Inhumé « par charité »

Outre les cas relevés par Frédéric et Marie-Laure, vus il y a quelques jours, je vous en livre encore, toujours vus sur le registre de Laval la Trinité, car je n’avais pas rencontré cette mention sur les registres d’Anjou.

Je penche pour un service minimal gratuit, alors que si vous vous souvenez de tous les testaments et inventaires après décès et comptes divers, vous vous souvenez que l’inhumation coûtait, même s’il y avait plusieurs classes. D’ailleurs, je me souviens avoir connu plusieurs classes dans les enterrements.

†Laval-la-Trinité 25 novembre 1698 fut inhumé en nostre cimetière par charité le corps de deffunct Pierre Thibert décédé le jour d’hier.
†Laval-la-Trinité 21 novembre 1698 le corps de deffunt André Laegle âgé de 50 ans ou environ fut aporté en notre église d’où il fut conduit en nostre cimetière par charité des officiers de la paroisse pour y estre inhumé.  [ici on comprend que personne ne s’est fait payer, alors que normalement tout est payant, même le prêtre et le fossoyeur]
†Laval-la-Trinité 14 novembre 1698 a été inhumé en notre cimetière Marguerite Frandin âgée de 9 mois fille de Pierre Frandin et Renée sa femme par charité.  [un enfant, donc on ne pouvait exiger la confession]
†Laval-la-Trinité 24 octobre 1698 le corps de Perrine Richard fille de René Richard et de Marie Lasse a été inhumé en notre cimetière par charité.
†Laval-la-Trinité 22 octobre 1698 le corps de Nicolas Hamon âgé de 8 jours fils de Jean Hamon et Julienne Poulain a été inhumé dans notre cimetière par charité.  [un enfant, donc on ne pouvait exiger la confession]
†Laval-la-Trinité le 23 octobre 1698 un enfant a été trouvé exposé sur l’autel de st Sébastien de cette église dont on ne connoist ni le nom ni le père ni la mère on ne scait s’il est baptisé et natif de parents catholiques dont les juges ont dressé procès verbal par charité.  [un enfant, donc on ne pouvait exiger la confession]
†Laval-la-Trinité le 17 octobre 1698 ont été inhumés en le cimetière de cette paroisse par charité les corps de deffunts Marie Rousseau fille de Nicolas Rousseau et de Marie Canciait et Françoise Cheriau âgée de 9 mois fille de Michel Cheriau et Michelle Bourginiais âgée de 3 ans 8 mois fille de François et Catherine Bonomet.  [un enfant, donc on ne pouvait exiger la confession]
†Laval-la-Trinité le 19 octobre 1698 a été inhumé par charité en notre cimetière le corps de Jacquine Madré âgée de 2 ans fille de Jacques et Simone Poulain. [un enfant, donc on ne pouvait exiger la confession]
†Laval-la-Trinité le 9 décembre 1678 fut trouvé mort dans la maison proche de la montée d’où il avoit tombé F. Letourneur peintre et le lendemain son corps fut charitablement conduit par le clergé au cimetière de notre église où il fut inhumé. [effectivement, il n’a pas eu le temps de se confesser]

Une réponse sur “Inhumé « par charité »

  1. Bonjour Mme,

    Je me range à votre avis, pensant en effet qu’il s’agit d’un service funèbre minimum assuré par le clergé, très probablement assisté de membres de quelque confrérie de charité.

    Les classes d’enterrement, à Avénières, transparaissent bien dans la rédaction des actes de sépulture, ainsi nous rencontrons les formules récurrentes ci-après :

    1) Le service solennel avec assistance du clergé, de membres d’autres ordres religieux et des enfants des hôpitaux.

    « Le premier jour de mars mil sept cent dix, decedda Damoiselle Olivve Hoisnard femme de Me Jean Courte sieur de Sumeraine, et le troisiesme dudit mois, aprez un service solennel, son corps fut inhumé dans l’église d’Avenières, devvant l’autel de La Ste Vierge, assisté du clergé de nostre église, de M. les religieux des couvents de St Dominique et St François, des enfans des deux hôpitaux de la ville, de ses parens et amis et spécialement de vénérable et discret Me Joseph Hoisnard, prestre, frère de la dicte deffuncte et de Me François Courte, avocat en parlement, sr de Beauvais et de Urbain Courte sr de la Noirie, frères du dit Sr de Surmaine, lesquels ont sous[s]i[g]nés ».(BMS 1706-1713, vue 95/154)

    2) Le service solennel.

    « L’an mil sept cent neuf, le sixiesme jour de mars, decedda à la Maison de la Croix, Damoiselle Renée Geslin femme de Jean Pouteau Sr de Grunusse, marchand, et le huictiesme dudit mois et an, après un service solennel, son corps fut inhumé dans l’église d’Avenières, au costé droit du choeur par vénérable et discret Me Pierre Bureau, prêtre, docteur de Sorbonne, curé de La Trinité, doÿen de Laval, assisté de ses parens et amis et spécialement de Me Joseph Pouteau, prêtre curé dudit Avenières, son beaufrère et de François Ouvrard Sr de la [ …?], marchand, lesquels ont sousi[g]nez » (BMS 1706-1713, vues 82-83/154).

    3) La messe chantée.

    « L’an mil sept cent neuf le trente de décembre decedda au Gué d’Orzé [d’Orgé], Julien Bonhommet, antien garçon, et le jour suivvant après une messe chantée son corps fut inhumé au cimetière assisté du clergé de nostre église, de ses parens et amis et spécialement de […] »(BMS 1706-1713, vue 93/154).

    4) L’inhumation avec assistance du clergé « par charité ».

    Cordialement.

    Frédéric Chopin

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