Saint René Goupil, honoré au Canada le 29 septembre

Nous honorons les René le 19 octobre, mais René Goupil, massacré par les Iroquois en 1642, est honoré le 29 septembre au Canada.

  • Lieu de naissance : l’Oucheraie en Saint-Martin-du-Bois
  • Saint-Martin-du-Bois est située dans la province d’Anjou, France – aujourd’hui Maine-et-Loire.
    L’Oucheraie est une ancienne maison noble avec closerie, qui relevait de Bouillé-Théval (Monguillon). En est sieur Etienne des Rues en 1548, Guyonne Richardeau veuve de Vincent Crespin, en 1575, Hippolyte Goupil en 1620, Pierre Cordier mari de Marie Goupil en 1678, Louis Recoquillé, maître chirurgien à Château-Gontier, 1729, fils de Perrine Goupil. (Selon C. Port, 1ère édition)


    L’Oucheraie (carte de Cassini, sur laquelle elle est orthographiée Loncherais, au milieu, un peu à droite, image cliquable)

    Sur la page Web consacrée à Saint René Goupil il y a une photo de ferme ancienne. Mais, l’Oucheraie comportait sans doute autrefois un logis, comme c’est le cas dans les maisons nobles et l’autre pour le closier. Le chirurgien demeurait dans le logis, disparu de nos jours, et non dans le logement du closier qui est photographié car subsistant de nos jour. Je reconnais que les M.H. disent aussi que la maison actuelle était celle de René Goupil, mais j’émets des doutes, car elle ne correspond pas au train de vie habituel d’un chirurgien de l’époque ; en outre le chirurgien de travaillait pas en closier donc devait avoir un closier près de lui.

  • Une lignée de chirurgiens
  • Les Goupil sont chirurgiens de père en fils. Voici un acte plus tardif, sur lequel néanmoins on trouve le métier.
    Pierre Cordier, détenteur de l’Oucheraie en 1678 (cf ci-dessus), est chirurgien sur son mariage en 1654 à Saint-Martin-du-Bois, le 3 novembre 1654, avec Marie Goupil. L’Oucheraie lui vient donc de sa femme, fille de Pierre sieur de Loucheraie, petite fille sans doute d’Hyppolite.

  • Naissance le 15 mai 1608
  • Le quinziesme jour de may l’an six cens huict
    fut baptizé René filz de Hypolite Goupil et de Luce Provost parrain
    René Aulbert Marie Bodein femme du recepveur
    de la Mothe d’Orvaulx marraine.
    L’acte est déjà sur Internet sur une page consacrée à Saint René Goupil, mais mes commentaires diffèrent.
    Ses parents eurent aussi :

      Claude, né le 29 mai 1607 filleul de Gilles Gasneau et de damoiselle Marie de Guynefolle
      Agathe, née le 17 décembre 1609 filleule de Jehan Thibault et de Agathe Seureau
  • Les Jésuites à La Flèche
  • En 1603, Henri IV autorise le retour en France des Jésuites, expulsés en 1594 par le Parlement. Depuis leur départ, la noblesse et la bourgeoisie devaient envoyer parfois leurs enfants à l’étranger, faute de collèges. L’enseignement secondaire est donc au plus mal, et les Jésuites seuls capables de le prendre en charge.
    Henri IV, prudent, leur fixe les villes où ils vont créer de nouveaux collèges, leur interdit d’acquérir aucun immeuble, recueillir aucune succession ni donation. Mais ils ne les laissent pas les mains vides, et dote les collèges autorisés d’un patrimoine consistant.
    Ainsi, il les installe à La Flèche, dans le Château Neuf de sa grand mère, Françoise d’Alençon, qui restera le noyau historique des batiments d’enseignement du collège. Et, il ajoute quelques fleurons du bénéfice ecclésiastique local. Entre autres, le 15.1.1618, l’abbé du Mélinais doit partager avec les Jésuites, en leur cédant le prieuré de la Jaillette, qui est alors annexé au Collège royal de La Flèche, avec quelques autres prieurés.

  • Les fils de chirurgien au collège de La Flèche
  • Sans avoir la preuve formelle que René Goupil fit ses études à La Flèche, on peut le supposer car j’ai déjà rencontré des fils de chirurgiens envoyés à La Flèche, ainsi les Charil, longue lignée de chirurgiens au Pertre, aux confins de la Bretagne, l’Anjou et le Maine.
    Ceci est d’autant plus vraisemblable que les « petits collèges » angevins, n’ont pas grand chose à voir avec un collège, et le terme prête à confusion. Ce ne sont que de petites écoles enseignant des rudiements, et au mieux le latin, pour quelques élèves seulement. Ce sont alors :

      Segré, fondé en 1595 par Jean Chardon, prêtre
      Grez-Neuville fondé en 1592
      Champigné en 1631 par Mathurin Rainfray, prêtre
      Martigné fondé en 1610 par Jacques Bordillon prêtre
  • Les biens du collège de La Flèche à Saint-Martin-du-Bois
  • Le temporel du prieuré de la Jaillette est riche de métairies et closeries sur de nombreuses paroisses, entres autres à Saint-Martin-du-Bois il tient la Bouserazière, la Grande Chesnais, le Petit Coudray, la Vauvelle. D’ailleurs, la Jaillette voisine Saint-Martin-du-Bois
    Le prieuré est alors tenu à ferme avec obligation du service divin. C’est une très grosse ferme, qui rapporte plus de la valeur d’achat d’une métairie par an ! (j’ai bien dit valeur d’achat, c’est dire l’importance du revenu)
    En 1541, cet important temporel est affermé par l’Abbaye du Mélinais, à Mathurin Loyau marchand, demeurant à St Martin-du-Bois, et à Missire Guillaume Loyau, prêtre, son frère
    En 1575 bail à ferme à Corbon Chardon, greffier de la chatelennie de Segré et Charles Basourdy marchand (sans doute son gendre, sinon son beau-frère), qui demeurent à la Jaillette
    En 1621 les Jésuites l’afferment à Michel Basourdy, prêtre, fils de Charles et de Renée Chardon. Après son décès, sa mère doit tenir en 1629 les assises et rendre compte aux Jésuites
    En 1629 Renée Chardon reprend les comptes de son fils Michel Basourdy, décédé
    En 1631 Etienne Bienvenu, notaire etc…

  • Les visites de Jésuites à La Jaillette
  • Le bail comporte une clause de visite des Jésuites. Ce type de clause n’est pas rare dans des baux à ferme : le bailleur se réservait un droit de visite plusieurs jours par an : le preneur devait le loger dans le logis le plus noble, le nourrir et bien entendu les chevaux aussi.
    Les Jésuites venaient donc à La Jaillette. Cette église, fillette de Louvaines, était très fréquentée, et les sermons étaient sans d’un bon niveau, et les appels en faveur des oeuvres des Jésuites, en particulier leurs projets en Nouvelle-France, devaient y être fréquents.

  • Les Jésuites et la Nouvelle-France
  • En 1625, les Jésuites s’installent au Canada (Nouvelle-France), et créent en 1632 le poste de Sainte-Marie-aux-Hurons, point de ralliement des autochnones qui participaient au commerce des fourrures.
    Au péril de leur vie, ils visitent la majorité des tribus établies aux environs des Grands Lacs.

  • René Goupil en Nouvelle-France
  • On trouve sa trace à Paris, entrant en 1639 chez les Jésuites, mais sa surdité le met à l’écart. Puis, voyez René Goupil, sa vie en Nouvelle-France (je suis incompétente pour ajouter quoi que ce soit)

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    Transaction entre les Bommier après le décès de Renée Aubert, 1640

    Le notaire était un médiateur, nous l’avons déjà vu, même lorsque le bien était peu important, comme c’est le cas ici, on voit qu’il a été consulté pour arbitrer le différent et entériner par acte l’arbitrage.

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 12 mai 1640 après midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers ont esté présents Pierre Bommier mestayer de la Haulte Bonnaudière,
    Jean Ravary filassier, tant en son privé nom que comme mary de Jeanne Bommier à laquelle il promet faire avoir ses présentes agréables les ratiffier et à l’accomplissement d’icelles avec luy solidairement obliger toutesfois et quantes, demeurant au bourg,
    et René Bommyer clozier de la Tulaudière le tout paroisse de La Meignanne,
    lesdits les Bommiers enfants et héritiers de deffunctz Jean Bommier et Renée Aubert lesquelz pour mettre fin au procès intenté entre eux au siège de la prévosté de ceste ville où ilz estoient respectivement demandeurs et deffendeurs en raportz des advances, tant en deniers que meubles et immeubles à eux baillez et relaissez par leurs dits deffunctz père etmère
    où disoient lesdits Pierre Bommier et Ravary qu’il n’estoit raisonnable que audit René demeurent tous les meubles bestiaux et labourages estant audit lieu de la Tulauderye, quoique leur mère les luy eust baillez et relaissez demandoient qu’il en fist raport pour estre partagez entre eux, et que les héritages et quelques meubles que leur dicte mère leur avoict aussy baillez par advancement de droict successif estoient de sy grande valleur pour chacun d’eux que ce que avoit eu ledit René,
    lequel disoit au contraire, et que leur dite mère estant demeurée infirme et incommodée l’auroit sollicité mesmes contraint par menaces et malédiction où il ferait faulte de la décharger dudit lieu de la Tulauderie qu’elle ne pouvait plus faire valloir, à quoy il s’accorda pour le respect qu’il luy portait mesme en considération que ses dits frère et beau-frère en firent refus, mais qu’il eust peu rendre ledit office à sadite mère si elle ne l’eust assisté de quelque chose, qu’elle voyant de qui luy estoict resté estoict seulement quelques meubles et bestiaux qui n’estoient suffizants pour l’égaler à ce qu’elle avoit baillé à sesdits autres enfants qui ne voulloient s’en départir et en faire raport luy auroict baillé et délivré tous les meubles bestiaux et autres choses généralement quelconques qui luy pouvoient apartenir sur ledit lieu le priant de s’en contenter et ne faire aucun trouble à son frère et sa sœur pour raison des héritages qu’elle leur avoit baillez qu’elle désiroit qu’ilz leur demeurassent que luy qui ne soit leur affaire se confiant en l’ordonnance et promesses de sa mère et voyant que ses frère et beau-frère et sœur n’y contredisoient, il aurait disposé de la plus part de ce qui luy avoit esté baillé par sadite mère et qu’il luy est impossible de raporter entièrement lesdites choses, qu’elle luy bailla
    et que pour éviter à procès, il offre s’en contenter pour sa part afférante desdites successions et consentir que sesdits frère beau-frère et sœur fassent division égale entre eux des hériages et meubles qu’ils ont eu en advancement de droit successif,
    lesdits Pierre Bommier et Ravary esdits nom répliquant disoient que encore que les choses proposées par leur frère fussent véritables cela ne le pouvoit exempter du raport qu’ils luy demandoient,
    et encores disoit ledit Ravary qu’il n’avoir eu à l’égal ni dudit Pierre ni dudit René Bommier,
    et sur ce estoient prestz de tomber en plus grande invaluation de procès pour à quoy obvier, paix et amitié norir entre eux, ont accordé pacifié et transigé par transaction irrevocable comme s’ensuit,
    à scavoir que audit René Bommier est et demeure tous et chacuns les bestiaux meubles grains amas labourages et généralement tout ce qui appartenoit à ladite déffuncte audit lieu de la Tulauderie, duquel lieu il jouira seul et en acquittera sesdits frère et beau-frère et sœur de tout ce qu’ils pouroient en estre inquiétez comme héritiers de ladite deffuncte depuis son décès jusques à la fin du marché qu’elle en avoit,
    et auxdits Pierre Bommier, Ravary et sa femme, demeure aussy tous les meubles hardes et héritages que ladite deffuncte leur avoit baillez et delaissez par advancement de droictz successifs, pour par eux les diviser entre eux deux également et s’entre faire raison,
    et par ce moyen demeure le procès d’entre lesdites parties nul terminé et assoupi et eux hors de cour et procès sans aucuns dommages intérestz ne despends de part et d’autre par ce qu’ils l’ont ainsi voulu stipulé et accepté tellement que a ce que dict est tenir garder et entretenir et aux dommaiges etc…
    fait audit Angers maison de nous notaire en présence et du consentement de Me Me Gilles Favereau Sr de la Gatenelle advocat en ceste ville curateur aux causes dudit René Bommier (il est sans doute âgé de moins de 25 ans), de Hierosme Roulin et Michel Garanger demeurant audit Angers

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    La Mayenne la nuit, au claire de lune: cartes postales

    Les cartes postales ont eu une mode clair de lune : les photographes truquaient leurs photos et ajoutaient une pleine lune.

    La mode a sévi dans beaucoup de départements, et je mettrai la prochaine fois un autre département. Si j’avais tout mis sur la même page, vous auriez eu une indigestion de clair de lune.

    Châeau-Gontier
    Château-Gontier

    Laval
    Laval

    Saint-Quentin-les-Anges, château de Mortiercrolle
    Saint-Quentin-les-Anges, château de Mortiercrolle

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    Carte postale : épicerie, chapellerie d’antan

    Née en 1938, j’ai connu les commerces de détail comme l’épicerie, etc… Les personnes âgées pouvaient faire leurs courses.

    Aujourd’hui, lorsqu’elles ont atteint la grande surface, poussé le chariot, elles doivent tout poser sur le tapis, puis tout réemballer. Facile à dire quand les épaules ne remuent plus !

    Même la caisse prioritaire leur est interdite, elle est réservée aux personnes ayant une station debout pénible, ou pas de station debout ! Les forums sur ce sujet sont édifiants d’incivilité ! anti-vieux ! Je viens d’en parcourir un grand nombre et j’ai attrapé la nausée …

    commerces disparus
    commerces disparus

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    Journal d’Etienne Toisonnier, Angers 1683-1714 (1700)

    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 janvier 1700, mourut d’apoplexie dans la salle du Palais Mr Baraléry, chanoine de St Martin, âgé de 62 ans.
  • Le 26 (janvier 1700) le sieur de l’Epinière Boisard a épousé la fille de feu Mr du Planty Frain, autrefois assesseur de l’élection et de la demoiselle Boizard.
  • Le 3 février (1700) le sieur Cherpentier de la Bodinière, commis au Bureau des Aydes, épousa la fille de du feu Sr Boireau huissier de l’hôtel de ville.
  • Le 10 (février 1700) mourut la femme de feu Mr Constantin prévôt d’Anjou, âgée de 66 ans quelques mois ; elle s’appelait Pelletier ; elle a laissé un garçon et plusieurs filles, Mr Constantin prévôt d’Anjou marié avec la Delle Leclerc des Emereaux, une fille mariée avec Mr de la Roche Bardoul de l’Esperonnière, une autre avec Mr d’Andigné.
  • Le 22 (février 1700) le fils du sieur Delmur épousa la fille du sieur Salmon.
  • Le 24 (février 1700) mourut la femme de feu Mr Hunault docteur en médecine ; elle s’appelait Jurois ; elle a laissé plusieurs enfants, un fils aussy docteur en médecine, une fille veuve de Mr Cadoz avocat.
  • Dans ce même temps mourut Mr de la Porte Trochon cy-devant élu en l’élection de cette ville. Il a épousé Delle Herreau duquel mariage sont issus un fils qui a épousé Melle de la Garde Petit, une fille mariée avec le sieur Voisin, un autre fils marié en 1688 a Delle Le Baillif.
  • Le 27 (février 1700) mourut Mr de la Blanchardière Audouin. Il avait été pendant quelques années conseiller au présidial ; il avait vendu sa charge à cause de sa surdité.
  • Le 11 mars (1700) Mr Rioland de la Marsaulaye conseiller au présidial fils de Mr Rioland assesseur de l’hôtel de ville et de la défunte Delle Curieux épousa la fille de Mr Pocquet de Livonnière conseiller audit siège, docteur régent du droit français et de la dame Dupin Quatrembat.
  • Le même jour (11 mars 1700) le sieur Garnier, notaire, fils du feu Sr Garnier, aussy notaire, et de la dame Bréhéret, épousa la fille du Sr Lemaçon, huissier de l’hôtel de ville de et de la dame…
  • Le 17 (mars 1700) le sieur … barbier perruquier épousa la fille du sieur Deniau aussy barbier perruquier.
  • Le 19 (mars 1700) mourut la femme du feu sieur Jourdan de Flains ; elle s’appelait Bellet ; son fils aîné est conseiller au présidial.
  • Dans ce même temps mourut à Paris Mr Pinsonnet de Belfonds, seigneur de Lancrau.
  • Le 28, le fils du feu sieur Garciau commis au greffe du présidial épousa la fille du feu sieur Dupré Me chirurgien à Château-Gontier
  • Le 7 avril (1700) mourut subitement le Sr du Brossé Minée.
  • Le 20 (avril 1700) le fils de Mr Chantelou de Portebize procureur du Roy de l’élection et de la dame Gilles de Volennes épousa la veuve de feu Mr Guynoiseau de la Sauvagère, capitaine, dont elle n’a point eu d’enfant ; elle s’appelle de la Roche Thévenin.
  • Le même jour (20 avril 1700), le fils du sieur Burolleau cy-devant marchand de soie et de la feue dame Guynoiseau épousa la fille du Sr Prévost et de la feu dame Barbereau.
  • Le 21 (avril 1700) Mr Deniau assesseur au siège de la prévôté de cette ville, veuf de la Delle Curieux de la ville de Beaufort, dont il a une fille, épousa la fille du feu Sr Gandon, marchand droguiste, et de la feue dame Buret (ou Huet)
  • Le 24 (avril 1700) mourut Mr Lefebvre de Chamboureau de la Boizardière ; il était bénéficier et diacre dit-on.
  • Le 27 (avril 1700) Mr Joubert escuyer épousé la fille de feu Mr Boulay, avocat.
  • Le même jour (27 avril 1700) Mr Martineau de la Galonnière escuyer épousa la fille unique de Mr Fromageau, commissaire des saisies réelles et de la demoiselle Gandon. (bonne manière de conforter sa bourse)
  • Le 29 (avril 1700) mourut à Paris Mr Dorvaux de Champiré ; c’était un grand dévôt.
  • Dans le même temps, mourut aussy à Paris Mr Lemaîtré de Darmonville, quelques jours après l’opération pour la pierre.
  • Le 1er mai 1700 les sieurs de la Reue Buret marchand et Mabit furent élus échevins.
  • Le 5 juin 1700, Mrs Pierre Daburon, Gault de Basse-Cour, et Viel de la Martinière, plaidèrent leur 1ère cause.
  • Le 7 (juin 1700) Mr Gautreau avocat se fit recevoir dans la charge de procureur du roy de l’hôtel de ville cy-devant remplie par Mr Gasté.
  • Le même jour (7 juin 1700) Mr Lefrère plaida sa première cause.
  • Le 1er juillet 1700 mourut la femme de Mr Blanchet de la Martinière avocat ; elle s’appelait Raimbault Me apothicaire veuf de la dame Martin, duquel mariage sont issus plusieurs enfants, Mr Raymbault avocat veuf de la Delle Rhibaudeau, le sieur Raymbault apothicaire marié avec la fille du feu Sr Maunoir apothicaire à Nantes, Mr Raymbault prêtre et plusieurs filles.
  • Le 28 (juillet 1700) le fils cadet de Mr du Cazeau de Villemeur escuyer et de la dame … épousa la fille de Mr Artauld l’aîné et de la défunte Delle Deslandes.
  • Le 2 août 1700 mourut la femme de Mr de Vaugirault Vollaige ; elle s’appelait Lefebvre de Chamboureau.
  • Le 3 (août 1700) mourut Melle Delorme, fille
  • Le 5 (août 1700) mourut Mr Valtère chanoine en l’église d’Angers, âgé de 43 ans.
  • Le 10 (août 1700) Mr Raymbault avocat, veuf de Delle Thibaudeau, duquel mariage sont issus trois enfants, épousa la fille du Sr Trebuchet, bourgeois et de la défunte dame …
  • Le 5 septembre 1700, Mr de Chenedé escuyer, chevalier de St Lazare, premier valet de chambre de feue madame la Dauphine, et premier valet de garderobe de Monseigneur le Duc de Berry, fils de feu Mr de Chenedé escuyer, conseiller au présidial de cette ville, procureur et avocat du roy de l’élection de Paris et de dame Louise Aveline, épousé à Versailles mademoiselle Anne Gabrielle Bachelier, fille de Mr Gabriel Bachelier escuyer premier valet de garderobe ordinaire du Roy et de Monseigneur le duc de Bourgogne et de dame Françoise de Villemandy.
  • Le 22 (septembre 1700) mourut Mr l’abbé Pelletier, l’un des 30 Académiciens de l’Académie royale de cette ville.
  • Le 29 (septembre 1700) mourut Mr Richard chanoine en l’église d’Angers.
  • Le 30 (septembre 1700) Mr Michau de Montaran, conseiller au grand conseil et trésorier des Etats généraux de Bretagne, épousa la fille de feu Mr Gourreau et de la dame Perigault.
  • Le 10 octobre 1700 mourut mademoiselle Louise Toysonnier, fille, ma sœur, âgée de 53 ans six mois ; elle est morte d’une longueur de maladie, dont elle a déternue deux mois au lit pendant le cours desquels elle a souffert les douleurs les plus aigües et les plus violentes avec une patience bien chrétienne.
  • Le 19 (octobre 1700) le Sr Cassin marchand ferron épousa la fille de defunt Legris Me charpentier et de la dame Jusqueau.
  • Le 23 (octobre 1700) mourut subitement le Sr Guérin Me cirier
  • Dans ce même temps Mr Chotard fils de défunts Mr Chotard gouverneur de Châteaubriant et de la dame Palu épousa la fille de feu Mr Hunault de la Loire escuyer
  • Le 2 novembre 1700 Mr Robert, docteur régent ès droits en l’Université de cette ville, fils de Mr Robert sénéchal de Craon et de défunte Delle de Crespy, épousa la fille de Mr Hernalt de Vaufoulon, escuyer, et de la défunte dame Thomas de la Jonchère.
  • Le 13 (novembre 1700) mourut subitement la femme du Sr Beslière, marchand droguiste ; elle s’appelait Chartier ; elle n’a point laissé d’enfant.
  • Le 22 (novembre 1700) mourut la femme du Sr Gaudicher l’aîné, notaire ; elle s’appelait Anne Dupin, fille de défunt Sr Dupin notaire et de la dame Camus.
  • Le 26 (novembre 1700) mourut Mr Legendre prêtre prieur curé de Ste Colombe. Il était l’amour et les délices des prêtres. (Note de Marc Saché : Legendre fut un des fondateurs, avec Maillard et Lecerf, du Séminaire, établi d’abord dans une maison du faubourg Saint-Jacques et un des acquéreurs du logis Barrault que leur vendit, en 1673, Chalopin, pour 2 600 livres. L’évêque Michel Lepelletier l’envoya, en 1693, au prieuré-curé de Sainte-Colombe, près La Flèche, où, par son activité bienfaisante et son zèle à instruire les jeunes prêtres, il laissa un profond souvenir. Voir son éloge dans Grandet, Histoire du Séminaire d’Angers, éditions Letourneau, t1, p. 16, 17)
  • Le 6 décembre 1700 mourut le sieur Cordelet, commis à la recepte des tailles.
  • Le 14 (décembre 1700) mourut Mr des Picquetières Blouin, l’un des trente Académiciens de cette ville.
  • Dans le même temps mourut la femme de feu Mr Valleau, avocat ; elle a laissé trois enfants ; elle s’appelait Aubin de la Bouchetière.
  • Cette année a été assez abondante en blez et en vin, grâce à Dieu. On a remarqué que les vins ont eu goût de corne.
  • Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930
    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet

    NANTES LA BRUME, Ludovic GARNICA de la Cruz, chapitre XI le cul-de-sac

    début du chapitre XI : le cul-de-sac

    chapitre 1 : le brouillard 2 : la ville 3 : la batonnier et l’armateur 4 : le peintre 5 : le clan des maîtres 6 : rue Prémion 7 : labyrinthe urbainchapitre 7, suite8 : les écailles 9 : emprises mesquines 10 : carnaval11 : le cul-de-sac
    Ludovic Garnica de la Cruz. Nantes la brume. 1905. Numérisation Odile Halbert, 2008 – Reproduction interdite.

    La place Graslin désertée peu à peu s’atorpissait. Sur les pavés les lumières luisaient des mares sinistres. René se dirigea vers larue Franklin. Un désir fou de sentir l’atmosphère des femmes; A l’entrée, elles étaient trois qui causaient.

  • Monsieur, je voudrais vous parler.
  • Viens donc, andouille !
  • Oh là là, c’te poire !
  • Il sourit. Il en descendait de chaque allée, costumées pour l’attaque.
    Joli p’tit gars ! râla une mégère en le tapant du coude.
    René s’engagea dans la rue Scribe, laissant derrière lui une façade aux volets capitonnés de vert. La maison des riches, des élégants, à l’usage des membres de la haute classe ou des prodigues imbéciles.Là, où les femmes du monde, ni les les femmes honnêtes, ne vont, de peur d’y rencontrer leurs maris, leurs enfants ou leurs pères. Là, où le monsieur respectable nivelle sa dignité au ventre collectif d’une putain.
    René songea à la rencontre qu’il y avait eue avec le Juge Béthenie et le notaire Semiland. Avaient-ils digéré cette indigeste rencontre ? La rue était sombre. Aucune lueur n’illuminait les innombrables chambres garnies, désertées depuis cinq heures par leurs propriétaires. Multiples sanctuaires préparés pour les offices de pollutions dégradantes. En plein camp, le bec de gaz du commissariat de police du 5ème canton flottait comme le fanion ralliateur de l’armée des pupilles dispersées. Rue Rubens, une femme en rouge l’acosta.

  • Monsieur, viens chez moi, tu verra…
  • Je sais, répliqua René sans s’arrêter.
  • L’autre resta bouche bée.
    Rue Contrescarpe de nouvelles ombres sortaient de la Brasserie moderne, l’interpellaient. Un moment fut d’avoir à se facher contre les audacieuses. Il déboucha place du Bon-Pasteur, gravît la rue Guépin et se trouva place Bretagne. Les orgues de barbarie chahutaient à gueules que veux-tu leurs cacophonies cuivrées. Des détonations de carabines pétaient sec à l’intérieur des tirs. La grande majorité des baraques se silenciaient. Un manège de chevaux de bois tintamarrait en diable, attirait les rares spectateurs. Des femmes et des voyoux enjambaient les planches, pivotaient dans les tourniquets.

  • Vous ne montez pas, mesdemoiselles ? cria le directeur à deux jeunes filles qui regardaient d’un air envieux les cavaliers.
  • Elles secouèrent la tête. Le vieux cheval étique se mit en marche alentour des glaces ; l’orgue coinquait toujours. René s’était arrêté. Il contemplait les deux fillettes qui ne se décidaient pas à partir. Son pélerinage au travers les quartiers infâmes avait exarcébé ses sens. Il s’approcha.

  • Voulez-vous monter avec moi ? Si ça vous fait plaisir, c’est de bon coeur, les petites ?
  • Elles semblèrent se consulter du regard.

  • Acceptes-tu, Jeanne ?
  • Et toi, Fifine ?
  • Le manège s’était arrêté. René monta : il leur fit signe ; elles sautèrent sans déguiser leur joie. Elles cherchèrent les plus gros chevaux qu’elles enjambèrent à califourchon, riant à gorge déployée. Leur gaminerie naturelle s’épanouit, narguant les piétons, hue… hue donc… sale bête… plus vite…
    René juché sur son cheval à crinière de lion restait impassible. Le tournoisement formait un brasier de l’ensemble des lumières. La gaieté exubérante des deux gosses l’amusait.

  • Un second tour, dites, monsieur ?
  • Tant que vous voudez, répondit René
  • De plaisir, elles donnèrent des coups terribles contre les flancs vermoulus des coursiers. En avant … en avant ! hue ! hue !
    Au dixième tour, elles en eurent assez ; elles descendirent rejoindre René sur la place. Elles lui souriaient heureuses, reconnaissantes. Dans leurs prunelles troubles, il compris l’obéissance passive à titre de remerciement.

  • Prenez chacune un bras, je ferai le panier à anses.
  • Tous trois descendirent les marches de l’abreuvoir, traversèrent la petite place du Cirque, où jadis celui-ci s’installait. L’Erdre dormait. L’au s’estompait à peine du reflet des becs de gaz. Ils prirent le pont de l’Hôtel de ville, la rue Thiers, la rue de Châteaudun. La cathédrale perdait son front dans l’opaque de la nuit. Ils tournèrent à gauche ; rue Ogée, il y avait une maison de passe. La patronne en jupon les conduisit, et disparut après avoir touché ses cinq francs de loyer leur souhaitant bonne nuit.
    La chambre était luxueuse, grenat. Doubles rideaux à la fenêtre, canapé à fleurs, large tapis couvrant le sol, ustensiles nécessaires aux plus minimes détails.
    Les petites s’extasièrent.

  • C’est chic ici !
  • Elles allumèrent les douze bougies des candélabre de bronze sur la cheminée, sautèrent sur le canapé pour juger des ressorts, furetèrent partout, inhabituées aux commodités de la vie des riches, ou s’étonnant de certains objets.

  • Tiens, Jeanne, un peigne, un tire-bouchon !
  • Fifine, regarde-donc les serviettes, comme elles sont bien brodées.
  • Assis sur le canapé, René les laissait courir à leur aise. Il pensait. Avec quelle facilité elles l’avaient suivi en cet endroit. La coutume sans doute de payer de son corps les quelques plaisirs qu’on leur procurait. Et pourtant elles peinaient – lui avaient-elles dit – toute la journée, gagnant un peu d’argent que les parents accaparaient jusqu’au dernier sou. Faibles devant le désir naturel et bénin des frivolités bonbons, sucreries, chevaux de bois, elles les remboursaient en se livrant à l’homme qui les offrait, inconscientes de la valeur de leur personne, de leur acte qu’elles rendaient insignifiant à leurs jugeottes.
    Dans le grand lit. Les trois têtes sortaient des draps, appuyées sur les oreillers. Figures drôles, d’un comique caressant ! Elles s’étaient déshabillées sans hésiter à la demande de René. Il les tenait serrés contre ses flancs un bras à l’entour de chaque taille mince. C’étaient deux minuscules corps de filletes.

  • Quel âge avez-vous, mignonnes ?
  • J’ai dix-sept ans, dit Jeanne
  • Moi, seize, dit Fifine.
  • Les bougies des candélabres jetaient de vives lueurs sur l’édredon et la blancheur froide des draps. Ils s’étaient pressés davantage l’un contre l’autre ; les fronts des fillettes reposaient sur les épaules de René. Il les amusa de chatouillements agaceurs et excitants, si bien que parmi leurs éclats de rires, les désirs d’amour montaient. Leurs jambes irrémédiablement mobiles s’enroulainent à celles du jeune homme ; leur syeux se fermaient ; leurs bouches soupiraient de frêles supplications ; leurs eins à peine formés comme des pommes vertes, devenaient rudes au toucher. Aux pistillements des langues elles sursautaient avides du mâle.
    Louis, les gamines inscouciantes des chevaux de bois qui l’attente du plaisir sensuel transformait en femmes délirantes. Et René les fit gémir de volupté l’une après l’autre. Il posséda ces deux chairs encore neuves immergées au plus profons bain des extases. Il les voulut au point de faire craquer leurs os, de les laisser retomber pantelantes, moites de sueurs, les paupières d’une lourdeur plombale.
    Il eut la corvée de les reconduire chez elles, rue de Flandres. Leur gaieté s’était évanouie en entendant sonner une heure. Elles grognaient songeant à la raclée paternelle : leur humble veau gras, à elles, les gentilles prodiges.

    René s’en retourna seul par la rue Voltaire et le centre de la ville;La lune ballonait son hydropisie dans un ciel parcouru de nuages et le sol semblait alors un funambulesque damier. A la Cigale, on soupait encore. Des grues sortaient avec leurs michets. Des mendiants une vieille sordide accompagnée de trois mômes de cinq à six ans psalmodiant des litanies plaintives. Au long du théôtre endormi, les fiacres s’accroupissaient, les rossinantes s’hypnotisaient de lune, les cochers battaient la semelle sur le trottoir. Rue Jean-Jacques des fils à papa trottinaient au bras de catins absinthées. Place du Commerce. Deux heures à la Bourse. Des souteneurs se consultaient. De l’autre côté de la ligne du chemin de fer, la Loire coulait de la lave d’or. Un train passa – crocodile ronflé de gros yeux ronds. A l’angle du quai Brancas et du quai Cassard où l’Erdre se jette dans la Loire, une main se posé sur son bras.

  • Veux-tu, sur le quai, pour dix sous ? Y a personne.
  • La femme était laide, la face couperosée, en cheveux, avec un tablier à carreaux. La voix caverneuse puant l’eau-de-vie.

  • Y en a d’autres, là-bas.
  • En effet, sur le parapet deux ombres grouillaient, menaçant d’un soubressaut trop fort de crouler dans le fleuve. René tressaillit de l’audace.

  • Aucun danger, reprit la femme, on veille à la rousse. Un coup de sifflet averti des mouchard… J’ai pas mangé… pour dix sous seulement… cinq minutes… Dans une allée… Ici… Elle troussa sa robe, tendit le ventre.
  • René prit quelques pièces d’argent et lui donna.

  • Laissez-moi, dit-il dégoûté.
  • Elle recula grognant merci.
    Il avait à peine franchit le pont qu’un coup de sifflet raya l’air silencieux. Un bruit de galop. Des ombres passèrent près de lui. Le quai Cassard reluisait de clair de lune. Cinq minutes après deux agents à pas comptés, enveloppés dans leurs pélerines firent craquer leurs bottes paisibles sur le trottoir et laissèrent errer, en bâillant, leurs yeux myopes sur les devantures des buvettes où posseraient – par un heureux hasard – un dernier filet de lumière. Une bonne bouteille et une salle chaude : leur devoir avant tout.
    Quai Flesselles des voitures de vidanges ferraillèrent mal assises sur leurs essieux. La machine à vapeur ouvrait une gueule vermillon, semait la centre et des étincelles dans la nuit. Longtemps le cahotement s’entendit. Instinctivement René serra les poings, une main crispée sur son révolver. Place du Bouffay. Sur les toits des arcadines du marché, la lune glissait des halos sautillants. Le calme avait l’allure d’un criminel. Sous les halls des ivrognes cuvaient leur vin. Près d’un portique une douzaine d’hommes accroupis bavardaient à voix basse. Leurs yeux mauvais se fixèrent sur le jeune homme. Un frisson le parcourut. C’étaient les bandes de malfaiteurs qui dévastent la ville pendant la nuit, les rôdeurs de coups à faire, de bourgeois à estourbir, de voyageurs à suriner. Aucune secours, aucune protection, partout le silence d’abandon, les portes closes qui ne s’ouvrent pas à l’appel désespéré, les agents secrètement cachés aux doux farniente de la sécurité.
    René se mit à courit. Des éclats de rire raillèrent sa fuite. Comme il tournait la tête, il les vit qui le regardaient se sauver. Il ne s’arrête qu’à sa porte, où il put enfin souffler à l’aise.
    La cathédrale cracha trois heures.

    La fin de ce chapitre bientôt, il était trop long pour faire une seule page !
    Note d’Odile : Ce châpitre nous restitue le Nantes des maisons closes en 1905. C’est le 13 avril 1946 que la loi Marthe Richard, conseillère municipale de Paris, ordonne la fermeture des maisons closes en France : 20 000 femmes environ sont concernées soit près d’un millier de maisons de tolérance. Les femmes partent sur le trottoir.

    Ludovic Garnica de la Cruz. Nantes la brume. 1905. Numérisation Odile Halbert, 2008 – Reproduction interdite.

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