Henri Barbot, auteur oublié : ses relations

L’ouvrage « Nantes en flânant », d’Henri Barbot, ne reçut guère de publicité, pourtant en voici une très belle, parue cette fois dans un grand quotidien Nantais :

Le Phare de la Loire, 19 septembre 1930

« Il y a beaucoup de livres sur Nantes. En voici un de Henri Barbot, qui restera. Nous n’en voyons pas de plus joliment écrit, d’une plume plus légère, de ton plus exact, sous un vêtement d’humour qui ne court pas les rues. Il est fait de scènes et de croquis descriptifs de la vie nantaise, et vus, dis je vus, ce qu’on appelle vus, comme dirait Molière.

On ne flâne plus guère. Comment le pourrait-on ? La ville d’aujourd’hui est livrée aux autos. Elle ne ressemble déjà plus à la ville d’hier. Elle a même perdu son fleuve, sa Loire, qui l’avait fait surnommer la Venise de l’Ouest. Plus de fleuve ! et après-demain plus de canal !

Qui donc prendra la défense de cette utile et pittoresque rivière qu’est l’Erdre, se demande Henri Barbot, sur laquelle s’acharnent les entrepreneurs de bouleversements ,

Il a raison. Nous n’avons pas l’air de prendre garde que combler des bras qui faisaient de Nantes un port si vivant, c’est supprimer « la principale raison d’être de toutes ces maisons commerçantes, trafiquantes et industrielles qui les bordent ». Avant peu, les quais grouillants du port de Nantes seront à Saint-Sébastien, à Tretemoult et à la Grenouillère. Des boulevards modernes dîment ratissés recouvriront les bras défunts, comme font les tertres sur les tombes, et entourés de grilles.

Mais l’auteur ne s’attarde pas en lamentations inutiles. Le flâneur est un philosophe errant. Il erre, en souriant, s’apitoie au besoin dans les coins où la cité rejette ses misères, mais passe. Henri Barbot a des tableautins achevés de certains lieux que le chauffeur ignore : en Chantenay, les Baronnies, le Bois-Hardy, le chemin du Buzard, le Gué-Moreau. Ces croquis sont saisissants d’une vérité qui porte en elle son enseignement. C’est de l’art véritable.

Il connaît aussi notre intérieur à fond. Il brosse des tableaux de maître sur cette horreur que sont certains marchés que nous n’osons nommer. Il note même le vocabulaire qui caractérise : «  Allons la p’tite mère, dîtes rien, c’est dans la noix… Comment ? y a pas le poids fort ?… Tiens, ma belle, un beau petit os avec… et du papier ».

Un chapitre intitulé Gaz et fumées en dit long sur notre usine à gaz, et de la façon la plus amusante du monde. Mais il triomphe dans la scène du tram, par exemple, qu’il intitute Plateforme.

« Quand toutes les dames » vous ont monté sur les pieds, afin de monter avant vous dans le tramway, et que vous êtes enfin arrivé à vous hisser sur la plateforme… vous avez le loisir d’examiner l’intérieur de la voiture, bien éclairé, bien abrité, et de voir le dos de tous ceux qui se prélassent sur la cannage élastique de la compagnie, sans, pour cela, payer plus cher que vous ».

Alors on est frappé de la parfaite ressemblance de sa condition avec celle de l’électeur-contribuable, qui paie très cher pour avoir le plaisir de contempler ses élus confortablement installés dans le char de l’Etat. Le développement exagère un peu, mais il est bien drôle.

Des pages sur les héroïnes de nos bateaux-lavoirs, sur les ouvrières de la « Manu », sont presque charmantes ; mais il en a de terribles sur les concierges, sur ceux qui touchent à la brocante, depuis l’humble voleur de tuyaux de plomb, jusqu’au patenté qui en trafique, sur les laitières qui baptisent notre lait tous les matins.

Ah ! ces dernières ne l’ont pas volé ! Le chapitre est désopilant. Seulement, il ne sera d’aucun effet moral… D’ailleurs, l’inspecteur des fraudes est chargé de poursuivre ces fraudes, non de les supprimer. « Ça fait durer le plaisir. »

On s’amusera beaucoup aussi, de ce type qui a entrepris de dérober le platice qui orne la paratonnerre du clocher de Saint-Louis, et à cette hauteur, fait des réflexions qur les postes de police dont il est bien placé pour situer la place, malgré l’incertitude des toitures, lui qui connaît mieux les dessous des ponts.

Henri Barbot montre aussi qu’il peut faire autre chose que « du Courteline ». Un chapitre final : Les Deux Foyers le prouve, et dira-t-on, le classe. Des souvenirs historiques lui font évoquer les luttes que dans l’état de paix nous concevons à peine. Des hommes opposés avec une ténacité farouche ont pensé, pourtant, pour un même avenir heureux, et lutté. « L’Avenir brode sa trame sur la chaîne du passé », dit-il en concluant, mais qui le voit ?

Le livre de Henri Barbot, très réussi à tous égards, est orné de dessins de Rylem, pseudonyme d’un compatriote, et présenté sous une couverture en couleur symbolique de certaines circonstances qui nous menacent.

Autour du clocher de Saint-Nicolas, nous voyons, en effet le pont bien nommé de l’Arche-Sèche, sous lequel il ne passe plus d’eau depuis l’évêque Félix, il y a des siècles, un autre sous lequel il n’en passera plus l’année prochaine, une gabarre enfin, qui s’en ira naviguer aux environs des marais de Basse-Goulaine… Ed. L. »

Ainsi Henri Barbot fréquentait entre autres, celui qui a dédicacé son livre Paul Lamiraud, mais aussi un dessinateur qui se dissimulait sous un pseudonyme, que le Phare de la Loire dit « un compatriote ».

Un Nantais, amoureux de Nantes, sachant dessiner, ayant manifestement flâné dans Nantes avec Henri Barbot, une relation connue sans doute du temps où il vivait à Paris.

Or, un dessinateur, connu comme caricaturiste au Phare de la Loire, ayant vécu à Paris, et revenu à Nantes en 1930 c’est Jules Grandjouan. Certes, je n’ai aucune preuve que c’est lui qui se dissimule sous un pseudonyme, sans doute pour cacher ses liens avec Henri Barbot. Mais j’offre cette hypothèse, car elle me semble crédible. D’autant qu’Henri Barbot, en venant de Paris à Nantes, semble avoir fui un passé probablement mal vécu. Lui aurait-on fait sentir que sa prophétie « Paris brûle-t-il? » publiée en 1914, était un point sensible du fait des évennements qui suivirent ? Il serait possible à un étudiant en histoire de faire un travail dans les archives Lamiraud et Jules Grandjouan, et à un connaisseur en dessin de comparer le trait de Jules Grandjouan à Rylem. Car si Rylem souhaitait se cacher c’est qu’il était connu par ailleurs.

Pour mémoire voici brièvement Jules Grandjouan :

Grandjouan[1] (Jules)

Nantes, 1875 – 1968.

Originaire d’une famille de notables nantais, il fait des éudes de droit à Paris, tout en dessinant parallèlement dans des feuilles satiriques ou littéraires nantaises : Nantes amusant, L’Ouest républicain, Le Clou… En 1897, il abandonne complètement le droit pour ne plus se consacrer qu’au dessin satirique. Il devient alors le directeur artistique de la Revue nantaise, puis dessinateur-caricaturiste au quotidien Le Phare de la Loire. En 1899, il publie un album de 50 lithographies, sous le titre Nantes la Grise…

[1] Petit dictionnaire des caricaturistes cités… p. 142-155 extrait de l’ouvage La Républicature, La caricature politique en France, 1870-1914, Bertrand Tillier

 

 

Henri Barbot, auteur oublié : ses oeuvres

 

Hier je vous mettais la vie d’Henri Barbot, voici ce que j’ai pu trouver de ses oeuvres.

oublié des livres en ligne : Gallica et Google books

Henri Barbot y est inconnu.

Ce qui signifie que certains éditeurs autrefois « oubliaient » de faire le dépôt légal.

 

Ce serait pourtant le même homme qui a écrit

 

Paris en feu, 1914

ouvrage que certains ont récemment redécouvert, y compris aux USA.

Il est vrai que NUL N’EST PROPHÈTE EN SON PAYS

 

Ainsi, le site « sur l’autre face du monde », site des passionnés du merveilleux scientifique, consacre une intéressante page à son ouvrage « Paris en feu », 1914

http://www.merveilleuxscientifique.fr/auteurs/barbot-henri-paris-en-feu-ignis-ardens/

 

Hervé G. PICHERIT, A War of Sensibilities: Recovering Henri Barbot’s Paris en feu (Ignis ardens) – Journal of Modern Literature Vol. 41, No. 4 (Summer 2018), pp. 143-160

 

Hervé G. PICHERIT[1], « De l’intertextualité prophétique à la prophétie intertextuelle : Léon Bloy, Henri Barbot et la Grande Guerre » https://www.college-de-france.fr/site/litterature-francaise-moderne-contemporaine/Herve-G-Picherit-De-lintertextualite-prophetique-a-la-prophetie-intertextuelle-Leon-Bloy-Henri-Barbot-et-la-Grande-Guerre.htm

 

 

Pierre Glaudes dans son ouvrage « Bloy journaliste : chroniques et pamphlets Léon Bloy »

Flammarion , collection GF, n° 1607 , (mars 2019) :

  • Henri Barbot, ami de Bloy rencontré en 1903, éditeur de Celle qui pleure (1908), auteur de deux romans, Paris en feu !… Roman de l’expiation nationale (1914) et Saint-Front (1918)

 

La vraie lumière sur l’avenir : prophéties de La Salette

Barbot, Henri  S. l. , 1915, 173 p. ; 8°

Édition Hors commerce. Texte polycopié à 50 exemplaires – La Salette-Fallavaux (Isère)

 

 

Nantes en flânant, 1930

L’ouvrage est rarissime : aucun exemplaire en vente nulle part.

 

Dans les bibliothèques : La BM Nantes possède 2 exemplaires de « Nantes en flanant » exclus du prêt Réserve Patrimoine

 

J’avais mis en ligne sur mon site en 2003 son ouvrage « Nantes en flânant », je me trouve réparer ces lacunes.

 

Lors de sa parution, il fit l’objet d’une annonce dans un journal local « Nantes le soir », qui ne semble pas avoir eu une parution très longue, et qui était probablement un journal d’opposition. Voici le message d’annonce, du 22 mars 1930 :

« Nantes en Flânant »

 Nantes est aux mains des ingénieurs, des escamoteurs de pittoresque, des contempteurs de couleur locale – Nantes la fluviale s’enlise dans le sable et va connaître les laideurs du « régime sec ».

Finies les bonnes flâneries au centre de la ville, sur les berges accueillantes ; finies les parties de pêche au long des quais de l’Erdre – Il faudra bientôt un moyen de locomotion pour aller faire des ronds en crachant dans la rivière.

Flâneur ou non, vous regretterez ces temps révolus et c’est dans Nantes en Flânant que vous les y retrouverez, évoqués avec leur saveur et leur fraîcheur.

A son art de la flânerie, Henri Barbot a ajouté le document exact, le trait humoristique et incisif.

Deux cents pages comme celle-là, c’est l’histoire d’une époque récemment vécue, avec un grain de philosophie et, partout, ce goût de terroir adroitement distribué.

L’imprimerie de Lajartre met ses soins à parfaire pour Avril ce livre, préfacé par Paul Ladmirault, éclairé de dessins de Rylem et que tous les Nantais conserveront comme le visage d’une cité qu’ils ont goûtée et qui disparaît.

 

mes commentaires

Le nom « Henri Barbot » est fréquent et en particulier il est troublant de lire sous la plume ci-dessus de Pierre Glaudes qu’il aurait été l’éditeur d’un ouvrage de Pierre Bloy. En effet, il a longtemps existé une imprimerie Henri Barbot, et à mon sens elle n’a strictement rien à voir avec notre Tourangeau, devenu Parisien, puis Nantais.

Et vous avez bien vu que ce sont les USA qui redécouvrent Henri Barbot !!! J’avoue pour avoir quelques connaissances des USA que je suis surprise mais tout autant ravie.

 

Je vous mets demain mes pistes pour Rylem.

A demain

 

[1] Published by: Indiana University Press Hervé G. PICHERIT Est professeur de littérature et de cinéma français à l’université du Texas (Austin). Il a publié divers textes dans Poétique, Poetics Today et French Studies.

Quand le moulin de Stanislas Baudry s’est-il arrêté ? Nantes années 1830 ?


Gallica – La Revue de l’Ouest : journal de la librairie industrielle de Nantes, 28 janvier 1829
« L’établissement de Stanislas Baudry, pour la mouture, a pris un accroissement extraordinaire, un nouveau moulin à farine a été établi sur la Loire ; M. Baboneau a joint une belle fonderie à ses forges, l’on parle de l’établissement de pétrins mécaniques, et enfin il s’est formé une société pour l’éclairage par le gaz. »

Il y a quelques jours je vous mettais ici le moulin à vapeur de Stanislas Baudry à Nantes, moulin qu’il ferma rapidement selon certains auteurs.
Je recherche tout ce qui concerne les moulins de Nantes, pour comprendre comment les moulins des Gobelets ont cessé leur activité si ce n’est parce que la ville s’accroissait au 19ème siècle et que les terres maraîchères (on disait jardineries à l’époque) étaient grignotées tout comme les Gobelets.

Et je recherche ce qu’est devenu le moulin de Stanislas Baudry.

Merci à vous si vous avez des éléments.

Julien Cholet, boulanger à la Fosse à Nantes, vient surement de Morannes : 1618

En effet, il y a des créanciers qui tardent à le rembourser, et doit nommer un procureur qui s’occupera sur place du recouvrement, ainsi qu’on procédait autrefois, avant de confier les prêts et remboursements aux banques.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5  – E4289 notaire de Morannes – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 18 avril 1618 avant midy par devant nous Jacques Jucqueau notaire royal soubz la cour de Saint Laurent des Mortiers demeurant à Morannes, a esté présent en sa personne estably honneste homme Julien Cholet marchant boulanger demeurant à la Fosse de Nantes paroisse de Saint Nicolas, estant de présent audit Morannes, lequel deument soubzmis à la dite cour congesse avoir ce jourd’huy nommé constitué estably et ordonné et par ces présentes ordonne constitue et establist Jehan Minier tailleur d’habits demeurant audit Moronnes à ce présent son procureur spécial pour poursuivre demander recepvoir et faire venir en fin la somme de 16 escuz d’une part que François Brossart doibt audit constituant par obligation receue à pareille, et 2 escuz d’argent presté à René Roy notaire aussi par ledit constituant et pareille somme recepvoir par ledit Minier son procureur, s’en tenir à content et en bailler acquits par ledit Minier ainsi que si ledit constituant présent y estoit en sa personne et généralement faire et accomplir tout ce que dit est et ce qui en despend, tout ainsi que ledit Cholet constituant feroit et faire pouroit comme si présent en sa personne y estoit, jaçoit que lesdites choses requièrent mandement plus spécial si mestier estoit s’opposer appeler promettant etc obligent etc renonçant etc par foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Morannes en la maison dudit minier hoste en présence de honorable homme Jehan Garnier greffier dudit Morannes et Julien Chambille drappier tous demeurant audit Morannes

Premier moulin à vapeur à Nantes : celui de Stanislas Baudry à Richebourg

Avant d’être électrifiés, les moulins ont aussi connu la chaudière à vapeur, et ont été appelés « les moulins à vapeur ».

Stanislas Baudry, bien connu des Nantais, pour avoir été le pionnier des transports en commun appelés « omnibus », avait créé à Richebourg un moulin à vapeur bien avant les omnibus.

L’annuaire « les Etrennes Nantaises, 1er janvier 1828 » (ci-dessus) donne :

Moulins à vapeur destinés à faire de très belle farine, situés à Richebourg, rue du Soleil.

Ces moulins ont été établis par M. Stanislas Baudry. On trouve dans cette usine toute espèce de farine, tant pour la consommation immédiate que pour l’exportation. On prendra les grains et on les rendra en farine aux personnes qui veulent faire moudre à la façon, sans autres frais que ceux ordinaires de mouture.

 

Nul doute que les moulins à vent avaient alors vécu !  J’ai cherché en vain une histoire chronologiques des moulins à vapeur en Loire-Atlantique et/ou en France, et j’ai vu peu d’archives qui en faisaient mention. Si vous avez une chronologie pour la Loire-Atlantique, merci de faire signe en cliquant sur le titre de ce billet vous accédez aux commentaires. D’avance merci.

 

Moulins qui n’existent plus : Nantes 1880

Notes de Paul de Berthou (1859-1933), reprenant celles de l’abbé Nicolas Travers (1674-1750), et celles de Jules Forest, l’aîné, libraire quai de la Fosse à Nantes, disponibles sur le site en ligne des AM-Nantes.

Ces notes attestent que :

  • la farine n’est pas transportée mais préparée sur place, à Nantes
  • les moulins de Nantes étaient tous à eau
  • la majorité des moulins pris en charge par le corps de ville pour nourrir la population
  • tous les moulins de Nantes n’étaient pas à farine, ainsi il a existé un moulin de poudre à canon, en pleine ville

 

Moulin de la porte de la Poissonnerie

Du temps de St Félix, au dessus de l’endroit de la porte de la Poissonnerie, était aussi un moulin à eau, avec sa chaussée. La ville en fit l’acquisition dans le Xvème siècle, pour la construction des deux tours de la Provosté et de la Porte de Villes (Travers, I, 72)

 

Moulins Coustans, ou moulins à harnois

Les premiers moulins du Port Communeau furent établis par ordre de Saint Félix, dans le VIème siècle (Travers, I, 72)

1373 – Le livre censif de l’hôpital St Clément, écrit vers cette époque, nous apprend que les moulins Coustans, autrefois à l’hopital, avaient été changés pour 3 septiers et demi de seigle de rente, sur des terres dans la paroisse de St Similien, et dans celle d’Orvault, de Aurea Valle (Travers, I, 439)

Je trouve les moulins Coustans écrits de différentes manières : Coustans, Coustant, Coutant, Contant, Constant, Constance etc… Quelle est la bonne ? J.F.

1444 – On fit dans ces temps, une barrière sur la chaussée des moulins Coustant (Travers, I, 558)

1475 – Les glaces renversent les travaux publics commencés en 1474, auprès des moulins Coustant, autrement à Harnois (Travers, II, 156)

Le prieur de Notre Dame de Nantes prenait le vingtième du produit du Grand Moulin de Coustant et le dixième du Petit Moulin, et la prieure de Saint Cyr, du bourg des Moustiers, levait 4 septiers de froment par an sur le Grand et le Petit mouin de Coustant. (Travers, II, 156)

1568 … ordonna de griller le bardeau du moulin de Fromenteau, autrement Coustant, en Saint Léonard. (Travers, II, 410)

1568 … ordonna de hausser la tour du moulin de Harnois, en Saint Léonard (Travers, II, 410)

1588 – La ville s’opposa à l’exécution du sieur de Fromenteau de hausser la chaussée du moulin de Constance, appelé depuis les moulin de Constant, et aujourd’hui (vers 1750) le moulin Coustant. Il est vraisemblable que cette chaussée est un ouvrage de Constantin Chlorus, et qu’il la fit construite lorsqu’il commandait dans les Gaules. Il est certain qu’on l’appelait autrefois : la chaussée de Constance. Le moulin Constant appartenait autrefois à l’hopital de Saint Clément ; il passa en d’autres mains par un échange, et il devint la propriété de la ville par un acquêt. (Travers, III, 6)

1592 – Le bureau arrêta de fortifier le moulin à Harnois -Travers, III, 66)

1617 – La ville acquit du sieur des Planches, seigneur de Froumenteau en Vallée, le moulin Coustant, dit le Froumenteau, situé en la paroisse de St Léonard, avec les vignes et pêcheries en dépendant, pour la somme de 4 100 livres. Elle ajouta 600 livres de supplément à ce prix. Ce moulin, avec ses dépendances, fut affermé 400 livres un mois après l’acquisition (Travers, III, 214)

1640 – Le moulin à poudre à canon, qui était auparavant à Sainte Catherine, avait été transporté depuis peu au moulin Coustant, où il y avait moins à craindre pour le public (Travers, III, 304)

1662 – 1er janvier, inventaire général des pièces et munitions d’artillerie, existantes à Nantes … sur la tour du Moulin Harnoier[1] 4 pièces … (Verger, Archives, I, 392)

1727 – La chaussée du Moulin Coustant, appelé Constance dans les anciens titres, comme ouvrage peut-être de César Constance Chlore, père du grand Constantin, et qui est le plus ancien moulin à eau de Nantes, menaçait ruine. Le rétablissement en fut ordonné et adjugé à la somme de 1 900 francs (Travers, III, 477)

1763 – On démolit la tour du moulin à Harnois et ledit moulin (Proust, continuation de Travers, 162, Soc. Academ. de N. 1867)

1824 – Dans notre enfance, on indiquait encore, dans le quartier de Saint Léonard, le moulin (à poudre) Coutant, y transporté en 1640 de la place Ste Catherine où il était dès 1596, quoi qu’il n’existat plus depuis bien des années « Le Cadre, Notes sur Nantes, 53)

 

Moulin de Toussaint

1422 – Une nouvelle confrérie avait été érigée à Toussaint, dans le siècle précédent. Le duc Jean V s’y fit inscrire le 14 novembre, et, pour son entrée, il accorda à l’église du lieu le droit de construire dans l’endroit, un moulin à eau sur pilotis ou sur des bateaux. On assigna pour ce moulin la voie d’eau de Toussaint sur une largeur de 37 pieds 6 pouces, et autant de longueur. L’acte passé à ce sujet nous apprend qu’il n’y avait point encore de moulins à vent à Nantes, que le duc n’y avait qu’un très petit nombre de moulins à eau, et que, l’été précédent la sécheresse avait été si grande que le peuple avait souffert de la disette des farines (Travers, I, 522)

1422 – Le duc était entré dans la confrérie de Toussaint, et il lui fit présent d’un emplacement sur les Ponts, pour y construire un moulin à eau. Le procureur du duc s’opposa à l’appropriement, sous prétexte que ce terrain faisait partie du domaine ducal, et qu’il ne pouvait être aliéné que du consentement ds Etats. Le trinunal passa outre, parce que c’était une donation pieuse et parce que la sécheresse de l’année précédente avait fait sentir que les moulins à eau, les seuls qui donassent farine, étaient en trop petit nombre (Huet, Statistique, 111)

1556 – L’an 1556, le Bureau avait demandé au roi d’avoir 6 moulins aux ponts de Piremil, e il ne les avait par obtenus. En en obtient 2 au pont de la Saulsais. Ces 2 nouveaux moulins, joints aux 2 de Notre-Dame, contigüs à ceux de la passée de Toussaint, et à un moulin que la ville bâtit quelques années après, au pont de Vertais, dit des Ponteraux et des Rouxeaux, faisaient sur la Loire 6 moulins à eau, qui ne subsistent plus. (Travers, II, 446)

 

Moulins de Barbin

Les moulins de la chaussée de Barbin furent construits par ordre de Saint Félix, dans le sixième siècle. (Travers, I, 72)

 

Moulins des Halles

Ces moulins furent construits dans le sixième siècle, par ordre de Saint Félix (Travers, I, 72)

 

Moulin Gillet, dit Godart

1475 – Le moulin Gillet, dit Godard, fut acheva en cette année -Travers, II, 156)

1614 … la ville aurait 4 gabares à Barbin, faisant passer au port de la Grosse Tour et au moulin Gillet -Travers, III, 184)

1625 – Les bateliers de Saint Pierre de Bouguenais, de Saint Jean de Coüeron, et du moulin Gillet, eurent défense le 9 février de passer quoique ce fut d’un bord de la rivière à l’autre. (Travers, III, 249)

1632 – « Le bureau ne prit aucune résolution sur la proposition faite touchand la chaussée de Barbin, pour y faite une oeuvre commode pour le public, et une écluse audit lieu, pour y faire passer les bateaux chargés de l’un et de l’autre costé, au lieu du grand dessein ci-devant projetté de la chaussée du moulin Gillet, ce qui serait de trop grand frais, et de faire un cail au devant du Port Communeau, et de hausser la muraille du moulin Gillet, à proportion de hauteur compétente. (Travers, III, 287)

 

Moulin du pain du chapitre de Notre-Dame

1483 – Le duc fit une fondation à la collégiale, et le trésorier Landais, pour la mettre à exécution, fit fermer, entre la chapelle de Bon-Secours et la Belle-Croix, sur la Grand Pont de Nantes, la moitié d’une des voies d’eau et le tiers d’une autre voie, pour la construction d’un moulin à eau. On l’appela le moulin du pain du chapitre de Notre-Dame, sa destination ayant été de moudre le froment pour le pain distribué manuellement, tous les jours, aux chanoines de Notre-Dame. Ce moulin ne subsiste plus depuis plusieurs années (du temps de l’auteur, vers 1750) ; mais l’eau devenue moins rapide et encore plus lente par la construction d’un autre moulin au joignant, dit le moulin Grognard, que la ville fit construire dans le siècle suivant, a donné lieu à un amas de sable dont la grève de la Saulsaie, aujourdhui île Feydeau, s’est formée insensiblement. (Travers, II, 184)

Je crois que ce moulin est le même que le moulin Adam. J.F.

 

Moulin Adam

1571 – L’on réparait le pont de Nantes, à la sortie de la Saulsaie, proche le moulin Adam. Ce moulin appartenait au chapitre de Notre-Dame et ne subsiste plus (Travers, II, 430)

Je crois que ce moulin est le même que celui que l’on nommait le moulin du pain du chapitre de Notre-Dame. J.F.

 

Moulin du Pont des Rousseaux

1580 – La ville faisait bâtir un moulin à eau, avec la maison pour loger le meunier, au pont des Rousseaux, proche Toussaint. (Travers, II, 504)

 

Moulin Grognard

1608 – On travaillait à asseoir dans la rivière le second pilier nécessaire pour la construction d’un moulin à eau, placé entre les ponts de Nantes et la Saulsaie. On y battit 313 pieux ou pilotis, faisait 8 381 pieds de bois. Ce moulin, qu’on appela le moulin Grognard, et qui ne subsiste plus, a beaucoup contribué à la formation de la grève de la Saulsaie, aujourdhui l’île Feydeau (Travers, III, 158)

Ce moulin appartenait à la ville (Travers, III, 169)

1660 – Le 29 avril, le fermier du moulin de la Saulsaie, qui appartenait à la ville, et qui, depuis quelques  années (vers 1750) n’existe plus dans la vue d’obtenir quelque diminution du prix de la ferme, représenta que « les glaces ont esté et sont encore à présent (29 avril) en rivière, depuis la feste de Noël dernière, en telle sore qu’elle est prise partout et si extraordinairement que de vie d’homme elles n’ont esté semblables. ». Le bureau, ayant égard à sa réclamation, lui fit déduction de 150 livres. D’après de compte, les glaces furent en rivière pendant près de 5 mois. Pendant tout le carême, et durant tout ce temps, la ville était presque sans commerce. (Travers, III, 367)

1725 – On démolit, dans ce temps, le moulin Grognard, près Bon-Secours, parce qu’il nuisait aux travaux que l’on faisait alors à l’ïle Feydeau ; (Travers, III, 471)

1770 – Les bains du Moulin Grognard, près le pont de Belle-Croix, furent consumés par un incendie. Le sieur Jourdain, qui en était propriétaire, obtint l’autorisation de les reconstruire sur la grêve de l’ïle Feydeau que la ville lui afféagea pour 30 ans, nonobstant les oppositions des actionnaires de l’ïle Feydeau. ( Verger, Archives, III, 269)

 

Moulins sur bateaux, dans la Loire

1813 – Jacques Conty, ci-devant meunier marchand de farines, à Meung (Loiret), et présentement à Nantes, quai Jean-Bart, 12, marchand de grains, touché des entraves que le département apporte à l’approvisionnement de farine de cette cité populeuse, et même de tout le département, offre d’établir à ses frais des moulins à eau d’une structure particulière, sur l’un ou l’autre des bras de la Loire, au-dessus ou au-dessous des ponts, suivant que les bancs de sable ou les courants l’exigeront, et dans les endroits qu’il jugera convenables à cet établissement, sans toutefois gêner la liberté de la navigation. Il se flatte, si son offre est agréée, de mettre ses concitoyens à l’abri de toute crainte à cet égar : mais, pour l’indemniser des frais immenses d’une entreprise de cette nature, il demande pour lui ou les siens, un privilège exclusif de 30 années, et ose l’attendre de la sagesse d’une administration échirée. Nantes le 3 décembre 1812. Signé Conty-Bigot. (Journal politique de la Loire Inférieure, 6 février 1813)

 

Moulin du Pont de la Belle-Croix et Moulin de la Magdeleine

1823 – Mise en vente d’un moulin à bled sur bateau, amarré et ayant droit d’emplacement aux deux premières arches du Pont de la Belle-Croix, du côté de l’île Feydeau ; mis en mouvement par une roue, et garni de tous ses ustenciles et accessoires. (Journal de Nantes, 19 mars 1823)

1832 – Le 20 décembre, il sera procédé à l’adjudication volontaire de 2 moulins à farine, montés sur bateaux, établis à Nantes, l’un près le pont de la Belle-Croix, l’autre près celui de la Madeleine. (La Loire, 19 décembre 1832)

 

 

[1] ici on lit Harnoier ; généralement on disait moulin à harnois