Introduction
Notre société actuelle est atteinte de la maladie du changement : meubles et vêtements neufs et/ou occasion etc… et c’est une des plus grandes causes oubliées des écologistes, qui n’osent pas culpabiliser la surconsommation.
Je me souviens du choc que j’avais éprouvé au début des années 70, lorsqu’un jour à la cantine de la BN j’entends Jacqueline, l’hôtesse d’accueil au salaire certainement mini, se plaindre de ne plus pouvoir y arriver, précisant alors qu’elle ne pouvait pas changer ses meubles. Je redemandai alors pourquoi elle voulait changer ses meubles et elle répondit : « Oh là là ! Ils ont 5 ans et je ne peux pas les changer » Ce jour-là, stupéfaite, j’ai découvert que le changement était pour certains un droit d’exister financièrement ! Puis, des années plus tard, je vis à la télé une émission pronant un site d’échanges de meubles et montrant la satisfaction d’une jeune femme qui se vantait d’avoir pu changer cette année là 3 fois sa table de cuisine ! (sic) et là j’ai compris que le changement était vraiment devenu une maladie…
le linge de mon enfance
En ce qui concerne les meubles, je sais pour avoir regardé quelques émissions terrifiantes de Stéphane Plaza que je suis plus que ringarde et que tout est à jeter chez moi, mais si je suis terrifiée par ces émissions c’est que les ringards y sont bons eux aussi à jeter : ils n’y ont pas même le droit d’avoir des goûts propres à eux et non tout blanc et noir et tout Ikea.
Née avant la guerre j’ai appris à coudre et raccommoder, même au Lycée Guist’hau on apprenait de mon temps à remplacer un trou par un morceau de tissu etc… et j’ai pratiqué cela à la maison en mettant plusieurs fois des morceaux dans les trous des combinaisons de travail de mon papa. J’ai aussi souvent pratiqué le surjet plat pour refaire un drap que l’on avait coupé en deux avant son usage complet pour le faire durer plus longtemps on mettait donc les bords au milieu et il durait ainsi bien plus longtemps.
Catherine Sauvage a chanté cette tradition
Quand mon grand papa mourra j’aurai sa vieille culotte
Quand mon grand papa mourra j’aurai sa culotte de drap
Oui j’aurai sa ch’mise et sa casquette
Oui j’aurai sa dépouille complète
Quand mon grand papa mourra j’aurai sa culotte de drap
La chanson Grand papa laboureur chantée par Catherine Sauvage
André Popp fut le compositeur de cette chanson dont le texte fut écrit par Jean Broussolle quelques années avant le Libération, quand ils se rencontrèrent à Fontenay le Comte en Vendée où Broussolle un peu plus âgé s’était réfugié pour faits de résistance chez sa soeur, amie de la famille Popp. Ce n’est pas une chanson traditionnelle, c’est bien une chanson originale qui s’est inspirée du mode de vie d’antan. La chanson fut enregistrée le 1 er Octobre 1952 par Catherine Sauvage dont Popp a été le premier pianiste, quelques années après son arrivée à Paris avec Broussolle à la Libération, en Juin 44. https://www.facebook.com/daniel.popp.31945
le linge utilisé pour faire du linge à ses petits enfants
Voici ce que j’ai trouvé dans l’inventaire après décès de Clément Gault à Valde Puiseaux, acte trouvé par Xavier Christ aux archives de l’Essonne à Chamarande dans les actes notariés de Me Cordetz dates 1616 /1629 cote E/7068
http://www.odile-halbert.com/wordpress/imagerie/Gault-Clement-1623
f°5
1. Item a ledit Guy Lendier curateur déclaré
2. que les chemises et autres linges dudit deffunt
3. sieur de la Grange ont esté employés à faire
4. du moins linge pour les petits enfants
5. dudit deffunt sieur de la Grange dont
Je découvre que je suis « un peu » atteinte de Syllogomanie…
Pendant la seconde guerre mondiale, on ne devait rien jeter.
Les draps inversés,les vêtements retournés,étaient pratique courante.
Les vestes des garçons, qui passaient aux filles (juste un problème de boutonnage inversé !)
Sujets déjà débattus sur votre blog
Voir vos billets sur la seconde guerre mondiale.
Et ce matin,j’ai chanté,dans ma salle de bains
« Grand Papa laboureur ».
Chez nous il y avait même un manteau de fourrure, acheté chaque année par ma grand mère maternelle, et bien sûr à moi, l’aînée, mais rendu au n°4, les poils manquaient un peu beaucoup sur les bords … quant aux galloches, ferrées, elles avaient droit chaque année à de nouveaux fers… mais notez bien que moi, celle qui les avait neuves, je devais endurer les ampoules au pied avec le cuir raide pas encore fait au pied… etc…
Odile