Procurations multiples de Marie Le Poulchre veuve de Jacques de Sévigné pour toucher son douaire, Angers 1608

Jacques de Sévigné né en 1567 est décédé en 1599 sans laisser d’enfants de son union avec Marie Le Poulchre. Sa soeur Marie. Marie de Sévigné, née en 1564, qui a épousé en 1584 son cousin Joachim de Sévigné, seigneur de la Baudière en Saint-Didier, est son héritière, et apporte les seigneuries de Sévigné, des Rochers, du Buron, etc. – Joachim de Sévigné décédera aux Rochers le 19 mai 1612 et est inhumé le 22 au choeur de l’église Notre-Dame de Vitré en présence de l’évêque de Rennes (abbé Pâris-Jallobert – Journal historique de Vitré, 69).

les Rochers - Collection particulière - reproduction interdite
les Rochers - Collection particulière - reproduction interdite

    L’histoire de la famille de Sévigné est liée à Champiré-Baraton et à la Gravoyère, dont j’ai écrit l’histoire dans mon étude du prieuré Saint-Blaise de Noyant la Gravoyère, où vous trouverez l’histoire de Champiré-Baraton et l’histoire de la famille de Sévigné en sa partie angevine.
    Et vous allez avoir encore d’autres compléments sur cette famille sur ce blog, où il y en a déjà, il vous suffit de cliquer ci-dessous sur le tag de Sévigné

La veuve sans hoirs, Marie Le Poulchre, a pris un homme d’affaire, son procureur général, François Lemée, qui est basé à Nantes. Il est chargé de l’encaissement du douaire, lequel encaissement ainsi que les transactions sont des actes passés à Angers. Elle a négocié avec Joachim de Sevigné à 10 000 livres, et manifestement elle a attendu quelques années cette transaction puis quelques mois cette somme, dont voici le dernier paiement à Angers en avril 1608, soit 9 ans après le décès de son époux ! Ces années comptent beaucoup, d’autant qu’autrefois la vie était plus brève que de nos jours, et elles illustrent le sort parfois réservé aux veuves sans enfants avant de percevoir leur douaire !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le lundi 14 avril 1608 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présent et personnellement estably honorable homme Françoys Lemée sieur de Belair demeurant à Nantes au nom et comme soy faisant fort de dame Marie Le Poulcre veufve de défunt messire Jacques de Sevigné, lequel audit nom soubzmis soubz ladite cour a recogneu et confessé avoir ce jourd’huy fait nommé créé et constitué et par ces présentes fait nomme et constitue sire Pierre Leveau sieur du Préneuf son procureur auquel il a doné pouvoir et mandement spécial de repcevoir de messire Jouachim de Sevigné seigneur d’Ollivet la somme de 3 050 livres restant de la somme de 10 000 livres tournois en principal qu’il debvoit à ladite Le Poulcre par transaction et accord passé par devant Deille notaire soubz ceste cour au mois de novembre 1606 et d’icelle somme de 3 050 livres en bailler tel acquit et quittance que besoign sera et généralement etc obligent etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me Fleury Richeu demeurant à Angers et Israil Boury sergent royal demeurant à Segré

PS (quittance) : Et le 23 desdits mois et an devant nous notaire susdit et iceluy Deille notaire royal à Angers fut présent et personnellement establi ledit Leveau nommé procureur par la procuration cy dessus lequel audit nom a reconnu et confessé avoir eu et receu contant de messire Jouachim de Sevigné chevalier de l’ordre du roy seigneur d’Ollivet la somme de 3 050 livres restant de la somme de 10 000 livres tz en principal en quoi ledit seigneur estoit tenu vers Marie Le Poulcre veufve de défunt messire Jacques de Sevigné par accord et transaction passés par devant nous Deille le 16 novembre 1607

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Cession de douaire à Louis de Chappedelaine, Brécé 1599

Qu’est qu’on ne trouve pas aux Archives du Maine-et-Loire !!! Nous voici à Brécé, en Mayenne. Et en plus, cela me rappelle ma jeunesse, et Maria Chapdelaine, enfin, pour ce qui est du nom seulement !

Brécé - collection particulière, reproduction interdite
Brécé - collection particulière, reproduction interdite

de Chappedelaine, famille noble d’origine normande, amenée au Maine par l’alliance de Pierre de Chappedelaine, sieur de l’Oraille, avec l’héritière de l’Ile, en Brécé. Elle posséda depuis, à divers titres, Hemenard, la Tannière, le Tertre d’Olivet, la Cour de Grazay, Buleu, etc. … Porte pour armes « de sable à l’épée d’argent et six fleurs de lis aussi d’argent ». (abbé Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

Et, le même auteur, donne dans son ouvrage l’Armorial monumental de la Mayenne :
écu de forme ancienne, d’émaux connus : de sable à l’épée d’argent, la garde et la poignée d’or, en bande, la pointe en bas, accompagnée de 6 fleurs de lis – Granit sur pierre tombale, autrefois dans l’église de Brécé.

et le même auteur, même ouvrage, donne à l’article « Mayenne (la ville) » une plaque de cuivre : de sable à l’épée d’argent, la garde et la poignée d’or, en bande, la pointe en bas, accompagnée de 6 fleurs de lis en orle, ou 3 en chef et 3 en pointe

Chappedelaine D’argent, à la fasce de sable, ch. d’une épée du champ et acc. de six fleurs-de-lis d’or. Ou: De sable, à une épée d’argent, en bande, acc. de six fleurs-de-lis du même, rangées en orle. (Armorial de J.B. RIETSTAP)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 11 mars 1599 après midy, en la cour du roy notre sire Angers par devant nous René Chesneau notaire d’icelle personnellement establi André Rahier terraseur blanchisseur et Renée Grude sa femme de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à ce, demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de la Trinité, ladite Grude auparavant veufve de défunt Jehan Trichet
soubzmetant eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir vendu quité cédé et transporté et par ces présentes vendent quitent cèddent et transportent à noble homme Loys de Chapdelaine sieur de St Estienne demeurant à la maison seigneuriale d’Isle paroisse de Brecé pays du Maine

l’Ile, commune de Brécé – Fief mouvant de la châtellenie du Plessis-Châtillon. La chapelle était dédiée à sainte Anne ; je ne connais qu’un chapelain, Gilles Osbert, 1690. Elle existe encore, bien entretenue. – Seigneurs : Pierre de Chappedelaine, seigneur de Loraille, mari de Jacqueline de l’Ile, 1512. – Joachim de Chappedelaine, marié le 13 septembre 1554 à Guyonne de Landepoutre, fille d’Allain et de Roberde du Bouchet, servit sous le comte de Matignon, habitait l’Ile en 1577 ; un de ses fils prit la tonsure en 1586 et sa veuve fut inhumée dans l’église de Brécé en 1601. Ambroise de Mégaudais mourut aussi au château de l’Ile, le 6 octobre 1604. – François de Chappedelaine, mari de Suzanne de Champagne, d’où Joachim, 1610 etc… (abbé Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

à ce présent et acceptant qui a achapté et achapte pour luy ses hoirs tout tel part et portion qui à ladite Grude compète et appartient peult compéter et appartenir sur le lieu de la Mousnerie situé en ladite paroisse de Brecé, tant en maisons, terres labourables et autres en dépendant, à cause et pour raison du douaire coustumier appartenant à ladite Grude pour la mort et trépas dudit défunt Trichet pour desdites parts et portions par ledit sieur acquéreur en jouir tout ainsi que ladite venderesse eusse tait ou peu faire, pendant le temps que ladite veuve aura ledit lieu seulement
lesdites choses tenues du fief et seigneurie d’Islée aux charges et debvoirs anciens acoustumés que ledit vendeur a dit ne pouvoir donner, pour à l’advenir pendant ledit douaire et en acquiter ledit vendeur, quite de tout le passé jusques à huy
transportant etc et est faite la présente vendition cession et transport pour le prix et somme de 5 escuz quelle somme ledit vendeur confesse avoir eu et receu …

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Clémence Le Gouz usufruitière de son époux et de son fils, doit réclamer son usufruit, 1594

Cet acte est une mise en bouche, comme au restaurant, car une pluie d’actes Allaneau vont suivre, pour tenter d’éclaircir un mystère dans cette importante famille.
Clémence Le Gouz est sans hoirs puisqu’elle a perdu son époux et son unique fils.
Elle est en fait belle-soeur de Marie Rousseau, épouse de Julien Allaneau, qui agit manifestement avec Jean son fils, pour avoir l’héritage collatéral de Christophe Allaneau, branche désormais sans hoirs, mais dont les deux veuves subsistent : Perrine Martineau et Clémence Le Gouz.

    Christophe ALLANEAU °ca 1552 †/1585 Fils de de Nicolas 3e ALANEAU & Anne HELBERT x 1578 Perrine MARTINEAU †11.1594 remariée ensuite à Jean Boucault
    1-Jean ALLANEAU Sr de la Brosse x Clémence LEGOUZ
    11-Charles ALLANEAU †bas âge
    2-Nicole ALLANEAU †1585/1594 x Claude ROUSSEAU SP

Si vous lisez attentivement les contrats de mariage, vous vous souvenez que la clause du douaire et de l’usufruit stipulent le plus souvent que la veuve n’aura pas à demander. Il s’avère que parfois elle devait se défendre. Il est vrai que dans le cas présent il s’agit de l’usufruit des biens de son fils.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 21 octobre 1594 avant midy en la court du roy notre sire Angers endroit par davant nout François Revers notaire royal d’icelle personnellement establye damoiselle Clémence Legouz dame de la Brosse veufve de défunt Jehan Allaneau vivant sieur de la Brosse et héritière mobiliaire par bénéfice d’inventaire de défunt Charles Allaneau son fils et dudit défunt Jehan Allaneau demeurant en la ville de Pouancé
laquelle deuement establie et soubzmise a ce jourd’huy nommmé et constitué et par ces présentes nomme et constitue (blanc) ses procureurs généraux et spéciaux et chacun d’eulx seul et pour le ttout en toutes et chacunes ses causes et affaires meues et à mouvoir tant en demandant que en défendant et par devant tous juges qu’il appartiendra pour au nom de ladite constituante plaider opposer appeler les appellations relever y renoncer sy nécessaire et substituer et eslire domicile sy nécessaire est, et par especial de comparoir par devant messieurs les gens tenant le siège présidial d’Angers en l’assignation que luy a fait bailler Marie Rousseau mère et tutrice naturelle de Me Jehan Allaneau son fils escolier estudiant en ladite université et pour et au nom de ladite constituante esdits noms déclarer qu’elle n’a accepté la succession dudit défunt son fils que soubz bénéfice d’inventaire et qu’elle n’empesche que Perrine Martineau ne soit payée de son deu, ladite constituante estant payée et remboursée au préalable de ses deniers dotaulx et remboursée des debtes par elle payées depuis le décès de son défunt mari et aultres frais et mises par elles faites depuis ledit temps pour raison desquels deniers dotaulx et autres sommes de deniers à elle deues demander qu’elle soit la première payée et préférée à tous autres créanciers ensemble de son droit d’usufruit ou douaire sur les deniers qui proviendront de la vente des biens immeubles de la succession de son défunt fils, et généralement etc promettant etc foy jugement condemnation etc
fait angers maison de noble homme Clément Allaneau conseiller du roi notre sire en sa cour de parlement à Rennes, sieur de la Grugerie en présence de Me Laurent Gault advocat Angers et de Jehan Porcher praticien demeurant audit Angers tesmoins

    Clément Allaneau n’est pas un beau-frère, mais un cousin du feu Christophe Allaneau, par contre il a une position sociale plus élevée et manifestement c’est lui qui la conseille en cette affaire, et on peut même supposer qu’il l’a hébergée à Angers lorsqu’elle est venue se défendre. Cela n’était par rien pour ces femmes, de venir à Angers débrouiller leurs affaires, car Pouancé est à plus d’une journée de cheval !
    Cette procuration, même si elle est brève, explicite cependant la difficulté des successions lorsque la veuve fait face à des collatéraux et non à des héritiers directs. Car elle demande même ses deniers dotaux ! ce qui signifie qu’elle ne les a pas encore touchés !

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Olivier Juffé obtient un délais de paiement des impôts de ventes et issues, Ménil 1604

Voici une contre-lettre très originale, car elle porte sur des impôts féodaux non payés, mais payables avec un délais. Si on suit bien cet acte, le Houssay, dont Olivier Juffé est adjudicataire par décret, relevait, au moins en partie de la seigneurie de Louvaines, et si on lit bien, Gabrielle Louet en était adjudicatrice. Or, dans C. Port, il est écrit que Guillaume 1er Bautru, époux de Gabrielle Louet, aurait acquis la terre de Louvaines. Sans doute est-ce une façon de parler, puisque lorsque c’est l’épouse, cela compte, en prenant un grand raccourci, comme achat de l’époux. Enfin, je souligne que ce n’est pas la première fois que je rencontre une épouse de grande bourgeoisie, gérant ses biens, voire par procuration de son époux, les biens de la communauté, lorsque l’époux a des fonctions qui l’amènent à vivre quelques mois par an soit à Paris, soit à Rennes (pour les conseillers au Parlement de Bretagne), et à Nantes, comme c’est le cas pour le maire de Nantes et son épouse née Furet.

Guillaume 1er Bautru, sieur de Chérelles, fils de Maurice, avait commencé par la carrière des armes qu’une blessure le força d’abandonner. Grand rapporteur de la Chancellerie de France, conseiller au grand Conseil, il commença la grande fortune de sa maison par l’achat des terres de Louvaines et du Percher. Lemotte-Levayer dans son Hexameron rustique le désigne du nom de Racémius par allusion plaisante au grec grappe de raisin. Il eut de Gabrielle Louet quatre enfants, Guillaume II, Jean, tué au siège de Clermont en 1616, Nicolas, né le 19 décembre 1592 à Angers, où l’abbé Nicolas Bouvery lui servit de parrain, mort capitaines des gardes de la porte, le 1er septembre 1661, et une fille, Simonne. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le vendredi 18 juini 1604 avant midy par devant nous René Serezin notaire royal à Angers personnellement estably honorable homme Ollivier Juffé sieur de la Frogerye demeurant à Ménil adjudicataire de la terre et seigneurie du Houssay paroisse de Saint Sauveur, par decret à luy fait par devant nos seigneurs tenant la court de parlement à Paris au mois de Juillet dernier lequel a confessé et recogneu que combien que ce jourd’huy damoiselle Gabrielle Louet femme et espouse de noble homme monsieur Me Guillaume Bautru sieur du Cherelles grand raporteur de France et conseiller du roy en son grand conseil à ce présente adjucatrice de la chastelenie terre et seigneurie de Louvaines, ait confessé avoir eu et receu dudit Juffé les ventes et yssues dudit decret de ladite terre du Foussay en tant et pourtant que d’icelle terre et ses appartenances y en a de tenue de ladite chastelenie de Louvaines, et en avoir baillé argent, que néanmoins la vérité est qu’icelle damoiselle de Cherelles n’a consenty ledit acquict que à la prière et requeste dudit Juffé et qu’il ne luy a payé ne baillé aulcune chose desdites ventes et yssues lesquelles il a promis et s’est obligé par ces présentes payer et bailler à ladite damoiselle en ceste ville en s amaison toutefois et quantes et à la volonté d’icelle damoiselle de Chérelles,
sans laquelle présente promesse et obligation elle ne l’eust consenty audit Juffé et ainsy qu’il a recogneu et confessé
ce qui a esté stipulé et accepté par ladite damoiselle de Cherelle, à ce tenir etc oblige etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers maison d’icelle damoiselle en présence de Me René Hamelin sieur de Richebourg et Julien Protais praticien demeurant Angers tesmoins

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Procuration de Jacquine Chassebeuf pour toucher l’héritage de son frère à Château-Gontier, 1589

Les Chassebeuf sont nombreux entre Angers, Château-Gontier et Craon. Voici une procuration parlante, puisqu’elle donne un lien.
J’ai mis cet acte dans la catégorie FEMMES parce qu’ici une femme donne procuration à une autre femme. Il est vrai qu’elles sont toutes deux veuves, et que la femme recouvrait tous ses droits au décès de son mari.

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici ma retranscription : Le 1er janvier 1589 après midy, en la court du roy notre sire à Angers (Jean Poulain notaire) etc establye honneste femme Jacquine Chassebeuf veuve de défunt Guillaume Leconte demeurant en la paroisse de la Trinité d’Angers, sœur et héritière en partie de défunt missire René Chassebeuf vivant prêtre demeurant en la ville de Château-Gontier
soubzmettant elle ses hoirs etc confesse avoir ce jourd’huy fait nommé et constitué estably et ordonné Jacquette Perot veufve de défunt Urbain Leconte demeurante en ladite paroisse de la Trinité sa procuratrice générale et spéciale à laquelle procuratrice ladite constituante a donné et donne par ces présentes plein pouvoir et mandement spécial de prendre receuillir et amasser pour et en son nom tous et chacuns les biens meubles choses censées et réputées pour meubles et autres droits et actions successifs qui compèrent et appartiennt et son escheuz à ladite constituante à cause de la succession dudit défunt Chassebeuf son frère, iceux bien meubles et droits successifs partaiger avec ses cohéritiers en ladite succession les recepvoir et en bailler quittance et décharge vallable au cas appartenant iceux biens meubles et droits successifs pourchasser et requérir, la part où ils se trouveront et pour ce faire toutes et telles poursuites en justice qui seront nécessaires et à ceste fin et pour mesme effet que dessus substituer ung ou plusieurs procureurs par sadite procuratrice à la charge de tout rendre compte et reliqua quand besoing sera et généralement etc promettant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers en présence de Loys Gluays Me tonnelier et Mathurin Bigotière demeurant audit Angers tesmoins
ladite constituante a dit ne savoir signer

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Obligation crée par Pierre Lecercler au profit de Nicolas Lemasson, Angers 1608

Je vous mets la contre-lettre seulement, mais la liasse comprenait aussi l’obligation.
En effet, la contre-lettre est interessante parce qu’elle met hors de cause une femme qui était caution, et je voulais souligner que les veuves devenaient par la mort de leur époux de êtres à part entière capables d’être tutrices et gérer les biens des enfants, de prêter de l’argent, vendre, acheter, et même être caution.

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le 11 février 1608 après midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent honorable homme Pierre Lesercler sieur de la Chapelière et y demeurant paroisse de Chastelais lequel deument soubzmis soubz ladite court ses hoirs confesse que combien que ce jour d’hui et présentement Marguerite Leroyer veufve feu Jehan Leroyer demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité se soit en sa compagnie obligée solidairement vers Me Nicolas Lemaczon sieur de la Severne de la somme de 37 livres 10 sols de rente payable par années moyennant 600 livres mentionnées audit contrat et pour les causes d’iceluy, toutefois la vérité est que ladite Leroyer à ce fait pour faire plaisir seulement audit Lesercler et qui seul doit la dite somme encores qu’elle soit obligée par les obligations rapportées audit contrat