Curieuse cession en forme de transaction pour tenter de se faire rembourser, Bouillé Menard 1624

ses petites économies étaient placées dans une petite obligation, et il ne peut se faire payer, aussi il s’est adressé au seigneur du coin, en l’occurence Jean Lailler, qui vient curieusement acheter sur le bout des lèvres la dette, car en fait le débiteur est présent et promet payer.
Une chose est certaine si la grosse de cet acte est classée 6 ans plus tard, soit en l’année 1630, che le Coueffe notaire royal à Angers, c’est que ni Lailler ni le débiteur nommé Hervé n’ont encore payé le malheureux Boulay, qui a donc dû avoir d’immenses difficultés pour recouvrer ses économies, et on voit à cet exemple le risque bien plus grand couru par les gens qui ne savaient pas lire et gagnaient peu pour parfois se défendre.

Quoiqu’il en soit je suis toujours à la recherche de mon ancêtre François Boulay, venu se marier à Montreuil en 1665, et serait donc né vers 1640, sachant qu’il est maréchal, métier qui est généralement commun à une même famille.
Si vous avez des pistes merci de faire signe, car j’ai beau tourner en rond autour de Montreuil sur Maine, je suis toujours aussi bredouille.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le mardi 23 décembre 1624 après midy (classé chez Louis Couëffe notaire royal Angers en l’année 1630), devant nous Pierre Ledin et Charles Girard notaires de Nyoiseau ont esté présents et personnellement establiz chascuns de honneste personne Françoys Boullay, marchand, demeurant en la paroisse de Bouillé Amenard d’une part,
et Jehan Lailler escuyer sieur de la Fresnaye demeurant en sa maison de la Corbinière paroisse de Noyant la Gravayère d’autre part,
soubzmettans lesdites parties respectivement elles etc confessent avoir fait la cession et obligation qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Boulay a céddé délaissé et par ces présentes cèdde et délaisse audit Lailler la somme de 19 livres tz à prendre sur Louys Hervé et Perrine Tesnier sa femme qu’ils luy doibvent par obligation passée par devant Me André Gaschot notaire de ceste cour le 27 mars 1620 la grosse de laquelle obligation ledit Boullay a présentement baillée et mise es mains dudit Lailler ensemble le procès verbal d’exécution fait par nous Girard sergent royal en vertu de ladite obligation pour lesquels frais et tous autres faits par ledit Boullay ledit Lailler en a présentement composé pour lesdits Hervé et femme avecq ledit Boully à la somme de 40 sols tz, qui fait avecq ladite somme de 19 livres de principal la somme de 21 livres tz
et est faite la présente cession pour pareille somme de 21 livres tz laquelle ledit sieur de la Fresnaye a promis et s’est obligé payer en privé nom audit Boulay savoir la somme de 6 livres le jour et feste de Saint Blaize prochainement venant et pareille somme de 6 livres dans le jour et feste de Pasques et le reste montant 9 livres dans le jour et feste de saint Mathurin le tout prochainement venant
et au moyen de ce ledit Boullay a subrogé et subroge ledit sieur de la Fesnaye en ses droits, lesquels il luy a ceddé pour son remboursement contre ledits Hervé e femme
et a esté à ce présent ledit Hervé tant pour luy que pour sadite femme demeurant à la Chartrie dite paroisse de Noyant, lequel esdits njoms deument soubzmis et obligé soubz ladite cour a recogneu et confessé debvoir lesdites sommes et au moyen de ce promis icelle payer soit entre les mains dudit Lailler ou dudit Boullay en sorte que ledit Lailler en demeurera quitte à peine de toutes pertes despens dommages et intérests
à laquelle cession et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent etc lesdits Lailler et Hervé esdits noms respectivement etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé au bourg dudit Nyoiseau maison de nous Girard en présence de Gilles Monnier marchand cordonnier et Catherin Lecordier marchand boucher demeurans en la paroisse de Bouillé, lesquelles parties et tesmoings fors ledit Lailler ont dit ne savoir signer

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2 réponses sur “Curieuse cession en forme de transaction pour tenter de se faire rembourser, Bouillé Menard 1624

  1. Les familles Lailler et Hervé étaient très proches. Jean Lailler est d’ailleurs le parrain d’une nièce de Louis Hervé (habitant La Chartrie) en janvier 1620. François, le père de Louis et René Hervé, habitait à la Corbinière entre 1591 et 1600.

      Réponse d’Odile :

    Merci.
    La famille Hervé est-elle exploitante (métayer ou closier). Si oui, elle était sur des terres appartenant à la famille Lailler, et dans l’acte ci-dessus, c’est à ce titre de lien qu’Hervé serait venu chercher protection auprès de Jean Lailler.
    Ce serait intéressant de le savoir.

  2. Voici ce que dit l’acte de baptème de Louis Hervé :

    « Le dimanche 23ème jour de janvier 1594 fut baptizé Louys filz de Françoys HERVE demeurant à la Corbinière. Furent parains Missire Mathieur GIRARD prestre vicaire de Noyant et Claude HERVE demeurant à la Gauldraie, maraine Renée JONCHERAY demeurant à la mestayrie du Boys. »

    Noyant la Gravoyère – baptèmes année 1594 – vue 36

    Cela ne nous dit pas à quel titre ils habitaient la Corbinière… dommage.

    En reprenant ce que vous avez sur la page de Noyant ainsi que les BMS que vous avez mis en ligne, on a quelques informations supplémentaires, mais il nous manque le lien entre tous ces Hervé habitant Noyant à cette époque.

      Réponse d’Odile :

    J’ai autrefois dépouillé le chartrier de la Gravoyère et j’avais mis sur mon site mon étude. Si vous allez la lire, et tappez CORBIN dans la fenêtre recherche, vous allez voir que la Corbinière figure en long et en large dans mon étude, dès 1399 et à suivre, et qu’à l’époque dont est question cy-dessus, elle appartient à la famille Lailler, et ce toujours par alliances successires au fil des siècles.
    Donc, en relisant mon étude, je peux vous apporter la preuve que la famille Lailler était le propriétaire des Hervé, qui étaient donc exploitants pour le compte d’un propriétaire, et les rapports deviennent alors des rapports entre propriétaire et exploitant, lesquels étaient souvent assez liés, et l’acte ci-dessus en apporte en quelque sorte une illustration, car Lailler défend son exploitant.
    Odile
    Ma page sur Noyant la Gravoyère vous donne tous mes liens sur mes travaux concernant cette paroisse
    http://www.odile-halbert.com/Paroisse/Noyant.htm

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