Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1926-1927 et à suivre

 

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

Voir le début du Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1923-1925

1er janvier 1926 vendredi

11 h 15 Arrivés par vent S. forte brise 770° mer grosse
Présents : le patron, Yvonne, Mimie, Anne, Nett et François. Très bon déjeuner pour inaugurer la saison.

7 février 1926 dimanche
Je suis seul ici, et comme papa j’aime Belmont et même plus que lui. Qu’elle tranquilité ici auprès de la vie à Nantes. Il fait meilleur ici même quand il vente comme aujourd’hui, encore 88 jours et cette vie de caserne sera finie, alors je me mettrai au travail et avec courage car avant 5 ans il faut que papa et maman soit installés dans tes murs oh ! Belmont !
Signé : Yves

21 février 1926 dimanche
Arrivé ce matin avec maman, Mimie, tante Anne et Nett.
Vent S.S.O. temps magnifique, mer assez grosse, 767°
J’ai refait les marques du tennis et mis quelques grelemes ? C’est du 74 ou 75

17 mars 1926 mercredi
Vent E.N.E. petite brise 761°
Ce jour Giraudet et le père Julien plantent 312 greffes d’asperges, j’ai planté les 3 premières et naturellement je les ai arrosées. Il fait 40° sous la véranda.

3 avril 1926 samedi
Arrivé ici à 8 h du soir. Après avoir attendu Viton 2 heures à la gare de Guérande. Resté en panne à Montoir.
Après avoir dîné je suis retourné avec François chercher Viton qui enfin est arrivé à 10 heures du soir.

4 avril 1926 dimanche de Pâques
Vent O. 765°
Le docteur Louis Rousseau est venu déjeuner. L’après-midi nous avons eu la visite de Monsieur et Madame Boquien avec lesquels nous avons été prendre l’appéritif à Piriac.

5 avril 1926 lundi
Vent R. 765° Temps brumeux
L’après-midi il a fait très chaud. Madame Rousseau est venue déjeuner.
Viton et François ont peint l’entourage du bois, de 6 h 30 du matin à midi.
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François, Madame Rousseau

2 mai 1926 dimanche
Souvenir d’un bon après-midi
Signé : (plusieurs signatures d’amis)

13 mai 1926 jeudi Ascension
Vent O. bonne brise. 762°
Il y a 25 ans aujourd’hui j’enterrai ma vie de garçon – Signé ; René
Ce jour j’ai placé le grillage du nouveau poulailler.
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett

16 mai 1926 dimanche
Vent N. forte brise 762°
Nous avons eu ce matin la visite de M.M. René Guillouzo, LeDéan fils et les 2 fils Oron, qui sont venus chercher Yves pour une ballade en auto et déjeuner à Muzillac. A 18 h 30 ces messieurs sont rentrés de très bonne humeur chacun avec un chapeau minimal ? de couleur différente.
J’ai eu le plaisir d’avoir à déjeuner les Nantais : Etienne, Pierre Baudry, Mimie Baudry, Pierre Guilloteau, André Guilloteau accompagné du futur capitaine au long cours François Fagault. Bénigué à peint le mouille-cul et l’intérieur du canot.

23 mai 1926 dimanche
Vent O.S.O. faible brise 766° Temps brumeux
Lever à 5 heures, car à 6 heures on doit embarquer pour aller à l’ïle de Houat, sur le « Mont Saint-Bernard », superbe côtre de pêche appartenant à Auguste Trimaud, dit Bernard, de La Turballe. Promenade que le propriétaire du bateau offre à la famille Fagault.
A 7 heures tout le monde à bord, nous appareillons de La Turballe par une brume épaisse, et vent debout, à 9 heures nous étions encore à la pointe du Croisic, quelques petites rizées nous amènent à 10 heures sous la pointe du Castelli, une bordée nous envoie dans les parages du Four, enfin à 4 h 30, le vent ayant fraîchi, nous mouillons dans le petit port de Houat, tout le monde débarque dans le canot du bord.
Un monsieur d’être sur le plancher des vaches c’est le futur capitaine au long cours François, qui ayant eu le mal de mer a fait la traversée lové dans un foc.

Visite de l’île, de l’église, du cimetière, des forts, pris une consommation à l’Hôtel du pays, et une deuxième dans le débit de l’île, en compagnie du Maire Yannick et de son adjoint.
L’île est bordée de falaise dans sa partie sud, au nord de grands rochers. Les naturels se livrent principalement à la pêche des crustacés, tous les seconds jours le Maire fait avevc son bateau mixte le ravitaillement de l’île. Bientôt, cet îlot sera pourvu d’une boulangerie.
Très curieux de rentrer à la « Coopérative des Patriotes, le grand café de l’endroit, tenu autrefois par 2 bonnes sœurs, qui servaient les pêcheurs par un guichet. On rapporte même, que le dimanche, lorsque les vêpres sonnaient, les marins attablés à boire, et à jouer aux cartes, laissaient leurs jeux où ils en étaient et revenaient ensuite reprendre leur partie interrompue. Cela se passait au temps où le curé remplissait les fonctions de Maire, médecin etc… C’était le seul commerçant de l’île.
A 19 heures nous appareillons par bonne brise d’ouest et tout su, le foc ballon en travers,

nous arrivions à 22 h 30 dans le port de La Turballe, par un clair de lune superbe, enchantés de notre journée, aussi nous adressons nos remerciements au capitaine Trimaud et à ses 2 neveux (les 2 matelots) Baptiste Guenezan et Trimaud, 2 hommes d’une tenue très correcte pouvant figurer sur un yacht.
Etaient présents : monsieur et madame Boquien, René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François et le jeune docteur Louis Rousseau.

6 juin 1926 dimanche
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif,
à suivre
(Cette suite manque, et il n’y a rien pendant le reste de l’année 1926 alors qu’il ne manque aucune page et pour mémoire les pages étaient prénumérotées comme sur tout livre de bord. Il s’est passé quelque chose que je suppose maladie de René Fagault. Lorsque celui-ci refait surface en mai 1927 il exprime le vœu de voir encore en 1930 la vigne produire les 7 barriques, donc il se sait malade. Il va mourir début 1930 à 59 ans.)

7 décembre 1926 mardi 9h 30
Beaucoup de baisers et deux signatures : Signé Brunet, Chariolle

3 mars 1927 jeudi
Ce jour le Patron Mr René, Giraudet et Charles Vaillant ont planté les 5 premiers plants de vigne de Couderc, fournit par le garde-champêtre le Gachamel (le dit Baptiste) Sérot. La nouvelle vigne bien arrosée se compose de 14 rangs de 92 pieds plus 27 plants soit = 1 315 plants qui en 1930 doit donner 7 barriques d’après Giraudet et Charles, maintenant ce diagnostic a été fait après le café et la Rinette. J’espère être avec eux à cette époque pour remplir les 7 barriques.
C’’était jour de grande marée 115
Vent S.O. 768° barométrique
René

Rétrospectif : En août 1927 même année cette vigne en 3 plants a donné 9 grappes un seul plant en avait 5.

17 avril 1927 dimanche de Pâques
Arrivé ici le samedi soir, René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett et Françoise.
Dimanche matin réveil à 7 heures, à 8 h 15 départ pour La Turballe où nous allons rejoindre les Boquien et la famille Hervieux.
A 8 h 30 départ des 3 auros pour Port-Navalo, nous sommes 15.
9 h 10 arrêt à Herbignac pour que les Dames prennent la messe.
Appéritif à Muzillac.
Visite des Ruines de Succinio
12 h 30 nous arrivons à Port-Navalo
Très bien reçu par l’ami Boris – Menu : Crevettes, choux rouges – Palourdes, céleri – Jambon à la gelée – Saumon de Quimper – Bouchées à la Reine – Gigot, flogeolets – Fromages – Gâteaux, oranges.
Retour à 21 heures, nous gardons les Boquien à dîner.

18 avril 1927 lundi de Pâques

Vent S. temps très beau
Journée calme

24 avril dimanche
Vent Ouest fort 763°
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie et François
Rien à signaler

1er mai dimanche
Vent N.E. faible
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne Nett
A midi 30 la famille Baudry nous arrive pour déjeuner. Pierre, Mimie , Jojo et Mademoiselle Renée Leroux. Bonne après-midi. Jojo et Renée Leroux se baignent.

3 mai 1927 mardi
Vent S.Z. faible 760°
Arrivé hier au soir avec Yvonne. J’organise 3 chantiers. Charles Vaillant roule les allées nouvellement empierrées. Le matelot Bénigué avec un aide peint le bateau intérieurement. Un maçon commence les fondations du mur de côte (côté Lerat)
A 15 heures je pars enterrer Paul Pillard 44 ans

15 mai 1927 dimanche
Vent 0. petite brise 764°
Présents : René, Yvonne, Anne et Nett. Avec Bénigué et Giraudet on peint les bateaux et la plate « La Petone »
Toujours sans nouvelles de Nimgissier et Cote.

26 mai 1927 Ascension
Vent E.S.E. faible 763° Temps lourd et orageux.
On fête les 56 ans du Patron (25 mai 1891) et les 18 ans de sa fille Mimie (25 mai 1909) nés tous les deux au milieu du tonnerre et des éclairs – coïncidence bizarre il fait un orage épouvantable accompagné de pluie.
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, la tante Quennec, la belle-mère maman Ferrand, Anne, Nett, Etienne et sa femme, Pierre Baudry, Mimie Baudry, Madame Rousseau, Lucie Rousseau, Georgette Baudry.
Menu : Palourdes beurre, Sauvisson, Anchois farcies, Homard mayonnaise, Pâté en gelée, Vole-au-vent Financière, Gigot pré-salé, Pommes nouvelles, Salade, Dessert, Glace, Fruits gâteaux, Haut-heutennes, Volnay Pommard, Champagne

5 juin 1927 Pentecôte
Vent S.S.O. fort 764° Temps mauvais
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, Tante Quennec, maman Ferrand (ma belle-mère)
Invités : Marcel Jaquet (ami de Viton)
Premier jour de pêche
2 filets simples, 1 tramail
Résultat : 1 filet simple : 3 lieux, 2 tacots,
barrage ouest du Vir – les 2 autres : rien
L’après-midi Beniquel Giraudet et moi nous gréyons les 5 casiers pour François
A 18 heures appéritif à Piriac – Toujours fort vent.
Et j’ai mouillé un filet dans carré – deux – à demain le résultat

6 juin 1927 lundi de Pentecôte
Vent O. fort 768° Beau temps mais forte brise
Présents : les mêmes
2ème jour de pêche, 2 filets simples – Résultat : 2 lieux, 2 tacots
Et le tramail est de reste dans carré tant l’état de la mer ne nous a pas permis d’aller le chercher.

7 juin 1927 mardi
Forte brise
Le matelot Bénigué, son fils un fort gars et Geraudet (le garde) ont été chercher mon ramail mais ils ne m’ont ramené qu’un filet indigne (expression de matelot), c’est-à-dire inservable – Résultat : perte

12 juin 1927 dimanche
Vent O.N.O. faible 790° Temps orageux
Présents : le Patron, Yvonne, Yves, Mimie, Anne et Nett.
Le soir nous avons le Dr Rousseau et sa mère à dîner.
Pêche du samedi au dimanche : 2 filets simples, mon tramail étant défaut – Résultat : 2 lieux, 2 tacots
Pêche de jour : 2 filets simples, 1 tramail à Mr Lucien Leblanc gracieusement mis à ma disposition – Résultat : 2 maquereaux, 5 corlazos
22 h 30 le Patron fatigué ne veut pas rentrer à Guérande. Est-ce la fatigue de lever les filets ou l’amour de Belmont qui le retient ?

18 juin 1927 samedi
Arrivé à Belmont vers 8 h – Admirablement reçu par l’excellente amie Yvonne préparant la bonne chambre aspectant la mer et qui m’était destinée.
Bon dîner et excellents vins – Suis confortable – Nuit exquise, dormi comme un sourd, suis content d’entendre souffler le vent et gronder la mer jolie.

19 juin 1927 dimanche
Réveil par le travers de 5 bis – J’ai aperçu le phare du Four, et la mer gronde toujours. Je m’habille – Personne ne bouge dans Belmont – Que cette famille est donc paresseuse et combien elle assure sous le dormant !
Mimie et Yves se débournichent enfin et en leur compagnie je casse la croûte, me permettant bien de récidiver, quand le grand René, maître de céans se décidera à descendre de son son lit conjugal – Et il est 8 h !! Rien encore le c… ! et je crève de faim !!
Toujours même sale temps, mer grosse, vents de la partie. O.S.O. La pêche est foutue !!! mais on déjeunera copieusement, on ne s’embêtera pas à Belmont.
Pendant qu’Yvonne et René dorment, j’ai fait plusieurs fois le tour de la propriété – On envie le sort de ces bons amis – Je serais bien ici quelques semaines, Jésur très bon !
Je vais certainement passer une journée délicieuse et je voudrais être poête je remercierais comme il conviendrait les vieux amis Fagault – Hélas, je ne le suis pas … poête ! Mais ce soir j’embrasserai la bonne Yvonne et si René n’est pas content … je m’en fiche !! mais ce sera la seule bonne façon de remercier la chère maîtresse de maison et son Seigneur et maître, de leur si aimable hospitalité … J’ai dit !!
Signé : Lucien Leblanc

19 juin 1827 dimanche Fête Dieu
Midi – Vent O.S.O. fort
Nous sommes à table avec notre invité le bon ami Lucien Leblanc et la conversation recule depuis le temps où j’étais à la boîte Livet rappellant la naissance de Marcelle Leblanc (1887) qu’un dimanche matin on m’a oublié dans les bras (elle avait Marcelle 2 jours). Je n’osais bouger de mon fauteuil avec ce précieux fardeau qui aujourd’hui est mère de 4 heureux enfants et fait le bonheur de son mari le plus sympathique des hommes, j’ai nommé Pierre Pinard.
Les liens qui unissent les familles Leblanc et Fagault datent de 1885, ce ne serait plus des amis, ce sont presque des parents ; la preuve c’est que les enfants de Marcelle Leblanc (Madame Pinard) m’appellent Tonton René, c’est pour moi une grande satisfaction et me rappelle les bons instants que je passais les dimanches de sortie de chez Livet, au milieu des familles Leblanc et Cardinal.
14 heures, toujours fort vent O.S.O. impossible de mettre les filets.
Aussi le père Leblanc et moi nous nous contentons de prendre une vielle fine.
21 h 15 après dîner nous allons conduire le père Leblanc à Farfadet et il vente toujours.

26 juin dimanche Petite Fête Dieu
8 h 30 Vent O.N.O. fort 757°
Avons passé la nuit de samedi à dimanche ici.
Présents : M. René, Yvonne et Mimie.
Le samedi soir arrivé avec forte brise, impossible mettre les filets.
9 h30 départ pour Piriac
12 h retour – Déjeuner – Comme le temps n’a pas calmé et que la marée n’est pas im… pas de pêche.
Avec Giraudet (le gardien de Belmont) je répare un pneu, et ensuite nous nous mettons à peindre un banc.
Journée calme.
Yves me représente aux Régates de Bâteaux modèles à St Nazaire, où le Belmont court dans la série des 1 mètre et le st François (à mon neveu François) représente les 0,80 m
Nous couchons à Belmont.
Yves est allé ce matin à La Roche-Bernard voir passer les coureurs du Tour de France.

3 juillet 1927 dimanche
8 heures Vent S. moyen 762°
Aujourd’hui réunion et banquet de St Jean-Baptiste à Guérande. Viton est aux Régates de Bâteaux modèles de St Nazaire où le « Belmont » court dans la série des 1 mètre et le St François dans la série des 0,80m. Je n’ai pu mettre mes filets samedi soir, mer trop grosse

10 juillet 1927 dimanche
Vent S.S.O. forte brise Temps bouché 762°
Arrivé hier au soir samedi, temps à grains, impossible mettre les filets (triste saison)
Présents : M. René, Yvonne, Mimie, Anne, Nett et François
On a occupé le temps à gréer les casiers.
A 18 h 30 François tue le fameux épervier que moi, Manu, Yves avons bien des fois essayé de tuer.

14 juillet 1927 jeudi
8 heures Vent N.E. MOYEN 766)
Présents : René, Tvonne, Mimie, Anne, Nett et François
A 9 h 30 on lève les filets mis la veille par François : 1 tramail, 2 filets simples – Résultat : 1 rouget, 2 maigres
On refile les filets … à suivre

14 juillet suite
A 10 h 30 je reçois la visite de mon vieil ami Georges Meynieu, administrateur de la Société Métallurgique de l’Ouest, accompagné de Madame Meynieu et de sa gracieuse fille.
J’offre l’appéritif à mes hôtes
18 h nous allon relever les filets – Le tramail du père Leblanc mis dans le trou de la sole nous donne : 1 carrelet ou ter, et 1 sabre ou dianet long d’ 1 m 50
Les 2 filets simples : 2 rougets et 8 corlazos
Temps superbe avec une belle brise d’ouest dans la soirée.

24 juillet 1927 dimanche
Vent O. N.O. 768°
Présents : René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett et François.
Nous recevons la famille de Joseph Bigaré avec leurs enfants.
Le samedi soir trop de mer pour mettre les filets.
Le dimanche matin à 7 heures nous mettons les 2 filets simples et le tramail – Résultat T.S.P.

24 juillet 1927 dimanche (suite)
Résultat de la pêche : filet simple dans le trou de la sole : 7 rougets, 5 corlazos – Filet simple barrage du port : néant – Tramail du Vir à la Côte : 2 gros lieux

31 juillet 1927 dimanche
17 heures Vent S.S.O. 764° petite brise, temps couvert
Présents : René, Yvonne, Mimie, Anne, Nett, François
Résultat pêche de nuit : 1 filet simple trou de la sole : 1 rouget, 1 corlazo – 1 tramail du Vir à la Cête Ouest : 1 gros lieux, 1 maquereau, quelques gâvres – 1 filet simple en travers de Belmont : néant

7 août 1927 dimanche
Courte relâche à Belmont – Le meilleur mouillage de la côte – Temps couvert et à grains – Jolie brise S.O.
Heures trop courtes passées auprès des excellents parents si cordialement et affectueusement hospitaliers.
Signé : Dubois Amiral

15 août 1927 lundi
19 h 35 Vent N.O. très fort 766°
Arrivés hier au soir retour des Courses de Guérande, avec Jacquet et Leborgne deux amis d’Yves.
Après dîner La Bande de Belmont, composée de René, Yvonne, Yves, Mimie, Anne, Nett, François et Jacquet et Leborgne, part pour un grand bal travesti chez Lemasson à La Turballe. Madame Emmanuel en Madame Chrysanthème, Nett en Hawaïenne, François en Fan, Mimie en Mauresque, le Patron et la patronne tenue de soirée.
Jacquet et Yves en Ecossais.
et Leborgne en John Bull.
Le bel s’est terminé à 3 h 30 pour les gens sérieux, la jeunesse est rentrée à 4 heures et les 3 lascars ont désiré un pâté dutine ? au casse-croûte du lundi (mi-août).
Le jour de la mi-août tous un peu flapi, sommes allés à

Piriac conduite les femmes à la messe, les hommes après avoir visité les 2 hôtels et pris l’apéritif ont reconduit les femmes à Belmont, où nous avons eu l’agréable surprise de trouver Paul Rousseau et sa gracieuse moitié (Charlotte) qui à 17 heures a trempé ses délicieuses f…..s pour la première fois à Belmont par une mer démontée.
Nous les avons à dïner
Charlotte a une envie de Babrês,
traduire (gâvre à Belmont)
(Poulet mer à Nantes)
(chicholven à Douarnenez)

16 août 1927
Pâche sur le Vir avec François, quelques dormeurs et quelques gâvres. A la côte, tante Anne et Charlotte ont pris une livre de crevettes,
Beau temps Vent N.O. avec de la brise – Rien dans les casiers
Vers 9 h du matin, François et moi allons lever les casiers. Résultat : 4 gâvres,

17 août 1927 suite
4 gros dormeurs, un …

Retour à Belmont et à terre.
Déjeuner gatent, comme tout le déjeuner fait par tante Anne.

A 14 heures
avec l’aide de Benigué et de Giraudet.
Beau temps, mais beaucoup de houle peine à accoster – on embarque de très … Il faut tirer le canot – François manque de … – On perd un aviron et en le … – Enfin ça va.
Résultat : un beau mulet une trentaine de gâvres, des plies, des soles

On embarque comme on peut … pour le trou de la Sole. Endore de la houle et des grains

 

18 août 1927 jeudi
Hélas ça ne va pas bien. Une mer démontée. Vent S.O. baromère 756°
François et moi avons été obligée de nous contenter de pêcher des berniques.
Temps très dur et malgré tout je quitte Belmont fan de mon court séjour et heureux de la cordiale hospitalité de ma tante et de mes cousines très sur ? de conserver un inoubliable souvenir.
Au nom du Père et du Fils et du St Esprit
Signé :?? (que je ne peux déchiffrer)

18 août suite
Le Patron René arrive à Belmont à 20 h 14 pour apprendre quele canot « Petit René » est venu à la côte à 19 heures pendant un grain ; grâce à l’amabilité du voisin Monsieur Brice, et l’intervention de François et Giraudet le canot rattrapé avant qu’il touche la côte est solidement amarré au corps mort de Monsieur Brice
21 h 45 le vent souffle en tempête pression 755°
Dans l’après-midi le bateau de sauvetage est sorti patronné par Julien Lagrée le fameux pêcheur Turballais (pour surveiller la rentrée des chaloupes)

21 août dimanche
Si du 18-19 juin de cette année j’ai conservé un souvenir délicieux, que dire de celui que je conserverai de cette journée du 21 août.
Je défie les plus difficiles de ceux qui passent à Belmont de garder plus religieusement une reconnaissance immense de l’accueil si affectueusement cordial que mes chers vieux amis Fagault viennent de faire à mes enfants petits et grands ainsi qu’au vieux grand père Lucien.
Le soleil dit-on est indispensable pour apporter de la Bonté, je prétends moi que Belmont n’a pas besoin de soleil, car on y vit en joie au milieu d’une famille que j’aime depuis toujours.
Merci donc à René, à Yvonne, et à tous les habitants de Belmont, jeunes et vieux, de l’hospitalité qu’ils vous y donnent, et que nul mieux que moi ne peut apprévier à sa juste valeur.
Vive Belmont ! Vive ses propriétaires, et que le cœur leur soit en joit !! Affectueusement
Signé : Leblanc père

17 septembre 1927 samedi
Arrivés ici René, Yvonne et Mimie. Nous retrouvons les habitants de la Gatllandais installés depuis le mois de juillet. Yvonne et moi nous sommes de retour de nôtre beau voyage de la chaine des Pyrénées fair en tuto avec les familles Baudry et Ferrand.

18 septembre 1927 dimanche
Tous au complet, passons une journée triste – Temps bouché, pluie et vent S.S.O. 761°

19 septembre 1927 lundi
Oui un lundi, je suis à Belmont cela pile à l’arrivée en France de l’American Legion venue faire un pieux pèlerinage sur les tombres de ceux tombés au front pendant la grande guerre 1914-1918 pour honorer nos visiteurs on a fermé la boite. Ces 2 jours de vacances nous ont remis de notre voyage.
Même temps qu’hier brumeux et vent S.S.O. 764°
J’en profite pour mettre en ordre la cabane du bateau.

22 septembre 1927 jeudi
Commencement des vendanges à La Turballe.
Résultat : Rouget : 2 barriques et demie – Gros Plant 1 barrique

23 septembre 1927 vendredi
On continue les vendanges dans la matinée.
Résultat : Gros plant : 1 barrique
A 14 h un coup de chien de vent S. avec pluie abondante, les chambres de devant son inondées, le temps de fermer les volets de bois je suis trempé. Baromètre 745°

25 septembre 1927 dimanche
Vent O.S.O. fort temps à grains 750°
On remonte le bateau et la plate, François retire son unique casier sur 5, les 4 autres ayant été volés ou disparus dans la nuit du 20 au 21. Triste journée, la saison de Belmont est terminée.

28 septembre 1927 mercredi
On continue les vendanges à la grande vigne
Résultat : 1 barrique Gros plant + 60 litres – 1 barrique Coudert
à Belmont : 1 barrique Colombard
Reste le Loc – résultat : 1 barrique Coudert

29 septembre 1927 jeudi
Vent S.S.O. fort, bonnebrise 764°
A 11 h 30 départ de la colonie Belmontaise Anne, Nett et François rentrent.

3 novembre 1927 jeudi
Venu ici pour voir terminer la mosaïque de la véranda et de la terrasse.
65° sous la véranda – Vent E. faible. Il y a un bateau qui a pêché 32 tonnes de sardines joli poisson de 8/10 au quart vendu 100 F le mille à l’usine Mallein.

1er janvier 1928 dimanche

10 heures Vent N. faible brise 772° temps superbe
On se souhaite la bonne année

21 février 1928 mardi
Midi Vent N.E. faible 771° + 25° sur la véranda – Un temps de Nice.
On se croirait au mois d’août
Ce jour j’ai planté 74 petits sapins venant de la Noë-Blanche

18 mars 1928 dimanche
16 heures Vent S. temps bouché 762°
J’ai l’honneur de recevoir aujourd’hui ma bonne cousine Athalie Dubois, son grand fils Maurice Leluc capitaine de Fragate, commandant le Contre-Torpilleur « Jaguar » et sa toute gracieuse fille Jane.
Leur séjour sera trop court pour nous ; car la famille n’est plus si nombreuse, aussi devons nous rechercher toutes les occations de se réunir.
Je souhaite au jeune Fragaton de transformer au plus vite ses 2 feuilles blanches en 2 dorées.
Signé : René, Jane Le Luc, A. Le Luc
Vu sans affirmer M. Leluc

1er avril 1928 dimanche des Rameaux
Mr René et sa femme sont seuls aujourd’hui – Mimie à Nantes depuis 8 jours, son frère Yves est allé la chercher.
Aujourd’hui est un jour mémorable pour les Paludiers, si le vent est à l’ouest pendant la procession de la Grand Messe, il feront du sel.
Arrivés ici à 10 heures – 747°, les vents se sont maintenus toute la journée entre N.N.O. belle brise
On fera du sel – Oui
16 h 30 je me plonge dans mon livre de quincaillerie pour faire des prix de revient, c’est le plus beau poisson d’avril que je puisse offrir à ma femme – René la quincaillerie – Ma vie ne sera plus assez longue pour pouvoir calculer le nombre de fois que ma femme n’aura servi ces 3 mots – René la quincaillerie !!!!!!!!
Et malgré cela, j’ai le sourire. Journée délicieuse

8 avril 1928 dimanche de Pâques
Vent S. belle brise – 750°
Arrivés ici samedi soir. Présents Mr et Mme René, Mme Emmanuel, Yves, Mimie, Nett et François
Journée calme, sans incident

9 avril 1928 lundi de Pâques
Vent S. forte brise 752°
Vent trop fort pour passer les drisses au mât.
Nous recevons Mr et Mme Boquien et leur belle-sœur.
Journée calme

29 avril 1928 dimanche
Vent N.N.E. 758°
Arrivé samedi soir 9 heures
Présents : Mr et Mme René, Anne, Nett, François, Yves et Mimie
Journée calme
J’achète un filet à sardines pour pêcher les merles qui mangent mes fraises 40 F

6 mai 1828 dimanche
Vent N.N.E. 755°
Présents : Mr et Mme René, Anne, Nett, François, Yves et Mimie
Rien à signaler

14 mai 1928 lundi
Arrivés ici à 9 heures
Mr et Mme René, avec Madame Poupart, Madame Pierre Guilloteau et Pierre, Anne
Vent N.N.E. 759°
Monsieur et Madame René s’offrent la semaine de vacances, mais à 13 h 30 départ pour Le Pouliguen à un enterrement. J’emmène tout le monde.
Puis à 16 h 30 direction du Pouliguen à Férel voir un nouveau client, retour à Belmont à 19 h
Total 68 kilomètres, on appelle cela des vacances à Belmont.
Heureusement nous avons eu une distraction, ma sœur est venue nous surprendre à midi pour déjeuner ?????

15 mai 1928 mardi
Vent N.N.E. 759°
Décidément les vents tiennent bon, jolie brise, temps idéal pour Belmont.
Je fais le tracé d’un tronçon de mur de côte.
Consultation du Dr Louis Rousseau pour Petite-Anne, faiblesse des nerfs du pied gauche, pas grave, heureusement.
Dîner excellent – Menu : Potage à l’oseille – Bigorneaux du trait – Palourdes … – Homard vinaigrette – Maquereaux en godaille – Petits pains nouveaux de Belmont – Gateaux secs – Thé – Fine 1924

16 mai 1928 mercredi
7 heures Vent S.O. fort 756° Temps à grain
7 heures 30 je pars faire ma tournée à Pornichet
Retour à 20 h 45 à Belmont

17 mai 1928 jeudi Ascension
7 heures Vente O. belle brise 756°
9 heures 30 arrivée des Nantais : Pierre Guilloteau, Etienne et sa femme
20 heures 750° Vent O. très fort, pluie et grains. Coup de chien

18 mai 1928 vendredi
Vent O.S.O. forte brise 752°
La nuit a été mauvaise. Pluis et grand vent.
On peint le canot.

20 mai 1928 dimanche
7 heures Vent N.N.O. 754° calme plat
10 heures 30 Vent S..S.O. belle brise
On met le corps mort en place. Le mer a peu baissé pour une grande marée.
16 heures – Les Nantais : Madame Poupart, Etienne et sa femme, et Petite Anne nous quittent, emmenés par Yves qui va à Nantes au mariage du fils Lorin.
20 h 25 Départ pour Guérande. Fini les vacances de l’Ascension – Le vent est revenu N.N.O.

24 mai 1928 jeudi
Vent S.O. 766°
On commence le mur de côte – 2ème amorce.
Monsieur Cholet du Pouliguen est venu installer le nouveau fourneau – Monsieur Lens menuisier monte l’armoire Bretonne dans la chambre d’Anne.
Visite de Monsieur Roté directeur de la Compagnie Transatlique de St Nazaire avec son cousin Laurent Rebille négociant en huile d’olive.

27 mai 1928 dimanche Pentecôte
Vent N.N.E. 766° Temps calme. Rien à signaler.
La famille René et La Guillardais sont présents.

28 mai 1928 lundi de Pentecôte
Même temps. On met le canot à l’eau. Rien à signaler.

3 juin 1928 dimanche
Vent N.E. 762°
Nous sommes heureux de recevoir pour la première fois la famille Brunet, dont le patron dit Mitté est un vieux camarade. Cet ami est accompagne de sa femme, de la toute gracieuse Denyse (Mademoiselle Mitté) et de son fils Henri le brillant brigadier du 355° RALP
Naturellement le père Lucien Leblanc est de la bande (ne fait-il pas parti de la famille).
Les Baudry du Bon-Pasteur ont accompagné leur confrère Brunet.
La réunion est plutôt joyeuse, maus aussi quel excellent déjeuner. Ces bons et vieux amis sont tellement aimables qu’on ne peut que se réjouir d’être des leurs en belle et agréable Locidi.
Aussi le vieux père Leblanc, qui est de toutes les fêtes est-il toujours reconnaissant d’être mis au nombre des membres (et quels membres !!!) de cette

famille des Fagault, dont les Dubois ont fait des Fagault à 2 liens !!
Vive Belmont, mais surtout reconnaissance aux sacrés bons propriétaires de cet heureux logis.
Et si vous n’êtes pas contents bravs amis que vous êtes, eh nien, je m’en f… mais je digère et Dieu sait comment !! A quand le nouveau boulot ? Tu sais Fagault de mon cœur, ta table est si bonne et la cave est si …. prenante, que si ma chanson te plaît …. on la recommence.
Signé : Leblanc
Lu et approuvé : René

9 juin 1928 samedi
Arrivé à 20 heures par fort vent de S.O. 760° pour dîner

10 juin 1928 dimanche
7 heures Vent violent S.O. 755° mer très grosse.
Le matelot Bénigué vient pour peindre le mouille Q car il ne veut plus se servir de la plate « La Petone » pour la bonne raison qu’il s’est foutu dans la flotte samedi en allant avec cette plate pour pusser (autrement dit vider le canot qui était plein d’eau) alors je lui donne satisfaction en lui permettant d’armer ledit « Mouille Q »
En raison de la Fête-Dieu il n’y a peu de monde à Belmont. Le Patron, Madame Fagault et Mimie Fagault.

16 juin 1928 samedi
Arrivés ici à 19 h 45 par vent O. faible.
Présents : Mr et Mme René, Yves et Mimie.
21 heures nous mettons les filets. Inauguration de la pêche 1928

17 juin 1928 dimanche
6 heures Vent N. 762° calme plat
9 heures les vents halent à l’ouest. Nous donnons 3 coups de senne – Un dans le trou de la Sole – Résultat : de gâvres, 1 araignée, 4 turbots, 15 plies
Les 2 autres coups de senne ne donne que des gâvres et revenant de Carré Douce Yves prend 1 araignée avec l’haveneau du bord.
On relève les 2 filets simples. Celui du Vir à la Côte Est nous donne 1 lieux, 1 maquereau, 1 maigre, 1 tacot – Celui du Vir à la Côte Ouest : 4 corlazos.
On refile un filet à barrer le port : 11 corlazos, 1 araignée
Résultat total de la 1ère journée : 1 lieux, 1 maquereau, 1 maigre, 1 tacot, 4 turbots, 15 plies, 15 corlazos, 2 araignée, 60 gâvres

à suivre, encore une publication puis René Fagault meurt en janvier 1930

Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1923-1925 et à suivre

 

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

Belmont, dimanche 1er avril 1923

Le jour de Pâques de l’an 1923 fut un beau jour à Belmont.
Le soleil était radieux et l’ « Alleluia » était à l’ordre du jour.
Au mât du pavillon, toute une série spéciale claquait joyeusement et les guetteurs du Sémaphore du Castelli lisaient « S.I.B.I.L.L.E »
Le chef guetteur consultait en vain le code et les derniers avis reçus de l’Amirauté, impossible de comprendre la phrase.
Seul, un vieux serviteur de la maison savait qu’un haut personnage devait venir en auto de Paris pour décorer le patron du lieu.
De Nantes, les familles FerrandPoupart, Baudry étaient venues pour passer joyeusement les jours fériés et oubliger en de gigantesques agapes les soucis commerciaux.
Mais un député allair venir et troubler le « sans-gêne » familial.
Songez-donc ! mes amis ! le patron a dit d’expédier en vitesse le déjeuner et de s’habiller !
S’habiller à Belmont ! quelle affaire !
Et Aumont regardait joyeux et la « lauto » de Paris n’arrivait pas !
Deux personnages très graves d’ordinaire, Pierre et Etienne, évitaient le patron, car « eux » savaient … et se trouver en face du Père René tout affairé, garder un visage sérieux et digne de la circonstance, était chose difficile.
Le temps s’écoule et le député ne vient pas.
Le marin Benigué impassible faisait de fréquents voyages entre la cabane verte et … la cuisine.
Etienne, qui dans son enfance s’est déjà « foulé la rate », n’y tient plus et craignant de perdre une seconde fois et pour toujours ladite rate, n’hésite plus et déroule le secret.
C’était le jour de Pâques de l’an 1923, et aussi le 1er avril !
Pour un poisson d’avril, c’en était un fameux, … mais on dit à Guérande que certain 14 juillet pourrait apporter un poireau véritable !
Ainsi-soit-il !
Signé : Mimi, Pierre, René, J. Poupard, Etienne, Andrée, Etienne, Paule, Louis

Belmont, lundi 2 avril 1923
À mon frère ,
Quand le maître d’équipage de « La Champagne » me remit ce « libre de bord » que son aiguille adroite avait recouvert de la bonne toile à voiles, il ne se doutait pas de sa destination actuelle ! Le médecin du bord aurait été bien surpris également s’il avait pu prévoir !
Contentons-nous du présent et cherchons un meilleur avenir.
Les instructions et ordres divers des « Grands Patrons » de la C.G.T. ne figuereront plus sur ce bouquin, mais on y trouvera les comptes rendus des charmantes réunions de famille et des fructueuses parties de pêche.
Et plus tard les enfants de tes enfants, mon cher Frère, reliront avec plaisir les lignes du Grand-Père et à leur tour en un style meilleur, écriront les bonnes journées passées au bord de la mer.
Signé : E. Fagault

Dimanche 22 avril 1923
Arrivé ici hier au soir pour dîner, j’eu après le potage une agréable surprise, ma nièce Nett m’apporte un volumineux paquet que j’explore sans résultat ; après avoir coupé le filin retenant le dit paquet, je découvris le livre sur lequel je transcris ces lignes.
Ce livre offert par mon frère servira de livre de bord à « Belmont » pour y relater les pêches et les nombreuses péripéties qui se déroulent à la villa. De tout mon sœur je remercie Manu de cette nouvelle marque d’affection.
Signé : René

Lundi 23 avril 1923
Achèvement de la cabane d’Yves, par maître Grellet.

14 heures – Devant la grille passe un convoi funèbre ; c’est la dépouille du père « Moinard », âgé de 86 ans, le fameux pêcheur de homards. Il est trainé par deux chevaux, lui qui avait rêvé mourir dans son canot !!!
Signé : René

Lundi de la Pentecôte 21 mai 1923
Le 20 mai, dimanche de la Pentecôte, c’était la première communion solennelle de François Fagault, né à Belmont le 29 novembre 1912.
En cette circonstance, pour cette fête de famille, le ban et l’arrière-ban des parents et amis étaient réunis et la cérémonie fut belle.
Le lendemain les invités se réunissaient à la Villa Belmont et le repas fut très gai.
Les meilleurs histoires concernant les exploits amoureux de nos ascendants furent évoqués et très gauloises furent les conversations…
Après l’austère cérémonie de la veille, il fallait bien se « décarêmer » et on n’y manqua pas.

Que beaucoup de « François » naissent à Belmont et nous donnent l’occasion de réunion familiale si complète et si gaie.
Signé : Manu

31 mai 1923 : Mise en place du Corps Mort

7 juin 1923 : Commencement du coaltarage du tennis . Haumont était doublement coaltaré.

22 juin 1923 : Continuation du coaltarage.
20 heures : impuissance finir, manque de coaltar.

1er juillet 1923 : Inauguration de la pêche de l’année 1923
Présents : René, Yvonne, Yves – Nett et le capitaine « François »
Vent Ouest – Temps splendide.
Engins : 1 tramoil – 2 filets simples – 1 bahaut
Résultat : Trou de la Sôle – Tramoil : 6 corlazos
Du Vir à la Côte Est – Filet simple : 1 Rouget, 1 lieu, 9 tacos
Du Vir à la Côte Ouest – Filet simple : 12 maquereaux, quelques gâvres
Bas : 1 congre manqué
Le filet rouge de Douarnenez très pêchant
Fin du coaltarage du tennis.

15 juillet 1923
Vent O. petite brise
Pêche, engins : 1 tramail, 2 filets simples
Résultat : 6 tacots, 1 lieux, quelques gâvres

22 juillet 1923
Vent S.O.
Engins : 1 tramail – 2 filets simples
Résultat : Tramail trou de la sole : néant
1 filet simple au Vir à la Côte Est : 22 rougets
1 filet simple à buner le port : néant

29 juillet 1923
Arrivé trop tard le samedi soir. Fort vent d’O. Impossible mettre les filets.

Le dimanche nous sommes allés aux régates de La Turballe.

5 août 1923
Vent N.E. faible 768° mis 4 tramail trous de la sôle
1 filet simple au Vir à la Côte Nord
1 filet simple au Vir à la Côte Est
Résultat pêche de nuit :
tramail : 2 corlazos, 2 vieilles, 1 tacot
Vir à N. filet simple : 28 rougets, 1 araignée, 1 Cha…
Vir à E. filet simple : 2 maquereaux, 4 rougets 1 corlazo
Pêche de jour ay 5 août
1 bahaut : 3 congres

mercredi 15 août 1823
Vent N.E. fort 768°
mis 1 tramail en travers du port – 1 filet simple du Vir à la Côte E – 1 filet simple du Vir sur la Turballe
Résultat pêche de nuit
Tramail : 6 rougets, 1 corlazo
filet bleu : 1 maquereau gros
filet brun : 6 rougets, 6 gros maquereaux
Total : 12 rougets, 7 maquereaux, 1 corlazo, 8 gâvres
Reçu la visite du Dr Paul Fradin

7 octobre 1923
Venu, mais hélas ! Je passe, resterai volontiers quelques jours, mois ou années dans ce bon petit coin, mais avec les amis qui m’ont si aimablement reçu. Mais tout a une fin ! Au revoir bon coin … à bientôt.
Signé : Boris

16 mars 1924 dimanche 14 heures

Vent N. léger – 792°
Monsieur et Madame René inaugurent mannantes ? à Belmont.
Semis de sapins sur la butte Nord allant à l’écurie.
Les balastres de la terrasse ont été toutes changées, ainsi que celles du balcon au premier étage par Perrin, cimentier à La Baule du 11 au 16 février.

17 avril 1924 jeudi
L’avenue allant à l’écurie est livrée à la circulation après avoir été roulée et empierrée.
A la même date l’allée principale venant de la grille a été retapée. Pour le tout j’ai employé 26 tomberaux de carriaullage que j’ai payé 4+ le tomberau.

20 avril 1924 dimanche de Pâques
Samedi 19 arrivée de la famille à Belmont – Madame et Monsieur René, Yves, Mimie, accompagnés du navire Andrée P.
Dimanche 20 Madame Poupart, sa fille Andrée, Etienne et sa femme, arrivent à Belmont. Journée passée à jouer au tennir et à flanner.

21 avril 1924 lundi de Pâques
Etienne et moi (le patron) mettons les stores en place et nous graissons les poulies des glaces. Après déjeuner nous allons rendre visite au père Boïse et lui portée la narivée traditionnelle.
Le dîner a lieu à 18 heures et je pars avec la fameuse 15 CV Bertran convoyer les Nantais à La Baule prendre le train de 20 h 28
Yvonne reste avec les enfants Mimie, Nett et François à Belmont jusqu’à mercredi 23
Signé : F. Fagault capitaine, P. Poupart, P. Ferrand, A. Poupart, Etienne, François, Minette Fagot, Nette
NB : Le dimanche soir 20 avril retraite sans flambeau. François sur les épaules des oncles Etienne et René. Etienne trouve son plumard inondé de poireaux – Résultat au 1er avril 1923

21 avril 1924
Belmont ! Belmont ! petit coin sauvage bordé de rochers, avec plaisir je viens te voir chaque année, et revivre aujourd’hui dans ton beau chalet, les joyeyx jours passés jadis dans la cabane verte.
Signé : Etienne

27 avril 1924 dimanche de la Quasimodo
Vent S. violent 757°
Les familles Fagault René et Madame Rousseau accompagnée de tous ses enfants y compris ma nièce Yvonne qui ayant pris pas mal de Champagne dimanche a tutoyé son oncle. Louis Chaument retour de Chandor (Cochinchine) est également présent.
Je laisse le soin au Dr André Rousseau de compléter le reste de la journée.

Ayant copieusement déjeuné, confortablement digéré, le Docteur pense que la journée est ainsi complète et n’a pas d’autre histoire.

4 mai 1924
Vent S.O. bonne brise
Les confrères du Petit Comptoir, que je suis heureux de recevoir aujourd’hui, vont signer le livre de bord et mettre chacun leurs impressions

Le Jeune du Consortium très touché de la sympathie de ses aimables confrères laisse le soin à notre cher confrère M. Chaplais l’inscription de ses impressions qui seront les nôtres
Signé : Charpentier
Les soussignés, enchantés de l’aimable accueil dont ils ont été l’objet à Belmont le 4 mai 1924, remercient Madame Fagault et leur excellent ami Monsieur Fagault des délicieux instants qu’ils leur ont donné de passer ici.
Signé : S. Fregin
Après les remerciements adressés par le collègue Srégoré ? à Madame Fagault et à Monsieur Fagault notre excellent ami, je ne puis rien ajouter si ce n’est que de l’avis de toute la société nous avons reçu une hospitalité digne des bons chartreux par l’ami que nour traitons tous de sceptique !!!
Nos remerciements à notre hôte sympathique et à la prochaine réunion à Cholet le 21 mai 1924
Signé : Hoplais, Letournais, Yvonne Jeanne

8 juin 1924 lundi de la Pentecôte
A Belmont ! c’est jour férié !
A Paris ! les énergumènes qui nous représentent (pauvre suffrage universel !!!) ont voulu siéger et empêcher les serviteurs ayant droit d’avoir congé !
Le mot prononcé par les élus : « Ce sont nos domestiques !!! » indique clairement … ! qu’ils étaient des serviteurs la veille (voir les journaux de la date du 7 juin)
Nous, représentant des vieilles idées familiales, avons fait bon repos appréciant mets et vins.
Pour nous, véritables enfants de France, ce fut la réunion tranquille sans discussion inutile.
Que nos descendants continuent ces traditions et que ceux qui liront ce livre dans plusieurs années se rappellent !
Il y aura de pénibles jours pour la France demain … mais si les gens censés veulent, comme toqujours la France sera ce qu’elle doit être !
Signé : Emmanuel Fagault

8 juin 1924 Ce même lundi (jour férié)
Il est maintenant nécessaire que Monsieur René fasse les compte-rendu de la journée.
Il y avait des visites. Et puis, oublions (les idées nouvelles), ce livre ne doit relater que les résultats de pêche, non en eau trouble comme nos Politiciens, mais en ce bon océan qui est devant nous ! France loyale
Signé : Manu

Ce même jour inauguration de la pêche 1924.
J’ai mis dimanche 7 juin 2 filets simples.
Résultat : filet du Vir à la Côte nord : 2 corlazos, 8 lieux
filet du Vir à la Côté Est : 1 corlazo, 1 lieux, 1 maquereau
Vent O.N.O.
Le cousin Joseph Bigaré avec sa femme sont venus déjeuner, première visite de sa fille Anne, âgée de 5 mois.

22 juin 1924
Pêche de nuit Vent O.
2 filets simples
1er du Vir à la Côte Ouest – Résultat 1 maigre, 2 lieux
2° filet du Vir à la Côte Est – Résultat : 4 lieux, 1 rouget
1 bahaut – Résultat : 2 congres dont 1 gros
L’après-midi les amis d’Yves M.M. Pourieux et Lorin venus à Moto, nous ont donné la main à coup de sennes – Résultat : 3 petits turbots, 2 petites soles

6 juillet 1924
Arrivé samedi 5 juillet à 14 h 30 Temps mauvais, fort vent.
Rien à faire pour mettre les filets.
Dimanche 6 – Toujours même temps Vent S.O. fort. Impossible mettre les filets, trop de goëmon à la côte.
Je mets le bahaut 3 fois sans résultat. François très malin ce matin, rend son déjeuner à bord n’ayant pas la force de renvoyer le tout à la mer.
L’après-midi temps meilleur. Vent O.

13 juillet 1924
Mon frère Manu arrivé le 13 après le repas de Saint Jean Baptiste, réunion annuelle des anciens élèves de ce florissant pensionnat, devait être très fatigué du long discours qu’il y avait prononcé, car je lui avais passé la consigne de faire le rapport.
Mais j’ai constaté qu’il avait réussi à mettre à l’encre la date (13 juillet 1924) ?
Je le remplace et donne le résultat de la pêche de nuit du 13 au 14.
Vent O. faible
1 tramail trou de la sole – Résultat : 1 mulet, 1 lieux, 1 maquereau, 6 tacots, 2 corlazos, 12 gâvres
1 filet simple le gros, du Vir à la côte est – Résultat : 2 corlazos, 1 louvert ?
1 filet simple du Virà la côte ouest – Résultat : 5 maquereaux, 1 rouget, 2 corlazos, 2 louverts ?

14 juillet 1924
Les familles Poupart et Ferrand sont ici depuis la veille.
Nous mettons un bahot. Résultat : 1 congre
Entre deux divres de bahot, le matelot Benighé propose d’aller faire le tour du « Croiseur Diderot, mouillé en face (en raison de la semaine maritime de St Nazaire). Sa proposition est acceptée de tout l’équipage composé d’Etienne, de mon François dit Casbeurgo, et de l’armateur ; nous voilà donc partis à l’aviron, après une heure de nage nous passons sous le vent du « Diderot » surperbe unité de la marine Française. Nous essayons de faire le tour, impossible, la mer est trop grosse.
Aussi mettons nous le cap sur Belmont. Etienne me remplace aux avirons, mais à moitié du parcours par un fort vent de travers, me laisse sa place, nous déritons beaucoup, et après 1 h 35 de nage, nous arrivons à Belmont où toutes nos femmes nous voyaient noyés.
Résultat : apéritif soigné, et Pierrot a de nombreuses ampoules aux mains. Encore deux bonnes journées passées en famille, mais je dirais inutile de demander à mon beau-frère de refaire le parcours estimé d’apèrs Manu à 1 440 mètres d’après le son du canon du croiseur.
René
(Je maintiens la distance) signé : Manu

20 juillet 1924
Pêche de nuit du 19 au 20
1 tramail trou de la sole – Résultat : 4 corlazos, 1 rouget, 1 taco, 12 gâvres
1 filet droit Vir à la Côte Est – Résultat : 4 maigres
1 filet droit Vir à la Côte Ouest – Résultat : 2 rougets, 2 maigres, quelques gâvres
Vent O.

Le matin je suis allé conduire mon fils Yves à La Baule, avec la grande Andrée, pour faire de la préparation militaire.

L’après-midi 3 drives de bahot – Résultat : néant.

27 juillet 1924
Vent O. 767°
Arrivé le samedi à 18 h 45, mer houleuse, trop de vent pour mettre les filets.
Dimanche matin 2° promenade à La Baule pour la préparation militaire.

17 août 1924
Vent S.S.O. 756°
Arrivé le samedi à 22 heures – Mer forte, impossible mettre les filets.
Le dimanche nous recevons Monsieur et Madame Boquien.
15 h 35 Nous attendons la sortie des régates du Croisic, et l’arrivée de la colonie scolaire de Ker Elisabeth
16 h. Les colons arrivent au nombre de 26, accompagnés de deux ecclésiastiques et d’un novice (apprenti prêtre). Distribution par Mademoiselle Boquien de bouchées chocolat et brioches très appréciées des jeunes Nantais (paroisse de Ste Anne) à 16 h 40 Mademoiselle Boquien vient me demander où sont les cabinets pour les jeunes colons. Je lui réponds « envoyez-les sur le fumier à l’écurie »
17 h 30 après plusieurs chansons des jeunes colons, ils nous quittent enchantés de leur réception.
20 h 35 nous apareillons avec Mina pour Guérande par fort vent de S.O.

23 août 1924 samedi 18 h
Vent O. fort 761° Trop de brise impossible mettre les filets.

24 août 1924 dimanche
6 h Vent O. bonne brise 759°
Nous allons Yvonne et moi déjeuner chez les Boquien, et laissons Yves qui reçois ses 2 amis Paul Gouraud et Beliot de la Ville Alain
A 10 h 30 nous montons le canot. La saison de pêche 1924 s’avance et n’aura pas été brillante cette année.
18 h 45, jusqu’ici la journée a été normale mais à 18 h 47 un accident qui aurait pu avoir des suites fâcheuses pour les cuisses du jeune Achille B. de la Vik se produit, en faisant l’équilibriste à 30 cm du sol, il manque son effet, résultat pantalon déchiré, et l’épiderme légèrement endommagé. On recoud le pantalon et le jeune Achille après changé de grimpant continue sa partie de gymnastique. Il faut dire qu’il prépare son B.A.M.

21 septembre 1924 dimanche 11 heures
Arrivé ici avec la Citroën conduite intérieure de l’oncle Manu par temps bouché, pluie et vent de S.O. 758°
Après déjeuner l’oncle Manu et René font une partie de Jacquet , l’oncle Manu gagne 4 parties sur 5.
15 h 20 toujours même temps. J’attends une embellie pour monter le canot.

1er mars 1925

Vent N.O. faible frise 752° temps superbe
Aujourd’hui grande manifestation des Républicains Catholiques du département à Nantes contre le ministre Heriot. Ne tenant pas à recevoir d’un maladroit un coup de cane planché, ou une balle perdue sur le ciboulo, je suis tranquilement ici avec ma femme et mes enfants, qui je crois en bon père de famille auront encore besoin de moi pendant quelques années.
Je plante 2 mimosas. Yves a tué un courlis.
A bientôt les bons dimanches ici entouré de la famille et de tous les bons amis.
Signé : René

5 avril 1925 les Rameaux
Vent S. pluie et vent. 749°
Arrivé ce matin à 5 h 30 par temps à grains.
Présents Yvonne, Mimie et François. Nett absente ayant déclaré qu’elle ne voulait pas nettoyer.
Yvonne et Mimie de cuisine.
François et le patron démontent et remontent un lit avant le déjeuner.
Midi à table. Menu : salade d’œufs durs, filets d’harengs saurs, tripes Fagault, rôti de lard, salade très épicée, dessert.
Au dessert François déclare qu’il ne voudrait pas être pape, car il ne pourrait sortir. Il nous pose la question suivante ; « Comment est le derrière du Pape sur le trône ».
Comme personne ne peut traduire cette position, François fait la réponse : « le derrière du Pape sur le trône est ouvert » sic ?

J’ai eu la visite de mon Bosco – Louis Lalande, et de mon matelot Benigué, qui sont venus aux ordres pour demain, afin de finir de gréer le mât du pavillon.

12 avril 1925 Pâques
Vent N.E. beau temps 768°
Arrivé hier au soir en 2 convois. Présents Yvonne, Mimie, le brigadier Yves, Nett et François.
A 5 heures branle bas pour la 1ère corvée et la messe de 7 h 30 à Piriac.
A 10 h 54 en route de la 2° corvée pour la grand’messe au bourg.
Rentrée à 12 h 30 pour déjeuner. L’après-midi liberté de manœuvre. Les 2 filles vont à l’assaut avec Boum (c’est le ratier de ma fille). Les 2 gars vont à la chasse sur la côte et rapportent une mouette.

13 avril 1925 lundi de Pâques
Lever tard. Vent S.O. pluie, temps à grains toute la journée.
Je mets en place les anciens balastres de la terrasse pour indiquer les entrées du tennis.
Pour le déjeuner arrive Paul Gouraud le camarade à Yves.
Toute la colonie se met en demeure de trouver un malheureux lapin qui s’est réfugié sous un tas de fagots de serments de vigne. . Ces fagots ont le sort de Jeanne d’Arc, ils sont brulés. Avec pioche et pelle on remue le sol des tranchées énormes sont creusées, hélas 3 heures d’effort inutile et résultat : néant. On dîne et on monte our Guérande, pour reprendre le collier mardi matin.

19 avril 1925 Quasimodo
Arrivé ce matin avec ma femme et ma fille.
Vent S.S.E. 758°
Temps superbe.
Journée calme et de repos, comme Tienno (mon beau-frère) aime les passer rue de Rennes.

26 avril 1925 dimanche
Ce jour le capitaine René est très heureux de recevoir les sous officiers Jacquet et Jacquot qui ont instruit son fils Yves et fait ses premières armes au 11° escadron du train
14 h 15 l’équipe libérée, Jacquet et Jacquot quittent Belmont pour une randonnée sur la côte d’Amour.
Signé : René

Reçus d’une façon très charmante. Nous partons contentant cet admirable coin de Bretagneavec un souvenir ineffaçable et en espérant que le temps nous réunira tous à nouveau chez les parents de notre camarade Yves.
Signé : Jacquet, Jacquot

10 mai 1925 dimanche
Fête nationale de Jeanne d’Arc.
Vent N.O.782°
Aeeivé ici à 14 heures avec la tante Quemer, et la belle mère Léonie. Temps superbe, chaud
A 18 h petite ondée.
J’ai eu la visite d’Alexandre Denis et sa femme et de sa belle mère.
Ce n’est pas la journée des poulains mais des belles mères.

17 mai 1925 dimanche
Arrivé ici avec la belle mère et tante Quemer à 14 heures
Rien à signaler. Beau temps

21 mai 1925 Ascension
Venu ici après le déjeuner.
Temps très chaud. Nous sommes restés dîner.

24 mai 1825 dimanche
Arrivé ici samedi 23 par petite pluie. Le nuit de samedi à dimanche le vent a soufflé en tempête.
Dimanche Vent très fort S.O. 751° Le vent continu a souffler en tempête, la mer vient battre le pied du mur. Madame Rousseau et Paul sont venus déjeuner.
Départ à 17 h 45 pour ramener Viton au train.
Impossible mettre le nez dehors par les grains qui ont duré toute la journée.

Les 2 jours de Pentecôte de 1925 31 mai et 1er juin, n’ont pas été gais pour la famille. Mon cher frère Manu qui m’a dédié ce livre, était cloué sur son lit de souffrance depuis le 7 février. Il s’est éteint le 9 juin.
Pauvre Manu
Il aimait bien Belmont lui aussi !!!!
Une victime de la grande guerre 1914-1918

28 juin 1925 St Pierre et St Paul
Arrivé le samedi 27 Mis le canot à l’eau et 2 filets.
Inauguration de la pêche par les Nantais qui sont arrivés à 21 h 45 samedi.
Vent N.N.E. 768°
Pêche de nuit du 27 au 28
1 tramail barrage du Vir à la côte N. – Résultat : 9 lieux, 4 tacots, 4 corlazos
1 filet du Vir à la côte E. – Résultat : 1 corlazo, 1 maquereau
On resole les filets.
Le filet simple en travers du port – Résultat : nul.
Le tramail même position que la nuit – Résultat : 5 lieux, quelques gâvres
Nous fêtons la fête à Pierre Baudry et à Paule Ferrand.
Etienne et moi nous offrons à Pierre un presse papier « Le Rossignol » en souvenir du beau voyage qu’il nous a fait faire en Suisse et Savoir au mois de septembre 1924 dont nous gardons un excellent souvenir.
Signé : R.

5 juillet 1925 dimanche
Vent N. 790° Temps mausade
Pêche de nuit du 4 au 5
1 tramail barrage du Vir à la côte N. – Résultat : 2 lieux, 2 corlazos
1 filet simple du Vir à la côte E. – Résultat : 1 lieux – 1 corlazo
Rien à signaler. Journée calme

12 juillet 1825 dimanche
Vent N.E. 768° Temps splendide
Pêche de nuit du 11 au 12
1 tramail barrage du Vir à la côté N. – Résultat : 1 araignée, 3 corlazos
1 filet simple du Vir à la côte E. – Résultat : 1 lieux, 6 corlazos, 1 rouget
1 filet simple en travers de la côte – Résultat : 4 rougets, 4 lieux, 18 corlazos
On remet 2 filets
2 h 30 on met un bahau dans l’est du Vir – Résultat : 1 congre
On remet le bahau dans le passage du Vir – Résultat ; 0
Excellente journée

14 juillet 1925 mardi
Vent N.E. 765° Beau temps.
5 h 30 Benigué vient me réveiller pour relerver les 3 filets qui sont dehors depuis dimanche soir. Résultat : 1 lieux, 1 sole mangée, 3 corlazos
Pêche désastreuse.
Vive la République

19 juillet 1925 dimanche
Arrivé ici le samedi soir à 19 h 30, le matelot Bénigué ayant attendu jusqu’à 19 h est parti.
Temps mauvais vent, pas de filets dehors.
Le dimanche fort vent et grains. 755° Vent O.

26 juillet 1925 dimanche
Vent O.S.O. 758°
Mis les filets samedi à 14 h 30
Résultat : 1 filet simple en travers du port : 15 rougets – 1 filet du Vir à la Côte ouest : 1 lieux, 1 chinchard – 1 tramail du Vir à la côte Est : 10 corlazos, 8 gâvres
16 h 30 vent fort de l’Ouest

2 août 1925 dimanche
Vent N.N.E. 768°
Les familles Baudry et Ferrand sont arrivé depuis la veille, ayant assisté au conseil de famille des enfants de mon frère.
Assisté de Pierre et d’Etienne j’ai mis les 3 filets en triancle en dessous du Vir.
Résultat presque nul : 2 lieux, 1 corlazo
Après avoir dîné, les Baudry et Ferrand nous ont quitté.
Bonne journée, mais mauvaise pêche.

8 août 1825 samedi
Installation d’Anne et de ses enfants pour passer le mois d’août et de septembre.
Yvonne et moi arrivons pour dîner.
Le dîner se passe bien mais nous avons la bonne d’Anne
Adèle.
t’es belle
j’en pince
pour …
Cette pauvre fille est absolument estomaquée de voir sa maîtresse et ma femme faire la vaisselle en dix minutes. Un moment à la cuisine nous étions 7 à essuyer ladite vaisselle. Résultat : 1 assiette brisée.
Je dédie cette page à mon beau-frère Etienne et à ma belle-sœur Mimie.

9 août 1925 dimanche
Courses de Guérande. Nous sommes à Belmont. Respectons la mémoire de mon frère.
Les filets mis comme d’habitude en triangle en dessous du Vir, nous donnent un triste résultat malgré un temps idéal. Vent O. belle brise – Résultat : 2 rougets, 1 lieux, 1 maquereau, 12 gâvres
à 12 h 30 Marie Rousseau arrivé par le train de plaisir allant aux Courses.
à 15 h 30 arrive Mr Constant Lemoine professeur de physique et chimie au Lycée de Mayence, accompagné de sa femme de ses 3 enfants. Anne s’entend avec lui pour qu’il donne pendant les vacances quelques notions d’Allemand à François. Nous restons coucher à Belmont.
22 h 30 Adèle le phénomène de bonne d’Anne fait toujours la vaisselle et déclare qu’elle va bien se claver. Toutes ces imbécilités ne sont pas de la pêche. En vacances ça s’appelle déconner.
à dada ta tu

15 août 1925 samedi
Arrivé ici hier au soir à 9 heures. Nous dînons et avec Yves et François je mets les 2 filets simples, un dans le travers du port. Résultat : 1 rouget
l’autre entre le Vir et la côte – Résultat : 14 rougets, 2 corlazos, 2 gâvres
Avant de déjeuner nous mettons un bahau. Résultat : 2 fouets de congres
Vent N.N.E. belle brise de terre 766°
32° degrés sous la véranda les stores baissés
Nous attendons Marie Rousseau avec Louis et Paul.
Un deuxième coup de bahaut ne donne rien.
Tout le monde en costume de bain tellement il fait chaud.

16 août 1925 dimanche
pêche de nuit – Résultat : 34 rougets
à midi nous recevons Joseph Bigaré et sa femme accompagnés de mademoiselle Anne Bigaré qui jour sous la tente Tanga inaugurée ce jour.

22 août 1925
Vent O.S.O. très fort 758°
Depuis vendredi mer démontée.
Demain dimanche 23 nous recevons la famille de Clément Guilloteau composée de 14 personnes.
Le temps est trop mauvais pour pouvoir mettre les filets

23 août 1925
Lever à 6 heures
Messe à 7 heures à Piriac
à l’heurs je pars au devant des Guilloteaux à Pen-Bron en passant par Guérande chercher 2 malheureux poulets qui sont attachés par les pattes. Seront-ils crevés ?????
Non, ils sont vivants les poulets !
8 heures arrivé au Croisic par vent S.O. très fort, temps à grains, aucune vue.
J’emmène en auto Madame Nicol, Madame Bourgeois, Madame Germaine Guilloteau, Mademoiselle Suzanne Nicolle et le petit Claude 18 mois. Clément emmène par la vedette Madame Hermelin, Monsieur Hermelin, Monsieur Nicolle, Jack, Ginette et Jean.

Arrivée de toute la colonie à 10 heures, toujours mauvais temps, pluie et fort vent – 753°
11 heures, ma sœur s’amène trempée jusqu’aux os, obligée de changer même de chemise.
11 h 30 à table
Menu :
Melons en Belmont,
Thon du large,
Langue de bœuf du Brandu,
Gigot préliminaire de paix ?,
Dessert,
Café,
Vins Anjou, Gorlazos, Bordeaux
2 h 30 Il pleut de plus en plus.
Aucune inspiration des invités aussi je me contente de les faire signer le livre de Belmont.
Signé : Nivolle, Guilloteau, Bourgeois, Estienne, Germaine, Ginette, Suzanne …..

30 août 1925 dimanche
Vent O. petite brise 772°
Régates de La Turballe
Le nouveau maire Monsieur Boquien m’ayant demandé à être commissaire des Régates, je me suis rendu à son invitation le matinà 9 heures. Le maire et une délégation de 6 hommes vient déposer une couronne au cimetière, au monument aux morts pour la Patrie. Aussi étant mobilisé l’après-midi, je n’ai pu mettre les filets.

6 septembre 1925 dimanche
Clôture de la Pêche 1925
Vent E.N.E. forte brise 768°
Position des engins :
1 filet simple du Vir à la Côte Est – Résultat : 5 rougets, 12 corlazos, 14 tacots, 8 gâvres
1 tramail en barrage du Vir à la Côte N. – Résultat : 3 rougets, 11 mulets, de 25 à 28 ombres
Comme clôture cela est merveilleurs, aussi lundi soir 7 septembre nous avons les Boquien pour déguster les mulets.
Le matelot Bénigué était très heureux de ce résultat, car les mulets d’après lui sont des mulets sauteurs .

à suivre, encore 70 pages jusqu’au décès de René Fagault début 1930

Je vais publier le livre de bord de Belmont 1923-1930 : La Turballe (44)

Je suis Odile Halbert, nièce d’Yves Fagault et Odette Guillouard, sœur de ma maman. Je viens vous conter ce que je sais de l’histoire de Belmont, cette villa hors norme, résidence secondaire de mon oncle Yves.
J’ai passé de nombreuses vacances à Belmont, avec Nicole, ma sœur âgée de 10 mois de moins que moi. Maman était débordée par sa famille nombreuse, alors que tante Dette ne pouvait pas avoir d’enfants.
Ainsi, tante Dette était ravie d’avoir des enfants de temps en temps. Déjà pendant la seconde guerre mondiale, toute petite, j’étais expédiée par car à Guérande aux naissances de Bernard puis de Marie-Annick. On me plaçait derrière le chauffeur du car, à sa garde, et on m’a souvent raconté que jamais je ne bougeais durant ce long voyage d’environ 3 h, et même je ne voulais pas lâcher ma petite valise sur mes genoux. Je me souviens de cette valise, mais aussi des très nombreux arrêts, soit pour monter un voyageur, et des barrages Allemands, auxquels je ne comprenais rien bien entendu, car durant la guerre les adultes épargnaient les enfants et ne leur disaient surtout rien qui fasse peur !
Belmont était une folie, pensée par le père de René Fagault auquel la sardine avait réussi, mais qui s’éteignit le 2 avril 1907 sans avoir pu voir la villa achevée, car elle était en construction.

Belmont en 1936, les pins plantés par René Fagault ont poussé, mais on cultive toujours avec les boeufs

Je viens vous transmettre le livre de bord de Belmont 1923-1930, tenu par René Fagault jusqu’à sa mort le 26 janvier 1930.

Un livre de bord est normalement à bord d’un navire, tenu par le capitaine chaque jour pour noter tout les faits du jour. Or, Emmanuel Fagault, le frère de René, avait été médecin naviguant avant la 1ère guerre mondiale, durant laquelle il fut médecin au front, où il fut gravement gazé, avant de s’éteindre en 1923 des suite de cette atteinte. Sans doute amoureux de la mer, il transmit à son frère le grand mât de navire, qui avait été installé à Belmont, et un livre de bord, afin que son frère note la vie de Belmont.
Ce livre de bord est un vibrant témoignage des réceptions familiales, de la pêche d’innombrables variétés de poissons, rigoureusement notés et probablement disparus de cet endroit, de la vigne, car il y avait depuis les Romains de la vigne de Guérande à La Turballe, et même à Belmont, etc… même le chemin de fer jusqu’à Guérande !

Nombre d’invités se sont exprimé ou ont signé, ou sont nommées par leur surnom, aussi il est parfois difficile de les identifier, aussi je viens tenter quelques identifications possibles.

1901 : mariage de René Fagault et Yvonne Ferrand à Vannes

« Vannes le 4 juin 1901 mariage de monsieur René Antoine Joseph Fernand Fagault, 30 ans, négociant, domicilié à Guérande (44), né à Guérande le 35 mai 1871, fils de monsieur René Fagault négociant et de madame Marie Mélanie Séraphine Dubois, domiciliés audit Guérande, présents, et mademoiselle Yvonne Marie Anne Ferrant, 20 ans, sans profession, domiciliée à Vannes, née à Vannes le 26 mars 1881, fille de feu monsieur Yves Eugène Marie Ferrant négociant, décédé à Vannes le 19 juillet 1891, et de madame Marie Léonie Guilloteau, domiciliée à Vannes, présente … en présence de monsieur Jean Petit, 65 ans, négociant, cousin paternel de la mariée, Arthur Pierre Marie Guilloteau, 47 ans, sans profession, oncle maternel de la mariée, tous deux domiciliés à Vannes, Alcime Théodore François Rousseau, 41 ans, docteur en médecine, domicilié à Herbignac (44), beau-frère du marié, Emmanuel Louis René Fagault, âgé de 24 ans, étudiant en médecine, domicilié à Herbignac, frère du marié,

Ces signatures peuvent permettre ensuite des identifications, comme celle d’Alcime Rousseau pas spécialement identifiable…
René FAGAULT °Louplande (75) 12 février 1841 †Guérande 2 avril 1907 x Guérande 25 mai 1868 Marie Mélanie Séraphine DUBOIS †Guérande 28 mars 1913
1-Marie Mélanie Renée FAGAULT °Piriac 29 août 1869 x Alcime Théodore François ROUSSEAU dont postérité suivra
2-René Antoine Joseph Fernand FAGAULT °Piriac 25 mai 1871 †29 janvier 1930 x Vannes 4 juin 1901 Yvonne FERRAND
3-Louis Gabriel François FAGAULT °La Turballe 3 novembre 1873 †jeune SP
4-Emmanuel Louis René FAGAULT °La Turballe 22 juin 1876 †Guérande 9 juin 1925 x Anne Marie Antoinette FERRANT
Leur tombe à Guérande en 2012. On voit que les hommes Fagault n’ont jamais connu la retraite et sont décédés assez jeunes, contrairement à leurs veuves. J’ai personnellement connu Yvonne Ferrand veuve Fagault et Mimie Ferrand veuve Baudry. Je garde un merveilleux souvenir de cette dernière, pour sa grande convivialité en famille. Je la voyais le dimanche chez mon beau-frère son petit-fils. En effet, les Ferrand et les Fagault sont très liés.

Yves-Eugène-Marie FERRANT °Vannes 6.11.1849 †Vannes 19.7.1891 négociant au N° 32 rue du Roulage à Vannes sur son acte de décès x Lorient 7.7.1879 (sans contrat) Marie-Léonie GUILLOTEAU °Lorient 15.4.1857 †Savenay ca 1937
1-Etienne FERRAND x Claude POUPART Il possédait une épicerie fine « Les Frères Provenceaux » rue du Calvaire.
dont 11-Andrée POUPART
2-Anne Marie Antoinette FERRAND °Vannes 4 janvier 1883 x 22 septembre 1902 Emmanuel Louis René FAGAULT °La Turballe 22 juin 1876 †Guérande 9 juin 1925 x2 Guérande 9 mars 1936 Joseph Théodore BIGARÉ
dont 21-François FAGAULT °La Turballe-Belmont 29.11.1912
22-Nett FAGAULT dont postérité FAGAULT à Nantes en 1994
3-Yvonne FERRAND °1881 †1968 x Vannes 11 juin 1901 René-Antoine-Joseph FAGAULT °Piriac 25 mai 1871 †29 janvier 1930 négociant à Guérande
dont 1-Mimie FAGAULT °25.5.1909 x GONICHON
dont 11-Minou GONICHON
12-Jean-Yves GONICHON dont postérité
13-Colette GONICHON dont postérité
4-Marie-Eugénie-Léonie (dite « Mimie ») FERRAND °Vannes (56) 2.10.1891 †Savenay (44) 7 janvier 1984 fille posthume x1 Georges BAUDRY †1914 x2 Nantes 9.9.1920 Pierre-Ferdinand BAUDRY °Nantes 4.9.1888 †Nantes 18.3.1950 son beau-frère, teinturier – grands parents de Gilles Brunet mon beau-frère
Andrée (Poupart) :
Anne (Ferrand) : femme d’Emmanuel Fagault – sœur d’Yvonne et Mimie Ferrand
Baudry (Pierre) : époux de Marie (dite Mimie) Ferrand sœur d’Yvonne et Anne
Etienne (Ferrand) : frère d’Yvonne x Fagault, et d’Anne x Fagault et de Mimie x Baudry
Ferrand (famille très liée aux Fagault) : voir ci-dessus
François (Fagault) : neveu de René Fagault – fils d’Emmanuel Fagault
Guilloteau : les Ferrand ont pour mère Marie-Léonie GUILLOTEAU °Lorient 15.4.1857 †Savenay ca 1937
Louis (Rousseau) : neveu de René Fagault – fils de Marie Mélanie Renée Fagault x Alcime Rousseau
Manu (Emmanuel) : frère de René Fagault
Mimie (Fagault) : fille de René Fagault et Yvonne Ferrand, née le 25 mai 1909, épousera Gonichon
Nett : nièce de René Fagault – fille d’Emmanuel Fagault
Pierre (Baudry) : époux de Mimie Ferrand la sœur d’Yvonne
Poupart : épouse d’Etienne Ferrand frère d’Yvonne x Fagault, Anne x Fagault et Mimie x Baudry
Rousseau (madame) : née Fagault, sœur de René et épouse du Dr Alcime Rousseau à Herbignac
Yvonne : femme de René Fagault, née Ferrand – sœur d’Anne et Mimie Ferrand

histoire chronologique de Belmont

Belmont est une anse avec un petit port et plage, à La Turballe. En 1898 c’est une lande ventée sur une côte sauvage. René Fagault, négociant à Guérande et directeur d’usine à La Turballe va y construire en 1907 la villa Belmont. Lui, puis son fils et son petit-fils Yves Fagault, vont couper le vent en front de mer pour jardiner et planter, y compris des arbres en nombre. Cette vue date des années 1935-1939, avant la guerre. Elle donne une bonne perspective de la grandeur du terrain, qui est aussi grand encore à droite de la photo et non visible. Et la lande a désormais des bois !

Vendue en 1954 à un restaurateur qui construit une salle de restaurant devant la véranda.
Vendue au début des années 1960 à Rhône-Poulenc pour installer une colonie de vacances, d’où de vastes travaux : construction ex-nihilo de deux bâtiments à usage de dortoirs au nord de la parcelle.
Vendue à un promoteur vers 1992, qui transforme les dortoirs en lotissement avec appartements individuels.
Les belles allées, le tennis etc… et les jolies parterres de fleurs ont disparu. Seule la descente de plage est restée devenue voie commune du lotissement. Mais la villa est inoccupée durant plusieurs années. Encore inoccupée en 1997, elle est acquise dans les années 2000 et transformée pour servir de maison d’hôte. Le réfectoire de la colonie en front de mer est agrandi et transformé en immense salon. Et à l’arrière de la villa, un bâtiment s’ajoute pour servir de cuisine.

avant 1898
René 1er Fagault s’installe à La Turballe vers 1868, puis vit à Lesrat en Piriac en 1871.
Il dirige la conserverie de sardines à La Turballe mais vit à Lérat sur Piriac.
Il fait chaque jour à cheval les 2,5 km qui longent la côte de Lérat à La Turballe, découpée et rocheuse, alors sauvage.
Et ce Manceau en tombe amoureux.
Voyez les annexes pour toute l’histoire de la sardine à la Turballe et des Fagault.
Attaché à cette côte, il acquiert le 5 avril 1898 avec Marie Dubois son épouse 1,8 ha dénommé Belmont, pour la somme de 43 000 F payés un an plus tard.
En 1900, 1 F = 2,37 € en 2006, soit 101 910 € actuels pour le terrain de Belmont.
Puis René Fagault s’empresse de graver la date 1898 en attendant de construire.
En d’autres termes, c’est l’argent gagné dans les conserveries qu’il a dirigées, tant à la Turballe qu’au Maroc qui sont à l’origine de ce placement financier en l’achat d’un terrain et d’y construire.
Le terrain était sauvage, René Fagault l’aménage. Il entreprend tous les murs qui l’entourent, dont l’incroyable mur de soutènement sur la plage, mur qui fut si bien réalisé qu’un siècle plus tard il est en parfait état.
Peu à peu, on jardine et on pique-nique en attendant de construire.
En 1905, René 1er Fagault et Marie Dubois son épouse vendent à leur fils René 2ème leur commerce de gros de Guérande (voir annexe).
René 1er Fagault décède le 2 avril 1907 et son fils René 2ème entreprend la construction de la villa Belmont. La maison rappelle le Maroc, où René 1er Fagault a contribué à l’implantation des conserveries de sardines. D’ailleurs, il en est revenu avec Ali, qui sera son chauffeur.
Ainsi, Belmont est l’histoire financière et historique de la sardine !
La construction est suivie par beaucoup, proches et amis, qui prennent des photos.

histoire économique et culturel

Le 20ème siècle voit de profonds changements économiques et culturels qui ont joué dans la destinée de ma tante Odette Guillouard épouse d’Yves Fagault, et donc de Belmont.

changement des modes de distribution
Le début des années 1950 signe la grande transformation de la distribution. Edouard Leclerc ouvre ses surfaces un peu partout, et les commerces de détail disparaissent rapidement, entraînant avec eux les commerces de gros qui les fournissaient.
En 1955 le commerce de gros d’Yves Fagault à Guérande affiche déjà des impayés. Je tiens cela de maman, qui le tenait de son parrain et oncle, Louis Guillouard, gestionnaire de la société ALG fabricant des appareils ménagers en fer blanc. Il racontait à maman qu’Yves Fagault avait déjà des impayés.

Même au temps de sa gloire, début du 20ème siècle, le commerce de gros Dubois-Fagault à Guérande ne desservait en fait que la presqu’île Guérandaise, et à titre de comparaison, la quincaillerie en gros d’Edouard Guillouard mon grand-mère, rue St Jacques, avait une écurie de 19 chevaux et livrait au-delà de Quimper, soit 3 départements au moins. Ceux qui viendront après moi pourront un jour consulter aux archives soit les chiffres d’affaire ou les successions, mais même sans avoir peu avoir recours à ces documents, je dirais que le chiffre d’affaire des Fagault était bien inférieur à celui d’Edouard Guillouard, et ne permettait en aucun cas la construction de la Villa Belmont, puis le personnel qui y fut entretenu. Pire, en 1907 à la mort de René 1er Fagault, il y avait 4 enfants, ce qui signifie que René 2ème a dû racheter à ses 3 frères et sœur le commerce et le terrain de Belmont, c’est-à-dire s’endetter considérablement. Puis, à la mort de René 2ème en 1930, son fils Yves a dû lui aussi racheter à sa sœur le commerce et la villa Belmont. C’était tout à fait un surendettement.
En conclusion, les Fagault ont vécu au dessus de leurs moyens et la suppression des commerces de gros sera très rapide pour eux, sans vraiment le temps de réaliser quel changement d’époque ils vivaient.
changement culturel
Durant les siècles précédents, la coutume voulait qu’au mariage, les parents donnent « un avancement d’hoir », plus connu sous le nom de « dot », et ce aussi bien au garçon par ses parents qu’à la fille par ses parents. Et dans le contrat de mariage, la dot restait bien personnel et non bien commun. En d’autres termes, cet apport d’argent au mariage n’était en rien un bien du couple et la dot de madame restait son bien propre, alors que manifestement la génération de l’oncle Yves et de mon père semblent bien avoir oublié ce point du droit, et avoir joui sans ménagement de cet apport d’argent, oubliant qu’ils devaient en rendre compte.
En d’autres termes, la dot d’Odette Guillouard a aidé son mari Yves a garder Belmont, pour leur plus grand malheur car ce fut au dessus de leurs moyens. Il y avait bien trop de frais, domestiques etc… Je suis bien placée pour juger du drame de ces dots dont les hommes ne se sont plus sentis responsables comme dans les siècles précédents, car ma maman a subi le même sort, et c’est mon papa qui la dépensait. Sans doute est-ce pour cette raison que j’ai passé toutes ces dernières années à étudier, trouver et retranscrire, autant d’actes de mariage des 16ème et 17èmes siècles, époque durant laquelle l’homme était responsable de la dot de madame.
Mon oncle Yves est décédé dans tout ce tourbillon de pertes, et ma tante est restée sans domicile, tous les biens étant vendus pour payer les nombreuses primes de licenciement etc…, aussi a-t-elle dû survivre 2 ans au 2ème étage de la maison de sa mère. Comme elle peignait, je lui achetais régulièrement des oeuvres pour qu’elle ait un peu d’argent liquide, même un meuble auquel elle attachait peu de valeur sentimentale, mais la plupart de ses meubles furent vendus. Puis, quand tous les comptes furent soldés, il ne restait rien de Belmont ou des Fagault, juste de quoi acheter un appartement au Croisic, prix de sa dot, donc uniquement son bien paternel. Ainsi l’histoire de Belmont était terminée !

1954 vente de Belmont
1955-1960 restaurant
1992 : lotissement immobilier
actuellement, outre le lotissement, des chambres d’hôte dans la villa principale, très modifiée et défigurée.

poissons pêchés à Belmont

arraignée
chainchard
congre ; anguille de mer
corlazo : Crénilabre melops, roucaou, petite vieille
gavre (crabe) : Etrille de sable (L’), Etrille commune (L’), Anglette (L’), Balleresse (La), Bernarderie (La), Bonne soeur (La), Crabe cerise (Le), Cerise (La), Cérite (La), Chancre ballant (Le), Chancre nageron (Le), Chèvre (La), Crabe à laine (Le), Crabe anglaise (Le), Crabe d’alaine (Le), Crabe de velours (Le), Crabe espagnol (Le), Crabe laineux (Le), Crinquenelle (La), Demoiselle (La), Draguenelle (La) Échalette (L’), Étrille commune (L’), Gavre (Le), Gavrette (La), Guiette (La), Lénée (La), Liré (Le), Lirié (Le), Meltas (Le), Padelle (La), Plat-pied (Le), Portune (Le), Portune étrille (Le), Ragaise (La), Rainette (La) (Français)
lieu : lieu noir, Colin, charbonnier, merlan vert, merluche, greslin
louvert ?
maigre
maquereau
mulet
rouget
sole
taco : tacaud, Plouse, gode, poule (Nord, Picardie, Normandie), guitan (St Malo, Cancale, St Brieuc), moulek, boheg (breton), tacard (Lorient, Groix), barreau (Vendée), taco (Charentes), tacar (Gironde), kiankarquia (Pays basque)
turbot
vieille

Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

René 1er Fagault s’installe à La Turballe vers 1868, puis vit à Lesrat en Piriac en 1871. Il dirige la conserverie de sardines à La Turballe mais vit à Lérat sur Piriac. Il fait chaque jour à cheval les 2,5 km qui longent la côte de Lérat à La Turballe, découpée et rocheuse, alors sauvage.
Et ce Manceau en tombe amoureux. Voyez les annexes pour toute l’histoire de la sardine à la Turballe et des Fagault et l’histoire des Fagault

Carte de Cassini, environ 1815 (première carte de France, que nous devons à Louis XVI)


cadastre de 1818 de La Turballe

Attaché à cette côte, il acquiert le 5 avril 1898 avec Marie Dubois son épouse 1,8 ha dénommé Belmont, pour la somme de 43 000 F payés un an plus tard.
En 1900, 1 F = 2,37 € en 2006, soit 101 910 € actuels pour le terrain de Belmont.
Puis René Fagault s’empresse de graver la date 1898 en attendant de construire.
En d’autres termes, c’est l’argent gagné dans les conserveries qu’il a dirigées, tant à la Turballe qu’au Maroc qui sont à l’origine de ce placement financier en l’achat d’un terrain et d’y construire.
1898-1906
Le terrain était sauvage, René Fagault l’aménage. Il entreprend tous les murs qui l’entourent, dont l’incroyable mur de soutènement sur la plage, mur qui fut si bien réalisé qu’un siècle plus tard il est en parfait état.
Peu à peu, on jardine et on pique-nique en attendant de construire.
J’ai connu ce calvaire, qui a disparu en 1960 avec la colonie, ainsi que le mat et la cabane que nous verrons plus tard et que j’ai également connus, qui donnaient à Belmont, outre son magnifique jardin, un charme fou.
Voici la plus ancienne photo du calvaire, très spectaculaire, car on y distingue des 2 côtés une pierre dressée, comme un menhir. Tout ceci était sur le terrain acquit par René Fagault en 1898, et atteste de cultes anciens même avant le culte catholique. Sur les nombreuses photos qui suivent on distingue parfois les traces d’ancienneté du calvaire car la végétation rabougrie de la côte s’était installée entre les pierres.

photos du calvaire à travers le temps

la croix de Belmont, et ses 2 menhirs, en 1906, peu avant le début de la construction de la villa. De gauche à droite René 1er, René II et son épouse Yvonne, et personnage à identifier.

1907

toujours 1907, année de la construction de la villa

encore 1907

1908 la villa est construite. Cette photo est très intéressante car elle situe bien la croix par rapport à la villa, mais aussi elle montre de l’autre côté, à droite de la photo, le mat, qui était impressionnant et pour lequel je vous ferai une page spéciale. L’homme à gauche est René II (son père est décédé en avril 1907) et celui de droite son frère Manu ou son beau-frère Alcime ?

1919

1930 Yves Fagault à droite avec sa fiancée Odette Guillouard, et le chaperon frère d’Odette à gauche

1936, ma maman est en visite chez sa soeur un an avant ses fiançailles

1948 La croix n’est plus ; elle a disparu pendant la seconde guerre mondiale, époque de l’occupation de toute la cote et bien sûr de Belmont.

Cette croix fut certainement un lieu de pélerinage autrefois, jusqu’au 19ème siècle ! Que de croix disparaissent encore de nos jours !!!

Monsieur ne signe pas mais madame signe : cela a existé !!! en voici un exemple, Le Plessis Grammoire 1785

Dans ces temps un peu tristes, il convient de tenter de se détendre, c’est ce que je viens vous proposer.

En effet, autrefois il était rare que Madame signe, et les femmes étaient bien moins éduquées sur ce plan que les hommes.

Alors, voyez que parfois c’était tout à fait le contraire :

Le Plessis-Grammoire 10 juillet 1785 « baptisé Françoise fille de Mathurin Pertué absent métayer à la Perdrillière et de Françoise Deleon, parrain Robert Pertué (ns) oncle de cette paroisse, marraine Perrine Deleon (s) fille, de la paroisse de Saint Michel du Tertre, tante » Joli couple dans lequel les Pertué ne signent pas mais les Deleon ont appris à signer aux filles ! C’est encore d’autant plus rarissime qu’il s’agit de métayers, chez lesquels on signait plus que rarement avant la Révolution.

 

 

René Faucillon s’est bien marié à 15 ans, Challain-la-Potherie 1631

Les recherches comportent beaucoup de données fiables et d’autres moins fiables. Je vous en ai déjà souvent parlé et je reviens encore aujourd’hui sur l’âge au mariage autrefois. En effet, dans mes nombreux ancêtres Bretons, j’ai souvent des mariages à 15 ans, mais je n’avais jamais rencontré un tel cas en Anjou, où cette situation était rare, et probablement la suite du décès des parents et la nécessité de tenir un foyer.

Bref, vous avez sur mon blog :

L’âge au mariage avant septembre 1792

On mariait des filles de 12 ans autrefois en France – La France l’a oublié !

On a aussi une âge au décès plus qu’approximative, et je vous ai aussi déjà longuement expliqué qu’autrefois on n’avait pas la notion d’anniversaire car seul l’anniversaire du Christ était autorisé, et pas celui des hommes et femmes avant 1762, même Louis XIV ne fêtait pas son anniversaire. Bref, sur l’âge au décès vous avez déjà sur mon site :

L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.

Mathurine Bodard n’est pas décédée à 106 ans, car l’âge n’était pas connu autrefois : Andigné 1670

René FAUCILLON pour sa part est dit sur son décès en 1673 âgé de 67 ans, ce qui le mettrait né vers 1606. Or ses parents se sont mariés en 1615 et ont encore des enfants en 1627, mais le registre de Challain est lacunaire pour les baptêmes de 1616 à 1620 et s’il existe bien avant il ne donne aucun enfant à ses parents avant leur mariage. Enfin, René FAUCILLON se marie en 1631, et cette fois on a de la chance car on a à la fois l’acte de fiancailles et l’acte de mariage, et l’acte de fiançailles est toujours bien plus parlant que l’acte de mariage, et c’est vraiement une chance quand on le possède, même si je reconnais que cette chance est bien rare dans les faits. Bref, je viens de repasser une troisième fois dans ma vie, plusieurs jours sur ce cas, sachant que j’ai fait beaucoup aussi de tables exhaustives des bapêmes de Challain, et je reste donc formelle ; c’est l’acte de décès qui surévalue l’âge au décès de René Faucillon, et il ne peut être que né en 1616 en plein dans les lacunes du registre, et il s’est bien marié à 15 ans, âge qui ne me surprend pas compte-tenu de mes connaissances en recherches dans les registres de Bretagne, mais qui est bien exceptionnel en Anjou, où on se mariait généralement un peu plus tard.

Alors, allez-voir la mise à jour de mon étude CADOTS qui est le nom de sa mère, mariée en 1615, car je viens d’y faire beaucoup de compléments, même si ces compléments n’aboutissent à rien, ils démontrent qu’on ne peut surement allez plus loin