Location de 2 chambres hautes au logis de la Chapelle aux Cochons, Angers 1600

Nous avons déjà vu ici les cochons, autrefois traînant partout, y compris dans les rues, pour avaler gentiement tous les détritus. Notre époque les a supprimés pour cet effet mais est en train de les réinventer pour le même effet, sous la pression des écologistes ou tout bonnement du paiement au kg des ordures ménagères. J’ai ainsi vu une émission télévisée sur un village, dit « pionnier » en la matière, où les habitants peuvent mettre leurs déchets vers dans un enclos où un gentil porc engraisse gentiement en attendant l’heure d’être dévoré par lesdits habitants.

    Voir mon billet sur « Les cochons de ville autrefois : du recyclage des déchets verts à l’orgue à cochons de Louis XI »

Je n’élève pas de cochon sur ma terrasse, pas plus que de vers producteurs de compost, car tout cela demande quelques mêtres d’éloignement des habitations, enfin selon nos critères actuels, car autrefois, les cochons étaient partout.

Mais de là à se retrouver dans le nom d’une chapelle !!!
J’avoue que ce nom me semble bien curieux, et n’y rien comprendre du tout. D’autant que je suis de ceux qui veulent bien imaginer qu’un nom de lieu a toujours une origine et que la plupart d’entre eux sont parlants ! Mais, comme cette chapelle aux Cochons était située près des Lices, sans doute trouverez vous sa trace dans les anciens ouvrages sur la ville d’Angers. Merci de faire signe ici si vous trouvez.

Ceci dit, je pense qu’il s’agit d’un bail à sous-ferme, car comme je vous le répète inlassablement ici, le bailleur dans un bail n’est pas forcément le propriétaire, tant qu’il n’est que spécifié « bailleur », il convient de se méfier et de ne pas conclure que le bailleur est propriétaire.

Et puis, je suis désolée, mais les Lices sont un lieu bien connu d’Angers, mais je n’ai pas de carte postale à vous mettre sur ma base de cartes postales.

Pour voir les autres billets traitant du porc, j’ai choisi le mot-clef (ci-dessous TAG) PORC et non COCHON. Désolée, mais notre vocabulaire a évolué et je tente de le respecter parfois. Vous y trouverez aussi l’office de langueyeur.

    Note d’Odile, 24 h après ce billet.
    Merci de lire les commentaires, car je me suis fourvoyée dans la cochonnerie, alors qu’il s’agissait d’un bénéfice ecclésiastique ou fondation pieuse de la famille Cochon.
    Veuillez m’en excuser

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 29 juillet 1600 après midy par davant nous Jehan Bauldry notaire royal à Angers ont comparu chacuns de François Thuillier Me tixier en toille demeurant au logis de la Chapelle des Cochons près les Lices de ceste ville d’une part,
et François Lemercier portefaix demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité d’autre part
lequel Thuillier a baillé et baille audit Lemercier à tiltre de louage et non aultrement pour ung an seulement à commencer à Nouel prochain deux chambres haultes faisant partie dudit logis des Cochons ainsy que lesdites chambres se poursuivent et comportent et que ledit preneur les a veues et visitées esquelles il a ja demeuré auparavant ce jour
à la charge dudit preneur durant ladite année comme ung bon père de famille sans y malverser ne rien desmolir et d’en payer aulx termes de St Jehan Baptiste et Nouel de l’année prochaine 1601 par moitié audit bailleur la somme de 2 escuz sol

    je pense que le bail d’un an existe encore de nos jours, même s’il est plus que contraignant pour le locataire, à moins qu’il n’ait un projet réellement temporaire.
    Par contre vous avez le prix de location, soit 6 livres pour 2 chambres hautes par an. Et autrefois, avec cheminée, on faisait tout dans une pièce, de la cuisine à dormir.

et si ledit bailleur fauct réparer lesdites chambres de terrasse ledit preneur les entrediendra et rendra à la fin de ladite année ainsy qu’elles luy seront baillées
et à ce tenit etc garantir etc dommages etc obligent lesdits establiz respectivement eulx leurs hoirs etc les biens dudit preneur à prendre vendre etc renonczant etc foy jugement condempnation etc
fait et passé audit Angers à notre tabler présents Claude Porcher et Hyerosme Hocquetin praticiens demeurant audit Angers tesmoings etc
lesquels establiz ont dict ne scavoir signer

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Jacques Lefeuvre ratiffie la ferme des dixmes de Soeurdres et Saint-Laurent-des-Mortiers, Cherré 1528

Voici Cherré, avec un Jacques Lefeuvre qui me plaît bien pour faire grand’père, car j’en cherche un depuis longtemps. Hélas, il est âgé de 100 ans de trop !
Pourtant, je soupçonne celui que je cherche d’avoir tendance à orthographier son patronyme LEFEUVRE alors que, pour mémoire, la famille Lefebvre de Laubrière, orthographiait toujours Lefebvre, ainsi que beaucoup d’autres familles Lefebvre d’ailleurs. Et celui qui suit signe LEFEUVRE, alors que bien sûr, le notaire qui écrivait phonétiquement les noms (en l’abscence de carte d’identité, entre autres) écrit LEFEBVRE car c’est ainsi qu’il écrit généralement pour les autres familles de ce nom.

Enfin, je le garde sous le coude pour le jour où, moi ou un autre après moi, trouveront la solution. Le mien s’appelle J. Lefeuvre (je n’ai que l’initiale du prénom, et ce au terme de l’inventaire des titres d’Yves de Villiers curé de Méral), et il a épousé en 1652 Nicole Villiers. Si vous trouvez, merci de faire signe.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 17 septembre 1528 en notre cour royale à Angers (Jean Huot notaire Angers) personnellement estably honneste personne sire Jacques Lefebvre marchand demourant à Cherré soubzmectant etc confesse etc avoir ce jourd’huy loué ratiffié confirmé et approuvé et encores par devant nous par la teneur de ces présentes loue ratiffie confirme approuve et a pour agréable selon sa forme et teneur certaine baillé à ferme faite par messieurs les doyens du chapitre de Saint Jehan Baptiste d’Angers à sire Estienne Regnard marchand demourant à Cherré des droits de dixme que lesdits doyen et chapitre ont droit de prendre par chacun an ès paroisse de Seurdre et saint Laurent des Mortiers, icelle ferme passée à Angers par nous notaire soubzsigné le 4 aoust dernier passé
et est ce fait après ce qu’avons fait lecture audit Lefebvre de ladite ferme et contenu en icelle et laquelle ferme et autres charges contenues en icelle ledit estably a promis et promet payer et acquiter selon le contenu en icelle ferme
à laquelle ratifficaiton et choses dessus dites tenir etc oblige ledit estably soy ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement condemnaiton
présents ad ce sire Gastien Greu escolier estudiant à Angers et Jehan Huot le jeune clerc demourant à Angers tesmoins
fait et donné à Angers

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Et voyez la signature clairement libellée LEFEUVRE.

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Quittance de louage de la maison Bonvoisin Grimaudet à Angers Saint Michel du Tertre, 1590

Manifestement Guyonne Bonvoisin, devenue veuve en 1580, loue une partie de la maison à son gendre et sa fille. Cette maison possédait écurie, puits, garde-robe, buanderie, et encore mieux à mes yeux pour le détail, des vitres, car je peux vous affirmer qu’à l’époque les vitres étaient réservées aux meilleures maisons, et aucun closier ou métayer n’en avait. Ces derniers se contentaient de la toile enduite et des volets de bois. Il faut vous avouer que j’ai commencé autrefois à travailler à Bagneaux-sur-Loing durant 3 ans, dans une immense verrerie ! alors le verre m’interpelle toujours quand je retranscris les textes anciens, car autrefois il était soufflé et rare. Et, ayant assisté un jour à une conférence sur les verries des 12 et 13e siècle, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre d’un ton semblable au ton des rues ces jours ci, une question en forme de récrimination sociale sur la rareté des vitres à l’époque. Il est bien évident que durant tout le temps où le verre était soufflé et ses fours chauffé au bois détruisant les forêts, on ne pouvait faire du verre pour tout le monde ! On aurait tout détruit le bois et on ne nous aurait laissé aucune forêt ! Même l’écologie peut répondre que ce n’était pas possible !

    Voir ma page sur la verrerie

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte par Pierre Grelier et Odile Halbert : Le 29 ctobre 1590 avant midy, En la cour du roi nostre sire Angers endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire, establis honorable dame Guyonne Bonvoisin veuve de défunt noble homme François Grimaudet vivant sieur de la Croiserie advocat du roy Angers, demeurant en la paroisse de Saint Michel du Tertre d’une part,
et noble homme Me Jehan Jacques Lasnier sieur de l’Effretière et de Sainte Jame sur Loyre et damoiselle Renée Grimaudet son espouse, laquelle ledit Lasnier a autorisée et autorise par devant nous quant à l’effet et contenu des présentes, demeurant en la paroisse saint Michel du Tertre d’autre part
stipulant lesdites parties confessent avoir convenu compté et accordé pour six années et demie échues et finies au jour et feste de saint Jehan Baptiste dernière du louaige du corps de logis de devant de la maison que ledit sieur de l’Effretière et sa femme avecque leur famille ont tenu et exploité audit tiltre de louaige avecque ladite Bonvoisin, située en ladite paroisse, à la somme de six vingt dix escus sol évaluée à la somme de 390 livres qui est à raison de 20 escus par an pour le louage,
icelle somme de six vingt dix escus pour ledit louaige des six années et demye, ladite Bonvoisin a eue prise et reçue desdits Lasnier et Grimaude sa femme en présence et à vue de nous en quatre cens quarts d’escu et quatre vingt dix francs de 20 sols, prisé le tout au poids prix et cours de l’ordonnance royale dont et de laquelle somme elle s’est tenue à comptant et bien payée et en acquite et quite lesdits Lanyer et Grimaudet leurs hoirs
et par ces mesmes présentes ladite Bonvoisin a baillé et baille auxdits Lanier et Grimaudiet audit tiltre de louage et non autrement et lesquels ont pris et accepté audit titre de louage pour eux leurs hoirs etc pour le temps et espace de 5 années et demie, commençant dudit jour et feste de saint Jehan Baptiste dernière passée et finissant à pareil jour lesdites cinq années et demie finissant et révolu,
scavoir est ledit corps de logis de devant de la maison en laquelle ladite Bonvoisin et ledit Lanier et sa femm sont demeurant comme ledit corps de logis de devant se poursuit et comporte, avecque les celiers qui sont dépendant terre et dépendances et comme ledit Lanier et sa femme l’ont cy devant tenu et exploité audit titre de louage sans rien en réserver, avec droit et usage des communs en la court de devant et derrière du puits et garderobes de la maison, et de mettre et tenir ung cheval en l’estable de la maison ainsi que ledit Lasnier et sa femme vouldront
pour en jouir par lesdits Lasnier et sa femme leurs hoirs audit titre de louage comme un bon père de famille a l’usage
de tenir et entretenir les dites choses en bonne et suffisante réparation de couverture terrasse carreaux et vitres et de les y rendre à la fin dudit louage

    les carreaux concernent le carrelage, et les vitres sont rares à l’époque, mais plus répandues en ville dans les maisons bourgeoises

et lequel bail a esté et est fait pour en payer par ledit Lasnier et sa femme leurs hoirs à ladite Bonvoisin ses hoirs par chacune desdites années la somme de 20 escus au jour et feste de saint Jehan Baptiste par chacun desdits ans premier paiement à la feste de saint Jehan Baptiste prochain venant et à continuer auxdits jours et termes etc
à laquelle quittance et bail à ferme et tout ce que dessus est dit tenir et garantir etc … renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé Angers maison de ladite Bonvoisin en présence de Guy Planchenault praticien et Me André Ragaru escolier demeurant Angers tesmoins les jour et an que dessus
a ladite Bonvoisin dit ne savoir signer
a ladite Bonvoisin retenu usage en la maison pour faire ses buanderies

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    Guyonne Bonvoisin ne sait toujours pas signer, cela devait donc être vrai

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Bail à ferme d’un logis au bourg du Lion-d’Angers, 1620

En fait il s’agit d’une location, que l’on appelait autrefois « louage ». Le prix est peu élevé, et je pense que le terme « logis » est bien pompeux pour une demeure manifestement très modeste, d’ailleurs le preneur, René Vignais, est tailleur d’habits. Le plus souvent, le terme de « logis » concerne une maison de maître. Enfin, la preuve en est ici que cela n’est pas toujours le cas.

Le Lion-dAngers - collection particulière, reproduction interdite
Le Lion-d'Angers - collection particulière, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le jeudi 12 mars 1620 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers, fut présent et personnellement estably Me François Boyvin prêtre chanoine en l’église Saint Jehan Baptiste d’Angers y demeurant d’une part,
et René Vignais tailleur d’habits demeurant au bourg du Lion d’Angers d’autre part,
lesquels soubzmis ont fait entre eulx le marché de bail et prise à louage qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Boyvin a baillé et baille par ces présentes audit Vignais qui a pris et accepté audit tiltre de louage et non autrement pour le temps et espace de 5 années qui commenceront à la fin du bail qu’il en a et finiront à pareil jour
scavoir est ung logis et jardin audit bailleur appartenant, situé dans le bourg dudit Lion d’Angers où demeure ledit preneur ainsi qu’il se poursuite et comporte sans rien en excepter retenir ne réserver
pour en jouit et user par ledit preneur comme ung bon père de famille sans rien en démolir ne détériorer
ains tenir et entretenir et rendre à la fin dudit temps ledit logis en bonne et suffisante réparation de couverture terrasse vitre et carreau, desquelles réparations ledit preneur s’est contanté pour estre tenu par son bail précédent
et est fait le présent bail pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur en ceste ville en sa maison par chacune desdites années la somme de 35 sols au jour et feste de Toussaints, le premier paiement commençant à la Toussaints prochaine et à continuer etc
et outre à la charge dudit preneur de payer les cens rentes et debvoirs dus pour raison dudit logis et jardin, et en fournir les acquits à la fin dudit temps
ce qui a esté stipulé et accepté par les parties, et à ce tenir etc et à payer etc et aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me Nicolas Jacob et René Leveau praticiens demeurant Angers tesmoins
ledit preneur a dit ne savoir signer

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Charles de Harouys avait loué son hôtel de Lancrau à la ville d’Angers, 1606

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le 1er décembre 1606 après midy, par devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent messire Charles de Harouys escuyer sieur de la Rivière et de l’Espinay docteur ès droits conseiller du roy et président au siège présidial de Nantes et y demeurant, estant de présent en son hostel et maison de Lancrau rue St Michel du Tertre de ceste ville a en notre présence receu de Me Ezaie Belot recepveur des deniers communs de ceste ville la somme de 2 276 livres en pièces de 16 sols et autre monnaie ayant cour pour ce qui restoit deu audit sieur président par messieurs les maires eschevins manans et habitants de ceste ville à cause de lemparement cy devant fait par forme de louaige par monsieur le comte de la Rochepot gouverneur d’Anjou de ladite maison et hostel de Lancrau audit sieur président appartenant et réparations d’iceluy
suivant le bail fait audit sieur comte et messire Jehan Sur.. ? abbé de Lonlay par devant nous nous le 25 juillet 1598 et ainsi qu’il auroit esté mandé audit Belot recepveur faire payement audit sieur président par l’estat expédié en l’hostel et maison commune de ceste ville le 9s eptembre dernier
de laquelle somme de 2 262 livres pour les causes susdites ledit sieur estably s’est tenu et tient contant et bien payé et en a quité et quite lesdits sieurs maire eschevins manans et habitants d’Angers ensemble ledit Belot recepveur ce acceptant
fait audit Angers en ladite maison dudit sieur président en présence de Me Jacques Legouz sieur de la Gohardière advocat Angers et Me François Herbert domestique dudit sieur président tesmoins

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François Gouin baille à Gilles Piollin, une maison située à Angers la Trinité, 1609

La maison devait être belle, car le loyer est de 150 livres par an. Et bien sûr, à l’époque on ne dit pas un loyer, mais cepedant on dit bail à louage, ce qui est déjà la location.
D’habitude, dans un bail, qu’il soit à prix ferme ou à moitié de fruits, le preneur prend le bail dans la ville où demeure le propriétaire et paie de même là ou demeure le propriétaire. Or, ce bail a la particularité de sembler à l’envers, puisque c’est le propriétaire qui s’est déplacé de Craon à Angers faire le bail, et par contre pour les paiements rien ne précise si 2 fois par an Gilles Piolin, le locataire, allait à Craon payer son loyer. En fait, j’ai le sentiment que le Charles Gohier qui est présent, doit demeurer à Angers, et est un proche parent, sans doute un beau-frère, et que c’est lui qui encaisse. Mais ceci reste une hypothèse de ma part.

Avez-vous remarqué que ce type d’acte, qui est bail à ferme d’un bien non agricole, est désormais mis dans une catégorie différente des baux de terres agricoles. Voyez ci-contre dans la fenêtre CATEGORIES.

la Trinité - collection particulière, reproduction interdite
la Trinité - collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé, grâce à mes longues recherches, cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Cette trouvaille ainsi que sa retranscription constituent un apport intellectuel au titre de la loi, s’agissant de textes anciens. Par ailleurs ce blog constitue une publication. Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le vendredi 20 mars 1609 avant midy, devant nous René Serezin notaire royal à Angers feurent présents et personellement establis honorable homme François Gouin marchand demeurant à Craon mari de Marie Gohier d’une part,
et honorable homme sire Gilles Piollin marchand demeurant audit Angers paroisse de la Trinité
lesquels soubzmis soubz ladite cour ont recogneu et confessé avoir fait entre eulx le marché de bail et prise à louage qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Gouin a baillé et baille audit Piollin qui a pris et accepté audit titre pour le temps et espace de 3 années qui commemceront à la St Jean Baptiste prochaine vevant et finiront à pareil jour
savoir est le logis et appartenances où ledit Piollin est demeurant situé au Trinitté ainsi qu’il se poursuit et comporte et que ledit preneur a acoustumé d’en jouir,
à la charge dudit preneur de tenir et entretenir ladite maison en bonne et suffisante réparation de couverture terrasse carreau et vitre et les y rendre à la fin dudit temps desquelles réparations ledit preneur s’est contanté
et du tout jouir et user comme un bon père de famille sans rien démolir ne détériorer
et est fait le présent bail pour en payer et bailler par ledit preneur par chacun desdites années la somme de 150 livres tz aux jours et festes de Noël et St Jehan Baptiste par moitié, le premier paiement commençant à Noël prochain venant, et à continuer,
auquel bail tenir etc et aux dommages obligent etc renonçant etc foy jugement condemnation
fait et passé audit Angers maison de nous notaire présents sire Charles Gohier marchand et Fleury Richeu demeurant Angers tesmoins

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