Quittance des ventes et issues de terres et vignes au clos de Maulny, Noëllet 1588

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Cet acte est issu d’archives privées aimablement communiquées – Voici ma retranscription : (le 1er janvier 1588) Nous Jehan Planté et Jehan Gaudin soubzsignez fermiers de la chastellanye de Chanveaulx déppendant de la baronnye de Candé confessent avoyr eu et receu de honneste femme Françoise Ernou dame de la Croix les ventes et yssues du contract d’achapt par elle fait de noble René de Ballodes sieur de la Rachère et de damoiselle Louise de la Forest son espouze pour raison de sept bouessellées de terre ou environ tant en vignes que aultres terres sizes au cloux de vigne de Maulny paroisse de Nouellet pour la somme de cent escuz en principal et quatre escuz en vin de marché par contrat de ce fait et passé par Pierre Eveillard et Georges Leroy notaires en dapte du seziesme jour de novembre dernyer passé desquelles ventes et yssues nous quittons ladite Ernou et promaitons l’en acquitter vers tous qu’il appartiendra sans préjudice d’aultres ventes et droictz seigneuriaulx et féodaulx si aulcuns sont deuz, faict le premier jour de janvyer l’an mil cinq cent qautre vingtz huict – Signé Planté, Gaudin

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Ecrit sous seing privé de René Eveillard s’engageant à mettre Jean Menand hors de cause

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Cet acte est issu d’archives privées aimablement communiquées – Voici ma retranscription : (le 27 août 1574) Je René Eveillard confesse que la procuration que Jehan Menand m’a baillée pour faire expédier en son nom en la cause d’entre Me Pierre Poylyèvre soy disant collecteur en l’année dernyère en la paroisse de Nouellet et Me Nicolas Goullay soy disant fermyer ou achepteur judiciaire de la moitié des fruictz pour la part de celuy du lieu et closerye de la Rivière Verron d’une part et moy et Jehan Boysnauld cy davant closyer dudit lieu d’aultre a esté est pour me faire plaisir au moyen de quoy je ay promis audit Menand faire tous les fraidz dudit procès sans luy en demander aulcune chose au moyen de ce qu’on m’a promis de ne prendre rien des despens et intérestz si nous gaignons notre cause contre lesdits Poylyevre et Goullay ou l’un d’eulx et au cas que nous perdyons ledit procès je prometz paraillement audit Menard de l’acquiter et indamniser de tous despens dommaiges et interestz d’icelluy vers lesdits Poylievre et Goullay et tous aultres qu’il appartiendra, le tout sans préjudice de mon recours pour lesdits fraitz despens dommaiges et interestz à l’encontre dudit Boysnauld et aultres qu’il appartiendra fors contre ledit Menand et en aprobation nous avons signé ses présentes en double le vingt septiesme jour d’aoust l’an mil cinq cens soixante et quatorze.Signé J.Menand

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Quittance des ventes et issues de la maison de la Chesnaie, Noëllet 1597

Ceci est un exercice de paléographie, qui vient s’ajouter aux nombreux exercices disponibles sur mon site.

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    Voir l’original à déchiffrer vous même avant de lire ce qui suit, ou bien cliquez la vue ci-dessous


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Les ventes et issues sont l’impôt dû au seigneur lors d’une vente foncière.
Comme le fisc le fait encore de nos jours avec nous, même sur Internet, le paiement d’un impôt donne lieu à un reçu.
Ces reçus, soigneusement (ou pas) conservés dans les archives familiales, n’existent pas dans les Archives déposées, ou alors très très exceptionnellement.
En voici un qui me plaît beaucoup, car il est devant notaire seigneurial et manifestement de la plume du notaire, mais écrit à la première personne du singulier par Marie Allaneau.

Cet acte est issu d’archives privées aimablement communiquées – Voici ma retranscription : Le dixhuitiesme jour de septembre mil V cent quatre vingtz dix sept honnorable femme Marye Rousseau veufve de déffunt honnorable homme Julien Alaneau vivant sieur du fief et seigneurie de la Mothe de Seillons tant en son nom que comme mère et tutrice naturelle des enfans mineurs dudit déffunt a eu et receu de honneste femme Franczoyse Renou dame de la Croix les ventes et issues du contrat d’acquest par elle fait avecques Jehan Ravard et Jehanne Lepelletier ? sa femme pour raison d’une maison et appartenances nommée la Chesnaye sise près le bourg de Noellet moyennant la somme de deux cens livres tz passé par Pierre Georges Leroy Estienne Leroy notaires le dernier jour d’aougst dernier passé
desquelles ventes et issues ladite Rousseau a quicté et quicte ladite Renou ses hoirs et promis l’en acquiter vers et contre ceulx qu’il appartiendra
ladite Rousseau a fait signer ces présentes à sa requeste des seings de Anthoyne Guesdon et Georges Leroy notaires ladite Rousseau a dit ne savoir signer – Signé Leroy, Guesdon

    J’ai eu le sentiment que ces notaires assistaient en fait Marie Rousseau dans la gestion du fief, sans doute en étaient-ils procureur ou sénéchal lors des assises. Ainsi, c’est à ce titre qu’ils délivrent la quittance.

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Paléographie : lettre I et J

Le Robert 2009 dépoussière l’orthographe traditionnelle avec de nombreux mots écrits de manières différentes.
Exemple : on pourra choisir entre «charriot» et «chariot»
Si j’ai bien compris le raisonnement, il s’agit de constater que la langue française a évolué, et il n’y a pas de raison que cela s’arrête.

Je lis si souvent le 16e et le 17e siècle que je suis bien d’accord avec ce point de vue : cela a beaucoup évolué par le passé. Alors pourquoi s’arrêter là ?

Ainsi, aujourd’hui, je réponds à une demande qui va concerner l’histoire des lettres I et J autrefois.
Voici d’abord la demande de lecture du prénom, suivie de ma réponse, et enfin l’histoire des lettres I et J pour comprendre comment elles ont évolué.


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Le vingtsixiesme septembre l’an mil six cens
trante deulx a esté baptisé sur les fons
de l’église de Pruillé Jves fils de Mathurin
Gillet et Jacquine Rosais demeurans au
bourg dudit Pruillé est parain Jve Justeau
et marainne Jehanne Bonnin lesquelz ont dict
ne scavoir signer baptisé par moy soubz
signé

Pour comprendre comment Jve pour notre Yves moderne, voyons l’histoire du J

  • Petite histoire de la lettre J
  • Selon le Dictionnaire Encyclopédique Larousse, 1983

    Les latins utilisaient une forme allongée du I pour marquer soit la quantité longue de la voyelle, soit la nature consonantique.

    Au Moyen-âge, dans la plupart des cas, le J a été confondu avec le I dans la graphie.

    A partir du 13e siècle, on tend à noter par un I allongé ou J la semi-voyelle, sans que cela devienne une règle.

    En 1542, le grammairien Meigret proposa d’utiliser systématiquement la lette J pour noter le son (j) mais son conseil ne fut adopté que très lentement par les imprimeurs.

    En 1718, le Dictionnaire de l’Académie mélange encore les nom qui commencent par I et ceux qui commencent par J.

    Lorsque je vous retranscris un texte, je rencontre souvent par exemple iamais etc.. etc…
    La retranscription officielle admet qu’on écrive alors jamais, compte tenu de tout ce qui précède et de la lisibilité du texte, par ailleurs bien assez compliqué comme cela.
    Donc vous ne voyez jamais le mélange, que je rectifie conformément à ce qui précède.

    Revenons à notre JVE : il est dont IVE qui est notre YVES moderne.

    Et si vous voulez vous distraire allez lire en ligne voir des ouvrages du 16e et du début du 17e siècles, ils sont imprimés avec le I au lieu du J
    Vous allez par exemple sur le site des Bibliothèques Virtuelles Humanistes, qui est un vrai régal, et Français ce qui est encore mieux. D’ailleurs, en revisitant ce site magnifique pour vous, j’ai vu qu’il avait mis en ligne des retranscriptions de notaires de Touraine.

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    Paléographie : solution de l’exercice de vendredi dernier

    Il fallait trouver l’erreur

    J’ai dû mal m’exprimer, mais le jeu consistait seulement à trouver l’erreur, pas à mettre en ligne une retranscription, encore moins se faire aider. Pour progresser en paléographie, il faut pratiquer beaucoup d’exercices soi-même, et chaque fois découvrir ses propres lacunes pour progresser pas à pas.

    Cette image est la propriété des Archives Départementales de la Mayenne.

    Voici donc la solution :

      Le deuxième de septembre l’an (tilde) que
      desus (1574 à Château-Gontier) a esté batizé ung anfant (2 tildes)
      qui appartenant (tilde) à Pierre Pillegault
      et à sa femme (tilde) pour parain (tilde) et
      maraines (tilde) Macé Deniau
      Perrine Courcier Louize femme (tilde)
      Locherie

    L’enfant, non nommé, est une fille car il y a deux marraines. C’est maigre, mais c’est toujours cela.

    Le tilde, du latin titulum, est l’abvréviation la plus répandue. Il est figuré par un trait horizontal au dessus, et peut signifier l’abréviation de plusieurs lettres, d’une ou deux syllables. N’hésitez pas à détecter un tilde, car le trait horizontal est facile à détecter, et il cache toujours quelque chose dessous.

    Il est écrit Garnier en marge. Ce nom sort d’un chapeau. C’était l’erreur à trouver. Je pensais que cet exemple illustrait bien le piège des noms en marge.

    Ce registre donne en marge un grand nombre d’erreurs, totalement inexpliquables, ou plutôt, expliquables par l’ignorance en paléographie de celui (je dis celui parce que je ne pense pas que les dames avaient droit de fréquantation au presbytère) qui a mis ces noms en marge, bien plus tard que le registre, et probablement fin 18e siècle, date à laquelle la paléographie était largement méconnue.
    Les registres de Craon aussi fourmillent d’erreurs en marge, écrites bien plus tardivement, par quelqu’un qui ignorait la paléographie.

    En conclusion, il faut toujours lire les actes, et ne pas se contenter de la marge.

    Voir ma page de paléographie sur mon site : nombreux exercices …

    Mais au fait, dois-je continuer à vous proposer des exercices ? Et avez-vous songé à ma question d’hier, vous demandant quel est l’acte notarié qu’on rencontre d’abord dans une vie. Merci de votre participation.

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