Vente de maisons à Laigné (53), 1587, à Guy Planchenault

Voici encore une vente du Craonnais, faite à Angers.

  • Nous avions vu ces temps-ci un Guy Planchenault, praticien, souvent témoin d’actes à Angers. Je le soupçonnais fort de liens familiaux avec le Craonnais. Mes soupçons s’avèrent fondés.
  • Cette fois il est acquéreur d’un autre Guy Planchenault qui lui doit depuis quelques années la somme équivalente aux 3 maisons vendues. Le fait que l’un ait prêté à l’autre est déjà un fort soupçon de réseau familial. L’accord de celui d’Angers pour acquérir les 3 maisons à Laigné à titre de dédomagement du prêt, montre qu’il est issu de ce bourg, sinon il n’y investirait pas. Même si on ne sait pas le lien exact entre eux, ils sont proches parents, probablement cousins.
  • L’acte notarié qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7
  • Voici la retranscription de l’acte notarié : Le 11 décembre 1587 avant midy, en la court du Roy notre sire à Angers endroit par davant nous Mathurin Grudé notaire de ladite court personnellement estably honorable homme Guy Planchenault marchant demeurant au bourg de Laigné pays de Craonnoys tant en son nom privé que pour et au nom de Mathurine Hubert sa femme à laquelle il a promys et demeure teneu faire ratiffier et avoir agréable ces présentes et en bailler à ses despends lettres de ratiffication et obligation en forme deue dedans 15 jours prochain venant à peine de tous intérestz… soubzmettant ledit estably esdits noms et qualitez et en chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens
    confesse avoir aujourd’huy vendu quicté ceddé délaissé et transporté et par ces présentes vend quicte cedde délaisse et transporte perpétuellement par héritaige à Me Guy Planchenault praticien en court laye demeurant en la paroisse de St Pierre d’Angers à ce présent stipulant et acceptant et lequel a achacté et achaite pour luy ses hoirs
    c’est assavoir une maison avec ses dépendances sise et située au bourg de Laigné joignant d’un cousté à la maison de René Sollyer d’autre cousté à la maison de Pierre Logerays aboutant d’ung bout au jardin de Pierre Logerays d’autre bout à la court de Guyonne La Tucquarde et au jardin de Ambroys Cosnyer ; Item ung jardin dépendant de ladite maison situé audit bourg joignant d’un cousté au jardin de Ambroys Tramyer d’autre cousté à ladite maison cy-dessus confrontée aboutant des deux bouts au jardin de ladite Guyonne Le Tucquarde ;
    Item a ledit vendeur vendu et vend comme dessus audit achateur une autre maison avecque ses appartenances et dépendances sise et située audit bourg et joignant d’un cousté la maison cy-dessus vendue d’autre cousté à la maison de René Ser… abouttant d’ung bout à la maison de Guillaume Jamet ainsi que lesdites deux maisons et jardin et court se poursuivent et comportent avecques toutes et chacunes leurs appartenances et dépendances sans aucune chose y réserver et comme en jouyssait ledit Planchenault vendeur ;
    Item une autre petite maison située audit bourg joignant lesdites deux maisons ainsi que ladite petite maison se poursuit et comporte sans aucune chose y réserver (soit 3 maisons au total, toutes au bourg de Laigné)
    tenues lesdites choses du fief et seigneurie de Marigné sans aucun debvoir, (eh oui ! cela existait de ne pas avoir d’impôt foncier à payer ! et cela n’avait rien à voir avec les revenus, c’était un héritage du passé féodal ainsin conçu)
    transportant et est faite la présente vendition et transport pour le prix et somme de 50 escuz sol vallant la somme de 150 livres tournois, sur laquelle somme ledit vendeur a quité ledit acheteur de la somme de 150 livres au moyen de ce que ledit acheteur à paraillement quitté et quite ledit vendeur de pareille somme de 150 livres qu’il luy debvoit par obligation à cause de prest passé davant Bertrand notaire de ladite court le 2may 1579 … (où l’on apprend que le vendeur devait cette somme à l’acheteur, et ne pouvant le rembourser il lui cèdde des biens fonciers, nous avons déjà vu cela, si ce n’est qu’ici ils sont entre membres d’une même clan familial et cet accord n’a rien d’agressif ente eux)
    fait et passé audit Angers maison de nous notaire ès présence de René Chartelier praticien en court laye demeurant audit Angers et Pierre Dumayne mestayer demeurant en ladite paroisse de Laigné

    Cette image est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je la mets ici à titre d’outil d’identification des signatures, car autrefois on ne changeait pas de signature.
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    Vente à rente d’un maison, Angers, 1638

    Autrefois il existait la vente à rente foncière perpétuelle. Au lieu de payer comptant, on devait donc verser une rente annuelle, perpétuelle.

  • La maison dont il est ici question est peu importante, car elle ne semble pas avoir de chambre haute, et une seule chambre en bas, avec une boutique. Or, le prix de la rente est élevée, et voisine celui d’un loyer. Le preneur ne fait donc pas forcément une affaire à mon avis.
  • Nous apprenons qu’elle touche une ancienne auberge des Trois Marchands.. Cette auberge disparue n’était pas encore mentionnée dans ma base de données, je l’y ajoute.
  • Je descends d’une famille Perthué, aliàs Pertué, et je rencontre rarement ce patronyme. Ici, l’épouse est une Pertué, c’est ce qui m’a attirée, même si je ne sais pas encore si elle se rattache ou non.
  • L’acte notarié qui suit est extrait des archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 11 novembre 1638 après midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers ont esté présents François Provost marchant maistre courayeur en ceste ville et Jacquine Pertué sa femme de luy deuement autorisée par devant nous quand à ce, demeurant audit Angers paroisse saint Pierre d’une part, et Julien Aubret Me menuizier en ceste ville y demeurant paroisse saint Maurille et Jullien Aubrée son fils aussy maistre menuizier et Julienne Douillet sa femme de luy auctorisée par devant nous quand à ce, demeurant en ladite paroisse saint Pierre tant en leurs privez noms que au nom et faisant le fait valable de Barbe Jouanneaux femme dudit Aubrée l’aisné, à laquelle ils promettent faire avoir ces présentes agréables à l’accomplissement d’icelles solidairement obliger et audit Provost et sa femme en fournir lettres vallables de rattification et obligation solidaire dedans le jour et feste de Nouel prochain à peine …
    lesquels respectivement establis et soubzmis ont fait le contrat de baillée et prize à rente foncière annuelle et perpétuelle qui ensuit,
    à scavoir que ledit Provost et Pertué sa femme ont baillé et baillent quittent cèddent et transportent audit tiltre euxdits Aubrée et Douillet esdits noms qui ont prins et accepté un corps de logis sis et situé sur la rue de la Chapelle Fallet de ceste ville pès le carroy de la Chevrie compozé d’une cave voultée, d’une chambre ou salle au dessus où il y a cheminée, d’une bouticque à costé, d’un grenier sur ladite chambre, joignant d’un costé la maison et appartenances du sieur de Pretial Courault et où il est demeurant de présent, à laquelle entiennement (anciennement) pandoit pour enseigne les Trois Marchands, aboutant d’un bout au pavé de ladite rue d’autre costé et bout aux logis appartenant au Sr Michel Maussion Me chirurgien en ceste ville tout ainsi que ladite maison se poursuit et comporte avecq ses apartenances et dépendances ainsy que lesdits bailleurs l’ont acquise de René Poybeau et Renée Chauvière sa femme par acte passé par devant deffunt Goussault notaire sous cette cour le 18 septembre 1606, sans aucune réservation en faire, tenue du fief et seigneurie du Chapitre saint Martin de ceste ville chargée vers ledit chapitre de 12 deniers … que lesdits preneurs payeront à l’advenir quitte du passé,
    transportant la présente baillée et prize à rente pour et à la charge desdits preneurs de payer et bailler auxdits bailleurs par chacun en à perpétuité la somme de 48 livres tournois aux jours et festes de Nouel et saint Jean Baptiste par moitié dont le premier paiement de la première année eschoit au jour et feste saint Jean Baptiste prochain et à continuer…
    fait audit Angers maison de nous notaire en présence de Pierre Renou maczon tailleur de Pierre et de Jacques Janvyer et de sire Jacques Gillet marchant confizeur demeurant audit Angers tesmoings, lesdits Douillet et ledit Renou ont dit ne scavoir signer.
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    Les Carmélites d’Angers acquièrent en février 1628 une maison rue du Tabourin

    faisant partie du temporel de la chapelle de Notre Dame de la Pitié, dont Jean Tirouflet est chapelain et Charles de Gencian, seigneur d’Erigné, présentateur.

    Je descends de Gilles BOUVET †Freigné 9.2.1696 Fils de Gilles BOUVET et de Jeanne TIROUFLET. x Freigné 27.11.1670 Etiennette GUERIN °Freigné 20.10.1652 †/1715 Fille de François et de Perrine Morice. Aucun Bouvet ni Tirouflet auparavant à Freigné et environs, donc ils viennent d’ailleurs, sans doute de la région d’Erigné, Saint Jean des Mauvrets.
    Depuis des années, je tente, de voir où se trouvent ces patronymes. Outre la présence du prénom Gilles chez des Bouvet de Saint Jean des Mauvrets, il existe des Tirouflet du côté d’Erigné (outre ceux de Mayenne, que je salue ici très amicalement !). En particulier, je trouve un chapelain, qui fit une vente qui mérite le détour, car il est historique :

  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire
  • Voici la retranscription de l’acte : Le 25 février 1628, Dvt Guillaume Guillot Nre Angers, comme ainsy soit que du domaine et temporel de la chapelle de Notre Dame de Pitié desservie en l’église de la Trinité d’Angers, dépend entre autres choses ung jardin situé rue du Tabourin à la Trinité, joignant d’un côté la rue qui va en la tour du papegault d’autre côté les jardins de l’abbaye de Melleray d’un bout les remparts et murs de la ville et d’autre bout les maisons et jardins dépendants du prieuré de Pruniers,
    et que les révérentes dames Carmélites ayant désir et volonté de construire et bastir ung monastère et couvent pour leur demeure et habitation en cette ville, et pour cest effect acquis et pris à rente plusieurs maisons jardins et appartenances près celles de ladite chapelle Notre Dame de Pitié, cy dessus spécifiée,
    eussent fait prier et réquerir vénérable et discret Me Jehan Tirouflet prêtre à présent chapelain d’icelle chapelle et Charles de Gencian escuyer Sr de Macquaire, d’Erigné, et patron et présentateur de ladite Chapelle
    leur vouloir bailler et transporter soit par contrat d’échange ou vendition lesdites maisons et jardin pour faire leursdits bastiments et monastère, offrant leur en bailler la juste valeur au dire de gens à ce cognaissant, attendu mesme l’intervention et authorité de la Reyne mère du Roy laquelle à désir et vollonté que ledit bastiement soit faict audit lieu suivant la déclaration qu’en a faicte monseigneur l’archevesque de Lyon estant naguères en ceste ville, ce que lesdits de Gencian et Tirouflet chapelain de ladite chapelle, considèrant le desseing desdites dames religieuses et le voulloir et commandement de ladite dame Reyne mère et intérests dudit seigneur révérend archevesque auroient bien voullu et accordé estre rapplacez et récompensez de la juste valleur desdites choses pour leur tenir mesme nature et place que lesdites maison et jardin pour ce est que devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers, furent présents en personne soubzmis et établis lesdits Sr de St Macquaire patron et présentateur de ladite chapelle notre dame de Pitié et ledit Me Jan Tirouflet prêtre chapelain d’icelle demeurant en cette ville d’une part, et révérente dame sœur Renée de Jésus Marie, prieure, et sœur Magdelaine de l’Incarnation soubz prieure, et sœur Marie de Saint François dépositaire dudit ordre des Carmelittes au couvent de cette ville, congréguées et assemblées pour cest effect à la grille et parlouer dudit couvent et encore noble et discret messire Charles Treton Sr des Rues prêtre de la maison de l’Oratoire audit Angers, pour et au nom dudit seigneur archevesque de Lyon, et de Mr le comte de Cavanal, représentant du St Siège apostolique d’autre part, lesquels ont sur ce que dessus et chose cy après sont le contrat de vention et eschange qui ensuit, c’est à savoir que ledit Tirouflet audit nom de chapelain avec l’authorité advis et consentement dudit de Gencian Sr de St Macquaire patron et présentateur de ladite chapelle nostre dame de Pitié a baillé quitté ceddé délaissé et transporté et par ces présentes baille quitte cèdde délaisse et transporte des maintenant et à présent à toujours mais perpétuellement pour luy et ses successeurs chapelains de ladite chapelle auxdi-tes dames prieure religieuses du couvent des Carmelites de cette ville, qui ont pris et accepté à titre d’échange pour elles et leurs successeuresses ladite maison jardin et appartenantes cy-dessus spécifiée dépendant du temporel et domaine de ladite chapelle Nostre Dame de Pitié, ainsy que lesdites choses se poursuivent et comportent sans rien ne réserver par ledit chapelain et ledit Sr patron pour eulx ni leurs successeurs, pour par lesdites dames religieuses et leurs successeresses en jouir et disposer à l’advenir en pleine propriété à perpétuité soict pour y construire et bastir leur monastère en les dortouers ou autres logements pour leur habitations ou autrement en disposer ainsi que bon leur en semblera leur en ceddant à cest effet ledit chapelain avec l’authorité dudit Sr patron présentateur tous droictz de fondz propriété … et en contréchange et loyale récompense desdites maison et jardin lesdites dames religieuses et ledit Sr du Ruau audit nom de procureur desdits seigneur archevesque de Lyon et seigneur comte de Caraval ont baillé et baillent audit chapelain ce stipulant et acceptant pour luy et ses successeurs la somme de 1 200 livres tournois qui est la valeur desdites choses suivant l’appréciation et estimation qui en a esté cy davant faicte

    Acte attaché : Le 26 juin 1628, accord entre Me Jan Tirouflet chapelain de la chapelle Notre Dame de Pitié desservie en l’église de la Trinité d’Angers, et Charles de Gentian écuyer Sgr d’Erigné et patron présentateur de ladite chapelle. Lors de la cession aux dames Carmelites de la maison et jardin, rue du Tabourin, qui faisait partie du temporel de la chapelle, les dames religieuses ont payé 1 200 L qui ont été reçues par Charles de Gentian et Gabrielle de Pincé son épouse. Jean Tirouflet réclame donc une compensation pour le temporel de la chapelle, et obtient d’eux une rente au denier seize, soit 75 L par an. (AD49 5E5)

    A ce jour, je n’ai toujours pas trouvé la trace du couple Gilles Bouvet et Jeanne Tirouflet, et merci d’avance à toute personne qui les aurait rencontrés de me faire signe. Demain, je mets en ligne une dispense qui donne un haut le coeur. Personnes sensibles, prière de s’abstenir de lire mon billet demain.

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