Pierre Le Vallois seigneur de Séréac achète à Angers les étoffes de soie pour son mariage avec Marie de Chivré : Muzillac 1609

Pierre Le Vallois seigneur de Séréac en Muzillac est donné dans ROGLO comme ayant épousé le 13 septembre 1609 à Saint Symphorien, Ille et Vilaine, Suzanne de Bréhant, dame de Séréac 1590-1660. Les 2 actes que j’avais relevés à Angers le concernant racontent autre chose la même année. Aurait-il rompu des fiancailles Angevines ? Mais alors pourquoi faire à Angers, à 160 km de son domicile, une dépense aussi somptueuse d’habits de noces ? car il n’est pas venu seul mais avec tous ses gens et chevaux y compris un maître d’hôtel, et il ne descend pas dans un château ami, mais bel et bien à l’hötellerie de la Croix Verte à Angers, et la note est élevée car quand on logeait les chevaux ce n’était pas comme nos voitures, car celles-ci ne mangent pas à l’arrêt, mais les chevaux à l’arrêt coutent beaucoup.
Je vous mets donc ici les 2 actes que j’avais trouvés et retranscrits, le second concernant les frais fait à l’hôtellerie de la Croix Verte, et comme il ne paye pas comptant, c’est une obligation, et le plus surprenant et même ahurissant, c’est que c’est le marchand de soie, lui-même non payé, qui se porte caution des frais d’hôtel. J’attire votre attention sur le fait qu’il se nomme « seigneur de Sereac » dans ces 2 actes.
Voici d’abord les vues des 2 actes et leur retranscription suivra :



Il ne reste qu’une tour ronde du château de Séréac, distant de 160 km d’Angers. Le mariage devait être somptueux, car la dépense de draps de soie par le futur est très élevée, et en outre son voyage à Angers lui coûte aussi une fortune. Marie de Chivré n’a pas dû lui donner d’héritiers car elle n’apparaît pas dans les généalogies de Chivré. Pourtant, avec une pareille dépense de draps de soie elle appartient à une famille très aisée (J’avais écrit ce qui précède en italique il y a quelques années et je ne retrouve plus pourquoi, tout ce que je retrouve c’est que cet acte est passé au Plessis de Chivré).
Ici, il ne peut tout payer et reconnaît donc la dette, mais chose très curieuse, il élit domicile, ce qui était une obligation juridique hors de la province d’Anjou, à l’hôtellerie de la Croix Verte où il est descendu. Généralement les élections de domicile se faisaient soit chez un avocat un notaire ou un grand marchand, mais les hôtelliers étaient aussi de grands marchands.
Enfin, il existe sans doute des marchands de draps de soie plus proches de Muzillac, mais il a préféré faire le tout sur place sans doute. Si ce n’est qu’il doit repartir avec les étoffes et que c’est manifestement sur place à Muzillac, qu’il fera confectionner les toilettes, et ce pour toute sa famille et ses serviteurs. Ainsi en allait-il autrefois de ce type de mariage.
Et je reviens sur le métier de marchand de draps de soie, dont la plus grande activité était les mariages aisés, comme l’illustre encore une fois l’acte qui suit. Donc leur boutique n’avait rien d’une échoppe ordinaire, et j’ai lu, je ne sais plus où qu’en fait ils parcouraient souvent la région à cheval pour vanter et placer leurs marchandises de château en château…

Ces actes sont aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E8 – Voici leur retranscription (propriété intellectuelle) :

Le vendredi 17 avril 1609 avant midy, devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présent et personnellement estably messire Pierre Le Vallois chevalier de l’ordre du roi, seigneur de Serac demeurant audit lieu paroisse de Muzillac pays de Bretagne évesché de Nantes, estant de présent en ceste ville logé en l’hostellerie de la Croix Verd rue Courte, lequel soubzmis soubz ladite cour a recogneu et confessé debvoir et par ces présentes promet rendre et payer en ceste ville d’Angers dedans d’huy en un mois prochainement venant au sieur Charles Gohier marchand de draps de soie audit Angers y demeurant à ce présent stipulant et acceptant la somme de 2 175 livres pour vendition et livraison de marchandye de l’estat dudit Gohier par luy ce jour vendue baillée et livrée audit sieur de Serac pour faire habits et équipements tant à luy qu’à ses gens et serviteurs pour la réception ? (j’ai des doutes sur ce terme) de qu’il a faite et fait en mariage de damoiselle Marie de Chivré o le consentement de messieurs ses parents comme il a dit et apparu par plusieurs lettres missives et procurations qui luy sont demeurées, et 475 livres tz à cause de prest fait par ledit Gohier audit sieur de Serac auparavant ce jour savoir 255 livres pour faire les frais du voyage qu’il a faits tant de ceste ville au Plessis de Chivré que pour aller et retourner en Bretagne et la somme de 220 livres pour subvenir aux frais et mises qu’il luy a convenu faire au procès criminel qu’il a tant en demandeur qu’en deffendeur par devant monsieur le juge prévost de ceste ville à l’encontre de (blanc) Coiffe sergent royal complices et alliés ainsi que ledit seigneur a recogneu et confessé dont et de tout quoy il s’est tenu content et en a quité et quite ledit Gohier qui luy a baillé et fourni les parties de ladite marchandye à l’hostellerie de la Croix Verd et pour l’effet des présentes ledit seigneur a prorogé cour et juridiction par devant monsieur le lieutenant général de monsieur le sénéchal d’Anjou Angers pour y estre traité et poursuivi comme par devant son juge ordinaire et renoncé à tous déclinatoires … et privilèges … obtenus ou à obtenir et esleu son domicile perpétuel pour luy ses hoirs et ayant cause en ladite hostellerie de la Croix Verd pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valoir et estre de tels effets force et vertu comme si faits et baillés estoient à sa propre personne ou domicile naturel, ce que ledit Gohier a accepté, tellement que à ce tenir etc oblige ledit sieur de Séréac corps et biens comme pour deniers royaulx etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et passé en ladite hostellerie présents Jehan Girault Me d’hostel dudit seigneur Me François Guiet demeurant Angers et Jehan Ruellan demeurant audit Plessis de Chivré tesmoings

Le vendredi 17 avril 1609 avant midy, devant nous René Serezin notaire royal à Angers feut présent et personnellement estably messire Pierre Le Vallois chevalier de l’ordre du roi, seigneur de Serac demeurant audit lieu paroisse de Muzillac pays de Bretagne évesché de Nantes, estant de présent en ceste ville d’Angers logé en l’hostellerie de la Croix Verd rue Courte, lequel soubzmis soubz ladite cour a recogneu et confessé debvoir et par ces présentes promet rendre et payer en ceste ville d’Angers dedans d’huy en un mois prochainement venant à honnorable femme Anne Dupillé femme séparée de biens d’avecq Pierre Caquere hotesse de ladite hostelerye à ce présente et acceptante la somme de 292 livres tournois savoir 149 livres 5 sols de reste de l’obligation que ladite Dupillé avoit dudit sieur de Serac passée par devant nous me 7 mars dernier et le surplus pur la dépense dudit seigneur ses gens et chevaulx du temps qu’ils ont esté en ladite hostelerye depuis ladite obligation mesme pour la dépense des (f°2) hommes et des chevaulx que ledit seigneur de Serac relaissa en lasite hostelerye comme atteste icelle obligation et au moyen de la présente le prix d’icelle dépense contenue sur le journal de ladite Dupillé rayée et biffée demeurant icelle Dupillé quite et déchargée desdits chevaulx comme les ayant rendus et baillés audit seigneur ainsi qu’il a confessé et d’iceulx se tient content, et a été à ce présent le sieur Charles Gohier marchand bourgeois d’Angers lequel soubmis soubs ladite cour a pleny et cautionné ledit sieur de Serac du prix et de ladite somme de 292 livres tournois et en a fait son propre fait et debte et s’est avec ledit seigneur solidairement obligé et obige renonçant au bénéfice de divition discussion et ordre de priorite et posterieuté autrement et sans laquelle promesse d’iceluy Gohier ladite Dupillé n’eust rendu et baillé audit sieur de Serac sesdits chevaulx avec les …(f°3) pour ladite somme de 292 livres ainsi que ledit Gohier a confessé, de laquelle promesse et obligation ledit seigneur de Serac a promis et s’est obligé … libérer et indemniser ledit Gohier et pareillement des sommes de 90 livres par une part et 70 livres par autre desquelles il auroit à la prière et requête dudit seigneur de Serac respondu à Jehan Ollichon tailleur d’habits et D..rte Cellier demeurants en cette ville auxquels iceliy seigneur doibt lesdites sommes, le tout à peine de toutes pertes despends dommages et intérêts stipulés et acceptés par ledit Gohier en cas de defaut et pour l’effet et … des présentes … ledit seigneur a pris cour et juridiction par devant Monsieur le lieutenant général de monsieur le sénéchal d’Anjou Angers pour y estre traité et poursuivi comme son juge ordinaire et renoncé à tout … pour quelque cause et privilège que ce soit et à tout commettant (f°4) obtenu ou à obtenir et eslu domicile perpétuel et préverable en ceste fille pour lui ses hoirs etc en la maison en laquelle demeure Me Pierre Painturier advocat Angers située au bas des Halles pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valloir et estre de tels effets force et vertu comme si faits et baillés à sa propre personne et domicile naturel, tellement que à ce tenir etc et à payer etc et aux dommages obligent renonçant etc foy jugement condemnation etc fait et passé audit Angers en ladite hostelerye en présence de Jehan Becault ? Me d’hostel dudit seigneur Me François Gruet demeurant Angers

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Pierre Doisseau, apothicaire à Angers, acquiert la métairie de Beaussé, et les bêtes et meubles, Marcé 1519

J’avais mis sur ce blog en 2012 Pierre Doisseau, apothicaire à Angers, acquiert bêtes et meubles, Marcé 1519. Or, je retrouve un autre acte daté du même jour, qui est l’achat de la métairie de Beaussé. Les 2 actes, bien que séparés, concernent un même achat de métairie d’une part et des meubles et bestiaux d’autre part, je remets ici les 2 actes sur la même page.

L’acte d’achat de la métairie de Beaussé est bien le titre que l’on rencontrera ensuite chez un Doisseau « sieur de Beaussé », donc c’est bien la branche des apothicaires. Voici donc encore cet apothicaire, dont je vous ai déjà mis plusieurs actes et j’en ai d’autres. Comme la majorité des retranscriptions que je vous mets ici, il n’est pas dans mon ascendance, mais il illustre la vie au temps passé comme tous les actes que je mets ici. En tous cas, il ne faut pas vous étonner de voir les bêtes avec les meubles, car souvenez vous bien qu’autrefois les bêtes sont des meubles vifs. Jolie expression, qui nous surprend de nos jours !

J’ai trouvé ces 2 actes aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 26 mai 1519 (Huot notaire Angers) En la cour royale à Angers etc personnellement estably vénérable et discret maistre Laurens Ernoul chantre et chanoine de l’église collégiale monsieur sainct Pierre d’Angers et chanoine de St Maurille dudit Angers, soubzmectant confeses avoir aujourd’huy vendu et octroié etencores vend et octroie dès maintenant et à présent à toujourmais perpétuellement par héritage à honneste personne Pierre Doisseau marchand apothicaire demourant à Angers et suppost de l’université dudit lieu, qui a achacté pour luy et Renée sa femme absente, leurs hoirs et aians cause, le lieu et mestairie de Beaussé avecques la cousallaire assis et situé en la paroisse de Marcé près Challoche composé de maisons pressouer grange estables et 25 journaulx de terre labourable ou environ, de 16 quartiers de bois taillis ou environ, de 20 quartiers de vigne ou environ, de 3 quartiers de pré ou environ sis en l’isle Bruneau, et jardrins estranges aireaux pastures hayes clouaisons rues et issues et autres appartenances, ensemble un petit estang peuplé sis au dessoubz de ladite maison, avecques toutes (f°2) et chacunes les appartenances et dépendances desdits lieux acquestz et conquestz que ledit vendeur à fait auxdits lieux et tout ainsi que les tenoit et possédoit par cy davant ledit vendeur sans aulcune chose en retenir ne réserver, toutes lesdites choses fors lesdits 3 quartiers de pré ou fyé de Ganeze dépendant de la seigneurie de la Chapelle st Lau appartenant aux doyen et chapitre de st Lau lez Angers, et tnuz d’eulx à 50 sols tz admortissables à la somme de 50 livres tz, et à 18 sols 10 deniers tz et 3 sols 9 deniers tz le tout de cens rente ou debvoir paiables par chacun an aux jours accoustumés, et lesdits 3 quartiers de pré ou fyé du Chasteigner et tenuz de là à 3 deniers tz de cens rente ou debvoir paiables aux jours accoustumés : transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 810 livres tz dont et de laquelle somme il en a esté paié baillé et nombré content en notre présence et à veue de nous par ledit achacteur audit vendeur la somme de 305 livres tz qui les a euz et receuz en or et monnaie dont ledit vendeur s’en est tenu par davant nous à bien paié et content, et en (f°3) a quicté et quicte ledit achacteur, et le surplus de ladite somme qui est 505 livres ledit achacteur a promis et promet les payer et bailler en la manière qui s’ensuit …

et voici le 2ème acte qui concerne les bestiaux et meubles : Le 26 mai 1519 (Huot notaire Angers) en notre cour à Angers etc personnellement estably vénérable et discret maistre Laurens Ernoul chantre et chanoine de st Pierre d’Angers soubzmectant etc confesse avoir aujourd’huy vendu et octroié et encores vend et octroie à honneste personne Pierre Doysseau marchand apothicaire demourant à Angers qui a achapté pour luy et Renée sa femme leurs hoirs etc les meubles ustenciles et bestial cy après déclarés,
c’est à savoir deux beufs, six pourceaulx tant petits que grans, quinze brebiz et aigneaulx, troys liz avecques les charlitz garniz, deux coffres, bans, tables, chezes, escabeaux, bancelles, chandeliers estaing, linge, cuilliers et autres ustencilles et un réserve les tonneaux et tout ainsi que lesdits meubles sont de présent au lieu de Beausse et de la Couseillère sis en la paroisse de Marcé près Challoché sans aucune chose en retenir ne réserver ; et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 40 livres tz de laquelle somme ledit vendeur s’en est tenu par davant nous à bien paié et content et en a quicté et quicte ledit achacteur ; à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir etc et à garantir etc et aux dommages etc obligent ledit vendeur soy ses hoirs etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce vénérable et discret maistre pierre de Chantepie chanoine de saint Maurille d’Angers et Brisegault Lefeuvre marchand apothicaire demourant à Angers tesmoings ; fait à Angers en la maison dudit vendeur les jour et an susdits

 

Mouchoirs à usage de femme : la petite histoire de l’inégalité sociale et de l’inégalité homme-femme.

Comme ceux qui me connaissent depuis longtemps le savent bien, j’adore faire des inventaires après décès tout autant que des contrats de mariage. Les mouchoirs sont rarement cités dans les actes du 16ème et du 17ème qui m’ont passionnée. Et, en Anjou tout au moins, leur présence ne se manifeste que dans les inventaires après décès, et chez les gens plutôt à l’aise, jamais chez les exploitants agricoles. Et, toujours en Anjou, on n’a jamais le détail du trousseau dans les contrats de mariage.

Mais en Normandie, on a parfois les détails. Et ces détails sont  quelquefois surprenants, en ce cens que le contrat de mariage qui suit ne semble pas de gens aisés, à en croire la très petite somme en argent, mais il y aura dans le trousseau « 6 mouchoirs à l’usage de ladite fille ».

« Le 16 janvier 1687[1], au traité de mariage qui au plaisir de Dieu sera fait et parfait en face de nostre mère saincte église catholique apostolique et romaine entre Julien Crosnier (m) fils de defunt Guillaume Crosnier et Marguerite Guillochin ses père et mère de la paroisse du Grais d’une part, et Anne Guillochin (m) fille de Michel Guillochin et Jeanne Roussel ses père et mère de la paroisse de La Ferté Macé d’autre part, ont esté fait les conventions qui ensuivent, c’est à scavoir que les Julien Crosnier et Anne Guillochin se sont promis s’épouser l’un l’autre à la première semonce qui en sera faite après les services de nostre mère ste église deument observées ; en faveur duquel mariage ledit Michel Guillochin père de ladite fille a promis et s’est obligé payer auxdits futurs la somme de 60 livres paiable scavoir 10 livres à Pasques prochain et les autres payables à Pasques ensuivant et ainsi d’an en an jusques à fin de payement et la somme de 6 liuvres pour l’habit, 6 draps de toile, 6 serviettes, 6 coiffes, 6 mouchoirs à l’usage de ladite fille, 4 escuelles et 4 assiettes, le tout d’étain, un coffre de bois de fouteau fermant à clef, et un traversier de plume d’oie, er ceque ladite fille peut avoir par devers elle qu’elle auroit gagné dans ses services ; ledit futur s’oblige remplacer la somme de 30 livres sur le plus apparaissant de son bien ; lesdites parties sont demeurées d’accord les uns envers les autres et se sont obligés à tout ce que dessus ; fait en présence de Claude Crosnier (s) frère dudit futur, Jacques Piquet son beau frère et Michel Guillochin (m) père de ladite fille, Jean Laisné et Jean Huet et François Bisson et François Lebally tous parents et amis tant du costé dudit futur que de ladite fille »

[1] AD61-4E174/30 tabellionnage de Briouze

Donc, on connaissait le mouchoir pour femme au 17ème siècle en Normandie. Ce qui signifie aussi qu’il existait alors des mouchoirs pour homme. Et monsieur n’avait sans doute pas le droit de se moucher dans les mouchoirs de madame ? La distinction entre mouchoirs de femme et mouchoirs d’homme existe toujours de manière plus que sexiste, et tout à fait inégalitaire entre hommes et femmes. Il est impossible (ou tout au moins je n’ai jamais pu trouver) de mouchoir de femme aussi grand qu’un mouchoir d’homme et inversement, les mouchoirs d’homme sont toujours beaucoup plus grands que les mouchoirs de femme. Je n’ai jamais compris pourquoi les femmes avaient le nez plus petit et moins encombré que le nez des hommes !!!! Et Mesdames nous subissons aussi cela ! Je dis « aussi » car à en croire les médias modernes, nous subissons beaucoup de choses, mais je ne les ai jamais entendu parler de la discrimination flagrante qui existe entre le nez d’une femme et celui d’un homme pour le mouchoir !!!

 

Nicolas Regnard, Normand, venu à Angers acheter du drap de laine, 1549

Le drap de laine à l’époque n’est autre que du tissu, et n’y voyez aucun lit sur ce terme. On achetait en général beaucoup de tissus pour une grande occasion, comme le mariage d’un enfant, et on faisait ensuite faire sur place par les tailleurs d’habits proches de son domicile, beaucoup de vêtemens neufs pour paraître ce jour-là.

Ici, manifestement l’acheteur est Nicolas Regnard, et il préfère le tissu vendu à Angers à celui qu’on trouve en Normandie. Et de Vimond est en fait ici à la fois son caution pour le paiement différé et son lien d’origine géographique, d’ailleurs c’est probablement de Vimond qui lui a venté la qualité des tissus de laine vendus à Angers.

Je rappelle ici, et toutes les personnes âgées qui suivent ce blog se souviendront, qu’autrefois, dans les années 1940 à 1960, on s’habillait sur son 31 le dimanche pour aller à la messe, et on portait ce jour là des vêtements plus beaux que ceux qu’on portait dans la semaine.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 octobre 1549 (Huot notaire Angers) en la cour du roy notre sire à Angers personnellement establyz nobles personnes Nicollas Regnard sieur de Couronne pays de Normandie et Anthoyne de Vymond sieur du Mesnil…ade ? à présent demeurant en ceste ville d’Angers soubzmectant eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens etc au pouvoir etc confessent debvoir loyaument et estre tenus et promettent rendre et payer à honneste personne Pierre Jarry marchand drappier demourant à Angers à ce présent stipulant et acceptant la somme de 49 livres tz franche et quite en ceste ville d’Angers dedans d’huy en ung mois prochainement venant, à cause et pour raison de vendition et livraison de marchandye de draps de laine auxdits establyz vendue baillée et livrée par ledit Jarry en présence et à veue de nous dont etc à laquelle somme susdite de 49 livres tz rendre et payer etc aux dommages etc obligent lesdits establiz eulx et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc à prendre vendre etc renonczant etc et par especial aux bénéfices de division discussion d’ordre de priorité et postériorité etc foy jugement et condemnation etc présents à ce Michel Guerin drappier et François Foussier demourant Angers temoings »

A Clisson il y avait tissier, marchand tissier, serger, et même tireur d’étaim

Tous ces métiers sont dans le tissu.

La différence entre tissier et marchand tissier est celle entre ouvrier tissant de ses mains, et vivant plus que modestement, tandis que le marchand passe dans la région d’ouvrier tissier en ouvrier tissier et revend ensuite soit à Nantes soit sur les marchés et foires dont celles de Clisson, très courues, et ce, encore de nos jours !!! OUI, OUI, Clisson n’a sans doute plus tous ces tissiers mais un très très grand marché le vendredi matin, qui est d’une dimension bien supérieure à ceux qui existent encore à Nantes.

 

Le serger est le tireur d’étaim travaillent la laine, tandis que le tissier travaille le lin, chanvre puis coton.

le sarger a fait l’objet d’un billet sur mon blog

le tireur d’étaim a fait l’objet d’un billet sur mon blog, et si vous cherchez ce métier sur Google vous constaterez qu’il répond avec ma page. Ce métier mérite d’être souligné, car il est généralement écrit fautivement « tireur d’étain » alors qu’il faut lire « étaim », et qu’on est bien d’un beau tissu de laine, dont la racine est la même qu’étamine.

Donc, avec ce tireur d’étaim, qui vivait sur la paroisse Saint Jacques, plus artisanal que Notre Dame, on a un tissu plus noble et recherché, qui partait sans doute fort vite même sur Clisson puiqu’à Notre Dame vivaient beaucoup de bourgois et officiers du roi, et même un avocat au parlement de Rennes etc… Il devait donc y avoir beaucoup de différences de vêtements dans les rues de Clisson. Certes aussi à Nantes, mais Nantes est beaucoup plus étendue, alors qu’on a vite fait le tour de Clisson à pieds.

Ah ! j’oubliais, le tireur d’étaim était Louis Foulonneau en 1695

 

 

 

Achat de 500 faux fabriquées à Orléans, amenées par bateau : Angers 1595

On fabriquait encore en France !
et le fabriquant venait d’Orléans à Angers avec des échantillons proposer sa marchandise, car il fabriquait 2 sortes de faux. Mais la vente n’est pas franco de port, et l’acheteur assume le voiturage par eau, mais ne paiera que 3 mois après la livraison, et cela c’est moderne !!!

500 faux c’est beaucoup sans doute pour vous, mais à l’époque le cheval consomme beaucoup de foin, et le fauche ainsi !!! L’ère du pétrole n’est pas arrivée encore ! Remarquez on reviendra sans doute plus au cheval mais sans le cheval de loisir moderne, le cheval utile à l’homme pour se déplacer ou tracter.

J’ai connu le temps de la faux, surtout dans les jardins particuliers, enfin pour ma part j’ai pratiqué la faucille sur la pelouse de mes parents dans les années 1945-1955

On la trouve toujours en vente, mais hélas pas fabriquée en France, comme tout ce qu’on achète !!! mais préconisée par les amoureux de la nature !

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 29 mai 1595 après midi, en la cour du roy nostre sire Angers endroit par devant nous Jean Chuppé notaire d’icelle personnellement estaby Claude Daniel le jeune, marchand demeurant en la ville d’Orléans, d’une part, et sire Pierre Bouvet marchand poilier demeurant en ceste ville d’Angers d’aultre part, soubzmettans lesdites parties confessent avoir aujourd’huy fait le marché et convention que s’ensuit, c’est à savoir que ledit Daniel a vendu audit Bouvet le nombre de 500 de faulx de 2 sortes, dont ledit Daniel en a laissé audit Bouvet 2 pour échantillon l’une du prix de 24 escuz le cent et l’autre à 32 escuz ung tiers, et dont ledit Daniel a promis en bailler audit Bonnet le nombre de 250 de chacune sorte, lequel Bouvet les prendra en la maison dudit Daniel audit Orléans, lequel Daniel a promis les bailler à ung marinier dedans 3 sepmaines qui les amenera aux Ponts de Sée pour les livrer audit Bouvet, et ledit Bouvet demeure tenu paier la voiture, et après la livraison ledit Bouvet a promis les poyer audit Daniel dedans 3 mois après le jour de la livraison audit prix cy dessus, dont les parties sont demeurées à ung et d’accord ; auquel marché et tout ce que dessus tenir et garantir etc obligent lesdites parties respectivement etc renonczant etc foy jugement condamnation etc fait et passé audit Angers en nostre tablier en présence de Yzac Jacob et Thomas Camus praticiens audit Angers tesmoings