Les 3 frères Cupif vendent les Hommeaux, Villevêque 1559

Voici les 3 fils du premier lit de Pierre Cupif avec Antoinette Bouvery. On remarque qu’il y a 2 religieux et surtout on remarque que Jean, celui qui n’est pas entré dans les ordres, est dit « demeurant à présent à Candé », et cette précision me semble importante, car elle atteste une installation récente des Cupif à Candé.
Le bien vendu, est une closerie dite en 1559 « les Hommeaux », qui est devenue de nos jours « les Ormeaux », située à Villevêque, ce qui atteste aussi des origines des Cupif dans cette région de l’Anjou, à moins que ce bien ne leur soit échu par les Bouvery, du côté maternel.
Bernard Mayaud donne Pierre, l’un des 3 fils du premier lit, comme « prêtre, sans doute es-ce lui qui décède à Mazé en 1581), et ici, nous savons qu’il est prieur de Restz demeurant à Angers. Il serait donc aussi probable qu’il soit décédé à Angers.

La vente est faite pour un prix élevé, car 2 000 livres en 1559 est une somme importante pour une closerie, et je ne me l’explique pas, mais une chose est certaine, si les 3 frères sont propriétaires des Hommeaux aliàs les Ormeaux, et vendeurs en 1559 dans l’acte ci dessous daté du 1er septembre, il est certain que la somme tourne dans l’immédiat au profit de Jean, celui qui n’est pas prêtre, car vous avez sur ce blog, un autre acte, daté du 8 septembre, qui précise que Jean devra la somme aux autres. En fait, il a convaincu ses frères religieux, de l’aider ainsi à faire une quelconque affaire sur Candé, et en général lorsqu’on pouvait (et même aujourd’hui) investir dans une quelconque affaire, on avait tendance à s’enrichir.
Ajoutez à cela, que 2 frères religieux, sont 2 héritages en perspective pour les descendants de Jean Cupif, et qu’à ma connaissance, ce type d’héritage est un enrichissement certain des descendants, et ici coup double !
Ceci pour expliquer que parfois dans les familles, certaines aient pu monter en s’enrichissant, tandis que d’autes végétaient ou descendaient même socialement. L’histoire de ces montées et descentes se répète encore de nos jours !
Ce que je veux dire ainsi, c’est qu’il peut très bien exister des Cupif issus d’un tronc commun, mais n’ayant pas eu la chance de l’ascendance sociale;

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er septembre 1559 en la cour royale d’Angers par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite court personnellement estably Me Pierre Cupif prieur de Restz demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de st Pierre

    Célestin Port, dans son dictionnaire, donne : « Rest, ancienne villa gallo-romaine, plus tard prieuré bénédictin, dont la chapelle sert aujourd’hui d’église paroissialle à la ville de Monsoreau »

et Jehan Cupif demeurant à présent en la ville de Candé tant en leurs noms que pour et au nom et eulx faisant forts de Me Ollivier Cupif curé de la Cornouaille leur frère germain, et en chacun desdits noms seul et pour le tout prometant luy faire ratiffier et avoir le contenu en ces présentes agréable et le faire obliger au garantage et entretenement du contenu en ces présentes et en bailler et fournir à leurs despens lettres de ratiffication et obligation bonnes et vallables à honneste homme Me Jehan Haran licencié ès loix advocat audit Angers ses hoirs dedans d’huy en 15 jours prochainement venant à peine de tous intérests en cas de deffault ces présentes néanmoins demeureront etc
soubzmectant lesdits establys et chacun d’eulx esdits noms et qualités cy dessus en en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc renonçant au bénéfice de division d’ordre et de discussion de priorité et postériorité leurs hoirs avec chacuns leurs biens etc au pouvoir etc confessent avoir vendu quicté ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vendent quictent cèddent délaissent et transportent et promectent garantir en chacun desdits noms et qualités envers et contre tous
audit maistre Jehan Haran lequel présent stipullant et acceptant comme dessus a achapté et achapte pur luy ses hoirs etc
le lieu domaine closerie et appartenances des Hommeaulx sis en la paroisse de Villevesque au ressort d’Angers

    Célestin Port, dans son dictionnaire, le classe à « Ormeaux », sans plus de détails.

composé de maison pressouer estables soutrières, rues yssues, jardrins, de 26 à 27 quartiers de vigne en 3 cloux, de 12 journeaulx de terre labourable et de 4 quartiers de pré et généralement tout ainsi que ledit lieu se poursuit et comporte avecques ses appartenances et dépendances et que lesdits vendeurs ou l’un d’eulx et leurs prédecesseurs leurs clousiers fermiers députez auroient et ont accoustumé en jouir tenir et posséder et exploiter sans rien en retenir ne réserver
tenu des fiefs et seigneuries de la Rallière et la Brertière et de Plume-Ouayson

    Célestin Port, dans son dictionnaire, donne : « Plumoison, commune de Villevêque – l’hôpital de Plumoison 1690 – Ancien domaine de la commanderie du Temple d’Angers, comprenant autrefois deux corps de logis, avec jardins et futaies »

aux charges cens rentes et debvoirs anxiens et accoustumés que les parties advertyes de l’ordonnance ont vériffié et asseuré par serment ne pouvoir à présent déclarés non excédant toutefois la somme de 15 sols tournois si tant en est deu pour toutes charges franc et quite des arréraiges desdits cens rentes et debvoirs de tout le temps passé jusques à huy
transportant etc et est faite ceste présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 2 000 livres tournois payée et baillé compté et nombrée manuellement contant en présence et veue de nous par ledit achapteur auxdits vendeurs esdits noms qui l’ont eue et receue en escuz d’or sol, angelots, testons de 11 sols, quarts d’escu et autre monnaie de présent ayant cours suivant l’ordonnance royale jusques à la somme de 2 000 livres tournois

    je n’ai pas la fin de l’acte, désolée.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

10 réponses sur “Les 3 frères Cupif vendent les Hommeaux, Villevêque 1559

  1. Le nom de famille de la mère est-il bien Bouverie ? Car j’ai vu une Bonnerie (épouse Lemaire) propriétaire dans cette paroisse vers la même époque, dans les archives seigneuriales de la Bertière cotées E 131, idem dans E 122.

    Je veux dire par là que je me suis peut-être trompé de lecture et que le patronyme que j’avais trouvé est plutôt aussi Bouverie.

      Note d’Odile :
      Patientez un peu, je vous la photo en ligne ce jour, mais c’est jour de l’aide ménagère qui est prioritaire, depuis 10 ans que je ne fais plus mon lit toute seule et qu’il n’est donc fait qu’une fois par semaine ! le tout faute d’épaules.
      En effet votre question est intéressante car BOUVET ET BONNET sont toujours indéchiffrables.
  2. L’inventaire de la série E des Archives du Maine et Loire donne en cote E1805 une liasse BOUVERY dont un acte que est le testament de Gabriel Bouvery, évêque d’Angers.
    C’est déjà une piste sur ce patronyme.

  3. Je m’aperçois que c’est Bernard Mayaud qui m’a mise sur la piste des BOUVERY et non l’acte ci-dessus.
    Par contre, j’ai un autre acte des mêmes, même date, de 10 pages, non encore retranscrit, et je vais le faire courant cette semaine.
    Merci de patienter.
    Odile

  4. Comme nous le signale Mme Odile Halbert, -cote E.1805.(Carton ) 1 pièce,parchemin; 1 pièce,papier.
    1535-1572.- BOUVERY.
    – Lettres de nomination par le maire d’Angers de René Bouvery en l’office de connétable du portal Saint- Nicolas;-testament de Gabriel Bouvery,évêque d’Angers,portant divers legs,entre autres,à l’abbaye Saint-Nicolas,de sa chapelle »composée de chasuble de sattin roge,d’un calice,chopines et boueste d’argent à mettre le pain à chanter,les deux parements de velours noir,qui m’y ont servy; »30 écus à Bertran Lyonnet, son argentier;40 écus à René Pallusson,son médecin; 30 à Symon Olive, chirurgien,etc.
    (Série E.Titres de famille.AD de Maine et Loire.C.Port.)

      Note d’Odile :
      Merci Madame.
      Je m’aperçois que Célestin Port donne une longue notice sur Gabriel Bouvery, mais aussi un Jean Bouvery sieur de Lausserie, apothicaire, reçu monnayeur d’Angers le 5 octobre 1473, comme l’avait été son père, Colas Bouvery.
      Ce Colas Bouvery, monnayeur d’Angers, est précisément aussi le père d’Antoinette Bouvery épouse Cupif, selon Bernard Mayaud.
      Enfin, j’ajoute que plusieurs noms de lieux Bouveries existent en Maine et Loire, ce qui est aussi une autre forme de raprochement.
      Les lettres U et V et N étaient autrefois écrites n’importe comment, c’est à dire parfaitement confondables, et la retranscription des noms propres (patronymes ou lieux) est parfois mission quasiement impossible.
      En effet, je viens de retrouver dans mes vues persos un acte de 1527 qui donne ces BOUVERY et on lit parfaitement, et ce à plusieurs reprises, BONNERY. C’est dire l’immense difficulté !
      Ceci me rapelle mes débuts dans mes BOUVET eux aussi sujets à confusion BONNET
  5. Il faudrait vérifier cette filiation d’Antoinette Bouvery fille de Colas Bouvery car il me semble que si le fils Jean est reçu monnayeur en 1473, son père l’a été un bon moment avant…
    Il faut donc espérer qu’il y ait dans votre documentation notariale une filiation précisée

      Réponse d’Odile :
      Vos doutes sont justifiés, car je suis en train de retranscrire un acte qui la donne fille d’Olivier et soeur d’Anne, donc à demain pour y discuter avec preuves.
  6. LES HOMMEAUX,LES HUMEAUX LES ORMEAUX.
    -Fief ( C.Port)1559:Les Cupifs,Jehan de Candé et Pierre prieur de Retz,frères germains ont vendu le lieu closerie et appartenances des Hommeaux à Me Jehan Haran » licencié es loix advocat à Angers »( AD 49 5 E 2) cité par Mme Odile Halbert sur son blog du 23 août 2009 )
    (Villevêque à travers les âges .Raymond Delavigne)

  7. PLUMOISON ou l’HOPITEAU.non localisé par C.Port.1680.
    « L’Hôpital de Plumoison,ancienne commanderie et domaine de la commanderie du Temple (ou plutôt des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou ordre de Malte)comprenant autrefois deux corps de logis,avec jardins et futaies »
    (C.Port).Voir l’Hopitaux.
    (« VILLEVEQUE à travers les âges ».Raymond Delavigne )

    LA BERTIERE- LA BERTHIERE.
    Ancien fief et seigneurie ,qui relevait du château d’Angers,commune du Plessis-Grammoire,en limite de la commune de Villevêque et proche de Pellouailles.La chapelle seule était bâtie sur la paroisse de Villevêque,mais les documents anciens localisent souvent la seigneurie de la Berthière sur la paroisse de Villevêque.1265:La Bertère(Saint Maurice Anniv Fond.t.I,F.36)1277:La Bertière(IB.)XIV-XVIe siècles:La terre appartenait à la famille Tillon.Puis Martineau et Trouillet.
    (”VILLEVEQUE à travers les âges”Raymond Delavigne.)
    .Le lieu est devenu Ferme Auberge”La Tour Champêtre”)

    L’HOPITAUX,L’HOPITAU,L’HOPITAL.
    Fief,ancien domaine du Temple d’Angers.1793,vendu nationalement.
    “Le lieu et métairie de l’Hopital”dépendait du temporel de la commanderie de l’ancien Hôpital d’Angers,ou Ordre de Malte,acquis par Joseph François Joubert 37000 livres,signature de Joubert-Bonnaire” (AD 49,1.Q 414,no17)
    (”VILLEVEQUE à travers les âges”.Raymond Delavigne.)

  8. -LA BERTIERE au Plessis- Grammoire.
    Le château de la Bertière,dont il ne reste aujourd’hui qu’un gros pavillon et une tour ronde environnée de douves,était autrefois l’une des demeures les plus importantes de sa région.
    Le corps central de l’habitation s’inscrivait entre cour et jardin,avec pont-levis à l’avant et pont de pierre derrière qui,celui-ci,existe encore.La tour ronde,épargnée par les démolisseurs du siècle dernier,servait de fuie à pigeons à son dernier étage;comme on le sait,les fuies rondes étaient le privilège honorifique des fiefs rendant hommage direct au roi et,de fait,la terre de la Bertière relevait du château d’Angers.
    La construction actuelle paraît dater du XVIe siècle,dont subsistent deux cheminées,et (n’omettons aucun détail !) un certain siège percé d’un trou se vidant dans les douves,à mi-course de l’escalier,dans une petite excavation de muraille sans porte aucune !
    Le château appartenait alors à la famille Tillon,également en possession des seigneuries de Varennes à Savennières,Mantelon à Denée,Sacé à Bauné,la Perrochère à Montilliers et la Touche-Moreau à Soeurdres.Leur généalogie est connue depuis au moins 1360,avec Olivier Tillon,l’Ainé ou le Vieil,avocat en la sénéchaussée d’Angers,sénéchal du chapitre de l’église d’Angers;l’un d’eux,abbé de Saint-Serge d’Angers (aujourd’hui lycée Joachim-du-Bellay),fut inhumé dans son église abbatiale le 22 juin 1501 et reçut cette épitaphe:
    « Sous cette lampe est le corps inhumé
    De Jehan Tillon prélat moult estimé
    Qui cette abbaye droitement gouverna
    Seize ans entiers qu’en icelle régna
    Issu était de dame et chevalier
    Pourquoi d’église fut un ferme pilier. »
    En 1542,Urban,ou Urbain Tillon,écuyer d’écurie de Mesdames la Dauphine et Marguerite,fille du Roi,obtint du chapitre de la Cathédrale d’Angers,lequel possédait la seigneurie de la paroisse du Plessis-Grammoire,le droit de fortifier sa demeure et d’avoir banc et droit de sépulture dans le chanzeau de l’église paroissiale;les chanoines s’y réservaient cependant la place d’honneur quand ils y viendraient assister aux offices.
    C’est de cette époque que datent,et le creusement des douves,avec installation d’un pont-levis,et la reconstruction du manoir.
    Urbain Tillon semble avoir eu deux fils,Urbain,seigneur de Sacé et la Bertière,et Jean,seigneur de Grollay à La Salle-de-Vihiers,qui sera conseiller maître d’Hôtel de la reine-mère Catherine de Médicis en 1584.Urbain sera inhumé dans l’église du Plessis-Grammoire le 10 novembre 1582;son fils Antoine et sa belle-fille meurent à quelques mois d’intervalle,les 22 mai et 29 octobre 1616,laissant pour héritier Artus Tillon,ou de Tillon,marié à sa cousine Charlotte Le Roux,fille de Charles Le Roux,seigneur de la Tour de Ménives,et d’Anne Tillon.Ces derniers n’auront pour héritier que leur cousin René d’Ogeron de Grollay,en 1628,et la vente judiciaire de leur succession fera passer en 1632 la Bertière à Perrine Avril,veuve de Noble Homme Nicolas Martineau,juge à la Prévôté d’Angers,maire d’Angers en 1617-1618.
    Le fils de cette dernière,Nicolas Martineau,aura à souffrir en 1652 du siège d’Angers;en effet,la ville,ayant embrassé le parti de la Fronde,est assiégée par les troupes royales et les contingents allemands et polonais du maréchal d’Hocquincourt pillent la Bertière,le 25 février (le château d’Eventard,résidence des évêques d’Angers,l’abbaye du Perray-aux-Nonains,à Ecouflant,et toute la région connaissent le même sort)
    Nicolas Martneau mourut à la Bertière le 19 octobre 1661 et son corps fut ramené à Angers pour y être inhumé;les Martineau n’avaient donc pu conserver le droit de sépulture dans l’église du Plessis que possédaient leurs prédécesseurs.
    Une chapelle avait été construite en 1628 à la Bertière et consacrée le 22 janvier 1629 par le curé de Villevêque car située à l’extérieur des douves qui servent ici de limite entre le Plessis-Grammoire et Villevêque.René Pinçon,maître boulanger,y épouse le 28 septembre 1682 Michelle Cousin.
    La Bertière était passée à la famille Trouillet par le mariage de Françoise Martineau,en 1674,avec René Trouillet de l’Echasserie;Jeanne Mathé,veuve de René-Nicolas Trouillet,conseiller au Parlement de Bretagne,lieutenant général de Police d’Angers,sera marraine de la grosse cloche du Plessis-Grammoire,le 1er août 1716.Cette famille restera en possession de la Bertière jusqu’à 1823.Le domaine sera alors morcelé et le château acheté par M et Mme Joubert-Bonnaire,qui le revendront dès 1843 à M.Boutreux;c’est ce dernier qui fera abattre la plus grande partie des bâtiments,ne réservant pour son habitation que l’angle ouest qui aujourd’hui conserve cependant tant de charme.
    (« VIEUX LOGIS EN ANJOU » André Sarazin)

  9. Juste une réaction à votre remarque concernant l’installation des Cupif à Candé : s’il est dit ici en 1559 pour Jean « demeurant à présent à Candé ».
    Or le père Pierre Cupif y était déjà domicilié en 1539 (votre article « Pierre Cupif règle sa part d’une rente […] »).
    Il est donc plausible que Jean habite à présent à Candé, en la maison de son père décédé. C’est une hypothèse.
    Encore merci pour votre travail.
    Amicalement.
    Jean-Christophe ROTH.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *