Prix d’une jument à Provins en 1598 : moins cher qu’une voiture en 2025 !

Introduction

Autrefois pour se déplacer, outre les pieds, moyen le plus fréquent, il y avait le cheval qui permettait 40 km/jour ou relais cheval dans les relais de poste pour faire plus de 40 km dans la journée.

prix d’un cheval en 1598

La jument est vendue ci-dessous 26 écus, et pour le double on avait une maison ! En 2025 la voiture est vendue en moyenne 35 000 € et vous ne trouverez aucune maison habitable au double, même rarement à 10 fois plus. C’est dire qu’autrefois l’immense majorité n’avait pas les moyens de circuler à cheval et se déplaçait à pieds.

la jument vendu par Jacques Privé, tanneur à Provins 

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.04.28 vue 116 – devant midy en l’etude du juré fut présent en sa personne Edmé Gennel praticien demourant à Monceaux lequel a recognut debvoir et promet payer à Jacques Prive marchand tanneur demourant à Provins absent ou au porteur la somme de 26 escuz sol pour vente d’une jument soubz poils rey gris payable ladite somme à 2 termes et payements esgaulx qui seront en deux jours et à St Martin d’hiver ensuivant

 

Catherine Philippe, veuve de Jean Robinot, bourgeois de Provins (77), accepte ses dettes, 1598

Introduction

Du vivant de leur mari, les femmes autrefois n’avaient aucun droit, mais devenue veuve, elles avaient tous les droits qu’avait leur mari, et même le droit d’hériter des dettes de leur mari ! Car ici, Catherine Philippe, veuve de Jehan Robinot, accepte une sentence rendue contre son défunt mari, pour un impayé, et paye même les arriérés.

la merveilleuse signature de Catherine Philippe

Je suis restée longtemps en admiration devant cette signature exceptionnelle. Certes, j’ai partagé déjà avec vous sur ce blog, les nombreuses signatures de femmes au 16ème siècle à Provins, mais ici, la fioriture qui suit la signature est celle d’un bon bourgeois de Provins, et plus que stupéfiante pour une femme !!!

héritage de le sentence rendue contre son défunt mari

AD77-1027E424 Jacques Delanoe notaire à Provins

1598.04.01 vue 105 – fut présente en sa personne honneste femme Catherine Philippe veuve de feu Jehan Robinot lesné vivant bourgeois de Provins laquelle tant en son nom que soy faisant fort des enfants dudit deffunt et d’elle laquelle a consenty et accordé consent et accorde que la sentence cy devant et dès le 27 mars 1597 rendue au proffict des vénérables doyen chanoines et chapitre de l’église collégiale Notre Dame du Val de Provins à l’encontre dudit deffunt Jehan Robinot son mary, Claude Robinot et autres des autres ses … au baillage de Provins signée Defontaires pour raison de la somme de 40 sols de rente annuelle et perpétuelle dont sont chargés plusieurs héritages situés et assis au finage de Gouaix et es environs, soit à l’encontre d’elle exécutoire comme elle estoit contre ledit deffunt son mary saus son recours déclarant qu’elle a payé les arriérés de ladite rente en son regard au jour de St Martin d’hiver dernier qui est le terme de payer ladite rente

 

 

Nicolas Langlois, laboureur à Augers (77) acquiert des terres payées comptant, 1598

Introduction

Avec persévérance, je poursuis l’indexation de quelques liasses des notaires de Provins, et si je trouve très peu de choses concernant mes ascendants, je glane cependant des petites pistes qui feront un jour un lien et une parentèle.

les Langlois d’Angers en Brie

Les contrats de mariage sont souvent peu bavards en matière de filiation chez ces notaires. Ainsi, mon ascendant Valentin Langlois est seulement dit d’Augers en Brie et avoir pour frère Nicolas. Donc, tout ce qui concerne Nicolas Langlois à Augers est pour moi une petite piste pour apporter un peu d’eau à mon moulin. Or, ici, non seulement Nicolas Langlois acquiert une terre mais elle est importante, et payée comptant pour une somme assez élevée. Or, la plupart des ventes foncières sont alors des ventes à rente annuelle et perpétuelle, et non des ventes payées comptant. Nicolas Langlois peut donc être considéré comme un riche laboureur, comme celui dont nous parlait Jean de La Fontaine.
En outre  l’acte raconte qu’il aurait aussi acheté une autre partie de ces mêmes terres d’un certain Jacques Langlois procureur. Or, ce Jacques Langlois a un fils prénommé Edmé, et moi, je fais tout ce travail de recherche pour remonter Edmée Langlois mon ascendante, qui avait épousé mon Fauchon apothicaire à Provins. Si j’ai bien maintenant le nom de son père, je n’ai pas la mère et les grands parents…

Nicolas Langlois paye comptant 40 écus  

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.03.27 vue 96 – Nicolas Prevost marchand demeurant à Provins et Elizabeth Basille sa femme à caude d’elle, de luy suffisamment auctorisée pour faire et passer ce qui s’ensuit, lesquels de leur bon gré sans force ne contrainte aulcune recognurent avoir vendu céddé et par ces présentes vendent cèdent promis et promettent garantir de tous troubles et empeschements à Nicolas Langlois laboureur demeurant à Augere présent achapteur pour luy ses hoirs c’est à savoir la troisième partie en la moitié de 27 arpents de terres labourables et prés ou environ en plusieurs pieces situées et assises audit finage d’Augers et es environs et généralement tout tel autre droit part et portion qui auxdits vendeurs à cause et du propre de ladite Basille peult compéter et appartenir compète et appartient tant par le décès de feu son père en quelque sorte et manière que ce soit et appartient par indivis avec ledit achapteur auquel le reste desdits héritages appartient à cause des acquisitions qu’il en a faites de Claude de Bondreville ayeule de ladite venderesse de Estienne Gauthier et de sa femme et de Me Jacques Langlois procureur l’estimation desdits héritages ledit achapteur a dit bien savoir et connaître et s’en est tenu pour bien contant en censive du Sr de Monglas et chargées …, ceste vente faite moyennant le prix (f°2) et vin de 40 escuz sol argent franc auxdits vendeurs qui les ont eu et receu dudit achapteur et à eulx payé, et lesdits vendeurs ont dit estre pour employer au payement de partie de la somme deue à Jehan Ramboullet fils de Jehan par le reliquat du compte rendu de la charge de tutelle que deffunt Gervais ? Ramboullet mary de ladite Elisabeth venderesse auroit eu de ses corps et biens

A l’issue de la grand messe on discutait autrefois des affaires de la paroisse, Saint Brice (77) 1598

Introduction

Aujourd’hui 7 mai 2025 s’ouvre à Rome le conclave. L’église catholique a beaucoup changé : autrefois la grand messe le dimanche était le lieu de rencontre de tous les paroissiens, et un moment d’échange entre tous, heureux de pouvoir discuter et échanger entre eux aussi bien des nouvelles familiales que des affaires. Ces échanges avaient lieu sur la place ou sous le portail, après la messe, mais à la fin de la messe, le prêtre donnait aussi des nouvelles voire demandait aux paroissiens leur opinion sur la gestion des affaires de l’église, comme ce fut ci-dessous le cas. Nos moyens de communication modernes nous ont fait oublié les modes de communication sans l’électricité indispensable à nos outils qui suivirent : le téléphone, internet etc… Bref, en 1598 on n’avait que ses pieds et sa langue et on était contents de pouvoir rencontrer les autres le dimanche après la grand messe.

un paroissien mauvais payeur

A l’issue de la grand messe, on gérait donc aussi les affaires de la paroisse, car les églises n’avaient pas été confisquées par l’état, et elles étaient gérées par les paroissiens représentés par le marguillier qui était le gestionnaire délégué par eux. A Saint-Brice,  le marguillier rencontre en 1598 un sérieux problème car une des rentes de l’église est impayée, et je trouve un très long acte passé devant le notaire à Provins nommé Jacques Delanoe, qui enregistre les débats qui eurent lieu dans l’église à l’issue de la messe contre l’un des paroissiens mauvais payeur, dont je n’ajoute pas le nom en sa mémoire, même si je suis certaine que peu de généalogies sur les bases de données remontent au 16ème siècle dans la Brie.

rente impayée à l’église de Saint-Brice, 1598

Je vous mets le début de ces 3 pages, et cela relate assez le problème :

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.03.07 vue 75 – Claude Blanot laboureur demeurant à Saint Bris comme marguillier de l’église de St Bris assisté de vénérable et discrete personne Me Marin Symonnet curé de ladite église, Jacques Foucher, Pierre Thierry, Siret Bruslé, tous paroissiens d’icelle et suivant le consentement tant su seigneur dudit St Bris que de tous les autres habitants rendu le jour de dimanche dernier à l’issue de grande messe de ladite église d’une part, et Robert Barré laboureur demeurant paroisse dudit St Bris d’autre part, disant les partyes que ledit Barré estoit tenu et redevable par chacun an le jour St Martin d’hiver envers ladite église et fabrice de St Bris de la quantité de 4 septiers 3 béchets de bled froment de rente foncière annuelle et perpétuelle bon grain loyal et marchand mesure de Provins rendu audit St Bris et que ladite église avoir et a droit de prendre et recepvoir chacun an ledit jour sur une maison grange estables contenant 3 travées couvertes de thuille et de chaulme court jardin et aireaux en dépendant assise à la rue en ladite paroisse, et 7 arpents et demy de terres labourables ou environ assises es environs de ladite maison et au long contenus et spécifiés par l’acte ? de constitution des tiltres et ypotheques rendu en la prévosté de St Bris à l’encontre dudit Barré au profit des marguilliers de ladite église en date du 21 juing 1587 signé Foucher

 

Gabriel Macé boucher à Provins et Edmée Pechot sa femme font un don à leur fille émancipée, 1598

Introduction

Le titre vous semble normal, mais il n’en est rien, car leur fille est émancipée par justice et sous la tutelle d’un tuteur, alors que ses parents sont tous deux bien vivants. C’est la première fois que je rencontre un tel cas, et si les parents font un don à un enfant, c’est toujours pour le mariage ou l’entrée au couvent, et les enfants non mariés attendent sagement le décès de leurs parents, qui ne tarde pas car la vie est alors courte.
Je suppose que leur fille est handicapée et qu’ils avaient demandé son placement à la justice ne pouvant s’en occuper, car je vois mal d’autres cas à cette époque et aucun enfant n’aurait pu de lui-même demander son émancipation.

don d’une maison à leur fille émancipée, 1598

AD77-1057E424 – 1598.03.02 vue 63 – Furent présents en leurs personnes Gabriel Macé marchand boucher demeurant à Provins et Edmée Pechot sa femme à cause d’elle de luy suffisamment auctorisée lesquels recognurent avoir donné ceddé quicte transporté délaissé et par ces présentes donnent cèddent quictent transportent et délaissent en pur don irrévocable fait entre vifs sans espérance de jamais révoquer à Marie Macé leur fille émancipée par justice soubz la charge de Claude Lelong ouvrier demeurant audit Provins son curateur présent et acceptant pour ladite Marye ses hoirs et ayant cause à l’advenir c’est à savoir tous et tels droits parts et portions qui auxdits donnateurs à cause de ladite Edmée peut compéter et appartenir compètent et appartiennent et à eulx advenus succédés et escheus tant par le décès de deffunte Nicole Herny sa mère que de Perrette Mane son ayeule ou autrement en quelque sorte ou manière que ce soit en une maison couverte de thuille ainsi qu’elle se comporte assise en ceste ville de Provins rue Hue le Grand tenant d’une part à Martin Girard d’autre part à Edmé Mallard à cause de sa femme d’un bout ladite rue et d’autre les héritiers Charles … ceste sonnation ainsi fait comme dict est pour la bonne et naturelle amour que lesdits macé et sadite femme ont dit avoir et porter à ladite Marye leur fille et pour son bien et administration

Contrat de mariage de Pierre Ruffier et Jeanne Dupas, Provins 1598

Introduction

Cet acte donne de nombreux noms de parents en particulier beaucoup de veuves qui sont des tantes. Le milieu est aisé, ou comme on disait alors à Provins au 16ème, siècle, un milieu bourgeois. L’écriture est parfois difficile à déchiffrer et j’ai fait au mieux et je suis sure de la plupart des patronymes, même si certains paraissent douteux. Vous pouvez tenter de les déchiffrer vous aussi, et vous avez même quelques signatures. Enfin, Louise Faulchon est une mienne collatérale, mais manifestemen ici elle est tante par le côté de son époux qui est un Saulsoy.

Contrat de mariage Ruffier Dupas, 1598

AD77-1057E424 Jacques Delanoe notaire à Provins – 1598.02.24 vue 61 – Pierre Ruffier marchand demeurant à Provins fils de feu Jehan Ruffier vivant bourgeois dudit lieu, assisté de honneste femme Marie Roytin veuve du dessusdit, sa mère, d’honnorables hommes Jehan Ruffier son frère Claude Deleaux Estienne Desoubzmarmont et Anthoine Mouton ses cousins et de Denis Guerin sergent royal audit Provins et d’eulx auctorisé d’une part, et Jehanne Dupas fille mineure de deffunts Nicolas Dupas sergent royal audit Provins et de Jacqueline Loret ses père et mère procédant de l’auctorité de dame Jehanne Dupas femme de Me Christofe Debouderville président en l’élection de Provins, auctorisée par justice par le faict de Me Abraham Quillet notaire royal audit Provins son oncle, et ?, dames Loyse Faulchon veuve de feu Me Jehan Saulsoy vivant docteur en la faculté de Melung ? Guillemette Lecourt veuve de feu Me Noel Loret vivant notaire royal audit Provins, Magdaleine Loret veuve de feu Nicolas ? Lambert ses tantes, tous demeurant audit Provins d’autre part, lesquels Pierre Ruffier et Jehanne Dupas ont promis et promettent par ce présentes prendre l’un l’autre par foy et loy de mariage si Dieu et notre mère ste église s’y accorde, et au plustost que faire se pourra et sera advisé entre eulx leurs parents et amys ; en faveur et contemplation duquel futur mariage ladite Marie Roytin a promis et promet bailler paier fournir et délivrer auxdits futurs conjoints la veille de leursdites espousailles la somme de 200 escuz d’or soleil en deniers francs et quites avec habits pur sondit mariage … bagues et joyaulx … ladite Dupas sa future espouse ainsi et de mesme qu’elle a fait audit Jehan Ruffier son fils, comme aussy a ladite dame Jehanne Dupas femme dudit de Bouderville tante de ladite future espouse promis bailler paier et délivrer auxdits futurs conjoints dans le jour et veille de leursdites espousailles pareille somme de 200 escuz d’or soleil en deniers, et aussi de vestir et habiller ladite Jehanne sa niepce d’habits pour le mariage et luy fournir linges et trousseau selon son estat et qualité ; … a esté accordé entre lesdites parties … sans ces clauses et conditions n’eust ledit mariage esté fait ni accordé ; quoy faisant a ledit Ruffier doué ladite Jehanne Dupas sa future espouze du douaire coustumier …