René Allaneau sieur de la Rivière confie une affaire à Jean Gabory, Pouancé 1625

Il est chatelain de Pouancé, et je vous rappelle ici le sens de ce terme à l’époque : il est en fait le fermier de la baronnie, et comme une baronnie est tout de même une ferme importante, il a un nom spécial. Les Allaneaux sont chatelains de Pouancé de père en fils.
Ici, il est manifeste qu’il faut aller à Angers traiter certaines affaires, et il est préférable de ne pas tous se déplacer, donc il donne pleins pouvoir à Gabory. Mais Gabory n’est pas un étranger pour René Allaneau, car il a épousé une ROBERT qui est fille d’une PIHU et GABORY a lui même épouse une Pihu.
L’acte montre que René Allaneau a une très grande confiance en Jean Gabory.
Enfin, les affaires de René Allaneau sont en fait les affaires de Louis Gault, Pierre Brossard et René Rousseau qui lui ont cédé leurs droits, sans qu’on sache à quel titre.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 14 mars 1625 avant midi par devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers furent présents en personne soubmis et obligés honorable homme René Alasneau sieur de la Rivière chastelain de Pouancé et y demeurant d’une part, et honorable homme Me Jean Gabory sieur de la Lande demeurant à la Bigeottière paroisse du Bourg d’Iré d’autre part lesquels ont accordé ce que s’ensuit, sur le procès que ledit Alasneau fist audit Gabory de consigner de ses deniers en la descharge dudit Alasneau la somme de 500 livres tz pour le prix du décret à luy adjugé en la sénéchaussée d’Anjou en février dernier, de certaines choses héritaux saisies et vendues sur René Rousseau tant en son nom que comme curateur des enfants de deffunt Anthoine Brossard, à la requeste de Pierre Brossard, d’aultant que ledit Alasneau n’a à présent deniers entre mains pour faire ladite consignation et qu’il en est provision par lse créanciers, c’est à savoir que ledit Gabory pour l’affection qu’il porte audit Allasneau et le désir qu’il a de l’assister en ses affaires a promis et s’est obligé consigner de ses deniers en la descharge dudit Alasneau ladite somme de 500 livres tz pour le prix dudit decret, au moyen de ce que ledit Alasneau a promis et s’est obligé les luy rendre et restituer toutefois et quantes, et a permis et consenty promet et consent audit Gabory qu’il jouisse desdites choses en ait et prendre les fruits revenus et esmoluments ainsi que si ledit décret estoit adjugé audit Gabory sans que lesdits fruits et jouissance puissent estre imputés et desduits audit Gabory sur le principal ny que cela puissa empescher l’exécution d’iceluy principal, comme bon luy semblera, à quoy faire sont et demeurent lesdites choses particulièrement et spécialement affectées hypothéquées et obligées … et généralement tous et chacuns les autres biens dudit Alasneau ses hoirs présents et futurs, sans que la généralité et spécialité puissent aulcunement déroger ne préjudicier l’un à l’autre … et pour le remboursement desdits deniers audit Gabory luy a ledit Alasneau aussi consenty et accordé qu’il vende et alliène lesdits héritages en tout ou partie conjointement ou séparément soit par contrats purs et simples contrats gratieux ou engagements ou qu’il les baille à rente foncière annuelle et perpétuelle à telles personnes pour tel prix et somme de deniers charges et conditions que ledit Gabory verra bon estre et qu’il en prenne et recoupve les deniers tant en sorts principaulx que vin de marché et autrement en desduction de qu’il aura comme dit est desboursé tant pour le sort principal dudit décret que coust de la grosse d’iceluy procès verbal et paiement des ventes et issues que autres frais, et ainsi qu’il convendra faire à cest effet et jusques à concurrence de ce que lesdits deniers y pourroient suffire et à ceste fin et pour y faire ca qu’il conviendra a ledit Alasneau constitué et nommé ledit Gabory son procureur et négotiateur général et irrévocable acceptant dès à présent iceluy Alasneau tout ce qui sera géré et négotié par ledit Gabory pour estre de pareil effet et vertu comme si luy mesme en personne le faisoit et consentoit promettant l’entretenir de tous points et actions sans y contrevenir, comme aussi luy donne pouvoir de poursuivre l’ordre et distribution desdits deniers y comparoit et assister pour demander au nom dudit Alasneau estre distribués et paiés des sommes de deniers à luy deues par les … et autres créanciers tant de son chef que comme ayant les droits céddés de Louis Gault Pierre Brossard et René Rousseau et en a promis recepvoir les deniers qui luy pourront estre adjugés et distribués soit du recepveur des conseignations ou autres personnes que besoing sera et en bailler les acquits et descharges nécessaires, le constituant … , à la charge dudit Gabory de tenir compte des deniers qu’il pourra toucher et ladite distribution et sentence d’ordre audit Alasneau, en desduction et à rabattre sur ce qu’il doibt audit Gabory pour autres affaires d’entre euxà quoy n’est déroger ne préjudicier …, a oultre ledit Alasneau pareillement donné pouvoir et mandement spécial audit Gabory de vendre purement et simplement ou en autre forme comme il verra bon estre les héritages cy devant acquis par ledit Alasneau de Charles Heron et sa femme pour la somme de 140 livres par contrat passé par fortin notaire de Pouancé et ce à telles personnes et pour tel prix que bon semblera audit Gabory non moindre toutefois pour ladite somme de 140 livres et d’en prendre et recepvoir par iceluy Gabory les deniers à la charge d’en compter et en déduction comme dessus, tout ce que dessus respectivement stipulé et accepté par lesdites parties etc obligent etc renonçant etc dont etc fait audit Angers en notre édude en présence de Nicolas Bonvoisin et René Raimbault clercs tesmoins

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Jean Pihu et Perrine Leroyer sa femme achètent la Bizolière, Le Bourg d’Iré 1572

qui vient d’un partage Chaillou ou Chaillot car je ne suis pas parvenus à déchiffrer correctement ce nom. Le prix est si élevé que je supposé que c’est une terre noble.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 avril 1572 (Michel Hardy notaire royal Angers) en la cour du roy notre sire et de monsieur le duc d’Anjou à Angers endroit par davant nous personnellement establis honneste homme Georges Robin marchand et Louyse Challot son espouse de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à ce que s’ensuit, demeurans en ceste ville d’Angers paroisse de st Pierre soubzmectant chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc confessent avoir vendu quité cédé délaissé et transporté et encores vendent cèddent délaissent et transportent perpétuellement par héritage à honneste homme Jehan Pihu marchand demeurant à Launay paroisse du Bourg d’iré à ce présent et acceptant qui a achapté et achapte pour luy et pour Perrine Leroyer sa femme pour eulx leurs hoirs etc
la métairie appartenances et dépendances de la Bysollière sis et situé en la paroisse dudit Bourg d’Iré, composé de maisons jardins estraiges rues yssues airaulx tetz grange pressouer terres labourables non labourrables prés pastues vignes droit de pescherie et tous autrs droits dépendant dudit lieu, et tout ainsi que ledit lieu et droits qui en dépendent se poursuivent et comportent et qu’il est escheu à ladit Louyse Chaillou par la mort et trespas de deffunts Me Guillaume Chaillou … et Marye Davy père et mère de ladite Chaillou et par partage fait entre lesdits vendeurs et ses cohéritiers de ladite Chaillou et par la subdivision qui en a esté faite entre ledit Robin et Loyse Chaillot sa femme vendeurs et Me François Martineau et Jacquine Chaillot sa femme par devant monsieur le juge de la prévosté d’Angers le 6 novembre 1560 et depuis par autre subdivision faite entre eulx en vertu du jugement du 10 avril 1570 et accord fait entre eux le 11 mai 1570 soubz la cour royale d’Angers par devant Jollivet notaire d’icelle pour l’excution dudit jugement et choisie faite suivant ledit accord par devant Me Pascal Fromet ? notaire en ladite cour le 27 mai 1570, par laquelle choisie ledit lieu et mestairie de la Brisollière est demeuré auxdits vendeurs et selon et ainsi que lesdits ont esté faits et réformés le 11 mai 1570 entre lesdits vendeurs et ledit Martineau et sa femme par devant ledit notaire, et qu’ils ont esté optés et choisis par devant ledit Fromet le 27 mai 1570, et soit ainsi que lesdites choses vendues sont demeurées auxdits vendeurs par lesdites choisies et lesquelles choses ledit achapteur a dit bien cognoistre pour estre proche voisin d’icelles et pour avoir aussi bonne cognoissance desdits lots faits et réformés entre lesdits vendeurs et Martineau et sa femme et de ladite choisie qui s’en est ensuivie, pour auparavant ce jour avoir veu et entendu et encores à présent par devant nous la lecture desdits accords de la réformation et fournissement desdits lots et choisie d’iceulx du 27 mai 1570 par devant Jollivet et Fournier notaires et sans desdites choisies retenir ne réserver aulcune chose fors les chesnes de la petite chesnaye dépendant dudit lieu que lesdits vendeurs ont déclaré avoir vendus à Thomas Fromont à la charge de les coupper et débiter dedans la Toussaint prochaine et dont lesdits vendeurs ont déclaré avoir receu le prix de la vendition desdits choses fors aussi 5 chesnes situés 2 en la docelle ? et le reste sur la lizière de la pièce des Vieux Pieux que lesdits vendeurs ont pareillement dit avoir vendus et tout lequel nombre de chesnes n’est compris en la présente vendition ains en sont réservés, sans toutefois en ce comprendre la jouissance réservée auxdits vendeurs de partie des choses demeurées audit Martineau et sa femme par la choisie desdits lots pour en payer par lesdits vendeurs la somme de 20l ivres tz chacun an pour le temps de ladite jouissance desquelles choses lesdits vendeurs jouiront ainsi qu’ils verront estre à faire
tenu ledit lieu et mestairie et choses vendues à foy et hommage simple ou censive en tout ou partie des seigneurs de Roche d’Iré ou d’Angrie ou autres ou de celui qu’il appartiendra aux procès cens rentes et debvoirs anciens et accoustumés que les parties ont dit et asseuré par devant nous ne pouvoir plus à plein déclarer, franches et quites de tout le passé
transportant etc et est faite la dite vendition cession et transport pour le prix et somme de 4 500 livres tz payée content par ledit achapteur auxdits vendeurs qui l’ont eue prise et receue en présence et à veue de nous en or et monnaie de présent ayant cours dont etc
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc garantir etc dommages etc obligent lesdits vendeurs et chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc renonczant etc et par especial au bénéfice de division d’odre et de discussion et encores ladite Chaillot au droit velleien et autentique si qua mulier etc foy jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers par davant nous Michel Hardy en présence de honorables hommes Me Pierre Delespine advocat et Jehan Chollet sieur du teil advocat audit Angers et y demeurant et Anthoine Leroyer demeurant au Bourg d’Iré tesmoings
en vin de marché proxenetes et médiateurs de ces présentes ont esté payé et distribué content par ledit achapteur la somme et nombre de 30 escuz soleil du consentement desdits vendeurs

    on voit un Leroyer du Bourg d’Iré, certainement proche parent de Perrine Leroyer l’acheteuse avec son épous Pihu, certainement une famille assez aisée car la vente est pour un montant très élevé.

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Guyon Beauchesne et Jacquine Thomas engagent un lopin à Loiré, 1593

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er septembre 1593 en notre cour de la Roche d’Iré (classé chez Jean Chuppé notaire royal Angers) personnellement estably Sébastien Augtin marchand demeurant au lieu et village de la Petitaye paroisse du Bourg d’Iré lequel promet faire ratiffier ces présentes à Françoise Rahier sa femme et en bailler ratiffication vallable dedans demy an prochain venant à la peine etc néantmoings etc soubzmectant etc confesse avoir aujour’huy vendu et octroye et encores etc vend etc à honnestes personnes Guyon Beauchesne marchand et Jacquine Thomas sa femme demeurans au lieu et village de la Lande paroisse de Loyré qui achaptent pour eulx etc scavoir est la tierce partye par indivis d’un loppin de terre labourable hayes dépendances de ladite terre contenant 5 boisselées 6 cordes ou environ joignant ledit lopin d’un cousté à la terre des hoirs feu Jacques Grays d’aultre cousté à la terre de la Faverye abouté en partie au chemin tendant de Roche d’Iré à la Faverye et d’aultre bout à la terre à missire Marc Babin prêtre à la veuve feu Jehan Bourgeoys et tout ainsi etc
tenu ou fief et seigneurie de la Roche d’Iré à la charge desdits achapteurs de payer et acquiter la tierce partie des rentes charges et debvoirs anciens et accoustumés deuz pour raison dudit lopin de terre, à esgail de debvoir non divisé ne déclaré par lesdites parties qui ont vérifié ne pouvoir déclarer lesdite charges après les avoir adverties suivant l’ordonnance royale, franches et quites du passé
transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 45 livres tournois payée par lesdits achapteurs audit vendeur tant auparavant que ce jourd’huy ainsi etc
o condition de grâce donnée par lesdits achapteurs audit vendeur et par luy retenue de rescourcer et rémérer lesdites choses du jourd’huy en ung an prochainement venant en payant et refondant par ledit vendeur auxdits achapteurs à eulx etc la principale somme et les loyaulx cousts et mises dont etc à laquelle vendition etc tenir etc garantir etc obligent etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé en la maison desdits achapteurs en présence de Mace Ernault paroissien de Loyré et Jehan Roussauel marchand paroisse de st Aubin du Pavoil, et lesdits achapteurs et tesmoings ont veriffié ne scavoir signer
et en vin de marché payé par lesdits achapteurs du consentement dudit vendeur la somme de 20 sols

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Fin de l’inventaire des meubles de la succession de Jeanne Cantarini veuve Haton, La Mazure Le Bourg d’iré 1709

Comme dans les 2 billets précédents, l’inventaire se poursuit dans la mésentente, Monsieur de Cumont accusant, probablement à raison, sa belle-soeur de dissimulation. En effet, même l’argenterie est absente, et on peut se douter que dans une telle famille elle existe.

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Et ensuite ledit seigneur du Puy nous a requis procéder à l’inventaire desdits titres et papiers, et après avoir requis ladite damoiselle Haton d’en estre présente fut l’injonction à elle donnée pour s’y trouver suivant le raport dudit Gebu sergent royal cy attaché en date de ce jour, elle n’a voulu assister et refusé de nous représenter les papiers et nous auroit dit avoir le jour d’hier concernant l’amortissement qu’elle avoit fait de la rente hypothéquère de 45 livres pour 900 livres de principal à … Poiteul meusnier au moulin de la Visseule dite paroisse du Bourg d’Iré, et autres papiers concernant l’amortissement fait aux dames Ursulines à la ville d’Angers d’une rente hypothéquaire de 20 livres pour 400 livres de principal, le tout qu’elle a dit avoir amorties de ses deniers provenus de l’obligation et retrait qui luy appartenaient, à quoi ledit seigneur du Puy répliquant a dit que sous le pretendu elle retenait les aultres titres et papiers les plus considérables de la maison et soutenant son divertissement qu’il prétend prouver et justifier dans la suite, et a ladite damoiselle refusé d’expliquer sa dite déclaration, dont le seigneur du Puy nous a d’abondant requis le présent acte, après quoi a esté vacqué à l’inventaire des autres titres et papiers ainsi que s’ensuit :
Une liasse contenant 7 papier en parchemin, 2o en papier qui sont grosses d’aveux et papiers de déclaration à ladite terre de la Mazure, que ledit seigneur du Puy n’a jugé utile d’estre autrement inventoriés
A l’égard des autres papiert et titres trouvés dans ledit bahut dont nous aurions levé la serrure, et qui sont titres de noblesse et contrats de mariage fort antiques, ils ont esté laissés dans une poche liée par les deux bouts et mis dans un coffre bahut avec autres papiers trouvés au grenier de ladite maison aussi dans un bahut, lesquels ledit seigneur du Puy n’a jugé estre donné conséquence pour estre trop anciens, tous lesquels ont esté renfermé dans ledit bahut estant dans ladite chambre au dessus dudit cellier, et fermé de clef, sur laquelle fermeture ledit seigneur du Puy a requis d’en apposer les scellés du Roy, lequel pourra estre levé par ceux qui pourroient en avoir affaire procès verbal préalablement fait du levé dudit sceau à la requeste de celui qui les avoit préalablement reconnu par celuy qui le levera ; de la clef duquel coffre ledit seigneur du Puy s’est chargé.
Qui sont tous les titres et papiers trouvés en ladite maison, laquelle dite damoiselle Haton nous a déclaré qu’il y en a plusieurs titres et papiers en la maison de la damoiselle Morel demeurant à Angers rue de la Roe, et quelques uns chez Me Joseph Dolbeau avocat audit Angers, sommée de signer sa dite déclaration a comme dessus refusé, après tout quoi ledit seigneur du Puy audit nom nous a requis de vacquer à l’estimation des bestiaux estant tant dans la cour de ladite maison de la Mazure que la métairie du domaine d’icelle maison, que de celles des Rivières, le tout sis site paroisse du Bourg d’Iré, dont ladite feue dame de Cantarini jouissait à titre de douaire ou pension viagère auquel prisage des bestiaux ladite damoiselle n’auroit comparu nonobstant intimation faite à la requeste dudit seigneur du Puy suivant le raport de Gebu en date de ce jour, de l’absence de laquelle dite damoiselle ledit seigneur du Puy a requis acte que luy avons octroié, et pour apprécier lesdits bestiaux ledit seigneur du Puy a mandé ce faire Anthoine Lebossé marchand et Jean Bodard métaier à la Recordelière demeurant dite paroisse du Bourg d’Iré, desquels serment pris ont promis de bien et fidèlement apprécier lesdits bestiaux,
et prermier dans ladite cour 4 cochons d’un an estimés ensemble 25 livres
sur le lieu et métairie du domaine 2 grands boeufs de harnais prisés 80 livres
2 autres boeufs prisés 70 livres
2 boeufs de devant ? priss 60 livres
2 chevaux prisés ensemble 24 livres
19 brebis et moutons prisés à raison de 30 sols pièce y compris 11 agneaux la somme de 27 livres 10 sols
3 mères vaches et un veau d’un an et un de lait prisés le tout ensemble 57 livres
3 cochons prisés ensemble 7 livres

Dans la métairie des Rivières 2 boeufs d’atimon prisés ensemble 80 livres
2 autres boeufs aussi de harnais prisés ensemble 70 livres
2 autres jeune boeufs prisés ensemble 50 livres
2 mères vaches prisées ensemble 28 livres
3 petites truies estimées ensemble 15 lives
2 cavales et un poulain prisés ensemble 30 livres
32 brebis et moutons prisés à raison de 30 sols pièce compris 10 agneaux la somme de 48 livres
2 thoreaux de 3 ans prisés ensemble 40 livres
2 autres petits thoreaux prisés 20 livres
un autre thoreau prisé 12 livres
Tous lesquels besetiaux se trouvent monter et revenir ensemble à la somme de 744 livres 10 sols sauf à voir dans la suite en quoi chacun des colons desdits lieux en peut estre fondé, et les anciens prisages faits lorsque ladite feue dama a entré en jouissance desdits lieux audit titre de douaire ou rente viagère y recours,
Qui sont tous les meubles ustenciles de ménage, autres effets titres trouvés en ladite maison de la Mazure le prix desquels se trouve monter et revenir à la somme de 885 livres 15 sols 6 deniers sauf erreur de calcul, de tous lesquels meubles et choses cy dessus chacuns de Estienne Allard boucher demeurant en lacite cour de ladite maison de la Mazure et Louis Bouteiller métaier audit lieu des Rivières dite paroisse du Bourg d’Iré à ce présents et deument establis et soumis se sont volontairement chargés du consentement et réquisition dudit seigneur du Puy et promettent solidairement un seul et pour le tout sans division etc en faire bonne et sure garde et le tout représenter toutefois et quantes que par justice ou autrement par ledit seigneur du Puy ils en seront requis, lesquelles dites choses ils ont dit bien connoistre pour en avoir pris connaissance et communication sur le présent inventaire
Et a ledit seigneur du Puy derechef persisté dans ses protestations de recel et divertissement entre auters de l’argenterie, grosses cuillers et fourchettes d’argent à 4 branches, qu’il a vu depuis peu de temps en ladite maison, d’un petit coffre fort de fer fermant de clef de la grandeur de deux pieds ou environ, dans lequel coffre ladite feue mère dame de Cantarini mettoit les choses de plus de conséquence, or et argent monnoie, une croix d’or, et autres bijoux, la représentation de toutes lesquelles choses cy dessus ledit seigneur du Puy a demandé à ladite damoiselle Haton, et a requis nous nsotaire de somme icelle damoiselle de le tout représenter mesme une tasse d’argent façon d’auvalle ? gravée et sur laquelle est écrit amore f… que nous avions trouvée en icelle maison au commencement du présent inventaire pour y estre icelle emploiée, ensemble les titres et papiers concernant les affaires d’icelle maison n’en ayant trouvé aucun dans ceux cy dessus inventoriés ; l’avons encore sommée de nous dire où c’estoit, et ce qu’estoit devenue une horloge estant dans la dite salle basse de la dite maison, dont nous aurions cy dessus inventoriée la boiste de bois garnie de son vitral, ladite damoiselle Haton nous a répondu que le grand de l’argenterie elle déclare en avoir dans la ville d’Angers 4 fourchettes et 5 cuillers d’rgent qu’elle a offer représenter toutefois et quantes, et qu’à l’agard de ladite tasse cy dessus elle déclare qu’elle appartient au sieur Boisle chirurgien qui l’auroit laissée en ladite maison et qu’ainsi elle ne dépend de la succession, que l’horloge est en la ville d’Angers qu’elle offre également réprésenter toutefois et quantes, qu’elle a aussi vu en icelle maison ladite cassette de fer cy dessus mais qu’elle ne sait ce qu’elle est devenue aussi bien que ladite croix d’or, et pour les demandes des papiers et titres ladite damoiselle nous a représenté plusieurs papiers lesquels ne paraissant d’aucune conséquence n’ont esté inventoriés, et remis entre les mains d’icelle damoiselle et concernant les amortissements faits par elle, et au surplus déclare ne scavoir d’autres outre ceux qui sont chez ledit sieur Dolbeau et chez ladite damoiselle Morel, et sommé ladite damoiselle de signer sa dite déclaration elle a refusé de signer comme dessus, à quoi ledit seigneur du Puy nous a requis le présent acte persistant en ses dites protestations cy dessus par luy faites qu’il prétend prouver et mesme de se pourvoir contre ladite damoiselle pour raison des meubles qui auroient esté transportés en la ville d’Angers appartenant à ladite damoiselle de la Mazure et dont ladite damoiselle Haton auroit disposé de son chef et pour en justifier la valeur proteste avoir recours au … estant au pied de la sentence arbitrale rendue entre ledit seigneur du Puy et ladite feue dame de Cantarini lequel contient tous les meubles dont ladite dame avoit charge et signé d’elle, et au surplus prétendre ce qui peut et doit pour raison dudit divertissement et de prendre telle qualité qu’il vera bon estre dans la suite le tout préjudice à ses créances tant en son nom privé que au nom de ladite damoiselle sa fille, fait et arresté en ladite maison de la Mazure sise dite paroisse du Bourg d’Iré présents lesdits sieur Guyon et Gebeu nos témoins à ce requis et appelés

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Suite de l’inventaire des meubles de la succession de Jeanne Cantarini veuve Haton, La Mazure Le Bourg d’iré 1709

et cette fois encore des accusations de recel et même plusieurs. L’ambiance est tendue entre beau-fère et belle-soeur.
Demain, je vous mets la fin.

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Un charlit de bois de noyer garni de sa foncaille et fond de bois, une paillasse, une couette, un traverslit ensouillé de toile garni de plume, un matelas garni de laine, une vieille mante blanche, un tour de de lit de serge brune garni de franges et frangettes de soie noire, contenant 6 pieds, prisé 15 livres
Une tante de tapisserie de Bergame contenant 7 morceaux prisée 8 livres
Un petit cadre de bois rouge renfermant un tableau représentant un … et 7 autres petits tableaux représentant des paysages dont les cadres esoient autrefois doré prisés ensemble 3 livres
Une boiîte de cuivre en faire tomber des ordure prisée avec 2 images d’abbesses 40 sols
Un crucifix prisé avec son cadre autrefois doré et son fond de velours noir 40 sols

Et à l’égard de l’or … il auroit esté trouve 3 cuillers et 3 fourchettes à trois …, une … à oreille avec son couvercle, une tasse … pesant 54 onces prisés à raison de 33 livres le marc la somme de 181 livres 10 sols
qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite chambre

ensuite de quoi a esté inventorié les meubles estant dans le degré

    normalement l’escalier, mais vous allez voir que les meubles qui s’y trouvent illustrent curieusement le terme escalier, donc c’est autre chose, sans doute le couloir ou mezzanine en haut de l’escalier ??? ou en bas ???

de ladite maison ainsi que s’ensuit
un vieil bahut presque de nulle valeur dans lequel ne s’est trouvé que des hardes et linges appartenant à Marie Rolland domestique de ladite maison de la Mazure prisé 10 sols
Un moulin à passer la farine garni de son sac de toile prisé 10 livres
Un grand vieil coffre fait à l’antique de peu de valeur fermant de clef prisé 20 sols – duquel ouverture faite avons trouvé premier un calice avec sa pa… d’argent … et le dedans dudit calice doré renfermé dans sa boiste de noyer, lequel calice et pat… n’est esté estimé attendu que lesdites appréciatrices déclarent ne scavoir la valeur
Une douzaine de serviettes de grosse toile prisée 100 sols
3 aulnes et demie de grosse toile neufve prisées à raison de 12 sols l’aulne la somme de 42 sols
2 vieilles jupes l’une de vieil brocard et l’autre de camelot barré, une jupe de drap brodée d’un galon d’or, une autre jupe d’estamine de soie brune, 2 vieils manteaux de tafetas et de toile barrée, avec indienne, prisées avec une jupe de toile picquée 15 livres
Plusieurs coussinets d’autel, une chasuble noire, motet manipulle noire, et autres ornements d’autel, missel, et autres ustenciles d’autel avec une aube garnie de dentelle la somme de 20 livres
Un pièce de tapisserie de haute lice posée au devant d’une cheminée estimée 30 sols
qui estoit tout ce qui s’est trouvé dans ledit coffre et degré

ensuite de quoi sommes entrés dans une chambre au dessus dudit cellier ou estant aurions trouvé un vieil bahut non fermant de clef prisé 10 sols – 8 livres de fil délié prisé à raison de 25 sols la livre la somme de 10 livres – 6 livres de poupée de lin prisé à raison de 10 sols la livres la somme de 60 sols – 7 serviettes salles de toile de gros lin à grosse toile prisées ensemble 40 sols – 3 draps de grosse toile, 10 aulnes le drap, prisés ensemble 60 sols, qui est tout ce qui s’est trouvé dans ledit bahut
Un grand coffre bahut garni de bonde de fer prisé 20 sols – et ouverture faite d’iceluy s’est trouvé premier une douzaine de serviettes de toile de gros lin prisée 8 livres – 7 draps de toile de gros lin mi usés de 10 aulnes le couple prisés avecque un rideau de toile ouvrée 14 livres – un cadre de bois doré où il y a apparence y avoir eu une glace de miroir 20 sols – 4 coussins 2 couverts de satin rouge et les 2 autres de satin jaune qui paroissent garnis de sable et brodés autour de galon faulx prisés ensemble 20 sols – 2 jupes de toile barrée, 5 casaques aussi de toile picauée, 10 couples de bonnets de coueffes de mitaines, de manches de toile picquée et chausses de fils avecque un vieux rideau de etoile prisés ensemble 4 livres
Une forme [c’est ce que je lis, mais ensuite on dirait un charlit] de bois de noyer garni de sa foncaille, un matelas de boure, un traversier garni de plume de volaille prisé 4 lives
3 draps de grosse toile de 6 aulnes le couple prisés ensemble 60 sols
Et la nuit estant parvenue nous avons fait arrest audit inventaire et remis la continuation d’iceluy du consentement dudit seigneur du Puy à demain 7 heures du matin à se trouver en la maison de la Mazure sise dite paroisse du Bourg d’Iré auquel lieu jour et heure lesdites parties ont posté intimation sans qu’il soit besoin d’autres a ledit seigneur du Puy persisté dans des protestations et de recel et de divertissement et de se pourvoir par les voies de droit contre ladite damoiselle Haton, proteset de tout ce qui se peut et doit, à tout quoi ladite damoiselle n’a rien répliqué quoique présente a refusé de signer comme dessus, ladite Turpin a dit et déclar ne scavoir signer, fait et passé en ladite maison présents lesdits Gebu et Guyon nos tesmoins

Et ledit jour 19 dudit mois sur les 7 h du matin a comparu par devant nous Claude Bouvet notaire royal susdit et nosdits tesmoins, ledit seigneur du Puy Froidefond, lequel es qualités qu’il procède nous a requis de présentement procéder à la continuation dudit inventaire ce que nous avons fait après avoir préalablement requis ladite damoiselle Haton d’assister audit inventaire et y prendre telle qualité qu’elle vera bon estre pour la conservation de ses droits, ce qu’elle a refusé comme dessus, et seulement de n’empescher la continuation dudit inventaire, de tout quoi ledit seigneur a requis acte et avons vacqué avec lesdites appréciatrices ainsi que s’ensuit :
Premier une table carrée de bois de noyer sans liette prisée 20 sols
4 chères couverte de jonc avec 3 méchants fauteuils couverts de toile prisés 40 sols
Une tante de tapisserie de Bergame toute piécée contenant 7 pièces de peu de valeur prisée 4 livres
Un grand coffre de bois fait à l’antique et fermant de clef prisé 30 sols – dans lequel s’est trouvé un vieil tour de lit de serge bleue presque de nulle valeur avec quantité de morceaux de Bergame et de m.. de chères tapissées prisés 6 livres – 60 livres de fil d’étoupe parmis lesquelles il y a quelques livres de fil de réparon prisés 6 livres – qui est tout ce qui s’est trouvé dans ledit cottre
Une paire de presses démontée sans les quenouilles prisée 5 sols
14 livres de plume meslée prisée à raison de 5 sols la livre la somme de 62 sols
48 livres de laine salle à 5 sols la livre prisée la somme de 12 livres
Un tableau représentant des poissons dont le cadre est doré prisé 30 sols
74 livres dont la plupart sont couverts en veau les autres de parchemin, lesquels n’ont esté appréciés car lesdites appréciatrices ont déclaré ne savoir la valeur et ont esté enfermés dans un coffre la clef duquel ledit seigneur du Puy s’est chargé, outre 4 livres 3 desquels sont couverts de veau et un autre de parchemin qui sont l’un journal de saints l’autre oeuvres de politique les autres … que ledit seigneur du Puy a la charge de les représenter, lequel dit seigneur du Puy a protesté que tous les livres de ladite feue dame de la Mazure ne sont compris audit nombre et qu’il s’en pourvoira ainsi qu’il verra bon estre
Une petite paire de presses fermante à deux fenestres qui n’a esté inventorié attendu que ladite damoiselle Haton a déclaré qu’elles lui appartiennent, et à ouverture d’icelles de sa clef qu’elle a représenté ne s’est trouvé que les habits et choses à ladite damoiselle appartenant, que ledit seigneur du Puy n’a voulu estre inventorié, outre 2 coueffes de brocard jaune et des … priss 6 livres
Un petit bahut fermant de clef prisé 10 sols – et ouverture faite d’iceluy en conséquence de l’ordonnance de messieurs les présidiaux d’Angers signé Houdard en date de ce jour, duquel ouvert ne s’est trouvé que des papiers dont nous ferons l’inventaire après celuy des bestiaux et des meubles et représentés dans ladite chambre en présence de ladite damoiselle Haton

ce fait sommes montés dans le grenier de ladite maison où estant s’est trouvé 2 vieils petits bahuts de peu de valeur prisés 10 sols – desquels ouverture faite ne se sont trouvés dans l’un d’iceux que des papiers dont l’inventaire se fera cy après
90 livres de lin broyé prisées à raison de 2 sols la livres la somme de 19 livres
4 portes de paravant de toile verte prisés 30 sols
Une couette de toile garnie de plume, 2 gros oreillers et 2 petits ensouillés de couettis, un matelas fourré de laine, une vielle couverte blanche, un logiser, le tout fort vieil prisé avec un vieil tout de lit contenant 5 pièces de serge brune garni de franges de soie noire la somme de 15 livres
Quelques vieils bois de fauteuil, de chère de bois presque de nulle valeur prisés 10 sols
Un petit matelas de toile piquée prisée avec un petit lodier 20 sols
4 boisseaux de noix prisés à raison de 25 sols le boisseau la somme de 5 livres

Dans un autre grenier à costé s’est trouvé 6 boisseaux mesure de Segré de bled d’avoinr fort chargée de poix prisés à raison de 25 sols le boisseau la somme de 7 livres 10 sols
Une petite passoire prisée 5 sols qui est tout ce qui s’est trouvé dans ledit grenier

Ensuite de quoi ledit seigneur du Puy nous a requis de nous transporter dans un petit appartement de maison estant au coing de la cour de ladite maison de la Mazure exploitée par … Allard et auparavant notre transport ledit seigneur a requis ladite damoiselle Haton d’y venir avec nous et a esté présente à l’estimation de 2 poisles chaudières l’une tenantes environ 10 sceaux d’eau et l’autre 5 et d’une grande marmitte de cuivre rouge le tout que ledit seigneur du Puy a dit avoir trouvé dans le jardin de ladite maison caché dans la terre en présence de Me Aubé prêtre vicaire dudit Bourg d’Iré y demeurant, de Pierre Gillois cordonnier et Julien Ferron son compagnon demeurant audit Segré le jour de dimanche dernier 14 du présent mois, et qu’il en avoit fait retirer de terre par ladite Allard, ladite damoiselle a voulu se transporter aussi bien pour etimer le foin estant dans les greniers de l’escurie estant dans ladite cour, à tout quoi ledit seigneur du Puy nous a requis l’estimation et estant chez ladite Allard lesdites poisles et marmites de cuivre nous auroient esté représentées encore pleines de terre paraissant en effet en avoir esté tirées depuis peu de jours, l’une desquelles tenant 10 seaux d’eau lesdites appréciatrices ont estimé valoir la somme de 25 livres – l’autre prisée 12 livres – ladite grande marmette de cuivre rouge prisée 7 livres
lequel seigneur du Puy nous a réitéré ses protestations de recel et de divertissement contre ladite damoiselle Haton qu’il prétend avoir fait enfouir dans la terre lesdites poisles et marmittes et déclare se pourvoir contre qui il verra bon estre, et se servir de la rigueur des ordonnances dont il nous a requis le présent acte

Et ensuite sont entrés dans lesdits greniers esquels il s’est trouvé à l’estimation d’une demie chartée de foin prisé avec quelques fagots de paille la somme de 8 livres
Qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite maison et dépendances d’icelle, après quoi lesdites femmes Dublineau et Turpin femme dudit Esnault ont dit ne scavoir signer

Et ensuite ledit seigneur du Puy audit nom a requis ladite damoiselle Haton de luy déclarer si elle avoit trouvé après le décès de ladite dame sa mèer de l’argent monnoie et à quelle somme il pouvoit monter, elle luy a déclaré qu’elle n’avoit trouvé qu’une pièce de 33 sols 6 deniers et n’avoir trouvé aucun argent dont elle a dit se charger pour le raport toutefois et quantes, et sommée de signer ladite déclaration elle a refusé comme dessus, ledit seigneur du Puy persistant à sa dite protestation de recel et divertissement a dit que ladite damoiselle Haton avoit trouvé plus grandes sommes pour le divertissement qu’elle a fait et ses complices qui l’ont pour cet effet favorisée dont il nous a requis le présent acte

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Inventaire des meubles de la succession de Jeanne Cantarini veuve Haton, La Mazure Le Bourg d’iré 1709

Jeanne Cantarini, belle-fille de Selvage Forsini vue ces jours-ci sur ce blog, a laissé 2 filles, l’une mariée et décédée laissant une fille unique au couvent, l’autre célibataire vivant avec sa défunte mère à la Mazure.
Les meubles attestent de la fortune passée, du temps de Marie de Médicis. Mais les armoires sont vides, cependant des meubles sculptés dont plusieurs en bois d’ébenne d’autres en noyer, un cabinet d’Allemagne, des miroirs rarissimes à cette époque, une infinité de boîtes de cuir etc… Le tout semble bien venir du temps où Pierre Haton faisait partie des gardes de Marie de Médicis.
et vous allez même découvrir en bas de cette page une affaire peu banale, et pourtant, il est probable que souvent les choses se passaient plus ou moins comme cela. Je vous laisse donc découvrir ce qui se passe lors de cet inventaire en fin de cette page, puis à demain pour la suite.
Je vous demande donc seulement quand vous lirez ces lignes peu banales de vous souvenir que Elisabeth Haton est célibataire âgée sans doute de 40 à 45 ans, et manifestement cadette et ayant vécu près de sa mère pour la soigner au lieu de rentrer au couvent qui était le sort des cadettes.

Pour le vocabulaire, reportez vous à mon lexique des inventaires après décès

Je vous mettrai la suite demain, car l’acte est fort long, et surtout l’écriture patte de mouche difficile.

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 18 avril 1709 sur les 8 heures du matin, nous Claude Bouvet notaire royal résidant à Segré sommes avex nos tesmoings cy après nommés transportés en la maison seigneuriale de la Mazure sise paroisse du Bourg d’Iré, et ce à la requeste de messire Simon Alexandre de Cumont (écrit « d’Escumont ») chevalier seigneur du Puy Froidefond demeurant ordinairement en son château du Puy paroisse de Froidefond évesché du Main, ou estant a comparu ledit seigneur du Puy Froidefond lequel nous a dit qu’étant père et tuteur naturel de damoiselle Jeanne Henriette de Cumond novice en l’abbaye royale du Ronceray de la ville d’Angers sa fille et de deffunte dame Jeanne Honorée Haton vivant sa première épouse, il est en cette qualité habile à succéder en la succession de feue dame Jeanne de Cantarini vivant veuve de messire Pierre Haton vivant chevalier seigneur de la Mazure sa mère, créancier de ladite succession tant audit nom de père et tuteur qu’en son propre et privé nom, il nous a requis de procéder à l’inventaire des meubles meublants effets titres papiers et autres choses dépendant d’icelle succession, et ce en conséquence de l’ordonnance de monsieur le lieutenant général d’Anjou à Angers, en date du 16 de ce mois signée Livillée et Jallu estant ensuite de la requeste présentée à cette fin par ledit seigneur du Puy, laquelle il nous a relaissée pour estre attachée à ces présentes, à ce faire ce jour après que intimation a esté duement faite à damoiselle Elisabeth Haton fille majeure aussi habile à succéder à ladite dame de Cantarini suivant le raport de Herbin sergent royal en date de ce jour qui nous a aussy esté représenté par ledit seigneur du Puy et relaissée cy attachée, dans laquelle dite maison ont aussi comparu ladite damoiselle de la Mazure Haton demeurante en ladite maison seigneuriale de la Mazure à laquelle ledit seigneur du Puy par lant a demandé les clefs des portes et vaisseaux estant en icelle pour estre fait inventaire de ce qui s’y trouvera en ayant eu l’administration depuis le décès de ladite dame de Cantarini, et faire les déclarations en tel cas requises, à tout quoi ladite damoiselle repliquant a dit qu’elle n’empeschoit qu’inventaire se fusse ainsi qu’il est requis, qu’elle n’a point de clefs et que ledit seigneur du Puy les a cherchées aussi bien

Et premier dans une salle basse de ladite maison s’est trouvé deux petits chenests de fer et une pelle de feu un garde casse et deux broches et une petit pinse le tout prisé 40 sols
7 chères de bois foncées joinc prisée avec un fauteuil couvert de toile, une petite table en forme de guéridon 45 sols
Un petit cabinet dans lequel il y a 14 petites liettes façon de bois d’ebenne lequel est porté su 4 piliers au dessous de laquelle est une liette prisée aec une petite tablette 6 livres – à ouverture faite d’iceluy cabinet s’est trouvé que des fuseaux et autres choses qui nécéssitent de tout inventorier
Un petit cabinet de bois, paire de presses [de la Bretagne à la Normandie, espèce d’armoire basse à 2 vantaux, généralement dépourvue de tablettes, mais qui comprend 2 tiroirs à la partie supérieure. On y met des vêtements] fermante à deux fenêtres et de clef prisé 8 livres – à ouverture faite d’iceluy s’est trouve une petite boiste fermante de clef couverte de cuir noir et garnie de cuivre dans lequel il ne s’est rien trouvé, quatre autres petites boistes deux desquelles sont couvertes de cuir noir à l’entour de cuir rouge dans lesquelles il ne s’est pareillement rien trouvé, deux petites fiolles de verre l’un noir et l’autre ouvré, une paire de soulliers à usage d’homme, le tout prisé avec une corbeille d’osier blanc carré 3 livres
Une paire de presses fermante à 4 fenêtres et de clef, garnie de 2 liettes prisée 16 livres – laquelle esetant ouverte ne s’y est trouvé que 5 petites corbeilles que petits paniers d’osier, 2 petits pots de faïence, 6 autres pots de terre noire, un bouvard clissé ?, 2 viels morceaux d’estoffe, un saladier, une bouteille de faïence, et un autre de grès noir, 2 buis de terre, 6 bouteilles de terre, le tout prisé ensemble 40 sols – après que lesdites fenestre ont esté refermées de clef
Un petit basset fermant à deux fenestrse prisé 30 sols – à ouverture faire d’iceluy ne s’est trouvé que 5 pots de etrre prisés 10 sols
Un autre petit basser aussi fermant à 2 fenestres avec une petite liette, prisé 10 sols – dans lequel s’est trouvé quelques petites pourcelaines et pots de faïence prisés ensemble 20 sols
Un cabinet de cuisine fermant à une fenestre et de clef, plus que mi usé prisé 40 sols – dans lequel s’est trouve 2 lampes et 2 chandeliers d’estain prisés ensemble 60 sols
Un petit pommier de fer blanc [petit ustensile de ménage, de terre ou de métal, en forme de demi-cylindre, qui servait à faire cuire des pommes, des poires, ou autres fruits, devant le feu (Lachiver M. Dictionnaire du Monde rural, 1997)], 2 beurriers de terre, un beurrier de faïence prisés ensemble 20 sols, qui est tout ce qu’il s’est trouvé dans ledit garde manger sur une late de bois en laquelle estoit autrefois une montre à pendule prisé 15 sols
Un rouet à filer prisé 30 sols
Une rotissoir de bois prisé 60 sols
Un petit travaoil prisé 6 sols
20 livres de vesselle tant creuse que platte prisée à raison de 10 sols la livre la somme de 10 livres
qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite salle

ensuite de quoi nous aurions entré dans une petite chambre à costé de celle cy dessus estant sous le degré de ladite maison ou seroit trouvé
Une vieil lit et couchette garni de sa foncaille une couette, un traverslit ensouillé de toile garni de plume, 2 (illisible) d’estoupe en réparon avec une couverte de beslinge blanc, le tout prisé 10 livres
Un bahut couvert de cuir noir fermant de clef prisé 20 sols – à l’ouverture faite d’iceluy ne s’est trouvé que quelques guenilles
Une petite boiste de sapin fermant de clef prisée avec un boisseau de noix 60 sols
Dans ladite salle cy-dessus auroit esté obmis à inventorier un grand miroir à cadre de bois de noyer prisé 10 livres

Ensuite de quoi nous nous serions transporté dans une boulangerie à costé d’icelle salle où se seroit trouvé une vielle poisle chaudière rapiècée contenant environ 4 seillées d’eau, prisée 7 livres
Une platine de cuivre rompue, 3 petits chaudrons l’un desquels est rompu, le tout pesant 12 livres prisé avec 2 poislons une passette 7 livres
Une paire de grande balance, une autre petite, avec de pilles de poix le tout d’airain prisé avec 2 poix (pour « poids ») de fer d’une livre et l’autre demie, prisé le tout 40 sols
Un flasque [en Aunis et en Poitou, fer à repasser d’une forme particulière, qui reçoit des charbons allumés (idem)] de fer prisé avec 2 autre platines de fer le tout pour dresser le linge 30 sols
Une panne de terre prisée avec un tripier de fer 60 sols
Un grand vieil cabinet, un haiteau et une vieille mue prisé le tout ensemble 30 sols
Une vieille huge prisée 10 sols
qui est tout ce qui s’est trouvé dans ladite boulangerie

et dans un grenier estant au dessus d’icelle boulangerie s’est trouvé le nombre de 24 nombres de lin prisé à raison de 6 sols soit 7 livres 4 sols

ensuite somme entées dans le cellier de la maison où s’est trouvé une huge fermante de clef prisée 4 livres
Une selle de cheval garnie de ses équipages prisé 6 livres
3 vieils boisseaux l’un mesure d’Angers l’autre de Candé le troisième de Château-Gontier prisés ensemble 20 sols
Une bassinoire de cuivre, des petits landiers de fer blanc, 2 grands plats couverts de rouille de fer blanc prisé le tout ensemble 40 sols
17 tonneaux de peu de valeur tant de pipe que de busse prisés ensemble 6 livres
2 hastiers [ hâtier : grand chenêt de cuisine à plusieurs crochets de fer sur lesquels on appuie les broche (idem) ] de fer prisés 20 sols
22 vis de bois de noyer desquelles il y en a usés de 5 pieds de long et les autres de 10 pieds prisées ensemble 8 livres
Un vieil charlit et quelques vieux meubles presque de nulle valleur prisés avec une chaire de bois 60 sols
2 petites pannes de terre desquelles il y en une fendue prisées avec une vieille petite table cassée 15 sols
3 vergettes de fer pour tenir les rideaux de lit prisées 20 sols
3 vieilles poisles à cuire et gresler chastaignes prisées ensemble avec 2 petits vieils chaudrons de peu de valeur 30 sols
qui est tout ce qui s’est trouvé en ledit cellier

et ensuite sommes entrés dans une chambre haute estant au dessus de la salle basse ou estant se seroit trouvé 4 fauteuils de bois ouvré couverts de tapisseries prisés ensemble 4 livres
3 autres chères de bois de noyer couvertes de futaine prisées avec 2 chères de bois foncées de jonc 60 sols
Un petit cabinet d’ébenne fermant de clef avec un soubassement garni de 2 liettes, les fenestres dudit cabinet peintes et représentant plusieurs personnages dans lesquelles sont renfermés plusieurs petites liettes et tiroirs aussy d’ebenne faites à façon de chapelain dont le devant est aussi peint et rempli de figures prisé 25 livres – et ouverture faite d’icelles liettes il ne s’ests rien trouvé que ledit seigneur du Puy jugeat inutile de faire inventorier
Une petite boiste de bois de noyer fermant de clef garnie de plaques de cuivre, prisée avec une autre boiste dont le dessus de la fermeture aussi de cuivre doré et avec un cabinet sur lequel lesdites boistes sont portées le somme de 100 sols – et ouverture faite d’icelles boistes où se sont trouvé que du linge appartenant à ladite damoiselle Haton
Une petite table carrée sans liettes prisée avec son tapis de serge garnie de frange de soie avec une petite boiste couverte de cuir brun dans laquelle il ne s’est trouvé que des coiffes de ladite damoiselle Haton la somme de 50 sols
Un grand miroir dont le cadre est doré prisé avec un autre petit miroir à cadre de bois peint noir la somme de 35 livres
Une table carrée de bois de noyer garnie de sa liette sur laquelle est posé un cabinet d’Allemagne garni de son comond ? couleur de bois, sur la fermeture duquel sont dépeints en bosse plusieurs personnages la somme de 15 livres – et ouverture faite d’iceluy cabinet ne s’est rien trouvé que de petites tablettes à colonnes torses dorées que ledit seigneur n’a jugées d’estre inventoriées sur ce que ladite damoiselle Haton a déclaré le tout luy appartenir
Un buffet de bois de noyer presque neuf fermant à 2 fenestres et de clef garni de 2 liettes prisé 15 livres – lequel estant ouvert et ses 2 liettres il ne s’est rien trouvé que lesdites parties n’eussent inventorié
Un charlit de bois de noyer garni de sa foncaille à fond de bois, une paillasse, une couette ensouillée de couetty, un traverslit aussi ensouillée de couetty garni de plume, un matelas de laine dont la couverture est de toile de brin, une mante de laine blanche, un tour de lit de serge couleur feuille morte contenant 11 pieds, le tout garni de franges et froncettes de soie jaulne prisé 80 livres – dans la paillasse duquel ayant esté aparu par lesdites appréciatrices et par ledit sieur du Puy du linge, cela l’auroit obligé de faire fouiller en ladite paillasse où se seroit trouvé caché le nombre de 39 serviettes scavoir 21 serviettes de toile de gros lin presque neufves prisées à raison de 9 livers la douzaine à la somme de 15 livres, les autres de toile blanchie et ouvrées au nombre de 18 aussi prisées à la susdite raison de 9 livres la douzaine à la somme de 13 livres 10 sols – 7 nappes de toile ouvrées l’une desquelles contenant 5 aulnes et demie prisées ensemble 16 livres – une autre contenant 2 aulnes laquelle n’a esté apprétiée mais relaissée à ladite damoiselle Haton – 6 pièces de toile ouvrée par carreaux façon de centelle qui ont aparu estre du tout de lit prisées ensemble 6 livres
Et à l’instant ledit seigneur du Puy a protesté contre ladite damoiselle Haton de recel et divertissement des meubles et effets d’icelle succession, laquelle dite damoiselle auroit caché le linge cy dessus inventorié dans ladite paillasse dudit lit où elle couche ordinairement, ce que ladite damoiselle n’auroit pas contesté mais au contraire reconnu en présence de Me Laurent Guyon procureur fiscal demeurant à La Chapelle sur Oudon, Nicolas Gebu sergent royal demeurant à Segré nos tesmoings soussignés, ce qui fait connaistre la manière et foy d’icelle damoiselle Haton et personnes qu’elle et ses complices ont depuis le décès de ladite de Cantarini ont diverti plusieurs d’iceux meubles

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog