Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

1692 : janvier, février, mars, avril, mai, juin

Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 8 (janvier 1692) le fils de Mr Le Goust chirurgien en cette ville et de la dame Collin épousa mademoiselle des Fourcelles Cupif. Il est avocat au siège présidial de cette ville.
  • Le Sr Poulain de la Gaudinière a cy-devant épousé une des filles des défunts Sr du Brossé Coutard et de la dame Yvert.
  • Le 13 (janvier 1692) il y eut des feux de joie avec les cérémonies ordinaires pour la prise de la ville de Monmelian.
  • Le 14 (janvier 1692) le fils de Mr François Le Royer Sr des Palluaux avocat au présidial et de la Delle Rigault épousa la fille du feu Sr des Brosses Poitras bourgeois et de la défunte dame Aubert/Hubert, un des frères a épousa cy-devant la Delle Babault, et une autre sœur le Sr Dermier.
  • Le 15 (janvier 1692) Mr Chotard, fils de feu Mr Chotard de la Sablonnière et de la Delle Chevrollier épousa la fille de feu Mr de la Vau Landevy cy-devant avocat au conseil et de la Delle Nivard.
  • Le 14 (janvier 1692) mourut la femme de feu Mr Paytrineau avocat. Ils ont laissé quatre enfants, trois garçons et une fille ; l’aîné mort à l’armée, le second encore garçon et faisant profession de dévotion, le troisième cy-devant président à la prévôté, marié avec la Delle Bridou et la fille mariée avec Mr Maugars cy-devant avocat au présidial et à présent avocat au parlement de Rennes. Elle s’appelait Hiret. (Il s’agit d’une de mes tantes Hiret, dont je connaissais le mariage et la naissance des enfants, mais pas la destinée du second fils, et pour cause, Toysonnier m’apprend qu’il faisait profession de dévotion)
  • Le 21 (janvier 1692) Mr Lanier de Ste James, fils de feu Mr Lanier maître des Requestes et qui avait été ambassadeur en Portugal, mais disgracié sur la fin de sa vie et de la dame Licquet, épousa la fille de Mr Méguion et de la défunte dame Jousselin.
  • Le 11 février (1692) le sieur Lejeune marchand de blé en cette ville épousa la fille du feu Sr Benard.
  • Le même jour (11 février 1692) le Sr Dupont épousa la fille du feu sieur Janvier.
  • Le même jour (11 février 1692) Mr Chantelou avocat fils du feu Sr Chantelou notaire royal épousa la fille de défunts Mr Phelipeaux avocat et de la Delle Guyonne Blouin.
  • Le 12 (février 1692) mourut Mr Denyau chanoine de St Maurice.
  • Le 27 mars (1692) mourut la femme Mr Pelletier de la Lorie, grand prévôt d’Anjou. Elle s’appelait Lejeune.
  • Il a passé par cette ville huit mil Irlandais dont quatorze cent séjournèrent ici dix huit jours. (Note de Marc Saché : Voir la note précédente qui explique le passage et aussi la détresse de beaucoup d’Irlandais)
  • On a levé sur les habitants trente et sept mil cinq cent livres pour les ustanciles.
  • Le 14 avril (1692) le sieur Macé épousa la fille du sieur Boisard marchand confiseur.
  • Le 19 (avril 1692) mourut subitement le sieur Guérin, marchand cirier en cette ville. Il fut enterré le lendemain en l’église de la paroisse St Maurice.
  • Le 15 (avril 1692) mourut Mr de la Jousselinière Verdier escuier.
  • Dans ce même temps, Mr d’Héliand d’Ampoigné, escuier, fils de défunts Mr d’Héliand d’Ampoigné et de la dame Lefebvre de la Guyberdrie, épousa la fille de feu Mr de Hardouin de la Girouardière écuier
  • .

  • Le premier may (1692) mourut Mr Trioche de la Bétonnière âgé de 55 ans. Il fut enterré à la Trinité.
  • Le même jour (1er mai 1692) messieur Cesbron conseiller au siège présidial de cette ville et Guillot marchand mon beau-frère, furent élus échevins.
  • Dans ce même temps mourut mademoiselle des Sourcelles Cupif. Une de ses filles a épousé Mr Legoust, avocat. Elle s’appelait Le Vannier.
  • Dans ce même temps mourut les Sr et dame de la Haye tanneur ; elle s’appelait Perron. Ils ont laissé sept petits enfants.
  • Le 7 (mai 1692) Me Mesnier avocat fils de Mr Mesnier aussy avocat et de la demoiselle … épousa la fille du feu Sr …
  • Le 13 (mai 1692) mourut la femme du feu Sr Guilbault âgée de 78 ans. Son mari avait été veuf de la dame Dupille duquel mariage sont issus Mr Gilles Guilbault avocat et autres, et du dernier Mr Denys Guilbault avocat, Mr Guilbault prêtre et deux autres garçons mariés ; elle s’appelait Le Bec.
  • Le 16 (mai 1692) le fils de Mr Barthelot avocat et de la Delle Garnier épousa la fille du sieur de la Marinière Garnier et de la Delle Amat.
    Dans ce même temps mourut mademoiselle Levoye.
  • Le 25 (mai 1692) mourut monsieur de Miribel d’Autichamp lieutenant du Roy gouverneur de cette ville et château. Il fut enterré le 27 dans la chapelle dudit Château. Son fils aîné a sa survivance ; une fille a épousé monsieur Binet de Montifray. (Note de Marc Saché : Charles de Beaumont d’AUtichamp, comte de Miribel, né en 1621, avait été, après de brillants états de service, nommé en 1667, commandant pour le roi en la ville et château d’Angers sous l’autorité du comte d’Armagnac, gouverneur de l’Anjou. Il faisait partie des trente premiers académiciens et était directeur de cette société en 1687. C’est à ce titre surtout que Daburon fit de lui un éloge éclatant qui fut imprimé aux frais de la ville et que Pocquet de Livonnière lui réserva une place dans ses Illustres de l’Anjou, où la pompe des louanges officielles laisse parfois percer quelques réserves : « Il avoit un esprit ferme et vigoureux dans un corps grage et robuste. Il estoit hardy dans l’entreprise, sage dans l’exécution, également infatigable et intrépide. Il était véhément et sujet à la colère. C’estoit un homme agréable et de bonne société, aimant le mérite partout où il le trouvoit, bon amy, un peu trop cherchant. » De son côté, Grandet, en son Histoire du Séminaire, révèle sa vie comme « une continuelle préparation de la mort. Il fut longtemps cruellement tourmenté de la goutte. Dieu luy donna cet exercice de patience pour réprimer les mouvements de son esprit qu’il avoit naturellement colère et emporté » (Voir Pocquet de Livonnière, man. 1300-anc. 1069 à la BM d’Angers, p. 27 ; Grandet, t 1, pp. 99, 102 ; C. Port, Dictionnaire, t 1, p. 253). Marié avec Louise de Rostaing, d’Autichamp avait épousé en secondes noces Françoise de Jouy))
  • Le 2 juin (1692) le fils du feu Sr Chartier marchand de cette ville à La Flèche épousa la fille du feu Sr Janvier.
  • Le 3 (juin 1692) Me Berthelot avocat fils de Mr Berthelot aussy avocat, épousa la fille du feu Sr Allasneau.
  • Le 8 (juin 1692) monsieur Le Roy, chevalier seigneur de la Pottrie, de Chantdemanche et de Mancy, conseiller en Bretagne, fils de Messire Roberet Le Roy chevalier seigneur de Chantdemanche et de la dame de Moucé, épousa la fille de messire Louis Boylesve seigneur de la Gillière conseiller du Roy et son lieutenant général d’Anjou à Angers et de la dame Perrine Lechat.
  • Le 8 (juin 1692) mourut Missire Henri Arnauld Évêque d’Angers et abbé de St Nicolas, âgé de 95 ans. Il fut enterré le samedy 14 au pié du degré de la chapelle des évêques pour monter dans la salle de l’évêché. Son corps fut porté processionnellement par six chanoines et six chapelains alternativement depuis l’évêché par la place Neuve, la rue St Martin, la rue St Aubin, par la vieille Chartre et devant le château. Monsieur Lepelletier abbé de St Aubin fit la cérémonie ; tous les chaîtres, paroisses, communautés religieuses, Mrs du présidial, du corps de ville, de la prévôté, de l’élection, Mrs les avocats, les notaires, le corps des marchands y assistèrent, tous les officiers et avocats avec leurs bonnets quarrés sur la tête. Mrs de l’université n’y marchèrent point ; ils se trouvèrent seulement à l’église et affectèrent de sortir un peu avant la fin de la cérémonie. C’était un évêque d’un mérite extraordinaire. (Note de Marc Saché : Nous renvoyons, pour la bibliographie du célèbre Henri Arnauld, le second fils de l’avocat Antoine Arnauld et le frère d’Arnault d’Andilly, à la notice que lui a consacrée C. Port et aux références dont il l’accompagne. On y trouvera sur son épiscopat, qui dura quarante-deux ans, sur ses efforts pour redresser la discipline ecclésiastique, sur son rôle pendant les troubles de la Fronde et les époques de dure misère, enfin sur ses opinions jansénistes, les indications élémentaires. (Voir C. Port, Dictionnaire, t 1, p. 136 : également Cochin, Henri Arnauld))
  • Dans le même temps, le fils du feu Sr Goujon marchand droguiste et de la dame … épousa la fille du Sr Berthelot marchand et de la défunte dame …
  • Le 18 (juin 1692) mourut monsieur Payneau de Pégon conseiller honoraire au siège présidial de cette ville. Il avait épousé la défunte dame Gaudicher duquel mariage il n’y a qu’une fille qui a épousé Mr de Neuville Poisson.
  • Le 28 (juin 1692) mourut la femme du Sr Galisson chirurgien ; elle n’a point eu d’enfant ; elle s’appelait Fauveau.
  • Dans ce même temps le sieur Herreau du Perron, bourgeois, épousa Melle Panetier de la Ferandrie, veuve de feu Mr Galard de Mongazon conseiller au siège de la prévôté de cette ville, duquel mariage il y a huit enfants.
  • Le 27 (juin 1692) mourut monsieur Eveillard prêtre doyen de St Pierre, âgé de 57 ans.
  • Le 30 (juin 1692) Mr Georges Daburon avocat fut receu aggrégé en l’université de cette ville en la place de Mr Lebloy aussi avocat et à présent docteur régent, en conséquence d’arrest, en la place de feu Mr Voisin.
  • Le 9 de ce mois (juin 1692) cent cinquante gentilshommes de l’Isle de France convoqués pour l’arrière ban arrivèrent en cette fille en garnison et 70 pour la ville des Ponts de Cé. (Note de Marc Saché : Le ban et l’arrière-ban, jadis éléments essentils de l’armée féodale, avaient perdu à peu près toute leur importance et à partir de 1697 on n’en entendit plus parler. L’arrière-ban était composé des arrière-vassaux tenus envers le roi au service militaire. Leur convocation se bornait à un service de deux ou trois mois à l’intérieur du royaume. Déjà Toisonnier nous signale une de ces convocations le 28 mai 1689. Conseil de ville et commandants des gentilshommes s’entendaient pour le logement de ces derniers chez l’habitant, leur nourriture et le prix des fourrages, conformément aux ordres du roi ; vivres livrés contre paiement de gré à gré, coût du logement de 15 sous par jour pour maître et valet (voir Archives Municipales, BB 99, f°34))
  • Dans ce même temps mourut la demoiselle Primault veuve de feu Mr Gontard, avocat au siège présidial de cette ville.
  • Dans ce même temps, le fils de la veuve du Sr Vallée imprimeur épousa la fille de la veuve du Rocher revenderesse.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Donation à son domestique, Corzé, 1641 : François de Chérité à Jean Mathieu

    Le contrat de travail d’un domestique était verbal, parfois en se serrant la main. Donc, les traces de tels contrats n’existent pas…

    Mais, parfois, on trouve quelques traces indirectes, comme ce fut mon cas pour mon ancêtre Faucillon, qui avait été couché sur le testament de sa patronne, pour une somme assez douillette… pour bons et loyaux services. J’ai trouvé à Corzé, cette fois sans trace de testament, une donation du vivant du seigneur, la voici :

    Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E
    Voici la retranscription de l’acte : Le 7 novembre 1641, devant Christophe Davy notaire royal résidant à Corzé, furent présents établis et duement soubzmins Messire Françoys de Cherité chevalier seigneur de Chemant en ladite paroisse de Corzé, demeurant à Angers paroisse de Saint Denis,
    lequel pour la bonne amitié qu’il porte à Jehan Mathieu son serviteur domestique et en recognoissance des bons et agréables services qu’il lui a rendus et de ceulx qu’il luy rendra à l’advenir, lui donne par ces présentes sa vie durant seulement, toutes et chacunes les rentes tant foncières que féodales et autres debvoirs qu’il lui doit à cause de sa seigneurie de Chemant pour raison des choses héritaux par ledit Mathieu cy-devant acquises de André Badin et Catherine Davy sa femme par contrat passé par Berruyer notaire royal Angers le 26 mars dernier, sans que néanmoins le décès dudit Mathieu ses hoirs et ayant cause se puissent référer du présent acte, et ils seront tenus payer les rentes de Chemant …

    Je vous avais posé une question restée sans réponse, car elle ne vous avait pas parue importante, sur le meilleur moyen qu’avait un closier pour sortir de son sort. Domestique chez un seigneur était un moyen. Certes, il y restait souvent 15, 20 ou 25 ans, mais pouvait au final, se retrouver avec un petit pécule, puisqu’il ne dépensait rien du temps de son service, par contre, il apprenait les bonnes manières, et parfois même, comme c’est le cas de mon Faucillon, il était appelé à des fonctions plus nobles. Mon Faucillon gérait manifestement la maison seigneuriale lorsque le maître était en mer, ce qui était fréquent… Il avait appris à écrire et compter, sans doute en se distinguant des autres… en gagnant la confiance… enfin, c’est ce que je suppose… et cette famille Faucillon est l’une des rares familles à avoir alors franchi la barrière sociale. Il se marie ensuite, certes moins jeune, mais fonde une famille socialement plus élevée que les précédentes… et ses descendants deviennent tous des marchands fermiers, c’est à dire des gestionnaires de biens, faisant des affaires…

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    Contrat d’apprentissage de tailleur d’habits, à Corzé (49), 1635 pour Julien Billy de Soucelles chez Symphorien Robert

    ATTENTION : DEPUIS LA PARUTION DE CET ARTICLE, j’AI DECOUVERT LE METIER DE BAUDREUR. Allez voir mon article sur le baudreur.

    Nous poursuivons les contrats d’apprentissage.

    Voici le contrat d’apprentissage de tailleur d’habits en 1635 à Corzé. Attention, nous passons en retranscription d’un acte c’est à dire en orthographe telle que dans l’acte.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E
    Voici la retranscription de l’acte : Le 22 septembre 1635, devant Christofle Davy notaire royal à Baugé, résident à Corzé, furent présents établis et deuement soubmis chacuns de Simphorien Robert tailleur d’habits demeurant au bourg de Corzé d’une part, et René Billy brodeur et Julien Billy son fils demeurant en la paroisse de Soucelles, d’autre part, (le brodeur est un métier d’art, infiniement plus compliqué que celui de tailleur d’habits, et le papa brodeur est vivant. Le brodeur fait par exeple les magnifiques chasubles des prêtres, telles qu’on pouvait autrefois les voir… On pourrait dès lors supposer que ce fils est soit un cadet et le papa ne peut laisser la broderie à plusieurs fils, soit tout bonnement un incompétent en broderie, que le papa tente de caser dans une autre filière.)
    lesquels ont fait et font par ces présentes le marché d’apprentissage qui ensuit c’est à savoir que ledit René Billy a baillé et baille sondit fils audit Robert pour aprentif dudit estat de tailleur d’habits pour le temps de deux années entières qui ont commencé de ce jour et finir à pareil jour
    à la charge dudit Robert de montrer et d’enseigner sondit estat audit Jullien Billy à mieulx qu’il luy sera possible, iceluy loger, norir (nourrir), coucher et laver et luy faire blanchir son linge et le traiter et gouverner comme aprentifs (apprentis) ont de coustume d’estre
    comme aussy à la charge dudit Billy de demeurer pendant ledit temps en la maison dudit Robert, travailler audit estat et faire toutes autres choses lisittes (licites) et honnestes (honnêtes) qui luy seront par luy commandées estre faites,
    le présent marché pour et moyennant la somme de 40 livres tournois de laquelle somme ledit René Billy en a présentement et au veu (vue) de nous payé contant audit Robert la somme de 15 livres tournois qu’il à prinse (prise) et receue en monnoye (monnaie) ayant à présent court dont il se contente et le surplus montant 25 payable par ledit René Billy audit Robert savoir la moitié du jour d’huy en ung (un) an prochain et l’autre moitié à la fin desdites deux années,
    ce qui a été stipulé et consenti etc… tenu et obligé … même par corps dudit Jullien Billy à faulte de demeurer pendant ledit temps en la maison dudit Robert…
    fait et passé en notre maison en présence de Me Estienne Lallier écolier estudiant à la Flèche (saluons au passage, un élève du collège du Prytanée, belle institution que nous a laissé Henri IV), et Jacques Mesnard peintier demeurant audit Corzé, témoins. Signé : René Billy, Julien Billy, Lallier, Davy – Ledit Robert a dit ne savoir signer. (on voit que les Billy père et fils sont plus cultivés que le tailleur d’habits)

    Si vous avez des éléments sur la famille Billy en question, merci de nous éclairer dans les commentaires ci-dessous, afin que nous comprenions pourquoi le papa brodeur (métier très noble) met son fils en apprentissage de tailleur d’habits.
    La durée d’apprentissage du tailleur d’habits varie : j’ai déjà 20, 24 et 30 mois.

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    Le petit et le grand cimetière, à travers nos registres paroissiaux de l’ancien régime

    « Les jeunes médecins font les cimetières bossus, se dit pour signifier que les jeunes médecins, avant d’avoir acquis de l’expérience, sont la cause de la mort de beaucoup de personnes. » Proverbe, in Littré, Dictionnaire de la langue française, 1877

    Voilà une belle liaison avec le billet d’hier.
    L’objet du présent billet est de comprendre la différence entre le petit et le grand cimetière.
    Le lieu normal de sépulture est le cimetière. Je précise « normal », car l’objet de ce billet n’est pas l’église elle-même qui fera l’objet d’un autre billet tant j’ai dépouillé de sépultures d’antan et d’inhumations dans l’église.
    A l’origine, le cimetière est toujours attenant à l’église, afin que ceux qui n’ont pas le privilège d’être inhumés dans l’église soient au plus près (au plus près du lieu saint). Certains paroissiens demandent même à ce que leur tombe soit adossée au mur de l’église, faute de pouvoir être dedans…
    Or, dans certaines paroisses, les actes de sépulture font une distinction entre le « grand » et le « petit » cimetière.

    Théoriquement, le grand est celui des grandes personnes, et le petit celui des enfants n’ayant pas encore fait leur communion.
    Il s’agit le plus souvent d’un unique cimetière, dans lequel un endroit est défini pour les grands, l’autre pour les petits, d’ailleurs, les habitués des cimetières actuels, ont remarqué des carrés réservés aux enfants, avec ces petites tombes blanches, et ces petits angelots dessus…
    Mais dans la pratique, cette distinction entre grandes personnes et enfants n’est pas toujours respectée, et si vous lisez beaucoup d’actes de sépultures, vous en aurez vite la certitude.
    François Lebrun constate la même chose dans son ouvrage « Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles », et il ajoute que cette distinction ne présente pas un grand interêt.
    Plus important à ses yeux, était le manque de respect de ces lieux sacrés.

    Ils sont le plus souvent sans clôtures au 17e siècle, alors que nos cimetières actuels sont clos. Même les bestiaux y ont accès (d’ailleurs les bestiaux ont accès partout), et causent bien entendu parfois des dégâts. Les évêques ont bien du mal à sensibiliser les fidèles au respect de ces lieux, et prescrire des clôtures.
    Et François Lebrun ajoute que ceci se passe même dans les villes, ainsi à Saumur en 1654, où il existe trois cimetières. Et,bien entendu, il s’y passe tout autre chose, peu respectueuses des lieux : bals, danses, jeux de boules (ceci à Montreuil-Bellay en 1659).
    L’édit d’avril 1695 fait obligation aux fabriques de clôturer les cimetières, et ce n’est donc qu’au début du 18e siècle que les cimetières deviennent clos.

    Dans les faits, le curé subissait des pressions de la part de certains paroissiens plus fortunés que d’autres, et les règles n’étaient donc pas toujours rigoureusement respectées. Le passe-droit est sans doute vieux comme le monde. Ainsi, à Marans, en pleine épidémie, durant laquelle certains sont même inhumés dans leur jardin tant personne ne peut les mener au lieu saint (ce qui est la dernière des infamies, et en écrivant ces mots je songe à toutes les victimes actuelles des catastrophes bien actuelles, avec respect !), on doit dans l’urgence créer un nouveau cimetière, un peu plus loin, dont le terrain est offert par un paroissien. Donc, on commence à y inhumer, mais parallèlement, probablement sous la pression, on trouve encore quelques exceptions à cette nouvelle règle, et pour que cela ne paraisse pas trop, l’acte de sépulture omet de préciser le terme infamant « mort de contagion », et j’ai même constaté que le passe-droit avait même permis des inhumations dans l’église.

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    Brevet de barbier-chirurgien de la communauté de Laval, 1724

    pour André Thoreaux, à Cossé-le-Vivien, fils de chirurgien (Archives Départementales de la Mayenne, série 1J)

    Ce billet fait suite au contrat d’apprentissage de chirurgien en 1653 à Angers.

    Selon François Lebrun, les Hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siècles, 1971,

    l’édit de novembre 1691, qui séparait la barberie de la chirurgie, n’a pas eu d’effet immédiat, et en province, les chirurgiens sont restés encore longtemps des barbiers, même après la fondation en 1731 de l’Acadamie Royale de Chirurgie. Il faudra attendre la seconde moitié du 18e siècle pour que les deux professions soient totalement séparées dans les villes possédant une communauté de maîtres chirurgiens. Il y avait une telle communauté à Angers, La Flèche, Baugé, Saumur, Château-Gontier pour l’Anjou. Mais, on peut classer les chirurgiens d’alors en 2 catégories : ceux qui exercent dans les villes possédant une communauté, dont ils font partie, et ceux qui exercent dans les petites villes dépourvues de telle communauté.

    L’exemple qui suit illustre à la fois le rôle d’une communauté de ville, mais aussi la possibilité donnée à un chirurgien de campagne d’obtenir ce précieux brevet de leur communauté, manifestement réservé aux meilleurs chirurgiens de campagne. Enfin, il illustre aussi la non-séparation des deux métiers de barbier et chirurgien, malgré l’édit de 1691, c’est dire qu’il a fallu beaucoup de temps pour qu’il entre en vigueur partout.

    Voici donc un brevet de barbier chirurgien pour Cossé le Vivien, devant la communauté de Laval, pays du Maine, en 1724 :
    (attention, nous passons en retranscription d’un texte ancien, donc en orthographe réelle de ce texte) : Nous Jean Couanier lieutenant du premier chirurgien du roy, et Jean Lechauve notre greffier pour la ville, comté, ressort et élection de Laval, à tous ceux que ces présentes lettres voirons (sic, pour verrons), Salut, Scavoir faisons que sur la requeste à nous présentée par André Thoreaux natif de Cossé le Vivien, fils d’André Thoreaux vivant Me chirurgien audit bourg de Cossé et Louise Gendry ses père et mère, disant que depuis plusieurs années il auroit fait son aprantissage de chirurgien en la maison de son père et ensuite exercé l’art de chirurgie dans plusieurs villles du Royaume, comme Rennes, Laval, et autres villes, avec honneur et sans reproche, ainsy qu’il nous aparoist par son brevet d’apprentissage et certifficat de service
    aspirant à la Maistrise de chirurgie, pour le bourg de Cossé et autres lieux circonvoisins pour à quoy parvenir il auroit offert subir les examens et faire les chefs d’œuvres à ce requis et nécessaires au pied de laquelle faisant droit nous luy aurions donné jour au vingtième octobre mil sept cent vint quatre, pour donner communiquation de sa requeste aux maistres de la communaulté et subir ses examens, sommmaire, auquel examen, il auroit suffisament satisfait,
    c’est pourquoy nous luy aurions donné jour à ce représenter au vingtième novembre suivant en notre Chambre de Juridiction pour y subir son second examen, auquel dit jour il auroit comparu et auroit suby sondit examen, qui estoit des maladies des os, des playes en général, et particulières, auxquels examens et questions à luy faittes il auroit suffisament safistait, c’est pourquoy nous l’aurions admis à ce représenter en notre ditte Chambre le dix huit décembre suivant, pour y faire son chef d’œuvre qui estoit des seignées et des bandages ce qui auroit esté fait en présence de Me François Vincent Doüard, conseiller du Roy, médecin ordinaire de sa Majesté, et de tous les maistres de ladite communauté, auquel chef d’œuvre et interrogations à luy faittes il auroit suffisament satisfait ainsy qu’il aparoit par lesdites actes de chaque jour,
    Pour ces causes, avons icelluy Thoreaux en vertu du pouvoir à nous donné par sa Majesté par lois du mois de septembre mil sept cent vingt trois, receu et recevons par ces présentes Maistre barbier, chirurgien pour ledit Cossé et lieux circonvoisins, pour doresnavant, exercer l’art de chirurgie, tenir boutique ouverte, prendre user et jouir des privilèges tout ainsy que les autres maistres de campagne, à la charge par ledit Thoreaux de ne faire aucun raport ny entreprendre aucune grande opération sans appeler l’un des maistres de la ditte ville de Laval, ce qu’il a promis exécuter, et après avoir d’icelluy Thoreaux pris le serment en tel cas requis et accoustumé, nous avons signé ces présentes de notre main et fait aposer le cachet de nos armes et fait contresigner par notre greffier de juridiction, le dix huit décembre 1724. Signé Lechauve, Taulpin.

    Selon Lucien Bély, Dictionnaire de l’Ancien Régime, PUF, 1996,

    même en 1780, très peu de chirurgiens sont maîtres ès arts, et ils forment un corps très hétérogène. Une petite minorité est installée dans les villes d’importance, possède savoir et culture mais sont fort coûteux. Mais l’immense majorité (ce sont les termes de l’auteur) possède un faible bagage. Il sont moins dispendieux et répandus dans les campagnes. Il va même jusqu’à dire qu’ils sont parfois illettrés, peu considérés, peu rétribués, mais passent pour « les médecins du peuple…. Appelés, y compris dans les cas graves ou même désespérés, dans la mesure où une unique visite constitue un lourd fardeau pour beaucoup de leurs clients, il leur est en principe interdit de pratiquer les grandes opérations que, d’ailleurs, ils n’ont pas appris à exécuter. Et, même s’ils proposaient pour ce faire à leurs clients l’intervention d’un médecin ou d’un chirurgien de la ville, ces mêmes clients seraient dans l’incapacité de leur régler honoraires et déplacements, à supposer qu’ils demandent ou acceptent de les consulter. »

    Ce sont sans doute ces dernières lignes qui expliquent tout. Je suis née en 1938, avant la Sécurité Sociale, qui ne vit le jour qu’en 1946. Je ne me souviens donc que du système actuel, et je peine à imaginer le fardeau de nos ancêtres devant la maladie à payer… Je pense pourtant que la clef de notre compréhension de ces chirurgiens de campagne est bien là, et comme j’ai déjà trouvé des frais de chirurgien de campagne, je vais les retrouver pour vous illustrer ce propos en chiffres une prochaine fois, et aussi une épouvantable opération qui me concerne directement le tout première moitié du 18e siècle. A une prochaine fois, si vous le voulez bien…
    Demain, je réponds à une question qui vient de m’être posée sur le Petit et le Grand cimetière.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.

    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1691 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 juillet (1691) Mr Goujon avocat fils du feu Sr Goujon marchand droguiste en cette ville et de la dame Laporte, épousa la fille des défunts Sr Coustard du Brossé et de la dame Yvert.
  • Le 3 (juillet 1691) Mr de la Chevalerie Hunault gentilhomme épousa la fille de Mr de Gastines Poisson bourgeois et de la défunte Delle Lefebvre de Chamboureau.
  • Le 8 (juillet 1691) Mr Hunault, docteur en médevine, fils de feu Mr Hunault aussi docteur en médecine et de la Delle Jurois, épousa la fille des défunts Sr Avril et de la dame Beauregard.
  • Le 16 (juillet 1691) le fils de Mr Daigremont garde-marteau des eaux et forests d’Anjou et de la Delle Alaneau épousa la fille du Sr Brichet cy-devant président au grenier à sel de St Fleurant et de la Delle Rose Poulard.
  • Le 7 (juillet 1691) Mr Eveillon fils du feu Sr Eveillon marchand ferron en cette ville et de la dame Crespy se fit installer dans la charge de maître des eaux et forêts cy-devant possédée par Mr de Chevaigné Aubin.
  • Le 28 juillet (1691) mourut mon fils Etienne, âgé de trois ans moins quelques jours. Il m’était extrêmement cher ; il avait une mémoire et un jugement fort avancé.
  • Le 30 juillet (1691) messieurs Gontard et Cordelet plaidèrent leur première cause.
  • Le 8 août (1691) monsieur de la Vau Landevy mourut âgé de 80 ans. Il avait été avocat au conseil.
  • Le 13 (août 1691) l’on monta les six grandes colonnes de marbre du grand autel de l’église des Cordeliers.
  • Le 18 (août 1691) le fils de feu Mr Bernard du Roncerai président en l’élection et grenier à sel de cette ville et de la défunte dame Bouteiller de la Pinardière, se fit installer dans la charge de chevalier d’honneur au siège présidial de cette ville, de nouvelle création. (Note de Marc Saché : Cet office nouveau de conseiller chevalier d’honneur, vrai miroir où se prenait une fois plus de plus la vanité humaine, pour le profit de la fiscalité royale toujours en quête de ressources extraordinaires, conférait au titulaire dans chaque présidial, aux termes de l’édit de mars 1691, le privilège héréditaire de siéger, l’épée au côté, immédiatement après les lieutenants généraux et les présidents et avant les conseillers. Comme eux il avait voix délibérative. Daté d’août 1691, le brevet délivré à Jacques-François Bernard, bien qu’il lui manquât deux ans et sept mois pour avoir l’âge requis, rappelle que François-René, marquis du Bellay, avait été pourvu de cette charge nouvelle, mais « ne désirant s’y faire recevoir », l’avait résignée en sa faveur. Elle fut supprimée d’ailleurs au bout de quelques années et n’eut qu’un autre titulaire, Mathieu Renou de la Féauté, installé le 16 février 1699. Outre certains privilèges et exemptions d’impôts elle assurait 400 livres de gages au dignitaire. Jacques-François Bernard, baptisé le 8 mars 1669 à Saint-Michel-du-Tertre, était fils de Jacques B., écuyer, président au siège de l’élection et grenier à sel d’Angers, décédé le 15 janvier 1689, et de Marie Boutilier de la Pinardière. Il épousa, le 31 mai 1683, Françoise Poisson, fille de n. h. Pierre Poisson, sieur de Gastines, conseiller secrétaire du roi, et d’Elisabeth Lefebvre de Chamboureau. Il mourut en la paroisse Saint-Maurille le 10 octobre 1705 et fut, comme son père, inhumé dans l’église des Cordeliers (Voir Arch. Dép. E 1652 ; Bibl. Mun. man 1215, bis anc 1005 f°101-104 ; état civil de Saint Michel du Tertre et de Saint Maurille ; Bernard de la Frégeolière, Généalogie de la maison de Bernard, Angers, 1888, pp. 204, 206-207)
  • Le 20 (août 1691) mourut Mr Decorce avocat. Il avait épousé défunte Delle Gault duquel mariage il n’y a point eu d’enfant.
  • Le 27 (août 1691) le Sr de la Houssaye Binet épousa la fille du Sr de la Martinière Viel.
  • Dans ce même temps, le Sr de Forges Gueniveau veuf en premières noces de la défunte Delle Valtère, et en secondes de la défunte Delle de la Hurtaudière Chauvin, desquels mariages il n’y a point eu d’enfant, épousa Melle de la Roche Goizeau.
  • Le 3 septembre (1691) mourut le Sr Chaudet Me apothicaire. Il avait beaucoup de science et de mérite. Il avait été échevin de ville, consul des marchands et capitaine de ville. (Note de Marc Saché : C’est sans doute, bien que Toisonnier ne précise pas, celui qui, au dire du P. Maurille de Saint-Michel dans sa Physiologie Sacrée, possédait un remarquable cabinet d’histoire naturelle (Voir C. Port, t1 p. 647)
  • Le 14 (septembre 1691) mourut la dame Dousseau ; elle fut enterrée le lendemain en l’église des P. Carmes.
  • Dans ce même temps, mourut monsieur Girault de Souvigné. Il avait été longtemps procureur du Roy au siège de la prévôté de cette ville.
  • Le 24 (septembre 1691) sur les deux heures après midy, trois maisons joignant les arches des grands ponts de cette ville, y allant du côté droit de la porte St Michel, tombèrent dans l’eau. Le nommé Gallière marchand poislier, sa femme étant grosse et trois enfants, y périrent. La femme s’appelait Marie Trouillet proche parente de Mrs Trouillet. (Note de Marc Saché : L’acte de sépulture de l’état civil de la paroisse de la Trinité porte : « Mathurin Gallière, marchand, tué par un soliveau le jour d’hier, 24 septembre, dans la ruine totale de sa maison, qui est tombée dans la rivière, dans laquelle sa femme et deux de ses enfants ont esté ensevelis. » A la suite de la chûte des deux maisons bâties sur les grands ponts, le conseil de ville décida « qu’il ne sera basty à l’avenir aucunes maisons sur lesdits points pour quelque prétexte et cause que ce soit » 18 octobre 1691 (BB 99, f°48)
  • Dans ce même temps, mourut la femme du feu Sr Chartier. Il était messager de cette ville à la Flèche.
  • Le 28 (septembre 1691) mourut monsieur de Chanzé Gaultier, conseiller honoraire au siège présidial de cette ville et échevin perpétuel de l’hôtel de ville, âgé de 69 ans. Il avait beaucoup de science et de mérite. Mr Boylesve de Goismard aussy conseiller audit siège a épousé une de ses filles, laquelle est morte depuis quelque temps et a laissé une fille.
  • Dans ce même temps, mourut à la campagne la femme de Mr des Touches Maunoir conseiller à la prévôté. Elle a laissé deux enfants ; elle s’appelait Beaugrand.
  • Dans ce même temps, les cent cinquante gentilshommes de la province de Berry partirent pour s’en aller dans leur pays, après trois mois de séjour de garnison.
  • Le 27 (septembre 1691) mourut madame Teullin de Monfrou ; elle avait été mariée deux fois, en première noces avec Mr de Gentien duquel mariage est issu Mr Gentien marié avec la fille du feu Mr Artaud maîtré des Comptes à Nantes, et de la dame Aveline, et du second deux filles, l’une mariée avec feu Mr de Maillé de la Tourlandry Comte de St Jean, et laquelle est aussi morte depuis quelque temps, et l’autre avec Mr de la Jaillière Lebel. Elle s’appelait Charlotte Martin des Loges.
  • Le 8 octobre (1691) le fils du Sr Daigrement cy-devant marchand de soie et de la dédunte dame … épousa Melle Lenfantin.
  • Le même jour (8 octobre 1691) le Sr Hameau Sr du Haut-Plessis mourut âgé de 70 ans.
  • Le même jour (8 octobre 1691) mourut le Sr Pillegauld de la Besneraye. Il avait épousé en premières noces la fille de feu Mr Fuyer avocat et en secondes la fille de Mr Ferrand docteur en médecine, duquel mariage il y a des enfants.
  • Le 10 (octobre 1691) mourut Mr de Gastines Poisson. Il avait épousé feue mademoiselle Lefebvre de Chamboureau. Une fille a épousé depuis peu Mr Hunault de la Chevalerie gentilhomme.
  • Le 17 (octobre 1691) mourut monsieur Jean Jouin avocat au siège présidial de cette ville. Il plaidait d’une voix fort enrouée.
  • Le 15 (octobre 1691) mourut monsieur Trouillet prêtre conseiller honoraire au siège présidial. Il a laissé plusieurs enfants de la feue dame Héart ; monsieur Trouillet lieutenant particulier audit siège, une fille mariée avec Mr de Meliand Boucault conseiller, feu Mr de l’Échasserie Trouillet marié avec la Delle Briand duquel mariage il y aune fille, ladite Briand remariée avec Mr de l’Épinay Lemarié, conseiller audit siège, une autre fille veuve de feu Mr de Pecherat conseiller audit siège, remariée avec Mr de la Sablonnière Chotard conseiller audit siège, une autre fille mariée avec Mr Grimaudet, Mr Trouillet prêtre et Mr Trouillet prêtre de l’Oratoire.
  • Le 29 (octobre 1691) le fils du feu sieur Daburon marchand épousa la fille du Sr Marchand cy-devant messager de cette ville à Paris.
  • Dans ce même temps mourut madame Chantelou veuve de Mr Chantelou de Portebize procureur du Roy en l’élection de cette ville ;
  • Le 5 (novembre 1691) Mr Raimbauld avocat fils du Sr Raimbauld Me apothicaire et de la défunte Martin épousa la fille du Sr Thibaudeau, chirurgien à Thouarcé, et de la dame Verdon.
  • Le 12 (novembre 1691) madame Chauvel de la Boulaie, veuve de feu monsieur Chauvel de la Boulaye, procureur du Roy au siège présidial de cette ville. Elle a eu trois garçons et cinq filles savoir, Mr de la Boulaie Chauvel l’aîné, conseiller aux requestes du parlement de Bretagne, qui a épousé mademoiselle de Crespy ; le second mort capitaine de cavalerie à Gyroune, et le troisième religieux chartreux. Le première fille mariée avec Mr de Crespy de la Mabilière procureur du Roy au siège présidial ; la seconde a été religieuse au couvent de la Fidélité de cette ville, elle s’est relevée de ses vœux au moyen d’un bref du pape ; la quatrième mariée avec Mr de Sanson de Lorchère et la cinquième mariée avec Mr Eveillard aussy conseiller aux requestes du parlement de Bretagne. Elle s’appelait Grimaudet.
  • Le 17 (novembre 1691) mourut la femme de monsieur de l’Éperonnière Sansonnière ; elle s’appelait du Chiron Davy ; elle s’était mariée le 18 d’octobre 1690, duquel mariage il y a un enfant.
  • Le 20 (novembre 1691) mourut le Sr Davy, huissier ; il a laissé neuf filles ; sa femme s’appelle Coutard.
  • Le 21 (novembre 1691) mourut Melle de la Plante Mauvif, fille, âgée de 57 ans.
  • Dans ce même temps mourut la femme du Sr Hameau du Marais ; elle s’appelait Gremont.
  • Le 2 décembre (1691) le Sr Aubin de la Blanchardière, fils de feu Mr Aubin avocat, épousa la fille du feu Sr de Lizière Margariteau aussy avocat et de Delle Garciau.
  • Le 7 (décembre 1691) mourut la femme du Sr Thibaudeau notaire royal en cette ville ; elle s’appelait Mornac.
  • Le 11 (décembre 1691) monsieur Terrien prêtre, chapelain de St Michel du Tertre. Il avait beaucoup de science et de mérite.
  • Le 18 (décembre 1691) monsieur Gaultier de Landebry fut élu conseiller et échevin perpétuel en la place de feu monsieur de Chanzé son père.
  • Le même jour arriva en cette ville Jacques Stuart, second du nom, Roy d’Angleterre. Il coucha à l’hôtel de ville. Il entendi le lendemain la messe en l’église des prêtres de l’Oratoire et partie ensuite pour Nantes, et de là à Brest. (Note de Marc Saché : On connaît le soulèvement de l’Irlande catholique contre le nouveau roi d’Angleterre, Guillaume III, en faveur de Jacques II, la descente de ce dernier dans l’île, sa défaite à la Boyne, le 11 juillet 1690, et la capitulation de sa dernière place de Limerick, en octobre 1691. Elle avait été suivie de l’exode de nombreux Irlandais. A son passage à Angers Jacques II ne resta qu’une nuit à l’hôtel de ville et repartit le lendemain en chaise de poste pour Nantes et Brest. Le roi fit connaître à la compagnie « qu’après le prise de Limeril, il aurait fait passer beaucoup de ses troupes et de ses sujets en France (24 à 25 000 tant hommes que femmes) qui étaient nouvellement débarqués à Brest. S.M. voulant en former des corps complets pour les attacher au service de la France, avait jugé à propos d’aller au lieu du débarquement pour y donner ses ordres nécessaire et faire connaître à ses sujets en arrivant dans un royaume qui leur est étranger, que S. M. avait toujours conservé pour eux sa même affection et qu’ils n’avaient point changé de maître. » (Arch.mun. BB 99 f°119)
  • Le premier janvier (1692) le fils de Mr de Grée Poulain conseiller honoraire au siège présidial et de la dame Denyau épousa la fille du Sr Nicolon de Chanzé bourgeois et de la défunte Delle Croizet ?
  • Le 22 décembre 1691 monsieur de Grée Poulain se fit installer en la charge de conseiller au siège présidial possédée par Mr de Grée Poulain son père.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

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