaux et semences, sur laquelle dernière somme de 1 000 livres lesdits sieurs vendeurs ont reconnu avoir reçu contant dudit sieurs Lomaillet esdits noms la somme de 400 livres dont ils se contentent, l’en quitte, et le surplus de ladite somme totale de 9 000 livres montant à 8 600 livres ledit sieur Lomaille esdits noms solidairement comme dit est promet et s’oblige le payer auxdits sieurs vendeurs et à chacun d’eux pour une quatrième partie en cette ville d’Angers, scavoir 4 600 livres dans le jour et feste de Pasques prochain sans intérest jusqu’audit jour, et les 4 000 livres restant dans 5 années prochaines aussi sans intérest jusqu’audit jour de Pasques, au moyen de ce que passé ledit temps, il payera 430 livres pour intérest sans que cette stipulation puisse empescher l’exécution du principal, lequel intérest diminuera à proportion des payements sur ledit principal qui ne pourront estre au dessous de 1 000 livres chacun ; au payement de tout quoy sont et demeurent lesdites choses vendues spécialement et par privilège affectées et hypothéquées outre les autres biens dudit sieur Lomaillet esdits noms meubles et immeubles rentes et revenus quelconques et chacune pièce d’iceux seule et pour le tout sans que l’hyothèque spécial déroge au général ny au contraire, promettant, obligeant chacun en droit soy ses hoirs … Insinué audit Angers par Hallou qui a receu pour insinuation 54 livres 12 sols »