Longue vie

Attention, autrefois peu de personnes savaient compter leur âge et le donnaient exactement, aussi toutes les mentions d’âge sont à prendre avec d’immenses précautions :

• 112 ans : « Le vingt et huictième jour de janvier de l’an mil six centz vingt et un dédéda Jehan Rousseau vivant Me parcheminier aagé de cent douze ans le corps duquel fut le mesme jour donné à la sépulture au petit cimetière de céans » (Angers St Maurille 1580-1640 vue 112)

• 107 ans : « Le 20 août 1707 a esté par nous curé d’Armaillé soussigné inhumé dans le cimetière de ce lieu André Jallot agé de 107 vivant veuf de Renée Girardière décécé en la métairie de la Forest, nonobstant son grand âge venu depuis peu de mois à la paroisse et marchant tous les jours dans les pièces de la métairie jusque sa dernière maladie qui n’a duré que 5 jours ayant même fâné l’année présente et donné des marques jusqu’à sa mort de piété, attendant la mort depuis lontems sans la désirer ni la craindre » (Armaillé 4700-1720 collection communale, vue 61)

    Voici son premier mariage et premier enfant x /1648 Renée GIRARDIERE sage-femme
    a-Pierre JALLOT °Challain-la-Potherie 7.12.1648
    et je ne pense pas qu’il se soit marié à 48 ans une première fois, et j’en conclue qu’il avait sans doute 20 à 25 ans de moins.

Repères historiques 1584-1609

Le vendredi 19 septembre 1609, il y a 400 ans, Claude Simonin sieur de la Fosse était rompu vif à la barre de fer et mis sur la roue à Angers. L’acte publié ici ce jour, précise que lui et son beau-père René Pelaud avaient pris les armes dans les rangs de la Ligue.
Le but de ce billet est de retrouver les repères dans cette fin d’un siècle de guerre civile, pour comprendre leur parcourt.

  • 1584, décès de François, duc d’Alençon, héritier de la couronne
  • Henri de Navarre devient l’héritier présomptif du trône : il est protestant. Les Ligueurs prétendent qu’il y aura obligation pour tous les Français d’abjurer le catholicisme. Ils reprennent les armes, c’est la Ligue, particulièrement active en Bretagne, derrière le duc de Mercoeur, ailleurs plus connue sous l’égide des Guise.
    A aucune période de son histoire la France ne fut plus menacée d’éclatement : se battent entre eux non seulement les royalistes, la Ligue et les réformés, mais aussi l’Espagne alliée de la Ligue.

  • Les gens de guerre, et le pillage
  • Tous les nobles ne se sont pas engagés dans la Ligue, loin de là, mais la Bretagne du duc de Mercoeur est la plus engagée : Jean-Marie Constant en dénombre 32 %. Leur plus grande bataille sera le siège de Craon.
    Le plus grave est sans doute le comportement des troupes. Car dans les rangs de la Ligue beaucoup de nobles sont pillards. Le cas Breton le plus célèbre sera La Fontenelle, rompu vif à Paris en 1602 7 ans avant Claude Simonin.

  • 1589 assassinat d’Henri III, Henri IV devient roi
  • C’est le roi de la paix, le réconciliateur. Certes, il doit dans un premier temps livré la guerre à ceux qui n’ont pas déposé les armes, mais ce sera une guerre propre, sans pillage.

  • Le ralliement des chefs Ligueurs
  • L’amnistie accordée aux Ligueurs est soumise à leur rédition individuelle. Les plus grands s’en tirent avec une coquette somme, achetés par un roi qui veut la paix, fut-ce à ce prix.
    L’amnistie ne couvre que les faits pendant la guerre, pas ceux qui suivent.
    Or, tous ne se rallient pas. Certains, comme La Fontenelle en Bretagne, continuent le pillage et deviennent de véritables bandits, des hors-la-loi.

  • Bibliographie
  • JOUANNA Arlette, Le temps des guerres de religion en France (1559-1598), Laffont

    JOUANNA Arlette, La France du XVIe siècle, 1483-1598, PUF, 1996

    BAYROU François, Henri IV, le roi libre, Flammarion, 1994

    LEROUX Nicolas, Un régicide au nom de Dieu, l’assassinat d’Henri III, Gallimard, 2006

    BERCÉ Yves-Marie, Histoire des croquants, Seuil, 1986

    BAUDRY J. La Fontenelle le ligueur et le Brigandage en Basse-Bretagne pendant la ligue (1574-1602) Nantes Librairie ancienne et moderne L.Durance 4, Quai d’Orléans, 1920

    LORÉDAN Jean, La Fontelle, seigneur de la Ligue (1572-1602), Collection Brigands d’Autrefois, Perrin, 1926

    Humour et généalogie

    Dans le cadre du festival de l’humour qui se termine à Cossé-le-Vivien. Voici, toutes catégories confondues, mon best-off :

    La scène se passe il y a 3 ans, avant la mise en ligne des registres paroissiaux.
    Deux dames, la trentaine, arrivent aux AD du Maine-et-Loire, vers les 10 h 15.

      Nous les Nantais, arrivont à l’ouverture, à 9 h, ou avant !

    Elles sont bardées de feuilles de généalogies imprimées en ligne.

      Clic-clic, c’est rapide et pas trop fatiguant !

    Le personnel les guide, les installe, etc…

      Le personnel prend gentiement son temps pour expliquer… montrer…, il faut compter un bon quart d’heure face à des novices…

    10 h 30, le silence règne presque. Elles bossent…

      enfin, toutes les deux en parlotant sur un même écran…

    11 h 30, elles foncent au comptoir, rendent leur carte, et s’éloignent en s’esclaffant à très haute et intelligble voix :

    Partons de là, ça me prend la tête !

    Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, en ligne

    Un début de mise en ligne en Ille-et-Vilaine

      Allez à la page des Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine

    Pour savoir quelles communes sont déjà en ligne, car elles sont peu nombreuses en ce début de mise en ligne, cliquez sur le petit point d’interrogation à droite de la case qui vous demande le nom de la commune.
    Vous verrez alors le nom de quelques communes apparaître

    et bien sûr, pour mémoire, nous avons en ligne depuis longtemps le magnifique site des archives municipales de Rennes

    Après l’heure, c’est toujours l’heure ! Une intimation à 2 h en 1550, Angers.

    Je me demande souvent comment nos ancêtres pouvaient se rendre à un rendez-vous sans montre. Pour la messe, il avait les cloches, et par ailleurs dans les grandes villes il y avait une horloge de ville. Il y avait aussi le cadran solaire, mais je ne suis pas persuadée qu’il y en avait partout.

    Voici donc un rendez-vous à 2 h au Palais Royal d’Angers en 1550, fixé par une intimation, c’est à dire une convocation apportée par sergent royal, pour une affaire de justice. L’intimation étant adressée aux Du Bellay, je croyais avoir trouvé un acte qui donnerait des précisions sur leurs différents, dont Joachim, né à Liré en 1523, eut tant à pâtir. Il n’en est rien, mais je découvre un problème d’heure de convocation, assez cocasse…
    Eustache, Louis et Claude Du Bellay ont un différend avec François, qui’ils ont fait intimer à 2 h au Palais Royal d’Angers. François Du Bellay a nommé un procureur pour le représenter. Mais celui-ci est venu en renfort, avec un grand nombre de témoins … et même le notaire pour dresser un procès verbal car ils ne trouvent personne l’heure dite !


    Eustache Du Bellay, évêque de Paris, cousin de Joachim

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : A tous ceulx et de la farde du scel etc savoir faisons que aujourd’huy 22 décembre 1550, par devant nous Marc Toublanc notaire royal à Angers et en présence de Me Denys Nyvard licencié ès loix Jehan Saymondaud demeurant en ceste ville d’Angers, Jacques Rochard et Loys Rydart demeurant ledit Rydart en la paroisse de la Trinite de ceste ville et ledit Richart aussi en ceste ville tesmoings à ce requis et appelés,
    maistre Nicollas Bodin au nom et comme procureur de noble et puissant messire Françoys Du Bellay s’est transporté au palais royal d’Angers à l’heure de 2 heures de l’après midi dudit jour en l’assignation qu’il a dict avoir esté baillée audit Françoys Du Bellay audit jour lieu et heure par l’un des juges ou enquesteur en la court de la sénéchaussée d’Anjou ou huissiers de la court de parlement qui vacqueroyt à faire extraictz pour les partyes de nobles personnes messires Eustache Loys et Jacques les Du Bellay demandeurs à l’encontre dudit messire François déffendeur

    et au dedans duquel palais ledit Bodin audit nom accompagné de Me René Chacebeuf licencié ès loix est allé et venu faire le regard et visite pour savoir sy aucun desdits commissaires besoignaient audit negoce afin d’y faire ce qu’il appartiendroit audit nom ou
    pour ce faire il a séjourné jusques à quelque temps où il n’a trouvé aucuns des dessusdits commissaires audit palais besoignant audit négoce,

    et après s’est transporté près les dessusdits hors du palais pour veoir et savoir à la vérité quelle heure estoyt à l’orloge et cadran dudit pallays, par lesquelz avoit trouvé que ladite heure de deux heures estoyt passée ainsi que les dessusdits temoings et autre plusieurs personnages à ce présent nous ont rapporté dit et déclaré ladite heure de deux heures estre passé, disant l’avoir ouy sonner long temps, dont ledit Bodin audit nom nous a requis acte

      il y a une horloge de ville à Angers, et c’est elle qui a sonné depuis longtemps
      et il y a un cadran solaire au Palais royal

    et alors s’est allé Me Pierre Martineau licencié ès loix au nom et comme soy disant et portant procuration desdessus dits messieurs Eustache Loys et Jacques les Du Bellay qui a dict voulloir et estre preste de procéder à faire lesdits extraictz pour les dessusdits par Hervé Legentilhomme sergent royal commissaire en ceste partye qu’il disoyt attendre l’appointement qui n’estoyt encores veu et que avoyt par le sergent baillée ladite intimation audit Françoys Du Bellay à ladite heure de deux heures précisément elle se entendoyt et entend et doibt entendre attendre troys heures et que l’on a coustume ainsi le faire et en user

      si j’ai bien compris, la coutume veut qu’on attende jusqu’à 3 h lorqu’on est convoqué à 2 h
      Remarquez, dans biens des domaines, cela n’a pas beaucoup changé depuis !

    par lequel Chacebeuf a esté dict et respondu pour ledit Bodin audit nom que l’heure estoyt passée de procéder à faire lesdits extraictz et que ledit Martineau fit donc comme il entendra et que ledit Gentilhomme n’estoyt commissaire,
    dont auxdites partyes ce réquérant avons décerné ce présent acte pour leur servir et valloir en temps et lieu que de raison, nous garde du scel desdits notaires tesmoins, avons pour la plus grande approbation desdites choses susdites mis et apposé le scel royal à ces présentes,
    fait ledit jour et an que dessus

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    Fille, fille et soeur

    Dans nos registres paroissiaux, « fille » est une personne du sexe féminin qui n’est pas mariée.
    Nous dirions une « jeune fille ». Enfin, je ne sais pas si le terme existe encore car je ne l’entends guère, tout comme d’ailleurs je n’entends plus « vieille fille », de ce côté cela n’est pas plus mal ! J’entends seulement ados, célibataires, femmes, hommes, pacsés, etc…, même celles de joie ont un nom plus sophistiqué.

    Pour les garçons le terme n’était pas « fils ». mais « garçon ».

    Malgré mon habitude des vieux registres, j’ai eu des émotions hier :

      « Le douziesme jour du moys de juillet l’an mil six cents trente et sept fut baptisé Gabrielle fille de René Allant et de Renée Lermithe sa femme parrain Me Jullian Moreau notaire de Bescon et du Loroux, marraine Gabrielle Allant fille et sœur dudit René Allant, laquelle a dit ne scavoir signer »

    Nos actes étant dépourvus de ponctuation, il est parfois indispensable d’en ajouter une, lorsqu’on a compris, car ma stupéfaction passée, j’ai compris

      Gabrielle Allant fille, et soeur dudit René Allant

    ce qui signifie :

      Gabrielle Allant célibataire, et soeur dudit René Allant.

    Ouf, je respire, car sur le coup je me suis demandée l’espace de quelques secondes si je lisais bien !