Signalement de changement de domicile entre 2 baptêmes dans le registre de Beauchêne (61) 1679

S’il y a bien un endroit où je ne pensais pas trouver une telle information, c’est bien entre 2 baptêmes, sur le registre paroissial, et le prêtre donne même le montant de l’impôt qui était payé à la paroisse par ces personnes qui quittent la paroisse, et vous allez voir que cet impôt atteste une très grande différence de revenus, c’est le moins qu’on puisse dire !!!

Le 24 septembre 1679 le beau-frère de Laurent Leconte Pierre (s) et Jean (s) son fils ont fait savoir aux paroissiens dudit Beauchesne qu’ils transfèrent leur domicile de la paroisse en la paroisse de St Cornier lesquels sont imposés à 10 livres


Ledit jour et an que dessus Gilles Pallier a fait savoir au général de Beauchesne qu’il transfèrt son domicile de ladite paroisse en la paroisse de Chanu lequel est imposé à 5 sous [la marque dudit Gilles Pallier, ce qui signifie qu’il ne sait pas signer et en Normandie ceux qui ne savent signer mettent leur marque]

La maison appelée « la Grange » hostellerie en 1538 au bourg d’Armaillé, appartenant à René Gault

Mon étude des Gault montre 3 lieux-dits « la Grange » autour des Gault :

    • à Feneu pour René Gault sieur de la Grange en 1693 acquise dans la branche de Laurent Gault
    • à Armaillé, dans le chartrier, la maison de René Gault l’hoste en 1538 et années suivantes.
    • à La Prévière dans l’estimation en 1662 des biens de défunte Catherine Gault épouse de Maurice Barré. C’est cette dernière qui est celle qui concerne Clément Gault parti vivre à Valpuiseaux.

Je vous ai mis celle de Feneu dans mon précédent billet, et voici celle d’Armaillé.

Je descends personnellement de ce René Gault car j’ai pu m’y rattacher à travers le chartrier d’Armaillé. Il était hostelier à Armaillé et sa maison s’appelait « la Grange » et les assises de la seigneurie d’Armaillé s’y tenaient très souvent :

« Le 15 mars 1540[1] Déclarations amendes ventes et autres exploits de justice des pletz d’Armaillé et de Boysgellin tenus au bourg d’Armaillé en une maison appelée « la Grange » appartenant à René Gault, par nous Jehan Galliczon bachelier es loix sénéchal, sergent Julien Gault, recorder Jehan Maslin et Marin Aubert » Avouez que j’ai beaucoup de chance d’avoir une telle lettre D dans une archive concernant mes GAULT, et je ne me lasse pas de la regarder, et surtout je me demande combien on mettait de temps à faire une aussi belle lettre D et quelle formation on avait.

Cette maison existe toujours, bien que reconstruite en 1609. Elle possède une très grande longue pièce souterraine qui était probablement la grange aux dîmes et permettait de conserver les produits récoltés. Ce souterrain fait l’objet de sa place dans la base Mérimée[2] qui recense le patrimoine en France. J’ai des photos de cette maison « la Grange » mais pas de droits pour l’afficher, mais le bourg est si petit qu’on ne peut la manquer sortant du pont à droite.

La génération suivante, je retrouve bien ma branche Gault dans le chartrier d’Armaillé : « Le 13 août 1577[3] en la cour de Pouancé, honnorable homme René Gault marchand demeurent au Tertre en Armaillé au nom et comme se faisant fort de honnorable femme Perrine Galliczon sa mère, à laquelle il demeure tenu faire ratifier ses présantes néanmoings, et honnorable homme Pierre Galliczon mari de Françoise Lemesle fille et héritière de défunts Guillaume Lemesle et Perrine Gault ses père et mère demeurant à la Morelaye à Saint Michel-du-Boys d’une part, et noble homme René d’Armaillé seigneur dudit lieu et du Boys-Geslin et des fiefz et seigneuries en dépendant d’autre part, soubmetant lesdites parties respectivement avoir ce jourd’huy accordé sur les procès que ledit seigneur faisoit au siège présidial d’Angers de 2 boisseaux d’avoine grosse à main à la mesure du fief d’Armaillé et le 1/3 plus d’avoine menue dite mesure et 4 s tz le tout de devoir requérable par chacun an par les Galliczons et les prieurs religieux de la Pimauldière à cause de leurs choses qu’ilz tiennent au bourg d’Armaillé qui est la closerye de la Grange appellée le Buron quel devoir est du chacun an au terme Notre Dame angevine ou autre terme chacun pour 1/3 dudit devoir second 1/3 par ledit Galliczon et parce que ledit seigneur d’Armaillé s’adressoit auxdits les Galliczons pour le payment dudit devoir et en demandoit les aréraiges offrant céder aux Galliczons ses droitz en poyant le total dudit devoir pour ce faire par eux rembourser d’1/3 dudit devoir contre lesdits prieurs et couvent de la Primauldière, le tout seulement du fief d’Armaillé et comme il y était fondé sans en prendre le droit de ses précédants fermiers et en faisant ledit accord ledit René Gault audit nom et ledit Pierre Galliczon mari de ladite Lemesle ont promis et sont demeurés tenus à l’avenir payer ledit devoir cy-dessus tant par avoine qu’argent, chacun pour 1/2 et ce jusques à ce qu’ilz eussent contraints lesdits prieurs pour 1/3 –

[1] AD49-E1134-f°114

[2] https://mediatheque-patrimoine.culture.gouv.fr/immeubles-monuments-historiques

[3] AD49-E1136-f°079

René Gault doit acquiter les droits de péage sur la Loire pour 80 pipes de vin, Armaillé 1593

Aujourd’hui dernier jour pour déclarer vos impôts. Et ces derniers jours, je vous mettais un très, très grand nombre de vignes dans les années 1530 à Armaillé, près Pouancé en Maine-et-Loire. Je vous mets ce jour une affaire d’impôt et de vin. Car s’il y a bien un produit qui a toujours été bien imposé c’est le vin, et lorsqu’il était transporté, par voie d’eau, car la Loire était une formidable voie de transport des marchandises, le vin, comme toutes les marchandises, subissait aussi des droits de péage. Et comme la famille Gault d’Armaillé s’y connaissait en affaires, la voici en 1593 vendant  sur la Loire depuis Angers, mais on ignore comment il a acheminé ses 80 pipes de vin jusqu’à Angers. Une chose est certaine, il doit acquiter ses droits de péage au départ d’Angers, et si toutefois son vin passe en Bretagne, car la Loire mêne à Nantes alors en Bretagne, ce sera un nouveau droit à payer… L’acte semble indiquer que René Gault aurait cru bon de ne pas déclarer ses pipes de vin et un sergent royal a été appelé pour dresser un PV de ce chargement sur bateau de 80 pipes de vin !!! Mais dans toute cette affaire, j’apprends, et vous aussi, que le vin d’Armaillé était bel vendu loin, puisqu’il prend en 1593 la Loire direction Nantes… Vous voyez il n’y avait pas que le sud de la Loire en Anjou pour vendre son vin au loin. Par contre j’ai tenté de trouver actuellement des  vignes à  Armaillé, et je n’ai pu trouver, alors si vous savez s’il existe encore de vignes  Armaillé, merci de me le faire savoir. Je vous mets ci-dessous un article d’histoire de cet impôt :
Emmanuel Brouard, « Quel commerce fluvial en Loire angevine au XVIIIe siècle ? Nantes et son arrière-pays ligérien », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 123-1 | 2016, mis en ligne le 22 avril 2016, consulté le 08 juin 2022. URL : http://journals.openedition.org/abpo/3210 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abpo.3210
Les journaux de la « cloison d’Angers » : apports et limites
Ce péage est créé en 1344, par le duc d’Anjou, afin de financer des réparations à fai (…)
La cloison d’Angers fait partie des nombreux péages qui ont fonctionné sur la Loire jusqu’à la Révolution française. Les droits sont perçus dans plusieurs bureaux, situés à Angers et dans la région : aux portes de la ville (portes Cupif, Saint-Aubin, Lyonnaise, etc.), sur la Maine à l’entrée et à la sortie de la ville (Haute Chaîne et Basse Chaîne), à sa confluence avec la Loire (La Pointe, à Bouchemaine), aux Ponts-de-Cé sur le fleuve, et enfin à Ingrandes, une quarantaine de kilomètres en aval. Les deux derniers bureaux sont de loin les plus importants, en raison des nombreuses marchandises circulant sur le fleuve. Les voituriers par eau ou par terre ne paient qu’au premier bureau franchi, en entrant dans la zone entre Angers, Ingrandes et Les Ponts-de-Cé. S’ils franchissent un second bureau, un « acquit » établi au premier les dispense de payer de nouveau.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 avril 1593 après midy en la cour du roy notre sire Angers endroit par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement estably honneste homme René Gault marchand demeurant à Pouancé soubzmetant confesse avoir aujourd’huy promis promet par ces présentes à honnorable homme Me Christophe Gasteau recepveur de la prévosté de Nantes de présent trésorier en ceste ville d’Angers et aux Ponts de Sée, et à Michel Gauvain contrôleur de ladite prévosté en la personne de Me Pierre Pellier clerc en la prévosté à ce présent et acceptant avec nous notaire pour lesdits Gasteau et Gauvain absents, de raporter dedans 3 mois prochainement venant certiffication de la descente du nombre de 80 pipes de vin blanc estant au bateau de Jehan Giffard batelier par eau demeurant Angers, comme le nombre de vin aura esté distribué et vendu au pays d’Anjou et au cas qu’il fust informé contre ledit Gault que ledit vin ou partie d’iceluy fut vendu au pays de Bretagne en ce cas promet iceluy Gault payer et bailler auxdits Gasteau et Gauvain le droit d’acquit de ladite prévosté de Nantes et au moyen des présentes demeure du consentement dudit Pellier stipulant pour et au nom desdits Gasteau et Gauvain comme dit est et soy faisant fort d’eulx la saisie faicte dudit nombre de vin ci-dessus à la requeste dudit Pellier esdits nom par Jousset sergent royal en dabte de ce jour à faulte qu’auroit fait ledit Gault d’avoir acquité le nombre de vin et de s’obliger d’en aporter desce… nulle et sans es…uter comme ledit Pellier l’a rendue audit Gault qui l’a eue et receue ; à ce faire tenir et accomplir s’est ledit Gault obligé soy ses hoirs etc à prendre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc fait à notre tablier Angers présents à ce Loys Allays Michel Lory praticiens demeurant Angers temoins »

 

René Gault sieur du Tertre était fermier de la seigneurie d’Armaillé,

J’avais remonté il y a plus de 25 ans maintenant mes Gault jusqu’à René Gault sieur du Tertre, grâce aux actes notariés trouvés à Angers et au chartrier d’Armaillé. Je viens de trouver la mention précise d’une de ses activités, dans le chartrier d’Armaillé, et je suis récompensée ainsi de mes années d’effort. Comme je m’en doutais il était fermier des seigneuries d’Armaillé et du Bois-Geslin, et je vous laisse découvrir la preuve que je viens de trouver. L’acte est bref, et montre que René Gault devait probablement un peu abuser de sa position dominante de fermier, puisqu’il a menacé de retrait féodal un détenteur de biens sur la seigneurie d’Armaillé, et je pense qu’il agissait sans doute au nom du seigneur mais avouez que la confusion était sans doute possible entre le pouvoir du fermier et celui du seigneur. Et si je vous étudie encore et encore autant les Gault c’est que je vais vous publier ce que j’ai trouvé d’un Gault pas comme les autres… donc, à suivre…

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, E1134 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

(AD49-E1134-f°169v) Le 5 juin 1543 ajournement en demande que René Gault sieur du Tertre fermier des terres et seigneuries de céans auroit fait baillé à huy à Guyon Rollant mari de Jehanne Guyerchais pour avoir par retrait féodal 2 boisselées de terre sises en une pièce de terre nommée les chaintres acquises de Jean Guyerchais et Jehan Moreau pour la somme de 6 livres tz le 23 avril après Pâques 1537 par contrat passé par (pli) (f°170) présents aujourd’huy en jugement lesdits Gault et Rolland, lequel Rolland a composé avec ledit Gault de ladite demande de retrait féodal des ventes et issues pour raison dudit contrat et des amendes pour le défaut que ladite Guyerchais auroit fait d’iceluy exhiber en temps deu à la somme de 4 movres 3 sols que ledit Rollant a payés content en jugement audit Gault qui s’est désisté et délaissé, ensemble le procureur de la cour de ladite demande de retrait, et partant en la demande desdits Gault et procueur de la cour dudit retrait féodal ventes issues en avons ledit Rolland audit nom envoyé    

René Gault du Tertre acquiert 20 hommées de vignes : Armaillé 1551

Les Gault du Tertre étaient marchands fermiers à Armaillé, même si les actes que j’ai pu trouver dans les archives notariales et les chartriers ne donnent que le terme « marchand », car le contenu des actes montre qu’ils géraient pour d’autres. En Anjou, un marchand fermier ne s’appauvrissait pas, et c’est ainsi qu’il peut investir, ici encore des vignes, car je sais par le chartrier d’Armaillé que ces Gault ont déjà des vignes, donc cela n’est plus pour leur consommation personnelle, mais ils peuvent aussi vendre du vin.
Au passage, je vous rappelle qu’une hommée c’est la surface qu’un homme peut faire par jour, c’était l’époque des mesures très parlantes car très imagées.
Et gageons qu’avec le changerment climatique, les vignes seront bientôt encore nombreuses à Armaillé !!!

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 31 mai 1551, en la cour royale d’Angers (Legauffre Notaire Angers) endroit personnellement estably noble homme Jehan d’Andigné seigneur de Chanjust soubzmetant luy ses hoirs etc confesse avoir vendu quicté cédé et transporté et encores vend perpétuellement par héritage à René Gault marchand demeurant au Tertre paroisse d’Armaillé qui achapte pour luy et Perrine Galliczon sa femme leurs hoirs etc savoir est toutes et chacunes les vignes et gasts de vignes que ledit vendeur a et peult avoir et qui luy sont succédées et advenues à cause de ses feuz père et mère seigneurs en leur vivant dudit Chanjust, sises ès cloux de vignes de la Gauldaye et la Roberderye du grand cloux et du cloux au Liepvre en plusieurs pièces et lopins esdits cloux, contenant lesdites vignes et gasts de vignes 20 hommées ou environ et généralement ce que ledit vendeur pouroit avoir esdits cloux sans que nomination et confrontation n’en soit faicte par ces présentes, et mesme que ledit achapteur les a tenues à ferme dudit vendeur, transportant etc lesdites vignes sises en la paroisse et fief dudit lieu d’Armaillé, et est faite ceste présente vendition et transport pour le prix et somme de 80 livres tz payées contant en notre présence dudit achapteur audit vendeur en escus soleil pistoles ducats et angelots au prix et taux du roy notre sire à présent ayant cours dont de toute ladite somme de 80 livres tournois ledit vendeur s’en est tenu à bien payé et content et en a quicté et par ces présentes quicte ledit Gault achapteur ses hoirs etc, à laquelle vendition transport et tout ce que dessus est dit tenir et lesdites choses ainsi vendues garantir etc oblige etc foy jugement condemnation etc, et est tenu ledit vendeur faire ratiffier ces présentes à damoiselle Nycolle de Court Bonner son épouse et icelle y faire consentir dedans ung an prochainement venant à la peine de tous intérests ces présentes néanmoins demeurant etc, tait et passé en ceste ville d’Angers en la maison de Gabriel Lemoyne barbier en présence de noble homme Foucques de Tiercé sieur de la Torsche archer de la garde du roy, et Nicolas Bedouet marchand cirier »

Cession de créance à René Gault sieur du Tertre, Armaillé 1569

sans doute parce qu’il demeure plus près du débiteur que le vendeur de la créance.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 26 septembre 1569 en la cour du roy notre sire à angers et de monseigneur le duc d’Anjou fils et frère de roy endraoit par davant nous (Mathurin Le Pelletier notaire Angers) personnellement establiz chacuns de honorable homme Ollivier Mathieu sieur de Fysse demeurant en ceste ville d’Angers paroisse de la Trinité d’une part, et honneste homme René Gault marchand sieur du Tertre demeurant en la paroisse d’Armaillé en Anjou d’autre part, soubzmetans etc confessent avoir fait et font entre eulx les accords cessions et transports tels que s’ensuivent c’est à scavoir que ledit Mathieu a ceddé quité délaissé et transporté et encores par davant cèdde quite délaisse et transporte audit Gault stipulant et acceptant pour luy ses hoirs etc la somme de 210 livres tz restant de la somme de 260 livres tz en laquelle deffunt Michel Halland vivant marchand demeurant au bourg de Chanveaulx estoit obligé vers ledit Mathieu par obligation passée sous la cour de Briollay le 27 septembre 1553 pour les causes d’icelle que ledit deffunt Alland avoyt esté condempné , au regard de laquelle led. Hellaud avoir été condemné par sentence donnée au siège présidial d’Angers le 12 février 1563 ; aussy a ledit Mathieu cédé audit Gault les arréraiges et intérêts qui en peuvent compéter et apartenyr pour ladite somme et deffaut de paiement d’icelle, avecques tous les dépens des procès deffaults et contumasses qu’il a contre ledit Hellaud, ensemble les droits actions hipotheques et autres quelconques qui audit Mathieu peuvent compéter et appartenir contre les trois acquéreurs des biens dudit Hellaud et autres quelconques, avecques tous dommages et intérets, droits noms raisons et actions qu’il peut avoir contre Pierre Bodier pour l’opposition par luy donnée contre le bail des biens dudit deffunt Hellaud et contre tous autres et saisie des biens dudit Hellaud et bail à ferme d’iceux, sans aucun garantage éviction ne restitution de prix fors que ledit Mathieu a assuré ladite somme de 210 livres tz lui être due et n’avoyr rien reçu sur icelle et qu’il peut rester d’icelle somme de 260 livres tz ; fait la présente cession et transport pour pareille somme de 210 livres tz laquelle somme ledit Gault a présentement solvée payée et baillée audit Mathieu qui l’a reçue en présence et au veue de nous en espèces d’or et autres à présent ayant cours au prix et poids de l’ordonnance royale et dont il l’en acquite et a ledit Mathieu consenty que ledit Gault se face subroger en ses droits et actions et a ledit Mathieu promis audit Gault lui bailler les actes qu’il a par devers lui dedans 2 mois prochainement venant, et dès à présent icelui Mathiau a présentement baillé audit Gault ladite sentence de contumasse dudit 14 février 1563 et a promis ledit Gault acquiter ledit Mathieu de tout procès et despens dommages et intérest envers les héritiers dudit Hellaud et autres opposans et des frais des commissaires et tous autres, aussy promet ledit Gault rendre compte aux dit commissaires à ses depens périls et fortunes et procédant tel reliqua qu’eust peu faire ledit Mathieu, à laquelle cession et transport et tout le contenu cy dessus tenir etc sans aucun garantage comme dessus s’obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc, fait et passé à Angers présents honorable homme Françoys Lefebvre licencié ès droits advocat audit Angers et Jehan Lelandrays demeurant audit Angers tesmoins,

 

René Botier aussi a des vignes à Armaillé, et il a une magnifique signature, 1543

Je poursuis l’étude des Cherruau, des Gault etc… à travers le chartrier d’Armaillé, et j’oberve beaucoup de vignes,  et pourtant ils ne sont pas nombreux avec 794 habitants à la Révolution seulement, et maintenant bien sûr 3 fois moins. Mais surtout, il ne sont pas très nombreux en fait à posséder ces vignes, car chacun de ceux qui en ont possèdent en fait beaucoup de parcelles dans divers clos de vigne. Et René Botier en possède, et a une magnifique signatue, c’est manifestement un petit bourgeois plus qu’un exploitant agricole. Voyez aussi la page Armaillé de mon site, avec tous les relevés que j’y ai fait autrefois de BMS anciens retranscrits exhaustivement 

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, E1134 – Voici sa retranscription  :

(AD49-E1134-f°168) Le 5 juin 1543 René Botier sieur de la Chournière (non identifiée) auparavant en la possession de Pierre Cheruau son procureur spécial quant à ce qui a promis fournir de procuration vallable ou faire signer ces présentes audit Botier dedans 15 jours prochainement venant à peine de 20 sols tz de peins commise appliquable à monseigneur en cas de défaut, s’est aujourd’hui avoué sujet en nuesse de la cour de céans à cause des vignes que ledit Botier tient au grand clos d’Armaillé ci après déclarées et premier une planche sur la grand raise contenant 3 cordes ou environ joignant d’un costé la vigne Pierre Cherruau et d’autre costé la vigne (f°168v) François d’Armaillé écuyer abutant d’un bout la vigne Jacques Duchesne – Item une vigne en gast sur la Sablonnière contenant 3 hommées ou environ joignant d’un costé la vigne Jehan Boullay et d’autre costé la vigne de Pierre Cochin à cause de sa femme abutant d’un bout à la vigne Jehan (pli papier) – Itel audit clos vers le pastis une planche contenant 7 cordes joignant d’un costé à la terre du seigneur de Dangé et d’autre à la terre Marie Audeffray veuf de feu Jehan Chaussé abuté d’un bout la terre du prieuré de la Primaudière – Item autre planche contenant 8 cordes ou environ joignant d’un costé à la vigne de ladite Audeffray d’autre costé à la vigne Jehan Duchesne abutant d’un bout à la vigne Jehan Guisneau – Item une planche environ le milieu dudit clos contenant une hommée joignant d’un costé à la vigne aux hoirs feu François Provost d’autre costé à la vigne Guillaume Lemelle abuté d’un bout à la vigne Pierre Denyau (f°169) – Item audit clos une planche contenant une corede tiers de corde joignant d’un costé et abuté d’un bout à la vigne dudit Cochin à cause de sa femme d’autre costé à la vigne Jehan Crosson – Item une petite pièce en bas sur les jardins contenant 2 cordes ou envion joignant d’un costé à la figne Jehan Gerard et bautant d’un bout à la vigne Jehan d’Armaillé écuyer – Item audit bas de clos 2 cordes et demie ou environ joignant d’un costé et abuté d’un bout à la vigne Jehan Guisneau et d’autre costé à la vigne dudit Jehan d’Armaillé – Item une autre petite pièce dudit bas dudit clos contenant 2 cordes ou environ joignant d’un costé à la vigne dudit Jehan Boullay abutant d’un bout à la vigne Guillemine Galiczon – Pour raison desquelles choses ledit procureur dudit Botier a cognu ledit Botier devoir obéissance de fyé seulement et au regard des cens et devoir missire Julien et Jehan les Crossons Guillaume Lemelle à cause de Perrine Gault sa femme et les prieur et couvent de la Primaudière les paient et acquitent et en déchargent ledit Botier – A laquelle déclaration ledit procureur audit non a fait arrest dont (f°169v) nous l’avons jugé

 

Pierre Cherruau doit en fraresche une demie trousse de foin : chartrier d’Armaillé (49) 1543

Je poursuis l’étude des Cherruau, des Gault etc… à travers le chartrier d’Armaillé, et j’y découvre plusieurs mesures anciennes que je ne connaissais pas encore. Donc ces jours-ci je vous avais mais la reze, puis l’andain, et voici maintenant la trousse de foin. Comme vous vous en doutez bien, le Dictionnaire du Monde rural, de Marcel Lachiver, donne beaucoup de définitions très variées du mot TROUSSE, en particulier : « Dans tous le Massif central, ancienne unité de mesure pour le foin, de valeur variable … ; dans la Loire, trousse deux faix de foin soit 84,4 kg ». Donc la trouse de foin existait aussi en Anjou, et même si elle est dite variable, mon ancien métier de chimiste dans diverses entreprises, m’oblige à vous dire que le taux d’humidité du foin n’est pas toujours le même et que la mesure qui était en fait un poids, est déjà variable du fait de l’humidité. Bref, comme ces mesures sont rarement citées, je vous mets aussi la vue, et vous verrez qu’il doit aussi demie géline, mais cet impôt féodal nous est bien connu, même si cela fait toujours un drôle d’effet de voir qu’on doit la partie d’une bête.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, E1132 – Voici sa retranscription  :

(AD49-E1134-f°170) Le 5 juin 1543 Pierre Cherruau marchand demeurant au bourg d’Armaillé a ce jourd’huy fait arrêt à la déclaration par luy baillée aux plets de céans tenus le 30 octobre 1538 après que lui a esté fait lecture par notre greffier (f°170v) d’icelle déclaration ainsi qu’il l’a ce jourd’hui augmentée et a reconnu autres choses ne tenir de la cour de céans, nous l’avons jugé, et en tant que tuteur naturel de Jehanne Cherruau mineure d’ans fille de lui et de feue (pli du papier) Duchesne sa première femme déclare ladite mineure tenir en nuesse de céans une planche de vigne sise au grand clos d’Armaillé contenant une hommée ou environ joignant d’un costé à … Crosson et d’autre costé à la vient J… Guisneau abuté d’un bout à la terre de la Courtellerye de la Primaudière sise audit Armaillé – Item une planche de vigne audit clos contenant une hommée ou environ joignant des 2 costés et abuté d’un bout la vigne Pierre Cochin à cause de sa femme – Item un petit lopin de vigne sis audit clos contenant 2 cordes et demie joignant d’un costé et abuté des 2 bouts à la vigne Jehan Guisneau – Item un cloteau de pré sis près le (f°171) Poyrier contenant une boisselée ou environ joignant d’un costé et abuté d’un bout au chemin tendant d’Armaillé à la Gaudaye d’autre costé au pré Michel Guisneau – outre tient en nuesse en la fraresche des Gendrons une petite chambre de maison et rue qui en dépend sis au lieu de  la Chauvière et tenant d’un costé à la maison Jehan Lebonnier et d’autre à la maison de la chaumière Rissier – Pour raison desquelles choses dessus déclarées et autres choses que tiennent Jehan Duchesne, Jacques Duchesne, Jehan Jehannault, Guillaume Blanchet mari de Guillemine Fauveau, Jehan Restier, Jacques Duchesne et autres détempteurs du lieu du Vignereau confesse qu’ils doibvent

ensemblement chacun an au terme d’Angevine à la recepte de céans 2 sols 6 deniers de debvoir ung boisseau tiers de boisseau d’avoine grosse à l’usage du fyé demie géline et demie trousse de foign à laquelle déclaration ledit Cherruau audit nom a fait arrest dont nous l’avons jugé et partant envoyé