Frais d’élargissement, pour sortir de prison, Angers, 1630

Je descends des Pouriatz, et durant quelques jours, je fais le point car j’ai tout refait à neuf dans les registres paroissiaux, en partant des mes propres relevés sur Noëllet, Combrée, Challain, puis en les complétant, et enfin en y ajoutant mes trouvailles notariales.

Ici, l’acte ne nous apprend rien sur les Pouriatz : Jean Pouriatz sieur de la Honochais fait son travail d’avocat, en aidant un prisonnier à sortir de prison, si ce n’est que le prisonnier est dit seigneur de Combrée, donc pas un petit prisonnier quelconque.

Comme vous le savez maintenant, la justice et la prison sont payantes, donc ici ce sont manifestement ses frais de logement en prison que Mathurin Gautier doit payer avant de pouvoir sortir.

Enfin, les actes dans lesquels les avocats apparaissent dans le cadre de leur travail sont relativement nombreux. Pour moi, ils sont à prendre comme une illustration de la vie juridique.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription de l’acte : Le 14 février 1630 après midy, par devant nous Louys Coueffe et Guillaume Guillot notaires royaux Angers fut présent etably et deuement soubzmis Mathurin Gaultier seigneur de la seigneurie de Combrée y demeurant,
lequel a confessé debvoir à Me Jean Pouriaz Sr de la Hanochais advocat au siège présidial de ceste ville y demeurant à ce présent et acceptant la somme de 12 livres tz à cause de pur juste et loyal prest qu’il luy a consenty pour employer aux frais d’eslargissement de sa personne des prisons royaux de ceste ville ainsy qu’il a recognu et confessé dont il s’en tient à content et bien payé,
laquelle somme de 12 livres il promet luy rendre et payer en ceste ville d’huy en 15 jours prochains venant et à ce faire s’oblige luy ses hoirs, biens et choses à prendre et tenir,
fait audit Angers présent Jehan Besnier marchand demeurant audit Combrée, Mes Jehan Myette et Claude Vallier demeurant audit Angers

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Dispense de consanguinité du 2 au 2e degré, 1756, La Boissière, 53

Aujourd’hui nous voyons une dispense entre cousins germains.
Je suis très intriguée par leur fortune, qui n’est pas précisée, mais curieusement ils répondent tous qu’ils sont pauvres et misérables, or, ils savent tous bien signer. Cela sera intéressant, le jour où quelqu’un aura un acte notarié de succession, voire un contrat de mariage, de connaître le niveau de fortune de ces 2 familles, que je mettrais plutôt dans la petite bourgeoisie.

Par contre, compte-tenu du degré de consanguinité, il y a à chaque interrogatoire une remarquable allusion à des fréquentations criminelles qui auraient uniquement eu pour but d’obtenir la dispense. J’avais déjà songé à cette astuce, et je vois que les prêtres n’étaient pas dupes….

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G – Voici la retranscription de l’acte : Le 2 octobre 1756, par devant nous Joseph Houdebine prêtre docteur en théologie chanoine de l’église d’Angers, vicaire général au spirituel et temporel de monseigneur le révérendissime évêque d’Angers, officiel d’Anjou, ayant avec nous maistre Germain Leroy notre greffier ordinaire, ont comparu Joseph Vincent Daigremond et Marie Jeanne Godier lesquels nous ont représenté un bref apostolique en forme de dispense de mariage par eux obtenue de notre St père le pape Benoist 14 à présent au saint Siège, nous ont humblement supplié et requis qu’il nous plut accepter la commission à nous donner par notre St père le pape de faire procéder en les formes ordinaires à la fulmination dudit bref et les faire jouir de la grâce à eux accordée par iceluy, à quoy ayant égard, lecture faite dudit bref, nous avons accepté avec respect la commission à nous donnée par notre St père le pape, donné acte aux parties de leur comparution dans le réquisitoire avant de faire droit, que les parties comparaîtront devant nous pour prêter sement de déposer vérité sur les faits par eux annoncez dans ledi tbref, pareillement que tesmoins pour aussi prêter serment de déposer vérité sur les faits circonstances et dépendances et que ledit bref demeurera joint à ces présentes pour y avoir revours en temps et lieu pour le tout communiquer au vénérable promoteur et par luy pris telles conclusions qu’il avisera et par nous statué ce qu’il appartiendra, rendu à Angers le 24 septembre 1756
Par devant nous Joseph Houdebine etc… ont comparu Joseph Vincent Daigremont et Marie Jeanne Godier lesquels nous ont très humblement supplié et requis qu’en exécution de notre ordonnance du 24 septembre dernier il nous plut faire procéder en les formes ordinaires à la fulmination du bref dont est question à quoy ayant égard nous y avons vacqué en la chambre du conseil de l’officialité du diocèse d’Angers ayant avec nous maistre Germain Leroy notre greffier ordinaire comme s’ensuit

Du 25 septembre 1756, a comparu l’impétrant duquel serment pris de dire vérité sur les faits résultants du bref de dispense de mariage qu’il nous a représenté, duquel luy a esté fait lecture et donné à entendre, a répondu comme s’ensuit
Enquis de ses noms surnoms âge qualités et demeure

  • a dit se nommer Joseph Vincent Daigremont, âgé de 33 ans ou environ, être marchand, demeurant paroisse de La Boissière en Craonnais
  • A quel degré il est parent ou allié de Marie-Jeanne Godier impétrante

  • a dit qu’ils sont parents du 2 au 2e degré de consanguinité
  • Enquis si ayant connaissance qu’ils étaient parents au 2e degré ils ont eu ensemble des familiarités qui ont fait soupçonner qu’il y avait eu commerce charnel entre eux quoique le soupçon soit faux cependant si ladite Godier ne se marirait pas avec luy elle demeurerait diffamée et sans espérance de trouver avec qui se marier dont il s’en suivrait de grand scandale

  • a répondu que partant la parenté qui est entre luy et ladite Godier, ils ont eu des familiaritez entre eux, et que quoi qu’ils n’aient point fait de mail ensemble, ils s’est répandu néanmoins un soupçon qu’ils vivoient en mauvais commerce de sorte que s’il n’épousait pas ladite Godier elle demeurerait diffamée et sans espérance de trouver avc qui se marier dont il s’en suivrait de grands scancales
  • S’ils sont si pauvres et misérables qu’ils ne vivent que du travail de leurs mains

  • a répondu que oui
  • S’ils n’ont point eu ensemble de telles familiaritez criminelles afin de pouvoir plus facilement obtenir dispence

  • a répondu que non
  • S’il ne donnera point par la suite avis ou conseil à ceux qui pourraient tomber en pareil excès

  • a dit que non
  • S’il promet d’accomplir la pénitence qu’il nous plaiera leur imposer

  • a dit que oui
  • s’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

  • a dit que oui
  • lecture à luy faire de son interrogatoire et de ses réponses a dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et signé

    A comparu l’impétrante laquelle serment pris de dire vérité sur les faits résultants du bref de dispense de mariage quelle nous a présenté dont luy a esté fait lecture et donné à entendre a répondu comme s’ensuit
    Enquise de ses noms surnoms âge qualitez et demeure

  • a dit se nommer Marie Jeanne Godier, fille, âgée de 25 ans ou environ, demeurer paroisse de Bouchamps
  • A quel degré elle est parente de Joseph Vincent Daigremont impétrant

  • a dit qu’ils sont parents du 2 au 2e degré de consanguinité
  • Joseph Garande
    Anne Garande – 1er degré – Renée Garande
    Joseph Vincent Daigremont impétrant – 2e degré – Marie Jeanne Godier impétrante

    Enquise si ayant connaissance qu’ils étaient parents au 2e degré ils ont eu ensemble des familiarités qui ont fait soupçonner qu’il y avait eu commerce charnel entre eux, quoique le soupçon soit faux cependant si elle ne se mariait pas avec ledit Daigremont elle demeurerait diffamée et sans espérance de trouver avec qui se marier ont il s’en suivrait de grands scandales

  • a répondu que sachant être parente au second degré avec ledit Daigremond ils ont vécu ensemble avec une grande familiarité depuis 7 ans, qu’elle n’a pas connaissance qu’on ait soupçonné qu’il y avait eu mauvais commerce entre eux, mais qu’elle pense que si elle n’épousait ledit Daigremont après une si longue familiarité, elle demeurerait diffamée sans espérance de se marier, dont il arriverait de grands scandales.
  • S’ils sont si pauvres et misérables qu’ils en vivent que du travail de leurs mains

  • a dit que oui
  • S’ils n’ont point eu ensemble de familiarités criminelles afin de pouvoir plus facilement obtenir dispense

  • a dit que non
  • Si elle ne donnera point par la suite d’avis ou conseil à ceux qui pourraient tomber en pareil excès

  • a dit que non
  • Si elle promet d’accomplir la pénitence qu’il nous plaira leur imposer

  • a dit que oui
  • Si elle fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

  • a dit que oui
  • Lecture à elle faite de nos interrogatoires et de ses réponses a dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et a signé

    A comparu Vincent Fortin duquel serment pris de dire vérité sur les connaissances qu’il peut avoir des faits résultants du bref de dispense de mariage dont est question duquel luy a esté faire lecture et donné à entendre a repondu comme s’ensuit
    Enquis de ses noms surnoms âge qualités et demeure

  • a dit se nommer Vincent Fortin âgé de 38 ans ou environ négociant demeurant paroisse de St Maurille de cette ville (c’est dommage, on n’a pas d’indication d’un lien éventuel de parenté, mais en tout cas, je ne sais pas comment habitant Angers il pouvait être témoin des fréquentations de La Boissière et Bouchamps, qui sont tout de même un peu loin pour de telles observations !))
  • S’il connaît les parties impétrantes

  • a dit que oui
  • Auquel degré ils sont parents ou alliés

  • a dit qu’ils sont parents du 2 au 2e degré de consanguinité
  • S’il a connaissance que les impétrants ayent eu ensemble des familiarités qui ont fait soupçonner quoique faussement, qu’il y ait eu commerce charnel entre eux, de sorte que si l’impétrante ne se mariait pas avec l’impétrant elle demeurerait diffamée et sans espérance de trouver d’homme avec qui se marier dont il s’en suivrait de grands scancales

  • a répondu avoir connaissance que la fréquentation et la familiarité qui dure depuis 7 ans entre les parties a fait naître un grans soupçon qu’elles vivaient mal ensemble de sorte que l’impétrante serait diffamée sans espérance de trouver avec qui se marier dont il arriverait de grands scandales
  • Si les impétrants sont si pauvres et misérables qu’ils ne vivent que du travail de leurs mains

  • a dit que oui
  • S’il n’a point connaissance que les impétrants aient eu des familiarités criminelles ensemble afin de pouvoir avoir plus facilement dispense

  • a dit que non
  • S’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

  • a dit que oui
  • Lecture à luy faire de nos interrogatoires et de ses réponses a dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et a signé

    A comparu François Daigremond duquel serment pris de dire vérité sur la connaissance qu’il peut avoir des faits contenus dans le bref de dispense de mariage dont est quetion duquel luy a esté fait lecture et donné à entendre, a répondu comme s’ensuit
    Enquis de ses nom surnom âge qualités et demeure

  • a dit se nommer François Daigremont âgé de 35 ans ou environ être marchand demeurant paroisse de St Clément de Craon
  • S’il connaît les parties impétrantes

  • a dit que oui
  • A quel degré ils sont parents ou alliés

  • a dit qu’ils sont parents du 2 ou 2e degré de consanguinité
  • S’il a connaissance que les impétrants ayent eu ensemble des familiarités qui ont fait soupçonner quoique faussement qu’il y avait eu commerce charnel entre eux, de sorte que si l’impétrante ne se mariait pas avec l’impétrant elle demeurerait diffamée et sans espérance de trouver avec qui se marier dont il s’ensuivrait de grands scandales

  • a répondu n’avoir point entendu parler de soupçon d’un mauvais commerce entre les parties, mais avoir entendu dire plusieurs fois que s’ils ne se mariaient ensemble ladite Godier ne trouverait avec qui se marier, dont il arriverait de grands scandales
  • Si les impétrants sont si pauvres qu’ils ne vivent que du travail de leurs mains

  • a dit que oui
  • S’il n’a point de connaissance que les impétrants ayent eu des familiarités criminelles ensemble afin de pouvoir obtenir plus facilement dispense

  • a dit que non
  • S’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

  • a dit que oui
  • Lecture à luy faite de nos interrogatoires et de ses réponses a dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et a signé

    A comparu le sieur Joseph Chotard duquel serment pris de dire vérité sur la connaissance qu’il peut avoir des faits contenus dans le bref de dispense de mariage dont est question duquel luy a esté fait lecture et donné à entendre, a répondu comme s’ensuit
    Enquis de ses nom surnom âge qualités et demeure

  • a dit se nommer Joseph Chotard âgé de 39 ans ou environ, notaire royal Angers, y demeurant paroisse St Michel du Tertre
  • S’il connaît les parties impétrantes

  • a dit que oui
  • A quel degré ils sont parents ou alliés

  • a dit qu’ils sont parents du 2 au 2e degré de consanguinité
  • S’il a connaissance que les impétrants ayent eu ensemble des familiarités qui ont fait soupçonner quoique faussement qu’il y avait eu commerce charnel entre eux de sorte que si l’impétrante ne se mariait pas avec l’impétrant elle demeurerait diffamée et sans espérance de trouver homme avec qui se marier dont il s’en suivrait de grands scandeles

  • a répondu avoir connaissance que la fréquentation familière qu’on eu pendant 7 ans le Sr Daigremont et la Delle Godier qui a fait naître le soupçon qu’ils vivaient mal de sorte que si le mariage proposé ne se réussisait pas, le soupçon tant faux qu’il est diffamerait de plus en plus ladite Delle et l’empêcherait de trouver avec qui se marier dont il arriverait de grands scandales
  • Si les impétrants sont si pauvres et misérables qu’ils ne vivent que du travail de leurs mains

  • a dit que oui
  • S’il n’a point de connaissance que les impétrants ayent eu des familiarités criminelels ensemble afin de pouvoir obtenir plus facilement dispense

  • a dit que non
  • S’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

  • a dit que oui
  • Lecture à luy faite de nos interrogatoires et de ses réponses a dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et a signé

    A comparu Gabriel Vachon duquel serment pris de dire vérité sur la connaissance qu’il peut avoir des faits résultants de bref de dispense de mariag dont est question, duquel luy a esté fait lecture et donné à entendre, a répondu comme s’ensuit
    Enquis des nom surnom âge qualités et demeure

  • a dit se nommer Gabriel Vachon âgé de 42 ans marchand demeurant paroisse St Maurille
  • S’il connaît les parties impétrantes

  • a dit que oui
  • A quel degré ils sont parents ou alliés

  • a dit qu’ils sont parents du 2 au 2e degré de consanguinité
  • S’il a connaissance que les impétrants ayent eu ensemble des familiarités qui ont fait soupçonner quoique faussement qu’il y avait eu commerce charnel entre eux de sorte que si l’impétrante ne se mariait pas avec l’impétrant, elle demeurerait diffamée et dans espérénce de trouver homme avec qui elle put se marier dont il s’en suivrait de grands scandales

  • a répondu avoir connaissance que ledit Daigremond et ladite Godier se voient familièrement depuis environ 7 ans, avoir entendu dire que les familiarités faisaient soupçonner du mal entre eux de sorte qu’après une si longue et si familière recherche si le mariage manquait, ladite Godier serait diffamée sans espérance de se marier dont il arriverait de grand scandale.
  • Si les impétrants sont si pauvres et misérables qu’ils ne vivent que du travail de leurs mains

  • a dit que oui
  • S’il n’a point de connaissance que les impétrants ayent eu des familiarités criminelles ensemble afin de pouvoir obtenir plus facilement dispence

  • a dit que non
  • S’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine

  • a dit que oui
  • Lecture à luy faite de nos interrogatoires et de ses réponses a dit que ses répondes contiennent vérité y a persisté et a signé

    Suit la fulmination du bref de dispense, mais hélas je n’y ai pas trouvé la fameuse pénitence qui leur est promise lors de leur interrogatoire, car j’aurais aimé en savoir plus sur ce point.

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    Dispense d’affinité Houdebine Beaupère, Grez-Neuville, 1733

    Les dispenses présentent un caractère très inégal, en particulier, on peut remarquer qu’elles contiennent ou non l’arbre généalogique.
    En voici donc une, dans lequel on nous annonce que l’arbre a été dressé, mais il ne figure nullement dans l’acte de dispense.
    Alors, force est de rester sur sa faim…

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G – Voici la retranscription de l’acte : Le 9 avril 1733 en vertu de la commission à nous adressée par monsieur Boucault vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en date du 20 du mois de mars 1733 signé Boucault, et plus bas Péan, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Pierre Houdebine de la paroisse de Pruillé, et Perrine Beaupère de la paroisse de Neuville, des raisons qu’ils ont de demander la dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties et du bien qu’elles peuvent avoir,
    ont comparus devant nous commissaire soussigné lesdites parties savoir René Houdebiné âgé de 28 ans, et ladite Perrine Beaupère âgée de 32 ans, accompagnés de René Houdebine père dudit garçon et de Vincent Gaultier cousin, et de Marie Lepicier femme de défunt Pierre Beaupère, mère de la susdite fille, de René Lepicier oncle, leurs parents demeurants dans la paroisse de Pruillé et dans celle de Neuville, qui ont dit bien connoistre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous dire la vérité dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique où nous avons trouvé qu’il y a un empêchement du 3 au 3e degré d’affinité entre ledit René Houdebine et ladite Perrine Beaupère ; (et l’arbre généalogique ne figure pas sur le document)

    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont de demander la dispense dudit empêchement ils nous ont déclaré qu’ils auroient entre eux une amitié réciproque qui dure depuis 12 ans avec une fréquentation de se voir qui pourrait devenir scandaleuse et que d’ailleurs ladite fille est d’un âge à ne pouvoir se marier avec nul autre (bigre ! ils se fréquentent depuis 12 ans et il a attendu qu’elle est 32 ans pour la demande en mariage !!! sans doute leur peu de biens en ait-il la cause ?)

    et à l’égard de leurs biens ils nous ont déclaré qu’ils n’avaient aucuns biens de fonds et qu’ils ne vivent que de leur travail de leurs mains ou en gaignant leur vie qu’à la journée, ce qui nous a esté certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommés qui nous ont déclaré ne savoir signer de ce enquis. Signé De Grandchamps Gasteau curé de la Membrolle.

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    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1705)

    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 1er janvier 1705 mourut la femme de Mr Cupif, avocat et sénéchal de Briollay ; elle s’appelait Beauvais du Lizieux
  • Le 25 (janvier 1705) mourut la femme de Mr Jarry, avocat ; elle s’appelait Touret.
  • Le même jour mourut Mr Boussac avocat et doyen, âgé de 79 ans.
  • Dans le même temps, le sieur Corbin, droguiste, épousa la fille du feu Sr Boguais, marchand.
  • Le 10 février 1705, le fils du Sr Cesbron de la Vilette et de la Delle Chotard épousa la fille du Sr Rousselet de la Gravelle et de la Delle …
  • Le 24 (février 1705) le sieur de la Roche Davy épousa la fille du sieur Pancelot.
  • Le 26 (février 1705) Mr Charles Gontard avocat, veuf en 1ères noces de la Delle Chotard fille de défunts Mr Chotard et de la Delle Romain, et en 2e de la Delle Racault, épousa la fille du sieur Audouis de la Cléraudière et de la défunte Delle Grézil
  • Le 27 (février 1705) mourut Mr Boyslesve de Noirieux conseiller au Parlement de Bretagne, mari de la dame Grimaudet fille de Mr Grimaudet de la Croiserie et de la défunte dame de la Forest d’Armaillé ; il a laissé 2 enfants ; il était âgé de 32 ans, mort de la petite vérole.
  • Dans ce même temps mourut de la petite vérolle à Paris la femme de Mr Davy de Chavigny Me des Comptes à Paris, fille de Mr Guillemot de Lusigny et de la dame Chateaux ; elle était âgée de 18 ans.
  • Le 11 mars 1705 mourut le sieur Hary Me apothicaire
  • Le 20 (mars 1705) mourut Mr du Paty Gourreau, bourgeois ; il était capitaine de ville, érigée en titre d’office
  • Le 23 (mars 1705) mourut Mr Janneaux, avocat, âgé de 70 ans ; il avait beaucoup de mérité et fleuri sur le barreau. Il était comme devenu stupide depuis quelques années.
  • Le 22 avril 1705 Mr Marchais Sr du Pindoré, fils de défunts Marchais et de la Delle Briand, contrôleur au grenier à sel de Beaufort, a épousé une des filles de feu Mr Dugné, avocat, et de la Delle Françoise Dupin.
  • Le 28 (avril 1705) Mr Jarry avocat, veuf de la Delle Touret, dont il a 3 enfants, a épousé la fille de feu Mr Hunault, docteur en médecine, et de la défunte demoiselle Jurois.
  • Le 1er mai 1705 Mr de la Roche Davy, assesseur de l’hôtel de ville et Mr Dupont avocat, ont été élus échevins.
  • Le même jour mourut Mr de Fougeray Artaud, bourgeois, âgé de 70 ans.
  • Le 15 (mai 1705) mourut Mr Chenouvrier des Grassières, âgé de 87 ans ; il avait autrefois été fermier général sous le ministère de Mr Colbert, dont il était protégé. Il a 2 garçons mariés.
  • Le 20 (mai 1705) mourut madame Louet, femme de feu Mr Loüet, aîné de tous Mrs Loüet ; elle s’appelait Grimault ; elle a laissé plusieurs enfants, l’aîné marié avec mademoiselle Gueniveau, un autre avec Melle Cesbron fille de Mr Cesbron avocat, une fille mariée avec Mr de la Saugère et une autre avec Mr de Moiré de Champagné.
  • Le 5 juin 1705 mourut Mr de Varennes Goddes, abbé de Pontron.
  • Le même jour mourut la femme de feu Mr Brundeau de la Gaullerie, cy-devant assesseur de l’hôtel de ville ; elle s’appelait Gasté ; elle a laissé plusieurs enfants.
  • Le 30 (juin 1705) mourut Mr Marc Sicault, lieutenant au siège de la prévôté de cette ville ; il avait épousé 2 femmes dont il n’a point eu d’enfant ; la dernière est fille de Mr Cebron avocat.
  • Le même jour, le fils du sieur Bory cy-devant marchand droguiste et de la dame Maumussard, épousa la fille du sieur l’Hermy et de la dame Coutard.
  • Le 7 juillet 1705 mourut le sieur Guitton, frère de Mr Guitton avocat.
  • Dans ce même temps mourut à Château-Gontier la femme de Mr Despeaux de Chalonte ; elle s’appelait Sevin. Elle fut inhumée le 5 juillet 1705 à St Rémy de Château-Gontier, âgée de 48 ans.
  • Dans ce même temps mourut Mr des Forges Gueniveau, âgé de 78 ans ; il avait épousé 3 femmes dont il n’a point eu d’enfant ; la 1ère s’appelait (blanc) ; le 2e Chauvin de la Hurtaudière et la 3e de la Roche Gouezeau.
  • Le 20 août 1705 arrivèrent six vingt soldats de l’armée de Mr le Duc de Savoye, faisant partie de 2 000 qui composaient la garnison de Verceil, pris sur le Duc au mois de septembre 1704 ; ils sont prisonnies de guerre et logez dans les tours des portes de St Nicolas et Lyonnaise.
  • Note de Marc Saché : Le duc de Vendôme s’était emparé de Verceil le 19 juillet 1704. Des lettres royaux du 30 mai invitaient maire et échevins à recevoir 400 soldats, prisonniers de guerre en Italie, et à les faire garder sous leur responsabilité. La ville devait leur assurer la paille décessaire au couchage et l’intendant de la généralité Turgot une ration de pain quotidienne par homme. Le 20 août arrivèrent 120 prisonniers, y compris 3 femmes et 2 enfants. On les enferma dans les deux portes désignées par Toisonnier. La galerie couverte au 3e étage de la porté Lyonnaise avait été disposée « pour leur donner de l’air quand ils le souhaitent » (voir Archives Municipales, BB103 f°110v)

  • Le 14 septembre 1705, Me de Dane Audouin, écuyer, fils de feu Mr de Dane Audouin, écuyer, docteur régent ès droits de l’université de cette ville, et de la dame Ménage, épousa la fille de feu Mr Bault de Villenières, écuyer, et de la dame Angot.
  • Le 3 octobre 1705 mourut la femme du feu Sr Corbin, marchand droguiste ; elle a laissé plusieurs enfants, l’aîné chanoine en l’église Saint Laud, un autre marchand droguiste et des filles.
  • Le 7 (octobre 1705) mourut Mr de la Mothe, conseiller du roy, receveur des décimes du diocèse d’Anjou, ancien échevin et juge consul ; il a laissé 2 enfants, l’aîné conseiller au présidial et la fille mariée à Mr de Crespy de Chauvigné ; il avait épousé feue Delle Catherine Guillot, ma belle-sœur.
  • Le 8 novembre 1705, Mr Maunoir, fils de Mr Maunoir, asseseur de l’hôtel de cette ville et de la Delle Paqueraie, fut installé dans la charge de conseiller au présidial cy-devant remplie par feu Mr Guérin de la Pyverdière.
  • Cette année a été heureuse en bled fruits et vins de bonne qualité.
  • Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
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    Jean Lethayeux huissier et archer en la maréchaussée d’Anjou à Château-Gontier en prison, 1661

    Autrefois à la télé j’ai vu une émission à plusieurs épisodes qui devait s’appeler BOEUF CAROTTE avec Jean Rochefort. Mais tout se terminait bien, si j’ai bonne mémoire.

    Ici, nous allons découvir un archer en prison. Eh oui, nous sommes dans le monde à l’envers, mais hélas, j’ignore les raisons de son emprisonnement, je vais vous faire découvrir par contre combien cela lui a coûté pour être délivré.
    Car la somme est rondelette. Il est condamné à réparations, dépends, etc, pous 513 livres, une jolie fortune, surtout à son niveau. Il a certainement dérapé un bon coup !

    Ici nous voyons un tiers, Nicolas Joubert, venir de Château-Gontier déposer la somme chez notaire pour faire libérer l’archer. Comme les Archives de la Mayenne ont le bonheur de posséder encore les séries judiciaires, la plainte y figure sans doute, à défaut du jugement car manifestement il a été rendu à Angers.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 29 avril 1661 après midy, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers, noble homme Nicolas Joubert sieur de la Bodière, conseiller du roy et assesseur en la maréchausseé et siège présidial de Château-Gontier, y demeurant paroisse St Rémy, lequel a déclaré que par sentence de jourd’huy rendue par messieurs les présidents lieutenants et esleus en l’élection de cette ville entre Julien Broutant veuve de Jean Lebarbier ès qualité qu’elle procède et Thomas Lebarbier son fils, demandeurs et accusateurs d’une part,
    et Me Jean Lethayeux huissier et archer en la maréchaussée d’Anjou à Château-Gontier déffendeur et accusé d’autre part,
    ledit Lethayeux auroit esté condamnés en la somme de 400 livres de réparation dommages par une part, et en la somme de 100 livres d’amende par autre part, et en 10 livres d’amende aussi de réparation et en 60 sols d’amende aussy, le tout appliquable ainsi qu’il est porté par ladite sentence jusqu’au payement desquelles réparations et amendes il est dit qu’il tiendra prinson ferme ès prisons royaux de cette ville où il est détenu,

    que pour avoir liberté de la personne dudit Lethayeux sans préjudice à l’appel par luy interjetté de ladite sentence et au moyen des saisyes et oppositions que ledit Sr de la Bodière dit avoir esté faite entre ses mains à la requeste de ladite Broutant et dudit Lebarbier son fils,

    luy sieur de la Bodière désirant déposer lesdites sommes entre nos mains pour les deslivrer à qui par justice sera ordonné tant au moyen dudit appel que desdites saisies et oppositions et de fait a ledit sieur de la Bodière pour ledit Lethayeux déposé entre nos mains lesdites somme de 400 livres d’une part, 100 livres d’autre, 10 livres d’autre, et 60 sols d’autre, le tout revenant ensemble à la somme de 513 livres, que nous avons receue par forme de dépôt seulement, en louis d’or et pistolles et louis d’argent de 60 sols, et autre monnoye ayant cours selon l’édit, pour la bailler et deslivrer à qui par justice sera ordonné ay moyen dudit appel saisies et oppositions faites entres les mains dudit Lethayeux par Charles Journeil et Jean Desnoes demeurant à Château-Gontier, protestant ledit Sr de la Bodière pour ledit Lethayeux de son préjudice audit appel ainsi qu’il verra bon estre dont il nous a requis le présent acte que luy avons décerné pour luy servir et à qui il appartiendra ce que de raison
    fait et arresté en nostre estude présents Me René Moreau et Benoist Pasqueraye praticiens demeurant audit Angers

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Échange de biens, Craon, 1634

    Je descends 2 fois des Crannier du Lion-d’Angers qui font les prêtres rencontrés à Craon.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départemenales de la Mayenne, série 3E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 12 janvier 1634 avant midy devant nous Pierre Hunault notaire royal en Anjou résidant à Craon furent présents en leurs personnes establis et duement soumis et obligés chacuns de vénérable et discret maistre François Crannier prêtre curé de Saint Clément de Craon, y demeurant d’une part,
    et honorable homme René Guemard sieur de Chauvigné demeurant en cette ville de Craon d’autre part, lesquelles parties ont fait les échanges et contréchanges des héritages cy-après déclarés, c’est à scavoir que ledit sieur curé a baillé par échange audit Guemard ung jardin clos à part sis près ledit lieu de Chauvigné en cette paroisse contenant (blanc) ou environ joignant d’un costé et aboutté d’un bout au jardin de (blanc) Marsillé veuve de défunt Garnier, dépendant de son lieu de Chauvigné, joignant d’autre côté le grand chemin tendant de Saint Clément audit lieu de Chauvigné aboutté d’autre bout à un chemin qui est entre les deux yssues dudit lieu de Chauvigné, comme ledit jardin se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances et qu’il despend de ladite cure sans aucune réservation en faire et tenir censivement du prieuré de Saint Clément dudit Craon sans aucune charge cens rente et debvoir fors obéissance de fief
    et en loyal retour de contreschange ledit Guemard a baillé audit sieur curé pour luy et ses successeurs curés dudit Saint Clément de Craon ung pré à part joignant d’un costé le jardin de la cure du moulin du verger, aboutté d’un bout à la rivière d’Oudon d’autre bout à ung clos de vigne appartenant aux héritiers de défunt Me Marc Crannier avec droit de chemin par ladite vigne pour exploiter ledit pré comme ledit pré se poursuit et comporte avec ses appartenances et dépendances sans aucune réservation à tenir censivement du fief et seigneurie de l’Isle Tyson franc et quitte de toutes charges de cens rente et debvoirs fors l’obéissance de fief,
    transportant lesdites parties les choses par eulx échangées et propriété d’icelles, avec tous les droits qu’ils y auraient et pourraient avoir et en faveur de la présente eschange ledit sieur Crannier demeure tenu et obligé payer en l’acquit dudit Guemard les ventes et yssues qu’il pourrait debvoir à raison du présent eschange, et en fournir acquit audit Guemard dedant 3 mois et outre faire osmolloger (homologuer) le présent contrat d’eschange à monseigneur le révérend évesque d’Angers ou à messieurs ses grands vicaires et en fournir audit Guemard ladite osmologation dedans lesdits 3 mois,
    tout ce que dessus lesdites parties ont vouly, consenty, stipulé et accepté, à laquelle eschange et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc dont etc
    fait et passé audit Craon à nostre tablier en présence de noble homme René Boucault sieur du Houlx de la Mée lieutenant en la juridiction de Craon et Louis de Langlois sieur de la Fontaine demeurant audit Craon tesmoins