Succession de François Ménage, Angers, 1640 remise des titres aux héritiers par son exécuteur testamentaire

La succession des prêtres est toujours intéressante pour la famille. Ici, les héritiers sont venus à Angers du pays de Maine, pour se faire remettre les titres par l’exécuteur testamentaire (AD49-5E5). Je suppose qu’ensuite ils ont fait des partages chez eux, dans le Maine.

Voici la retranscription de cet acte : Le lundy 3 septembre 1640 après midy, devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers, ont esté présents
Jacques Mesnage fils et procureur d’Estienne Mesnage demeurant en la paroisse de St Aubin du Desert pais du Mayne,
Me Jean Secretain notaire de Sillé le Guillaume demeurant en la paroisse de St Germain de Coulamer,
Sébastien Gesbert marchand tant en son privé nom que comme ayant les droits de Jean Rolland mary de Jullienne Mesnage
et outre comme procureur spécial de Françoise Gesbert sa sœur et de Jean et Jullien les Rouillers demeurant en la paroisse de Courcité
et François Baron aussy marchand demeurant en la paroisse de Villepay
et Ambrois Yvard marchand gendre et procureur de Jullien Aubry et d’Estiennette Gesbert sa femme demeurant en la paroisse de Chapelle le tout pais et dusché du Mans,
tous es quallités qu’ils proceddent en partye héritiers de deffunt Me François Mesnage prêtre vivant psaultier en l’église St Maurille de ceste ville (psautier : Recueil des pseaumes composés par David, ou qui lui sont attribués communément. (Dict. Académie française, 4th Edition, 1762). J’en conclue qu’il s’agit ici d’une charge quelconque, ou bien de chanter les Psaumes)
lesquels tant pour eux que pour les autres héritiers dudit deffunct Mesnage et chacun desdits noms eux et chacun d’eux seul et sans division, ont volontairement confessé avoir eu receu et retiré de vénérable et discret Me Mathurin Fromentier aussy prêtre chappelain en ladite église St Maurille demeurant en la paroisse Sr Denis lors exécuteur testamentaire dudit deffunct Mesnage qui les a présentement baillé et mis entre mains les pièces ci-après qui sont mentionnées en l’inventaire fait par Mr le juge prévost de ceste ville le (blanc) avril dernier
Suit une longue liste de pièces, en majorité en parchemin, mais dont ni titre ni date ne sont explicités, donc cette liste ne présente qu’un intérêt nul.
Et toutes lesquelles pièces lesdits establis se sont contentés et quittent et acquittent ledit Fromentier exécuteur testamentaire

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Contrat de mariage de Philippe Cosnard et Anne Chappelière, Angers, 1622

elle est native du Maine

Parfois dans les contrats de mariage, on reste sur sa fin. Ici, ni les parents du futur, ni sa fortune personnelle ne sont évoqués.

Par contre, la future, ntaive de Blandouet, était servante chez Jean Joullain. Autrefois, le maître, c’est ainsi qu’on nommait l’employeur, ne versait pas un salaire mensuel, mais le plus souvent annuel, voire lors du mariage seulement, ainsi le domestique faisait malgré lui des économies, se constituant un petit pécule, certes souvent modeste, mais néanmoins suffisant pour s’installer.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5. Voici la retranscription intégrale de l’acte : samedy 1er octobre 1622 après midy, devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers, ont esté présents
Phelippe Cosnard tissier en toille demeurant en la paroisse Saint Pierre de ceste ville d’une part,
et Anne Chappelière fille de deffunctz Jacques Chappelière et Nicole Joué sa femme vivants demeurant en la paroisse de Blandouet pays du Mayne demeurante ladite Anne en ceste ville dite paroisse Saint Pierre d’autre,
lesquels establys et soubzmis se sont promys et promettent mariage et icelluy solempniser en face de notre mère Ste léglise catholique apostolicque et romayne sy tost que l’un en sera par l’autre requis tout empeschement légityme cessant et ce (se) prendre avecq leurs droictz noms raisons et actions
o condition expresse que les deniers de ladite future espouze qu’elle a et luy peuvent estre deues tant pour ses services que autres et qui reviennent jusques à la somme de 100 livres et plus qu’elle a assuré et de partye de laquelle somme elle a cedulle de Jean Joullain son maistre et de laquelle somme elle fera aparoir dans le jour de leurs espousailles, seront par lesdits futurs espoux mis et employés aussy tost qu’il les aura receus en acquest d’héritage en ce pays d’Anjou de pareille valleur que les deniers qu’il recepvra sans qu’ils puissent ne aucune portion d’iceux tomber en la future communauté ains demeurer le propre patrimoyne et matrimoyne d’icelle future espouze et à deffault de faire ledit employ a ledit futur espoux constitué et constitue à sadite future espouze rente à rayson du denier vingt rachetable un an après la dissolution dudit futur mariage pour pareille somme de deniers qu’il aura rouchée à elle appartenant par un seul payement demeurant iceluy futur espoux tenu de payer ses debtes sur son bien hors par de communauté sans que aucuns biens de ladite Chappelière y puissent estre employés, (à propos des 100 livres, il est fort probable que le futur en possède un peu plus, mais l’acte ne dit pas si elle quittera son maître pour s’installer aussi tissier en toile, mais c’est ce que je suppose, parce que dans ce temps là le travail artisanal était en famille)
assignant ledit Cosnard futur espoux douayre coustumier à ladite Chappelière future espouse au désir de la coustume de ce pays cas de douayre avenant (lorsque l’un des deux est natif d’une province autre que que l’Anjou, le contrat de mariage spécifie à quel droit coutumier on se rapporte)
par ce que du tout lesdites parties sont demeurés d’accord et tout ainsy voulleu stippulé et accepté et à ce que dit est tenir etc dommages etc obligent lesdites parties etc renonçant etc foy jugement etc
fait audit Angers mayson et présence de noble homme Me François Brecheu Sr de la Prodhommerye advocat en ceste ville, aussy présents Estienne Chappelier frère de ladite future espouze menuysier demeurant de présent en ceste ville, Me Jean Michau licencié ès loix demeurant audit Angers, lesquels Cosnard et Chappelière ont dit ne scavoir signer

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Dispense de consanguinité, Ampoigné, St Quentin les Anges (53), 1749, par René Delahaye

entre Pierre Delahaye et Renée Guillet veuve de Louis Pottier (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

Ce qui suit est une dispense de consanguinité du 4e au 4e degré, avec arbre généalogique dressé à l’époque sur les témoignages oraux par le curé de l’Hôtellerie de Flée. Toutes les dispenses déjà parues sur ce blog sont dans la catégorie MARIAGE de même que les contrats, et pour les retrouver soit vous cliquez sur la catégorie MARIAGE, soit vous écrivez DISPENSE dans la fenêtre de recherche de ce blog, car il est sur base MSQL et cela marche, essayez !.

Voici la retranscription de l’acte : Le 19 juin 1749 en vertu de la commission à nous adressée par Mr le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 du courant signée l’abbé de Verut vic. gen. et plus bas Gervais pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Pierre Delahaye de la paroisse de St Quentin et Renée Guillet veuve de Louis Pottier de la paroisse d’Ampoigné, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,

    scavoir ledit Pierre Delahaye âgé de 23 ans
    et ladite Renée Guillet âgée de 30 ans ou environ,
    accompagnés de René Delahaye de la paroisse de Mée, de Jean Bilheuc de la paroisse de St Quentin, de Renée Galon mère de ladite Renée Guillet de la paroisse d’Ampoigné, et de Jean Brillet aussi d’Ampoigné tous leurs parens, qui ont dit bien connoître lesdites parties,

et serment pris séparément des une et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donnée, nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

René Delahaye

  • Françoise Delahaye mariée avec René Galon – 1er degré – René Delahaye (ils sont frère et soeur)
  • René Galon marié avec René Carie – 2e degré – François Delahaye (ils sont cousins germains)
  • Renée Galon mariée avec René Guillet – 3e degré – Jean Delahaye
  • Renée Guillet veuve de Louis Pottier – 4e degré – Pierre Delahaye futur époux
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du quatre au quatrième degré entre ledit Pierre Delahaye et ladite Renée Guillet veuve de Louis Pottier.
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ladite Renée Guillet étant demeurée veuve dans la métayrie où elle est avec Renée Galon veuve de René Guillet sa mère, a des meubles et les ustenciles nécessaires pour faire valoir la métayrie, ce qui fait un avantage pour le garçon futur époux ;
    ils ont en outre déclaré que ladite veuve ayant deux enfants l’un d’environ 4 ans, et l’autre de quelques mois, est hors d’état de faire la métairie sans le secours dudit Pierre Delahaye qu’elle trouve propre pour cela, et même d’élever ses enfants, (j’ai bien lu « métairie » et je suis étonnée car une métairie était assez grande et il fallait plusieurs bras pour l’entretenir, or manifestement elle est seule. Je ne suis donc pas certaine qu’il s’agisse bien d’une métairie et Mr le curé de l’Hôtellerie de Flée a sans doute fait erreur ?)
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme d’environ 100 livres en meubles et ustenciles nécessaires, ledit Pierre Delahaye n’ayant presque rien, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en Cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés, et qui nous ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis, (ce peu de fortune confirme mes doutes sur le niveau de métayer, car les métayers sont bien plus aisés que cela ! Sans doute s’est-il trompé sur le chiffre, qui aurait été de 1 000 livres et cela convient mieux au niveau d’un métayer, et cela n’aurait pas obligé à aller en court de Rome, puisque nous avons déjà vu que le seuil était fixé à 2 000 livres, ce qui était relarivement élevé)
    fait à l’Hôtellerie de Flée, lesdits jour et an que dessus. Signé Allard, curé de l’Hôtellerie

    Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site. Vous remarquerez le clair de lune, absoluement remarquable, et vous trouverez toute une collection de clair de lune sur mon site. Ces effets de nuit furent une mode, et sont bien entendu obtenus par truquage.

    Pas moyen hier et aujourd’hui de se connecter sur le serveur du Conseil Général de la Mayenne, qui est encore en panne. Cela lui arrive souvent, et toujours longuement, c’est à dire des heures et des heures. Espérons que les vacances étant, ils trouveront un technicien de maintenance prochainement ! en attendant de changer de prestataire… par cause de défaillances multiples..

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    Mes relevés d’actes de baptêmes, mariages et sépultures

  • Comment les retrouver en ligne ?
  • Je reçois souvent des courriels pour me dire qu’on ne trouve pas sur les sites d’archives en ligne les actes que j’ai retanscrits intégralement dans les nombreux dépouillements que j’ai fait.

    Mes retranscriptions sont antérieures aux archives en ligne, sauf en Côtes d’Armor, pour lesquelles j’ai pu mettre le numéro de la vue.
    La grande majorité de mes relevés sont des retranscriptions exhaustives, c’est pourquoi j’utilise le traitement de texte, seul outil compétent, les tables tronquant le texte.
    Le seul mérite des relevés en tables est de rapporter de l’argent (par adhésion payante obligatoire) à ceux qui les mettent en ligne, comme l’était le minitel, et l’est actuellement son petit fils Geneabank.
    Faute d’avoir alors les archives en ligne, j’ai laborieusement indiqué le numéro de folio donné en marge par le curé de l’époque, y compris en précisant recto ou verso. Et dans le cas qui va suivre, le numéro de l’acte de mariage en juillet 1613 est clairement indiqué dans mon fichier en ligne, comme étant folio 7. Donc il vous reste à trouver le folio 7 du curé.
    A ma connaissance (je ne connais pas tous les départements) c’est le site des Côtes d’Armor qui est le plus pratique pour retrouver un acte, parce que les cercles de généalogie ont participé, et ceci est plus que normal puiqu’ils sont subventionnés, à l’élaboration du meilleur des documents d’inventaire par paquets de vue.

    Ce jour, je reçois par courriel : « J’ai surligné en jaune dans le fichier, les actes que je n’ai pas trouvé et pour lesquels j’ai trouvé les infos sur votre site ». Il s’agit de Champteussé sur Baconne, en 1609 et 1613.
    Le système d’indexation d’Archimaine ne permet pas de retrouver un acte lorsque le paquet de vues est un mélange et en Maine et Loire, ceux qui ont connu les microfilms mélangés savent ce que le mot mélange signifie.

    Seule la méthode des Côtes d’Armor aurait permis de résoudre le problème du mélange, mais hélas, le cercle dort sur ses 2 oreilles et les archives sur celles d’Archimaine.
    Je maintiens ce que je viens d’écrire à savoir « HELAS » !

    Car il n’est pas normal, et même il est proprement hallucinant, qu’après avoir passé tant de temps, et de connaissance, à faire bénévolement et non subventionné, des retranscriptions anciennes, on vienne pleurer auprès de moi qu’on ne trouve pas l’acte, oubliant même tout bonnement de me remercier !

    Le mariage d’André Delahaye à Champteussé sur Baconne le 17 juillet 1613, que je donne sur mon relevé gratuit, commé étant folio 7 du curé sur l’original, est bien en ligne, et ce qui est en ligne correspond donc bien à ce que j’ai fait autrefois en mairie sur place. Cet acte est sur la vue 164 à haut en droite et on y lit bien le folio 7 que j’avais relevé. Veuillez chercher vous même les autres actes en vous remuant un peu…

    et je signe de mon nom cette littérature

    Odile Halbert

    PS et si vous en avez assez de chercher les actes que vous ne trouvez pas, demandez à toutes les archives à ce que la méthode des Côtes d’Armor soit adoptée, car c’est la seule qui permette la recherche, et mieux, elle permet d’avoir une excellente vue rapide de ce qui existe ou non comme actes, et ce point est aussi très important pour un chercheur. Bravo les Côtes d’Armor !

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    Transaction sur le compte de tutelle, pour la pension et nourriture des enfants mineurs de feu Gilles Cheveul, Angers, 1659

    comptes avec leur mère Julienne Bizot (Archives du Maine-et-Loire, série 5E)

    Nous avions hier un exemple d’activité notariale autrefois à travers la transaction pour mettre fin à procès, mais les notaires faisaient aussi bien d’autres actes qui nous semblent oubliés, ainsi les comptes de curatelle ou de tutelle.

      Ces comptes étaient un dû, c’est à dire qu’à sa majorité (à l’âge très elevé à l’époque de 25 ans), l’enfant recevait obligatoirement le compte de gestion de ses biens pendant sa curatelle ou tutelle.
      Comme tout compte, ils fourmillent souvent de détails sur les modes de vie, et permettent de mieux pénétrer dans la vie de la famille étudiée.
      Ici, on est avant la majorité, mais les curateurs ont jugé nécessaire, sans doute pour le cas où leur mère se remarirait, de fixer exactement ce qu’elle doit et ne doit pas à ses enfants.

      Ces notions de frais de nourriture et d’entretien des enfants me stupéfient toujours, et c’était pourtant ainsi qu’on décomptait autrefois.

      De nos jours, seul le divorce fait l’objet de notion de frais de nourriture et entretien des enfants mineurs.

    Voici la retranscription intégrale de l’acte notarié : Le 4 janvier 1659, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers,
    damoiselle Julienne Bizot veuve en 1ères noces de noble homme Jean Toublanc et en 2e noces de noble homme Gilles Chevreul vivant Sr de la Morelière,

    Me Jean et Gilles et Delle Charlotte les Chevreul, enfants et héritiers dudit feu Sr de la Morelière et de ladite Delle Bizot, procédants o l’authorité de noble homme Me René Coiscault Sr de la Quarte avocat au siège présidial d’Angers leur curateur, demeurant audit Angers, savoir ladite Bizot et sesdits enfants paroisse de St Jean Baptiste et ledit Sr de la Quarte paroisse de St Pierre,

    lesquels par l’advis de leurs parents et amis soubzsignez, et pour éviter aux procès et différents qui pourraient naistre entre eux au subjet du remploy et remplacement des propres biens dottaux de ladite Bizot, de la récompense qu’elle auroit pu prétendre par les augmentations et améliorations faites sur les propres dudit Sr de la Morelière pendant leur communaulté, de la deslivrance de son douaire à part et admis suivant la coustume, du payement des intérestz desdits remplacements et récompenses, et arrérages dudit douaire, et encores au subjet de la jouissance par elle faicte des biens paternels desdits Chevreul ses enfants, et de leurs pensions nourritures et entretien depuis le décès de leurdit père, ont du tout transigé, composé et accordé ainsi que s’ensuit, c’est à savoir que pour le remploy et remplacement desdits propres et deniers dotaux, qui se sont trouvez revenir à la somme de 6 012 livres suyvant le contrat de mariage dudit Chevreul et de ladite Bizot, raportz et partages faictz entre icelle Bizot et ses cohéritiers, lesdits Chevreul enfants ont relaissé et relaissent par ces présentes à ladite Bizot leur mère, ce acceptant, les sommes et choses cy-après, scavoir partye du prix des meubles inventoriez par Allain sergent,

    plus la somme de 1 000 livres tournois de principal deue par le Sr de Varinne Blouin et coobligez par Couteau passé par Me (blanc) notaire de notre cour le 16 novembre 1644,

    plus la somme de 300 livres tournois de principal due par le Sr de Boissimon Heard et coobligez par contrat passé par Me Jacques Bommyer notaire de notre cout le (blanc),

    plus la somme de 100 livres tournois due par le Sr Bommyer et restant de plus grande somme, plus la somme de 30 livres d’une part et 240 livres d’autre, deues par noble homme René Bizot Sr de la Chautouere sénéchal de Chemillé, et pour raison desquelles sommes est intervenu sentence au siège présidial de cette ville, plus la somme de 36 livres deue par Jean Banchereau mestayer de la Chaillouère, (Chemillé et Beaupreau situent les biens ancestraux, c’est toujours passionnant de découvrir ces détails)

    plus la somme de 155 livres 10 sols deue par le Sr de la Chaussère sénéchal de Beaupreau pur 2 années de 77 livres 15 s de rente échues le 30 décembre dernier,

    plus la somme de 1 653 livres 12 sols par une part porté par le jugement rendu au siège présidial de cette ville le 17 avril 1657 registré par Lorilier au greffe, et la somme de 177 livres 13 sols pour les intérestz jusqu’à ce jour par autre, lesdites deux sommes deues par noble homme Henry Bizot Sr de l’Espinay procureur fiscal dudit Beaupreau,

    plus la somme de 30 livres tournois pour une année de rente foncière échue à la Toussaintz dernière deue par les mestayers de la Butte, plus 40 livres deubz par Georges Leclerc,

    plus la somme de 20 livres deue par le sieur du Pasty Goureau,
    lesquelles sommes reviennt seulement à la somme de 4 432 livres 4 sols, tellement qu’il reste à remplacer à ladite Bizot la somme de 1 578 livres 16 sols, laquelle somme elle a consenty et consent demeurer entre les mains desdits Chevreulz ses enfants à la charge d’en faire raison à damoiselle Jullienne Toublanc, fille de son 1er lit, femme de Jacques Herbrau escuyer Sr des Roussières, en tant et pour tant que ladite Toublanc y sera fondée, et de payer cependant le reste de ladite somme à ladite Bizot à raison du denier vingt,

    à la charge néanlmoins que s’il est vendu des héritages paternels desdits Chevreulz ladite Bizot sera sur le prix d’iceux payée de ladite somme de 1 578 livres 16 sols et intérestz qui en pouront lors estre deubz,
    pour lesquelz intérestz ensemble pour le payement du douaire de ladite Bizot liquidé à la somme de 200 livres par an, (c’est confortable, elle a de quoi vivre, d’autant qu’il ne s’agit que d’un revenu sur les biens de son feu époux, et il est clair qu’elle a aussi ses revenus de ses biens propres par ailleurs, donc on peut penser qu’elle a environ le double pour vivre)

    luy a pareillement esté relaissé par sesdits enfants, et a esté par elle retenu, les jouissances et exploitations de la maison qui apartenait audit deffunt Sr de la Morelière sise en cette ville rue Chapronnière et outre la somme de 100 livres tournois par chacun an que ladite Bizot aura et prendra preférablement sur les fruits du lieu de la Morelière situé en la paroisse de Trélazé, estimés entre les parties à la somme de 500 livres de revenu par an, (j’avoue que ce revenu est confortable, cela devait être une belle terre. Il faut comprendre dans tous ces détails, que la Morelière appartenait au feu père des enfants, donc appartient aux enfants mineurs, pas à leur mère, mais que pour les élever en frais de nourriture et entretien, elle a le droit de jouir de ce revenur de la Morelière. Ah mais ! c’est qu’autrefois on ne mélangeait pas les comptes comme maintenant !)

    et au regard du surplus du prix des meubles et deniers compris et mentionnez audit inventaire, après que les parties ont recognu qu’ilz ont esté employez et consommez depuis ledit inventaire, tant pour la nourriture et entretien de ladite Bizot, que de ses enfants, façons de vignes, achapts de tonneaux, frais de vendanges réparations et autres dont icelle Bizot demeure quitte et déchargée et sesdits enfants vers elle de leur pention nouritures et entretenement interestz desdits remplacements, et arrérages de douaires, ensemble de la récompense prétendue par ladite Bizot pour les augmentations et améliorations faites sur les propres dudit Chevreuil son mari pendant ladite communauté,
    et a esté convenu que lesdits Chevreul enfants demeureront en la maison de leurdite mère tant qu’elle l’aura agréable pour et estre par elle nourris et entretenus pour leur bien, quoy faisant elle jouira de tout ledit lieu de la Morelière pour leurs pentions et entretenement,

    et ou aucuns de sesdits enfants se metteraient en pention par son consentement elle promet bailler à chacun de ceux qui seront hors chez elle la somme de 150 livres par an pour estre employée au payement de leur pention et entretenement, moyennant quoy elle continuera la jouissance dudit lieu de la Morelière,

    Chemillé, collection privée, reproduction interdite
    Chemillé, collection privée, reproduction interdite

    Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site, voir Chemillé. Ici vous avez en prime, ce batelier d’eau douce, sur sa barque à fond plat, debout, ce qui me surprendra toujours moi dont le pied n’est pas marin.

      PS La généalogie des CHEVREUL est bien connue, aussi SVP pas de commentaires à son sujet. Le véritable objet ici est d’illustrer un mode de vie autrefois à travers les actes notariés pas de faire de la généalogie pure.

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    la seigneurie de l’Ansaudière en Saint-Martin-du-Limet (53), 1542, dont jouit Marie Salles veuve d’Amaury Mauviel à titre d’usufruit

    dont le gendre, Etienne Amyot, critique la gestion (acte que j’ai trouvé aux AD49 série 5E5).

    la seigneurie de l’Ansaudière, vassal de l’Isle-Tison, se trouve à Saint-Martin-du-Limet en Mayenne. Elle tire sans doute son nom d’Ansaud-Queue-de-Loup, qui avait incendié la maison d’un de ses vassaux à la Rouaudière (selon l’abbé Angot, Dict. Mayenne) – en sont seigneurs Michel Mauviel, écuyer, 1472. – Pierre Mauviel, 1479, 1484. – Amauri Mauviel, procureur du duc de la Tremoille à Craon, 1519, 1523. – Etienne Mayot, mari de Renée Mauviel, 1542, 1552. – Nicolas Amyot etc…

    l’acte qui suit montre qu’en avril 1543, la veuve d’Amauri Mauviel en a la jouissance par usufruit. Son gendre lui reproche des dégradations sans que l’on puisse conclure si elle est fautive, mais en tout cas, elle cèdde et c’est probablement de qu’il voulait obtenir.

    Le Dictionnaire de l’Abbé Angot donne la famille Mauviel, famille de robe du Craonnais, qui portait d’argent à deux chevrons de gueules à la bordure engrêlée de même. Elle posséda au 15e siècle l’Ansaudière (St Martin-du-Limet), la Touche de Craon et la Parentière (La Selle Craonnaise). Une branche habita une autre partie de l’Anjou, Jean Mauviel, seigneur de l’Ansaudière, 1461, René, seigneur de la Touche, 1492, Amaury, 1507, furent successivement sénéchaux de Craon, ainsi que René 1523.

    le sénéchal est l’officier de justice d’une seigneurie. Ici, la baronnie de Craon, dont haute, moyenne et basse justice. C’est un poste important ici, puisqu’il va jusqu’au droit de pendaison.

    Voici la retranscription intégrale de cet acte : Le 2 avril 1543 après midy, devant Boutelou notaire Angers :
    comme procès fust meu devant monsieur le sénéchal d’Anjou et monsieur le lieutenant Angers, entre noble homme Estienne Amyot sénéchal de Craon et damoiselle Renée Mauviel son espouse demandeurs d’une part,
    et damoyselle Marie Salles veufve de deffunct noble homme Amaury Mauviel en son vivant Sr de l’Ansauldière déffendeur d’autre part,
    pour raison de ce que lesdits demandeurs disoient que ladite Renée Mauviel est dame propriétaire de ladite terre et seigneurie de Lansauldière ses appartenances et dépendances composée de maison seigneuriale chapelle granges estables coulombier mestairies closeries moulins estangs boys marmentaulx et taillables vignes vergers prez garannes plesses de laquelle terre et seigneurie est par cy devant demeurée à ladite Salles laquelle a devoir selon le droit tant commun que municipal tenue lesdites choses en bonne et suffisante réparation sans les laisser tomber en ruyne et décadance et y commerser et en user comme bon père de famille sans abaptre les boys marmentaulx laisser tomber les maisons clouaisons (cloison dans son sens ancien signifie clôture) vignes et choses dudit usufruit en ruyne et décadance sur peine d’en estre privée,
    contrevenant auxquels auroyt ladite Salles laissé tomber en ruyne les maisons clouaisons vignes moullins en plusieurs endroits aussi auroyt faict abaptre boys marmentaulx et fructuaulx laquelle auroyt faict plusieurs autres démolitions et malversations en ladite terre et seigneurie et appartenance d’icelle,
    pour raison de quoy et autre qu’elle fust privée dudit usufruit et néanmoins condamnée réparer et restorer lesdites choses, lesdits demandeurs l’auroyt faict adjourner par devant ledit sénéchal d’Anjou ou sondit lieutenant aussi pour raison de certains troubles donnez aux demandeurs en ung pré estant des appartenances de la chesnaye et jairdein de la Lymeterre et en une autre pièce de pré nommée les Gainches estant des appartenances de l’Ansauldière touttefois l’abbat de certains boys et négligences de fossé lesdits demandeurs auroyent formé complainpte contre Jehan et François les Gohoryz Jullian Butays Bastian Godivier Michel Hereau Pierre Sorin Maurice Hodemon où ilz demandoient maintenance et restablissement par laquelle Salles a esté dit qu’elle ne convenoyt avecques lesdits demandeurs touchant les faictz par eulx mys en avant et d’avantaige a dict que les ruynes démolitions et décadances desdites choses ne pouvoient estre faites depuis le temps qu’elle tient et possède lesdites choses par usufruit et néanlmoins pour éviter à procès a offert ladite Salles ayder à faire les réparations desdites choses en luy baillant et fournissant de boys par lesdits demandeurs ainsi qu’il est tenu de faire par les accords faictz par cy devant entre lesdites parties et pour ce que la maison ou grange ou soulloient demeurer les mestayers de ladite mestairie de l’Ansauldière au temps passé ne peut estre réparée et seroit plus proffitable y faire ung logis neuf à quoy faire pouroient servir les merains et matières estant audit vieil corps de logys de ladite mestairie, a ladite Salles offert ce faire en fournissant par ledit demandeur de boys et tenir les choses en bon estat de réparaiton sans y malverser ne rien desmollir
    et sur tous les différends … faire la transaction qui s’ensuit pour ce est il que en notre court royale Angers par devant nous personnelement establys ledit Amyot tant pour luy que pour ladite Renée Mauviel son espouse à laquelle il a promys faire ratiffier et avoir agréable le contenu en ces présentes, demourant à Craon d’une part, et ladite Salles demeurant audit lieu de l’Ansauldière en la paroisse de sainct Martin de Lymet d’autre part, soubzmettant d’une part et d’autre eulx leurs hoirs confessent avoir transigé paciffié et accordé par davant nous et par ces présentes transigent pacifient appointent sur et touchant les différends et procès en la forme et manière qui s’ensuit
    c’est à savoir que ledit Amyot tant pour luy que pour sadite femme s’est désisté et départy la vie durant de ladite Salles seullement de la jouissance dudit lieu et mestayrie de la Lymetière et partye des terres de ladite court et mestairie de Lansauldière
    moyennant que ladite Salles a baillé ceddé et transporté audit Amyiot et à sadite femme pour eulx leurs hoirs de la possession par usufruit qu’elle avoyt au lieu et mestairie appartenances et déppendances de la Ferronnière sise en ladite paroisse de St Martin de Lymet dont la propriété appartient auxdits Amyiot et sadite femme tout ainsi que ledit lieu de la Ferronière se poursuit et comporte sans aucune chose en réserver et ainsi que par cy davant a esté exploité par ledit deffunt de Sr de Lansauldière ladite Salles et leurs mestayers et sans aucune réservation ne subjection de ferme
    avecques droit de chemyn par sus les autres terres de ladite seigneurie de Lansauldière pour l’exploitation dudit lieu de la Ferronnière,
    ladite Salles reprendra son bestail estant en iceluy lieu et ledit Amyot prendra son bestail estant audit lieu de la Lymetière d’huy à la Toussaint prochainement venant, desquelz lieux et mestairie de la Ferronnière et de la Lymetière lesdites parties en jouyront jusques à la Toussaint prochainement venant etc…

  • Cet acte illustre selon moi les rapports délicats entre veuve et gendre. La critique de gestion était sans doute facile, car il est hasardeux de croire que les métayers aient pu impunément faire autant de malversations. Je suppose plutôt que les veuves riches étaient jalousées d’autant plus que certaines faisaient démission de leurs biens, et j’en conclue que lorsqu’elles n’avaient pas fait démission de leurs biens, elles faisaient des envieux.
  • lAnsaudière, Saint-Martin-du-Limet, Mayenne
    l'Ansaudière, Saint-Martin-du-Limet, Mayenne

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