Quelques diffultés rencontées dans les registres paroissiaux en Loire-Atlantique


Vous avez bien lu.  Marie Bertin veuve de Guillaume Brossaud épouse Guillaume Brossaud.

Marie BERTIN x1 Guillaume BROSSAUD °ca 1664 †Vertou 13.4.1712 x2 Vertou 15 janvier 1714 Guillaume BROSSAUD (cf ci-dessous)

Guillaume BROSSAUD x1 Michelle PERTUIS x2 Vertou 15 janvier 1714 Marie BERTIN « mariage Guillaume Brossaud veuf de defunte Michel (sic) Pertuis avec Marie Bertin veuve de defunt Guillaume Brossaud, les deux de cette paroisse, présents Honoré Farineau, Pierre Landais, Michel Brossaud, Simon Metereau qui ne signent » †lui/ soeur de Pierre

Vertou est un registre tout plein de ces difficultés ! 

Entre autres difficultés !

Car non seulement les guerres de Vendée ont sévi, mais la grosse qui nous reste depuis 1668 est mitée, le plus souvent sans encre ou trop d’encre, avec une écriture le plus souvent serrée, et pour comble de bonheur, les vues n’ont pas été prises numériquement (ce qui aurait considérablement amélioré la lisibilité) mais par le photographe des archives avant l’ère numérique, ce qui nous vaut tout un département mal photographié, et hélas on a numérisé ces vues mal prises. Et pour ajouter à notre malheur, en Loire-Atlantique, les registres en ligne sont accessibles par année, manifestement pour compter plus de registres téléchargés par les lecteurs, donc prétendre être plus consultés que des voisins qui nous offrent généreusement des registres de 387 pages dont on peut faire nos choux gras. Ce compte, ainsi optimisé en truquant, fait que Archinoe, qui comptent ses lecteurs en nombre de registres téléchargés et non en nombre de pages, rouspète les lecteurs qui ont trop téléchargé de registres. Ce fut mon cas récemment car j’avais eu la mauvaise idée de prendre les tables de Nantes, année par année, puis munie de ces références les registres année par année. En peu de temps j’avais donc téléchargé plusieurs dizaines de registres peu épais puisque chacun une année, mais cela a déplu à Archinoe. J’espère seulement que la facture des AD n’est pas corrélée avec ce maudit compteur. Je remercie profondément les Archives du Maine et Loire qui n’ont pas ce travers de tout couper année par année !!!!!

 

 

 

Michel Lemerle, 78 ans précis, avait conservé son extrait de baptême : Vertou 1769

Le 1er janvier 2010 je vous mettais un billet :
L’anniversaire de la naissance d’un individu est une fête récente : autrefois il était donc difficile de connaître son âge et celui de ses proches.
Je vous indiquais qu’on fêtait seulement l’anniversaire de la naissance du Christ. Et tout autre anniversaire était purement et simplement péché d’orgueil, que même Louis XIV n’a pas osé franchir.

Il s’en suit que personne ne connaîssait vraiement son âge exact.

Donc tous nos actes d’alors portent un âge approximatif le plus souvent d’ailleurs qualifié « ou environ ».

Mon ancêtre Michel Lemerle non plus, mais comme beaucoup d’autres sans doute, il gardait soigneusement ses papiers de famille dont la copie de son acte de baptême. Et, manifestement, lors de son décès, ses enfants ont montré cet extrait de baptême au prêtre, de sorte que ce dernier a calculé l’âge exacte, et a bien inscrit dans son acte de décès, que l’âge était PRECIS.
On peut aussi supposer que ce prêtre a demandé les papiers alors que ses confrères ne demandaient jamais rien de tel !


Vertou « le 22 juillet 1769 fut inhumé le corps de Michel Lemerle veuf de Michelle Phelippe décédé hier aux Sorinières âgé de 78 ans précis [il est rare que l’âge soit précis, et ceci signifie que son extrait de baptême l’accompagnait encore], présent Michel, Jean, Michelle, Janne Lemerle ses enfants qui ne signent »

Je descends de Michel Lemerle et je dois avouer que c’est la première fois que je rencontre la mention PRECIS car j’ai toujours rencontré OU ENVIRON pour l’âge.

Le délais de viduité (veuvage) ne s’est jamais appliqué aux hommes : 40 jours après son veuvage il se fiance et se marie : Vallet 1733

Il y a 2 jours, je vous mettais les règles pour les femmes et l’exemple de ma Marie Guérin remariée 62 jours après son veuvage.

Voici, dans la même paroisse de Vallet, paroisse où on semble très pressé :

Louis MAILLARD x1 Jeanne ROULLÉ †Vallet 12 septembre 1733 « inhumée au petit cimetière Jeanne Roullé épouse de Louis Maillard, morte d’hier dans ce bourg, âgée de 55 ans environ en présence de Louis Roullé et Louis Bouchaud qui ne signent » x2 Vallet 9 novembre 1733 « fiançailles le 23 octobre, bénédiction nuptiale Louis Maillard veuf de defunte Jeanne Roullé et Olive Cherbonier veuve de defunt René Robert tous deux de cette paroisse »

Entre le 12 septembre (inhumation de la première épouse) et le 23 octobre, date des fiançailles, il n’y a que 40 jours.

Les nobles avaient droit de faire baptiser au delà du délais de 3 jours



Madeleine de VILLIERS °Challain-la-Potherie 12 février 1649 b le 19 janvier 1650 « baptisée Magdeleine fille de messire Gabriel de Villiers escuyer seigneur de Pruillé et dame Hélène de Chouppe son épouse, ont été parrain messire Christofle Fouquet seigneur dudit Challain et marraine dame Magdelaine de Beauvau espouse de messire Anthoine Du Bellay »

Ici, c’est donc 11 mois mois plus tard, mais j’en ai déjà vu 18 mois plus tard. Et vous ?
Odile
PS je suppose que le motif était un déplacement du père, soit à la guerre ou autre pour le service du roi ?

Autrefois les femmes enceintes se déplaçaient beaucoup et accouchaient en route !

Le premier roman que j’ai lu, il y a 70 ans de cela, était de Pearl Buck, la Mousson. J’avais été très émue de voir cette jeune femme travailler aux champs, ressentir les douleurs, se mettre sous un arbre, accoucher, et reprendre le travail aux champs 2 heures plus tard !

Lorsque j’ai commencé la lecture des registres paroissiaux, j’ai découvert de nombreux accouchements de femmes sur le chemin d’un pélerinage !

Ici, je découvre que les pélerinages n’avaient pas le monopole des voyages de femmes enceintes, et je vous livre ici un accouchement loin, sans motif de pélerinage, mais manifestement uniquement d’affaires.

Laval la Trinité « L’an 1670 le 3 septembre a comparu devant nous Lebarbier prêtre curé de cette église Maurice Chemin marchand sieur de la Croix Blanche, lequel nous a déclaré qu’estant allé à Guibray accompagné de Cecile Mehaignery sa femme elle seroit accouchée à notre Dame de Guibray proche la ville de Fallaise et auroit fait baptiser son enfant en ladite église de Guibray par vénérable et discret Me Hamel curé dudit lieu dont il auroit délivré extrait qu’il nous auroit aporté et fait signer ensuite et prié d’enregistrer ledit extrait ce que luy aursions accordé après l’avoir signé et laissé entre ses mains en la forme qui ensuit : Extrait du registre baptismal de l’église parochiale de Nostre Dame de Guibray, le 16 août 1670 a esté baptisé Maurice fils de honnorable homme Maurice Chemin et Cecile Mehaignery ses père et mère parrain Allain Jouet sieur de l’Hommeau marraine Françoise Duval femme de René Berthelot. Délivré par moy soussigné prêtre curé dudit lieu de Guibray le 25 dudit mois et an signé G. Hamel, et pour plus grande asseurance de cette affirmation entière de cette vérité ont souscrit ledit Chemin sieur de la Croix Blanche Jouet sieur de l’Hommeau parrain et Duval marraine avec nous prêtre curé de la Trinité de Laval. »