Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – Annexe 3 : interrogatoires

(C) Editions Odile HALBERT
ISBN 2-9504443-1-8

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Extraits de jugements de Concellois à Rennes en nivose an II. Commission O’BRIEN du 26.12.1793 AU 14.01.1794 (Ad35 série L)

  • Pierre Charbonnier
  • le dit jour a été amené de suite devant la commission militaire un particullier faisant partie de ceux amenés hier par la garde nationale de Saint-Aubin lequel interrogé de son nom âge demeure et profession répond s’appeler Pierre Charbonnier de Saint-Julien-de-Conseil district de Clisson agé de 23 ans profesion marchand de vin en gros.

      D. Pourquoi avez-vous quitté votre commerce ?

    R. Parce que la révolution est venue en notre pays et que l’affluence de Brigands enlevait le débouché de Nantes.

      D. Etes vous marié et avez vous de enfants ?

    R. Je suis marié mais à moins que ma femme n’ait accouché depuis mon départ …. je n’ai pas encore d’enfant.

      D. Qui vous a fait suivre l’armée rebelle ?

    R. Deux allemands qui vinrent jurer après moi et me menacèrent de me tuer.

      D. Comment entendiez vous leur langage ?

    R. C’est par les jurements que je les comprenais.

      D. Ou avez vous passé la Loire ?

    R. A Ancenis et j’ai voulu me sauver depuis mais je n’ai pas pu.

      D. Connaissez vous les Fonteneau … Julien-Joseph. Et avait-il quelque poste dans l’armée rebelle ?

    R. Je les connais bien peu ils s’appellent Fonteneau mais ils n’avaient point de poste dans l’armée. Il y avait plus de quinze jours que nous avions pris le poste de nourechape.

      D. D’ou vous vient ce pantalon rayé ?

    R. Il vient de chez nous. J’en ai trois que j’ai tous apportés de chez moi, je n’ai jamais fait de mal à personne, j’au eu cinquante francs en argent que j’ai décaissé excepté dix huit francs en argent et cent sous en assignats que j’ai reçu à la garde de St Aubin

      Q. Comme vous marchiez nuit et jour trois culottes devaient bien vous géner ?

    R. Nous ne marchions que la nuit.

      Q. Vous êtes cependant arrivés à Laval à sept heure du matin.

    R. L’armée du Poitou allait toujours devant, je n’étais que de l’armée qui marchait derrière.

      Q. Avez-vous quelques patriotes de votre connaissance à Nantes qu puissent répondre de vous ?

    R. Oui, surement, les citoyens Dumesnil, gendarme, César, la veuve Daviaud et ledit Manceau et Dellier marchand de vin

      Q. Quelques uns de vos camarades ont eu des pantalons à Fougères que les chefs leur ont donné

    R. Je n’en sais rien, je n’en ai point

      Q. Avez-vous bien tiré des coups de fusil ?

    R. Je ne me suis jamais trouvé au feu

      Q. Ce n’est donc pas de bonne volonté que vous avez marché avec l’armée rebelle ?

    R. Non, assurément, et je voudrais qu’ils m’eussent coupé le cou.

      Q. Pourquoi n’avez-vous pas cette fermeté chez vous ?

    R. Enfin, citoyen, si la plus grande partie de l’armée savait que la nation leur ferai grâce il en déserterait plus de vingt mille.

      Q. Etiez-vous de la garde nationale chez vous et avez vous payé vos contributions ?

    R. Il n’y avait pas de garde nationale et j’ai payé quarante quate écus

      Q. Avez-vous vous fait un don patriotique ?

    R. Je ne suis pas assez riche

    Tels sont ses dites qu’il a affirma véritables

  • Joseph Aguesse
  • Le même jour et de suite, a été amené devant la commission militaire un des vingt trois particuliers arrétés par…

      Q. interrogé de son nom, âge, demeure et profession

    R. répond s’appeler Joseph Aguesse, âgé de quarante sept ans, Julien-de-Conseil, laboureur et pêcheur, marié à Marie Bouyer, un enfant.

      Q. d’où veniez-vous et d’avec qui ? Pourquoi avez-vous été arrêté auprès de Gahard ?

    R. je venais de Dol, de l’armée des rebelles qui m’avaient forcé de marcher avec eux, il y a quatre semaines et m’avaient donné un fusil à Dol et trois cartouches. Ils m(ont forcé de les suivre.

      Q. Avez-vous de l’argent ?

    R. J’en avais que trois livres que les gardes nationales qui m’ont arrêté m’ont tout pris

      Q. Quel motif avez-vous à donner pour votre justification et pourquoi dans votre paroisse n’avez vous pas cherché à rallier votre commissaire pour combattre les brigands ?

      Pierre Goheau

    Le même jour et de suite a été amené devant la commission militaire

      Q. interrogé de son nom, âge, demeure et profession

    R. répond s’appeller Pierre goho, âgé de vingt trois ans, de St Julien de Conseil, pêcheur

      Q. d’où veniez-vous et d’avec qui veniez vous quand vous avez été arrêté par les patriotes de Sens

    R. nous venions de Dol, de l’armée des Brigands

      Q. pourquoi et depuis quand étiez-vous dans l’armée rebelle et qu’y avez-vous été faire ?

    R. il y a environ un mois qu’ils me forcèrent de les suivre

      Q. pourquoi ne vous êtes vous pas échappé plus tôt

    R. je ne l’ai pu

      Q. aviez-vous un fusil ?

    R. oui, ils m’en donnèrent un à Fougères et il n’a jamais été chargé d’une part, et je ne m’en suis pas servi

      Q. quelle paye aviez-vous et comment viviez-vous ?

    R. nous n’avions point de paye et nous vivions d epain que nous pouvions attraper à la porte des boulangers

      Q. en vos forçant de marcher, c’était sans doute pour combattre pour Louis dix sept ? et pour la religion ?

    R. je n’allais point pour combattre et je trouve la religion du citoyen aussi bonne que celle qu’ils appellent catholique

      Q. Avez-vous vu quelqu’un à leurs combats ?

    R. non, nous étions à l’arrière garde et l’armée de M. Stoufflet qui combattait, allait toujours devant

      Q. savez-vous qu’il y a une loi qui condamne à mort ceux qui ont marché dans cette armée ?

    R. je ne connaissais pas cette loi et d’ailleurs j’ai été mené de force

      Q. pourquoi restiez-vous dans votre paroisse pendant que les brigands y étaient et pourquoi n’alliez vous pas à Nantes comme l’ont fait quelques patriotes ?

    R. ceux-là étaient rendu à Nantes avant la révolution comme Sauvêtre pêcheur

      Q. vous avez aidé à passer la canon de l’armée rebelle ?

    R. non, je n’ai pas aidé

      Q. en ont-ils passé beaucoup ?

    R. je pense environ cinquante

      Q. savez-vous où allait l’armée quand elle a passé la Loire et retournait-elle pas dans la Vendée ?

    R. je n’en sais rien, ils ne nous disaient pas leurs desseins

      Q. avez-vous les massacres que les rebelles ont commis sur leur route ?

    R. oui, j’ai vu de bons citoyens tués à Dol, Fougères. Ils avaient des habits bleus à parement rouge

      Q. connaissez-vous Joseph Fonteneau et avait-il un grade dans l’armée ?

    R. je ne l’ai connu que depuis Retier et je ne sais s’il avait un grade dans l’armée telles sont ses déclarations qu’il a affirmé véritables après lecture ….
    signé Pierre Goheaud

  • Laurent Pouponneau
  • a dit s’appeler Laurent Pouponneau, âgé de vingt six ans de St Julien de Conseil, batelier sur la Loire, garçon

      D. d’où veniez-vous et d’avec qui veniez-vous quand vous avez été pris par les patriotes ?

    R. Je venais de Dol de l’armée des rebelles, j’y avais été mené pour servir de nombre car je n’avais pas dessein de faire de mal. Il y hier quatre semaines que j’y étais et nous étions un grand nombre de ma paroisse, environ deux à trois cents. Quand les brigands qui étaient dans la paroisse sont venus chez moi, ils étaient trois qui me disaient qu’on allait tout br–ler chez nous et qu’il fallait mieux les suivre que de rester.

      Q. Vous saviez que la loi condamne à mort ceux qui aurait marché dans l’armée des rebelles, vous deviez plutot vous réunir deux à trois pour combattre les brigands car vous deviez être sur que vous auriez été pris en marchant avec eux.

    R. Nous étions forcés de marcher

      Q. Avez-vous un frère dans l’armée ?

    R. J’en ai deux ici

      Q. Etes vous parti le même jour de chez vous

    R. un de mes frères s’appelle Pierre et moi ils vinrent nous chercher en notre maison et nous forcèrent à marcher

      Q. de combien était l’arrière-garde que vous faisiez à l’armée ?

    R. d’environ mille, et il y avait encore des cavaliers derrière nous

      Q. comment marchaient les femmes et les enfants ?

    R. les uns à pied les autres en charette et il n’y a de voiture que dans celle de M. Lirot

      Q. avez-vous porté un fusil, vous en êtes vous servi pillé

    R. je n’ai fait aucun pillage . Ils m’ont donné un fusil à Fougères et de ma vie je n’en ai tué aucun

      Q. connaissez-vous à Nantes quelqu’un qui réponde de vous ?

    R. oui citoyen, le citoyen Adam marchand de grain sur l’isle Faideau, Pinaut marchand de grain, Maucion ancien juge à Saint Pierre

  • René Rousseau
  • Ledit jour a été amené devant la Commission militaire un particulier vêtu de (blanc) faisant partie des vingt trois amenés hier par les communes de Sens et autres, lequel interrogé de son nom, âge, demeure et profession, répond s’appeller René Rousseau, de Nanes paroisse de Saint-Julien-de-Concelles, district de Clisson, département de la Loire-Inférieure, âgé de quarante deux ans environ, de profession de laboureur vigneron et propriétaire

      Q. Comment vous âtes-vous trouvé dans le pays où vous avez été arrêté si éloigné de chez vous ?

    R. C’est que nous venions de Dol de quitter l’armée des rebelles et nous cherchions à gagner notre pays

      Q. Pourquoi étiez-vous avec cette armée ?

    R. C’est qu’on me menaçait de me tuer à coups de sabre.

      Q. Vous n’avez pas été de bon coeur à la suite de cette armée ?

    R. Non, assurément, c’est bien par force.

      Q. N’étiez-vous point du nombre de ceux qui ont été attaquer Nantes à différentes reprises ?

    R. Non, jamais je n’y ai été

      Q. Combien avez-vous tiré de coups de fusil depuis que vous êtes dans l’armée rebelle ?

    R. Je n’ai eu de fusil qu’à Fougères, avant je n’avais qu’une faulx et je n’ai jamais tiré aucun coup de fusil

      Q. Aviez-vous quelque marque de ralliement pendant que vous étiez dans l’armée rebelle, soit un ruban blanc, un fichu brodé et autre signe ?

    R. Je ne portais aucune marque

      Q. Connaissez vous Julien Joseph Fonteneau, Louis Fonteneau, Pierre Yves Couprie ?

    R. Non

      Q. Où étiez-vous quand les brigands vinrent vous forcer de marcher ?

    R. J’étais dans un champ à travailler

      Q. Avez-vous rentré chez vous avant de partir avec l’armée rebelle ?

    R. Oui, j’étais allé prendre une cravate

      Q. Aviez-vous de l’argent ?

    R. Oui, j’avais pris chez mois dix louis en or et vingt et une livres en argent. J’en ai encore laissé un peu plus aux mains de mon père.

      Q. Avez-vous reçu quelque paye dans l’armée ?

    R. Non, aucune paye

      Q. N’avez vous pas exercé aucun brigandage ?

    R. Non

      Q. Avez-vous ouï dire que l’armée rebelle attendait des secours sur les cotes ?

    R. Non, ils ne nous donnaient aucune connaissance

      Q. Les chefs étaient-ils durs envers vous ?

    R. Oh ! oui, ils nous suivaient de bien près et nous maltraitaient beaucoup

      Q. Ont-ils bien perdu du monde dans les batailles de Château-Gontier, Craon, Laval, Ernée, et Fougères ?

    R. Un peu, je n’en sais pas le nombre

      Q. N’avez-vous pas un mouchoir teint de sang ?

    R. Oui, j’ai saigné du nez, c’est ce qui m’arrive quand je suis enrhumé ou que je fatigue

      Q. Vous êtes donc riche puisque vous aviez tant d’argent et que vous en aviez encore laissé ?

    R. Nous avons environ trente à trente cinq rasières de vigne, ce qui rend d’ordinaire quarante à cinquante bariques de vin, et comme nous n’avions point de femmes à payer, que nous faisions du grain pour nous nourrir, cela fait que nous avions quelqu’argent.
    Ce sont ses déclarations.

  • François Limousin
  • a dit s’appeler François Limousin âgé de quarante trois ans, de St Julien de Conseil, pêcheur de prof.

      Q. d’où veniez vous et d’avec qui veniez vous quand les gardes vous ont arrêté

    R. nous venions de Dol, d’avec l’armée des brigands

      Q. avec qui aviez vous été à Dol, et pourquoi y aviez vous été ?

    R. nous avions été avec l’armée de Mr Lirot, nous avions été forcé de suivre

      Q. ce monsieur Lirot était donc bien puissant ?

    R. Il était le Commandant de tout notre pays

      Q. son armée n’était donc composée que de gardes de la compagnie ?

    R. Oui, de ceux du Loroux, Saint-Sébastien, Vertou, Saint-Julien et Haute-Goulaine

      Q. Cette armée, y avait-il longtemps qu’elle était formée ?

    R. non, elle s’était formée à Saint-Sébastien et il y a quatre semaines qu’ils nous forcèrent de la passer à Ancenis

      Q. Quel service faisiez vous dans l’armée ?

    R. Nous étions de garde après les femmes, nous n’allions point au feu et je n’ai jamais eu de fusil

      Q. Aviez-vous de l’argent ?

    R. je n’en avais qu’un écu et cinq septiers

      Pierre Lorand

    Le même jour et de suite a été amené devant nous juges de la commission militaire

      Q. interrogé de son nom, âge

    R. répond s’appeler Pierre Lorand âgé de vingt deux ans de Saint-Julien-de-Conseil laboureur pêcheur garçon

      Q. d’où venez vous et d’avec qui ?

    R. nous venions de Dol de l’armée des rebelles. Ils nous avaient forcé de les suivre, mais j’avais toujours l’intuition de m’échapper et je n’avais pu le faire plus tôt car ils m’avaient trouvé à déserter. Ils m’auraient tué.

      Q. il n’est pas croyable qu’ils vous ayent forcé de partir car dans votre pays qui y avaient resté depuis le séjour de l’armée des brigands s’étaient joints à eux

    R. Et bien je vous affirme qu’ils sont venus me chercher jusque dans une cabane de bateau.

      Q. Connaissez-vous Phelippes greffier de la municipalité de Saint-Julien ?

    R. oui, c’était un chef de la paroisse

      Q. des brigands ?

    R. oui, des brigands. Il sert dans l’armée avec son fils

      Q. était-ce lui qui commandait ceux de votre paroisse qui ont suivi l’armée ?

    R. oui c’était lui qui faisait les affaires dans leur chambre qu’ils avaient formée dans la paroisse

      Q. Connaissez-vous Julien-Joseph Fonteneau et ne commandait-il point avec Phelippes ?

    R. je ne connaissais Fonteneau que depuis Dol

      Q. avez-vous été armé d’un fusil ?

    R. non je n’ai point eu de fusil, à Laval ils m’ont donné une pique

      Q. avez-vous su qu’ils ont tué un prêtre sermenté à Laval ?

    R. Non, citoyen, je n’en rien su

  • Jean Guillocheux
  • Procédant de faite à l’interrogatoire d’un autre particulier taille daux approches de cinq pieds portant un chapeau rond de brassé sans colandes portant veste et deux gillets bleus avec un pantalonde toille, deux chemises de toille dont une plate et lautre avec jabotière banchette (sic) au bras droit, l’autre manche de la même chemise décousue et dépourvue, ayant figure maigre et alongée cheveux ronds et noirs barbe yeux sourcils de même, née gros et allongé portant marque de patite vérole bouche moyenne.

      Q. Demandé son âge

    R. a dit être daux environ de trente sept à huit ans

      Q. demandé comment il s’appelloit.

    R. a répondu qu’il s’appelloit jan guillocheux, natif de saint julien conseil, département de n’ayant pu remplir cette demande que par dire qu’il connaissoit autre administrationque clysson

      Q. demandé s’il était homme marié ou garçon

    R. a dit être marié et demeuré avant son départ à la perière susditte paroisse de saint julien et avoir un enfant femelle vivant

      Q. demandé quelle a été la cause de l’abandon qu’il avait fait de sa femme et de son enfant

    R. a répondu que l’appel de cloche appelle tocchin le lien avec ceux de son territoire pour suivre par menaces agis de la sorte l’armée ainsi formée et appellée catholique, qu’il l’a depuis l’attaque d’ancenis avoir suivie jusqu’à ce jour

      Q. demandé d’où il venait présentement

    R. a répondu venir de Daule où il a trouvé le moyen de s’évader de cette armée

      Q. demandé qui en était le commandant

    R. a dit qu’il s’appellait Stoufflet

      Q. demandé s’il s’avait qu’elle était l’intention de cette troupe

    R. a répondu qu’il croyait que c’était pour avoir un roi

      Q. demandé pourquoi il avait quitté cette armée sans en avoir aucun congé

    R. a répondu que depuis longtemps il désirait le faire, qu’il n’en avait trouvé l’occasion qu’à ce moment, qu’il n’avait pendant sa servitude tiré aucun coup de fusil, qu’en évenement qu’il se fut trouvé dans le cas de le faire, son intention était de les tirer en l’air et non sur les siens, même être depuis longtemps repentant de ses démarches.
    tels sont ses dires et ne savoir signer.

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    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Discussion autorisée sur ce blog.

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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 12 : copie intégrale du registre de catholicité clandestin

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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  • CHAPITRE XII
  • COPIE INTEGRALE DU REGISTRE DE CATHOLICITE CLANDESTIN
  • Etat physique du volume
  • Le registre clandestin de René Lemesle est constitué physiquement de 2 volumes.
    Le premier volume, au format 32 x 21 cm, provient de l’imprimerie-librairie-papeterie et reliure Mellinet-Malassis à Nantes, Place Bourbon « A la Bible d’Or ». Il comporte 288 pages, mais les pages 1 à 6 et les 74 dernières, après la page 213, sont vierges. Ce premier volume est une copie des minutes de René Lemesle, effectuée en 1830 par l’abbé Piquet : il couvre la période d’octobre 1794 à 1799.
    Le seconde volume est composé de 14 cahiers, de 4 à 10 pages chacun, au total 234 pages, enpapier blanc ou bleuré, de format 20 x 15,5 cm à 23 x 13 cm. Le tout a été relié à l’époque, avec une couverture en parchemin, sur la tranche duquel il est écrit « Persécution de l’église ». Ce volume est écrit directement par René Lemesle de 1799 à 1802. M. Charbonnier alterne avec René Lemesle.
    La copie imprimée ci-après retranscrit fidèlement l’orthographe des deux volumes, y compris les fautes et les signatures. Pour la période de recoupement entre les minutes recopiées et le registre écrit par R. Lemesle, les différences sont indiquées ainsi : les textes en moins dans le registre de René Lemesle sont entre { } et les texte en plus entre – –
    Les deux volumes ont été microfilmés par les archives départementales de Loire-Atlantique en mars 1990. Le microfilm numérisé est consultable depuis 2007 en ligne sur leur site.

    Voir copie intégrale des BMS du registre de catholicité clandestin de Saint-Julien-de-Concelles, par René Lemesle prêtre clandestin 1794-1802 : ordre chronologique Le tout en un seul clic, fichier .pdf de 2 Mo

    Voir copie intégrale des BMS du registre de catholicité clandestin de Saint-Julien-de-Concelles, par René Lemesle prêtre clandestin 1794-1802 : ordre alphabétique Le tout en un seul clic, fichier .pdf de 2 Mo

    Cela n’est pas terminé, demain les Jugements.


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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 11 : morts déclarés à l’état-civil

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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    Chapitre X

  • MORTS VIOLENTES DANS L’ETAT CIVIL
  • Morts de 1793 à 1794 déclarés à Saint-Julien

    Une partie des morts violentes sont déclarées à l’état-civil de 1797-1800 aux Archives Communales. Une grande partie de ces enregistrements a posteriori de décès figure au milieu du registre des mariages, ce qui les rend inaccessibles. Par ailleurs, la consultation des archives n’étant plus autorisée dans les communes, la copie fidèle ci-dessous présente un intérêt pour les curieux.
    Cette liste ne constitue pas un martyrologe, puisque nous avons vu que les déclarations ne sont pas exhaustives et que toutes les déclarations ne sont pas fiables.
    Les Lorousains qui vivaient à Saint Julien de Concelles ont aussi été relevés pour l’étude de démographie-historique lorousaine, à paraître en 1993.
    Il existe une autre liste de victimes publiée par le père Petard (8), elle même extraite de M. A. Lallié (x). Cette dernière diffère en de nombreux points de la liste de l’état civil. Seuls 6 hommes sont à la fois dans l’état civil et dans la liste du père Pétard : Pierre Harrouet accusé de brigandage, Joseph Huret 48 ans, Antoine Volant 50 ans, Julien Bricart 22 ans, Julien Pouponneau 50 ans et Jean Pouponneau 18 ans. Pour les autres victimes fusillées, noyées ou guillotinées listées par le père Pétard, il y a donc une sous-enregistrement manifeste à l’état civil. Ceci concerne Jean Bagrin 47 ans courrier des rebelles, Françoise Blouin dont la maison acceuillait les prêtres réfractaires, René et François Biry, Pierre Moreau 29 ans marchand de bestiaux, René Braud 37 ans sabotier, Jean Esseul 28 ans pêcheur, Pierre Boulas, Limousin marchand de vin à Nantes, Antoine Brelet 50 ans, Julien Micheneau 36 ans, Julien Barreau 24 ans, Pierre Bouquet 21 ans, Lucas Egron 39 ans, Joseph Huret 48 ans, Jean et Piette Menant 21 et 28 ans, Sébastien Salau 40 ans, Laurent Terrien 24 ans, Julien Jouet 20 ans, René Lourneau 16 ans, Louis Bouleau d’Ambreil, Michel Brevet 32 ans, Pierre Libeau 50 ans, Michel Libeau 27 ans, Jean Lorain 36 ans, Joseph Lubin 34 ans, René Vilaine 50 ans.
    La liste des personnes jugées à Rennes ne recoupe pas plus celle de l’état civil (voir chapitre « la Mort »), d’où l’intérêt de chaque source qui complète l’autre.
    Enfin, le père Pétard cite la nuit du 25.03.1794 pour le passage dévastateur des colonnes de Cordellier. Elles auraient fait, en particulier dans les Vallées, plusieurs centaines de victimes. Aucune victime ne figure à cette date dans les déclarations de l’état civil. Ceci ne signifie pas que personne n’ait été massacré ce jour-là. Si l’on tient compte de l’état de la mémoire des dates (voir chapitre « Pertes de Mémoire ») chez les survivants 3 ans après, on peut conclure que les dates citées comme date de décès des victimes sont très approximatives.

    Au Loroux voisin, pour la même époque, le recoupement entre les sépultures du registre clandestin, du registre de catholicité prérévolutionnaire et de l’état civil postrévolutionnaire (16) permet d’observer des différences dans les date déclarées allant jusqu’à 1 an et plus.
    La présente étude, met en évidence la vie à Saint Julien de Concelles pendant la persécution. La vitalité des années 1795 à 1800 infirme la tradition orale, dont s’est servie en 1895 le père Petard, selon laquelle la moitié des Concellois aurait été tuée en 1794. Il y a absence de corrélation entre le nombre élevé de mariages et de naissances et l’affirmation selon laquelle la moitié dela population a disparu.
    L’absence de déclaration de décès d’enfants est sans doute l’élément le plus remarquable dans la liste ci-dessous. Mis à part les enfants Fleurance au nombre de 4, déclarés par leur oncle, et Jeanne Libeau, il n’y a pas d’enfant déclaré comme massacré. Au Loroux ils sont 131 âgés de moins de 10 ans à être déclarés morts de violence dans le registre clandestin. De deux choses l’une : ou bien le registre d’état civil de Saint Julien n’est que très partiel, ou bien les victimes ne furent pas aussi nombreuses que la tradition orale racontée au père Pétard ne le laisserait supposer.
    La tradition orale se serait-elle trompée de dimanche, car les déclarations de décès concordent pour le 18.03.1794, alors que le père Petrad donne le 25, soit un dimanche plus tôt.

  • Liste des mortes violentes de l’état civil déclarées en 1797 et 1798
  • L’orthographe, les dates en calendrier grégorien et républicain, et surtout les erreurs de date, même les invraisembles sont fidèlement reproduites.
    La date de la déclaration figure entre crochets à la fin de chaque relevé.

  • AUBERT Perrine, 45 ans, femme de François BAGRAIN, fille de Jacques et Perrine HIARD, mère de François BAGRAIN (déclarant), fut tuée au Pointeau le 18.3.1794 (17 thermidor V)
  • BABONNEAU René, laboureur, mari de Louise LITTOU (déclarante) remariée à Jacques GLEBAUD, fils de Jacques et Marie POTINIERE, fut tué commune du Cellier le 20.12.1793 (9 Thermidor V)
  • BAGRAIN Anthoine, fils de François et Julienne BOUYER, frère de Julienne (déclarante), fut tué à Dol en Bretagne le 27.11.1793 (8 thermidor V)
  • BAGRAIN François, fils de François et Madeleine PIOU sa seconde femme , frère de Julienne (déclarante), fut tué à Dol en Bretagne le 27.11.1793 (8 thermidor V)
  • BAGRAIN François, 53 ans, mari de Perrine AUBERT, fils de François et Louise PIOU, fut tué au Pointeau à St Julien le 18.3.1794 (17 thermidor V)
  • BAGRAIN François, 69 ans, fils de Pierre et Marie HAROUET, père de Julienne (déclarante), fut tué dans le taillis du Boulet le 18.3.1793 (8 thermidor V)
  • BAGRAIN Pierre, 18 ans, fils de défunt Jean et Julienne SAUVETRE, fut tué au Mans en décembre 1793 (8 germinal V)
  • BAGRAIN René, 22 ans, fils de François et Julienne BOUYER, frère de Julienne déclarante), fut pris à Mauves le 15.12.1793 par des gens armés qui le conduisirent à Nantes ou il fut noyé (8 thermidor V)
  • BENUREAU Jean, laboureur, 45 ans, mari de Renée VIAU, est mort à Laval lors du passage de l’Armée des Vendéens le 26.10.1793 (17 thermidor V)
  • BERTAUD Julien, né Chapelle Basse Mer, farinier, fils de François et Jeanne RIPOCHE, frère de François (déclarant), fut tué près Boulet à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BERTAUD Marie, née au Loroux-Bottereau, 48 ans, veuve de Mathurin POHOREAU, fille de François et Marie LAURENT, mère de Michel POHOREAU (déclarant) mourut dans sa demeure à L’Eulane le 21.6.1793 (13 germinal V)
  • BERTAUD Nicolas, laboureur, mari de Marie CHESNE, fils de + Nicolas et Laurence BENUREAU, mourut en sa demeure à la Mellerie, le 18 Nivose III (21 Brumaire VII)
  • BERTIN Jeanne, 28 ans, fille de Michel et Marie LAMBERT, soeur de Marie (déclarante), fut tuée dans la pature du Bois Jarnaud le 9.8.1794 (2 germinal V)
  • BEZEAU Jeanne, veuve de Michel DABIRAUD, fille de + Gabriel et Julienne GIRAUD, mourut en sa demeure le 22 Frimaire II (21 Brumaire VII)
  • BEZEAU Pierre, mari de Jeanne HURET (déclarante), fils de Gabriel et Julienne GIRAUD, fut pris par la force armée près Ancenis au mois de décembre 1793 et conduit à l’Entrepot d’ou il fut tiré et fusillé ou noyé sans jugement (29 ventose V)
  • BIGEARD Julienne, né au Loroux-Bottereau, femme de Jean BOSSARD métayer à la Guitière au Loroux-Bottereau, fille de Pierre et Julienne LAINé, mourut dans sa demeure qui était alors proche Saint Barthelemy à St Julien de Concelles le 11 Pluviose II. Michel RIPOCHE vivant à la Guitière au Loroux-Bottereau (déclarant) (26 Floréal VI)
  • BONDU Pierre, né au Loroux-Bottereau, 34 ans, mari de Françoise RIPOCHE (déclarante), fils de Julien et Jeanne GIRAUD, fut tué près le Bois-Chef le 18.3.1794 (9 Thermidor V)
  • BOSSARD Julienne, 22 ans, fille de Jean métayer à la Guitière au Loroux-Bottereau et Julienne BIGEARD, mourut dans sa demeure qui était alors à la maison de Cleray proche Saint Barthelemy le 2 Pluviose an II (26 Floreéal VI)
  • BOTINEAU Jeanne, née au Loroux-Bottereau, 50 ans, veuve en 1er de Jean MARIOT et veuve en 2ème de Julien HUBERT roulier, mère de Jean MARIOT (déclarant), fut tuée à la Braudière en cette commune le 8.3.1794 (8 Germinal V)
  • BOUCHEREAU René, 55 ans, mari de Perrine SAUVESTRE, fut tué à la Loué le 10 Prairial (21 Brumaire VII)
  • BOUQUET Jeanne, 40 ans, veuve de Louis LIBEAU, fille de Pierre et Jeanne ROUSSEAU, soeur de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Julien, 33 ans, mari de Marie LIBEAU, fils de Pierre et Jeanne ROUSSEAU, frère de Michel (dé clarant), fut tué au Bois Adam à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Julien, 6 ans et 6 mois, fils de Julien et Marie LIBEAU, neveu de Michel BOUQUET (déclarant), fut tué à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Mathurin, 22 ans, fils de Mathurin et Marie Madeleine MARTIN (déclarante), mourut à Avranches lors du passage de l’Armée des Vendéens le 22.11.1793 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Mathurin, 57 ans, mari de Marie Madeleine MARTIN (déclarante), fils de Mathurin et Marie RIPOCHE, fut tué au Gué au voyer à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Michel, 3 mois, fils de Julien et Marie LIBEAU, neveu de Michel BOUQUET (déclarant), fut tué à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Perrine, 32 ans, fille de Pierre et Jeanne ROUSSEAU, soeur de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Pierre, 3 ans et 6 mois, fils de Julien et Marie LIBEAU, neveu de Michel BOUQUET (déclarant), fut tué à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BOUQUET Pierre, 36 ans, mari de Marie HAROUET, fils de Pierre de Jeanne ROUSSEAU, frère de Michel (déclarant), fut tué à St Sébastien le 18.3.794 (8 thermidor V)
  • BOUYER François, né Chapelle Basse Mer, 78 ans, veuf de Julienne PIOU, père de François (déclarant), fut tué au chef lieu de cette commune le 18.3.1794 (9 Thermidor V)
  • BOUYER Pierre, 36 ans, mari de Renée HUET, fils de + Luc et Elisabeth MARCHAIS, mourut dans l’Isle du Recoin au Loroux-Bottereau le 18.6.1793 (4 Fructidor V)
  • BREBION Jean Aimable, 33 ans, mari de Françoise MENARD, fut tué lors de la déroute de l’Armée des vendéens le 17 frimaire II (21 Brumaire VII)
  • BRELET Jean, 31 ans, mari de Marie HAROUET, fils de François et Françoise GANACHEAU, frère de Jean (déclarant), fut tué à Ancenis lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de décembre 1793 (16 germinal V)
  • BRELET Julien, mari de Renée VEZIN, fut tué au Mans lors de la déroute de l’Armée vendéenne au mois de … 1793 (23 ventose V)
  • BRELET Pierre, 23 ans, fils de François et Françoise GANACHEAU, frère de Jean (déclarant), fut tué à Ancenis lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de décembre 1793 (16 germinal V)
  • BRETONNIERE Jean, 54 ans, mari de Julienne ROUSSEAU, fils de + Jean et Marguerite JANNEAU, fut tué en sa demeure au Coteau le 10 Germinal II (21 Brumaire VII)
  • BRETONNIERE Michel, 50 ans, veuf en 1er de Marie PETITEAU et en 2ème de Jeanne ROUSSEAU, fut tué lors de la déroutte du Mans sur le chemin du Mans à Laval le 9 Nivose II (20 Brumaire VII)
  • BREVET André, 33 ans, mari de Jeanne PARé remariée à André BOURGET (déclarante), fils d’André et Jeanne MOREAU, est mort au Mans le 13.11.1793 (17 thermidor V
  • BREVET Guillaume, 30 ans, fils de Julien et Jeanne PETITEAU, frère de Jeanne (déclarante), fut tué à L’Epertière à St Julien le 17.3.1794 (7 thermidor V)
  • BREVET Jean, 32 ans, fils de Julien et Jeanne PETITEAU, frère de Jeanne (déclarante), mourut à Dol en Bretagne à la fin de novembre 1793 (17 thermidor V)
  • BREVET Jean, 40 ans, aubergiste, fils d’André et Jeanne MOREAU, mourut à la Flèche lors du passage de l’Armée des Vendéens le 5.12.1793 (8 thermidor V)
  • BRIAND Jean, laboureur, 33 ans, mari de Perrine VIAU, fils de Pierre et Françoise REDUREAU (déclarante), mourut à Baugé en Anjou le 1er 12.1793 (8 ther. V)
  • BRIAND Pierre, né Chapelle-Basse-Mer, mari de Françoise REDUREAU (déclarante), fils de Pierre et Marie BABIN, fut tué au Gué au Voyer à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • BRICARD Julien, 25 ans, fils de Julien et Marie EMERIAU, beau-frère de Louis VEZIN (déclarant) fut tué dans la commune du Cellier le 22.11.1793 (8 thermidor V)
  • BRIDON Marie, 61 ans, veuve de Jean Michel LIMOUZIN, mère de Jean LIMOUZIN (déclarant), fut tuée en sa demeure à le Carbonnerie le 14 Germinal II (20 Brumaire VII)
  • CESBRON Jean, 55 ans, mari de Marie BIRI, mourut en sa demeure en ville le 21 Germinal II (21 Brumaire VII)
  • CHAINTRIER Pierre, 19 ans, fils de Pierre (déclarant) et défunte Marie TREBUCHET, fut tué à Laval lors du passage de l’Armée des Vendéens le 22.10.1793 (8 thermidor V)
  • CHARPENTIER Julien, 42 ans, laboureur, mari de Jeanne REDUREAU (déclarante) remariée à François BRELET, a été tué au Loroux-Bottereau le 4.10.1792 (19 Brumaire VII)
  • CHEMINANT René, 19 ans, fils de Michel et Mathurine MOREAU, frère de Mathurine CHEMINANT (déclarante), a été tué à Dol le 25.11.1793 (9 Thermidor V)
  • CHEVREU Louise, née Chapelle-Basse-Mer, 64 ans, femme de Jean LITOU, fille de Louis et … VEZIN, mère de Pierre LITOU (déclarant), fut tuée au lieu de la Courbe dans sa demeure le 18.3.1794 (5 germinal V)
  • CHOESMET Pierre, mari de Jeanne BONHOMME, fils de + Pierre et + Madeleine BADAUD, est mort pendant le passage de l’Armée vendéenne de la Flèche au Mans pendant la guerre civile le 6 Frimaire II (21 Brumaire VII)
  • COUILLAUD François, 38 ans, mari de Geneviève BAGRIN (déclarante), fils de Pierre et Perrine LEBRUN, fut pris par des mariniers le 8.1.1794 conduit à Nantes ou il fut noyé sans jugement (5 germinal V)
  • COURGEAUD Joseph, 22 ans, fils de Pierre et Julienne AUBIN, frère consanguin de René (déclarant), fut tué près la Copsonnière le 1.11.1794 (28 ventose V)
  • COURGEAUD Julien, 17 ans, fils de Pierre et Marie PIOU (déclarante), fut tué à Cordroux au mois de mars 1793 (29 Ventose V)
  • COURGEAUD Julien, 42 ans, mari de Marie BRAUD (déclarante), fils de René et Madeleine PRAUDEAU, mourut à la Flèche et y fut inhumé le 5.12.1793 (23 ventose 5)
  • COURGEAUD Julien, 28 ans, mari de Renée FLEURANCE (déclarante), fils de Pierre et Julienne AUBIN, fut tué le 15.10.1793 dans les patures de cette commune près le village des 3 cheminées (28 ventose V)
  • COURGEAUD Madeleine, femme de Pierre FLEURANCE, fille de René et Madeleine PRAUDEAU, belle-soeur de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tuée aux Caroits près la Gagnerie le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • COURGEAUD Mathurin, 37 ans,mari de Marie BERTAUD, fils de Mathurin et Jeanne REBION, frère de Ju lienne (déclarante), fut tué à Maudoux le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • COURGEAUD Pierre, laboureur, 30 ans, fils de Mathurin et Jeanne REBION, frère de Julienne (déclarante), fut tué à Chalans à Basse-Goulaine le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • COURGEAUD René, 46 ans, mari de Julienne BAGRIN, fils de + René, père de René (déclarant), est mort à l’Hopital de Nantes en Germinal II (21 Brumaire VII)
  • COUTANT Marie, 46 ans, femme de Nicolas MERCIER, mère de Nicolas MERCIER (déclarant), mourut en sa de meure le 14.5.1791, que son décès a été enregistré, mais que les registres étaient perdus par suite de la guerre civile (21 Brumaire VII)
  • COUTANT Pierre, 72 ans, mari de Jean BOURGET, mourut en sa demeure le 7.1.1791 (20 Brumaire VII)
  • DABIRAUD Louis, 42 ans, mari de Marie PABOU remariée à Jean MARIOT (déclarante), fils de Jean et Jean ne BOISEAU, mourut à Dol en Bretagne à la fin de novembre 1793 (17 thermidor V)
  • DABIRAUD Michel, 36 ans, mari de Jeanne BEZEAU, fils de + Michel et Jeanne SECHER remariée à Michel BAGRIN, fut tué au Mans lors de la déroutte des vendéens le 18 Frimaire II (21 Brumaire VII)
  • DABIRAUD Pierre, 34 ans, mari d’Anne BAGRAIN (déclarante), fils de Michel et Jeanne SECHER, fut pris sur le chemin d’Ancenis à Nantes le 26.12.1793 par des gens armés qui le conduisirent à Nantes ou il fut noyé les jours suivants (8 thermidor V), fut pris par la force armée au mois de décembre 1793 et conduit à l’Entrepot à Nantes d’ou il fut tiré et fusillé ou noyé sans jugement (29 ventose V)
  • DESMESLLIERS Artur, né à Montfaucon, 15 ans, fils de Charles Sébastien et Jeanne Angélique GEFFRAY, fut tué près Cahéreau le 14.1.1794 (14 Ventose V)
  • FLEURANCE Jean, 3 ans, fils de Pierre de Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tué en sa demeure aux Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • FLEURANCE Marie, 7 ans, fille de Pierre et Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant) fut tuée en sa demeure aux caroits le 18.3.1794
  • FLEURANCE Mathurin, 4 ans, fils de Pierre et Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tué dans sa demeure au Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • FLEURANCE Pierre, 5 ans, fils de Pierre et Madeleine COURGEAUD, neveu de Jean FLEURANCE (déclarant), fut tué dans sa demeure au Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • GAUTREAU Jean, 17 ans, né à Saint Donatien, fils de Jacques et Marie PETITOT, frère de Jacques (décla rant), fut tué à Chollet le 1.10.1793 (1er Germinal V)
  • GAUTRON Mathurin, 58 ans, mari de Marie DURASSIER (déclarante), fils de Jean et Marie DESIAU, fut tué à Ancenis au mois de décembre 1793 lors du passage de l’Armée des Brigands après sa défaite au Mans (29 ventose V)
  • GEOFFRION Alexandre, 75 ans, veuf d’Angélique COUTANT, mourut à L’Anglesort le 29 Prairial II (21 Brumaire VII)
  • GIRAUD René, 32 ans, mari de Marie LUMIN (déclarante), fils de René et Marguerite COUTANT, fut tué commune du Cellier le 20.12.1793 (9 Thermidor V)
  • GODEFROY Julien, 50 ans, meunier, farinier, mari de Renée VEZIN (déclarante), fils de Michel, farinier, et Perrine CHOIMET, fut pris près le chef-lieu de la commune du Loroux-Bottereau par une troupe de gens armés le 7.1.1794 et conduit à Nantes le 8 ou il fut fusillé sans jugement (23 ventose V)
  • GOHEAU Joseph, 68 ans, époux de Jeanne PAGEAU, fils de François et Mathurine BODARD, fut tué dans la Vallée le 8.3.1794 (16 germinal V)
  • GRIMAUD Mathurin, 24 ans, fils de Jacques et Marie DABIREAU, frère de Jacques (déclarant), a été tué à Dol en Bretagne lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de novembre 1793 (16 germinal V)
  • GRIMAUD René, 54 ans, veuf de Marie BRELET, fils de Mathurin, oncle de Jacques GRIMAUD (déclarant), fut tué à la déroute du Mans au mois de Décembre 1793 (16 germinal V)
  • GRIMAUD René, 23 ans, fils de René et Marie BRELET, cousin de Jacques GRIMAUD (déclarant), fut tué à Dol en Bretagne lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de novembre 1793 (16 germinal V)
  • GUERIN Jacques, 26 ans, fils de Julien et Marie MOSSET, frère de Marie (déclarante), fut tué au Mans le 13.11.1793 (17 thermidor V)
  • GUICHARD Marie, 56 ans, femme de René MENARD (déclarant), fille de Maurice et ? REDUREAU, fut tuée en sa demeure le 18.3.1794 (5 germinal V)
  • HAROUET François, 45 ans, mari de Julienne ROUSSEAU (déclarante), fils de Pierre et Françoise PIOU, fut pris par des gens armés dans le bourg de Couffé le 15.1.1794 et conduit à Nantes ou il fut noyé (8 thermidor V)
  • HAROUET Gabrielle, Thouaré, 75 ans, veuve de François ETOURNEAU, fille de Charles et Marguerite RE-TIERE, fut tuée près Pochaude au Loroux-Bottereau le 22.5.1794 (9 Thermidor V)
  • HAROUET Jean, 44 ans, mari de Jeanne PINEAU (déclarante), fils de Pierre et Françoise VIAU, fut tué à L’Epertière à St Julien le 17.3.1794 (17 thermidor V)
  • HAROUET Pierre, 22 ans, frère de Jean (déclarant), fils de + Pierre et Marie LAURENT, fut tué à Lalloué à Haute-Goulaine le 3.10.1793 (9 Thermidor V)
  • HAROUET René, mari de Jeanne REGULIER, fils de + Pierre, mourut en sa demeure au Freigné le 15.8.1791 (21 Brumaire VII)
  • HEARD Jacques, 56 ans, mari de Madeleine MOSTEAU, fils de Jacques et Jeanne AUBERT, fut tué près d’Angers le 11.12.1793 (8 thermidor V)
  • HEARD Joseph, 26 ans, laboureur, mari de Marie POTINIERE, fils de Jacques et Madeleine MOSTEAU, mourut à Fougères lors du passage de l’Armée des Vendéens le 7.11.1793 (8 thermidor V)
  • HENEAU, fille de + Joseph et Marie DABIRAUD, fut tuée en sa demeure au Coteau du Chène le 20 Ventose II (20 Brumaire VII)
  • HIARD Joseph, 27 ans, mari de Marie POTINIERE, fils de Jacques et Madeleine MOSTEAU, mourut à Fougères lors du passage de l’Armée des Brigands au mois de novembre 1793 (29 Ventose V)
  • HUCHON Jacques, 31 ans, fils de René et Michèle RIPOT, fut tué à la Baudière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • HURET Joseph, 48 ans, mari de Jeanne GAUTRON, fils de Joseph et Marie DABIRAUD, fut pris par la force armée au mois de décembre 1793 et conduit à l’Entrepot à Nantes d’ou il fut tiré et fusillé ou noyé sans jugement (29 ventose V)
  • HURET Marie, 50 ans, veuve de Mathurin MESCHENEAU, fille de + Joseph et Marie DABIRAUD, fut tuée en sa demeure au Coteau du Chène le 20 Ventose II (20 Brumaire VII)
  • LANDAIS Pierre, mari de Jeanne MARCHAND (déclarante), fut tué sur la route du Mans à Laval lors de la déroute de l’Armée des Vendéens le 8.12/1793 (8 thermidor V)
  • LALLIER Renée, 55 ans, veuve de Mathurin PINARD, mourut en sa demeure à Grandville le 6 Vendémiaire III (20 Brumaire VII)
  • LAURENT Jean, veuf de Jeanne PERRON, fils de + Jean et Perrine ROTUREAU, oncle de Jean et René MERCERON (déclarants), fut pris dans sa demeure en nivose an II et conduit à Nantes ou il fut noyé 3 jours après (20 Brumaire VII)
  • LECHON Pierre, meunier, 54 ans, veuf de Marie PINEAU, cousin de Jean LECHON demeurant aux 3 Moulins (déclarant), frère de Marie LECHON femme de Gabriel TERRIEN du Loroux-Bottereau (déclarante), oncle de Christophe THOMAS meunier aux 3 Moulins, fut tué à la Balize commune de Basse Goulaine, le 20 Pairial I (21 Brumaire VII)
  • LESOURD Hilaire, 62 ans, laboureur, mari de Constance LAURENT (déclarante) fils de Jean et Perrine GIRARD, fut tué en sa demeure à la Pichaudière le 18.10.1793 (16 germinal V)
  • LIBEAU Jeanne, 9 ans, fille de Louis et Jeanne BOUQUET, nièce de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • LIBEAU Louis, mari de Jeanne BOUQUET, Michel BOUQUET (déclarant), mort à la Rouestière le 26.12.1793 (8 thermidor V)
  • LIBEAU Marie, 39 ans, femme de Julien BOUQUET, fille de Julien et Perrine ETOURNEAU, belle-soeur de Michel BOUQUET (déclarant), fut tuée à la Roustière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • LITOU Maurice, 30 ans, mari de Marie VIVANT, fils de Jean (déclarant) et Louise CHEVREU, fut tué proche la Bazouinière commune du Loroux-Bottereau le 19.1.1795 (5 germinal V) « également déclaré le 20 Brumaire VII, 33 ans, tué au Loroux-Bottereau le 4 Pluviose II)
  • LUZET François, laboureur, 30 ans, mari de Marie FAVREAU (déclarante), fils de François et Anne GUERIN, fut tué au Guineau à la Chapelle-Basse-Mer le 15.4.1794 (13 germinal V)
  • MAINGUET René, laboureur, mari de Jeanne BOUCHEREAU, veuf en 1er de Marie BONAUD et veuf en 2ème de Julienne POTINIERE, oncle de René MAINGUET (déclarant) mourut en sa demeure à la Gilletière le 3.5.1791 (20 Brumaire VII)
  • MARTIN Marguerite, née Chapelle Basse Mer, 58 ans, veuve de Pierre FLEURANCE, fille de René et Marguerite OGER, mère de Jean FLEURANCE (déclarant), a été tuée aux Caroits près la Gagnerie le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • MERCIER Nicolas, 54 ans, veuf de Mathurine COUTANT, mourut en sa demeure le 29 floréal II ( 21 Brumaire VII)
  • MERCIER Rose, 44 ans, veuve d’Antoine VOLANT laboureur, fut tuée en sa demeure au Haut Village le 6 Floréal II (20 Brumaire VII)
  • MOREAU Bertrand, mari de Marie BIRY, père de Bertrand (déclarant) fils de + Bertrand et Mathurine TESTEDOYE, a été tué le 15.4.1794 (1er Germinal V)
  • MOREAU René, 60 ans, mari de Perrine SABLEREAU (déclarante) fils de René et Marie DOUILLARD fut tué dans sa demeure au Galopin le 5.4.1794 (5 germinal V)
  • PAGEAU Jacques, 55 ans, veuf de Mathurine GOHEAU, fils de Jacques et Mathurine DURASSIER, fut tué à Frelaud en cette commune le 10.3.1794 (1er Germinal V)
  • PAGEAU Jacques, 23 ans, fils de Jacques et Mathurine GOHEAU, frère de Marie PAGEAU (déclarante), fut tué à Montaigu le 18.1.1794 (1er Germinal V)
  • PAPIN Pierre, né Chapelle Basse Mer, 30 ans, mari de Renée Anne HERBELIN, fils de + Michel et Françoise SIMONEAU, fut tué à Ancenis lors de la déroutte de l’armée des vendéens le 9 Nivose II (20 Brumaire VII)
  • PEIGNé Anne, né Chapelle-Basse-Mer, 76 ans, veuve de Pierre ETOURNEAU, fille de Julien et Catherine JOUBERT, mère de Madeleine ETOURNEAU (déclarante), fut tuée au Tertre à la Chapelle-Basse-Mer le 18.3.1794 (16 germinal V)
  • PEIGNé Guillaume, 38 ans, mari de Marie GUERIN (déclarante), fils de Guillaume et Louise CHUPIN, fut tué au Mans le 13.11.1793 (17 thermidor V)
  • PEIGNé Marie, 48 ans, veuve de Morice CORAUD, fille de + Jean, mourut en sa demeure au Haut Village le 23.5.1791 (20 Brumaire VII)
  • PESNOT Jeanne, née au Loroux-Bottereau, fille de Guillaume et Perrine BRANGEON, veuve de Jean PINARD, est morte en sa demeure à la Robinière le 7 Fructidor III (20 Brumaire VII)
  • PETARD Julien, 15 ans, fils de Julien et Marie SESCHER, fut tué au Loroux-Bottereau le 28.10.1795 (17 pluviose V)
  • PETITEAU Marie, 21 ans, née au Loroux-Bottereau, fille de défunt Julien et Marie POTINIERE, est morte à la Roche en la demeure de la veuve Joseph HURET le 3 ventose an III (16 germinal V)
  • PETITEAU Jeanne, 67 ans, veuve en 1 de Julien BREVET et en 2 de Jean RIPOT, fille de René et Michèle CESBRON, mère de Jeanne BREVET (déclarante), fut tuée à la Sinardière le 18.3.1794 (7 thermidor V)
  • PINARD Jean, øLoroux-Bottereau, 62 ans, laboureur, mari de Julienne PESNOT, fils de Julien et Marie GOHEAU, père de Jeanne PINARD (déclarante) femme de Jean RIPOCHE, est mort en sa demeure le 20 Ventose III (20 Brumaire VII)
  • PINARD Mathurin, né Chapelle Basse Mer, 60 ans, mari de Renée LALLIER, père de Renée femme de René GILOT (déclarante), mourut à sa demeure à Grand Ville le 4 Complémentaire II (20 Brumaire VII)
  • PINARD Perrine, 30 ans, femme de Gabriel PETARD, fille de Guillaume et Perrine Chantreau, mourut dans l’Ile du Recoin au Loroux-Bottereau le 6.4.1794 (17 pluviose 5)
  • PINARD Pierre, mari de Louise PEIGNé, fils de + Mathurin et Marguerite LIBEAU, est mort au Mans, pendant le passage de l’Armée vendéenne le 9 frimaire II ( 21 Brumaire VII)
  • PINEAU François né au Loroux-Bottereau, 50 ans, laboureur au Bois Malinge à St Julien de Concelles, mari de Marie COUTANT, Julien VIAU du Loroux-Bottereau (déclarant), est mort à Lavale le 26 vendémiaire II (20 Brumaire VII)
  • PINEAU Marguerite, né au Loroux-Bottereau, veuve de Pierre ROUSSEAU, fille de François et Marie TINGUY, est morte à L’Anglesort le 20.11.1793 (11 thermidor V)
  • PINEAU Perrine, 55 ans, veuve de Joseph BOUYER, fille de + Pierre et Marie PARIS, mère de Joseph BOUYER (déclarant), est morte en sa demeure le 4 Frimaire II (20 Brumaire VII)
  • PIOU Jean, 31 ans, mari de Madeleine GARCION (déclarante), fils de Jean et Perrine BREVET, fut tué au village du Bois Adam le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • POTINIERE Julien, 50 ans, mari de Jeanne GARTION (déclarante), fils de René et Jeanne VILAINE, fut tué à Ancenis au mois de décembre 1793 (18 germinal V)
  • POTINIERE Julien, 22 ans, fils de René et Madeleine PONTOIR, frère de René (déclarant),fut tué à Angers le 3.12.1793 (13 germinal V)
  • POTINIERE René, laboureur, 62 ans, mari de Madeleine PONTOIR, fils de René et Madeleine EMERIAU, père de René, Louis et Jacques (déclarants) a été tué au Pont de Louant, commune du Loroux-Bottereau le 18.10.1793 (13 germinal V)
  • POUPONNEAU Jean, øLoroux-Bottereau, 54 ans, laboureur, mari de Jeanne LIBAUD, fils de Jean et Michèle PAQUEREAU, Agnès Agathe LIBEAU veuve de Julien POUPONNEAU (déclarante) mourut en sa demeure au Planches le 1.5.1794 (8 germinal V)
  • POUPONNEAU Jean, 22 ans, fils de Jean et Jeanne LIBEAUD, fut pris en sa demeure au mois de Janvier 1794 par des mariniers qui le conduisirent à Nantes ou il fut fusillé (8 germinal V)
  • POUPONNEAU Julien, 50 ans, mari d’Agathe LIBEAU (déclarante), fils de Louis et ? CHESNAIS, fut pris dans sa demeure au mois de Janvier 1794 par des mariniers qui le conduisirent à Nantes ou il fut fusillé (4 thermidor V)
  • POUPONNEAU Perrine, 18 ans, fille de Jean et Jeanne LIBEAUD, fut tuée dans les Landes du Rouaud au Loroux-Bottereau au mois de Mars 1794 (8 Germinal V)
  • PRAUD René, 28 ans, mari d’Anne FAVREAU (déclarante), fils de René et Renée CORAUD, fut tué au Mans lors de la déroute des Vendéens le 7.12.1793 (8 thermidor V)
  • RIPOCHE Louis, 55 ans, veuf de Jeanne Paré, père de Marie-Jeanne RIPOCHE (déclarante) vivant à Nantes, fut tué dans la rue du Grand Cimetière à la Chapelle Basse Mer le 20 Ventose II (20 Brumaire VII)
  • RIVET Pierre, laboureur et pécheur, né Chapelle-Basse-Mer, fils de Julien et Julienne BOUYER, fut pris par des gens armés le 14.12.1793 conduit de suite à Nantes ou il fut fusillé sans jugement (28 ventose 5 )
  • ROUSSEAU Jean, laboureur, 56 ans, veuf de Jeanne RIPOCHE, fils de Mathurin et Jeanne RICARD, fut tué dans les patures de cette commune le 14.12.1793 (29 ventose 5)
  • ROUSSEAU Jean-Baptiste, 43 ans, mari de Jeanne BOUYER remariée (déclarante), fils de Jean-Baptiste et Jeanne LESOURD, fut pris dans sa demeure à la Praudière le 7.1.1794 par des mariniers qui le conduisirent à Nantes ou il fut fusillé une demi-heure après son arrivée (17 thermidor V)
  • ROUSSEAU Julienne, 48 ans, veuve de Jean BRETONNIERE, fille de + Mathurin, mère de Jean BRETONNIRE, fut tuée en sa demeure le 29 Ventose III (20 Brumaire VII)
  • ROUSSEAU René, 40 ans, laboureur, fils de René et Perrine VIAUD, célibataire, est mort dans les prisons de Rennes le 8.12.1793 (16 germinal V)
  • SABLEREAU François, 57 ans, mari de Catherine HEGRON, fils de Brice et Perrine CHON, fut tué à Angers au commencement de décembre 1793 (7 germinal V)
  • SAUVETRE Laurent, 57 ans, mari de Radegonde LANDAIS, fils de + Pierre et + Jeanne BREVET, est mort à Dole lors du passage de l’Armée vendéenne de la Flèche au Mans pendant la guerre civile le 6 Frimaire II ( 20 Brumaire VII)
  • SAUVETRE Michel, mari de Marie BOUYER (déclarante), fils de Nicolas et René LEFEUVRE, fut tué à Ancenis le 14.12.1793 (9 thermidor V
  • SEBILEAU Clément, 69 ans, mari de Jeanne BABONNEAU, fils de Jean et Marie LETOURNEUX, fut tué dans le chemin de Fort-Ecul le 10.3.1794 (16 germinal V)
  • SECHER Julienne, 32 ans, fille de Jacques et Julienne LAURENT fut tuée dans sa demeure au Caroits le 18.3.1794 (1er Germinal V)
  • TERRIEN Marguerite, 44 ans, femme de François CHARON battelier, fille de + René et Marguerite PETI-TEAU, fut massacrée au Haut Village le 6 Floréal II (20 Brumaire VII)
  • THOMAS Christophe, 26 ans, mari de Louise AUBERT (déclarante), fils de Christophe et Julienne VEZIN, fut pris sur la route d’Ancenis à Nantes par des gens armés qui le conduisirent à Nantes ou il fut noyé quelques jours après (8 thermidor V)
  • VEZIN Jean, 35 ans, frère de Louis (déclarant) fils de Louis et Perrine BABIN, fut tué à la Guilbaudière à St Julien le 18.3.1794 (8 thermidor V)
  • VEZIN Mathurin, né au Loroux-Bottereau, 55 ans, veuf de Geneviève BREGEON, fils de Mathurin et Jeanne VIAU, père de Mathurin VEZIN, laboureur (déclarant) mourut à Langlesort à Saint Julien le 2.5.1795(13 germinal V)
  • VIAU Renée, veuve de Jean BENUREAU, fille de Mathurin et Renée ROBIN, fut tuée à la Blinière à St Julien le 15.4.1794 (17 thermidor V)
  • VILAINE Guillaume, laboureur, 45 ans, mari de Madeleine PENOT, fils de + Guillaume, fut tué en sa demeure à Bauvais le 1er Floréal II (20 Brumaire VII)
  • VIVANT Pierre, 64 ans, veuf de Perrine TEIGNé, fils de + Jean, fut massacré au Haut Clos le 25 Floréal II (20 Brumaire VII)
  • VOLAND Antoine, 50 ans, pécheur, mari de Rose MERCIER, fils d’Antoine et Marie MERCIER, fut pris par des gens armés conduit à Nantes et fusillé sans jugement (28 ventose 5) et (7 thermidor V)
  • VOIR LE SOMMAIRE

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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 10 : pertes de mémoire

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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    Chapitre X

  • PERTES DE MEMOIRE
  • Ma rive est de silence
    mes mains sont de feuillage
    ma mémoire est d’oubli.
    Jean Tardieu

    « J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien… »

    chante notre Barbara nantaise. Ce que Barbara ose avouer, est-ce si rare ? Barbara chante ses amours et ce qu’elle a oublié avec autant de négligence poétique, les jeunes mariés clandestins de la période révolutionnaire ne l’oublaient pas aussi facilement. Ils n’avaient qu’un seul amour, ce qui est plus facile à retenir. Et puis cela avait été une fameuse fête, tout le monde se souvient des noces ! Tout le monde ? Voyons un peu ce qu’il en est.

  • La mémoire des noces
  • Lors de l’enregistrement civil (voir chapitre Mémoire d’Avent), une partie des couples cite la date de mariage religieux. Cette date religieuse se retrouve dans tous le registre de l’An IV, inexistant aux Archives Départementales, commecé par Crouëzaud. La formule utilisée est la suivante :

    … lesquels ont déclaré être mariés ensemble le … et n’avoir pu faire enregistrer leur mariage dans le temps faute de registre civil… (AC de Saint Julien, registre de mariage An IV)

    Admirable formule, car l’acte ne contient aucune formule de mariage, uniquement cette formule d’enregistrement. On n’est donc pas surpris de ne pas trouver aux Archives Départementales de grosse d’un document si peu conforme aux directives officielles : on s’était arrangé pour régulariser les papiers des concitoyens sur place et on avait évité d’acheminer aux greffes la copie. La municipalité complaisante de Saint Julien s’est montré on ne peut plus compréhensive pour cette régularisation. Alors d’où vient que malgré cette compréhension, tous les Concellois n’aient pas été se faire enregistrer ? Ils sont venus nombreux mais pas tous cependant.
    La date de leurs noces religieuses figure dans cet enregistrement et permet de mesurer leur mémoire des dates. Les enregistrements s’effectuent en moyenne 28 mois après la cérémonie religieuse, avec des extrêmes allant de 1 à 4 ans. Ce délai est donc très court, et on peut supposer que les dates citées vont être exactes. Ceci est vrai pour 23 des 52 couples. Les autres ont oublié. A leur décharge cependant, il faut mentionner l’utilisation dans une partie de ce registre du calendrier révolutionnaire. Les dates de leur mariage religieux étaient donc données oralement, puis transcrites en calendrier révolutionnaire par l’agent municipal. On constate alors, comme je l’ai relevé dans les commmunes voisines (16,18), des erreurs spectaculaires, dont la plus fréquente est l’erreur d’année. Donc, pour 4 des couples enregistrés civilement en l’An IV, il y a une erreur d’un an et quelques jours. Mais ou cela se complique singulièrement, c’est que l’agent municipal se trompe 2 fois pour l’année précédente, et 2 fois pour l’année suivante. Il réussissait tout de même à viser quelquefois l’année juste, puisqu’il la donne dans 10 cas. Il n’en reste pas moins qu’il se trompe dans 4 cas ur 14, ce qui est un taux d’erreur relativement élevé. Il n’était pas le seul et ses collèges des communes voisines n’étaient pas plus experts en maniement rétroactif du calendrier révolutionnaire.
    Les autres couples n’avaient aucune excuse pour se tromper, et pourtant ils se trompent de quelques jours à mois près, avant comme après. Les mémoires les plus courtes peuvent être attribuées aux couples déclarant leur mariage religieux 18 mois après avec erreur de 20 jours avant, 14 mois après avec erreur de 9 jours avant, 3 ans et 11 mois après avec erreur de 30 jours après, 3 ans et 4 mois après avec erreur de 22 jours après.
    « la mémoire flanche… » pour les événements heureux, que penser de cette mémoire quand il s’agit de témoigner de dates de décès de proches. Elle n’était pas brillante au Loroux 3 ans après les massacres (16). Oublieuse mémoire !

  • La tradition orale
  • Dès 1797, soit 3 ans après le passage des colonnes infernales, les témoignages recueillis sur place concernant les victimes étaient entachés de « troubles de mémoire » (16,18). La fiabilité des témoignages, y compris des témoignages aussi récents que ceux de 1797, pose un problème difficile à aborder vis à vis des familles de descendants toujours sur place. Depuis 2 siècles, l’état d’esprit des traditions orales familiales et locales est tel que l’a si bien résumé l’abbé Guibert curé du Loroux au début du XXème siècle dans sa chronique manuscrite des méfaits des colonnes infernales au Loroux-Bottereau en 1794 :

    Le sang versé par une famille contresigne l’honneur qu’a eu quelque membre de cette famille de lutter de souffrir ou de mourir pour la religion catholique (44).

    La notion d’honneur a incité certaines familles dépourvues de victimes à transformer des morts naturelles en morts violentes. Ce glissement de la vérité était d’autant plus facile à opérer que des oreilles complaisantes s’y prêtaient. L’honneur n’est pas seul en cause. La mémoire humaine a également ses limites comme le relevé des mariages civils permet de le quantifier (voir ci-dessus).
    Enfin, les familles étaient géographiquement éclatées c’est à dire dispersées au moment des faits. Il est donc fréquent de retrouver des survivants inattendus. On aurait pu s’attendre à voir les familles périr ensemble, mais il n’en est rien.
    Les exemples ci-après illustrent trois types de dérive de la mémoire :

      extension familiale du titre de victime : ici du mari à la femme
      faux-témoignage pour rendre service
      transfert ulitérieur de victime d’une paroisse à l’autre
  • Perrine Giraud veuve de Laurent Dagondeau
  • Laurent Dagondeau, laboureur au Chohuet au Loroux-Bottereau, avait épousé à la Chapelle Heulin le 17.7.1781 Perrine Giraud. Le 8 mars 1794, Laurent alors « agé de 42 ans, barricade sa maison, mais la porte est enfoncée, le malheureux sabré, la maison incendiée et le blessé est rejeté au milieu des flammes » (17). Sa femme est vivante, ainsi que 2 des enfants du couple âgés respectivement de 11 et 6 ans. Le couple, comme la plupart des couples ayant subi les colonnes infernales, est géographiquement dispersé au moment des faits. Laurent a t-il envoyé Perrine se cacher derrière une haye avec les 2 enfants, ou bien les a-t-il envoyé se réfugier sur l’Ile du Recoin avec la majorité des habitants, ou bien dans de la famille à la Chapelle-Heulin ? Laurent aura défendu son maigre bien seul jusqu’à la mort, en ayant eu soin d’éloigner sa famille. Toujours est-il que Perrine n’est pas morte br–lée avec lui comme l’indique une liste privée.

    La veuve a 2 jeunes enfants à élever, qui se marieront respectivement en 1804 à la Chapelle-Heulin et en 1807 au Loroux-Bottereau. Pour les élever, elle se remarie pendant la guerre civile avec René Feillastre, lui-même veuf d’Anne Guillou massacrée le 15.3.1794 avec 2 de ses enfants, et père de 2 autres enfants survivants. Le nouveau couple vit à la Bazillière où René s’était installé vers les années 1781, toujours au Loroux-Bottereau. Ils font baptiser clandestinement au Loroux un fils le 2.11.1799 mais né le 24.9.1799 et déclaré issu de leur
    mariage légitime, selon la formule utilisée lorsqu’il y avait un mariage religieux valide. Or, aucun mariage catholique ne figure dans le registre clandestin du Loroux-Bottereau qui est pourtant très volumineux. Puis le couple fait baptiser en 1801 un second enfant, toujours déclaré issu de leur légitime mariage. Seul le mariage civil figure aux archives communales du Loroux, le 11.11.1798, et il était impensable qu’il n’exista pas un mariage religieux avant
    les baptêmes, mais où ?
    La Bazillière est située à plus de 6 km au sud-est de la ville du Loroux et le Chohuet à 3,3 km à l’est-sud-est. Les liens paternels et beau-paternels de Perrine Giraud étaient essentiellement chapelains. Ceux de René Feillastre résolument lorousains. En l’absence de registre clandestin à la Chapelle-Heulin, on pouvait donc supposer qu’il y avait eu effectivement un mariage religieux clandestin lors des passages occasionnels de Marchand sur cette paroisse et qu’aucune trace écrite ne nous est parvenue. Cette hypothèse de travail est ainsi valable pour bon nombre de familles qui montrent des actes religieux « manquants », c’est à dire dont l’absence dans le registre clandestin de leur paroisse ne peut religieusement s’expliquer.
    Le dépouillement des registres clandestins voisins de la paroisse du Loroux s’avérait donc nécessaire pour reconstituer le « puzzle » incomplet des actes religieux dans certaines familles. Ce travail de fourmies confirme l’hypothèse selon laquelle les actes manquants ont existé. On retrouve dans les registres voisins une partie des actes manquants au Loroux. Ainsi, Perrine Giraud et Renée Feillastre sont religieusement unis le 12.11.1798 par René Lesmele, soit 1 jour après le mariage civil. Les distances et les liens familiaux n’expliquent pas comment ce couple a été uni aussi loin, c’est à dire à 8 km de la Bazillière. Peut-on considérer avec notre mesure pédestre d’aujourd’hui, que la distance de 8 km est grande ? René, né en 1746, donc âgé de 52 ans à son remariage, avait donc eu connaissance de la présence de René Lemesle à travers d’autres liens que familiaux. Liens de galerne ? Toujours est-il que le couple n’avait aucune attache familiale directe à Saint Julien.
    Quant à Perrine, elle est décédée le 7.10.1826, non sans avoir quelques petits enfants auparavant, et elle n’a pas br–lé en 1794. Si le couple avait brulé ensemble, on imagine mal comment les personnes qui ont déclaré la mort de l’époux, Laurent, sans doute parce qu’elles en avaient trouvé le corps calciné dans sa maison, n’auraient pas retrouvé le second corps calciné et n’auraient pas déclaré l’épouse en même temps. C’est donc C. Massonnet, dans le registre clandestin du Loroux-Bottereau, qui a correctement relevé le témoignage du massacre de son époux « massacré et br–lé » le 8 mars. A contrario, le fait que C.
    Massonnet n’a pu noté d’autres actes concernant la famille de Laurent Dagondeau, montre que les témoins de l’époque ne connaissaient pas d’autres violences dans la famille. Ceci ne signifie pas qu’il n’y avait pas d’autres violences, mais qu’aucune autre violence connue avec certitude n’était à leur connaissance à la date de Juillet 1794, date du relevé de Massonnet.
    De ce qui précède découle une seconde hypothèse : le degré d’exhaustivité du relevé de C. Massonnet dépend du degré des connaissances des témoins à la date de Juillet 1794. Les « témoins » devaient avoir vu et identifié leurs morts, ce qui excluait les témoignages des soldats morts sans témoins, et probablement de quelques massacrés non identifiés, encore que mon étude en cours montre que l’identification fût assez complète, même lorsque les victimes étaient tombées sur une paroisse voisine, à plusieurs kilomêtres de leur domicile. Le témoignage occulaire suppose en effet que les corps soient retrouvés et identifiés, mais il faut tempérer la difficulté, par l’extraordinaire connaissance que les gens des villages voisins avaient à l’époque les uns des autres. Ils étaient capables, non seulement d’identifier avec une bonne fiabilité un habitant d’un village voisin, mais aussi de donner oralement sa filiation, et même ses premiers mariages dans le cas ces veuvages multiples, sans introduire beaucoup d’erreurs.
    Malgré l’éclatement familial et géographique des victimes, qui est important, on a pu identifier les 600 victimes relevées par Massonnet éclatées dans un si grand nombre de familles, qu’on peut prendre la mesure du terme « honneur » :
    presque chaque famille a sa victime. La dispersion géographique des membes d’une même famille au moment du passage des colonnes de Cordellier, a permis aux familles de ne pas être totalement massacrées : aucune ne disparaît et il y a toujours au moins un survivant dans une fratrie. Par contre, la plupart des familles ont eu « une victime » au moins, et peu de familles n’ont eu aucune victime.
    L’étude de la vie à travers la population lorousaine, c’est à dire le suivi systématique des vivants à travers toutes les sources disponibles, permet de faire de nombreux recoupements entres les dites sources. C’est ce recoupement qui permet d’infirmer certains témoignages. Il a permit de ramener le chiffre maximum de victimes à un chiffre plus proche de la vérité. Ce chiffre est dès à présent très inférieur à 1000 pour la paroisse du Loroux-Bottereau dans ses frontières de 1789. Il évolue chaque année, en diminuant, au fur et à mesure que je retrouve les traces fiables des vivants.

  • René Hamon
  • René Hamon, né à Oudon en 1759, avait épousé au Loroux-Bottereau le 13.8.1787 Françoise Pallussière, qui lui donne une première fille le 1.5.1789. Le couple fait ensuite baptiser clandestinement en 1796 au Loroux une fille prénomée Renée, puis le 4.11.1798 un fils prénomé René né le 22.1.1798. Ils font enregistrer la naissance de leur fils à l’état-civil en déclarant la même date de naissance, ce qui n’allait pas toujours de soi pour bien des couples, pour lequels la mémoire des dates de naissance est aussi fiable que celle de leur jour de mariage (cf ci
    dessus).
    Le jeune René perd sa mère le 21.9.1800 (EC,AC du Loroux-Bottereau), puis son père le 2.9.1801 (EC, AC du Loroux-Bottereau). Il est orphelin à 3 ans, et élevé probablement par des cousins éloignés vivants à Saint Julien de Concelles, car il n’a pas d’oncles ou de tantes. Devenu adulte, il épouse à Saint Julien de Concelles le 9.8.1822 la concelloise Jeanne Vilaine. Il lui faut des papiers pour se marier, or la plus grande confusion règne dans son entourage : on ne sait plus très bien quand sa mère est décédée et on n’a même pas idée d’aller demander à la mairie du Loroux de regarder en 1800, ou bien on a demandé à Saint Julien de Concelles par erreur, et cette mairie n’avait rien et pour cause. A moins que le désordre règnant dans toutes les communes au niveau de l’état-civil fût tel que la mairie du Loroux n’était plus en mesure de retrouver l’acte. Cette hypothèse, n’est pas à exclure dans un certain nombre de cas, même si elle semble génante.
    Qu’à cela ne tienne, René va faire faire un papier de remplacement, car la mairie lui a indiqué avec complaisance la méthode à suivre pour obtenir un certificat de
    notoriété. Il lui suffit de trouver 2 témoins prêts à jurer la vérité. Or, il y a belle lurette que les « témoins » ne sont plus occulaires et que toute la population jure n’importe quoi allègrement, maire en tête comme à Clisson (18). Belle occasion pour ces « témoins » de rendre service aux proches, mais surtout de dire n’importe quoi à l’administration boudée.
    Et on se moque tellement de jurer n’importe quoi à cette date, que tout le monde en oubli les moindres règles de bon sens : les témoins comme les greffiers qui enregistrent la déclaration, comme les employés de l’état-civil notant le mariage.
    C’est ainsi que personne n’a remarqué qu’un fils né en 1798 avait perdu sa mère « au début de l’année 1791 », et cette année est écrite en lettres, donc n’est pas une erreur de lecture de ma part ou d’écriture à l’époque.

  • Julien Courgeau
  • Julien Courgeau a épousé à Saint Julien de Concelles en 1798 Renée Fleurance, qui lui fait ensuite quelques enfants. Renée Fleurance fait inhumer en 1796 une fille de 3 ans, mais le père n’est pas là, et elle est assistée de ses beaux-frères. Le 28 ventose an V Renée va déclarer à la mairie de Saint Julien de Concelles que son époux a été tué le 15.10.1793 dans les pat–res de cette commune
    près le village des 3 cheminées (EC, AC). Puisque Renée est une pratique de René Lemesle, car elle se manifeste aussi comme marraine chez ses beaux-frères, on remarque que le prêtre n’a pas voulu noter les déclarations a posteriori (cf chapître 6 la mort).
    Mais il reste à Renée un fils né en 1792 qu’elle va élever seule sans se remarier. Devenu adulte, ce fils se marie au Loroux-Bottereau le 19.10.1812 avec la Lorousaine Perrine Clément de 9 ans son aŒnée et s’installe au Loroux. Le jeune couple recueille Renée qui les aide à la Haye Chausse.
    Pierre Clément, la père de la jeune femme qui est devenue la brue de Renée, vit aux Perrines à 3 km du jeune couple, et vient parfois. Ensemble les deux anciens évoquent cette période noire durant laquelle Pierre trouva sa femme massacrée le 17.3.1794 et Renée son époux tué en 1793. Et Renée devenue Lorousaine d’adoption, parlera tant de son époux qu’il époux figurera bientôt dans une liste privée de victimes alors qu’il était Concellois au moment de la
    guerre civile.
    Julien Courgeau illustre les difficultés à établir un martyrologe car la question de savoir qui habitait le territoire concerné au moment des faits est délicate. Il existe une forte probabilité pour qu’il ait été victime, mais sa famille a quitté Saint Julien de Concelles et la tradition orale qu’elle perpétue s’entend au Loroux.
    Pour éliminer de telles sources d’erreurs, le dépouillement exhaustif des registres clandestins est extraordinairement utile. Un registre clandestin est le document le plus fiable de la période révolutionnaire, et il permet de dire qui était présent, c’est à dire bien vivant, à telle date à tel endroit. Grâce au dépouillement exhaustif du registre de René Lemesle, on peut compléter la fiche de Julien Courgeau et constater qu’il n’était jamais présent alors que sa femme l’est à plusieurs reprises, donc qu’il était probablement décédé avant. Le registre clandestin n’infirme pas les déclarations ultérieures.

  • La fiabilité des documents
  • La fiabilité des documents est la clef de toute étude quantitative. Or, la fiabilité des témoignages, sur lesquels les documents a posteriori sont basés, fait défaut la plupart du temps (16,18). Une sous-estimation de son impact a entraîné des erreurs de chiffrage et entretenu depuis 2 siècles dans les 2 camps les débats entre partisans du « toujours plus » et partisans du « toujours moins ».
    Le souvenir de la guerre civile est entretenu de nos jours par plusieurs associations. Elles jouent un rôle déterminant dans l’entretien de la mémoire (22). Les instruments archivistiques utilisés en partie par ces associations pour étayer leurs publications sont des documents écrits de 1797 à 1830, c’est à dire les sources auxquelles la fiabilité fait plus ou moins défaut (16,18). Ces sources se basent sur le recueil de témoignages et attribuent à la notion de témoin une importance qu’elle na pas eu en réalité.
    Il était facile d’être témoin pour rendre service à un voisin : pour toucher une pension, pour avoir une certificat de décès etc… Ces témoignages sont d’autant plus nombreux que la complaisance des personnes les recueillant les favorisait localement.
    Le mouvement du souvenir, s’il est justifié globalement, ne se justifie pas au niveau des individus car les listes nominatives basées sur de tels témoignages comportent de quelques « fausses victimes ». Les témoignages sont d’autant plus erronés que la pression du groupe social environnant est forte. Ils le sont également en fonction des attitudes locales vis à vis de ces témoignages : on observe déjà une différence entre Saint Julien et Le Loroux. Enfin ils sont
    d’autant plus erronés que le temps passe.

    L’étude en cours sur la population lorousaine quantifiera le degré de fiabilité de chaque type de source pour cette paroisse, en donnant nominativement les recoupements impossibles. Les recoupements impossibles sont ceux pour lesquelles la mafestation de la vie, c’est à dire de la « non-mort », est fiable : ainsi, un mariage postérieur, un décès ultérieur ou antérieur, une présence dans un registre clandestin même au titre de parrain ou marraine, etc…, avec filiation donnée par le prêtre.
    Dans le cas des registres clandestins, la vie est présente sous une forme précise et le prêtre n’a pas vu des « fantômes » : on ne lui mentait pas, car cela aurait été mentir à Dieu. On vivait un temps fort, dans lequel la population se serrait et s’entraidait. On n’avait rien à gagner et sans doute tout à perdre et pourtant on déclinait courageusement ses noms et filiations.. On signait même quand on savait.
    La publication des recoupements impossibles, c’est à dire des « non-morts » pose un problème moral qui ne m’échappe pas. Pourquoi venir détruire dans certaines familles ce qui est si bien entretenu depuis 2 siècles. En ai-je même le droit ?
    Je ne m’en sentais pas le droit moral, bien que j’en ai le droit juridiquement parlant. Je ne m’en sentais pas plus le devoir. J’ai bien dit « je ne m’en sentais pas », car depuis j’ai d– changer d’avis. L’un des mouvements du souvenir, par la voie de son président, m’a mise en demeure d’apporter les preuves des résultats
    de mes travaux. Je regrette cette attitude fermée, car j’aurais personnellement souhaitée ne pas faire de nominatif pouvant semer le trouble dans certaines familles toujours en place. J’avais donc na‹vement « suggéré » à cette association de revoir ses chiffres à la baisse dans ses exposés et publications etc… La réponse m’a fait prendre conscience que pour être crue il fallait malheureusement que je donne les éléments nominatifs.
    Quand on songe que 2 siècles après la guerre civile il peut encore exister autant de passions autour des victimes ou non victimes, on peut être attéré à l’idée que prochainement les archives de la seconde guerre mondiale seront communicables. Quelles passions nominatives ne vont-elles pas déchainer ?
    Pour la guerre civile qui nous occupe, un premier cas nominatif a été publié cette année (16). Le présent ouvrage contient quelques cas qui ont ceci de remarquable qu’ils concernent Saint Julien de Concelles autant que le Loroux-Bottereau. Mes travaux ne portent que sur le Loroux, et c’est uniquement pour reconstituer entièrement les familles lorousaines que je suis amenée à survoler les communes voisines comme le présent ouvrage le fait pour Saint Julien. Même sans avoir reconstituées les familles de Saint Julien, on peut trouver des recoupements erronés. Il n’est pas nécessaire de mener un travail extraordinaire pour en trouver. Il suffit d’un peu d’analyse critique et de curiosité.
    Chaque cas de recoupement impossible peut s’expliquer d’une façon différente, encore que certains cas peuvent être regroupés par catégories. Ces erreurs ne sont pas là pour diminuer l’honneur des populations, mais leur rectification permet de quantifier les victimes sur des bases sérieuses. L’étude de démographie historique du Loroux-Bottereau avait, et a toujours, pour objectif de dénombrer les vivants afin de déterminer le nombre maximal de victimes potentielles par différence. Parallèlement, l’étude permet de déterminer un nombre minimal. La zone intermédiaire, dite d’incertitude, est de plus en plus réduite et je suis moi-même surprise de constater que l’on peut mener à bien ce travail en balayant les paroisses voisines et en comptant sur les solidarités généalogiques.
    Les martyrologes sont des documents piégés, mais ils sont aussi les plus crus.
    D’où vient la crédibilité aveugle que manifestent nos contemporains ? Deux siècles après les faits, les familles aiment compter un martyr, ou plusieurs, parmi leurs ancêtres. Sans aller, comme il n’est pas rare encore de nos jours, jusqu’à chercher à tout prix cette victime, quitte à glisser sur certaines incomptabilités ou homonymies, combien de descendants de vendéens aimeraient de nos jours s’entendrent dire que leur prétendue victime n’en est pas une ? Peu, à en juger par les lettres d’insultes qui me parviennent lorsque je rectifie à l’aide de données parfaitement controlables, une tradition orale erronée. Ce n’est pas une raison pour cesser la recontitution des familles lorousaines, puisqu’elle débouche sur quelques rectifications de témoignages visant l’honneur des familles ?
    Je rends ici personnellement hommage à ceux qui ont le courage de reconnaître que leur ancêtre n’est pas la victime figurant dans tel martyrologe, mais qu’il est décédé à telle date ultérieure après avoir vécu des jours paisibles.
    Malheureusement ces personnes éprises de vérité pure sont rares, surtout au prix de perdre un ancêtre victime.
    On tient collectivment ou individuellement à « toujours plus » de victimes. En déposant récemment un relevé informatisé de la période révolutionnaire et en expliquant oralement dans quel contexte j’avais fait ce travail, je m’entendis dire :
    -Alors, il y a eu plus de victimes qu’à … ?
    On attendait de moi un chiffre énorme pour être fier de sa commune. Combien de temps la question se posera-t-elle encore ainsi ? « Toujours plus » appartient à Mr de Closets et sans prétendre à « toujours moins », j’ose croire que la Vendée sortirait grandie de la vérité.
    Car la vérité est terrible, même si le nombre de victimes n’est pas si élevé que le prétende certains, il est suffisamment élevé. Les erreurs relevées dans les témoignages ne concernent qu’une petite partie des listes de victimes. Elles n’en diminuent en aucun cas le nombre, car un phénomène de compensation apparaît avec des vraies victimes non identifiées à ce jour dans les relevés existants. Car Il y a des familles qui ne se sont jamais vantées et qui ont pourtant de vraies victimes non recensées par faute de témoignage ou de déménagement de la paroisse.

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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 9 : les réseaux Concellois

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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  • CHAPITRE IX
  • LES RESEAUX CONCELLOIS
  • La confrérie du Rosaire
  • Avant la Révolution, iIl existait à Saint Julien de Concelles une confrérie du Rosaire . Instituée an 1637, elle avait son autel, dit « autel Notre-Dame » dans l’église paroissiale (11, p. 54). On a sa trace jusqu’en 1683, et sa présence avant 1789 est attestée en 1824 dans le registre de comptes de cette confrèrie détenu à la cure:

    Cette confrairie paraît avoir existé de tous temps dans notre église paroissiale. C’est du moins ce que nous attestent plusieurs personnes échappées à la révolution française, qui dès avant cette époque désastreuse en suivirent tous les exercices, de plus une chapelle dédiée à la très Sainte Vierge est connue sous le nom de chapelle du Rosaire.
    Cet usage de faire tous les premiers dimanches du mois, après les vêpres, une procession autour de l’église en portant la statue de la Sainte Vierge et en chantant des litanies. Le grand nombre de personnes que notre prédecesseur Mr Livinic a reçues pour confrères et consoeurs nous prouvent que cette pieuse association avait été canoniquement érigée dans cette paroisse avant la révolution (Registre de comptes de la confrérie du Rosaire, presbytère de Saint Julien de Concelles).

    Il n’y a pas de registre de comptes de la confrérie antérieur à 1824, et le registre de paroisse postrévolutionnaire a disparu depuis 1980, date à laquelle il avait servi à Marcel Launay pour sa thèse d’état  » le Diocèse de Nantes sous le second empire » (41). Les renseignements sont donc très fragmentaires.
    Bien que la seule trace qui subsiste soit tardive, puisque datant seulement de 1824, on peut accorder à ce registre de comptes une certaine fiabilité pour 2 raisons. Les confréries ne sont pas instituées facilement. Le témoignage est une affaire religieuse et on mentait moins à Dieu qu’aux hommmes (voir chapitre pertes de mémoire). On peut accorder à ce témoignage d’existence prévolutionnaire un préjugé favorable.
    Les confréries, officiellement dissoutes le 09.05.1760 par un Arrêt du Parlement de Paris, sont actives à la veille de la Révolution.Le décret du 18.8.1792 décide à nouveau leur extinction.
    Les études relatives aux confréries avant, pendant et après la Révolution, s’accordent à reconnaître leur rôle dans de nombreux cas pendant la Révolution en tant que réseau. Louis Châtellier observe une continuité entre l’avant et l’après révolution :

    Ainsi, les confréries contribuent-elles à constituer entres les XVIIIe et XIXe siècles, aussi bien dans les villes que dans les villages, de véritables réseaux d’autant plus résistants que leurs liens avec les familles en place sont étroits et quasi consubstantiels. Dans ces réseaux qu’il conviendrait d’étudier attentivement se trouve peut-être une des raisons de la résistance de groupes de populations aux mesures révolutionnaires ou même seulement inspirées par les « Lumieres »… Les confrères rompus de longue date, aux pratiques des assemblées non seulement ne se trouvent pas seulement dépaysés dans les sociétés qui surgissent dans les villes au début de la Révolution mais doivent même bénéficier d’une sérieuse avance sur ceux qui ne n’ont pas été à semblable école… Derrière les manifestations parfois contradictoires de sympathie ou d’hostilité envers la Révolution il y a une consitution de groupes actifs de catholiques qui par le moyen de réseaux familiaux agissent sur la société catholique dans son ensemble.(42)

    Comment la confrérie du Rosaire s’est-elle mise en place à Saint-Julien de Concelles en 1824 ? La constitution d’une confrérie exige normalement l’approbation des status par l’évêque. Or, le registre de 1824 ne mentionne pas une telle démarche, mais lasse supposer un était de droit (voir l’extrait suivant)
    Le processus qui s’est déroulé à Saint-Julien a été observé dans diffirentes études sur les confréries. Ains, Bernard Montagnes pour sa part a distingué plusieurs cas de reconstitution des confréries du Rosaire après la Révolution, dont le cas des confréries jadis établies, où le clergé a considéré que le Rosaire subsistait de droit, bien que suspendu durant une dizaine d’années. Ainsi, à Toulouse, Paris, Marseille… (44)
    Mathurin Livinic succèda directement à René Lemesle à Saint Julien de Concelles. Dès lors qu’il a admis des confrères et consoeurs, c’est que la confrèrie ne s’estimait pas dissoute et avait une activité. Mathurin Livinic ne l’ayant pas « crée », elle existait donc clandestinement sous forme d’un réseau organisé à Saint Julien pendant la guerre civile. Il est difficile d’extraire des noms des documents existants, puisque les livres de comptes ne donnent que des listes de confrères et consoeurs désignés uniquement par leur patronyme et leur prénom. Les risques d’homonymie sont fréquents pour un certain nombre d’entre eux.
    Cette difficulté est soulevée par Daniel Moulinet qui étudia les registres de Gannat et Varennes dans l’Allier (43). Par ailleurs le cahier existant donne seulement une première liste en 1824, soit plus d’une génération après la Révolution.
    Le nombre de concellois présents dans les actes du registre clandestin est si élevé qu’il touche pratiquement toute la population adulte, à ceci près que ce sont les hommes qui y sont majoritairement représentés, puisque les prêtres ne citent jamais les femmes comme témoins à un mariage. Le seul acte où les femmes tiennent un rôle accepté est le baptême lorsqu’elles sont marraines. Cette forte présence masculine dans les 411 mariages unis à Saint Julien de Concelles entre 1794 et 1802 tranche avec l’opinion généralement répandue selon laquelle les messes clandestines étaient des assemblées de femmes. Les personnes citées dans les 411 mariages de Saint Julien touchent plus de 1500 hommes compte tenu des homonymes et doublons pour ceux qui ont assisté à plusieurs mariages.
    Il est impossible de retrouver l’identité des confrères à travers le registre clandestin, car les personnes citées sont d’une part très nombreuses, d’autre part citées à plusieurs reprises.

  • Le heurt entre deux réseaux
  • Lorsque la fabrique se remet à fonctionner, elle collecte les fonds nécessaires à assurer les moyens de subsistance du clergé. L’abbé Petard nous révèle un curieux incident après la première collecte (voir p.18). Pourquoi cet indicent ?
    Si le système collecteur de Gautron n’est pas destiné à René Lemesle, c’est que Gautron n’a pas eu l’habitude de lui remettre des dons de ce type, sinon il aurait continuer à les lui donner. Les moyens de subsistance de René Lemesle provenaient par conséquent d’autres sources que la fabrique : protection financière de quelques personnes aisées, et dons en nature.
    Il aurait ainsi été protégé par un réseau de quelques personnes et ce réseau n’est pas la fabrique. Pierre-Marie Phelippes de la Richardière ?
    L’incident de la collecte de 1800 par Gautron met cete dualité en relife. La fabrique, avec Gautron, s’est effacée en octobre 1794. D’ailleurs, le registre à cette date, laisse présumer que Sévère Bertaudeau opère sous la protection de Gautron.
    Puis, intervient souvent Pierre-Marie Phelippes, qui habite à la Richardière au bourg, et René Lemesle dit précisément souvent la messe dans les greniers de la Richardière (11). Il était dans la division de Lyrot et avait réussi à franchir la Loire en décembre 1793 pour rentrer à Saint-Julien. Il connaît René Lemesle.
    Pierre-Marie Phelippes est présent dans les premiers actes concellois de René Lemesle : peut-on en conclure qu’il a attiré le prêtre à Saint-Julien ?

  • Les liens personnels
  • Les liens familiaux et la solidarité villageoise sont forts. Ils ont créé le tissu géographique indispensable à la localisation permanente du prêtre. On constate que le délai de baptême est resté court (voir chapitre la vie) et que par conséquent la population pouvait localiser à tout moment le prêtre.
    Les psychologues qui étudient de nos jours les réseaux de communication distinguent 3 formes de réseau.

    Le réseau en étoile est le réseau le plus simple. Il permet de couvrir tout le territoire, ce qui le rend plus efficace. On ne communique par seulement oralement, et les signaux divers ont existé. Ceux des moulins sont restés célèbres, à tort paraît-il. Mais il existe une multitude de petits moyens, comme dans un jeu de piste : un baton planté dans telle direction à telle croisée de chemins, etc…
    Le type de réseau affecte le comportement des participants : dans le cas qui nous occupe, il a une influence sur la pratique religieuse clandestine. La création du réseau concellois n’a probablement pas été spontanée, car les confrères possédaient manifestement un reste de structure. Le réseau s’est donc structuré à partir des confrère, et en forme d’étoile. Le nombre de villages est d’environ 140, dont 20 à 25 se distinguent par leur importance. Le réseau en étoile n’a pas eu 140 branches, pas même probablement 25. Chaque branche était un relai de communication qui devenait lui-même le centre d’une nouvelle étoile.
    Dans le cas du réseau clandestin, la position A n’est pas fixe, puisque le prêtre doit changer de cachette pour échapper aux poursuites. On peut donc supposer que B, C, D, etc… sont périodiquement en position A. Il y a probablement eu à Saint-Julien un réseau en étoiles dont le centre se déplaçait. Il permettait de couvrir tout le territoire de la paroisse.

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    Mémoire d’Avent, l’oeuvre clandestine d’un Angevin à Saint-Julien-de-Concelles 1794-1802 : René Lemesle – chapitre 8 : Concellois et non-Concellois

    (C) Editions Odile HALBERT
    ISBN 2-9504443-1-8

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    Chapitre VII

  • CONCELLOIS OU NON
  • Les 554 hommes Concellois devenus pères de 1794 à 1902
  • Les hommes suivants sont uniquement les pères d’enfants baptisés : Les villages disparus sont portés avec une astérisque.

    les Amourettes : Joseph Luzet
    l’Anglessort : André Babin, Jean Bertaud, Pierre Biri, Laurent Guillou, Pierre Jouis, Jean Merceron, Louis Pinaud, René Pinaud, Pierre Robineau, Joseph Sauvestre, Jean Sourisse, Mathurin Vezin, Louis Viau
    l’Armeil : René Joubert, Jean Lainé
    l’Armurerie
    l’Arthaudière : Jean Jamin
    l’Aubinière : Mathurin Beranger, François Brelet, René Galon, René Joubert, Guillaume Vilaine
    la Bassettrie : Julien Courgeau, René Potinière
    la Batardrie
    Beauvais : Pierre Esseul, Nicolas Lallier
    Beigne Cul
    Bel Air
    la Bergerie : Yves Brelet, René Lambert
    la Berthaudière : Pierre Florence, Jean Goheau, François Pesnot, Louis Poudri, Jean Pouponneau
    la Blinière : Jean Antier, Jean Bonhomme, Louis Chesneau, Joseph Potinière, Julien Potinière, Joseph Vezin
    la Blonnière : Jean Doussin, Julien Libeau, Pierre Libeau
    la Bodière : René Courgeau, Julien Pesnot
    Boire Benat
    Boire Courant : André Baron, Jean Baptiste Batard, Pierre Batard, René Batard, Brice Bretaud, François Chantreau, Jean Chantreau, Pierre Chignon, Jacques Coreau, Jean Goheau, Julien Goheau, Michel Goheau, Michel Hivert, Jean Lambert, François Limousin, Jean Luneau, René Luneau, Céleste Luzet, Jacques Luzet, Mathurin Luzet, Pierre Luzet, René Luzet, Julien Mabileau, Jean Martin, Michel Menard
    Boire Livard
    Boire Moreau
    le Petit Bois : Michel Godin, Julien Prehaudeau, Jean Secher
    le Bois Adam : Louis Potinière
    le Bois Chef : Jean Bagrain, René Bagrain
    le bois Jean Renaud : Thomas Blouard
    le Bois Malinge : Michel Badaud, Samuel Godefroy, Mathurin Thomas
    le Bois Vigneau
    le Bois Violet : René Galon
    les Bonnelières
    la Boucherie : Pierre Menant
    le Boulay : François Bagrain, Thomas Bagrain, Gabriel Hivert
    la Bourdonnerie : André Robineau
    la Bourdrie : Pierre Bagrain, Jean Enodeau, Guillaume Glebeau, Julien Piou, Pierre Piou, René Riou
    la Bourgetière
    la Branderie
    les Brejonnes : Elie Tessier
    la Bretaudière
    la Bussetrie
    Cahérault : Michel Aubert, François Bagrain, André Bourget, Gabriel Bourget, Laurent Brevet, Michel Brevet, Pierre Chateigner, Pierre Glebeau, Jean Hilaireau, Charles Landais, Julien Lecrac, Pierre Paré, François Peltier, Julien Peltier, Gabriel Redureau, Antoine Riou, Gabriel Riou, Jean Riou, Jérôme Thomas
    la Cardinalière : Julien Couilleau, Jean Guesselin, Jean Martin
    les Carroueils : Michel Brevet, François Hivert, René Limousin
    la Cave
    la Cellerie
    les Chaintres
    les Chapelleries
    la Chapelle Notre Dame des Champs
    la Chapelle Saint Barthélémy
    la Charpentrais : Pierre Noleau
    la Charrère : Laurent Biri, Mathurin Biri, Jacques Braud, Pierre Braud, Jean Bretaud, Jean Charon, Charles Coreau, Maurice Coreau, René Goheau, Mathurin Lavigne, Jacques Lemée, Jean Limousin, Nicolas Mercier, Pierre Praud, Jean Rebion, Joseph Rebion, Brice Sablereau
    la Chataigneraie : Etienne Ripoche
    le Château
    le Haut Chaussin : Jean Anneau, Pierre Sablereau
    la Chauvellière : Jacques Jean Bpatiste Bouret, Jean Durassier, Julien Redureau
    la Chebuette : Jean Auray, Pierre Biry, René Bouin, Pierre Charon, Alexandre Geoffrion, René Jouau, Pierre Malecot, Alexis Mauget, Julien Menant, Julien Moreau, Pierre Perroteau, Julien Praud, Laurent Praud, Pierre Praud, Pierre Prou, René Cesbron
    la Chênaie : René Chunet
    le Chêne : Pierre Aubert, Jacques Bonneau, Louis Bonneau, Maurice Bonneau, Joseph Corelleau, François Joubert, Pierre Petard, Julien Pineau, Antoine Ripoche
    le Chêne à la Pie* : François Joubert
    le Chiron : Pierre Bagrain
    le Clairay
    la Clavellerie
    la Copsonnière : Pierre Abline, Maurice Denis, Julien Guerin, Mathurin Lavigne, Jean Luzet
    le Cosson
    le Coteau du Chêne : Jean Corelleau, Mathurin Mecheneau
    le Coteau de la Roche Maudou : Pierre Petiteau, Pierre Pinard, René Piou, Pierre Priou
    la Coudrouse : Jean Aubert, Mathurin Barbin, Julien Cailleau, Jean Charbonnier, Pierre Charbonnier, Julien Enaudeau, François Guerin, Julien Guerin, Jean Luzet, Michel Luzet, Julien Mabileau, François Marchand, Alexis Mauget, Pierre Menant, Jacques Pageot, Joseph Pageot, Charles Praud, François Riou, Mathurin Secher
    la Courbe : Pierre Beccot, Michel Bergalome, Pierre Bondu, Mathurin Coutant, Noel Fonteneau, Pierre Huchon, François Litou, Jean Marchand, Mathurin Merceron, René Mesnard, René Potinière
    la Courbonnière
    le Cormier
    le Courtil
    la Crétinière : René Lallier
    la Croix de Boulay
    la Désirée
    les Divettes
    le Douaron : Pierre Guenichon
    la Drouillardière : Julien Guenichon, Antoine Petard
    la Dimerie
    l’Ebrancherie : Mathurin Angrevier
    l’Ecalane : François Bouyer, Pierre Patouillère
    Embreil : Jean Boireau, Christophe Bouanchaud, François Grimault, Jacques Grimault, Mathurin Grimault, Jean Guillocheau, Mathurin Guillocheau, René Libeau, Guillaume Marion, Pierre Pabou, Julien Rousseau
    l’Enclose
    l’Epertière* : François Chauvière, Pierre Terrien
    Feuillardes
    la Flandrinière : Clément Corbet, Joseph Rousseau
    Fort-Ecul : Pierre Bonneau, François Hivert, Jean Petard
    le Fort Gautier : Pierre Hivert, Laurent Viau
    la Fosse Baron
    la Fosse Noire
    la Freignais : Pierre Brevet
    Froland : Jacques Gallier, Julien Harouet, Pierre Subileau
    la Gagnerie : Jacques Brevet, Pierre Chaintrier, Jean Florence, Jacques Harouet, François Libeau, Jean Mariot, Pierre Thomaseau
    les Galopins : Julien Cesbron, François Enaudeau, Michel Gregoire, Pierre Vilaine
    la Garenne : René Laurent, François Lesourd, Jean Lesourd, François Luzet
    le Gautron : Antoine Ripoche, Mathurin Ripoche
    la Giletière : René Mainguet
    Grand’ville : François Biri, Jacques Bodineau, Jacques Bonneau, Pierre Ertaud, Joseph Luzet, Mathurin Pinard, Guillaume Praud, Julien Praud
    le Gressin : François Brebion, Pierre Morille, Jean Ripot
    la Grille
    la Grimaudière* : Jean Peigné
    le Gué au Voyer : Jérôme Picherie
    la Guénetrie : René Boireau, François Rousseau, Jean Rousseau
    la Guilbaudière : François Bouyer, Jean Charbonnier, Jacques Glebeau, Joseph Lallier, Guillaume Lesourd, Pierre Rousseau, René Rousseau, René Toublanc, François Vezin
    la Gutellerie : René Martin
    le Haut Village Vallée : François Badaud, Céleste Biret, Thomas Blouard, Jean Chesneau, Pierre Chesneau, Pierre Coreau, Jean Guillou, Maurice Hivert, Jacques Lallier, Jean Libeau, Julien Malecot, Guillaume Sourisse, Laurent Viau, Jean Vilaine
    le Haut Village du Chêne
    Ile de la Chênaie
    Ile Arrouix
    la Jaunière : Jean Vezin
    la Jousselinière : Jean Brevet, François Guillocheau, Jacques Loquet, Jérôme Thomas, Pierre Thomas, Julien Vezin, Jean Viau, Julien Volant
    les Justices : François Bretaud
    Launay : Pierre Bodineau, Jean Clement
    la Mahonnière : Céleste Luzet, Jean Mesnard, Jean Moreau, Michel Pohoreau, Julien Potinière, Jean Rousseau, Julien Rousseau,Julien Thomas
    les Maisons Neuves : Antoine Brelet, Michel Hallereau, François Haroouet, Pierre Piou
    le Marais Abraham
    la Marjolettrie : Guillaume Braud, Julien Braud, Pierre Malecot, Jean Moreau
    la Marsaudière : Julien Albert, René Bouanchaud, Julien Bricard, Pierre Cousin
    le Maudoux : Michel Bouquet, Joseph Brelet, Guillaume Cesbron, René Couilleau, Louis Guesselin, Pierre Hallereau, Jacques Harouet, Jean Hilaireau, Michel Hivert, Jean Huchon, Pierre Renaud, René Riou, Pierre Vezin
    la Meslerie : Guillaume Bourget, Nicolas Bretaud, Pierre Chapeau, Louis Hautin, Pierr Mabileau, Julien Riou, Jean Secher
    la Moisdonnière : Jacques Loquet, Jean Martin
    Montauban : Pierre Abline
    Montrelais* : Jean Auray, Pierre Charon, Jean Horet, Julien Limousin
    la Morandière : Michel Luzet, Mathurin Sauvestre
    le Mortier
    le Moulin de la Bourderie
    le Moulin des Bregeonnes
    Moulin de Cahérault
    Moulin des Feuillardes
    Moulin de la Pennetrie
    Moulin Tue-Loup : Jean Harouet
    la Mouronnière
    la Moutonnerie : Pierre Chignon, Jean Giraud, Jér“me Goheau, Julien Goheau, Jean Libault
    la Noë : Joseph Guillou, René Merceron
    l’Officière
    l’Ouche aux Roux
    le Pavillon
    la Peltancherie : Julien Bouquet, Michel Harouet, René Harouet
    la Perrière
    la Pichaudière : François Geoffrion, David Guillou
    la Pierre : François Benureau
    le Pigeon Blanc : Jean Harouet, Jean Huteau
    la Pilardière
    les Pinelières
    les Planches : Pierre Biry, Pierre Bourget, Jacques Coreau, Jean Coutant, René Noleau, Jean Vivant
    les Plantys : René Cesbron, Jen Luneau, Louis Robineau, Antoine Rousseau, Pierre Rousseau
    la Platière : Michel Aubert, Jean Joyau
    le Plessis Glain : René Hivert, Gabriel Petard
    le Pont
    le Pontreau : Jean Cesbron, François Hivert, René Noleau, Jean Viau
    le Port Gaud* Jacques Hivert
    le Port Juin
    la Poulinière* : Guillaume Guillou
    la Praudière : Jean Baron, Louis Coutant, Lucas Guillou, Pierre Harouet, Etienne Lallier, Jacques Lambert, Michel Lambert, Joseph Libeau, Pierre Libeau
    le Pré Jahan : Julien Geoffrion, Etienne Lallier, Laurent Langevin, Jean Libeau, Augustin Louis, Jean Moreau, Yves Thomas
    le Pressoir
    la Queue des Haies : Michel Hallereau
    les Raintières
    la Ribellerie* : Michel Lallier, Brice Vilaine
    la Ripotière
    la Basse Rivière : François Bretaud
    la Robinetière : Jean Bagrain, René Batard, Julien Petard
    la Robinière : Louis Chesneau, Jacques Florence, Jean Florence, Jean Mesnard, Jean Ripoche
    la Roche Maudou : Michel Dabireau, Michel Gautron, Jean Huret, Pierre Jouis, Julien Petiteau, Jean Secher, Julien Viau, Pierre Vilaine
    la Rochelle : Pierre Abline, François Braud, Pierre Braud, François Enaudeau, Hervé Hubert, Mathurin Lavigne, René Lavigne
    la Roustière : Michel Bouanchaud, Pierre Bouanchaud, Jean Guenichon, Julien Guenichon, Pierre Piou
    le Ruaud : Jean Boireau, Pierre Chesneau, Jean Huteau, Charles Lecoindre, Jean Libeau, Pierre Trebillard
    la Sablère : Jean Bonneau, Julien Choismet, Maurice Litou, Jean Martin, Jacques Meilleras, Joseph Mosteau, Pierre Plessis, Etienne Ripoche, Pierre Rotureau, Pierre Vivant, René Vivant
    Saint Barthélémy : Louis Babonneau, Luc Bouyer, Mathurin Goheau, Julien Hivert, Pierre Pinard, Julien Riou, Michel Ripoche, Pierre Ripot, Jean Sécher, Jean Toublanc
    Saint Julien de Concelles Bourg : René Beccot, Jean Benureau, Pierre Bonneau, Guillaume Braud, Joseph Marie Brevet, Mathurin Cheminant, Michel Cheminant, Jean Courgeau, Pierre Garnier, Jean Gilardin, Pierre Gilardin, Guillaume Guillou, René Harouet, Louis HIvert, Jean Jannin, Pierre Augustin Jannin, Joseph Jean Jannin, Jean Jouis, François Litou, François Maudavant, Bertrand Moreau, Joseph Moreau, Julien Moreau, François Mouilleras, Joseph Petard, Guillaume Pinet, Maurice Pouponneau, Julien Redureau, Clément Tellier, Mathurin Terrien, Pierre Viau
    la Salmonnière* : Guillaume Braud, René Cesbron, Jacques Gautreau, Charles Goguet, Jean Lallier, Louis Lallier, Mathurin Lallier, Jacques Piou
    la Saulzaie : René Balaveine, Mathurin Courgeau, René Courgeau
    la Sénarderie : René Bourget, Pierre Charpentier, François Esseul, Sébastien Hilaireau, René Mainguet, Mathurin Rousseau, François Secher
    la Sénéchalière : Julien Petard, René Petard
    la Sermonière
    la Sourdière : David Guillou, François Hivert, Guillaume Hivert, Jean Lambert, Pierre Luzet, Jean Louis Racari
    la Tinière : Jean Bouyer, François Brevet, Louis Priou
    les Trois Moulins* : Jacques Blot, Jean Chon, Christophe Thomas, Julien Thomas
    Tue-Loup
    la Verrie : Mathurin Beranger, Guillaume Bretaud, Noel Mathurin Bretaud, Louis Dabiraud, René Coeffard, Charles Delaunay, Mathurin Giraud, Louis Lefeuvre, Charles Letourneux, René Pinard, René Sauvestre, Guillaume Sourisse, Jean Viau
    le Joli Village
    les Violettes : Mathurin Sauvestre
    la Vrillière : François Fouquet, Jean Harouet, Charles Landais, Laurent Pouponneau, Michel Sauvsetre

  • Les Concellois réfugiés au loin
  • Les personnes déplacées ne sont pas des morts, mais leur nombre réduit ne mérite pas une chapitre entier, et cependant leur mémoire peut apporter un éclairage à cette vie concelloise de guerre civile. Les voici donc à Rennes et à Orléans. La première constatation concernant les réfugiés concellois dans ces 2 directions, est d’ordre quantitatif : il y a eu très peu de réfugiés concellois comparativement aux exodes massifs de certains de leurs voisins comme les chapelains ou les lorousains. Bien que ces listes ne soient pas exhaustives, on peut néanmoins comparer la fréquence de citation des municipalités d’origine. Les concellois sont si rares que leur liste est la suivante, si l’on peut parler de liste devant un nombre aussi réduit :

  • Rennes
  • Louis SEBILEAU, tonnelier, sa femme et une domestique, arrivés à Rennes le 25 Ventose, partis le 11 germinal pour Orléans, 80 lieues à parcourir, somme payée à Rennes 240 francs, secours 45, total 285. (45)

  • Orléans
  • Jeanne RAFGEAU femme GIRAUD (46)

  • Les Lorousains du registre clandestin de René Lemesle
  • Le Loroux-Bottereau possède une longue frontière commune avec Saint-Julien, et les échanges matrimoniaux sont nombreux au XVIIe siècle. Il en est de même pendant la guerre civile
    Mais le Loroux est deux fois plus peuplé et seul Clair Massonnet, présent jusqu’au mars 1695, parvient à suffire aux Lorousains. Ensuite, le prêtre, Denis Guillet, est caché à l’autre extrémité de la paroisse, à Sainte-Radegonde, et certains Lorousains sont attirés par René Lemesle plus proche.

    On trouve deux types de couples Lorousains dans le registre de Lemesle : ceux qui se marient à Saint-Julien et font ensuite baptiser au Loroux deux, voire quatre enfants ; ceux qui sont mariés au Loroux et viennent ensuite faire baptiser un enfant à Saint-Julien, par suite d’empêchement de Denis Guillet. Ainsi, Pierre Pinard, né le 1.10.1979 au Loroux-Bottereau, est baptisé par René Lemesle le 25.05.1798. Il a des parents mariés clandestinement au Loroux et trois frères et soeur qui y sont baptisés.

    Les familles ne sont pas attachées à un prêtre en particulier, mais font preuve d’opportunité pour aller au plus accessible au moment voulu. Cette adaptabiligé aux circonstances marque une rupture dans la tradition de l’église. Au XVIIIe siècle, les fidèles sont dépendants du territoire paroissial. Ils peuvent très rarement faire baptiser hors de la paroisse et seules, certaines familles très aisées, ont parfois cet avantage. Les fidèles pendant la guerre civile montrent ainsi leur attachement à l’acte sacramentel plutôt qu’au prêtre.
    La majorité des familles lorousaines à un lien de parenté à Saint-Julien : soit un oncle, soit un beau-frère. Mais certains couples n’ont aucun lien démontré.
    Ainsi, Marie-Jeanne Bontemps, née au Loroux-Bottereau, fille de François et de Marie Brebion, est cousine issue de germains de M. Robin par la mère de celui-ci. Son père, veuf, s’est réfugié à Nantes en 1793 avec deux de ses filles célibataires. Marie-Jeanne vit à Nantes Saint-Donatien, où elle est probablement placée comme fille de confiance chez les bourgeois. C’est là qu’elle fait la connaissance de François Bureau, lui-même jardinier. René Lemesle les marie, alors que, ni l’époux, ni l’épouse, n’ont de lien de famille apparent à Saint-Julien. Leur premier enfant, Françoise, est baptisée le 24.01.1797 au Loroux-Bottereau et déclarée née le 03.03.1797 à l’état civil rétroactivement.
    Marie-Jeanne est l’une des rares Lorousaines dépourvue de lien de famille à Saint-Julien. Elle connaît MM. Robin et Guillet et elle a par conséquent l’embarras du choix pour trouver un prêtre, si l’on peut s’exprimer ainsi. A-t-elle entendu parler de René Lemesle par ses patrons Nantais ? la bourgeoisie concelloise, dont les Couëzaud, vit à Nantes.
    Les Lorousains baptisés à Saint-Julien sont au nombre de 66 pour un total de 184 non-Concellois. Ils sont de loin les plus nombreux et attestent un réel besois de prêtre au printemps 1796 et à l’automne 1798 (voir ci-dessus). Ces 66 baptisés Lorousains s’ajoutent aux 1 045 enfants figurant dans le registre clandestin du Loroux, ce qui fait 1 110 enfants Lorousains, auxquels il faut ajouter cuex qui sont allés à La Chapelle-Basse-Mer et à Haute-Goulaine… Les Lorousains n’ont pas un registre exhaustif et pour les retrouver il a fallu dépouiller tous le pays lorousain.


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