Les Gobelets, sans les moulins, devenus ouvriers : 1936

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Comme les jours précécents, le tableau qui suit n’est autre que le recensement de 1936 (Archives Municipales de Nantes), et il donne numéro de foyer/NOM/prénom/profession/sexe (à gauche les garçons, à droite les filles), âge.

Les enfants travaillent jeunes, et comme leurs parents.

Attention, il a y bien 11 foyers, mais à cette époque on vit encore souvent plusieurs foyers pour une maison, et il n’y a pas 11 maisons, mais le document ne le précise pas.

1 1 ROBÉ MAILLARD Anne sans profession 1 77
2 ROBÉ Maurice fils, manœuvre chômage 1 47
2 3 LELIEVRE François manœuvre 1 61
4 CAULON Clémence sans profession 1 55
5 LELIEVRE Marcel magasinier 1 21
3 6 MERLEAU Georges cheminot 1 41
7 FETIVEAU Luce sans profession 1 43
8 MERLEAU Georgette fille, couturière 1 16
9 MERLEAU Gilette «  1 15
4 10 LE VIGAINEUX Vincent bourelier chez Rodineau 1 41
11 LELISORE Andrée sans profession 1 27
12 LE VIGAINEUX Armel ? enfant 1 6
5 13 BERTEAU Alphonse manœuvre 1 53
14 BERTEAU MACÉ Anne sans profession 1 50
15 BERTEAU Odette enfant 1 18
6 16 MÉNARD Henri outilleur chez Brissonneau 1 50
17 DESTOUCHES Gabrielle ouvrière à la Parisienne 1 50
18 MÉNARD Gabrielle leur fille, ouvrière 1 23
19 MÉNARD Louis fils, tourneur Brissoneau 1 16
7 20 CROCHET Auguste retraité 1 65
21 CROCHET Augusta fille, couturière chômeuse 1 26
8 22 PLEDEL Maurice manœuvre 1 38
23 GILARD Jeanne sans profession 1 32
24 PLEDEL Maurice fils 1 15
25 PLEDEL Michel fils 1 6
26 PLEDEL Jeanne fille 1 3
9 27 HAYE Henri paveur 1 36
28 ROYER Julie sans profession 1 35
29 HAYE Henri fils 1 14
30 HAYE Jeanne fille 1 9
31 HAYE Denise fille 1 7
10 32 MERY Maximin cheminot 1 58
33 HERVOUET Henriette sans profession 1 43
34 MERY Georges fils, chaudronnier 1 19
35 MERY Lucette fille 1 23
11 36 ROUL Barthélémy jardinier 1 62
37 PERRAUD Anne sans profession 1 58

Le dernier meunier des Gobelets encore en action en 1901, Nantes Gobelets

Hélas, je n’ai pas trouvé en ligne d’étude des historiens sur la phase, selon moi historique, de la disparition des moulins à vent et encore mieux de ceux qui ont été aussi emportés par l’urbanisation galopante !

En 1901 ce sont les derniers jours du dernier des 6 moulins à vent des Gobelets. Et voyez que l’urbanisation donne place aux ouvriers.

Gobelets
1901 1 1 ROBÉ Jean forgeron chez Lorre 1 42
1901 2 Grouazel Marie sa femme 1 43
1901 3 ROBÉ Gustave leur fils 1 13
1901 4 ROBÉ Maurice leur fils 1 11
1901 2 5 LEROUX Joseph perceur chez Lorre 1 48
1901 6 BELLOIN Marie sa femme journalière 1 42
1901 3 7 MARCHAND François manœuvre chez Gondolo 1 44
1901 8 DABIRAUD Anne sa femme 1 44
1901 9 MARCHAND Anne leur fille 1 16
1901 10 MARCHAND Valentine leur fille 1 13
1901 11 MARCHAND Marthe leur fille 1 12
1901 4 12 MERLOT Pierre graveur chez Gaiger 1 36
1901 13 DURAND Louise sa femme 1 36
1901 14 MERLOT Berthe leur fille 1 9
1901 5 15 MERLOT Pierre néant (sic) 1 68
1901 16 MASSON Jeanne sa femme 1 58
1901 17 BENESTEAU Fernand fils 1 1
1901 6 18 RENAUD  Eugène ajusteur chez Bariller 1 45
1901 19 TREMEL Marie sa femme tailleuse 1 42
1901 20 RENAUD Marie leur fille tailleuse 1 16
1901 21 RENAUD Eugène leur fils 1 12
1901 7 22 POILANE Charles meunier 1 58
1901 23 COLBARD Anne sa femme 1 56

Le dernier meunier des Gobelets encore en action en 1882, Nantes chemin de la Ripossière

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Ce billet fait suite aux précédents.

Charles Poilane fut le dernier meunier des Gobelets, il va encore résister quelques années.

En 1882, le recensement distingue Gobelets et Chemin de la Ripossière, on peut donc remarquer que ce sont les Gobelets qui étaient plus habités que le chemin de la Ripossière que vous allez voir encore peu habité, mais je vous mets demain, l’élan du chemin de la Ripossière à la fin du siècle.

Mais, en 1882, les Gobelets montrent bien autre chose que la disparition de 5 des 6 moulins des Gobelets, car vous allez voir des salariés et/ou ouvriers.

Comme les jours précécents, le tableau qui suit n’est autre que le recensement de 1882 (Archives Départementales de Loire-Atlantique), et il donne numéro de maison/numéro pour dénombrer les individus/NOM/prénom/profession/sexe (à gauche les garçons, à droite les filles), âge.

 

Gobelets

1 1 POILANE Charles meunier 1 41
2 COLLART Anne sa femmme 1 38
3 POILANE Anne leur fille 1 9
4 POILANE Charles leur fils 1 8
5 POILANE Marie leur fille 1 7
6 TEIGNÉ Jean domestique 1 36
2 7 ALLAIN Julien jardinier 1 64
8 PEIGNON Jeanne sa femmme 1 46
9 MENAGER Charles tourneur 1 51
10 HOSMAN ? Jeanne sa femmme 1 43
11 GUINIOT Marie domestique 1 23
3 12 PAILLÉ Hippolyte instituteur 1 52
13 COMEL Augustine sa femmme 1 35
14 PAILLÉ Raphaël leur fils 1 6
15 MOISAN femme COMEL Marie mère 1 76
16 COMEL Marie leur fille 1 14

 

chemin de la Ripossière

1 1 GARDE Laurent rentier 1 66
2 SOUDÉ Joséphine sa femme 1 43
3 GARDE Laurence leur fille 1 4
4 GARDE Fleury leur fils 1 4 mois

Les meuniers des Gobelets encore en action en 1861, Nantes chemin de la Ripossière

10 ans plus tard les 3 meuniers des Gobelets sont toujours là (cf mon billet d’hier donnant les meuniers des Gobelets en 1851)
Mais 2 d’entre eux n’en ont plus pour longtemps, et demain je vous mets le dernier des meuniers des Gobelets.

 

1 1 ALLARD Jean meunier, célib 1 42
2 PLISSONNEAU François roulier 1 48
3 BONIN Victoire son épouse 1 52
2 4 CORGNET Marie domestique, célib 1 19
5 ROCHAUD Marie enfant 1
3 6 PEAULANE Laurent meunier 1 63
7 PARÉ Marie épouse 1 58
8 PEAULANE Charles fils 1 19
4 9 PEAULANE Jeanne rentière 1 72
10 CORMERAIS Jean charpentier 1 65
11 LITOU Jeanne son épouse 1 62
12 CORMERAIS Jeanne fille 1 32
13 CORMERAIS Jean fils 1 31
14 CORMERAIS Marie fille 1 29
15 CORMERAIS Pierre fils 1 28
16 CORMERAIS Henry fils 1 26
17 CORMERAIS Marie fille 1 24
18 CORMERAIS Joseph fils 1 19
5 19 HILLAIRE François rentier 1 67
20 JARRY Pauline son épouse 1 61
6 21 CASSARD Donatien jardinier 1 42
22 DOUILLARD Jeanne son épouse 1 31
23 CASSARD Jeanne fille 1 7
24 CASSARD Donatien fils 1 6
25 SAVARY Etienne domestique, célib 1 21
7 26 ALLARD Laurent meunier 1 70
27 ALLARD Jeanne son épouse 1 66
28 HOUSSET Marie petite fille 1 10
29 PENEAU François domestique,célib 1 53

Les meuniers des Gobelets encore en action en 1851, Nantes chemin de la Ripossière

Chemin de la Ripossière, car pas encore digne d’être une rue. Le chemin de la Ripossière n’est pas encore urbanisé, et on laboure et on fait tourner les moulins à vent. Ne vous formalisez pas trop sur le terme « laboureur », car il couvre ici, dans ce recensement, ce qui deviendra « jardinier et/ou maraîcher », car on cultive certainement ce qui sera consommé sur place dans la ville de Nantes. Donc n’y voyez pas de champ de céréale mais bien des légumes et/ou des fleurs vendus sur les marchés de la ville de Nantes.

Des 6 moulins des Gobelets dont je vous parlais il y a peu, il en reste 3 encore en activité : ceux qui donnent sur le chemin de la Ripossière. Ce qui signifie que les moulins actionnés à la vapeur n’ont pas encore eu raison de ces 3 moulins à vent, du moins en 1851.

Les voici, une nouvelle fois avec le cadastre ancien, et ce sont donc les 3 moulins qui sont au milieu :

Le tableau qui suit n’est autre que le recensement de 1851 (Archives Départementales de Loire-Atlantique), et il donne numéro de maison/numéro pour dénombrer les individus/NOM/prénom/profession/sexe (à gauche les garçons, à droite les filles), âge.

Il n’y a que 5 foyers

Beaucoup de célibataires chez leurs parents.

3 meuniers, qui commencent à avoir de l’âge mais n’ont pas encore fait la place à leurs enfants.

Enfin, signe de l’époque, des domestiques, profession qui a beaucoup disparu, mais nous avons les aides à domicile et autes employés à domicile.

1 1 FOUQUET Louis propriétaire 1 61
1 2 REZEAU Marie sa femme 1 51
1 3 SOUDÉ Delphine leur nièce 1 12
1 4 BARRÉ Rose leur nièce 1 28
2 5 PARÉ Joseph laboureur 1 62
2 6 PORCHER Anne sa femme 1 63
2 7 PARÉ Jeanne leur fille 1 33
2 8 PARÉ Joseph laboureur 1 26
2 9 PARÉ Jeanne laboureur 1 23
2 10 PARÉ Henry laboureur 1 24
2 11 PARÉ René laboureur 1 29
3 12 ALLARD Joseph meunier 1 32
3 13 ALLARD Perrine sa sœur 1 34
4 14 BOUYER femme BIGOT Rose sans profession 1 73
4 15 CEVELLE Louis domestique 1 38
4 16 BIGOT René le fils 1 29
4 17 PAULANE Laurent meunier 1 53
4 18 PARÉ Marie sa femme 1 45
5 19 PAULANE Laurent leur fils 1 24
5 20 PAULANE Jean leur fils 1 15
5 21 PAULANE Charles leur fils 1 9
5 22 PAULANE Julien son frère 1 70
6 23 ALLARD Laurent meunier 1 60
6 24 ALLARD Jeanne sa femme 1 36
6 25 PINEAU François domestique 1 43
7 26 MAI femme CASSARD Jeanne propriétaire 1 56
7 27 CASSARD Donatien(ne) sa fille 1 34
7 28 CASSARD Anne sa fille 1 23
7 29 GRACIEN Marie domestique 1 13
7 30 MAINGUY Jean domestique 1 39
7 31 DREMAN Marie domestique 1 25

Les 16 boulangeries de Vertais et Pirmil en Saint Sébastien près Nantes en 1710

En 1710 Vertais et Pirmil, qui sont pratiquement le faubourg sud de Nantes, ne relèvent pas de Nantes, mais de Saint Sébastien d’Aigne.

Comme je vous l’ai déjà raconté ces temps derniers, ce faubourg de chaque côté du pont de Pirmil, était faubourg artisanal à la population dense.

Si dense qu’on trouvait 18 boulangeries en 1710, enfin au moins 18 boulangeries, car il faut vous dire que le rôle de capitation (l’IRPP d’alors) de saint Sébastien en 1710 ne donne hélas par le métier pour tout le monde, et en l’absence de précision des métiers, il convient donc de penser que ces 18 boulangeries sont un minimum. Si ce n’est que le dépouillement que j’ai fait de ce rôle semble montrer un profond respect pour les boulangers, sans doute les pères nourissiers de la population laborieuse.

Certes, on mangeait plus de pain autrefois que maintenant. Et même beacoup plus, mais tout de même, cela fait beaucoup de boulangeries, et je suppose que les boulanges de Vertais étaient aussi fréquentés par les Nantais.

MAIS SURTOUT, A VERTAIS ET PIRMIL, ON TRAVAILLAIT POUR LA MARINE. Il y avait plusieurs cordiers avant l’ouverture d’une corderie plus importante, et de même on fabriquait le BISCUIT DE MER avant la création fin du 19ème siècle du biscuit que nous connaissons et des 2 grandes biscuiteries LU  et BN.

Donc, s’il y avait tant de boulangeries à Vertais c’est qu’on travaillait pour le biscuit de mer, et pour la marine. Tout comme aussi on travaillait pour les voiles et je reviendrai sur le nombre incroyable de tissiers à Vertais et Pirmil.

 

Bref, ceci pour vous expliquer pourquoi ces jours-ci je vous montrais tant de moulins proches de Pirmil. Et je ne vous ai pas tout montré, car il y en avait au Douet etc…

Ils étaient donc au plus proches de ces nombreux clients boulangers, car de vous à moi il était bien plus facile de transporter les céréales jusqu’à Nantes que la farine, donc on transportait les céréales jusqu’à ces meuniers proches de Nantes.

Voici donc ces boulangers (page, canton, nom, métier, capitation en sols) :

10r Pirmil Bretaigne Louis boulanger 240
2r Vertais Bretin Martin et sa belle mère boulanger 120
12v Pirmil Bretineau Gabriel boulanger 100
2v Vertais Couillaud François boulanger 260
3v Vertais Favereau Julien boulanger 100
2v Vertais Garot boulanger 280
9v Pirmil Grenet Julien boulanger 280
13v Pirmil Guillou Jean boulanger 260
3v Vertais Hardi Pierre boulanger 80
10v Pirmil Legendre Joseph boulanger 140
5v Vertais Lemaistre boulanger 180
5v Vertais Moreau Mathurin boulanger 130
6v Vertais Rotureau Jan boulanger 160
5v Vertais Bouviere, la veuve boulangère 250
6r Vertais Gerard, la veuve boulangère 80
1v Vertais Vigois, la veuve boulangère 200

Les boulangers sont bien plus imposés que beaucoup d’artisans. Il semblent donc bien s’en tirer.

Mais ne me demandez pas de vous faire le tableau des meuniers, car passé ces 2 districts usineux et laborieux il semble que les commis aux impôts aient méprisé le peuple des campagnes qui habitaient au delà de la chapelle Bonne Garde car ils donnent alors rarement le métier.

 

Nous consommons 3 fois moins de pain qu’alors. Ils en consommaient plus de 900 g par jour, ce qui constituait d’ailleurs l’essentiel de l’alimentation des classes artisanales de Vertais et Pirmil.

Je crois bien même que nous sommes descendus en dessous de 300 g/jour

 

A demain, encore la farine … mais pas pour vous rouler dedans … je vous le promets.