Voiturage de vin blanc pour le port saint Jean en Grève : Angers Paris 1522

EN CETTE PERIODE ESTIVALE, JE VOUS PROPOSE DEPUIS QUELQUES JOURS DES ACTES ANGEVINS TRAITANT DE PERSONNAGES HORS ANJOU
UN PEU DE VOYAGE EN QUELQUE SORTE
MAIS A L’EPOQUE DES 16 ET 17èmes siècles

En Anjou la pipe est de 475,6 litres, et elle comprend 2 busses ou barriques. Donc la livraison ici traitée est de 5 707 litres.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 14 décembre 1522, en la cour des pamais d’Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement establiz vénérable et discret Me Pierre Leconte honorable homme Jehan Camonas licencié ès loix et honneste personne sire Jehan Moriceau marchand demeurant aux Ponts de Sée soubzmectant confessent avoir fait et font entre eulx les marchés et pactions qui s’ensuivent c’est à savoir que ledit Moriceau a promis et par ces présentes promet mener et conduire à ses propres cousts et despens du port de ceste ville d’Angers jusques au port de St Jehan en Greve à Paris le nombre de 9 pippes et 6 buces de vin blanc pleines et avouillées dedans Karesme prenant prochainement venant, lesquelles 9 pippes et 6 busses de vin blanc appartiennent à maistre Pierre Leconte sieur d’Athée et à honorable homme et sage Me Jehan Damours qui ont promis bailler audit Moriceau à ses hoirs et aians cause au port et à la raison que ledit Moriceau a pour conduire certain nombre de vin jusques audit lieu de Paris pour monsieur Du Gast que ledit Moriceau dit estre la somme de 40 livres 10 sols tz par chacune pippe, sur laquelle somme lesdits Leconte et Damours ont promis bailler et avance dedans le jour de demain la moitié de la somme, laquelle pourra monter ledit noms de 12 pippes de vin audit Paris si tant y a, et le surplus payable par lesdits Leconte et Damours ou l’un d’eulx leurs hoirs audit Moriceau à ses hoirs etc dedans ladite ville de Paris après que ledit vin sera rendu plein et avouillé sur ledit port st Jehan en Grève par ledit Moriceau, et a promis doibt et sera tenu ledit Moriceau rendre compte audit Damours du reliqua de la somme ou sommes de deniers qu’il recevra … auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir d’une part et d’autre etc aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et les biens et choses dudit Moriceau à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents ad ce Pierre Poullain et Adrien Marchant demourant audit Angers tesmoings

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Maurice Barbarin, de Montrelais, acquiert les vignes de son gendre André Boré : Ingrandes 1502

attention, Montrelais est en Bretagne, aussi il va falloir élire domicile en Anjou pour les éventuelles suites judiciaires, comme vous avez coutume de le voir dans ces actes. Mais ici, le notaire d’Angers fait une exception car le domicile est élu à Ingrandes, donc près de Montrelais, et non pas à Angers comme d’habitude on l’observe.

Je descends pas mes GENTOT d’une Boré à Rochefort-sur-Loire, mais j’ignore comment lier cette Boré aux auxtres porteurs du patronyme.

L’acte a plus de 5 siècles, et c’est encore sans signatures autres celles du notaire, et j’ai bien le sentiment qu’à cette période, du moins en Anjou, les signatures n’étaient pas obligatoires, et qu’on doit trouver la trace d’un quelconque édit du roi demandant de faire signer.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5/506 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 mai 1502 en la cour du roy notre syre à Angers etc (Cousturier notaire Angers) personnellement estably Jehan Lefeuvre sergent royal demeurant paroisse de st Maurille d’Angers confesse avoir vendu cédé délaissé et transporté et encores vend etc à Maurice Barbarin paroissien de saint Pierre de Montrelais au diocèse de Nantes qui a achacté pour luy et pour Jehanne sa femme absente leurs hoirs etc les vignes sises en la paroisse d’Ingrandes que ledit Lefeuvre avoit acquises autrefois de André Boré gendre dudit Barbarin sises ès cloux du pressouer Beaurepère sur le grand chemin tendant dudit lieu d’Ingrandes la Guillaumière la Bisollière et Regnaudeau et tous ledit cloux sis en ladite paroisse d’Ingrandes et tout ainsi que lesdites vignes se poursuivent et comportent et selon le contenu ès contrat ou contrats faits entre lesdits Lefeuvre et Boré sans rien en retenir ne réserver, ès fief et aux devoirs et charges anciens etc transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 30 livres tournois paiées c’est à savoir 18 livres tournois en notre présence et à veue de nous et le sourplus qui est 12 livres tz ledit achacteur l’a promis paier audit vendeur dedans la notre Dame mi août prochainement venant le nombre de 50 livres de beurre bon et marchand nouvel audit jour de la mi-août et aussi à la charge de paier les arréraiges des rentes dues par raison desdites choses vendues du temps passé pour ce qui en est deu si lesdites choses demeurent audit Barbarin et qu’elles ne seroient retirées sur luy en ce cas il sera tenu de rendre lesdits héritages audit Boré sondit gendre toutefois et quantes que ledit Boré luy rapportera les sommes pour lesquelles est faite ceste présente vendition et loyaulx cousts et mises sans le pouvoir refuser ainsi l’a promis et accordé tant pour luy que pour ses hoirs etc à laquelle vendition et choses cy dessus tenir etc garantir etc obligent etc foy etc présents à ce Eslie Esnault Guillaume Jamin de ladite paroisse de Montrelais et Jehan Guillou tesmoings, et pour ce que ledit achateur est demeurant au pays de Bretaigne et que ledit vendeur ne pourra faire mettre ces présentes … dudit pays qui est pays distant d’avecques ce pays d’Anjou pour raison du reste dudit bail, et a voulu ledit achateur et consent que les exploits de justice qui pour raison dudit reste des déppendances d’iceluy seront ou pourront estre faits à la maison de Pierre Pinon sis audit bourg d’Ingrandes seront de tel effet forme comme s’ils estaient faits à sa propre persone et qu’il fust résidant et demeurant audit pays d’Anjou et veult qu’ils sortent leur plein et entier effet sans jamais les pouvoir condemner ne dire aucune chose à ce contraire

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Jean de la Rivière paye la façon de ses vignes, Chalonnes 1582

tout en vendant du blé à son vigneron qui a façonné ses vignes. Et ils passent tous deux devant le notaire pour établir cette quitance.
L’acte ne précise pas comment ils convenaient du prix de la façon auparavant, en sorte, ce que nous appellons de nos jours un contrat de travail.
En fait, les archives des notaires regorgent de quitances, ce qui nous étonnera toujours, nous autres habitués des paiements modernes !

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 6 avril 1582 après midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement estably honorable homme Me Jehan Delariviere advocat du roy aux aydes et eslection d’Angers et y demeurant d’une part et Benoist Neau demeurant au lieu de la Seurie paroisse de Notre Dame de Chalonnes d’aultre part soubzmectant lesdites parties respectivement confessent s’est à savoir ledit de la Rivière avoir eu et receu dudit Neau la somme de 5 escuz sol faisant le reste et parfait payement de la somme de 14 escuz que ledit Neau debvoit audit de La Rivière pour vendition de bled par luy faite audit Neua par davant Jacques Gentil notaire audit Chalonnes ledit bled à prendre sur le lieu de la Brossardière Gandin paroisse de Neuvy du terme escheu de la Notre Dame Angevine dernière passée et lequel Neau a confessé avoir eu et receu dudit de La Rivière la somme de 7 escuz sol pour la faczon et vendanges des vignes appartenant audit de la Rivière paroisse de Chalonnes et en la paroisse de Chaudefons pour l’année présente et a pareillement ledit Neau quité ledit de la Rivière pour les faczons desdites vignes de tout le temps passé, dont il s’est tenu à contant et se sont lesdites parties respectivement quitées et quitent de tout ce que dessus, à laquelle quitance etc obligent etc renonczant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé Angers maison de nous notaire en présence de Jehan Adellee et de Pierre Drouet demeurant Angers tesmoings, ledit Neau a dit ne savoir signer

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Françoise Delestang et Gilles Bouvier, joueur de luth, son mari ont acheté 2 pipes de vin, Angers 1582

Il est joueur de luth, et à l’époque il s’agissait d’accompagner des chansons que l’on retrouve de nos jours sur Youtube et autres

Comme vous le savez, je descends d’une famille DELESTANG et chaque fois que je rencontre un porteur de ce nom, relativement peu répandu, je me réjouis.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 18 février 1582 après midy en la cour du roy notre sire à Angers et de monseigneur duc d’Anjou endroit par devant nous Mathurin Grudé notaire de ladite cour personnellement estably honnestes personnes Gilles Bousvier joueur de luc et Françoise Delestang son espouse de luy suffisamment auctorisée par devant nous quant à ce, demeurant audit Angers paroisse st Denis, soubzmectans eulx et chacun d’eulx seul et pout le tout sans division de personnes ne de biens o renonciation au bénéfice de division d’ordre et de discussion etc o pouvoir etc confessent debvoir et promettent par ces présentes rendre payer et bailler à honneste homme Pierre de la Marqueraie licencié ès loix advocat audit Angers stipulant et acceptant pour luy ses hoirs etc la somme et nombre de 14 escuz d’or sol et deux tiers pour vendition et livraison de 2 pippes de vin par ledit de la Marqueraye vendues baillées et livrées auxdits establis paravant ce jour comme ils ont confessé par devant nous, desquelles 2 pippes de vin et livraison d’icelles lesdits establis se sont tenuz contans et en ont quité et quitent ledit de la Marqueraie ses hoirs et ayans cause, auxquels 14 escuz d’or sol et deux tiers d’escu payer par lesdits establis audit de la Marqueraie au terme obligent eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens o renonciation o bénéfice de division d’ordre et discussion de priorité et postériorité eulx leurs hoirs et leurs dits biens etc renonçant etc et par especial audit bénéfice de division et ladite Delestang au droit velleyen et tous droits faits et introduits en faveur des femmes que luy avons donnés à entendre estre tels que femme ne peult s’obliger ne intercéder pour aultruy mesmes pour son mary sans expresse renonciation auxdits droits si elle n’y renonce elle en peult estre relevée foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers maison desdits establis en présence de Jacques Allard bolanger demeurant en la paroisse st Pierre et Toussaint Coquechin demeurant en la maison de Rollin Boucher paroisse st Denis tesmoings, lesdits establis ont dit ne savoir signer

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Claude du Boispéan échange 10 quartiers de vigne, Rablay 1565

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 juillet 1565 (Hardy notaire Angers) comme ainsi sout que dès le 2 mai 1551 ait esté fait contrat d’échange et contreschange entre noble homme Claude du Boispéan vivant sieur de Myrebeau d’une part, et damoiselle renée de Blavou par devant Me Guillaume Fouré notaire royal Angers scavoir de 25 livres de rente avecques 10 quartiers de vigne appellées les Haultes vignes Myrbeau paroisse de Rablay lesquelles vignes ledit du Boispéan avoit baillées en conteschange à ladite Renée de Blavou pour ladite rente de 25 livres tz o grâce et faculté d’icelle rente pouvoir admortir et que pour icelle admortir se soyent trouvés par devant nous ladite damoiselle de Blavou et noble homme René Duvau sieur de Myrebeau mary de Florence du Boispéan fille et héritière principal dudit deffunt Claude de Boispéan, laquelle de Blavou désirant admortir ladite rente rembourse audit Duvau la somme de 300 livres pour laquelle elle avoit prié et requis ledit Duvau qu’il luy pleust rependre lesdits 10 quartiers baillées en contreschange et qu’elle en constreschange recousse dudit contrat d’eschange la saisine pareillement quite de ladite rente ce que ledit Duvau a bien voulu et accordé
pour ce est-il qu’en le cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous personnellement establiz ladite de Blavou demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de saint Michel du Tertre d’une part, et ledit Duvau esdits noms d’autre part, soubzmectant lesdites partyes respectivement etc confessent les choses susdites estre vrayes et avoir accordé et par ces présentes accordent ce que s’ensuit c’est à savoir que ladite de Blavou a remis et quité et par ces présentes cèdde remet et quitte audit Duvau esdits noms lesdits 10 quartiers de vigne cy dessus mentionnés à elle baillés en eschange par ledit Claude du Boispéan et y a renoncé et renonce pour et au profit dudit Duvau esdits noms ce stipulant et acceptant pour luy ses hoirs etc et a ledit Duvau esdits noms moyennant cesdites présentes remis et quité et par ces présentes remet et quite à ladite de Blavou ce acceptante ladite somme de 25 livres de rente par elle baillée en eschange audit deffunt de Boispéan et demeure par ces dites présentes ladite rente esteinte et admortie sans ce que pour l’advenir ledit Duvau esdits noms en puisse demander aucune chose et se sont quités l’un l’autre des fruits desdites vignes et arrérages de ladite rente de tout le passé jusques à ce jour sans ce qu’ils s’entre puissent faire question ne demande pour raison desdits fruits et arrérages
et de tout ce que dessus lesdites parties sont demeurées à ung et d’accord, auxquelles choses susdites tenir etc dommages etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers en présence de noble homme Pierre Galliczon sieur de l’Oriaye et François Fortin demeurant en ceste ville d’Angers paroisse sant Michel du Tertre tesmoings

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Vente de 16 pipes de vin nouveau du Craonnais et du Castrogontérien, 1520

à un marchand de Craon nommé Grignon, venu acheter le vin à Angers, où demeurent les propriétaires des vignes, mais enlevant le vin sur place.
Grignon est sans doute hôtelier ou cabaretier à Craon pour avoir une telle consommation !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 15 décembre 1520 en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement estably honneste personne Jehan Grignon marchand demourant à Craon ainsi qu’il dit soubzmectant etc confesse debvoir et estre loyaulment tenu et encores promet rendre et paier
à honnestes personnes sires Guillaume Richart et à Charles de Bougne marchands demourans à Angers
la somme de 80 livres tournois dedans le jour et feste de la Penthecouste prochainement venant à cause et pour raison de la vendition du nombre de 16 pippes de vin nouveau du creu de ceste présente année partie de Craonnais et partie de Chasteaugontier venduz par lesdits Richart et de Bougne audit estably qui a accepté et eu pour agréable ledit vin et les tonneaux
lesquels tonneaux ledit Grignon sera tenu rendre au lieu où il prendra ledit vin desdites vendanges prochaines
et aura ledit estably 7 deniers tz pour pippe de celles qu’il rendra à Chasteaugontier
à laquelle somme de 80 livres tz rendre et paier dudit estably de ses hoirs etc audit Richart et de Bougne par moitié à leurs hoirs au jour et terme et par la manière que dit est en ceste ville d’Angers en la maison desdits Richart et de Bougne et aux cousts et mises périls et fortunes dudit estably de ses hoirs etc et aux dommages oblige ledit estably soy ses hoirs etc à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce Jehan Davy de la paroisse de Bazouges sur le Loir et Maurille Malleville pelletier demourant à Angers tesmoings
fait et donné à Angers en la maison dudit de Bougne les jour et an susdits

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