Vente d’un cheval borgne pour 90 livres tout de même, Baugé 1606

Mais le reste, longuement visité par les acheteurs, des militaires, était manifestement parfait.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le samedi 31 décembre 1605 après midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers fut présent et personnellement estably et deument soubzmis Me Nicolas Lespacgneul archer en la maréchaussée d’Anjou résidant à Baugé et y demeurant
lequel soubzmis a recogneu et confessé debvoir et par ces présentes promet payer et bailler en ceste ville dedant d’huy en 3 mois prochain venant à noble homme Me Zacarye Gallichon sieur du Rocher lieutenant des traites et impositions foraines d’Anjou, demeurant audit Angers, à ce présent et acceptant la somme de 90 livres tz pour la vente et livraison d’un cheval hacquenée en poyel bon au crin et oreilles, borgne de l’œil du costé du montanlt,

    je suppose que c’est le côté gauche qui est le montant, si je me fie à ce que j’observe à la télé chez les cavaliers

garni avec son harnois de selle et bride cy devant vendu et baillé et livré par ledit Galichon audit Lespaigneul en ladite ville de Baugé le 20 de ce présent mois, comme ledit Lespagneul a recogneu et confessé et d’iceluy transport et cession dudit cheval ledit Lespaigneul s’est tenu contant et en a quité et quite ledit Gallichon, recoignaissant ledit Lespaigneul lors de ladite livraison avoir vu visité et monté ledit cheval et iceluy avoir fait monter et visiter par les maréchaux
et pour l’effet et exécution des présentes ledit Lespaigneul à prorogé cour et juridiction en ceste ville par devant monsieur le lieutenant général de la sénéchaussée d’Anjou et messieurs les gens tenant le siège présidial Angers voulu et consenti veult et consent y estre traité et poursuivi comme par devant ses juges ordinaires et à cet effet a esleu son domicile en la maison de Me Landevy sieur de Veau advocat au siège pour y recepvoir tous exploits de justice qu’il consent valoir et estre de tels effect force et vertu que si faits et baillés à sa personne et domicile naturel,
au paiement de laquelle somme de 90 livres s’est ledit Lespaigneul obligé luy ses hoirs etc mesmes son corps à tenir prison comme pour deniers royaux renonçant etc foy jugement condempnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présente de Jehan Letessier sergent royal et Alexandre Benault demeurant Angers tesmoins

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Transaction pour le dédommagent d’un bon cheval troqué contre un mauvais, Saint-Julien-de-Vouvantes, 1596

Nous avons déjà vu ici plusieurs affaires impliquant le commerce ou échange de chevaux. en voici encore une…
L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires habituels : Le 21 septembre 1596 avant midy en la court du roy nostre sire à Angers endroit par davant nous (Jean Chuppé) personnellement establiz Jean Anice Sr de la Poullenaie esetant à présent en ceste ville d’Angers d’une part, et Me Nycollas Nouais Sr de la Garanne demeurant à St Jullian de Vouvantes pays de Bretagne d’autre part,

    l’affaire est traitée à Angers et non à Nantes, voire plus proche de Saint-Julien-de-Vouvantes, tout cela pour un cheval, ce qui montre l’importance du cheval à cette époque…

soubzmettant confessent avoir fait l’accord qui s’ensuit sur et touchand le procès d’entre lesdites parties pendant au siège présidial de ceste ville d’Angers pour le payement de la somme de 50 escuz que ledit Nouais demandoit audit Anice pour ung cheval et que ledit Anice deffendoit à ladite demande et disoit luy avoit bailler ung autre cheval qui estoit de pareille valeur et sur ce les parties estoient en procès et dont ils ont accordé entre eulx qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit Anice pour demeurer quite de ladite promesse de 50 escuz pour ledit cheval et de la plusvalue du cheval dudit Nouais qui s’est trouvé valoir plus que le cheval baillé par ledit Anice audit Nouais, ledit Anice a promis et demeure tenu payer et bailler audit Nouais la somme de 30 escuz sol qu’il promet payer dedans caresme prochainement venant

    la somme est inférieure à la somme exigée auparavant, et on voit là la marque de négociations, dans lesquelles chacune des deux parties ont fait un effort.

et au surplus lesdites parties demeurent hors de court et de procès sans autre principal dépens dommages et intérestz et respectivement quites
fors et réservé la somme de 10 escuz sol mentionnée an ladite cedule et promesse de 50 escuz pour lesquels 10 escuz ledit Nouais poursuivra comme il voyera estre à faire défences au contraire ledit Anice proteste de s’en défendre
auquel accord obligation et tout ce que dessus tenir etc oblige ledit Anice etc ses biens etc et mesme ledit Anice a tenir prison comme pour les propres deniers et affaires du roy notre sire et par defaut etc foy jugement condemnation,
fait et passé audit Angers à notre tablier en présence de Toussaint Montoire Sr de Corbières demeurant à Châteaubriant, et Sébastien Leveau marchand demeurant à Angers tesmoins

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Cession de droits de poursuites pour 2 chevaux, Chazé-sur-Argos, 1599

J’ai compris que Bauduceau avait acheté 2 chevaux mais qu’il poursuit le vendeur, sans doute parce que les chevaux ne valent rien. Sans doute peu enclin à se défendre tout seul et j’ai en particulier noté qu’il ne sait pas signer alors que Langelier signe fort bien, j’en conclue qu’il avait besoin d’un tiers pour mener à bien les poursuites.
D’aileurs, à ce sujet, je me demande toujours comment faisaient ceux qui ne savaient par lire pour gérer les problèmes de ce type, et ici, c’est sans doute une des voies de solution…

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E70 – Voici la retranscription de l’acte, avec mes commentaires habituels : Le 23 avril 1599 avant midy en la court royale d’Angers endroit par davant nous Michel Lory notaire d’icelle personnellement estably Michel Bauduceau marchand demeurant au bourg de Chazé-sur-Argos soubzmetant confesse avoir ce jourd’huy ceddé et transporté et encores cèdde et transporte à honneste homme Pierre Langelier sergent royal demeurant à Grez sur Maine tous et chacuns les droitz noms raisons et actions que ledit Bauduceau a et peult avoir à l’encontre de (blanc) Sr des Foussays demeurant au bourg de la Bourdinière pays de Bretagne

    que je n’ai pas identifiés… si vous avez des suggestions, merci de nous éclairer

comme il a dict pour raison du garantaige de 2 quevales l’une en poil noir et l’autre en poil grais moucheté qu’il auroit cy davant vendues audit Bauduceau pour la somme de 22 escuz sol

    ce qui met le cheval a 11 écus soit 33 livres, ce qui est une belle somme

lesquelles 2 quevalles auroyent esté faute de garantaige de la part dudit Sr des Foussays et pour raison desquels droictz et actions il y a encores à présent procès pendant à Saumur

    je n’ai pas compris ce que venait faire Saumur ici, mais compte tenu de la géographie impressionnante que je vous livre ici quotidiennement, sans dout faut-il ne pas s’étonner.

entre lesdits Foussaye et Bauduceau pour desdits droits et actions en faire telle poursuite par ledit Langelier contre inceluy Sr des Foussays tout ainsi qu’il eust peu faire auparavant ces présentes et a ceste fin sera ledit Bauduceau tenu et a promis faire mettre ès mains dudit Lancelier les pièces du procès et outre ces présentes bailler à iceluy Langelier une enquête faicte contre ledit Sr des Foussays par Me Michel Laubin de la baronnie de Candé en l’absence du sénéchal en dabte du 29 mars dernier

    Chazé-sur-Argos relève de la baronne de Candé
    Voir ma page sur Chazé-sur-Argos

ladite enquête faicte en vertu du jugement donné audit Saumur signé Marays que ledit Bauduceau a pareillement baillé audit Langelier et est ce fait par ledit Bauduceau pour les deniers qui proviendront desdits droits cy dessus estre baillez en son acquit audit Langelier comme ayant les droits et actions de Loyse Robin femme de Loys Feillet à laquelle il doibt la somme de 22 escuz par obligation passée par Planchenault notaire le 22 juillet dernier …
davantage ledit Langelier en tiendra compte audit Bauduceau luy faisant dont de ses frais et afin que ledit Langelier puisse plus facilement faire la poursuite desdits droits ledit Bauduceau a promis constituer procuration spéciale par ces présentes pour faire lesdites poursuites en son nom
et est accordé que ledit Bauduceau assistera avecq ung autre homme qu’il menera à ses despens ledit Langelier pour l’exécution de ces présentes …

    j’ai compris qu’il fallait y aller à plusieurs pour recouvrer l’argent !

ledit Bauduceau a dit ne savoir signer

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Achat d’un mauvais cheval, 1732

Nous avons souvent parlé du rôle de médiateur joué autrefois par les notaires. Voici aujourd’hui une bien curieuse médiation.

Un dame a fait manifestement une mauvaise affaire en achetant un cheval à la foire.

    Pour faire annuler son achat, elle le fait mener chez le notaire, qui dresse un acte valant procès-verbal du mauvais état du cheval.

    Mieux, le notaire garde le cheval dans son écurie pour que le vendeur vienne le reprendre et restituer la somme qu’il a touchée.

C’est merveilleux, un notaire compétent pour dresser un tel PV ! Cest pourtant un notaire royal, qui devrait normalement être occupé à des transactions plus importantes !
Mais cela montre en tout cas son influence, puisque c’est lui qui va agir près du vendeur.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E30 – Voici la retranscription de l’acte : Le 7 juin 1732 sur les 5 h du soir, ont comparu devant nous Charles Billeault notaire royal résidant à Rablay Me Jacques Gabriel Adam clerc tonsuré licencié ès lois et Jean Foudrain vigneron demeurant paroisse d’Érigné

lesquels nous ont déclaré que jeudi dernier un nommé Asseray marchand demeurant au village du Chamt paroisse de Thouarcé aurait vendu à la foere (foire) de Vihiers un chevam jaune avec une raye de mulet, d’âge inconnu, à Delle Jeanne Bry veuve du sieur Gaspard Bascher demeurante à Boysserault paroisse d’Ambillou pour la somme de 50 livres 12 sols que ladite damoiselle Bascher luy paya comptant

lequel dit cheval se trouvé outre poussif et pour preuve de ce aurait un rossignol sous la queue lequel dit cheval ne paraissait point outre poussif lors dudit marché ladite damoiselle ne s’en estant aperçue que d’hier dernier qu’il rendit une médecine après l’avoir rendue ledit cheval se serait mis à pousser et les flancs à luy battre d’une manière qu’il paraît outre poussif

de tout quoy ledit sieur Adam et Jean Foudrin faisant pour ladite dame veufve Bascher nous ont requis acte pour leur servir et valoir ainsi que de raison pour se pourvoir contre ledit Asseray et de toutes pertes dépens dommages et intérests ce que leur avons octroyé,

lequel dit cheval ils ont relaissé audit bourg de Rablay en l’écurie de nous notaire pour que ledit Asseray ait à le retirer en rendant le prix dudit cheval
arrêté audit Rablay en nostre estude présents André Chupin marchand et Pierre Bourgeault charpentier demeurant audit Rablay témoins


Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici d’exercice de lecture. Je ne suis pas certaine d’avoir bien lu ce qu’il a sous la queue, si vous savez merci de nous le dire…

POUSSIF, IVE. adj. Qui a la pousse. Il ne se dit proprement que des chevaux. Un cheval poussif.
Par extension & par plaisanterie, en parlant d’Un gros homme qui a quelque peine à respirer, on dit, que C’est un gros poussif. Et dans ce sens, Poussif est pris substantivement. (Dictionnaire de L’Académie française, 4th Edition, 1762)

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