Les nappes de feu Jean Jallot, tanneur à Ampoigné 1714

Selon Quynh Delaunay « Histoire de la machine à laver », Puf, 1994, le linge de maison était plus important que le linge de corps, et j’ai donc fait le total des nappes, et je vous épargne les draps, serviettes et essuie mains, tant ils sont nombreux.
Jean Jallot, tanneur, décédé dans la force de l’âge, en possédait beaucoup. J’ai même été frappée par le nombre de serviettes et essuie mains, par contre l’abscence de mouchoirs. Je trouve cela curieux.

L’inventaire donne :

15 nappes de toile de réparon en réparon 15 livres
12 aultres nappes de toile de brin d’une aulne et demie chasque 12 livres
Une aultre douzaine de nappes 10 livres
7 nappes de mesme toile d’une aulne et demie 7 livres
soit au total 46 nappes estimées 44 livres

La vente donne :

6 nappes de 2 aulnes chacune à ladite Lemersier 8 livres 6 sols
6 autres nappes audit Arthuis 7 livres
6 nappes de 2 aulnes chacune au sieur Aubin hoste à Château-Gontier 10 livres
6 autres nappes audit Pinault 7 livres
6 grandes nappes à madame Chevron 8 livres 11 sols
8 nappes au sieur Aubin de Château-Gontier 12 livres 15 sols
8 nappes de toile neufve de réparon à madame Fauveau 10 livres 10 sols
Une nappe audit Girardier 25 sols
3 nappes à ladite Jallot 35 sols
6 autres nappes audit Leroux 2 livres
soit au total 50 nappes vendues 66 livres 7 sols

Comme vous le voyez, il y a encore plus de nappes lors de la vente que lors de l’inventaire quelques jours auparavant. C’est vraiement incompréhensible, et il est vraisemblable que tout est ainsi, et qu’il faudrait établir un immense tableau comparatif. Immense car l’inventaire est long et riche.

Mais le nombre de nappes est sincèrement important, car il y en a plus que de chemises, autrement dit on pouvait changer de nappe plus souvent que de chemise !!!
Mais surtout tout remettre en ordre, car l’inventaire est toujours fait dans le plus grand désordre, mais c’est bien pire pour la vente, et elle dure plusieurs jours dans le plus grand désordre.
Odile

Les chemises de feu Jean Jallot, tanneur à Ampoigné 1714

Selon Quynh Delaunay « Histoire de la machine à laver », Puf, 1994, le terme de linge a pendant longtemps désigné le linge de maison : draps, nappes, serviettes. « Dès le XIIIème siècle, on observe dans les inventaires la présence de la chemise. Mais celle-ci est restée longtemps de l’ordre de l’unité, au milieu d’une abondance de linge de maison et de vêtements…. A partir du XVIème siècle, la propreté en France s’apprécie à la blancheur. Le port de la chemise se généralise et l’entretien du linge dans la blancheur s’inscrit dans les préceptes de civilité et des convenances. Être propre c’est avoir du linge »

Pour ma part, j’ai déjà dépouillé un grand nombre d’inventaires après décès, et je constate bien la rareté des chemises, seul sous vêtement de l’époque.
Jean Jallot, tanneur, décédé dans la force de l’âge, en possédait beaucoup. Nous avons la chance de disposer, outre l’inventaire, de la vente, quelques jours plus tard.
Si l’inventaire a été bien fait, on doit trouver la même quantité à la vente. Il n’en est rien, et j’ai revérifié.

L’inventaire donne :

2 douzaines de chemises à l’usage dudit deffunt Jallot 20 livres

Et la vente donne :

6 chemises à usage d’homme au sieur Bourse marchand à Ampoigné 10 livres 15 sols
6 chemises à usage d’homme à Michel Lannion tirier demeurant à Mée 8 livres 10 sols
6 autres chemises à usage d’homme au sieur Chanteloup demeurant à Craon 12 livres
6 chemises à usage d’homme audit Latouche 7 livres
2 chemises à usage d’homme audit Lemelle 2 livres
10 autres chemises à usage d’homme au sieur Mahié boullanger 12 livres

Autrement dit, on a dû se tromper en faisant l’inventaire d’une douzaine de chemises, et au final la valeur n’est pas de 20 livres, mais de 44 livres 5 sols. Les chemises se sont bien vendues. Les acheteurs sont des artisans, sans doute heureux d’acquérir des chemises probablement ayant déjà servi, mais on peut supposer qu’ils n’ont pas les moyens d’en acquérir de neuves.
Lors de son mariage, Jean Jallot a donc reçu 2 ou 3 douzaines de chemises neuves, ce qui est la marque d’un bon bourgeois, bien au dessus d’un artisan.

Selon d’autres sources, dont l’ouvrage que je vous ai cité ci-dessus, on allait chaque semaine au lavoir du village, enfin la domestique par l’épouse de Jean Jallot. Donc j’en conclue que Jean Jallot changeait de chemise chaque jour.

Odile

La fin tragique de la tannerie de la Grihoulière : Ampoigné 1714

La tannerie était une industrie malodorante et si vous avez bien remarqué mon texte d’hier, elle était au bord d’une rivière car elle nécessitait de l’eau, beaucoup d’eau pour le lavage des peaux : elle polluait donc les rivières.

De leur côté, les tanneurs, ou du moins les lignées que j’ai étudiées, étaient probablement un des rares métiers à pouvoir transmettre à plusieurs enfants, alors que l’immense majorité des artisans ne pouvaient transmettre leur activité qu’à un descendant, et les puinés étaient priés de prendre leur baluchon sur leur dos et aller voir ailleurs trouver un emploi, souvent très loin, en fait de l’immigration.

Mais Guillaume Jallot avait très fort : non seulement il avait fait 13 enfants à 2 épouses, mais 9 d’entre eux atteignent l’âge adulte. Tous casés, et tous dans le même milieu.
Jean Jallot, son 10ème enfant, perd son père à 10 ans, mais sa mère et ses frères aînés veillent sur lui. Et, arrivé à l’âge adulte c’est tout naturellement qu’il épouse la soeur de la femme de son frère aîné, toutes deux filles de Pierre Crespin et Louise Chesneau, qui n’avaient laissé que 3 filles pour héritières, bien sûr toutes 3 mariées à des tanneurs.

On ne saura sans doute jamais pourquoi Jean Jallot et Marie Crespin installent à la Grihoullière à Ampoigné une tannerie importante par le nombre de peaux (que nous verrons plus tard). Certes ses frères aînés avaient eu une meilleure installation, donc celle de leur père.

Mais ce que je peux vous dire, c’est que les rivières doivent déjà être assez monopolisées et disputées entre tanneurs de Château-Gontier et tanneurs de Noëllet et de Craon, qui luttent entre concurrents.
Certes, les parents de Marie, Pierre Crespin et Louise Chesneau ont déjà tannerie à Ampoigné, à la Sablonnière, et Louise Chesneau descend de son côté des tanneurs de Saint Quentin.

Mais je vous demande maintenant d’examiner attentivement les 2 vues qui suivent :

Carte de Cassini


Carte IGN actuelle

Aucune rivière, juste un petit ruisseau, qui me fait penser au petit filet d’eau que je franchis chaque jour en direction de mon bourg, où l’on devine à peine un cm d’eau sur les pierres et encore, en été, plus rien.
Certes, sur la carte de Cassini on voit 2 étangs, qui ont disparu aujourd’hui, mais les étangs ne sont pas eau courante, et sont donc vite polluables. Et j’ajoute que l’abbé Angot, dans son Dictionnaire de la Mayenne, donne bien un ruisseau, et pas de rivière.

Alors, souvenez-vous de mon billet d’hier, et des odeurs nauséabondes qui entouraient une tannerie. Les 2 étangs de la Grihoullière n’étaient pas capables de supporter une telle pollution, et ce qui arriver arriva : le couple disparaît jeune, laissant 3 orphelins.
La pollution a eu raison d’eux, et d’ailleurs la pollution des eaux par d’autres voies de pollution (le fumier par exemple…) a eu raison de bon nombre de nos ayeux.

Nous disposons aux archives de mieux qu’un inventaire des meubles après décès, car nous avons aussi la vente des meubles, le tout en 1714, et comme ils sont jeunes, le trousseau est en bon état, et contrairement à ce que lis dans la majorité des inventaires, rien n’est méchant, mauvais, usé etc…

Demain, je vous mets le nombre de chemises, car les tanneurs sont aisés, donc tentez de découvrir combien de chemises ?

Odile

Contrat de travail en tannerie à Laval en 1750

pour un an, payé 2 livres par moi, nourri couché logé, et droit de tanner 3 peaux de vache personnelles sur les outils de la tannerie ; pas le droit de congés, uniquement maladie, et encore, en cas de maladie le temps de travail sera à rendre ensuite.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, série 3E2– Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 29 septembre 1650 après midi devant nous Jean Barais notaire du comté de Laval y demeurant ont esté présents et duement establys Gervaize Piau sieur de la Finotterie marchand tanneur demeurant en cette ville d’une part, et Françoise Nupieds compagnon tanneur d’autre part, demeurant aussi en cette ville, entre lesquelles partyes après soubmissions à ce requises a esté faict ce qui ensuit, c’est à savoir que ledit Nupiedz a promis et s’est obligé travailler dans la tannerie dudit Piau pendant le temps d’un an qui commencera au jour de Toussaint prochain et finira à pareil jour comme compagnon, à la charge par ledit Pieu de la norir coucher et lever en sa maison et luy donner tous traitements honnestes et raisonnables, la présente convention faite pour et moyennant la somme de 40 sols que ledit Piau a promis et s’est obligé payer audit Nupied par chacun mois de ladite année, outre et par dessus ladite noriture et logement, au moyen de ce que ledit Nupieds a promis et s’est obligé rendre les services deubz comme compaignon et travailler quand besoing sera sans que pendant ledit temps il se puisse distraire du service dudit Piau soubz quelque prétexte que ce soit, sinon en cas de maladie, auquel cas de maladye ledit Nupieds se fera traiter en sa maison et remplira le temps d’icelle, et en faveur des présentes ledit Piau a promis audit Nupieds de luy laisser travailler 4 cuirs de vache dans sa tannerie et se servir des matériaux sans en rien payer, et outre aura ledit Nupieds labeure de tous les cuirs de la tannerie et autres menus proffit de ladite tannerie dont jouissent ordinairement lesdits compagnons, ce qui a esté ainsy voulu stipulé et consenty par lesdites parties dont et à leur resqueste les avons jugés, fait et passé audit Laval en présence de Guy Lemasson et Moise Morin praticiens demeurants audit Laval tesmoings à ce requis et appelés, qui ont signé

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

Contrat d’apprentissage de tanneur à Angers la Trinité, 1617

J’ai connu les ponts de Nantes après la guerre, car j’habitais route de Clisson au sud de la ville, et donc nous avions 2 ponts à franchir. Le pont de Pirmil, démoli, puis reconstruit certes, par lequel nous rentrions du Lycée. Je franchissais donc chaque jour de lycée la Loire par le pont de Pirmil.

Et ma mémoire est encore pleine de cette odeur pestilentielle qui régnait alors sur les bords de la Sèvre où subsistait une tannerie !
Autrefois, bouchers et tanneurs étaient au coeur des villes !!!!
le nez aussi !!!!

Or, à Angers, bouchers et tanneurs étaient paroisse de la Trinité sur les bords la Maine. Je me souviens avoir vu un tableau, sans doute dans un musée d’Angers, qui donnait une idée assez saisissante de ce bord de la Maine, avec ces tanneurs.
Hélas, le tableau ne donnait pas l’odeur qui m’a tant traumatisée !!!
pas plus d’ailleurs que nos moyens dits « modernes » de communication, auxquels il mangue cette dimension !

Si vous retrouvez cette vue des bords Maine, merci de faire signe.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 juillet 1617 après midy, par devant nour Julien Deille notaire royal à Angers furent présents establyz deuement soubzmis Charles Lebreton marchand demeurant au bourg de Ménil curateur à la personne et biens de Julien Fremond son cousin germain et encores ledit Remond d’une part, et François Bonneau marchand Me tanneur demeurant Angers paroisse de la Trinité d’autre part, lesquels confessent avoir ce jourd’huy fait et font entre eulx le marché d’aprentissage conventions tels que s’ensuit c’est à savoir que ledit Bonneau a promis avoir et tenir en sa maison ledit Fremond pendant le temps de deux ans et demy à commencer au 10 de ce mois et finir ledit temps révolu, le nourrir coucher et luy monstrer et enseigner à travailler audit mestier de tanneur bien et deument comme il appartient et ainsy que maistres dudit mestier doibvent à apprentifs
et demeure ledit Bonneau tenu et obligé entretenir de soulliers seulement ledit Fremond pendans ledit temps en faveur du présent marché
à quoy et à toutes autres choses licites et honnestes ledit Fremond luy obéir et servir avecq toute fidélité
ce fait moyennant la somme de 127 livres 4 sols que ledit Lebreton audit nom mesmes en son privé nom s’est obligé et a promis payer audit Bonneau scavoir la moitié dans quinzaine et l’autre moitié dans un an
ce qu’ils ont respectivement stipulé et accepté et à ce tenir etc dommages etc obligent etc mesmes ledit Fremond son corps à tenir prison comme pour deniers royaulx renonczant etc dont etc
fait et passé audit Angers à nostre tablier présents Jacques Bretonnière marchand tanneur demeurant à Neufville et proche cousin dudit Fremond, mestre Pierre Desmazièers Jacques Baudu praticiens audit Angers tesmoins
ledit Lebreton a dit ne savoir signer

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

Partages en 4 lots des immeubles de feux Pierre Bourdais et Nicole Hamon tanneurs à Grez-Neuville, 1620

les partages sont un outil merveilleux, car ils donnent exactement le nombre d’enfants vivants à cette date, et surtout ne faîtes comme l’un de mes interlocuteurs, qui contedisaient mon travail en affirmant que son ancêtre, qui n’était pas dans les enfants lors du partage, était bien le fils de ce couple « puisque son père avait fait les recherches lui-même » (sic) et n’a jamais en démordre. Cet interlocuteur est décédé depuis, paix à ses cendres ! Mais ses travaux sévissent toujours.

Outre le nombre d’enfants vivants à la date des partages, on a lors de la choisie le rang, puisqu’en Anjou (attention c’est l’ordre inverse en Bretagne) les lots sont faits par l’aîné, mais en revanche les lots sont choisis en commençant par le plus jeune et en remontant de sorte que l’aîné n’a jamais à choisir son lot et se contente du lot qui reste.

enfin, on peu évaluer la fortune et les lieux et même parfois comment ils ont eu les biens, et c’est ici le cas, car ce partage est bien fait.
Les tanneurs sont gens aisés, mais toujours liés entre eux et sortant difficilement de leur milieu, de sorte qu’on est tanneur de père en fils.
Ici on a la tannerie, 3 maisons, 2 closeries, et la moitié d’une métairie, plus un nombre invraisemblable de vignes aussi bien à Grez-Neuville qu’à Savenières et Saint-Georges-sur-Loire. J’estime ce patrimoine aussi important que ce lui d’un notaire ou avocat à Angers.

Enfin, je descends d’une famille BOURDAIS, mais ces Bourdais n’ont rien à voir avec les miens.

collection personnelle, reproduction interdite
collection personnelle, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, cote 1B295 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

(il a été curieusement ajouté en marge au craon « 1626 », mais la seule date que je lise en toutes lettres est en bas de la choisie et c’est clairement juin 1620 et rien de plus< ) A tous ceulx qui ces présentes lettre verront Pierre de Rohan chevalier salut, scavoir faisons que les lots et partages de biens immeubles demeurez des successions de deffunctz Pierre Bourdays vivant marchand tanneur et de Nicolle Hamon sa femme demeurant au bourg de Neufville sur Maine, tant du patrimoine dudit deffunct Bourfays qu’acquestz par luy et ladite deffuncte Hamon faits durant leur mariage ont esté faitz et fourniz par Charles Bourdays fils aisné et héritier pour une quarte partie desdits deffunctz, et Me René Roger curateur aux biens ceddés dudit Charles Bourdays à chascuns de Nicolas Bourdays, Julien Quetier mary d’Ancelle Bourdays, Mathieu Binet mary de Charlotte Bourdays curateur quant à la choisie desdits partages de Catherine Bourdays fille mineure desdits deffuncts Bourdays et Hamon, lesditz Nicolas, Ancelle et Catherine les Bourdays aussi enfants et héritiers chacun pour une quarte partye desdits deffunctz Bourdays et Hamon pour estre procéddé à la choisie desdits partages suivant la coustume de ce pays d’Anjou

  • 1er lot : resté à Charles Bourdais, non choisissant car l’aîné
  • un grand corps de logis couvert d’ardoise dans lequel ledit deffunct Bourdays faisoit sa demeure sis au bourg dudit Neufville composé de deulx chambres basses, un celyer à cousté, une chambre haulte, grenier et superficie dudit logis, la court est enclose estant au costé de ladite maison, une grange dans laquelle y a un pressoir turquant et qui sert à loger les chevaulx avec ledit pressoir le tout en un tenant et joignant d’un costé la court et yssue de François Allard d’autre costé la maison de Christofle Dubier à cause de sa femme aboutté d’un bout à la grande rue tendant du bout des ponts au carroy dudit bourg et d’autre bout le jardin cy après mentionné
    Item sont ledit jardrin estant au bout de ladite maison fors et réservé un petit carré dudit jardrin comme il est marqué par picquets à prendre au bout de la maison dudit Dubier joignant tout ledit jardrin d’un costé partie au jardrin dudit Allard et y abutté d’un bout l’autre partie au petit pré aussy cy après mentionné d’autre costé partie au jardrin de la chapelle de monsieur st Jehan et à la grange cy après mentionnée aboutté d’un bout à ladite maison
    Iem la moitié d’une grand grange superficie d’icelle à prendre icelle moitié au bout devers ledit jardrin et jusques à la clouaison d’icelle qui est de terrasse et collombage avec les garderobes couvertes d’ardoite joignant d’un costé le jardrin de ladite chapelle d’autre costé à la court et carré de jardrin cy davant réservé aboutté d’un bout audit jardrin et d’autre bout à l’autre moitié de ladite grange aussi après mentionnée
    Item tout ledit petit pré fors ce qui en appartient aux Revers dans iceluy pré joignant d’un costé à la rivière de Maine d’autre costé partie audit jardrin dudit Allard jardrin de Jehan Goudé et jardrin de René Delahaye et autres abouté d’un bout la ruette à aller de la rue du grand cimetière dudit Neufville à la rivière de Maine, et d’autre bout au jardrin dudit Allard qu’il a acquis des Langereaulx.
    Item un loppin de pré sis en prés des Saullais près ledit bourg de Neufville joignant d’un costé ladite rivière de Maine d’autre costé les jardrins dudit Dubier et de la chapelle st Laurent abutté d’un bout le pré de ladite chapelle et d’autre bout le pré de François Allard un fossé entre deulx
    Item un autre loppin de pré sis audit pré joignant d’un costé ladite rivière d’autre costé les terres de Huberde Lauberde qu’elle tient par usufruit sur les Daviz abutté des deux boutz les prés de Me Hardouin Fleuriot sieur des Rochers tant à cause de son lieu de Vaubernier qu’acquests qu’il a fait de François Duvau et Jacquine Gaultier sa femme
    Item une portion de terre en froux et buissons appellée la Moinerye joignant d’un costé et abutté d’un bout la vigne et terre de ladite chapelle de st Laurent, d’autre costé le pré dudit Fleuriot abutté d’autre bout la terre desdits Daviz de Candé
    Item 6 hommées de vigne en un tenant sise au cloux de la Menarderye en la paroisse dudit Neufville joignant d’un costé la vigne despendant de la terre et seigneurie dudit Neufville, d’autre costé la vigne d’Anne Chicouesne veuve de deffunt René Garnier, abutté d’un bout la vigne de Perrine Jouin d’Angers et autres d’autre bout la terre de Pierre Aubron à cause de sa femme
    Item demy quartier de vigne aussy en un tenant sis audit cloux joignant d’un costé et abutté d’un bout la terre et vigne dudit Aubron à cause de sadite femme, d’autre costé la vigne de ladite seigneurie dudit Neufville abutté d’autre bout les vignes de ladite Chicouesne et de son frère Pierre Chicouesne sieur de la Grand Maison
    Item une hommée de vigne audit cloux joignant d’un costé la vigne dudit Chicouesne d’autre costé la vigne de ladite seigneurie dudit Neufville abutté d’un bout le chemin tendant dudit Neufville à St Clément de la Place abutté d’autre bout la vigne dudit Chicouesne
    Item 5 hommées de vigne en un tenant sises au cloux de Marcillé en ladite paroisse de Neufville joignant d’un cousté la vigne de Nicolas Menard à cause de l’acquest par luy fait de Jehan Taillandier d’autre costé la vigne de ladite seigneurie et vigne de ladite chapelle de St Jehan abutté d’autre bout la vigne des hoirs feu Mathurin Remoys maréchal
    Item demy quartier de vigne en un tenant situé audit cloux de Marsillé joignant d’un costé la vigne de ladite seigneurie d’autre costé et abutté d’un bout les vignes dudit Chicouesne et de ladite chapelle de St Jehan d’autre bout la centelle dudit cloux
    Item demye hommée de vigne sise audit cloux joignant d’un costé le chemin tendant dudit Neufville à St Clément d’autre costé la vigne dudit Menard abutté d’un bout la vigne dépendant de la bourse des Trépassés dudit Neufville et d’autre bout la vigne de ladite seigneurie entre laquelle demye hommée de vigne des Trépassés y a un cormier mutuel
    Item 3 quartiers de vigne ou environ en un tenant sis au cloux de la Bussonnerye en ladite paroisse de Neufville joignant d’un costé le grand cimetière dudit Neufville d’autre costé la vigne de la fabrice dudit Neufville abutté d’un bout le chemin tendant du Lyon d’Angers à la Membrolle et d’autre bout les vignes et jardrins de Jacques Bertran myneur et des Daviz
    Ietm une hommée de vigne sise au cloux de la Passetière en la paroisse dudit Neufville joignant d’un costé la vigne du sieur des Essarts d’autre costé la vigne en gasts dudit st Laurent et autres
    Item l’encloze appellée le Petit Vau en ladite paroisse de Neufville composée en vigne et jardrin joignant des deux costés et abutté d’un bout les terres prés et vignes dépendant de ladite chapelle St Laurent abutté d’autre bout la terre dudit Aubron à cause de sadite femme
    Item une boissellée et demye de terre ou environ sise près le Port Girault en la paroisse de Sapvenières joignant d’un costé la terre de Jean Toublanc à cause de sa femme abutté d’un bout le chemin dudit Port Girault au Ponceau
    Item 3 caillotz de jardrin situés près ledit Port Girault joignant d’un costé la terre de Jean Candé abutté d’un bout une ousche qui est à présent à Me Pierre Toublanc
    Item 3 planches de vigne en un tenant sises au cloux de la Basse Larderye paroisse de St Georges sur Loire joignant des 2 costé la vigne de Claude Cormier sieur des Fontenelles, abutté d’un bout le grand chemin de la rue Marye
    Item 2 planches et demye de vigne situées audit cloux de la Haulte Larderye en ladite paroisse joignant d’un costé la vigne de François Juffet aboutté d’un bout aux Bureaux de Thomas Faucheux
    Item une planche de vigne sise au cloux de la Saugaigère en ladite paroisse joignant d’un costé la vigne de Me Jean Bain abutté d’un bout ledit chemin de la Rue Marye
    Item 3 bossins de vigne sis audit cloux joignant d’un cousté la vigne des Guietz abutté d’un bout la vigne de Jacques Goussault
    Item 2 autres planches de vigne sises audit cloux joignant d’un costé la vigne de Jean Rousseau abutté d’un bout le chemin de la Rue Marye
    Item une autre planche de vigne sise audit cloux joignant d’un costé la vigne de François Fouchet abutté d’un bout le chemin de la Rue Marye
    Item 3 planches de vigne en un tenant sises au cloux du moulin du Fresne joignant des 2 costés la terre à présent ensepmancée appartenant à la veuve deu Me Pierre Tallourt vivant sieur de la Quarterye abutté d’un bout le chemyn du Fresne
    Item une autre planche de vigne sise audit cloux joignant les terres de ladite veuve Tallourt abutté d’un bout lesdit chemin du Fresne
    Item la moitié du droit de marteau à marquer cuirs prets de tannerye qui appartient audit deffunt Bourdays en ladite paroisse de Neufville et Grez

  • 2e lot : choisi par Quetier et Anselme Bourdais sa femme, 2e choisissants
  • Un corps de logis couvert d’ardoise situé audit bourg de Neufville appellé le Logis de la Salle composé d’une chambre basse un chambre haulte grenier et superficie dudit logis avec une gallerye tant haulte que basse aussi couverte d’ardoise, une court estant au droit de ladite gallerye, une sou à porcz l’autre moitié de ladite grande avec le petit carré de jardrin réservé du jardrin du 1er lot le tout en un tenant joignant d’un costé la rue tendant de l’église dudit Neufville au grand cimetière dudit lieu d’aultre costé partie au four à ban dudit Neufville, jardrin et grange du premier lot abutté d’un bout ladite rue des ponts audit four à ban et maison dudit Dubier d’autre bout au jardrin de ladite chapelle de St Jean, à la charge que celuy qui aura ce présent lot souffrira celui qui aura le 1er lot passe et repasse à pied pour porter boys foing vin en pippe et autres choses dans la grange dudit 1er lot par la porte qui ouvre sur la rue dudit cimetière et court du présent lot et lorsqu’il en aura de besoing sans empeschement
    Item une grand grange en laquelle y a deux auges de tannerye bastye, deux pannes enmurée, un fourneau avec la chaudière d’airain aussi emmuré situé près lesdits Ponts de Neufville joignant d’un soté la court et issue des hoirs feu Denys Gaultier et Louise Delestre, d’autre costé partie au jardrin cy après mentionné abutté d’un bout à la rue dudit pont à aller audit carroy dudit Neufville
    Item une quarte partie du jardrin appellé le jardrin du Pont en laquelle y a deux pelains de tannerye bastiz joignant icelle quarte partie audit Pont d’autre costé le jardrin des hoirs Gaultier et Delestre abutté d’un bout ladite grange, et d’autre bout le jardrin de François Chalumeau à cause de l’acquest par luy fait dudit Duvau et Gaultier sa femme
    Item le jardrin clos à part appellé le jardrin de la Boueste situé près le bourg dudit Neufville joignant d’un costé ladit ruette tendant de ladite rue du cimetière à ladite rivière de Maine d’autre costé au jardrin de deffunt Guillaume Blouin abutté d’un bout au pré dépendant de ladite chapelle st Laurent et d’autre bout au chemin dudit cimetière
    Item une planche de jardrin sis en l’enclose du jardrin des Revers audit bourg de Neufville joignant d’un costé le jardrin de Jacques Carré d’aultre costé le jardrin desdits Revers abutté d’un bout le cloux de vigne de la Cretaudière dépendant de ladite terre dudit Neufville d’autre bout la rue dudit cimetière
    Item le lieu et closerie domaine appartenances et dépendances de Grezeulle situé en la paroisse dudit Neufville comme il se poursuit et comporte tant en maisons estables rues yssues jardrins prés terres labourables et vallées et tout ainsi que lesdits deffunct Bourgays et Hamon l’ont acquis de Perrine Rondeau lors veufve de deffunt Pierre Cleton sans réservation et comme Guillaume Picault et sa femme closieurs demeurant à présent audit lieu en jouissent à tiltre de closeriage
    Item l’autre moitié du droit de marteau à marquer cuirs prests de tannerye qui appartient audit deffunct Bourdays en ladite paroisse de Neufville et Grez

  • 3e lot : choisi par Catherine Bourdais, mineure âgée de 13 ans, premier choisissante
  • la moitié par indivis du lieu et mestairie de Nizeveulle en la paroisse de Saint Georges sur Loire comme il se poursuit et comporte tant en maisons, estables rues et yssues, jardrins terres labourables et non labourables prés pastures boys de haulte fustaye, boys taillis, et autres choses, et qu’icelle moitié appartenoit audit deffunt tant de succession que par acquestz, à la charge que celuy qui aura le présent lot de partager ses fruits et revenus dudit lieu avec ledit Binet par moitié comme ledit deffunt avoit accoustumé cy davant avec ledit Binet ou diviser ledit lieu sy bon luy semble cy après, et ce avec le droit de fief qui appartient audit deffunt Burdays hommaiges et debvoirs qui luy estoient deubz pour raison dudit lieu suyvant les adveuz renduz au fief et seigneurie de Serrant par les anciens sieurs dudit lieu de Nizeveulle et sera tenu celuy à qui appartiendra le présent lot après la choisie des présents partages faire la foy et hommaige telle qu’elle est deue audit sieur de Serrant, et autres droits féodaux et seigneuriaux tels qu’ils sont deubz audit sieur de Serrant pour raison de ladite moitié dudit lieu de Nizeveulle
    Item 13 planches et demye de vigne sises au cloux de la Haulte Mazure ou soulloit avoir un cormier au bout desdites planches joignant d’un costé la vigne de Jacquine Giffard abutté d’un bout la vigne de Pierre Chauveau
    Item au bas dudit cloux de la Mazure une planche de vigne et 3/4 de planche des deux costés de ladite planche, l’un par hault et l’autre par bas, joignant d’un costé la vigne de Françoise Grandière d’autre costé le vigne de Denis Lestuer abutté d’un bout les prés de la seigneurie dudit Serrant
    Item la moitié par indivis d’une petite pièce de pré sise en marais halé nommé les Vuettes en la paroisse dudit St Georges joignant d’un costé la terre de Germain Glaideux et autres abutté d’un bout le boys de Loyau
    Item deux planches et demye de vigne sizes au bas dudit cloux de la Mazure à prendre ensuyvant et du costé de ladite demye planche qui font partie de 9 planches et demye de vigne en un tenant situées audit cloux
    Item la somme de 100 livres qui sera payée par celuy qui aura le quart et dernier lot

      4e et dernier lot : choisi par Nicolas Bourdais, 3e choisissant

    Un corps de logis avec une cheminée dans lequel y a un pressoir turquant, ce qu’il y a de jardrin rues et yssues qui en dépendent, le tout situé au village de l’Aleu en ladite paroisse de Sapvenières joignant d’un costé lesdiets yssues et abutté d’un bout le logis de Catherine Giffard et d’autre bout le jardrin de Pierre Rolland à cause de sa femme le susdits jardrin joignant d’un costé le jardin de Jean Toublanc abutté le grand chemun dudit village de la Leu
    Item le lieu et closerie de la Varenne appellé les Ruettes en la paroisse dudit St Georges composé d’une vielle maison couverte d’ardoise rues et yssues jardrins terres labourables et non labourables prés droit de pasturage et frouz avec les terres labourables qui sont à la Haulte Vallette paroisse dudit st Georges comme ledit lieu se poursuit et comporte et comme Fleurant Ernys en jouist à présent à tiltre de soubz ferme sans réservation
    Item un grand gobin de vigne situé au cloux de Rochedelive paroisse dudit Sapvenières joignant d’un costé la vigne de Pierre Chamaillet abutté d’un bout à la vigne dudit Pilet
    Item deux boussins de vigne situés au cloux de vigne des Guignièes dite paroisse joignant d’un costé la vigne de François Renault et autres abutté d’un bout la sentelle dudit cloux
    Item une planche de vigne audit cloux joignant d’un cousté la vigne d’Estienne Jehannière abutté d’un bout le chemin tendant du village de la Leu à Villeneufve
    Item une planche et demye de vigne au cloux de la Foconnière dite paroisse joignant d’un costé et abutté d’un bout la vigne dudit Binet à cause de sa femme et d’autre bout le chemin tendant du village de la Leu au Vaurichard
    Item à l’estimation de 3 planches de vigne au cloux de Tournmeau dite paroisse situé en 3 ou 4 endroits comme elles se poursuivent et comportent
    Item deux planches de vigne sises au milieu dudit cloux de la Mazure joignant d’un costé la vigne de Pierre Tallair abutté d’un bout à la vigne de monsieur Nerbonne
    Item 7 planches de vigne en un tenant situées audit cloux de la Mazure joignant d’un costé aux 2 planches et demye du tiers lot d’autre costé la vigne des hoirs feu Jacques Leroy abutté d’un bout la seigneurie dudit Serrant,
    à la charge du présent lot de payer ladite somme de 100 livres à celuy qui aura ledit tiers lot dans 3 mois après la choisie des présents partages

    Auxquels lots et partages lesdits Charles Bourdays et Roger son curateur ont fait arrest
    à la charge desdits copartageants de s’entre garantir les choses de leurs partages et de payer à l’advenir les cens rentes charges et debvoirs seigneuriaux et féodaux mesmes le 1er lot la somme de 15 souls de lais (legs) pour un anniversaire qui se dit et célèbre le jour de st Jehan Baptiste en l’église de Neufville et un pain bénit de la fleur d’un demi boisseau de fourment mesure du Lyon d’Angers qui se baille à ladite église de Neufville le jour du mercredy des cendres et le second lot de payer par chacun an la somme de 13 soulz 7 deniers aussu de don ou lais à la fabrice dudit Neufville
    et pour les arrérages du passé tant des rentes que desdits dons et lais sy aulcuns sont, seront payés quart à quart
    et pour le regard des bestiaux sepmances et meubles estant sur les lieux desdites successions en ce qui en reste à partager seront partager entre les parties quart à quart

  • la choisie
  • Le 17 juin 1620, par devant nous François Lanier ont comparu ledit Charles Bourdays et René Roger curateur à ses biens cédès, Mathurin Binet curateur quant aux présents partages et choisie et option d’iceux de Catherine Bourdays mineure âgée de 13 ans ou environ, Julien Quetier mary de Anselme Bourdays et François Anceline et Catherine tous en leurs personnes, et lesdits Charles Bourdays et Roger de Mr Hardouyn Fleuriot audit nom et ladite Catherine … (illisible) ledit Quetier et ladite Anselme Bourdays sa femme de Me Louys Papin et ledit Nicolas Bourdays de Me Pierre Fleuriot licensiés ès loix leurs advocats et procureurs, lesquelles parties ont dit avoir eu communication des lots et partages cy dessus et les trouver bons et également faits et du tout prests de procéder à la choisie et option d’iceulx en leur rang et ordre quivant la coustume à la charge que chacun desdits copartageants prendra les fruits de son lot à commencer à la Toussaint dernière, et ledit Quetier particulièrement aura les sepmances et droit du collon des choses par luy ensepmancées qui ne tomberont en son partaige et sera rembourser de la somme de 7 livres qu’il a advancée sur les faczons des vignes de la paroisse de Neufville et sera acquité du surplus desdites faczons vers les vignerons auxquels il les a marchandées au cas que lesdites vignes ne luy eschèent en son lot, sans préjudice de ce qui set deu par ledit Nicolas Bourdais et luy a esté baillé en advancement de droit de succession par ledit deffunt Bourdays suivant son contrat de mariage montant 500 livres qui est pour la part dudit Quetier audit nom et de ladite Catherine Bourgays mineure la somme de 250 livres par moitié et des intérets deladite somme au denier vingt
    et encores sans préjudice des autres droits des parties
    et y procédant ledit Binet audit nom de ladite Catherine ont choisi et opté le 3e lot
    et ledit Quetier et Anselme Bourdais sa femme ont opté et choisy le 2e lot
    ledit Nicollas Bourdays le 4e lot
    et auxdits Charles Bourdays et Roger audit nom est demeuré le 1er lot …

    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.