Estimation des meubles de Marthe Foullon veuve de René Vergé, Angers 1583

Mon site et mon blog contiennent de très nombreux inventaires car j’aime beaucoup en faire, enfin quand j’en trouve.
En particulier le notaire Mathurin Grudé n’a pas conservé dans ses archives beaucoup d’inventaires, d’ailleurs je me permets de vous rappeler que le notaire n’était nullement obligatoire, et que ce sont les sergents qui y assistaient le plus souvent, sans nous laisser de trace écrite officiellement déposée donc conservée.
L’inventaire qui suit est assez ancien, donc les meubles sommaires. Les termes de mon petit lexique sont à votre disposition sur ma page INVENTAIRES APRES DECES

La famille VERGE est écrite ici VERGé par le notaire, et compte-tenu de la rareté voire extrême rareté des accents à cette époque dans les actes que nous pouvons consulter, j’en conclue que le notaire a manifestement entenu les parties déclarer s’appeler Vergé. Je reconnais que cette famille sera connue plus tard, à en croire l’armorial de Bretagne, sous le nom de Verge. Cet ouvrage (tome 2, p.652) donne cette famille originaire d’Anjou, sieurs du Rosseau, portant « de gueules à trois verges d’argent »
Rassurez-vous tous, le même ouvrage donne le dessin, et l’on y voit de magnifiques épis !

Ceci dit, les meubles de cette maison d’Angers ne sont sans doute pas les meubles dans lesquels Marthe Foullon vit, car elle est dite vivant à Saumur, et je pense en effet que pour la veuve d’un président de la chambre des comptes les meubles qui suivent sont peu de choses !

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 4 août 1583 avant midy, en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement establyz damoiselle Marthe Foullon veufve de deffunt noble homme René Vergé vivant président des Comptes en Bretagne demeurante à Saumur d’une part, et noble homme Philippes Vergé sieur du Rosseau et noble homme Jacques Bourneau sieur de la Cour et damoiselle Marguerite Vergé son espouse, laquelle ledit Bourneau a auctorisée et auctorise par ces présentes quant à l’effet du contenu en icelles d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement l’une vers l’autre etc confessent avoir ce jourd’huy en exécutant le contenu en la transaction faite entre elles passée par davant Quetin notaire de ladite cour le 25 juillet dernier convenu et conviennent par ces présentes pour faire l’appréciation des meubles de la maison délaissée à ladite Foullon par usufruit par ladite transaction des personnes de sire François Godeau marchand Myne Richard femme de Titus Denyau Marguerite Boujaille femme de Maurice Travers et Catherine Machefer veufve de deffunt René Lemoyne tous demeurant en ceste ville d’Angers à ce présents et procédant à l’inventaire desdits meubles et appréciation d’iceulx en présence desdites parties a esté trouvé en la première chambre haulte de ladite maison
Une table de noyer portée sur 2 treteaux aussi de noyer en vaye (pas trouvé dans mes dictionnaires) tourné ladite table de longueur de 6 pieds 1 écu deux tiers soit 100 sols
Ung vieil bufet de chesne auquel y a 2 armoyres et 2 lyettes fait à mildelles ? lesdites 2 armoyres fermées à clef 1 escu soit 60 sols
Ung charlit de noyer garni d’une paillasse d’un mathelatz d’une couette d’un traverslit et d’une mante blanche et d’un cyel avecques ses rideaulx de sarge fetisserie (sic) nlenc baré de passement de laine orange et bleu le tout presque neuf prisé 20 escuz soit 60 livres
Une couchette de chesne sans quenouilles garnye d’une petite couette d’un traverslit d’une paillasse d’une sargette couverture de fraze de Poictou verte 3 escuz un tiers soit 10 livres
Ung tabouret de bois couvert de tapisserie 15 sols
Une paire de landiers avecques des demyes montées de cuivre à paneaulx creux 3 escuz ung tiers
2 chaires de noyer dont y an a une tournée 35 sols
Ung panyer de clysse 10 sols
Une petitte table attachée à la muraille 10 sols

En une autre chambre haulte de ladite maison a esté trouvé une table de noyer portée par 2 treteaux de chesne 30 sols
Ung bufet de chesne garnye de 2 armoyres et 2 lyettes le tout fermant à clef 1 escu
Ung charlit de chesne for vieil garny de couverte et paillasse d’un traverslit d’une vieille couverte de rapisserie et un vieil ciel de syette 5 escuz
Une couchette de chesne garnye de paillasse d’une balle et d’une couette d’un traverslit et d’une couverte 4 escuz
4 escabeaux de noyer 48 sols
Une paire de vieux landiers 20 sols
Une chaire de noyer 15 sols

Au grenier de ladite maison
Une vieille table de chesne 17 sols

En une petite estude trois esses de bois de chesne portées sur des crampons de fer 12 sols

En une autre petite estude aussi 3 esses portées sur des crampons de fer 10 sols
Une petite table de chesne 10 sols
Une petite chaire 12 sols

En la chambre basse de ladite maison un vieil banc et une vieille porte 15 sols

Tous lesquels meubles cy dessus suivant ladite appréciations et calcul fait reviennent à la somme de 43 escuz 39 sols desquels meubles ladite Foullon s’est chargée suivant et au désir de ladite transaction et appréciation cy dessus, ce qui a esté respectivement stipulé et accepté par lesdites parties, auxquelles choses dessus dites tenir etc obligent lesdites parties renonçant etc foy jugement et condempnation etc fait et passé en ladite maison en présence de honorables hommes Me Pierre Romyer conseiller et esleu pour le roy notre sire Angers et Me Gilles Heard le jeune aussi conseiller du roy et juge des traites audit Angers tesmoins

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

2 réponses sur “Estimation des meubles de Marthe Foullon veuve de René Vergé, Angers 1583

  1. Bonjour Madame,
    Merci pour la vie qui émane de cet inventaire !
    « Vaye » : serait-ce du buis, bois très dur qui convenait à des tréteaux soumis à rudes épreuves, je suppose . Les autres tréteaux sont en chêne alors que le plateau est en noyer .

  2. E.4125.(Carton.)-2 pièces,papier.
    1533-1648.-VERGE.
    -Acquêt par Gilbert Verge,avocat,de la terre de Beuzon,près Angers;-quittance d’une somme de 200 livres reçue du marquis de Crenan par Guillaume Verge,sieur de Rosseau, »pour se mettre en équipage pour servir cette campagne seulement » dans la compagnie de gendarmes du prince de Conti.
    (Serie E.Titres de famille.AD de Maine et Loire.C.Port.)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *