Les cochons de ville autrefois : du recyclage des déchets verts à l’orgue à cochons de Louis XI

J’ai eu la chance il y a 15 ans de faire partie de l’équipe bénévole qui retranscrit les délibérations municipales de la ville de Nantes au 16e siècle. C’est ainsi que j’ai pris conscience de l’hygiène des villes d’alors, en particulier de l’égoût à ciel ouvert que constituaient les ruelles, et des cochons qui allaient et venaient librement. J’avais écrit un article sur ce sujet énorme, et je vous le publierai bientôt, c’est promis.
Ainsi, une grande partie des ordures, étaient recylées directement ! Ne parlons pas de l’hygiène, inexistante !

Plus récemment, toujours à Nantes, j’ai travaillé à la Biscuiterie Nantaise, alors située place François II, c’est à dire proche du centre ville. Une ancienne ouvrière me racontait avoir connu les cochons place François II, rassurez vous, ils n’étaient pas sur la place François II elle-même, mais sur la terrasse de l’usine. En effet, toute industrie alimentaire, autrefois comme de nos jours, génère des déchets exactement comme toute ménagère. Donc, je peux témoigner que jusqu’au milieu du 20e siècle, les cochons étaient encore sur place…

Ceci dit, les cochons, largement utilisés dans ce but de recyclage par nos ancêtres, ne sont pas silencieux. Et c’est ainsi que j’en arrive à l’anecdote célèbre de Louis XI et les cochons. Cette anecdote suit le jour maudit de la fête de la musique, diversement apprécié en France : béni par certains, mais maudit et très mal supporté par d’autres, dont je suis, car peu amateur de décibels imposés. Les plus chanceux ayant la possibilité de choisir alors une éclipe sur la côte… pour fuir le bruit…

Or donc, Louis XI aimait prendre des bains de foule à travers la France, et vint souvent en Anjou, pas uniquement à Béhuard, comme nous l’avons vu hier. Il aimait alors passer par dessus ses conseillers, et questionner directement les notables du coin, histoire d’entendre par lui-même les problèmes des Français… Sur ce point, il ne lui a manqué que la télévision pour être plus moderne que les autres….

Louis XI, importuné du grognenement des cochons qu’il rencontra dans une de ses promenades angevines, en allant de Beaugé ou de Segré à Pouancé, dit, en plaisantant, à l’abbé Baigné qui le suivait ordinairement « faites-nous donc quelque belle harmonie avec le chant de ces oiseaux ». L’abbé n’y manqua par, et fit construire une vaste machine imitant l’orgue, mais élevée sur une base divisée par cases, dans lequelles il logea des porcs, depuis le cochon de lait jusqu’au pourceau. Des pointes de fer placées sur ces cases et mises en jeu par un clavier, piquant ces animaux, leur arrachaient des cris qui ressemblaient pas mal aux sons de l’orgue de cette époque reculée. Cette singulière invention amusa le roi, et, par conséquent la cour. Louis XI récompensa l’abbé, mais l’histoire nous dit que l’ayant rencontré peu après, il lui redemanda l’abbaye qu’il lui avait donnée depuis quelques années ; l’abbé Baigné répondit au roi qu’ayant été quarante ans à apprendre les deux premières lettres de l’alphabet A, B, il le priait de lui accorder autant de temps pour apprendre les deux suivantes C, D (abbé cédez). Le roi, enchanté, lui accorda sa demande et y ajouta d’autres bénéfices. (selon J. Bouchet, Annales d’Aquitaine, t77). »

Ouf, la fête de la musique 2008 m’a épargnée car la municipalité avait opté pour d’autres quartiers cette année… Pour celle de 2009, mon plan sera soit l’hôtel extra-muros, soit la voiture au vert, soit le casque anti-bruit… Les municipalités devraient distribuer gratuitement des casques antidécibels… ou un hébergement au vert…

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PS : voici la vache tueuse (relevée par Marie), rue Toussaint à Angers, 1650 :

Fondation de la chapelle de Béhuard par Louis XI

(Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E), avec cartes postales personnelles, et forum

Cartes postales de collections privées – Reproduction interdite, y compris sur autre lieu d’Internet comme blog ou site Cliquez sur l’image pour l’agrandir

  • Titre de Béhuard faict par le roy Louis onziesme et Charles huict :
  • Aujourd’huy 25 septembre 1688 après midy sur les 2 heures de la relevée, nous Estienne Charlet notaire royal à Angers sommes le requérant messire Baltazard Fouyer prestre chanoine de l’église de Nantes, prieur commandataire de Pont Briant, recteur curé de Denée et de Behuard, en personne transporté en ladite église de Beshuard en conséquence de l’ordonnance de monsieur le lieutenent général dudit Angers du 10 septembre 1687 signée Boyslesve estant au bas de la requeste dudit sieur de Pont Briant portant permission audit sieur curé de Denée et de Behuard de compulser et de faire procès verbal et description de la fondation faite par Louis unziesme confirmée par le roy Charles huictiesme son fils, qui est escripte sur une pierre attachée au mur du costé de l’évangile de l’autel de St Jean, dans ladie chapelle de Notre-Dame de Behuard, qui règle le service qui se doibt dire et célébrer, le tout ainsy qu’il est porté, et plus amplement spécifié dans ladite requeste demeurée cy-attachée pour y avoir recours et ce par nous notaire pour le commis pour valloir ainsy que de raison à laquelle requeste obtempérant sommes comme dit est transporté en ladite église de Beshuard ou estant avons vu une pierre fort ancienne attachée et enfoncée audit mur de 2 pieds et demy de hauteur et presque autant de largeur sur laquelle au commencement de l’inscription d’icelle pierre est un escussion dessus chargé de trois fleurs de lys d’or, sur laquelle pierre sont escripts ces mots en lettres gothiques fort longues et anciennes ainsy qu’il ensuit le roy Charles huictiesme voulant accomplir les bonnes affections et intentions du feu roy Louis son père, dès le mois d’octobre l’an mil quatre cent quatre vingt trois, a donné et baillé délaissé et admorty à cette chapelle la terre, baronnie et appartenances de Denée qui par ledit feu roy Louis son père avait esté acquise, et sur le fait expédié ses lettres en forme de chartes par la visitation desquelles les gens des comptes à Paris ont ordonné estre dites et célébrées en ladite chapelle par le curé dudit lieu de Denée ou autres de par luy le service qui s’ensuit c’est à savoir trois messes basses par chacune semaine de l’an pour l’âme dudit feu roy Louis unzième au dimanche l’autre au samedy et la tierce messe sur semaine, et à chacune desdites messes avant le lavabo, dire un de profonfis avec les oraisons acoustumées estre dit pro defunctis, en faisant prière et commémorations d’iceluy feu roy Louis qui fit don et augmenta à ladite chapelle et outre à chacune des festes sollemnelles de Nostre-Dame qui sont la Conception, Nativité, Annonciation, Purification, et Assomption Notre-Dame, dire et célébrer ou faire dire et célébrer en icelle chapelle messes solemnelles à mothé diacre et sous-diacre avec matines, vespres et faire suffrages et commemoration pour ledit feu roy Louis, et autres roys de France, et aussy dire et célébrer chacun an en ladite chapelle messes hautes à diacre et sous-diacre vigiles et recommandation pro defunctis pour le XXIXe jour d’aoust, qui est le jour que ledit feu roy Louys alla de vie à trépas, et avant lesdites messes et services des susdites faire sonner et tinter les cloches de ladite chapelle à l’heure de huit heures du matin auxquelles charges et service faire et accomplir et entretenir perpétuellement le curé de Denée et son temporel son tenus et obligés à la fin desquels mots se trouve un écusson dessiné que l’on dit estre les armes de Me Alexandre Fournier curé dudit Denée qui sont un écusson écartelé au premier franc quartier en fonds d’azur une barre dentelée, deux molettes d’esperon d’or, le second quartier trois testes de mort fonds d’or.
    Qui est tout ce que nous avons vu sur ladite pierre et lu sur icelle, de tout quoy nous avons au désir de ladite ordonnance dressé le présent procès verbal enladite chapelle de Béhuard en présence de noble et discret Messire Pierre Bibard pretre vicaire dudit lieu de Behuard noble homme René Desmazières bourgeois de la ville d’Angers, Charles Cady marchand habitant de l’isle dudit Behuard, Jean Baudonnière filassiser aussy y demeurants, Jacques Guillon pescheur, Jean Cady laboureur à bras, et François Collinlaboureur, et encore Charles Cesbron aussi tesmoins tous demeurant en ladite île et habitants d’icelle, lesdits Jacques Guillon, Jean Cady et François Collin ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis tous témoins à ce requis et appelés sont signé la minute

  • Ensuit la teneur de ladite requeste et ordonnance
  • Monsieur
    Monsieur le lieutenant général d’Anjou à Angers supplie humblement noble et discret Baltazard Fouyer prestre chanoine de l’église de Nantes prieur commendataire de Pont Briand, recteur curé de Denée et de Behuard en personne, disant que par le changement des curés la plupart des titres de ladite cure de Denée et de Behuard et son annexe ont esté divertis et perdus, ce qui croit la perte des droits tant féodaux que fonciers que pour les rétablir il luy est nécessaire de compulser les titres papiers et enseignements qui sont entre les mains des particuliers et personnes publiques qui sont refusantes de les luy délivrer même de faire faire procès verbal et description de la fondation faire par Louis unziesme confirmée par le roy Charles huitiesme son fils qui est escrite sur une pierre attachée au mur du costé de l’évangile de l’autel de St Jean dans ladite chapelle de Notre-Dame de Behuard qui règle le service qui se doit dire et célébrer par chacun an, et ce par le premier notaire royal qu’il vous plaira commettre et pour en être délivré copie audit Sr Fouier en crainte qu’à l’avenir on ne puisse lire ladite fondation et pour servir d’original requérant sur ce votre ordonnance et faire justice, signé Fouier recteur curé, et de Bruneau pour le suppliant

    Vu la requeste cy-dessus nous avons permis et permettons audit sieur curé de Denée et de Behuard de compulser, de faire faire procès verbal et description de ladite fondation du roy Louis unziesme, confirmée par Charles huitiesme son fils qui se trouve escripte dans le mur de ladite chapelle de Behuard par Charlet notaire royal à Angers qu’à ce faire avons commis, et pour en estre destinée copie audit sieur curé et pour luy servir et à ses successeurs ainsy que de raison, mendant … donnée à Angers par devant nous dit lieutenant général susdit le 10 septembre 1687 signé Boylesve.
    Délivré la présente copie par nous Pierre Charlet notaire royal à Angers sur une autre copie délivrée audit Fouyer curé de Denée et de Behuard son annexe par defunt Me Etienne Charlet vivant notaire de cette cour des minutes duquel nous dit Pierre Charlet sommes garants ladite copie demeurée attachée à la minute originale attendu qu’elle avait esté pour la plus grande partie rongée et déchirée et après qu’elle a eseté signée et paraphée par ledit Sr Fouyer pour plus grande approbation à Angers le 22 juin 1691. Signé Charlet notaire royal garde note de la minute.

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    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1695 : juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 10 juillet (1695) mourut mourut Mr Fleuriot avocat. Il avait épousé la défunte Delle Cordier. Il a laissé trois garçons et trois filles, un garçon mort prêtre, et une fille mariée avec le sieur Guyonneau fils du feu Sr Guyonneau lieutenant au duché de Brissac et de la Delle Bienvenu.
  • Le 12 (juillet 1695) Mr Louet escuyer, fils de feu Mr Louet, escuyer, seigneur de la Mothe Dorveaux et de la dame Grimaudet, épousa la fille de Mr Cesbron avocat et de la demoiselle Richer
  • Dans ce même temps, Mr Gontard Sr du Pin, avocat, veuf de la demoiselle Chotard fille de Mr Chotard aussy avocat et de la Delle Romain, épousa la fille de feu Mr Racault aussy avocat et de la Delle Gasard
  • Le 22 (juillet 1695) mourut la femme du sieur de la Bouchetière Aubin ; elle a laissé deux enfants ; elle était fille de feu Mr Margariteau Sr de Lizière, avocat et de la défunte demoiselle Garciau.
  • Le 26 (juillet 1695) le fils de défunt Mr Cupif de la Béraudière avocat et de la demoiselle Dootel épousa la fille de défunt Mr Pichard aussy avocat et de la Delle Bousselin.
  • Le 2 août (1695) le fils de feu Mr Poisson de Gastines, écuyer, et de la feue dame Lefebvre de Champboureau, épousa la fille de défunts Mr d’Héliand de la Gravelle président au présidial de Château-Gontier, et de la feue dame Cazet.
  • Le 10 (août 1695) le sieur Pannetier des Brosses, fils du défunt Sr Pannetier et de la Delle Bariller, veuf de la Delle Neveu, fille du Sr Neveu, docteur en médecine, duquel mariage il y a trois enfants, épousa la fille du Sr Deniau conseiller au présidial de Château-Gontier et de la Delle …
  • Le 11 (août 1695) Mr Lefebvre de la Guyberdrie, fils de feu Mr Lefebvre de la Guyberdrie et de la défunte dame Guedier, fut tué d’un coup de fusil par le fils du sieur Duroger Dangenay conseiller honoraire au siège de la prévôté de cette ville ; c’est un effet du ressentiment de ce que le Sr de la Guyberdrie l’ayant trouvé l’année dernière chassant sur sa terre de la Roche paroisse d’Ecuillé, il luy aurait tué son chien et l’aurait beaucoup maltraité. (Note de Marc Saché : Louis Lefebvre de la Guiberderie, écuyer, sieur de la Roche d’Ecuillé, fut tué à l’âge de 35 ans, le 13 août, dit l’état civil d’Ecuillé, et inhumé le lendemain dans l’église de cette paroisse. Il était fils de Claude Lefebvre, écuyer, sieur de la Guiberderie, gentilhomme ordinaire de la maison du roi, et de Françoise Guédier, sa troisième femme. )
  • Dans ce même temps, Mr Loyant avocat et sénéchal de Châteauneuf, fils de feu Mr Loyant, aussi avocat au siège présidial de cette ville et de la défunte Delle Malville, épousa la fille de feu Mr Ferrand docteur en médecine et de la défunte demoiselle …
  • Le 20 (août 1695) Mr Ayrault, fils de Mr Ayrault sénéchal de Vihiers, et de la Delle … plaida sa 1ère cause.
  • Le 22 (août 1695) Mr de Chenedé, écuyer, conseiller et échevin perpétuel de l’hôtel de cette ville, fils de défunt Mr de Chenedé écuyer conseiller honoraire au siège présidial de cette ville, avocat et procureur du Roy en l’élection de Paris, et de dame Louise Aveline, veuf de la défunte dame Marguerite Lefebvre, fille de Mr Lefebvre de la Guyberdrie et de la défunte dame Marguerite Foussier, duquel mariage il y a deux filles, épouse dame Anne Menoust, veuve de feu Mr Avril conseiller au siège présidial de cette ville, duquel mariage il y a un enfant.
  • Le 27 (août 1695) mourut Mr Beguyer avocat garçon voulant tirer un fusil extraordinairement chargé le fusil creva le blessa à la main gauche ; dont il est mort.
  • Le 31 (août 1695) mourut le sieur Chauvin, marchand de draps de soie. Il n’y avait que deux mois neuf jours qu’il était marié avec la fille du Sr Jollivet marchand de draps de laine et de la dame Jarry ; elle est grosse (Nous avons vu le drap il y a quelques jours. Il est de laine lorsque cela n’est pas spécifié et ici Mr Toysonnier ajoute la précision).
  • Le 13 septembre (1695) mourut la femme du sieur Geslin marchand de soie en cette ville ; elle s’appelait Rodayer ; elle a laissé plusieurs enfants.
  • Le 19 (septembre 1695) mourut monsieur d’Andigné chevalier seigneur de Vezins, de Pordic et autres lieux.
  • Le 28 (septembre 1695) mourut le sieur Galisson marchand Me orphèvre.
  • Le 10 octobre (1695) mourut Mr René Paytrineau garçon, fils de feu Mr Paytrineau avocat au présidial de cette ville et de défunte Delle Magdeleine Hyret. (Catherine Hiret, et non Madeleine, fut la soeur d’un de mes ancêtres, et je n’avais trouvé à ce jour aucune branche descendante, maintenant je sais que je devrais chercher les notaires fin 1695 pour voir la succession sans hoirs à cette date avec le décès de ce fils unique et célibataire. Mais courage, car il y a environ 35 notaires simultanément à Angers, et encore toutes les minutes n’ont pas été conservées ! Normalement, cette succession revient par moitié aux Hiret et par moitié aux Pétrineau)
  • Le même jour mourut le sieur Avril marchand libraire en cette ville.
  • Le 11 (octobre 1695) le fils du feu sieur Barbotin et de la Delle Commeau épousa la fille du feu Sr Mingon marchand et de la dame Renault.
  • Le 15 novembre (1695) mourut la femme de Mr Louet des Longschamps conseiller au présidial ; elle a laissé cinq enfants ; elle s’appelait Blouin.
  • Dans ce même temps mourut Mr Le Marié des Longschamps ; il avait épousé la Delle Bérault. (en Anjou, on rencontre ce patronymé Berault, ici écrit avec l’accent, preuve que le patronyme était bien différent de Brault. J’ai ce patronyme Berault dans mes ancêtres, et un aimable correspondant m’avait un jour fait remarqué que j’étais, selon lui, dans l’erreur, car il s’agissait de Brault. Je n’ai jamais rencontré l’orthographe Brault pour cette famille, preuve qu’elle faisait bien entendre oralement le é)
  • Le 6 (novembre 1695) mourut la femme du sieur Loyseau Me paulmier du jeu des Halles ; elle s’appelait … Elle a laissé plusieurs enfants. (le jeu de paumes était donc en plein centre de la ville, et celui qui le tenait un notable)
  • Dans ce ce même temps mourut Mr Gallizon bourgeois. Il a laissé deux garçons et une fille, l’aîné docteur en Sorbonne chantre de St Martin de Tours, l’autre chanoine de St Martin, et la fille mariée avec Mr de Quatrebarbes des Monceaux.
  • Le 8 (novembre 1695) le fils de feu Mr Lefebvre de Chamboureau, auditeur des comptes à Nantes, et de la dame …, fut tué à la porte de l’église paroissiale de Versailles, par Mr du Coudray Monbault. Il a obtenu des lettres qui ont été enterinées.
  • Dans ce même temps mourut le sieur Phelipeau bourgeois ; il avait épousé la Delle du Laurens. De ce mariage sont issus deux filles, l’aînée mariée au sieur Huet de Mongonne et l’autre au Sr Le Vasseur.
  • Cette année (1695) a été abondante en grains et vin. Le vin néanmoins d’une assez mauvaise qualité ; ils se vend 25 et 60 livres. On a levé cette année dernière la capitation et les ustanciles ; j’ai été taxé à 40 livres pour la capitation et à 20 livres pour les ustanciles qui étaient pour la somme de 38 000 livres. On a encore levé pour les eaux et fontaines dont la taxe était le quart de celle de la capitation. Il n’y a presque point eu de fruits cette année et ils sont de très mauvaise qualité, l’été ayant été trop pluvieux. (Note de March Saché : La capitation, établie par déclaration du 18 janvier 1695, était une taxe imposée en principe par tête, et dont personne, pas même les princes, n’était exempt. Ce fut tout d’abord un impôt de classe, les contribuables étant répartis en vingt-deux classes, chacune soumise à un impôt uniforme allant de 2 000 livres pour la première à 1 livre pour la dernière. Supprimée en 1698, elle fut rétablie en 1701 sous la forme d’impôt de répartition ; elle fut augmentée de 2 sous par livre en 1705, et de 2 autres en 1741. On peut remarquer qu’elle devint, pour les taillables, en pays de taille personnelle, un supplément de taille et n’eut une existence distincte que pour les non taillales, à savoir les nobles et privilégiés, les habitants de villes exemptes et pour les pays de taille réeille, c’est à dire la taille gravant les biens et non les personnes. )
  • La guerre qui continue toujours avec chaleur nous menace de grands malheurs et d’une désolation générale. En effet on ne pourra soutenir toutes les taxes imposées et à imposer, chacun étant déjà presque épousé. Dieu sur tout. (Note de Marc Saché : La guerre de la Ligue d’Augsbourg. Malgré les victoires remportées par Catinat et Vendôme et la prise de Barcelone, la lassitude et l’épuisement s’étaient emparés du royaume aussi bien que de l’Angleterre et de ses alliés continentaux.)
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
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    Prix des couteaux et des ciseaux, Angers, 1673

    objet coûteux et rare (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E)

    J’ai retranscrit de nombreux inventaires après décès, mais les objets familiers y sont peu détaillés, si tant est qu’ils soient variés. On trouve parfois une (pas deux) cuiller de fer avec la marmite. C’était une sorte de louche pour se servir de la nourriture qui y cuisait. J’ai rencontré le détail lorqu’il y a argenterie (rare, réservé aux gentilhommes ou équivalents), mais même dans ce cas, il ne s’agissait que de cuillers et fourchettes bien entendu. Donc, je n’avais jamais rencontré les couteaux avant l’acte ci-dessous, qui est un échange de marchandises entre marchands couteliers.
    Le couteau était probablement rare, en tout cas pas individuel, car il est assez onéreux.

    D’ailleurs, au sujet des couteaux, je me souviens dans mon jeune âge des couteaux qui n’étaient pas inox, et aussi des manches qui étaient en os, et avaient une fâcheuse tendance à vouloir se désolidariser de la lame… Ceci pour mémoire, car bien entendu les couteaux en 1673 avaient un lame de fer et non d’inox, qui viendra bien plus tard… Les couteaux de 1637 devaient ressembler aux couteaux de mon enfance. Si l’un d’entre vous en possède encore, merci d’envoyer photo.

    Voici la retranscription, dans l’orthographe réelle de l’acte : Le 4 juillet 1673 avant midy par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers furent présents establiz et deuement soubzmis Jean Baptiste Justeau marchand Me coutellier demeurant en cette ville paroisse de Saint Pierre et Marye Moreau sa femme de luy autorisée quant à ce, lesquelz chacun d’eux sollidairement renonçant au bénéfice de division, d’une part,
    et Florent Moreau aussy marchand Me coutellier demeurant en cette dite ville paroisse Saint Maurice d’autre part, (manifestement beau-frère ou beau-père de Justeau. On fait affaire en famille. Le fait que le coutelier soit qualifié de « marchand maître » indique qu’il vend mais aussi fabrique car les maîtres sont généralement membres d’une corporation)

    entre lesquelles partyes a esté fait et conveneu ce qui s’ensuit, c’est à savoir que lesdits Justeau et Moreau sollidairement comme dit est ont promis et se sont obligez de fournir et bailler audit Moreau en sa maison en cette ville de la marchandise de couteaux et ciseaux de la façon dudit Justeau (avec cette expression, on est certain que Justeau fabrique des couteaux et ciseaux) scavoir

  • la douzaine de couteaux de table à raison de 9 livres la douzaine,
  • et les ciseaux à usage de femme aussy à raison de 9 livres la douzaine,
  • et les ciseaux de barbe et aux cheveux et les ciseaux à faire le crin à raison de 11 livres la douzaine,
  • laquelle marchandise lesdits Justeau et Moreau sa femme sollidairement comme dit est ont promis et se sont obligez délivrer audit Moreau savoir demye douzaine de couteaux et demye douzaine de ciseaux d’huy en trois mois prochains et ainsy à continuer de trois moys en trois moys, par les demies douzaines de cousteaux et cizeaux à chasque livraison jusques au parfait payement de la somme de 58 livres que ledit Justeau et Moreau sa femme ont recognu et confessé debvoir audit Moreau à cause de prest qu’il leur a faict tant ce jourd’huy qu’avant ce jour. Seul Florent Moreau sait signer.

    Les prix indiqués ne sont pas des prix de vente, mais des prix de revient entre couteliers. Ils sont élevés, et j’en conclue que le couteau et les ciseaux étaient des objets rares et en aucun cas individuel sauf familles aisées. Il est vrai que la nourriture étaient déjà coupée, et mélangée, un peu comme les potées avec des petits lardons… chez tous ceux qui vivaient de la terre… ne consommant que le porc, sinon la viande était consommée par les notables et gentilshommes.

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    Couteaux anciens (photos privées) :

    Laguiole

    Nontron

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    Dispense de consanguinité, Brain-sur-les-Marches (53), 1769, par René Martineau, entre Jean Fadier et Marie Galisson

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

    Bonjour, je suis heureuse que mes relevés de Chamteussé aient été utiles à la Baule… Cela me donne du coeur à l’ouvrage, car je me sens utile.

    Voici la retranscription d’une dispense, dans son orthographe originale : Le 7 novembre 1769, en vertu de la commission à nous adressée par monseigneur l’évêque d’Angers en date du 3 octobre 1769, signée Caqueray vicaire général, et plus bas Boulnoy secrétaire, pour informer de l’empeschement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Jacques Fadier et Marie Galisson tous deux de la paroisse de Brain sur les Marches, des raisons qu’ils ont de de mander dispense dudit empeschement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties, scavoir ledit Jacques Fadier, fils de feu Jacques Fadier et de Renée Dolboy absente pour cause de maladie, et consentante, âgé de 30 ans, et ladite Marie Galisson, fille de deffunct Pierre Gallisson et Jeanne Martineau présente et consentante, âgée de 26 ans accompagnez de René Dolboy oncle du garçon, demeurant à Brain, François Pipart, cousin du garçon et de la fille, demeurant à Brain, Jean Curris beau-frère demeurant en la paroisse de Rouge, Jacque Martineau parent du côté du garçon et de la fille demeurant à Brain, François Nepveu beau-frère du garçon, demeurant aussi en Brain sur les Marches, qui ont dit bien connaître lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits sont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    Souche commune : René Martineau, duquel sont issus :

  • Michelle Martineau mariée à Fiacre Fadier père de – 1er degré – René Martineau père de
  • Jacques Fadier, père de – 2e degré – René Martineau père de
  • Jacques Fadier, père de – 3e degré – Jeanne Martineau mariée à Pierre Galisson, mère de
  • Jacques Fadier, qui veut épouser Marie Galisson – 4e degré – Marie Galisson du mariage de laquelle il s’agit
  • ainsi nous avons trouvé qu’il y a un esmpeschement de consanguinité du quatrième au quatrième degré entre ledit Jacques Fadier et ladite Marie Galisson

    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empeschement, ils nous ont déclaré que ladite Marie Galisson est fille, âgée de plus de 25 ans, sans avoir trouvé d’autre parti qui lui convient,

    que ledit Fadier et ladite Galisson sont nez en la paroisse de Brain si petite que les habitans sont presque tous parents, ou alliez,
    que depuis longtemps ils se sont recherché pour le mariage à cause de la grande amitié qu’ils se portent l’un à l’autre

    quant aux biens que possèdent lesdits Jacques Fadier et Marie Galisson, nous avons vérifié par les déclarations qu’ils nous ont faites, et celles des parents ici présents et cy-dessus dénommez

    que ledit Jacques Fadier ne possède aucun bien fond tant du côté paternel que maternel, qu’il peut seulement avoir tant en meubles qu’en argent la somme de 400 ou 500 livres gagnez par son travail et industrie.
    que ladite Marie Galisson n’a aucun bien meuble outre les hardes à son usage, ayant jusqu’à présent travaillé uniquement au profit de la communauté de sa mère, frère et soeurs, qu’il peut y avoir dans la communauté envirion 500 à 600 francs de biens meubles, et environ 100 livres de rente en biens fonds et acquets, dont la moitié appartient à la mère actuellement vivante, outre ses droits matrimoniaux, douaire de l’autre moitié, et restant partageable entre ledite Marie Galisson et 6 autres frère et soeurs

    Ainsi, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empeschement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommez, et qui nous ont déclaré ne scavoir signer, de ce enquis, fors les soussignez avec nous, fait à Fontaine-Couverte les susdits jour et an que dessus. Signé : F. Pipard, Jacque Martineau, Jean Curie, Marie Gallisson, Julien Marie Legault prieur curé de Fontaine-Couverte

    Pour obtenir les dispenses, vous prenez ci-contre, colonne de droite, la catégorie MARIAGE, ou bien vous tappez DISPENSE dans la fenêtre de recherche. D’ailleurs vous pouvez tapper n’importe quel mot ou patronyme dans cette fenêtre, et si ce blog en parle vous avez la réponse.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Sucre de Rouen, arrivé en mauvais état à Laval, 1639, procès verbal de réception

    Je suis Nantaise, et à ce titre j’ai baigné dans l’histoire du sucre liée à celle des ports. Nous avions vu sur mon billet du 21 décembre, la confiserie de Noël en 1633 à Angers, véritable nouveauté, puisque ce n’est qu’en 1632 que le sucre n’est plus le monopole des apothicaires.
    Avec ce billet, nous revenons à cette période du début du 17e siècle, mais cette fois, pour suivre le sucre d’un port, en l’occurence Rouen, à l’intérieur des terres, Laval. Je suis personnellement très attachée au contrôle du poids, ayant travaillé dans un service Qualité. A ce titre, j’ai plus qu’un Français moyen, la notion de contrôle du poids, tel que celui qui figure sur tous nos emballages actuels, contôle dont vous ne vous doutez certainement pas, mais qui sont plus que rigoureux et strictement règlementés de nos jours.

    L’acte qui suit est extrait des Archives départementales de la Mayenne, série 3E – Voici la retranscription exacte de l’acte, orthographe comprise : Le 7 février 1639 avant midy nous Jean Barais notaire de la cour de Laval et y demeurant sommes en présence et assistance et ce requérant Berthélémy Lehirbec marchant demeurant en cette ville transportez en la maison de François Carré tenant à ferme le grand poids de cette ville sous les grandes halles, pour voir peser certaine basle pleine de marchandises de pains de sucre qui luy ont esté envoyez par Marie de Caulx veuve de Jacques Suny marchand de la ville de Rouen par sa lettre escritte du 29 janvier dernier par l’ordre de François Goutier messager (ce François Carré occupe à Laval un poste important, puisqu’il pèse officiellement les marchandises, qui sont le plus souvent des balles de toile en partance.)

    ou estant avons trouvé ledit Goutier lequel nous a présenté une basle pleine desdits pains de sucre pour estre pesée audit poids, lesquelles ont sommé et interpellé ledit Carré de la peser, lequel après l’avoir pesée en présence desdits Lehirebec et Goutier s’est trouvée que toute ladite balle pesoit avec ladite marchandise 81 livres, (il n’y a qu’une balle, et j’ignore si le cheval avait une autre balle de l’autre côté, comme lorsqu’on voit les iconographies de charroi de marchandises)

    laquelle basle a esté despliée en notre présence et des tesmoins cy après et se sont trouvés en icelle 20 pains de sucre couvertz de papier bleu lesquelz ont esté trouvez la pluspart en cassonnade et l’autre partie ne pouvoit servir qu’à cassonnade estant tous rompus et desfectueux et ne sont marchands (on voit l’utilité des témoins lors des échanges commerciaux, et du notaire pour dresser le procès verbal officiel de l’état de la marchandise)

    lequel Goutier nous a dit lesdits pains de sucre luy avoir esté apportez dans son hostellerye de la Pomme de Pin en la ville de Rouen par ladite de Caulx pour estre apportez en cette ville audit le Hirebec, et estoient enballez lors qu’ilz luy furent apportez et envoyez par ladite de Caulx sans qu’il les ayt veus enballez et a juré et affirmé lesdites marchandises n’avoir souffert aucune incommodité par les chemins son cheval n’estant tombé en façon quelconque ny n’ont esté mouillez par lesdits chemins sy ce n’a esté par cas fortuis de lesgout (égoût) des hayes (les messagers sont souvent liés de famille aux hôteliers, dont le métier est aussi lié aux voyageurs. Ici, on voit que leur responsabilité peut être mise en question si le transport s’est mal passé, or, le sucre craint l’humidité, et nous sommes le 7 février, saison d’hiver. Il y a 240 km de Rouen à Laval, sachant qu’un cheval fait 40 km par jour, la marchandise a voyagé plusieurs jours sur le cheval, environ une semaine. Le messager a donc quitté Rouen au plus tard le 1er février. C’est un transport écologique certes, et à l’abri du prix du pétrole…)

    et après lesdits pains de sucre avoir esté ostez de ladite basle icelle auroit esté pesée avec ses cordages et pailles par ledit Carré, lequel auroit trouvé qu’icelle cordaiges est pailles et serpillière pèsent neuf livres, (le poids net du sucre est donc de 81 – 9 = 72 livres)

    desquelles dires et de la vacation avons décerné acte auxdites partyes pour leur valloir et servir ce que de raison en présence de Michel Robeveille marchand espicier et Michel Garnier marchand espicier expertz lesquelz pareillement le serment d’eux pris nous ont dict que ledit sucre n’est loyal ny marchand estant nul et en poussière comme cassonnade et ne peut valloir et estre vendu que pour prix de cassonnade et recogneu que ce n’a esté par déni ny manque du voicturier, dont avons aussy décerné acte audit Lehirebec ce requérant, fait et passé audit Laval en présence de François Salmon marchand et honorable Jean Garnier Sr du Pin demeurant en cette ville tesmoings à ce requis et appellés et ont lesdits Goutier Carré et Garnier dict ne signer. (l’épicier est celui qui vient de prendre à l’apothicaire le commerce du sucre, voyez le début de ce billet et le billet de décembre. Les procès verbaux dressés par notaire sont toujours très complets, et font toujours appel à des témoins experts, ce sont des actes très modernes en ce sens)

    cassonade. s. f. Sucre qui n’est point encore affiné. Ces confitures ne sont faites qu’avec de la cassonade. (Dictionnaire de L’Académie française, 1st Edition, 1694)

    Pain, se dit aussi de certaines choses mises en masse, comme, Pain de sucre. pain de cire. pain de savon. pain de bougie. (même dictionnaire)

    Avec ce billet, je viens de créer une nouvelle catégorie ALIMENTATION, et je vais tenter d’y remettre les anciens billet en relevant… Certes, ce billet concerne aussi bien le TRANSPORT, mais comme je pense que comprendre le peu de sucre autrefois sur la table de nos ancêtres, voire l’abscence totale, c’est important…

    La famille Le Hirbec, à laquelle appartient Barthélémy, est une ancienne famille lavalloise dont les aînés se qualifièrent de sieurs de la Brosse (Argentré). – Daniel, petit-fils de Barthélémy Le Hirbec, apothicaire, et de Marie Fréard, e fils de Daniel Le H. et de Renée Corneau, serait né en 1621 ; il est connu par ses voyages aux Antilles, dans les Pays-Bas et en Italie, dont il a laissé le récit en deux petits cahiers autographes que possède Mr de la Bauluère à qui je les signalai et qu’a publiés Mr Moreau. Parti de Laval le 3 mars 1642, le voyageur, après diverses péripéties qui n’ont rien de dramatique, arrivait aux Antilles le 3 juin au soir et séjournait à la Martinique jusqu’au 22 août « pour y traicter de marchandises ; » il longea ensuite « la Dominique, » la Guadeloupe, tout l’archipel, se rembarqua le 31 décembre 1642 avec le « fribuste » anglais Denis, qui venait « de couvrir le Pérou » et, en vue de Belle-Isle, continua vers la Hollande qu’il visita, pour rentrer à Laval par Saint-Malo le 31 mai suivant. Deux mois plus tard, le 9 aoput, il repartait pour l’Italie, sans idée mercantile, semble-t-il, en touriste qui possède des connaissances historiques, qui sait voir, qui raconte sobrement, sans admiration outrée. A son retour, Daniel Le Hirbec, sieur de Chambray, se maria avec Françoise Pinart, dont il n’au pas d’enfants, et mourut en 1647. – Barthélémy, frère aîné du précédent, né en 1615, eut de Françoise Chasteigner Daniel Le Hirbec, apothicaire, mari de Françoise Beudin, 1665, qui, veuve avant 1712, mourut le 23 janvier 1742, âgée de 100 ans moins treize jours. – Jean, sieur du Murger, fils du précédent, mari de Françoise Joly, fut élu à Laval. – Daniel-Charles, époux de Marie Heulin, se fixa comme médecin à Evron. (Abbé Angot, Dict. de la Mayenne)


    Sur les bords de la Loire (on voit le quai au premier plan) l’une des dernières raffineries de sucre en France, celle de Beghin Say, prise en 1998, à Nantes (photo Grelier). Ce sont bien des nuages (cela arrive à Nantes !) et non de la fumée, qui obscurcissent l’horizon.

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