Contrat de mariage de Louis Lemesle et Nicole Fleury : Bourg l’Evêque 1574

Anne Fleury est un soeur mon ancêtre Rose dont j’avais déjà les parents.

Ce contrat de mariage, que je dois à Stéphane, que je remercie pour tout (y compris sa trancription), me situe encore mieux le milieu social, car il convient toujours d’avoir en mémoire l’égalité entre frères et soeurs pour la dot, certes parfois lors du mariage un peu différente, mais pas énormément, et si c’était le cas, de toutes façons les dots sont remises lors de la succession, pour être égalisées.

Donc, les Fleury ont marié plusieurs enfants, et sont d’un milieu marchand assez aisé.

Vous avez déjà sur ce blog plusieurs contrats de mariage FLEURY, il vous suffit de cliquer sur le terme FLEURY en mot-clef au bas de l’article. Mais ce contrat de mariage est le premier et le seul qui nous indique que Mathurin Fleury avait un frère Jean Fleury, présent donc à ce mariage de 1574.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E5-620 Gouyn notaire Angers – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

le quinzième jour de Janvier de l’an mille
cinq cent soixante trèze [avant Pâques, donc le 15 janvier 1574]
comme ainsi soi que en traitant parlant
et accordant le mariage futur être fait
consommé et accompli entre honnête personne
Louis Lemesle marchand demeurant au bourg
Levesque pays d’Anjou fils de défunt
Pasquer Lemesle et de Jehanne Planté
vivans ses père et mère d’une part
et honneste fille Nicolle Fleurye
fille de déffunct Mathurin Fleurye
et de Jehanne Simon ses père et
mère demeurante en cette ville d’Angers d’autre part
tout avant aucune bénédiction nuptiale
faite entre eulx, ont été faits les
accords et traicté de mariage telz et
en la forme et manière que s’ensuit ; pour ce
est il que en la court de Roi notre sire
à Angers de monseigneur Duc d’Anjou
fils et frère du Roi endroit
personnellement établis ledit Lemesle
d’une part et ladite Simon et Nicole
Fleurye sa fille d’autre part soubmectant
lesdits parties l’une vers l’autre confessent
c’est à savoir que ledit Lemesle en
(f°2) présence vouloir et consentement de René
Lemesle son frère et autres ses parents
et amis a promis par ces présentes
promet prendre à femme et espouse
ladite Nicole Fleurye et à semblable
a promis ladite Nicole Fleurye en
présence vouloir et consentement de sa mère,
Jean Fleury son oncle, Guillaume Guyonet, Nicolas
Blanche ses beaufrères et Anceau Fleury
son frère et autres ses parents et
amis prendre à mari et a espoulx
le dit Louis Lemesle pourveu que Dieu
et notre mère Sainte église soi y
accorde et qu’il n’y ait empeschement
légitime et ce toutefois que l’un en
sera requis par l’autre ; et en
faveur dudit mariage qui aultrement
n’eust esté fait la dite Simon a
promis est et demeure tenue payer et bailler
auxdits futurs espoulx la somme de
six cent livres tz dedans la my Caresme
prochainement venant et oultre sera tenue
ladite Simon habiller ladite
Fleurye sa fille d’habillemens
(f°3) nuptiaulx suivant son estat et
trousseau honneste comme elle a faict
à ses aultres filles qu’elle a cy
davant mariées ; aussi a promis
ledit Lemesle en faveur dudit mariage
qui aultrement n’eust esté faict
que au cas qu’il deceda auparavant
ladite Fleurye sans hoir de leur
mariage en ce cas iceluy futur
espoulx a donné et donne à ladite Nicolle
Fleurye sa future espouse à prendre
sur tous et chacuns ses biens meubles
et immeubles présens et advenir au lieu
de douaire la somme de six cent
livres tournois pour en jouir la vie
durant de ladite Fleurye seulement
sy mieulx ne ayme icelle Fleurye
prendre le douaire coustumier sur les
immeubles dudit Lemesle quoy faisant
n’aura ladite Fleurye ladite somme de
six cent livres tz et parce que
la plus grande partie des biens
dudit Lemesle futur époux consistent
en (f°4) meubles, dict et accordé entre lesdites
parties que la mort advenant
de ladite Nicolle Fleurye sans hoirs de leur mariage, ledit Lemesle
aura et prendra sur les biens
meubles les premiers privés la
somme de mille livres tz qu’elle somme
sera censée et réputée le propre
patrymoine dudit Lemesle ;
auxquels accords et traité de
mariage et tout ce que dessus
est dict tenir etc à payer etc
dont etc obligent lesdites
parties respectivement
eulx etc à prendre vendre
renonçant etc et par especial
ladite femme au droit Velleyen etc
foy jugement et condemnation etc faict
et passé audit Angers es
présence de honnestes
personnes René Baudriller
(f°5) et Alexandre Bonamy Me
patissiers »

Contrat de mariage de Jean de Crespy et Jeanne du Moulinet : Angers 1520

Ce contrat de mariage, que je dois à Stéphane, que je remercie pour tout (y compris sa trancription), me donne les parents d’une des soeurs de ma Marguerite Dumoulinet. Donc, je suis sure du père mais pas tout à fait de la mère, car le père a pu avoir plusieurs épouses. Donc, je mets la mère qui est Marguerite Hubert, en hypothèse seulement.
Ceci dit, le père, qui est feu Jacques du Moulinet, est dit sieur du Moulinet. Sachant cependant que le titre de sieur pouvait être porté sans en être propriétaire, je laisse aussi en hypothèse la possession du Moulinet, mais il est certain qu’il faut dans la famille à une date indéfinie.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121 Huot notaire Angers – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Du dixième jour d’aout l’an mille cinq cent vingt
sachent tous présents et advenir que comme en parlant
traictant et accordant le mariage estre fait
consommé et accomply entre honneste personne
Jean de Crespy sieur de Beaurepère demourant
en ceste ville d’Angers d’une part et
Jeanne Dumoulinet fille de feu honorable
homme Jacques Dumoulinet en
son vivant licencié en loyx sieur dudit lieu du Moulinet
et de feu Marguerite Hubert
d’autre part et tout avant que aucune
bénédiction nuptiale soit faite et accordée
entre eulx en la court du Roi monseigneur
d’Angers personnellement établys chacun desdits
de Crespy et du Moulinet soubmetans etc
confessent etc c’est à savoir que iceulx
de Crespy et du Moulinet ont promis et juré
l’un à l’autre s’entreprendre en mariage
si Dieu et Sainte église s’y accorde
et consent et en faveur et contemplation
d’iceluy mariage qui autrement n’eust
esté fait et accomply lesdits Jean de Crespy
et du Moulinet ont donné et donnent par ces
(f°2) présentes au sourvivant et plus vivant d’eulx deux ce qu’ils
s’entrepeuvent donner tant de droit que de coutume
o les modifications cy après déclarées, c’est à savoir
tous leurs meubles à perpétuité
et la tierce partie
de leurs héritages et immeubles à la vie
durant seulement du survivant, lesquels
dons ainsi que dessus faits pourveu qu’il n’y
ayt aucuns enfants nés et procréés de leur
chair vivans alors du premier décédé de
l’un d’eulx, et à la charge de faire et
accomplir le testament du premier décédé
et de payer les debtes ainsi que la
coustume du pays veult et requièrt ;
auxquelles choses tenir etc et accomplir etc
obligent lesdites parties etc foy, jugement
condemnation etc renonçant etc fait et donné
audit lieu d’Angers es présence de Me Jehan
Bouchard Pierre Planchesne licencié es loix
à ce requis et appelés »

Lucas Bazon acquiert un quartier de vigne en vendant son petit héritage : Foudon 1523

Cette vente est le record de faible montant que j’ai rencontré. Certes, elle a lieu en 1523 avant une dévaluation de 100% couvrant ce siècle, mais même en tenant compte de cette dévaluation, la vente est minime.
Et mieux, elle est suivie d’un achat pour une somme identique. Autrement dit le jeune mineur, qui n’a que 16 ans, vend le peu qu’il a pour acquérir un quartier de vigne. L’histoire ne dit pas qui l’a conseillé ?

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 24 février 1502 (avant Pâques, donc 24 février 1503 n.s.), en la cour du roy notre syre Angers etc (Cousturier notaire Angers) estably Jehan Thevenot paroissien de Saint Sylvin au nom et comme soy faisant fort de Lucas Bazon son cousin germain et ledit Lucas à ce présent, fils de feu Jehan Bason le jeune, âgé de 16 ans ainsi qu’il a dit et déclaré et aussi ainsi qu’ils ont rapporté par devant ledit Thevenot, Jehan Lepoitevin et Mathurin Lefaucheux, soubzmetant ledit Thevenot audit nom et ledit Lucas eulx leurs hoirs etc confessent avoir vendu quité cédé délaissé et transporté etc et encores vendent etc à honnorable et saige Me Pierre Lebreton maire bedeau de l’université d’Angers et …

Impossible pour moi de déchiffrer le prénom de l’épouse. C’est important car elle est la femme du maire d’Angers, et je ne trouve rien d’autre que ce qu’ai déjà sur mon blog concernant ce Pierre Lebreton

Bouet son épouse qui ont achacté etc tout tel droit action part et portion qui audit Lucas peut compéter et appartenir à cause de la succession de ses père et mère au lieu de Nantillé et ailleurs quelque part que ce soit soient maisons jardins ayreaulx terres arrables et non arrables prés pastures boys hayes et autres choses quelconques à luy appartenant à cause desdits successions susdites quelque part et en quelques lieux qu’ils soient situés et assis sans rien en retenir ne réserver ; es fiefs et aux devoirs anciens etc ; transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 8 livres tz payées content en notre présence en 2 escuz d’or couronne vallant 35 sols pièce ung ducat d’or vallant 37 sols bons et de poids etc font etc
Le 13 février 1502 en la cour du roy notre sire estably Mathurin Lefaucheux paroissient de Foudon sousbmetant confesse avoir vendu quité cédé délaissé et transporté et encore vend etc à Jehan Thevenot au nom de Lucas Bazon fils de feu Jehan Bazon ad ce stipulant pour ledit Bazon, qui a achacté pour luy ses hoirs etc ung quartier de vigne sis au cloux du moulin à vent en la paroisse de st Silvin joignant d’un cousté aux vignes de messire Geoffroy Phelippières pêtre et d’autre costé et bout aux vignes Guillaume Lefaucheux d’autre bout au chemin tendant de la Haye Joullain aux terres du sieur de Bonchmps tenues à 5 sols té de cens rente ou debvoir pour toutes charges ; transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 10 livres dont a esté paié en notre présence la somme de 8 livres tz dont etc et le sourplus qui est 40 sols tz ledit Jehan Thevenot les a promis paier audit vendeur dedans la Toussaint prochainement venant

Reméré sur Gatien Coiscault de la métairie de Brenay : Challain-la-Potherie 1567

Ceci est un très curieux réméré. En effet, l’ancien propriétaire était Claude Laurent, mais il fait faire le réméré par François Trotereau, auquel manifestement il a cédé le droit de grâce. Autrement dit Gatien Coiscault se voir préférer un autre acheteur.

J’ai beaucoup étudié les COISCAULT mais je ne descends pas personnellement de ce Gatien qui est plus aisé que les miens.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 30 mai 1567 en la cour du roy notre sire Angers (Hardy notaire royal à Angers) personnellement estably honneste homme Gatien Coiscault sieur de la Lice demeurant à Challain soubzmetant etc confesse avoir eu et receu en présence et à veue de nous de sire François Trotereau sieur de la Gricalière ? demeurant à Châteaubriant pour et en l’acquit de honnorable homme Claude Lorans sieur de la Grillouère la somme de 1 800 livres tz en or et monnoye de présent ayant cours pour la rescousse et rente du lieu domaine et métairye du Grand Brennoys avecques ses appartenances et dépendances, sis en la paroisse de Challain et coomme il a par cy davant et dès le jour 9 mars 1564 esté vendu par ledit Lorans audit estably pour ladite somme, o condition de grâce qui encores dure et prorogaiton qui en a esté depuis faite entre lesdites parties comme ledit Coiscault a recogneu et confessé par devant nous dont etc au moyen duquel payement et de la somme de 30 livres tz pour les frais et mises aussy payées présentement par ledit Trotereau pour et en l’acquit dudit Lorans et à laquelle les parties ont convenu par devant nous, sont et demeurent lesdites choses bien et duement recoussées et rémérées pour et au proffit dudit Trotereau ce stipulant et acceptant, et y a ledit Coicault renoncé et renonce par ces présentes et s’est pareillement ledit Coicault acquité par devant nous des fruits et fermes desdites choses du passé fors depuis le 9 mars dernier passé jusques à huy dont ledit Trotereau a promis faire faire raison par ledit sieur de la Guillouère ; à laquelle recousse quittance et tout ce que dessus ests dit tenir etc oblige etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc fait et donné audit Angers en présence de Me Pierre Despinière advocat audit Angers et Hélye Germain demeurant audit Angers tesmoings »

Inventaire des titres et papiers de feu Nicolas Ganches : Angers 1530

Nous avons vu hier qu’un inventaire coûtait plus cher si on faisait un résumé plus détaillé des titres et papiers.
Voici un inventaire détaillé de papiers totalement sans importance, car ce sont des dettes très minimes soigneusement reliées qui plus est et ce dans du cuir. C’est hallucinant autant de soins et de dépenses pour une comptabilité aussi minime, et quand on pense que ces détails coûteux ont 5 siècles, on ne peut qu’être surpris.
Ceci dit, nous nous interrogions il y a peu de temps sur la méthode pratique utilisée pour tenir sa comptabilité et voici un exemple sidérant.

Ah, j’oubliais de vous préciser que Denis Delestang a épousé la veuve de Nicolas Ganches, qui a laissé une fille Claude Ganches, mais cela n’est pas une raison pour faire un inventaire aussi précis pour des documents peu importants. Il aurait suffit au lieu de 8 pages de papier et le temps du notaire, d’écrire « une liasse de dettes actives » suivie du montant total, qui lui est peu élevé.
Je descends des DELESTANG et je ne vous en avais pas parlé depuis un moment, mais là, c’est vraiement pour ne pas vous dire grand chose d’intéressant.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 17 novembre 1530 Inventaire des lettres papiers tiltres enseignements demourés de la succession de feu honnestes personnes sire Nicollas Ganches en son vivant marchand drappier demourant Angers et de Perronnelle Richer à présent femme de honnorable homme Me Denys Delestang licencié es loix fait Angers par moy Jehan Huot notaire royal à Angers à la requeste et en présence de honneste personne Jehan Ganches aussi marchand drappier oncle paternel et curateur ordonné par justice à Claude Richer mineure d’ans, fille dudit feu Ganches et de ladite Richer, auquel parfaire avons vacqué comme s’ensuit : Un papier journal de plume relyé couvert de cuir tanné, auquel 68 feuillets escripts commençant par ces mots « s’ensuit le revenu de la minorité » et finissant pas « 14 sols tz » – Ung autre petit papier en faczon d’un livre de champ relyé à nerfs et couvert de cuir tanné, auquel y a 7 cedules et une … escriptes en 8 feuillets commençant par ces mots « sire René Bellon confesse debvoir » et finissant par ces mots « reste 46 sols 8 deniers » et y a aucuns autres feuillets escripts » – Le première desdites cédules contenant que René Bellon debvoir audit feu Ganches la somm de 49 sols tz dabtée du 13 décembre 1522 … – Une autre cédule de Me Yves Pelerin du 21 février 1520 contenant la somme de 39 sols tz » (f°2) – Item la troisième cédule dudit papier contenant que Me Pierre Hay debvoit et estoit tenu payer audit feu Ganches la somme de 11 livres 4 sols 8 deniers dabté du 15 mars 1521 – La quatrième cédule audit papier contenant que Pierre Chappeau debvoit audit feu Ganches la somme de 6 livres tz dabtée du 15 mars 1520 – Item une obligation dabtée du 8 avril 1527 passée soubz la cour de l’officialité d’Angers contenant que Gilles Cailleau et estoit tenu payer audit feu Ganches la somme de 11 livres tz – Item une autre cédule estant audit papier dabtée du 22 mai 1528 signée Godefroy contenant que Nicolas Godefroy debvoit et estoit tenu payer audit feu Ganches la somme de 4 livres 7 sols 6 deniers – Item une autre cédule dabtée du 30 janvier 1528 contenant que Me Jehan Becdefer debvoit audit feu Ganches la somme de 7 livres – Une autre cédule en papier dabtée du 31 mai 1527 contenant que Mathurin Ruellon prêtre debvoir audit feu Ganches la somme de 40 sols tz –
(f°3) … encore 4 pages de semblables documents, rien de plus intéressant »

Faire faire inventaire a un coût, qui monte vite quand il est détaillé et long

Ces jours-ci je vous ai emmené en promenade à Montmartre, où le meunier possédait divers objets marquant une certaine aisance.

Mais l’inventaire coûtait, et d’autant plus qu’il était détaillé, surout pour la part de l’inventaire des titres et papiers. Je vous mets ci-dessous la remarque du notaire qui fait court pour éviter à frais, et qui le note ainsi dans son inventaire.

Et plus bas, je vous mets encore mieux, je vous mets le coût de cet inventaire, et vous allez voir qu’il se monte à 38 livres, ce qui est beaucoup de frais, pour un inventaire qui n’était pas très long en soi.

Cet acte est aux Archives Nationales, MC/ET/CXIV/6 Henri Venant notaire à Paris, 1694 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


Item une liasse de monnaie procurations et quittances de divers particuliers pour loyers de terre et autres choses contenant 27 pièces attachées ensemble dont plus ample mentions n’a esté fait pour éviter à frais et prolixité

et voici le coût que vous laisse admirer !