Mendiante étrangère décédée à Ménéac : 1561

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« Perrine Chertier jeune femme d’estrange pays porte en cette proisse confessée par dom Raoul Rouxel l’esné le dernier jour de janvier audit an pouvre mandicquante »

Ménéac possède un registre des sépultures de quelques années 1560. Le prêtre y a noté tous ceux, nombreux, qui étaient pauvres. En fait on disait alors « pouvre », et il note même pour certains « fort pouvre », et même pour l’un « mort de pouvreté ».

Ici, c’est une mendiante qu’il écrit « mandicquante » car à l’époque on disait « mendicant » selon le Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) en ligne sur le site http://www.atilf.fr/dmf/

Mais cette femme est aussi « d’estrange pays », car en effet les mendiants, comme les SDF actuels, se déplaçaient. Cet « estrange pays » signifie alors, toujours selon le Dictionnaire du Moyen Français

ESTRANGE, adj.

« Étranger »

[P. rapport à un pays, à une région] « D’un autre pays que le sien, d’une autre région ou contrée que la sienne »

[D’un pays, d’une région] « Étranger »            

[D’une pers.] « Étranger (par rapport au cercle étroit de la famille ou des amis, par rapport à qqn qu’on connaît) »

« Inhabituel, voire étonnant ou merveilleux, parfois avec une idée d’hostilité »

Donc, cette mendiante est une étrangère par rapport à Ménéac, car elle vient d’une autre paroisse. Car à cette époque on était étranger dès lors qu’on n’était pas de la même paroisse. Et le dictionnaire du moyen français précise bien qu’estrange signifiait alors étranger.