Analyse critique du décès d’Anne Plumejeau : La Pommeraye 1678

On trouve sur Internet une floppée de généalogies, sans doute plus ou moins copiées les unes sur les autres, et donnant à Anne Plumejeau de nombreux fils.

Pourtant son décès est clair et d’ailleurs à cette époque du moins, le registre de La Pommeraye, s’il ne remonte pas haut, a le mérite de contenir des actes fort précis quant aux liens. Les prêtres n’étaient pas avares d’oncle, tante, cousin etc… ce qui n’est pas toujours le cas dans les registres paroissiaux.

Je souhaite donc ici faire preuve du minimum d’autodéfense intellectuelle, du nom de l’ouvrage que je lis actuellement de Sophie Mazet Manuel d’autodéfense intellectuelle. En fait Sophie Mazet utilise un terme à elle pour rappeler à ses élèves de terminal ce qu’est l’analyse critique indispensable dans la vie. Il semble en effet qu’elle trouve que ses élèves en manquent beaucoup.

Il n’y a pas que ses élèves, et en généalogie, il n’est pas rare de rencontrer des recoupements de n’importe quoi au lieu de l’analyse critique.

Avec un minimum d’analyse critique, on ne peut plus faire dire à un acte ce qu’il ne peut pas dire.

Pour mémoire, il existe un mariage Moreau filiatif remontant à Jacques Moreau et Anne Plumejeau, et des tas d’actes comme baptêmes ou sépultures, donnant des Moreau « frères ».
Ceci ne donne en aucun cas le droit d’attribuer tous ses « frères » à une mère Anne Plumejeau, car un homme peut toujours avoir eu plusieurs lits, et ce n’était pas rare autrefois compte-tenu du décès en couches des femmes de cette époque.

Donc, voici l’acte de décès d’Anne Plumejeau, qui sera suivi d’une analyse critique détaillée (cliquez le pour l’agrandir, car il sera alors immense) :

Le registre est très encré mais lisible.

« Le 20 mars 1678 fut enterrée au petit cimetière Anne Plumejau décédée du jour d’hier femme de Jacques Moreau métaier demeurant au Haut Plessis laquelle étoit âgée de 68 ans, ont esté présents à sa sépulture Louis Moreau métaier audit Haut Plessis son fils, Louis et René les Moreaux laboureurs, enfans dudit Jacques Moreau, lesquels ont dit ne savoir signer »

Voici ce qu’il dit :

    Elle a environ 68 ans
    Elle a au moins un fils Louis Moreau métayer au Haut Plessis
    Elle a au moins 2 beaux-fils, issus d’un précédent lit de son feu mari, car ils ne sont pas dits ses fils, seulement les fils de Jacques Moreau son mari
    Donc, Jacques Moreau, son mari, a eu au moins 2 fils d’un (ou plusieurs) précédents lits.
    Jacques Moreau a bien eu 2 fils prénommés Louis, issus de 2 femmes différentes

Partant :
Une généalogie MOREAU doit donner à Jacques Moreau au moins un premier lit.
Et dans ce lit on met, avec une note très claire, que l’on connaît Jacques Moreau comme père, mais qu’on ne sait le nom de la mère, ni combien il a eu de lits.
Puis on met Anne Plumejeau en dernière épouse, avec au moins le fils Louis mentionné en 1678 à sa sépulture.

ATTENTION, DEMAIN JE VOUS FAIS L »ALANYSE CRITIQUE DE LA PREMIERE GENERATION DES CUPIF

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Mathurin Bruslé, record de longévité : Le Lion-d’Angers 1647

Il y a quelques années, je vous ai mis sur ce blog le billet suivant :

L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.

Allez le voir, il est indispensable à tout généalogiste de savoir pourquoi personne ne connaissait exactement son âge.

Et le hasard veut que non seulement Charles Bruslé soit décédé prétenduement âgé de 100 ans, mais je viens de trouver bien pire au Lion-d’Angers :

Cliquez sur la vue pour l’agrandir, et bien entendu il s’agit de la sépulture Bruslé, et j’ai laissé la précédente car c’est elle qui donne la date.

Le Lion-d’Angers « le 27 septembre 1647 fut inhumé et ensépulturé au cymetière de céans le corps de Mathurin Bruslé âgé de près de six vingt ans »

Vous avez bien lu ! Il est écrit qu’il est décédé à près de 120 ans !!!

Or, le patronyme Bruslé est assez rare au Lion-d’Angers, et justement le Charles Bruslé que je recherche quitte Le Lion pour 8 ans environ puis finira à La Chapelle-sur-Oudon prétenduement centenaire.
Alors, on peut, tout à fait par pure imagination, imaginer que Mathurin était le père de Charles, lequel Charles attendit longtempt en prenant soin de lui qu’il meurre, puis il put quitter Le Lion pour une destination qui m’est encore inconnue pendant 8 ans.
Et dans cette hypothèse on peut même conclure que la longévité est héréditaire.

Enfin, relisez mon billet

L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.

et vous comprendrez que ces Bruslé ont certainement vécu un peu plus longtemps que la moyenne, et assez décrépits, et que nous pouvons sans doute estimer que Mathurin aurait vécu 80 à 90 ans au lieu des 120 ans qui sont écrits, et que Charles aurait vécu 85 ans au lieu des 100 qui sont écrits.

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Je lis RENATUM FILIUM et en marge RENATUS : Grez Neuville 1612

renatum filium est l’accusatif de renatus filius

je sais les marges sont le plus souvent source d’erreurs, mais ici l’écriture a bien l’air identique à celle de l’acte et écrite par le même prêtre le même jour.
Je pense lire que c’est René et non Renée et je viens donc demander à tous de relire cet acte pour les conclusions à faire :
Cliquez l’acte car toutes mes vues sont cliquables pour les agrandir et celui-ci peut s’agrandir beaucoup.

et voici de que donne la fratrie (avec ma méthode entre guillemets qui est retranscription par mes soins de l’acte, enfin la partie intéressantes) :

  • François LEBRETON x /1612 Marie GOUPIL
    1-René LEBRETON °Grez-Neuville 31 mars 1612 « en latin – baptisé René fils de François Lebreton et Marie Goupeil sa femme légitime fut parrain Me René Feillet et marraine Renée Bertelot »
    2-Mathurin LEBRETON °Grez-Neuville 1er juin 1615 « baptisé Mathurin fils de François Lebreton mestayer de Retort et de Marie Gouppil sa femme parrain Symon Gouppil fils de deffunt Mathurin Gouppil, marraine Mathurine Gouppil fille de Jacques Gouppil »
    3-Perrine LEBRETON °Grez-Neuville 11 novembre 1619 « baptizée Perrine fille de François Lebreton et de Marie Gouppil Jehan Gouppil fut parrain et Perrine Esnault marraine »
  • J’ai par ailleurs sur mon site des pages sur ceux qui sont partis au Québec, dont René Goupil, dont je n’ai que la généalogie suivante :

  • Hippolyte GOUPIL
    1-Claude GOUPIL °StMartin du Bois 29.5.1607
    2-René GOUPIL °StMartin du Bois 15.5.1608
    3-Hippolyte GOUPIL °StMartin du Bois 4.6.1611
  • Merci d’avance de vos réflexions.

    PS : je refais ce WE tout Grez-Neuville

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    Généalogie RONCERAY de Vitré

    A la demande de l’un d’entre vous, je viens de revoir ma première génération de RONCERAY.

    En effet, des bases de données généalogiques, ne se privent pas pour donner des généalogies sans aucun fondement. L’un des prétendus généalogistes qui y sévissent nombreux indique même sa méthode :

    « je n’ai aucune certitude, seulement des rapprochements entre des noms de lieux, des prénoms, des dates »

    Il a ainsi traité les RONCERAY

    J’avais il y a 20 ans publié sur mon site de nombreuses pages sur la généafolie

    J’étais loin de penser qu’Internet allait multiplier ce phénomène, car manifestement un nombre très élevé de ces prétendus généalogistes se contentent de copier n’importe quoi sans aucun travail de leur part, pire sans aucune méthode critique.

    Donc, pour en revenir aux RONCERAY de Vitré, mon interlocuteur me signalait seulement qu’il se pourrait que…
    et ma réponse est négative et critique.

    En effet lorsqu’on prétend remonter avant les baptêmes de 1561, on doit impérativement donner des sources faisant preuves, telles que actes notariés (successions, contrats de mariage etc… voire chartriers parlants). Alors j’attends qu’on m’indique où sont ses preuves et je demande impérativement à les lire moi-même, si toutefois elles existent !!!

    Par contre, merci de m’avoir posée la question car en relisant tranquilement les baptêmes en ligne, grâce à la numérisation de l’Ille et Vilaine, qui a été le fait d’associations et de bénévoles, que je salue ici bien amicalement, j’ai pu trouver un baptême qui donne non seulement enfin le métier mais aussi la signature. Donc mon ancêtre Mathurin Ronceray est avocat à Vitré.

    Et parce que je fait à fonds tout travail, j’ai aussi dépouillé encore les baptêmes de Châteaubriant, et je les ai mis sur mon document.

    Merci encore à mon correspondant d’avoir posé la question.
    Bon dimanche à tous
    Odile

    Patronymes : épices et condiments

    Outre le plus répandu, le cornichon, on trouve aussi la moutarde, et en voici un inattendu :

  • Grez-Neuville « le 9 (mars 1605) fut baptisée Perrine fille de René Goussedail et Françoise Goyet sa femme présentée par Pierre Goyet et Jeanne Richard femme de Jean Tremblay – Signé Buffé »
  • mais vous en avez sans doute rencontré d’autres et cela nous fera du bien pour la cuisine d’été riche en salades à base de tomates etc…

    Attestations du décès de Jean Papiau il y a 20 ans, Angers 1518

    et de l’âge de son fils Olivier.
    et vous allez voir des détails piquants :

      1-la veuve est vue donnant la mamelle
      2-un banquet suivant le baptême

    J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 20 janvier 1518 avant Pâques, donc le 20 janvier 1519 n.s.) (Huot notaire Angers) à tous ceulx qui ces présentes lettres verront la garde des sceaulx establiz aux contratz royaulx d’Angers salut, savoir faisons que par davant maistre Jehan Bressouyn licencié ès lois et Nicolas Huot notaires jurés esdits contrats se sont comparus et présentés Jehanne veufve de feu Jehan Papiau en son vivant maistre pelletier à Angers et Olivier Papiau son fils auxquels notaires ladite veufve et ledit Olivier ont remonstré que besoing leur estoit procurer et monstrer par attestation de l’âge dudit Olivier, et du décès dudit deffunt Jehan Papiau et que nécessaire rédiger et prendre par escript par forme d’attestation les dépositions des tesmoings qu’ils nous présentent ce que avons fait,
    et le 20 janvier 1518 ladite veufve et ledit Olivier nous ont présenté les tesmoings qui s’ensuivent :
    et premièrement discrete personne missire Jullien Berthelin prêtre vicaire de l’église parochiale de ste Croix de ceste ville d’Angers, âgé de 40 ans ou environ, André Beauplet demourant en Hannelou en la paroisse de st Jehan Baptiste d’Angers âgé de 55 ans ou environ, et Marie veufve de feu Pierre Boureau demourant en la paroisse de saint Michel de la Paluz de ceste ville d’angers, âgée de 50 ans ou environ, disent et attestent concordamment et pour vérité affirment que 20 ans et plus ils ont toujours demeuré en ceste dite ville d’Angers et ses envirions et encores à présent y demeurent, et qu’ils ont bien eu cognaissance dudit deffunt Jehan Papiau en son vivant maistre pelletier demourant en ceste dite ville d’Angers et de Jehanne sa femme, laquelle vit encores, et que au temps du décès dudit deffunt il demouroit en la rue saint Martin de ceste dite ville en la maison de la feue Goullarde en laquelle il faisoit sa continuelle demeure et résidance et décéda et alla de vie à trespas iceluy feu Jehan Papiau au moys de novembre en l’an qu’on disoit 1500, et fut enterré et ensépulturé au cymetière de l’église parochiale de saint Michel de la Paluz de ceste ville d’Angers, et le savent, et mesmes ledit missire Jullien par ce qu’il enterra ledit Papiau audit cimetière de ladite paroisse de st Michel de la Paluz comme vicaire d’icelle église, et ledit Beaufte par ce qu’il aida à porter à sa sépulture ledit feu Jehan Papiau, et ladite Marie parce qu’elle demouroit en la maison ou décéda ledit deffunt, et oultre dit et atteste ladite Marie que ledit feu Jehan Papiau et ladite Jehanne avoient ung enfant de deulx ans nommé Olivier Papiau qui au temps du décès dudit deffunt Jehan Papiau son père avoit et pouvoit avoir l’âge de 4 ans ou environ, lequel Olivier Papiau a tousjours depuis ledit temps du décès de sondit feupère demeuré en ceste dite ville d’Angers et demeure encores de présent
    Item le 21 janvier susdit discretes personne missire Jehan Pineau prêtre natif de la paroisse de Parcé âgé de 43 ans ou environ dit et atteste et pour vérité affirme que 28 ans a ou environ il vint demourer en ceste dite ville d’Angers et depuis y a toujours résidé et y réside encores de présent, et qu’il a bien eu cognoissance dudit deffunt Jehan Papiau en son vivant marchand maistre pelletier demourant en la rue st Martin de ceste dite ville d’Angers et de Jehanne sa femme auparavant le décès dudit deffunt, et que en l’année 1500 du jour et mois il n’en est pas bien recollant ledit deffunt Jehan Papiau décéda et alla de vie à trespas et fut enterré et ensépulturé au cymetière de l’église parochiale de saint Michel de la Paluz de ceste dite ville, délaissa ladite Jehanne sa veufve et plusieurs autres enfants entre lesquels y avoit Olivier Papiau qui pour le temps du décès de sondit feu père Jehan Papiau pouvoit avoir l’âge de 4 ans ou environ ainsi qu’il pouvoit congnoistre par l’inspection de la personne dudit Olivier, et et ce qu’il dépose
    Item le 22 dudit mois, Jacques Dutertre marchand et maistre cousturier demourant en ceste dite ville d’Angers, âgé de 57 ans ou environ, dit et atteste et pour vérité affirme que 40 ans a ou environ il a fait et fait encores de présent sa continuelle demeure et résidance en ceste dite ville d’Angers, et que dès ledit temps de 40 ans ou environ il a bien eu cognoissance dudit deffunt Jehan Papiau et de Jehanne sa veufve, lequel Papiau estoit maistre pelletier demourant en ceste dite ville d’Angers, et il qui dépose et ledit Papiau ont demeuré ensemble en une maison en la rue Banderière de ceste dite ville, et depuis ledit deffunt et sadite veufve demeurèrent en la rue st Martin de ceste dite ville, en laquelle il décéda et alla de vie à trespas en l’année qu’on disoit 1500, du jour et du mois il n’est est à présent recollant, et que au temps du décès dudit deffunt Jehan Papiau il avoit ung enfant de luy et de sadite veufve lequel on nommoit Ollivier qui pour ledit temps dudit décès pouvoit avoir l’âge de 4 ans ou environ, et il qui dépose a veu maintefois que ladite veufve dudit deffunt donnoit la mamelle audit Ollivier auparavant le décès dudit deffunt ainsi qu’il allait en la maison dudit deffunt en ladite rue st Martin, et a depuis veu iceluy déposant demeurer ledit Olivier en ceste dite ville d’Angers chez maistre Jehan Charlet prêtre curé de st Martin dudit angers et y demeure encores de présent, et est ce qu’il dépouse
    Damoiselle Jehanne Fournier veufve de feu Gesselin Lelou demourant à Angers, âgée de 60 ans ou environ, dit et atteste et pour vérité affirme que 30 ans a ou environ elle a bien eu congnoissance dudit deffunt Jehan Papiau et de Jehanne sa veufve par ce que la plus part de son âge elle a toujours demeuré en ceste ville d’Angers, lequel deffunt Jehan Papiau en son vivant estoit maistre pelletier à Angers, et que 22 ans a ou environ ledit feu Gesselin son mari fut compère dudit deffunt Jehan Papiau d’un des enfants dudit feu Papiau lequel fut nommé Ollivier et fut commère avec sondit mary Olive femme de maistre Louys Grimault, et elle qui dépouse y fut aux commères avecques sondit mary qui y fust ung bancquet et pour le temps de ladite couche ledit deffunt Jehan Papiau demouroit en la rue st Martin en ceste ville et auparavant avoit demeuré en ladite maison d’icelle dépousante place Neufve de ceste dite ville, et alors dudit bancquet vit ledit Olivier que sa mère nourrissait, et depuis a veu ledit Olivier demeurer en ceste dite ville et y demeure encores de présent, et est ce qu’elle dépouse,
    auxquelles dépositions et attestations ladite Jehanne et ledit Olivier nous ont demandé et requis instamment ce que leur avons octroié pour leur servir et valloir en temps et lieu ce que de raison, et tout ce nous la garde des sceaulx à la relation desdits notaires auxquels et plus grans choses adjoutons pleine foy, et pour plus grande confirmation et approbation avons mis et appousé à ces présentes les sceaulx establis

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