Bail à ferme de la closerie de la Meignere, Bouchemaine, 1602

Nous partons aujourd’hui à Bouchemaine, au pays du chenin blanc, là où la vigne produisait et produit encore un vin réputé, que l’on appelle du nom de sa voisine Savennières.

La propriétaire de la closerie, située à Bouchemaine, et ici baillée à ferme, est veuve, et demeure à Noëllet. Elle cumule donc 2 handicaps :

    56 km de distance de la closerie, et vous vous souvenez qu’un cheval fait 40 km donc on est au delà d’un aller-retour dans la journée pour les affaires avec le closier.

    elle est une femme, ce qui n’est pas totalement rédhibitoire, car j’ai déjà rencontré des femmes gérant à ferme des biens, mais c’est assez restrictif, ne serait-ce que pour les déplacements seule à cheval, que je suppose pru recommandables à l’époque.

Elle doit donc prendre un fermier, qui sera un pratiquement un intermédiaire sur place, pour veiller à ce que le closier respecte bien les charges de son bail et pour compter avec lui sur place lors des vendanges et récoltes.

Comme elle demeure à Noëllet et que la closerie est à Bouchemaine, on aurait encore pu croire que le bail aurait été signé à Noëllet ou environs, mais pour cela, comme je vous ai déja expliqué, il faut que le notaire soit un notaire royal, c’est à dire ayant le droit de traiter d’un bien foncier sur toute l’étendue du royaume de France. Et, comme je vous ai aussi déjà dit et comme je le redirai sans cesse, les notaires royaux sont rares en campagne, et même lorqu’ils ont existé, cela n’est pas de façon continue, sauf à Craon ou Château-Gontier, villes plus importantes.
De toutes façons il fallait un fermier proche de Bouchemaine, donc elle est venue à Angers, a frappé chez un notaire royal, et là encore, celui-ci a envoyé le gagne-denier, qui était le coursier à pieds de l’époque, mais cela fonctionnait vite et bien. Il va aussitôt contacter les autres notaires pour faire l’offre, mettre l’offre en face de la demande, afin de trouver un fermier.

Ici le fermier qu’elle prend cherche manifestement à améliorer son approvisionnement en vins, puisqu’il est hôtelier cabaretier. Astucieux n’est-ce pas de devenir fermier de vignes de bon vin !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte : Le 7 janvier 1603 avant midy, en la cour royal d’Angers en droit par devant nous François Prevost notaire personnellement establyz damoiselle Marie Aulbry veufve de défunt Guy d’Avoine vivant écuyer sieur de la Jaille demeurante au lieu seigneurial de la Jaille paroisse de Noëllet d’une part et René Durant marchand hostelier cabaretier demeurant en la paroisse de St Maurille dudit Angers d’autre part
soubmettant lesdites parties etc confessent etc avoir fait et par ces présenes font entre eux le bail et prise à ferme qui ensuit, c’est scavoir que ladite Aulbry a baillé et par ces présentes baille audit Durant qui a pris et accepté audit tiltre de ferme pour le temps de 5 années entières et 5 cueillettes consécutives qui ont commencé au jour et feste de Toussaintz dernier passé et finiront à pareil jour sans intervalle le lieu et closerie de la Meinguere à ladite Aulbry appartenant sis en la paroisse de Bouchemaine et ainsi que ledit lieu et closerie se poursuit et comporte sans faire aulcune réservation pour et à la charge dudit Durant de jouyr de ladite closerie et appartenantes comme un bon père de famille et comme Jehan Moy closier à présent sur ledit lieu et autres précédents closiers d’icelle en ont joui et de tenir entretenir et rendre la maison ou demeure le closier et une petite étable couverte de genêts en laquelle le closier loge ses bestiaux de toutes réparations ordinaires et accoustumées desquelles réparations ledit Durant se contente par ce qu’il fera faire lesdites réparations par ledit closier,
ledit Durant sera tenu en aulcunes réparations du grand logis au bout duquel est le logement de ladite closerie, et la couverture duquel logis ledit Durant fera réparer dedans Pasques et recouvrir d’ardoise latte et autres choses nécessaires à l’endroit où est tombée la cheminée dudit grand logis et ce qu’il déboursera d’argent pour faire faire ladite couverture dudit grand logis, laquelle couverture il fera faire dedans Pasques, lui sera remboursé par ladite Aulbry, pour lequel remboursement ledit Durant prendra le bled seigle à ladite Aulbry appartenant au logis à raison de un écu un tiers chacun septier, laquelle Aulbry a dit y avoir à elle appartenant en ladite closerie… à la mesure des Ponts de Cé,
tiendra ledit Durant les terres closes de hayes et fossés qu’elles ont accoustumé de relever et fera relever les fossés estant autour dudit lieu et closerie en endroits où il sera besoin en relever
fera planter des regraisseaux par chacune desdites années 6 antures de fruits de bonne nature en endroits propres et commodes sur ledit lieu lesquelles entures il fera entourer d’épines pour les préserver du dommage des bestiaux
payera le temps du présent bail ledit Durant les dixmes cens rentes qui sont dues sur les terres et vignes de tout ledit lieu et en fournir quittance à ladite bailleresse à le fin dudit traité
et fera faire par chacune desdites années les vignes de ladite closerie de leurs quatre faczons ordinaires graisser tailler becher et biner en temps et saisons convenables et fera faire desdites vignes en endroits nécessaires pour le moins cent provings bien et duement graissés
et planter aussi es endroits les plus nécessaires le nombre de deux cent de chenelière lesquelles chenelières il fera pareillement duement graisser et le tout par chacune desdites 5 années
et ledit Durant baillera et a promis et est tenu bailler par chacune desdites années à ladite Aulbry sur ledit lieu de la Meignere ou en ceste ville au choix de ladite Aulbry par chacune desdites années une pipe de vin nouvel bon et marchand en fust neuf provenant ledit vin desdites vignes si tant en provient ou d’ailleurs le tout bon et marchand
et prendra ledit preneur a prisage les bestiaux qui appartiennent à ladite bailleresse sur ledit lieu auquel prisage qui sera fait par un marchand dont ledit Durant et François Feuillet marchand demeurant en la paroisse de St Michel du Boys près ladite Aulbry conviendront et sera fait ledit prisage à la fin desdites 5 années
etc… (il y en a encore 6 pages serrées)
fait en la maison dudit Durant présence Me Mathurin Boussicault praticien demeurant audit Angers et Olivier Dupré marchand demeurant en la paroisse de Noëllet témoins. Signé : Marie Aulbry, Durant, Boussicaud, Dupré, Prevost notaire

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Droit de huitième sur le vin vendu au détail, 1543

Selon le Dictionnaire du Monde rural de Marcel Lachiver, 1997 :

huitième : droit sur la vente au détail du vin, théoriquement fixé au hitième de la valeur de celui-ci, dans les pays sujets au droit de gros.

J’ai beaucoup d’actes concernant ce droit, en particulier des prises à sous-fermes dans certaines paroisses, etc… et généralement le montant est assez important.
On dit que c’était un impôt juste, comparé à la gabelle, injuste car payée par certains seulement, mais j’ai pourtant trouvé qu’en Normandie, par exemple, ce n’était pas le huitième, mais le quatrième.
Enfin, dans tous les actes notariés que j’ai déjà relevés sur le huitième en Anjou, il est toujours précisé sur tous les breuvages vendus au détail, ce qui signifie aussi le cidre, pas uniquement le vin.

Ici il est question d’un impayé d’un montant si ridiculement faible que je suis surprise de constater que pour s’en faire payer Jacques Allain ait entamé des poursuites, dont le coût est certainement supérieur à la somme due. Doit-on en conclure que la vente au détail de Busson est excessivement faible et que personne ne boit à Beaucouzé et St Nicolas ? J’en doute.

En 1543, les prénoms ont encore parfois une forme ancienne, ainsi Michau

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 19 février 1543, devant Lemelle notaire Angers, sur les procès questions et débats qui estaient mus et pendants en la cour des eslus d’Angers entre Jacques Allain demandeur d’une part,
    et Michau Busson défendeur d’autre part,
    touchant le droit d’huictiesme de vin vendu au détail par ledit Busson au-dedans des paroisses de Beaucouzé et St Nicolas les Angers et dont plus ample mention est faicte par le procès sur ce mu et édifié
    lesdites parties pour pled et procès éviter paix et amour nourrir entre eulx ont transigé pacifié convenu entre eulx en la forme et manière qui s’ensuit, scavoir est que pour estre et demeurer ledit Busson en amitié vers ledit Allain qui l’acquite et quicte par ces présentes de ce dont il faisait question et demande ausit Busson pour raison du droit de huictiesme du vin vendu par ledit Busson au-dedans desdites paroisses de Beaucouzé et St Nicolas jusqu’au dernier jour de décembre passé, iceluy jour compris,
    ledit Busson a promis audit Allain la somme de 32 sols 6 deniers dont il a payé présentement audit Allain 4 sols tournois et le reste payable dedand Pasques prochaine venante et en ce faisant et payant ladite somme lesdites parties sont et demeurent quicte l’une vers l’autre de toutes et chacunes les choses dont en despendent lesdites parties eussent pu et pouvaient faire question et demande ledit Allain jusqu’à ce jour à ce tenir etc se sont soubmis et obligés lesdites parties etc sous la cour royale Angers etc renonçant etc foy jugement condemnation
    fait et passé Angers ès présence de Charles Raimbault et Jehan Le Bonnyer.

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    Marchande publique à Bouchamps (53), 1676

    Nous avons déjà rencontré une marchande publique, en voici une autre, assez rouée pour tenir tête à son curé et surtout ne pas le rembourser. Bref, une paroissienne hors du commun.

    Il y a 58 km de Bouchamps à Angers, et souvenez-vous qu’un cheval fait 40 km par jour. Je me pose donc toujours la question de la durée du périple, et s’il fallait passer la nuit à Angers. Je pense que dans ce cas, c’était quasi automatique, car le notaire autrefois prenait son temps, d’ailleurs ici, il vient en médiation, donc doit prendre le temps de comprendre les éléments de la situation.
    Se pose alors la question de savoir si Mr le curé a fait le voyage avec sa paroissienne récalcitrante, en voiture à cheval, car je vois mal comment cette femme aurait fait autrement, seule à cheval.
    Lorsque vous aurez lu cette transaction, vous comprendrez sans doute qu’ils ne se sont pas dit grand mot dans la voiture à cheval !
    et bien entendu on changeait de cheval en route et on reprenait les chevaux le lendemain au même endroit.

    L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E4

    Voici la retranscription exacte de l’acte : Le 18 mars 1625, devant nous Pierre Bory notaire royal Angers, fut présente en sa personne establie et soubmise Jeanne Cranier, marchande publique hostesse et vendant vin, veuve René Bruneau demeurant au bourg et paroisse de Bouchamps près Craon, (le notaire fait une différence entre hôtesse et vendant vin, puisqu’il note les deux termes. Cela signifie qu’elle tient aussi cabaret avec vin au détail. Je dirais qu’elle tient une auberge-cabaret)
    laquelle a recogneu et confessé debvoir à vénérable et discret Me Magdelon Froger prêtre curé de ladite paroisse de Bouchamps y demeurant à ce présent et acceptant, la somme de 150 livres restant à payer de plus grande somme pour vente et livraison qu’il luy auroit faite de marchandise de vin qu’elle auroit vendue et débitée en son négoce et trafic d’hotesse depuis 3 ans environ, (c’est admirable, c’est le curé qui vend le vin à l’auberge, l’auberge qui le détaille en oubliant de payer son fournisseur)
    laquelle dite somme de 150 livres ladite Cranier promet et s’oblige payer et bailler audit sieur Froger scavoir 50 livres dans le jour et feste de Toussaint prochain, autres 50 livres dans la feste de Pasques ensuivant, et les dernières 50 livres dans le jour et feste de Toussaint 1677 (en fait, ne voyant sans doute aucun moyen de se faire rembourser d’elle, Mr le curé a manifestement brandi les menaces de poursuites en justice, d’où cette transaction devant notaire. Voici, au passage, encore un acte de médiation de notaire autrefois.)
    à quoy faire elle veult et consent estre contrainte et poursuivie en vertu des présentes par touttes voyes deues et raisonnables mesme par corps et emprisonnement de sa personne attendu ce dont est question, sans autre forme de procès, y oblige ses hoirs, renonçant etc…
    et à ce moyen des présentes l’instance que ledit Julien Froger a intenté contre ladite Crannier par devant le siège consulaire dudit Angers demeure nulle …
    fait et passé audit Angers en notre estude présent Me Pierre Viel sieur de la Mothe et Pierre Guillot praticien demeurant dudit lieu tesmoins, ladite Cranier a dit ne savoir signer.

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    Achat de vin blanc à Rochefort-sur-Loire (49), 1546

    Achat de vin blanc à Rochefort-sur-Loire (49), 1546

    plaque tournante du commerce du vin d’Anjou (Archives du Maine-et-Loire, série 5E)

      Bonjour et un immense merci aux courageux (ses) qui lisent encore mon blog et sa matière rébarbative, alors que dehors c’est la période estivale. Pour vous récompenser, aujourd’hui encore 2 billets : dans l’un on boit, dans l’autre on quitte l’Anjou.

    Le 23 juin dernier, dans le billet sur l’avaleur de vin, je vous ai promis de vous donner des contrats d’achat de vin. En voici un, en attendant de revenir pour rectifier mon avaleur de vin qui n’était pas un billet au top de ma forme :

    Voici la retranscription de l’acte : Devant Pierre Trochon notaire à Angers, le 10 décembre 1546 en la court royale d’Angers etc personnellement estably Jullien Chuhous marchant paroissien de la Trinité d’Angers soubzmettant soy ses hoirs etc
    confesse debvoir et estre tenu et par ces présentes promet payer la somme de six vingt six livres tournois (soit 126 livres) (le vin était une part importante du budget alimentaire, mais tout de même, ici il s’agit de la consommation d’un cabaret)
    à honneste personne Jehan Toysnon paroissien de Rochefort à ce présent stipullant et acceptant icelle somme savoir est dedant la feste de Lesphanie (Epiphanie) prochaine la somme de 40 livres,
    et le reste à la feste de Pasques prochainement venant

    et est ce faict à cause de la vendition de 20 pippes de vin blanc pur franc nouvel et marchand vendues baillées et livrées par ledit Toysnon audit Chuhous qui l’avoit gousté et de port agréable dont il s’est tenu pour contant et a quicté et quicte ledit Toysnon, à laquelle somme de six vingts livres tournois rendre et payer et oblige ledit estably … faict et passé audit Angers en la maison dudit estably ès présence de Michel Grugeon paroissien de Rochefort et Jehan Binet marchand demeurant à Rochefort… Signé Jehan Binet, Trochon notaire

      Les 20 pipes font 4 464 litres. L’acheteur est un trop gros consommateur pour être un particulier, donc, même si l’acte ne précise par son métier, on peut en conclure qu’il est cabaretier, ou hôtelier. Il vend du vin au détail.

      la pipe n’est pas un fût, mais une unité de vente, comme nous l’avons vu le 23 juin, et le contrat ne parle en aucun cas du contenant (fût), par contre il précise la qualité marchande, l’exemption de taxes (franc), et le lieu de livraison (chez l’acheteur). Donc, le voiturage sur eau (transport par bâteau) et le transport dans la cave de l’acheteur sont payés par le vendeur. Ce qui signifie que l’avaleur de vin est payé par le vendeur.

      D’autres contrats précisent que le lieu de livraison sera le port d’Angers St Pierre, donc dans ces autres contrats l’avaleur de vin sera payé par le client.

      Ce contrat est signé chez le client, et les 2 témoins sont des proches du vendeur, voire marchands de vin. Ils sont donc venus à 3 de Rochefort sur Loire vendre le vin aux cabaretiers d’Angers. Vous avez donc ici les méthodes commerciales.

      Le vin n’est pas commercialisé par les vignerons, mais passe par les tonneliers qui assurent le commerce et deviennent (du moins certains) des marchands de vin.

      Enfin, il est joliement précisé que le client a goûté le vin et l’a trouvé agréable. Cette précision illustre la méthode de vente, dont on se serait douté certes, mais c’est encore mieux lorsque s’est dit.


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    Heureusement que nos ancêtres buvaient du vin, du cidre, et mangeaient de la soupe

    Heureusement que nos ancêtres buvaient du vin et mangeaient de la soupe.

    Les registres paroissiaux sont la plupart du temps bien tenus, sauf en temps de guerre et d’épidémies. Mais ils montrent parfois un désordre inexpliquable. Tel est le cas de ceux d’Armaillé en Maine-et-Loire.
    Aucune méthode n’étant de nos jours satisfaisante pour s’y reconnaître face à un tel désordre, même la très lourde indexation en ligne des registres comme le font certains départements, il m’est apparu nécessaire de conserver l’ordre matériel en retranscrivant totalement chaque acte, suivi du numéro de la vue numérisée et même du folio écrit manuellement autrefois.
    Cette méthode me paraissait apte à aider au mieux le chercheur par la suite, dans cet immense fouilli laissé par les prêtres successifs. Ce fut un travail important et qui m’a pris beaucoup de temps.

    Et puisque vous me connaissez, j’ai annoncé ce désordre inexpliquable en tête de mes relevés, en émettant des hypothèses :

      La collection communale donne deux registres paroissiaux contemporains mais ne se recoupant pas. Leur particularité est le désordre total, que rien ne permet d’expliquer si ce n’est sans doute le laisser-aller voire le vin de pays…. probablement confondu avec le vin de messe par les prêtres….A moins qu’ils n’aient utilisé des feuilles volantes, qui auraient été par la suite reliées pêle mêle ? A ce désordre, il convient d’ajouter la mauvaise tenue des actes, riches en blanc, voire totalement laissés en blanc…. Pire, les souris s’en sont mêlées…. et des passages entiers sont inexploitables car trop mangés.

    Ceci n’est pas du goût de tout le monde, et je reçois le courriel suivant :

    je suis un peu déçue de ce que j’ai pu lire sur (le mauvais état des registres de la commune d’Armaillé (49) ). En effet leur mauvais état n’est peut-être pas dû au vin de messe absorbé. Personne n’en connaît la vraie raison. Ne peut-on pas faire simplement de la recherche sans porter de jugement. Ne serait-ce que pour la descendance… J’aurais souhaité, que ce qui a été écrit sur les prêtres de cette époque soit retiré du site.

    Je suis d’accord, personne ne connaît la vraie raison de ce désordre, cependant le fait de constater ce désordre n’est pas un jugement, et, ayant fait autant de dépouillements exhaustifs que j’ai fait, je suis en droit de constater ce désordre inexpliquable.
    OK, je n’ai pas le droit ensuite de porter de jugement. Pourtant, autrefois, il valait mieux boire du vin que de l’eau, cette dernière étant rarement potable, donc bien plus dangereuse que le vin. En outre, l’alcool est une maladie de dépendance, donc le vin est une excuse bien plus jolie que l’incapacité à tenir correctement les registres.
    Je plains cette correspondante qui ne s’est jamais posé cette question de la dangerosité de l’eau, et qui ne sait pas rire de ses ancêtres, même lorsque leur tenue ne fut pas comme on le souhaiterait de nos jours ! Ils vivaient une autre époque, plus rude… et l’essentiel est de se représenter les difficultés de cette époque, dont le manque d’eau potable.
    Je suis moi-même catholique pratiquante, et je n’ai aucun problème à dire qu’autrefois boire du vin n’était pas une déchéance, c’était même une question de survie, même chez les prêtres. Partant il est aussi arrivé qu’il créé une dépendance, même dans leurs rangs, et il ne faut aucunement en avoir honte.

    (longuement bouillie dans le chaudron, donc désinfectée).

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