Chapelle de la maison seigneuriale de la Picoulaie, 1614

Je vous emmêne aujourd’hui à travers un bénéfice ecclésiastique. Ici, il s’agit d’une chapelle desservie en la chapelle seigneuriale de la Picoulaie, et le tout a disparu de nos jours, mais était situé N.O. du bourg du Louroux-Béconnais à aller vers La Cornuaille.
Donc un chapelain est pourvu de ce bénéfice ecclésiastique, et à ce titre il a la jouissance des revenus d’un bien foncier, ici une métairie. Et il la baille à ferme.

La Picoulaie, commune du Louroux-Béconnais : ancienne maison noble dont est sieur Jean Seneschal 1501, Damien d’Andigné 1551, n. h. Pierre de la Renardière 1609, n. h. Charles de la Marche 1645, 1676, qui avait épousé le 3 août 1649 Françoise Leliepvre, n. h. Michel de la Marche leur fils aîné, à qui échoit dans le partage de leur succession le 23 juin 1681 « l’ancien domaine composé de l’ancien corps de logis, un pavillon détaché, un autre corps de logis, grande cour, parc enclos de murailles et vers sud de douves » – Le tout échut de nouveau dans l’héritage de Claude Cesbron à Louis Justeau, marchand de draps, consul des marchands d’Angers, qui vendit le 2 octobre 1747, à Jean Boré, marchand du Louroux, dont les descendants le possèdent encore (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Tout à disparu pour faire place à notre époque.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte (notez que malgré tous mes efforts, la métairie est plus écrite Griandais que Giraudais, et je ne suis pas parvenue à l’identifier) : Le 14 février 1614 avant midy, par devant nous Jehan Chevrollier notaire royal à Angers furent présents vénérable et discret missire Ollivier Mothin prêtre curé de la paroisse sainte Croix de ceste ville et y demeurant, et chapelain de la chapelle de la Guyaudaye dédiée à Notre Dame et desservie en la chapelle de la maison seigneuriale de la Picoulaie d’une part, et honneste homme Lézin Grosbois marchand demeurant en la paroisse de Combrée d’autre part, lesquels demeurent establys et soubzmis soubz ladite court ont fait et par ces présentes font entre eulx la prolongation et continuation de marché à ferme … que ledit Mottin a prolongé et continué audit Grosbois stipulant et acceptant le marché à ferme cy-davant fait entre eux pour raison du lieu et mestayrie de la Gryaudaye dépendant de ladite chapelle passé par nous notaire et ce pour le temps et espace de 7 années qui commenceront au jour et feste de Toussaintz prochaine et finiront à pareil jour lesdites 7 années révolues pour en jouir par ledit Grosbois pendant ledit temps comme un bon père de famille aux mesmes charges clauses conditions portées par ledit précédent bail fors qu’au lieu de la somme de 44 livres portée par ledit précédent marché payée audit bailleur par chacune année au jour et feste de Toussaintz en ceste ville changée la somme de 48 livres tz pour le temps de la présente continuation et marché le premier terme et payement commençant au jour et feste de Toussaintz que l’on dira 1615 et à continuer
et a ledit bailleur esté d’accord que les bestiaux et sepmances qui sont sur ledit lieu de la Gyraudaye appartiennent audit Grosbois et n’y prétendre aucune chose
à laquelle prolongation de ferme et tout ce que dessus est dit tenir etc…
fait et passé audit Angers maison dudit bailleur ès présence de Jehan Marays lesné et Jehan Marays le jeune maitres carreleurs savetiers demeurant en ladite paroisse de Sainte Croix

Lézin Grosbois avait une signature de marchand assez aisé car elle très maniérée, en particulier les volutes sont nombreuses et recherchées.

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Les Chesneau de Lassay, bail entre eux, Angers, 1614

Nous avons vu il y a quelques semaines la famille Chesneau de Lassay, dont l’un des membres est parti avocat à Angers. C’était en 1629, une cession de biens entre eux. Les voici à nouveau dans un acte que je viens de trouver, datant de 1614, et qui est un bail à ferme de François Chesneau, avocat à Angers, qui est celui qui a quitté Lassay et dont les biens sont donc au loin.

Arrêtons nous un instant sur un point important :

    Les deux actes sont bien à Angers, mais chez un notaire différent.
    L’acte de 1629 était en 5E6 et celui que je vous livre aujourd’hui est en 5E36
    Ces cotes correspondent chacune à une étude ayant déposé ses archives. Dans une grande ville, comme Angers, il y a plusieurs études, c’est normal.
    Donc 5E6 est le fonds, important, d’une grosse étude d’Angers, et 5E36, un autre fonds aussi important d’une autre étude d’Angers, et rassurez-vous il y en a encore d’autres.
    Pour compliquer la chose, chaque étude n’a pas qu’un seul notaire à une moment T mais plusieurs contemporains, se chevauchant ou non.
    Enfin, en guise de conclusion, un individu autrefois avait rarement un quelconque attachement à une étude. Ainsi, notre François Chesneau, avocat, qui traite à ces deux reprises avec son frère Guy, venu de Lassay, le fait chez deux notaires totalement différents.
    Ceci pour vous dire combien les recherches sont difficiles sur une famille, car les notaires d’Angers nombreux, et la fidélité d’une famille à un notaire infime… et combien je suis perplexe pour vous indiquer comment chercher, car mon piffomère, instrument bien connu des chercheurs de tous poils, m’a plus souvent été utile que les longues heures de préparation d’une stratégie, qui foire à tous les coups ! Pourtant, je prépare toujours une stratégie, et le soir je rentre en ayant trouvé tout sauf ce que j’étais venue chercher…


Les 3 photos ont été prises par P. Grelier, septembre 2008 – Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Voici donc l’acte trouvé par hasard, comme l’immense majorité de mes trouvailles. L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 26 avril 1614 avant midy, en la cour royal d’Angers en droit par devant nous Jehan Chevrollier notaire d’icelle furent présents personnellement establis et soubzmis chacuns de Guy Chesneau sieur de Vieumont demeurant en la ville de Lassay pays du Mayne
et Me François Chesneau son frère advocat au siège présidial de cette ville y demeurant paroisse St Maurille, soubzmettant etc

confessent avoir ce jour d’huy fait et font entre eux le bail à ferme qui ensuit c’est à scavoir que ledit François Chesneau a par ces présentes baillé et baille à tiltre de ferme audit Guy Chesneau pour le temps et espace de 6 années et 6 cueillettes entières et parfaites consécutives l’une l’autre qui ont commencé au jour et feste de Pasques dernières passées et qui finiront à pareil jour lesdites 6 années finies et révolues, tout et tel droit part et portion d’héritage et choses immeubles appartenant audit bailleur au lieu de Vieumont en la paroisse de Lassay St Fraimbault de Lassay audit pays du Mayne, ensemble les parts et portions d’héritages qui appartenoyent à Jullienne, Jean, Guillaume et Mathurin Chesneaux leurs frères audit lieu et emeraux ? de Vieumont à cause de la succession de deffuntz Loys Chesneau et Thomasse Bilheust leur père et mère et de déffunt Loys Chesneau leur frère depuis décédé, ensemble telle part et portion d’héritages et choses immeubles qui audit bailleur appartiennent et celles qui appartenoyent cy-devant à ladite Julienne Guillaume et Mathurin les Chesneaux à cause desdits successions sises indivises au lieu et environs de la Croixette près ladite ville de Lassay, toutes lesdites choses baillées sont tant en maisons, jardins, vignes, bois taillis, prez, pastures, terres labourables et non labourables et tout ainsi que lesdites choses se poursuivent et comportent sans aulcune réservation en faire et comme ledit preneur a cy-devant jouy de celles qui sont audit Lassay et Marin Baguelin de celles qui sont audit lieu de Viermont suivant son bail précédent ces présentes, à la charge d’iceluy preneur d’en jouyr et user pendant le présent bail comme ung bon père de famille les tenir et entretenir en bonne et suffisante réparation comme celle sdudit Lassay y sont de présent et celles dudit lieu de Viermont où demeure ledit Baguelin suivant son bail et les rendre à la fin du présent bail
sans que pendant iceluy il puisse abattre aucun bois par pied ni branche fors seulement de coupper et émonder les bois taillis et autres arbres et hayes qui de tout temps ont coustume de l’être et en temps et saison convenable
et de payer les cens rentes charges et debvoirs deubz chacuns ans pour raison desdites choses aux seigneurs de fief auxquels elles sont deues,
et outre sera tenu et obligé ledit preneur rendre audit bailleur à la fin du présent bail pour la somme de 100 livres tz de prisée du bestial laquelle somme lui est due par ledit Baguelin à présent métayer dudit lieu de Viermont, que ledit bailleur luy auroit fournye sur ledit lieu suyvant le contrat et quittance que ledit Baguelin en a consentie audit bailleur par devant Brice Oger notaire dudit Lassay le 14 Juillet 1600 la minute dudit escript iceluy bailleur a présentement deslivrée et mise en mains dudit preneur à fin d’avoir et recepvoir ladite somme de 100 livres en bestiaux d’iceluy Baguelin
et ne pourra iceluy preneur prendre ni enlever aulcuns engrais fumures pailles ni chaumes de dessus lesdites choses baillées en ladite année du présent bail, qui y demeureront pour la culture
et outre est fait le présent bail à ferme pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur par chacune desdites années la somme de sept vingt cinq livres tz (145 livres) 50 livres de beurre bon loyal et marchand et 5 livres de poupées de lin poids dudit Lassay le premier payement commençant pour lesdites pouppées à la Toussaint prochaine, et pour ladite somme de 5 livres à Pasques prochaine et à continuer à l’avenir de terme en terme et le tout en ceste ville par ledit preneur franchement et quitement
et a ledit Guy Chesneau protesté et proteste que ces présentes ne puissent préjudicier pour sa part et portion qu’il est fondé en la succession dudit Guillaume Chesneau son frère
et a ledit Me François Chesneau déclaré recogneu et confessé que ledit Guy Chesneau luy a cy-devant payé la somme de 290 livres tournois et le nombre de 100 livres de beurre pour la ferme et jouissance de 2 années desdites choses du présent bail, la première finie à Pasques 1613 et l’autre à Pasques dernière et en a quicté et quicte ledit Guy Chesneau
… et au cas que ledit bailleur veuille aller demeurer audit Lassay en ce cas le présent bail ne durera que pour l’année commencée et sera résoly pour le temps qui en reste sans aucuns despends dommages et intérêts de part ni d’autre etc…
fait et passé audit Angers en notre tabler présent François Chevallier paticier et Michelle Cailleau praticien demeurant audit Angers tesmoings requis et appelés

Ainsi, vous avez maintenant le nom des parents, des frères et soeurs et même de ceux qui sont décédés.

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sainte Émerence et sa chapelle à La Pouèze, Maine-et-Loire

sainte Émerentienne, en latin Emerentiana, vierge et martyre à Rome, n’était encore que catéchumène lorsqu’elle alla prier sur le tombeau de sainte Agnès, qui avait été sa sœur de lait et qui venait de verser son sang pour la foi. Elle y fut assommée à coups de pierres par les païens, vers l’an 304. Honorée le 23 janvier. (Abbé Pétin, Dict. Hagiographique des saints, f°841)

Émerence est le même prénom qu’Émerentienne. En Anjou, où la chapelle fondée à La Pouèze par Louis XI, a perpétré son culte, elle est le plus souvent écrite Émerance. En latin, Emerentiana, qui signitie « qui mérite »

La chapelle Sainte-Émerance, à la Pouèze, village attenant au bourg vers S. et se prolongeant jusqu’aux abords d’une petite chapelle dont la construction paraît en l’état actuel remonter à la fin du 15e siècle.
Louis XI, pris de coliques dans une chasse au Plessis-Macé, se voua, dit-on, à la sainte, honorée dans la chapelle la plus voisine, et après guérison, comblé le petit édifice de ses libéralités. Jean Duverger, bourgeois d’Angers, son agent en plusieurs affaires, reçut 1 200 écus d’or pour les employer à la dotation nouvelle. Cette somme fut appliquée notamment à l’achat de la seigneurie d’Arquenay, que le roi ratifia par lettres patentes de décembre 1466 et qui, attribuée au profit de la cure, pour subvenir à la desservation de la chapelle, donnait au curé la seigneurie de la paroisse de la Pouèze.
Le roi envoya de plus des reliques et une statue en argent de la sainte, mesurant 2 pieds 6 pouces de hauteur, qui fut fondue pendant la Révolution. Il annonçait aussi, s’il faut en croire Hiret, l’intention, qui n’eut pas de suite, d’y fonder un Chapitre.
L’édifice porté sur 4 assises en moyen appareil régulier, forme un vaste rectangle avec portail couronné d’une belle accolade à chou frisé, entre deux montants fleuronnés ; au-dessus, un large oeil-de-boeuf et le pignon tout refait à neuf, autrefois éclairé de deux baies plein cintre gminées, aujourd’hui avec niche, statuette et petit clocheton. Vers Sud s’ouvre une porte latérale de décoration identique ; à l’intérieur, deux travées, voûtées en croisées d’ogive à saillie plate, avec les armes de France à une clé, écartelées, à l’autre clé, des armes du dauphin ; sur les murs, les croix de consécration. Dans la seconde travée un retrait forme une chapelle secondaire avec autel aujourd’hui de la Vierge, autrefois de Sainte-Anne. Une troisième et large travée forme le choeur, dont le fond par une singularité bien rare se termine en angle aitu, contrebutté d’un puissant contrefort, des deux pans, éclairés chacun par une fenêtre à double meneau, décorée autrefois de beaux vitraux où figuraient notamment le portrait de Louis XI, actuellement, si je ne me trompe, dans la collection de M. Mordret ; à gauche, la porte d’un sacraire, en accolade fleuronnée. L’autel conserve son ancien rétable en pierre, flanqué de deux pinacles fuselés, avec large bordure fouillée des plus délicates guirlandes de fleurs, de pampres et d’arabesques. Le tombeau seul est relativement moderne et provient de l’autel de Sainte-Emerance, dans l’ancienne église de Vern.
On s’y rendait en grand pélerinage le 23 janvier.
Tout autour de la chapelle se sont rencontrées des sépultures jusqu’aux rebords de la mare, qui s’étend devant le portail.
La maison, vis-à-vis, au premier coin du chemin, s’appelle l’Oie Blanche et porte à sa cheminée des sculptures qui rappellent celles du rétable. Une vue de la chapelle, antérieure à la restauration récente, est donnée par Hawke dans l’Anjou et ses monuments de M. Godard. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

La porte du sacraire, le retable et la statue de sainte Emerance sont classés Monuments historiques.

Et pour en lire plus sur le roi faux pingre que fut Louis XI, voici un ouvrage récent sur ce point de sa personnalité.

Louis XI ou Le mécénat bien tempéré
Cassagnes-Brouquet, Sophie
Presses universitaires de Rennes , Rennes
collection Art & société
Parution : Novembre 2007

Résumé : Reposant sur un plaidoyer en faveur de la générosité calculée de Louis XI, cet ouvrage éclaire sa personnalité et corrige l’image négative d’un roi pingre et reclus pour lui conférer le titre de mécène dispendieux, quoique toujours intéressé.

Comptes avec Jean Pouriatz sieur de la Hanochais, 1629

Voir mon étude des Pouriatz et voir le commentaire de Maurice hier, qui apporte un élément supplémentaire des liens entre Jean Pouriatz sieur de la Hanochais et François Pouriatz de Bouillé-Ménard. Avec tous ces éléments réunis, le lien est manifeste.

Cerise sur le gâteau : Nous avions hier un lien fort entre François Pouriatz, époux de Renée Chevalier, fermier de la terre de Bouillé-Ménard, en 1621, et demeurant au château de Bouillé à ce titre, et Jean Pouriatz sieur de la Hanochais.
Cette fois nous sommes en 1629. Renée Chevalier est décédée, et nous avons le nom de ses deux fils : François et Pierre, dont le père est tuteur en 1629.
Au passage nous avons également le nom du frère de Renée Chevalier, à savoir Pierre, et le nom de sa soeur, à savoir Charlotte épouse avant 1629 de Charles Girard. Enfin nous apprenons qu’ils n’étaient que trois Chevalier alors vivant, tous trois enfants de feu Guillaume Chevalier.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription de l’acte : Le 27 juillet 1629 devant nous Louys Coueffe notaire royal Angers et des témoins cy-après nommez Pierre Chevalier et François Pouriatz marchands demeurant à Bouillé ledit Pouriaz père et tuteur naturel de François et Pierre Pouriaz enfants de luy et de défunte Renée Chevalier,

lesdits les Chevallier enfants et héritiers chacun pour un tiers de deffunt Me Guillaume Chevallier, se sont adressez vers et à la personne de Me Jehan Pouriats Sr de la Hanochaye advocat au siège présidial de cette ville,
auquel parlant trouvé en sa maison, ils luy ont offert la somme de six vingt dix sept livres six sols en monnaye bonne et courante suyvant l’édit faisant les deux tiers de 200 livres de principal que ledit défunt auroit vendu et engagé audit Sr de la Hanochaie et lieu et closerie de la Barre par contrat passé par Guillot notaire de cette cour le 5 février 1615 et 4 livres pour les deux tiers à quoy revient la ferme dudit lieu de la Barre et encore ledit Pierre Chevalier a offert 4 livres trois sols quatre deniers faisant le tiers d’une année de ladite ferme escheue au jour 5 février dernier, déclarant ledit François Pouriaz avoir déjà payé audit Me Jean Pourias pareille somme de quatre livres trois sols quatre deniers pour sa part de ladite année, lesquels l’ont prié et requis recepvoir lesdites sommes et leur en bailler quittance et ce faisant consentir recousse et réméré dudit lieu, pour lesdits deux tiers
sauf à luy à se pourvoir pour l’autre tiers contre Charles Girard et Charlotte Chevallier sa femme leur cohéritiers de ce qu’il en est tenu, protestant à faulte de ce, mesme plus tant du courant de ladite ferme à l’advenir, consignant lesdites sommes à ses despens et fortunes et de toutes pertes despends dommages et intérests contre luy ou contre ledit Girard et sa femme, etc…
fait audit Angers présents Me Louys Collet et Jean Myette clercs

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Jean Pouriatz sieur de la Hanochais, caution solidaire, 1621

Nous poursuivons les Pouriatz, et ce jour je vous propose encore le lien certain, bien que non connu avec précision, entre François Pouriatz vivant à Bouillé-Ménard, et Jean Pouriatz Sr de la Hanochais.
En effet, 2 mois après le prêt obligataire fait par Jean à François, qui était dit fermier de la terre de Bouillé Ménard, les voici tous deux empruntant toujours par obligation, 600 livres à François Eveillard. Manifestement c’est François qui a besoin des 600 livres et Jean qui est caution solidaire.
Puisque cet acte suit de 2 mois le prêt de 512 livres fait par Jean à François, j’en conclue que c’est la somme que Jean avait ce jour-là de côté disponible en liquide. Mais cette somme s’est révélée insuffisante à François, et cette fois Jean est son caution pour emprunter 600 livres.

Cette seconde obligation est précieuse encore, car outre le lien fort entre les deux hommes, il précise cette fois que François demeure au château de Bouillé-Ménard, dit alors Bouillé-Aménard. Ce château et cette terre étaient en 1540 à la famille de Bueil, en 1655 à Jean d’Acigné, et j’ignore à qui entre temps. Dans tous les cas, le château est habité par le marchand fermier qui gère la terre.

le château de Bouillé-Ménard
le château de Bouillé-Ménard

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L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 14 août 1621, devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers fut présent personnellement establi Me Jehan Pouriaz Sr de la Hanochaie advocat au siège présidial de cette ville et y demeurant paroisse de St Michel du Tertre, et François Pourriaz marchand demeurant au chastel de Bouillé Amenard, tant pour luy et en privé nom que pour et au nom et se faisant fort de Renée Chevallier sa femme à laquelle il a promis et demeure tenu faire ratiffier ces présentes et obliger avec lui solidairement à l’entretien d’icelles et en fournir à l’acquéreur cy-après ratiffication vallable dedans 15 jours prochain venant à peine de tous intérests
chacun d’eux seul et pour le tout sans division ont recognu et confessé avoir vendu et constitué et par ces présentes vendent et constituent et demeurent tenuz payer fournir et faire valoir par hypothèque général sur tous et chacuns leurs biens rentes et revenuz présents et futurs à noble homme François Eveillard conseiller du roy en l’élection de ceste ville qui a achapté pour luy ses hoirs, 37 livres tz de rente hypothécaire annuelle et perpétuelle payable franchement et quittement par lesdits vendeurs esdits noms solidairement audit acheteur en sa maison en cette ville par chacune année à l’advenir premier payement commençant en un an à pareil jour et an et à continuer, et demeure tous et chacuns les biens rentes et revenus desdits vendeurs esdits noms généralement et spécialement affectés hypothéqués et obliés et chacun d’eux seul et pour le tout, assigné et assis, assignent et assient, au pouvoir par ledit acquéreur ses hoirs de s’en faire faire payer…
et est faite la présente vendition cession de rente pour et moyennant le prix et somme de 600 livres payées et baillées contant au veu de nous par ledit acheteur auxdits vendeurs qui l’ont prinse et receue en monnoie courante …
fait et passé audit Angers en nostre tabler présents Bonvoisin et Pierre Hardy

Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.

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Obligation à 6,25 % pour un capital de 512 livres, Bouillé-Ménard, 1621

Je descends des Pouriatz (voir mon étude des familles Pouriatz), et j’ai tout refait à zéro, à partir de mes relevés d’abord (sur Combrée, Noëllet, Challain) et en continuant les registres, y compris sur Angers.
Je tente ensuite avec quelques actes notariés de voir qui est proche de qui, ou ne l’est sans doute pas…

Voici en 1621, François Pouriatz, mari de Renée Chevalier, marchand fermier de la terre de Bouillé-Ménard, qui crée une rente obligataire de 32 livres pour un capital de 512 livres. Il rembourse 10 ans plus tard ce capital. Il ne m’est rien, mais il est là pour tenter de dénouier l’écheveau des Pouriatz.

  • Attention, lisez attentivement, car je mets ensuite mon analyse, mais il ne vous ait pas interdit de la faire vous-même.
  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voicila retranscription de l’acte : Le 18 juin 1621 avant midy, devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers fut présent personnellement establi honneste homme François Pourriaz marchand fermier de la terre et seigneurie de Bouillé Amenard et y demeurant, tant pour luy et en privé nom que pour et au nom et se faisant fort de Renée Chevallier sa femme à laquelle il a promis et est tenu faire ratiffier et avoir agréable ces présentes et l’obliger avec lui solidairement à les renonciations requises à l’effet et entretien d’icelles, et en fournir ratiffication vallable dans quinzaine à peyne lequel Pourriaz soubzmis et obligé esdits noms que dessus et en chacun d’iceux seul et pour le tout sans division ne discussion de personne ne de biens
    a constitué et encores constitue par ces présentes vend crée et constitue des maintenant et à présent promis et promet et demeure tenu payer fournir et faire valoir par hypothèque général et universel sur tous et chacuns leurs biens tant meubles qu’immeubles rentes et revenus présents et futurs de proche en proche,
    à honneste homme Me Jehan Pourriaz Sr de la Hanochais advocat au siège présidial d’Angers et y demeurant paroisse St Michel du Tertre présent et consentant qui a achapté et achapte pour luy ses hoirs
    la somme de 32 livres de rente hypothéquaire annuelle et perpétuelle payable et rendable franchement et quittement par lesdits vendeurs esdits noms solidairement et leurs hoirs audit achapteur ses hoirs en sa maison en cette ville par chacun an à l’advenir à pareil jour et date que ces présentes, le premier payement commençant d’huy en un an prochain et à continuer
    au payement et continuation de laquelle rente sont et demeurent tous et chacuns les biens rentes et revenus desdits vendeurs esdits nom présents et futurs généralement et spéciallement affectés hypothéqués et obligés et sur chacune pièce seule et pour le tout assign et assigné assis et assied avec pouvoir audit achapteur ses hoirs de les faire avoir en assiette …
    et est faite ladite vendition création de rente pour et moyennant le prix et somme de 512 livres tz payée et baillée manuellement contant en présence et au vue de nous audit acquéreur esdits noms qui les a receues en monnoie courante bonne et de poids dont il l’acquitte, ce qu’ils ont stipulé etc
    fait audit Angers en nostre tabler …

    PS : Le 14 mars 1631 après midy fut présent en personne Me René Bascher [gendre de Jean Pouriatz Sr de la Hanochais] advocat Angers y demeurant ayant les droits de Me Jean Pouriaz Sr de la Hanochais créancier nommé au contrat de constitution de rente de l’autre part, lequel en la présence et du consentement en tant que fondé de sondit pouvoir a reçu contant au veu de nous dudit François Pouriaz débiteur et obligé audit contrat la somme de 512 livres tz en monnoie courante pour l’extinction et admortissement des 32 livres constituées par ledit contrat, et 23 livres 15 sols pour ce qui a couru de ladite rente depuis le 18 juin dernier

  • Analyse de l’acte ci-dessus :
  • Le fait marquant est l’abscence de cautions, avec un s pluriel, car dans les créations de rentes obligataires, le prêteur s’entoure toujours de précautions en prenant 2 cautions solidaires de l’emprunteur. J’ajoute que la somme de 512 livres est coquette sans être excessive, mais sans caution, elle est importante !

      Puisqu’il n’y a pas l’ombre d’une caution, c’est que le prêteur a un lien proche avec l’emprunteur. Certes, nous ignorons ce lien, mais il n’y a pas l’ombre d’un doute qu’ils sont issus des mêmes Pouriatz. Je mets donc, dans mon étude Pouriatz, que François Pouriatz, non lié à ce jour, est manifestement proche parent de Jean Pouriatz Sr de la Hanochaie.

    François Pouriatz est marchand fermier de la terre de Bouillé-Ménard, ou plutôt, Bouillé-Aménard comme on écrivait autrefois. C’est une ferme imporante, probablement suffisante pour le faire vivre à l’aise, mais il a pu avoir un autre métier, comme la plupart de nos ancêtres dans ce cas. Je le situe socialement comme mes Gousdé, dont la plus ultime grand’mère est Perrine Pouriatz inhumée en 1612 à Combrée.

      Ce type de familles est susceptible de donner un avocat à Angers. Donc, il n’y a là encore matière à penser à un lien.

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