Françoise Haton soeur et unique héritière de Pierre Haton, envoit son fils Guy d’Aulnières offrir foy et hommage au seigneur de la Bigeotière, Le Bourg d’Iré 1575

et c’est un certain Cormier qui les reçoit pour le seigneur.

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, E2816 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er janvier 1575, par devant René Verdier notaire juré soubz la cour du Bourg d’Iré Guy d’Aulnières procureur spécial de damoiselle Françoise Haton veufve de deffunt noble homme Bonadventure d’Aulnières vivant sieur dudit lieu héritière unicque de deffunt noble Pierre Haton vivant son frère germain s’est transporté au lieu chastel et maison seigneuriale de la Bigeotière sise en la paroisse du Bourg d’Iré auquel lieu a demandé et requis si le sieur ou dame estoit à la maison ou s’il y avoir personne capable audit lieu pour recepvoir les foy et hommages ou offres d’icelles pour raison des choses tenues auxdites foy et hommages, auquel lieu a trouvé honneste homme Katherin Letort naguères fermier de la seigneurie de la Bigeotière qui luy a respondu qu’il n’y avoir aucune personne capable audit lieu pour recepvoir lesdites foy et hommage ne offres d’icelles mais que Me René Cormier estoit procureur de la seigneurie demeurant en ladite paroisse du Bourg d’Iré, nonobstant la response dudit Letort ledit Guy d’Aulnières procureur de ladite Françoise Haton en vertu de procuration spéciale passée soubz la cour de Durestal le 24 dé cembre dernier passé 1574, a offert pour et au nom de ladite Françoise Haton faire foy et hommage simple audit sieur ou dame de la Bigeotière pour raison des terres labourables dépendant de la mestairie de la Corbière sise en la paroisse de Noyant en tant et pour tant qu’il y en a tenu de ladite terre et seroit de la Bigeotière, et a offert faire le serment de fidélité en tel cas requis et accoustumé et à l’instant a trouvé ledit Cormier procureur de ladite seigneurie de la Bigeotière, auquel a signifié et déclaré qu’il venoit dudit chastel de la Bigeotière faire les offres d’hommaige pour raison des choses tenues de ladite mestairie de la Corbière et ledit Guy d’Aulnières procureur susdit nous a demandé acte que luy avons octroyé pour luy servir en temps et lieu ce que de raison, fait le 1er janvier 1575 présents Guyon Pihu et Marin Guillet

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

6 réponses sur “Françoise Haton soeur et unique héritière de Pierre Haton, envoit son fils Guy d’Aulnières offrir foy et hommage au seigneur de la Bigeotière, Le Bourg d’Iré 1575

  1. E.1519.(Carton.)-1 pièce,papier.
    1392-1606.-AULNIERES (d’)
    -Notes et extraits par le feudiste Audouys sur la famille d’ Aulnières,seigneur d’Aulnières et de Raguin.
    (Série E Tires de famille.AD de Maine et Loire C.Port.)

  2. Bonjour,

    s’il s’agit bien de René Cormier x Marie Veillon, son petit fils Marc Garande sera Fermier de la Bigeotière au milieu du XVIIIème siècle… Une affaire de famille…

    Je n’avais pas connaissance de cette qualité de procureur (équivalent de Fermier ?) de la Bigeotière de René Cormier.

    Cordialement,
    Luc

      Note d’Odile :

    Le procureur est l’un des officiers d’une seigneurie, autrement dit « procureur fiscal », et vous avez les officiers sur ma page HTML

    En fait il pourchaissait les impayés, tandis que le receveur se contentait d’encaisser. Mas le tout concerne les impôts féodaux dus au seigneur.
    Odile

  3. … juste pour vous signaler une petite coquille dans mon commentaire : c’est au milieu du XVII ème siécle et non XVIII ème siècle…

    Cordialement,
    Luc

  4. La fonction de fermier de la Bigeotière fut aussi tenue par Guillaume Pihu sr de la Grée, par Jean Gabory son gendre, et le frère de ce dernier Pierre Gabory.
    la Bigeotière était une seigneurie suffisamment importante pour occuper plusieurs petits officiers à côté du fermier (procureur fiscal, sénéchal, huissier greffier, notaire etc. Cf billet d’Odile susmentionné) et on s’aperçoit que ces offices étaient tenus par un « clan » de familles plus ou moins liées entre elles et à la famille Pihu: Garande, Gabory, Verdier, Cormier, sans doute Robert. A ce sujet l’étude du chartier de la Bigeotière permettrait surement d’en savoir plus. D’ailleurs, je constate qu’un Guyon Pihu est témoin lors de cet hommage rendu au seigneur (Dame ? Claude d’Avaugour) de la Bigeotière.

      Note d’Odile :

    J’ai une nuance à apporter sur le plan des missions du fermier versus celles des officiers seigneuriaux.
    Jamais un fermier ne peut remplacer ou tenir la fonction de l’un des officiers seigneuriaux, mais dans beaucoup de baux de seigneuries il est spécifié qu’il est chargé de les rémunérer. Et ils sont toujours indépendants de lui.
    Le fermier gère les produits de la terre ou comme on disait alors les fruits, donc ici, dans une grande seigneurie il gère les baux à moitié des métayers et closiers possédés par le seigneur, mais la gestion des assises et droits seigneuriaux est toujours la responsabilité des officiers seigneuriaux, rémunérés pour ce.
    Par contre on peut dire que le fermier s’il gère plusieurs métairies et/ou closeries a un vrai gagne pain, et même un beau gagne pain, par contre les salaires des officiers, qui n’ont qu’un travail très épisodique lors de assises, n’est en aucun cas un gagne pain, juste un petit complément de revenus.
    Vous avez sur mon blog bon nombre de baux de grandes terres et j’ai même mis dans la rubrique OFFICES des salaires en question, et c’est de là que je sais qu’il ne s’agit que d’un petit travail épisodique et peu rémunéré de fait, c’est juste un petit complément de revenus.
    Odile

  5. Pour ces petits officiers, il s’agissait donc d’une activité complémentaire (à une activité de laboureur ou d’artisan par exemple)? Pour une grosse ferme comme la Bigetière, il pouvait également y avoir des sous-fermiers.

      Note d’Odile :

    Le offices de seigneurie exigent une formation en droits, et ce sont généralement des notaires, avocats, etc…
    Ainsi, Olivier Hiret sieur du Drul, avocat à Angers, se retrouve parfois à Senonnes aux Assises seigneuriales en tant que sénéchal.
    Pour une grosse ferme il y avait surtout bail à plusieurs têtes, souvent deux têtes et parfois même à trois têtes. Ceci pour la garantie du seigneur, qui ainsi attaquait les autres têtes en cas de non paiement de la ferme, comme des caution en quelque sorte.
    Les baux à sous ferme de type ferme et non à moitié sont extrêment rares en Haut-Anjou, et je ne m’en souviens pas.
    Odile

  6. Effectivement, il y a un gros écart de rang entre le fermier et les officiers.

    Je ne sais pas, par contre, s’il y avait réellement de contrat entre le seigneur et ces officiers pour organiser l’activité mais aussi la rémunération. Cette dernière était généralement un pourcentage des frais de justice si je ne me trompe pas. Ils avaient donc une activité principale ailleurs comme le disait Odile et exerçaient cette justice subalterne en complément, parfois dans plusieurs seigneuries différentes, surtout lorsqu’elles étaient petites. Reste que le revenu ne devait pas correspondre à grand chose face à celui de leur activité principale dans la capitale angevine…

    Pour les baux, en général au premier niveau il s’agit d’une ferme qui peut correspondre à plusieurs domaines distincts : bail à ferme de tous les revenus d’un héritage ou d’une seigneurie par exemple, y compris la collecte des rentes et l’ensemble des propriétés foncières (fermes, métairies, terres, etc.). Ensuite, le fermier, souvent un marchand ou un notable angevin, répartissait tous les domaines entre divers métayers par le biais d’autant de baux à moitié.

    Ferme et justice seigneuriale sont donc deux choses totalement différentes et très cloisonnées, l’inverse étant une exception que je ne connais pas d’ailleurs.

      Note d’Odile :

    Bonjour
    Je vais tenter de retrouver les baux à ferme ui comportaient la clause des salaires de officilers de la seigneurie, car de mémoire il y a au moins 2 cas de tels baux à ferme sur mon blog.
    Odile

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