Mes ancêtres n’ont pas connu le père Noël : moi non plus !

Je suis née avant le père Noël et vous ?

Je suis née en 1938, ou plutôt « avant-guerre » comme on a dit longtemps des années après la guerre. Je n’ai aucun souvenir de père Noël, seulement des souvenirs assez vagues de Noël, surtout à l’église devant la crêche, et de chants de Noël religieux, que j’ai longtemps chanté.

Je vais vous épargner les chants, mais je tiens à vous souligner que la crêche d’alors avait des grands personnages, très proches du réel. Devant eux, se tenait assis un enfant noir tenant un coffre sur ses genoux. Lorsque nous mettions un sou dans ce coffre, il baissait la tête pour nous remercier.

Si les jouets étaient rares voir inexistants, les jeux sans jouets étaient innombrables. Je reviendrai demain dessus.
Et puis une mandarine, et un morceau de chocolat.
La mandarine, soigneusement coupée en 2, en conservant sa tige interne, en mettant de l’huile dedans, et en évidant son chapeau, c’était une lampe magnifique, bien plus belle que nos lampes à prétrole et lampes pigeon, car elle sentait bon.

Et par dessus tout, les grandes personnes ont merveilleusement protégé les enfants de mon âge et au dessous de toutes leurs peines et difficultés. De sorte que nous étions heureux.

Plusieurs d’entre vous sont nés avant moi, alors je les remercie de me confier leurs souvenirs sans père Noël. Comment c’était Noël alors.

Pour mémoire, le père Noël nous vient sous sa forme actuelle des USA après la guerre.
Les familles catholiques n’ont pas été encouragées par l’église à l’adopter car cet individu perturbait quelque peu le message de Noël.
Mais dans les années 1950 tous les Français cèdèrent, d’autant que Tino Rossi était incontournable depuis 1946 !

10 réponses sur “Mes ancêtres n’ont pas connu le père Noël : moi non plus !

  1. Je suis née début 1946 ,mon père (40 ans )ayant parié sur ma naissance en cette période de pénurie, même à la campagne, tous les perdants ont offert ce qu’ils avaient promis : Saint Honoré pour mon baptême, dragées , volailles etc … A Noël, je me souviens de la devanture de l’épicerie de Saint Laurent des Mortiers : les mandarines arrivaient d’abord, une mini-crèche était présentée et alors nous attendions les petits Jésus en sucre ! En attendant , il fallait se contenter des petits légumes multicolores !
    Joyeux Noël à vous, chère Madame ,et à tous les fidèles de votre Blog !

  2. -Nous sommes contemporaines,et mes Noëls,étaient en tous points semblables aux vôtres, l’enfant noir de la crèche m’enchantait…
    -Ces Noêls d’avant guerre restent d’heureux souvenirs,le repas était amélioré,les chaussons près de la cheminée ,quelques jouets de bois et l’orange fruit merveilleux qui faisait juste son apparition…

  3. Née également bien avant la guerre, comme vous, je n’ai entendu parler du père Noël que bien après la fin de la guerre.
    Chez nous il y avait une crèche comme vous la décrivez, avec des grands personnages et un petit noir qui disait merci de la tête quand on mettait un sou dans sa corbeille.
    Notre grand-mère nous emmenait voir les crèches dans plusieurs églises de la ville, la plus belle à nos yeux était celle des religieuses du passage Louis Lévêque (pour ceux qui connaissent Nantes) Les religieuses avaient dressé des colombes blanches qui volaient au dessus de la crèche, et venaient se poser sur la grotte en obéissant aux ordres d’une des religieuses.
    Le 24 au soir nous mettions chacune un soulier devant la crèche.
    Après la messe de minuit qui avait lieu à 18 heures ( à cause du couvre-feu) , en rentrant à la maison, c’est avec plaisir que nous découvrions nos cadeaux, en général très utiles par ces temps de guerre : des chaussettes, des gants, ou des écharpes en laine etc… tricotés avec de la laine récupérée par notre grand-mère, des vêtements de poupées cousues par notre maman, mais tout cela je ne l’ai compris que quelques années plus tard, et bien entendu, l’orange traditionnelle de Noël. C’était la seul époque de l’année où il y avait des oranges !
    Puis c’était le réveillon : un bol de chocolat au lait qui n’était pas du vrai chocolat , et une tranche de brioche confectionnée par celle que l’on appelait alors « bonne à tout faire » mais qui pour nous était plutôt une seconde maman.

    Beaucoup d’enfants n’étaient pas aussi gâtés, et nous étions très heureuses de tous ces cadeaux.

    J’ai gardé un bon souvenir de ces Noël de guerre

      Note d’Odile :

    Merci à toutes !
    vos souvenirs m’enchantent car ils rejoignent les miens, et je crois bien que ma mandarine était probablement une orange, d’autant qu’à Nantes nous avions le port et ses hangard à fruits importés, que j’ai toujours entendu appeler « le hangard à bananes »
    Je suis bouleversée de découvrir à la lecture de vos souvenirs que le petit noir était dans beaucoup de crèches, et sans doute un personnage incontournable alors, était-ce en rapport avec Nantes et son passé ? Je me pose des questions sur la disparition de ce petit personnage.
    Par contre, pour les poupées, vous étiez nées avant moi, et aviez donc des poupées d’avant-guerre, moi j’en ai eu une seule bien après la guerre, qui s’appelait Bleuette en rapport avec la semaine de Suzette, mais, je ne me suis pas ennuyée de poupées pendant la guerre car j’avais toute une suite de frère et soeurs, et maman sous traitait beaucoup pour le biberon entre autres. J’étais réputée une petite fille tranquille et docile, aussi j’ai joué donc à la vraie poupée sans le savoir.
    Je vous souhaite un bon Noël.
    Je viens d’aller au marayeur, aux huîtres, car ils sont courageux, malgré le temps, ils étaient là à 8 h du matin, depuis Beauvoir !
    Odile

  4. Bonjour, la même chose au Québec – ma mère, née avant la guerre, n’a pas connu le père noel enfant (c’est une tradition américaine pour nous), les cadeaux étaient donnés au jour de l’an et à Noel, le petit jésus mettait quelque chose dans un bas, une orange. Pour cette raison, elle n’a jamais cru qu’elle devait nous dire que le père noel allait nous donner des cadeaux ou même, qu’il existait. La tradition du petit noir n’existait pas ici. Joyeux Noel à tous, R.-Yves Gagné

  5. Pour mes parents (qui vous sont contemporain) dans le segréen, c’était le petit Jésus qui amenait des cadeaux. Une poupée pour ma mère, car son grand père avait travaillé dans une usine de jouet sur Tours. Et dans la crêche, un ange, qui disait merci avec la tête quand on lui mettait une pièce. J’en ai encore vu récemment dans quelques églises de l’Anjou, et en particulier si je me rappelle bien, chez les Augustines.

      Note d’Odile :

    J’ai pensé que ces troncs pour la pièce soit avec le petit noir soit l’ange avaient disparu car notre époque a vu apparaître surtout le vol, et les églises ne sont pas épargnées.
    L’épicerie de Saint Sébastien non plus, et hélas le couple qui la tenait ne s’en remettra pas, d’autant que j’ai entendu dire que ce n’étais pas la première agression.
    Et je ne m’en remets pas non plus.
    Bon Noël à tous.
    Odile

  6. JOYEUX NOEL pour Tous !
    En Angleterre la clémentine mise dans une longue chaussette pendue au pied du lit des enfants avec des petits jouets est traditionnelle pour les enfants nés après la guerre.Car importer ces fruits qui poussent dans des pays au climat plus clément était quasi impossible durant la guerre avec les U-Boats allemands patrouillant les mers…
    Les oranges piquées de clous de giroffle ,plantée d’une petite bougie en son centre était traditionnelle comme pomander: pomme ambre pour chasser les miasmes… et cela représentait aussi l’orbe terrestre dans les mains de Jésus enfant.
    C’est un fruit mur en cette saison de frimas , il a une réputation de pureté : les fleurs d’oranger dans les bouquets de mariées…
    ( Nos ancetres devaient connaitre les bienfaits de la vitamine C , contre le scorbut et les rhumes…)
    MERRY CHRISTMAS !!!

  7. Bonjour,

    Connaissez-vous l’origine de la statue du petit noir, en avez-vous?
    au plaisir de vous lire. A part votre blog, je n’ai rien trouvé sur le sujet.

      Note d’Odile :

    Bonjour
    et merci de votre question.
    Il y a quelques semaines, à la suite de ce billet, j’ai tenté des recherches sur internet et je n’ai trouvé que l’existence d’un personnage, mais non noir et non enfantin, qui aurait été utilisé pour recevoir des pièces et remercier en baissant la tête.
    Rien de plus.
    Partant, je me suis fait à moi-même l’hypothèse que les troncs avaient tendance à disparaître dans les églises, et pas seulement un tronc à la crêche de Noël. Je pense que vous connaissez le vocable « tronc » pour mettre les pièces dans les églises. Cela existe encore à la cathédrale (et ailleurs) devant les cierges à allumer.
    Donc on aurait supprimer les troncs des crèches en Loire-Atlantique.
    Maintenant, pour le fait que c’était un enfant noir ici, je fais l’hypohèse que notre histoire (Nantes) est liée à l’histoire des Noirs, certes pas toujours pour le bien de ceux-ci, nous avions plus coutume que d’autres régions de la représentation d’un personnage Noir.

    Maintenant, si un jour vous trouvez une réponse fiable à notre question, merci de nous faire signe ici, car mes lecteurs se réjouiront autant que moi, et d’avance Merci.
    J’avais songé à la Semaine Religieuse, mais il faudrait en dépouiller tant d’années ! et pas forcément avec succès !
    Bon JO
    Je viens de relire une troisième fois encore le discours du président du CIO tant il est beau.
    Et j’ai du plaisir à voir la patineuse de 15 ans, la skieuse de 15 ans, et le déclathonien de 41 ans !!!
    Odile

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