Moulins qui n’existent plus : Nantes 1880

Notes de Paul de Berthou (1859-1933), reprenant celles de l’abbé Nicolas Travers (1674-1750), et celles de Jules Forest, l’aîné, libraire quai de la Fosse à Nantes, disponibles sur le site en ligne des AM-Nantes.

Ces notes attestent que :

  • la farine n’est pas transportée mais préparée sur place, à Nantes
  • les moulins de Nantes étaient tous à eau
  • la majorité des moulins pris en charge par le corps de ville pour nourrir la population
  • tous les moulins de Nantes n’étaient pas à farine, ainsi il a existé un moulin de poudre à canon, en pleine ville

 

Moulin de la porte de la Poissonnerie

Du temps de St Félix, au dessus de l’endroit de la porte de la Poissonnerie, était aussi un moulin à eau, avec sa chaussée. La ville en fit l’acquisition dans le Xvème siècle, pour la construction des deux tours de la Provosté et de la Porte de Villes (Travers, I, 72)

 

Moulins Coustans, ou moulins à harnois

Les premiers moulins du Port Communeau furent établis par ordre de Saint Félix, dans le VIème siècle (Travers, I, 72)

1373 – Le livre censif de l’hôpital St Clément, écrit vers cette époque, nous apprend que les moulins Coustans, autrefois à l’hopital, avaient été changés pour 3 septiers et demi de seigle de rente, sur des terres dans la paroisse de St Similien, et dans celle d’Orvault, de Aurea Valle (Travers, I, 439)

Je trouve les moulins Coustans écrits de différentes manières : Coustans, Coustant, Coutant, Contant, Constant, Constance etc… Quelle est la bonne ? J.F.

1444 – On fit dans ces temps, une barrière sur la chaussée des moulins Coustant (Travers, I, 558)

1475 – Les glaces renversent les travaux publics commencés en 1474, auprès des moulins Coustant, autrement à Harnois (Travers, II, 156)

Le prieur de Notre Dame de Nantes prenait le vingtième du produit du Grand Moulin de Coustant et le dixième du Petit Moulin, et la prieure de Saint Cyr, du bourg des Moustiers, levait 4 septiers de froment par an sur le Grand et le Petit mouin de Coustant. (Travers, II, 156)

1568 … ordonna de griller le bardeau du moulin de Fromenteau, autrement Coustant, en Saint Léonard. (Travers, II, 410)

1568 … ordonna de hausser la tour du moulin de Harnois, en Saint Léonard (Travers, II, 410)

1588 – La ville s’opposa à l’exécution du sieur de Fromenteau de hausser la chaussée du moulin de Constance, appelé depuis les moulin de Constant, et aujourd’hui (vers 1750) le moulin Coustant. Il est vraisemblable que cette chaussée est un ouvrage de Constantin Chlorus, et qu’il la fit construite lorsqu’il commandait dans les Gaules. Il est certain qu’on l’appelait autrefois : la chaussée de Constance. Le moulin Constant appartenait autrefois à l’hopital de Saint Clément ; il passa en d’autres mains par un échange, et il devint la propriété de la ville par un acquêt. (Travers, III, 6)

1592 – Le bureau arrêta de fortifier le moulin à Harnois -Travers, III, 66)

1617 – La ville acquit du sieur des Planches, seigneur de Froumenteau en Vallée, le moulin Coustant, dit le Froumenteau, situé en la paroisse de St Léonard, avec les vignes et pêcheries en dépendant, pour la somme de 4 100 livres. Elle ajouta 600 livres de supplément à ce prix. Ce moulin, avec ses dépendances, fut affermé 400 livres un mois après l’acquisition (Travers, III, 214)

1640 – Le moulin à poudre à canon, qui était auparavant à Sainte Catherine, avait été transporté depuis peu au moulin Coustant, où il y avait moins à craindre pour le public (Travers, III, 304)

1662 – 1er janvier, inventaire général des pièces et munitions d’artillerie, existantes à Nantes … sur la tour du Moulin Harnoier[1] 4 pièces … (Verger, Archives, I, 392)

1727 – La chaussée du Moulin Coustant, appelé Constance dans les anciens titres, comme ouvrage peut-être de César Constance Chlore, père du grand Constantin, et qui est le plus ancien moulin à eau de Nantes, menaçait ruine. Le rétablissement en fut ordonné et adjugé à la somme de 1 900 francs (Travers, III, 477)

1763 – On démolit la tour du moulin à Harnois et ledit moulin (Proust, continuation de Travers, 162, Soc. Academ. de N. 1867)

1824 – Dans notre enfance, on indiquait encore, dans le quartier de Saint Léonard, le moulin (à poudre) Coutant, y transporté en 1640 de la place Ste Catherine où il était dès 1596, quoi qu’il n’existat plus depuis bien des années « Le Cadre, Notes sur Nantes, 53)

 

Moulin de Toussaint

1422 – Une nouvelle confrérie avait été érigée à Toussaint, dans le siècle précédent. Le duc Jean V s’y fit inscrire le 14 novembre, et, pour son entrée, il accorda à l’église du lieu le droit de construire dans l’endroit, un moulin à eau sur pilotis ou sur des bateaux. On assigna pour ce moulin la voie d’eau de Toussaint sur une largeur de 37 pieds 6 pouces, et autant de longueur. L’acte passé à ce sujet nous apprend qu’il n’y avait point encore de moulins à vent à Nantes, que le duc n’y avait qu’un très petit nombre de moulins à eau, et que, l’été précédent la sécheresse avait été si grande que le peuple avait souffert de la disette des farines (Travers, I, 522)

1422 – Le duc était entré dans la confrérie de Toussaint, et il lui fit présent d’un emplacement sur les Ponts, pour y construire un moulin à eau. Le procureur du duc s’opposa à l’appropriement, sous prétexte que ce terrain faisait partie du domaine ducal, et qu’il ne pouvait être aliéné que du consentement ds Etats. Le trinunal passa outre, parce que c’était une donation pieuse et parce que la sécheresse de l’année précédente avait fait sentir que les moulins à eau, les seuls qui donassent farine, étaient en trop petit nombre (Huet, Statistique, 111)

1556 – L’an 1556, le Bureau avait demandé au roi d’avoir 6 moulins aux ponts de Piremil, e il ne les avait par obtenus. En en obtient 2 au pont de la Saulsais. Ces 2 nouveaux moulins, joints aux 2 de Notre-Dame, contigüs à ceux de la passée de Toussaint, et à un moulin que la ville bâtit quelques années après, au pont de Vertais, dit des Ponteraux et des Rouxeaux, faisaient sur la Loire 6 moulins à eau, qui ne subsistent plus. (Travers, II, 446)

 

Moulins de Barbin

Les moulins de la chaussée de Barbin furent construits par ordre de Saint Félix, dans le sixième siècle. (Travers, I, 72)

 

Moulins des Halles

Ces moulins furent construits dans le sixième siècle, par ordre de Saint Félix (Travers, I, 72)

 

Moulin Gillet, dit Godart

1475 – Le moulin Gillet, dit Godard, fut acheva en cette année -Travers, II, 156)

1614 … la ville aurait 4 gabares à Barbin, faisant passer au port de la Grosse Tour et au moulin Gillet -Travers, III, 184)

1625 – Les bateliers de Saint Pierre de Bouguenais, de Saint Jean de Coüeron, et du moulin Gillet, eurent défense le 9 février de passer quoique ce fut d’un bord de la rivière à l’autre. (Travers, III, 249)

1632 – « Le bureau ne prit aucune résolution sur la proposition faite touchand la chaussée de Barbin, pour y faite une oeuvre commode pour le public, et une écluse audit lieu, pour y faire passer les bateaux chargés de l’un et de l’autre costé, au lieu du grand dessein ci-devant projetté de la chaussée du moulin Gillet, ce qui serait de trop grand frais, et de faire un cail au devant du Port Communeau, et de hausser la muraille du moulin Gillet, à proportion de hauteur compétente. (Travers, III, 287)

 

Moulin du pain du chapitre de Notre-Dame

1483 – Le duc fit une fondation à la collégiale, et le trésorier Landais, pour la mettre à exécution, fit fermer, entre la chapelle de Bon-Secours et la Belle-Croix, sur la Grand Pont de Nantes, la moitié d’une des voies d’eau et le tiers d’une autre voie, pour la construction d’un moulin à eau. On l’appela le moulin du pain du chapitre de Notre-Dame, sa destination ayant été de moudre le froment pour le pain distribué manuellement, tous les jours, aux chanoines de Notre-Dame. Ce moulin ne subsiste plus depuis plusieurs années (du temps de l’auteur, vers 1750) ; mais l’eau devenue moins rapide et encore plus lente par la construction d’un autre moulin au joignant, dit le moulin Grognard, que la ville fit construire dans le siècle suivant, a donné lieu à un amas de sable dont la grève de la Saulsaie, aujourdhui île Feydeau, s’est formée insensiblement. (Travers, II, 184)

Je crois que ce moulin est le même que le moulin Adam. J.F.

 

Moulin Adam

1571 – L’on réparait le pont de Nantes, à la sortie de la Saulsaie, proche le moulin Adam. Ce moulin appartenait au chapitre de Notre-Dame et ne subsiste plus (Travers, II, 430)

Je crois que ce moulin est le même que celui que l’on nommait le moulin du pain du chapitre de Notre-Dame. J.F.

 

Moulin du Pont des Rousseaux

1580 – La ville faisait bâtir un moulin à eau, avec la maison pour loger le meunier, au pont des Rousseaux, proche Toussaint. (Travers, II, 504)

 

Moulin Grognard

1608 – On travaillait à asseoir dans la rivière le second pilier nécessaire pour la construction d’un moulin à eau, placé entre les ponts de Nantes et la Saulsaie. On y battit 313 pieux ou pilotis, faisait 8 381 pieds de bois. Ce moulin, qu’on appela le moulin Grognard, et qui ne subsiste plus, a beaucoup contribué à la formation de la grève de la Saulsaie, aujourdhui l’île Feydeau (Travers, III, 158)

Ce moulin appartenait à la ville (Travers, III, 169)

1660 – Le 29 avril, le fermier du moulin de la Saulsaie, qui appartenait à la ville, et qui, depuis quelques  années (vers 1750) n’existe plus dans la vue d’obtenir quelque diminution du prix de la ferme, représenta que « les glaces ont esté et sont encore à présent (29 avril) en rivière, depuis la feste de Noël dernière, en telle sore qu’elle est prise partout et si extraordinairement que de vie d’homme elles n’ont esté semblables. ». Le bureau, ayant égard à sa réclamation, lui fit déduction de 150 livres. D’après de compte, les glaces furent en rivière pendant près de 5 mois. Pendant tout le carême, et durant tout ce temps, la ville était presque sans commerce. (Travers, III, 367)

1725 – On démolit, dans ce temps, le moulin Grognard, près Bon-Secours, parce qu’il nuisait aux travaux que l’on faisait alors à l’ïle Feydeau ; (Travers, III, 471)

1770 – Les bains du Moulin Grognard, près le pont de Belle-Croix, furent consumés par un incendie. Le sieur Jourdain, qui en était propriétaire, obtint l’autorisation de les reconstruire sur la grêve de l’ïle Feydeau que la ville lui afféagea pour 30 ans, nonobstant les oppositions des actionnaires de l’ïle Feydeau. ( Verger, Archives, III, 269)

 

Moulins sur bateaux, dans la Loire

1813 – Jacques Conty, ci-devant meunier marchand de farines, à Meung (Loiret), et présentement à Nantes, quai Jean-Bart, 12, marchand de grains, touché des entraves que le département apporte à l’approvisionnement de farine de cette cité populeuse, et même de tout le département, offre d’établir à ses frais des moulins à eau d’une structure particulière, sur l’un ou l’autre des bras de la Loire, au-dessus ou au-dessous des ponts, suivant que les bancs de sable ou les courants l’exigeront, et dans les endroits qu’il jugera convenables à cet établissement, sans toutefois gêner la liberté de la navigation. Il se flatte, si son offre est agréée, de mettre ses concitoyens à l’abri de toute crainte à cet égar : mais, pour l’indemniser des frais immenses d’une entreprise de cette nature, il demande pour lui ou les siens, un privilège exclusif de 30 années, et ose l’attendre de la sagesse d’une administration échirée. Nantes le 3 décembre 1812. Signé Conty-Bigot. (Journal politique de la Loire Inférieure, 6 février 1813)

 

Moulin du Pont de la Belle-Croix et Moulin de la Magdeleine

1823 – Mise en vente d’un moulin à bled sur bateau, amarré et ayant droit d’emplacement aux deux premières arches du Pont de la Belle-Croix, du côté de l’île Feydeau ; mis en mouvement par une roue, et garni de tous ses ustenciles et accessoires. (Journal de Nantes, 19 mars 1823)

1832 – Le 20 décembre, il sera procédé à l’adjudication volontaire de 2 moulins à farine, montés sur bateaux, établis à Nantes, l’un près le pont de la Belle-Croix, l’autre près celui de la Madeleine. (La Loire, 19 décembre 1832)

 

 

[1] ici on lit Harnoier ; généralement on disait moulin à harnois

Les 16 boulangeries de Vertais et Pirmil en Saint Sébastien près Nantes en 1710

En 1710 Vertais et Pirmil, qui sont pratiquement le faubourg sud de Nantes, ne relèvent pas de Nantes, mais de Saint Sébastien d’Aigne.

Comme je vous l’ai déjà raconté ces temps derniers, ce faubourg de chaque côté du pont de Pirmil, était faubourg artisanal à la population dense.

Si dense qu’on trouvait 18 boulangeries en 1710, enfin au moins 18 boulangeries, car il faut vous dire que le rôle de capitation (l’IRPP d’alors) de saint Sébastien en 1710 ne donne hélas par le métier pour tout le monde, et en l’absence de précision des métiers, il convient donc de penser que ces 18 boulangeries sont un minimum. Si ce n’est que le dépouillement que j’ai fait de ce rôle semble montrer un profond respect pour les boulangers, sans doute les pères nourissiers de la population laborieuse.

Certes, on mangeait plus de pain autrefois que maintenant. Et même beacoup plus, mais tout de même, cela fait beaucoup de boulangeries, et je suppose que les boulanges de Vertais étaient aussi fréquentés par les Nantais.

MAIS SURTOUT, A VERTAIS ET PIRMIL, ON TRAVAILLAIT POUR LA MARINE. Il y avait plusieurs cordiers avant l’ouverture d’une corderie plus importante, et de même on fabriquait le BISCUIT DE MER avant la création fin du 19ème siècle du biscuit que nous connaissons et des 2 grandes biscuiteries LU  et BN.

Donc, s’il y avait tant de boulangeries à Vertais c’est qu’on travaillait pour le biscuit de mer, et pour la marine. Tout comme aussi on travaillait pour les voiles et je reviendrai sur le nombre incroyable de tissiers à Vertais et Pirmil.

 

Bref, ceci pour vous expliquer pourquoi ces jours-ci je vous montrais tant de moulins proches de Pirmil. Et je ne vous ai pas tout montré, car il y en avait au Douet etc…

Ils étaient donc au plus proches de ces nombreux clients boulangers, car de vous à moi il était bien plus facile de transporter les céréales jusqu’à Nantes que la farine, donc on transportait les céréales jusqu’à ces meuniers proches de Nantes.

Voici donc ces boulangers (page, canton, nom, métier, capitation en sols) :

10r Pirmil Bretaigne Louis boulanger 240
2r Vertais Bretin Martin et sa belle mère boulanger 120
12v Pirmil Bretineau Gabriel boulanger 100
2v Vertais Couillaud François boulanger 260
3v Vertais Favereau Julien boulanger 100
2v Vertais Garot boulanger 280
9v Pirmil Grenet Julien boulanger 280
13v Pirmil Guillou Jean boulanger 260
3v Vertais Hardi Pierre boulanger 80
10v Pirmil Legendre Joseph boulanger 140
5v Vertais Lemaistre boulanger 180
5v Vertais Moreau Mathurin boulanger 130
6v Vertais Rotureau Jan boulanger 160
5v Vertais Bouviere, la veuve boulangère 250
6r Vertais Gerard, la veuve boulangère 80
1v Vertais Vigois, la veuve boulangère 200

Les boulangers sont bien plus imposés que beaucoup d’artisans. Il semblent donc bien s’en tirer.

Mais ne me demandez pas de vous faire le tableau des meuniers, car passé ces 2 districts usineux et laborieux il semble que les commis aux impôts aient méprisé le peuple des campagnes qui habitaient au delà de la chapelle Bonne Garde car ils donnent alors rarement le métier.

 

Nous consommons 3 fois moins de pain qu’alors. Ils en consommaient plus de 900 g par jour, ce qui constituait d’ailleurs l’essentiel de l’alimentation des classes artisanales de Vertais et Pirmil.

Je crois bien même que nous sommes descendus en dessous de 300 g/jour

 

A demain, encore la farine … mais pas pour vous rouler dedans … je vous le promets.

 

du Quai des Fumiers à la Cale au Foin : le quai Magellan, Nantes 1840

Il existe sur le site des Archives Départementales une vue splendide de la cale au foin, hélas elle se cache sous un nom totalement erroné : CHARGEMENT DE PAILLE ET FOIN, AU FOND LE PONT DE PIRMIL 33Fi112

  • rassurez vous, on ne charge pas de foin à Nantes, on décharge, car le foin ne pousse pas à Nantes, et la ville fait venir par chalands le foin. En effet Nantes, avant l’automobile, compte de très nombreux chevaux pour ses déplacements et transports.
  • rassurez vous, le pont est celui de la Madeleine et non celui de Pirmil

La véritable légende est donc :
Déchargement à la cale au foin quai Magellan, au fond le pont de la Madeleine

Cette cale au foin quai Magellan a un bien belle histoire. En effet, elle date de 1840, voici comment :

  • quai Magellan

(Notes de M. J. Forest, par Paul de Berthou, manuscrit aux Archives Municipales de Nantes)

Magellan, célèbre navigateur, mort en 1519
Chaussée Choismet
1595 Inscription. L’an 1595, cette chaussée, pour communiquer à la prairie Choismet, a été construite des deniers de la Ville, par les ordres de Messire du Bot, sieur de l’Aunay, maire de Nantes (Lebreton, 1 er juin 1837, p.3). Lebreton ne dis pas où il a trouvé cette inscription. Sans doute dans « l’Histoire lapidaire de Nantes », par Fournier, 2 vol. mss à la BM
La chaussée Choimet commençait à la jonction Est de la chaussée de la Magdeleine et du pont de la Magdeleine. Elle occupait une petite partie de ce qui est maintenant le quai Magellan. Elle longeait la chapelle de la Magdelaine et conduisait à la prairie de la Magdelaine, dont une partie se nommait, à ce qu’il paraît, prairie Choimet. J.F.
1834 Le conseil d’arrondissement invite la mairie de Nantes à éloigner le Parc aux fumiers, vrai foyer d’infection et d’incommodité pour les habitants d’une partie des Ponts et pour les malades de l’Hôtel-Dieu (Lebreton, 11 juillet 1834n p.11)
Le quai Magellan a été longtemps nommé Quai des Fumiers, parce que c’était là qu’on déposait toutes les balayures des rues, que le service de la répurgation apportait chaque jour. J.F.
Le nom de Magellan lui fut donné pendant la révolution (Etrennes du Commerce, 1793, 137)
1837 Le Parc aux fumiers, placé à l’extrémité de la prairie de la Magdelaine, vient d’être supprimé (Verger, Archives, I, 210)
1840 Nous voyons avec plaisir s’avancer peu à peu la construction du Quai Magellan qui, permettant de faire le tour de la prairie de la Magdeleine, et communiquant à la haute ville par le pont de la Rotonde (pont St Félix), métamorphosera tant ce quartier qui se couvrira peu à peu d’arbres, de magasins et de maisons d’habitation, et formera, en prolongation des deux cours, une promenade charmante (Lebreton, 7 mai 1840, p. 3)

Note d’Odile : Je suis très impressionnée par la date tardive (1840) pour éloigner les immondices et fumiers. D’autant qu’ l’hôpital était devant ! Nous avons fait quelques progrès depuis…

le Châtelet, rue Dos d’Ậne, Nantes : maison du 16ème siècle, démolie en 1914

Tout change.
Pour atteindre Pirmil en bus, depuis Basse-Goulaine et Saint-Sébastien, nous avons désormais une ligne qu’ils appellent « bus-way » C9
Comme si la langue française n’était pas assez riche !!! Moi, de telles lignes m’écorchent la langue.
Bref, vous l’avez compris, nous vivons la modernité.

Mais, dans cette modernité, l’histoire tente de transparaître.
Car, si vous prenez le C9, ligne qui mêne de Basse-Goulaine à Pirmil par Saint-Sébastien, vous avez la surprise de vous arrêter aussi à un arrêt que je qualifierais de tout à fait IMPROBABLE, car au milieu de nulle part, dans ce qui reste en bas de la rue Saint Jacques, non desservie par les bus, que nous croisons seulement.
Bref, nous nous arrêtons en haut du parking Pirmil, avant de tourner dans ce qui reste de la rue Dos d’Ậne.

Dans les années 1940 à 1960, ma grand mère, qui demeurait rue Saint Jacques, appelait ce coin « le Châtelet », et je ne l’entendais jamais dire « rue Dos d’Ậne ». Ainsi, l’usage voulait qu’on ait conservé un nom, que j’entends désormais, dans le C9, lorsque l’arrêt avant Pirmil, au bas de la rue Saint Jacques, est annoncé par le haut-parleur.
Hélas, en vérifiant le nom de l’arrêt sur le site de la TAN (les transports Nantais), je découvre ahurie, qu’ils écrivent « Châtelets », avec un pluriel !!!!

IL N’Y A JAMAIS EU DE PLURIEL!!!!

Voici l’origine de ce Châtelet, au singulier, car ce fut une unique maison, que l’on appelait ainsi. Ce qui suit a été écrit par Paul de Berthou, et ses notes sont en ligne sur le site des Archives de la ville de Nantes. Ceci est un document fiable :

  • Rue Dos d’Ậne, de la place Pirmil à Pont-Rousseau

1615 : … la ville demanda le renvoi des munitions fournies. Elles revinrent par la Porte de L’Espau, qui existait au bout de la rue Dos d’Ậne. (Travers, III, 198)
1650 : On bâtit en Dos d’âne la Guérite de garde (Travers, III, 440). Dans la Marie Mellier, VI, 331, on lit l’inscription qui était au dessus de la Porte de la Garde, dans le quartier nommé Dos d’Ậne. L’inscription sur cette porte fut construite en 1680, Jacques Fremon étant maire.
Il est vraisemblable que la Guérite de Garde et la Porte de Garde ne font qu’un. J.F .
Pendant la Révolution, la rue Dos d’Ậne fut nommée rue Caton. A la Restauration, elle reprend son nom de Dos d’Ậne (Etrennes du Commerce, 1793, p. 133 ; – Nomenclature des rues, 19)
1840 : l’Ordonnance royale du 26 septembre 1837 qui fixe à 10 m la largeur de la traverse, atterne dans les rues de Biesse, Vertais et Dos d’Ậne 180 maison qui doivent céder à la voie publique une superficie d’environ 3 500 m. Parmi ces maisons, 102 surtout présentent une sorte de saillies véritablement intolérables et leur démolition immédiate ou prochaine a été arrêtéer en principe. (Le Breton, 7 mai 1840, p. 2)
1914 : Près de la rue Dos d’Ậne, en dehors des maisons du côté sud, vers la campagne, et à peu près vers son milieu, se voyait une vieille maison de campagne, dite « le Châtelet », petit corps de logis à un étage, de plan à peu près carré, flanquée d’une tour ronde, contenant l’escalier. Dans la logis il n’y avait qu’un chambre nasse et chambre haute. Cette maison, peut-être du XVIIème S. existait encore toute ruinée en janvier 1914. En février 1915 il n’en restait plus rien. Elle a dû être démolie au printemps 1614 avant la guerre. Les matériaux eux-mêmes avaient été enlevés.

Cette maison, à l’escalier en tour ronde, était certainement construit avant 1600, date à laquelle on avait déjà intégré l’escalier dans le corps principal de bâtiment.

Et surtout, je vais revenir sur cette maison, car elle est le signe d’une population assez mélangée dans ce fauxbourg de Nantes, dont je viens de retranscrire les registres, et dont je vais vous parler plus tard.

Je vous ai déjà parlé de cette rue :
Canadiens descendants de Louis Bureau dit « Sans-Souci », en ce jour de fête du centenaire de René Bureau, voici la rue Dos d’Âne de vos origines, presque comme elle était en 1640

Histoire de la place Saint Pierre : Nantes avant 1864

Il y a quelques jours je vous demandais si vous trouviez à quoi ressemblait la place Saint Pierre en 1837, car l’actuelle place est postérieure.

Je viens de trouver son histoire sur le site des Archives Municipales de Nantes. J’ajoute que j’ai l’ouvrage de Guépin « histoire de Nantes », et vu le dessin de Hawke des 2 cariatides.

  • Source :
  • Archives Municipales de Nantes 155Z manuscrit numérisé sur le site de Archives : Rues de Nantes : d’après les notes de M. Jules Forest BERTHOU (Paul de) 1899-1900 : Ensemble manuscrit (12 volumes in-8°, 220 x 175 mm), illustré de 32 plans, dont 30 sur papier calque, presque tous signés des initiales de Jules Forest, de quatre croquis ou plans dans le texte et six dessins sur papier calque. Paul de Berthou compile et complète les notes du libraire Jules Forest avec de nombreux autres documents d’archives, dont en particulier les manuscrits n°1324 et 1354 de la Bibliothèque de Nantes, respectivement « Notes sur la commune de Nantes », par Verger, et « Notes sur les rues de Nantes », par Bizeul.
    Le comte Paul de Berthou (Nantes, 1859-Saint-Dolay, 1933) fut archiviste-paléographe et historien local, spécialiste de la Bretagne. Il fut Secrétaire général de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique.

  • Place Saint Pierre
  • Iconographie 1838 : Portail, place St Pierre Dessiné vers 1838, par Hawke (Guépin, Hist. de Nantes, 81). Ce portail, décoré de Cariatides attribuées au Puget, appartenait à l’ancienne maison du Chapitre, démolie en … J.F.

    1721 : Les puits de la place St Pierre et du Change étaient bouchés depuis longtemps. Un arrêté de la Mairie ordonna de les faire rouvrir. M. Goubert, ingénieur, fut chargé d’en dresser les plans et fit exécuter les travaux, dans le courant de 1721. Les puits furent mis dans l’état où on les voyait encore, il y a quelques années. (Meuret, II, 266)
    Ces puits gênaient la circulation, et ils étaient devenus inutiles, depuis l’installation du service d’eau. Ils ont été démolis et comblés en …
    Le puits de la place St Pierre est représenté sur celle des rues de Nantes, par Deroy, qui donne la façade de la Cathédrale. J.F.
    1755 : Le Conseil d’Etat arrête de faire une place plus régulière, devant la Cathédrale, dont on ôtera les petites maisonnettes, adossées aux 2 portes de la belle façade de cette église, qui défigurent le portail.
    De cette place St Pierre, ouvrir une rue qui s’enfilera dans celle nommée Haute-Grand-Rue (Arrêt du Conseil d’Etat, de 1755, p.3)
    La maison du Grand Archidiacre faisait le coin de la place St Pierre et de la Grande Rue. Sa façade orientale, donnant sur la place, avait 80 pieds.
    La maison du Chapitre, ayant un balcon contenu par les cariatides, est ainsi désignée : « maison bastie de pierres de taille, à neuf, où estoit l’ancienne Psalette, dépendant de la fabrique de St Pierre …, ayant de face 63 pieds, et de profondeur 88 pieds. » (Bizeul, Rues de Nantes, qui a pris ce renseignement dans le ms. Proust. J.F.) Sa démolitio en 1864, a été nécessité par l’agrandissement de la place. J.F.
    1792 : Il est proposé au Conseil d’ouvrir une rue, au Sud de la Cathédrale, qui irait de la Place St Pierre sur le cours. Le Conseil, considérant que cette rue dans le projet arrêté en 1791, arrête qu’elle aura lieu, pourvu qu’elle ait 20 pieds de largeur, dans toute sa longueur … (Verger, Archives, V, 248) Cette rue n’a jamais été ouverte.
    1792 : C’est sur la place St Pierre que les jardiniers de St Clément, St Donatien etc, apportent leurs charges de légumes, fruits etc…, pour vendre aux marchandes qui les détaillent dans la ville. (Nouvelles Etrennes Naisaises, Guemar, 1792, p.37)
    Pendant la révolution, la place St Pierre fut nommée Place des Graches (Guemard, 654)
    1808 : Dans la fouille qui fut faite sur la Place St Pierre, parmi les terres extraites de la tranchée, je n’ai vu que les tuiles et briques et romaines, des ossements humains (ce terrain était un des anciens cimetières du christianisme), et une médaille d’argent de l’Empereur Gordien. Elle porte pour légende : « MP GORDIANUS PIUS AUGUSTUS » (Fournier, Second rapport, p. 14)
    Dans les déblais, en avant de la porte de la Cathédrole, M. Fournier a découvert plusieurs piserres funéraires romaines, de 4 pieds environ de hauteur. Elles sont en granit du pays, décorées, sur leur face principale, d’un fronton soutenu par 2 pilastres.

    1835 : Deux cariatides, sur la place de la Cathédrale, sont attribuées au Puget . Elles offrent certainement quelques unes des caractères du talent de ce grand artiste, la force et l’énergie. Au reste, grattées et peintes aujourd’hui, il est malaisé de les juger. Une restauration si brutale gâterait les plus beaux ouvrages. (Mérimée, Notes d’un voyage dans l’Ouest de la France, 303)
    Ces cariatides décoraient la porte d’entrée de la maison du Chapitre, qui fut démolie en 1864.pour faire place aux constructions et à l’agrandissement de la nouvelle place St Pierre.
    La maison du Chapitre, dont la façade donnait sur la partie Nord de la place, était située entre la rue Royale et la rue Notre-Dame. J.F.
    1836 : Un arrêté du Maire de Nantes, du 28 juin 1836, porte ce qui suit : « Vu les nombreuses réclamations qui lui ont été adressées contre l’établissement du marché de la Place St Pierre ; Condisérant d’ailleurs que cette place fait partie dela grande voirie, et qu’elle est conséquemment fréquentée par les voitures publiques, et notamment par les transports de roulage, les diligences et les malles-postes ; Considérant aussi que son exiguité ne permet pas qu’elle soit constamment ou temporairement occupée par un marché, parce qu’il en résulte un encombrement qui nuit à la circulation et compromet la sûreté publique ; Considérant en outre que la Place Dumoustier, à la proximité de la première, vient d’être disposée pour l’installation du marché en question. A compter du lundi 25 juillet 1836, le marché aux légumes, fruits, beurre, lait et autres objets, cessera de se tenir sur la Place St Pierre … et le marché de la Place Dumoustier sera ouvert aux marchands et étalagistes du marché supprimé et à tous autres… (Lebreton, 10 juillet 1836, p.1)
    1864 : Juillet 1864, on commence la démolition des maisons nécessaires à l’agrandissement et à la rectification de la Place St Pierre (Union Bretonne, 26 juillet 1864)

    Contrat de mariage de François Caillaud, Nantais, avec Renée Cochelin, Angers 1609

    et le Nantais n’est pas venu seul, non seulement il est avec son frère, mais aussi d’autres parents.
    Je me demande toujours, puisque je domine la Loire, du haut de ma tour à Saint Sébastien sur Loire, si ce type de déplacement était alors par la Loire ou par terre. J’ai beau avoir lu plusieurs ouvrages d’histoire sur les transports sur Loire autrefois, je ne parviens pas toujours à saisir si de tels déplacements était par la Loire.
    Car, si on veut bien considérer tout le travail que je fournis sur ce blog, il y avait bien des Nantais à épouser des Angevines !!! Il devait donc y avoir des bateaux à passagers assez fréquents !

    Ici, la famille est de bourgeoisie très aisée, au regard des dots que l’on rencontre en Anjou, même si je pense savoir que les Nantais trouveront la somme moins importante à leurs yeux, car un port est signe de fortunes de mer plus importantes mais aussi moins stables, car la fortune de mer c’est aussi avec risques et périls de mer !!!
    La dot de Renée Cochelin se monte à 4 000 livres en deniers plus trousseau et habits, et j’estime, au vue de mon expérieuce, qu’il convient d’estimer ces derniers à près de 500 livres et je dirai donc que la dot réelle se monte à 4 500 livres au total.
    A titre de comparaison, à cette date de début du 17ème siècle, la dot d’une fille d’avocat ou notaire était plus près de 2 000 que de 4 000 livres.

    collection particulière, reproduction ingterdite
    collection particulière, reproduction ingterdite

    Cette carte postale est assez spéciale, car avant 1914, aux tous débuts de la carte postale, on a édité quelques fantaisies qui ressemblent bien à des loupés. Ici, les photographes viennent de découvrir comment peindre de la couleur sur le noir et blanc.
    Hélas, les toîts du château de Nantes n’ont connu que l’ardoise grise, etc…
    J’en conclue que ce photographe n’a jamais vu le château.

    Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    Le 21 mars 1609 (René Serezin notaire royal à Angers) au taité de mariage d’entre honorable homme François Caillaud marchand demeurant à la Fosse de Nantes fils de deffunt honorable homme François Caillaud et de honorable femme Marguerite Bernard dame de la Tounnessière ? et Renée Cochelin fille de honorables personnes René Cochelin marchand bourgeois d’Angers et de Renée Crouilleau demeurant Angers paroisse st Michel de la Palluz ont esté auparavant aulcune bénédiction nuptiale fait et accordé par devant nous René Serezin notaire royal à Angers les accords et pactions matrimoniales qui s’ensuivent
    c’est à savoir que lesdits Cochelin et femme ont donné et promis bailler auxdits futurs conjoints dans le jour de leurs espousailles la somme de 4 000 livres tz en advancement de droit successif de ladite Renée leur fille, de laquelle somme de 4 000 livres en demeurera 2 500 livres de meubles communs entre lesdits futurs mariés au cas qu’il y ait communauté acquise entre eux et non autrement, qui sera après l’an et jour de la bénédiction nuptiale, et où il n’y auroit communauté acquise auparavant la dissolution dudit mariage promet et s’oblige ledit Caillaud ses hoirs et ayant cause rendre à ladite future espouse ses hoirs et ayant cause ladite somme de 2 500 livres et le surplus de ladiet somme de 4 000 livres montant 1 500 livres demeurera et demeure de nature de propre paternel et maternel de ladite Renée Cochelin et laquelle somme de 1 500 livres tz ledit Caillaud et noble homme Me Jehan Caillaud son frère advocat en parlement de Bretagne demeurant à Nantes paroisse ste Croix présent tant en privé nom que eux faisant fort de ladite Bernard et en chacun desdits noms et qualités et en chacun d’iceulx un pour le tout et chacun d’eux seul et pour le tout ont promis mettre convertir et employer en acquest d’héritage de pareille nature pour et au nom de ladite Renée sans que ladite somme de 1 500 livres et acquests qui en seront fait ne l’action pour le demander puisse tomber en la communauté desdits futurs mariés, et à défault d’acquest ont iceulx Caillaud esdits noms solidairement vendu créé et constitué à ladite Renée Cochelin rente de ladite somme à la raison du denier vingt qu’ils ont assise et assignée sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles hors part de communauté, laquelle rente ils sont et demeurent tenuz rachapter un an après la dissolution dudit mariage pour pareille somme de 1 500 livres
    outre promettent lesdits Cochelin et femme accoustrer leur fille d’habits nuptiaulx et luy donner trousseau honneste selon sa qualité,
    et à laquelle future espouse ledit Caillaud futur espoux et ledit Caillaud son frère se faisant fort de ladite Bernard leur mère ont accordé la somme de 80 livres tz par chacun an de douaire conventionnel cas de douaire advenant, sy mieux elle n’aime prendre son douaire coustumier, le tout à son choix et option, et outre cas advenant que ldit futur espoux decèderoit sans enfants dudit mariage au dedans de l’an et jour d’iceluy a ledit futur espoux dès à présent fait don à ladite future espouse de toutes et chacunes les bagues et joiaulx qu’il luy baillera en faveur dudit mariage par ce que aussy le décès dudit futur espoux advenant le premier sans enfants dans ledit an et jour dudit mariage ledit futur espoux pourra reprendre lesdits bagues et joiaulx, et au cas que ledit futur pendant iceluy mariage du consentement de ladite Cochelin ou tous deux ensemble vendent ou autrement alliennent des héritages d’icelle Cochelin ledit futur espoux est et demeure tenu et obligé d’en convertir les denirs en acquests réputés propres d’icelle Cochelin et de mesme nature que ceulx qu’il aura vendus et à faulte de de faire dès à présent luy en promet récompense sur ses propres,
    et en faveur et contemplation duquel mariage a ledit Me Jehan Caillaud auditnom de procureur de ladite Bernard sa mère quité et quite par ces présentes ledit François Caillaud de toutes et chacunes ses pensions nourriture et entetennement qu’elle eust peu prétendre contre et vers luy depuis le décès de son feu père jusques à présent, sans que jamais ladite Bernard ou ledit Me Jehan Caillaud et autres ses enfants puissent faire aulcune demande, à quoy il a tant pour luy que ladite Bernard dès à présent renoncé et renonce,
    et au moyen de ce que dessus se sont lesdits futurs conjoints du vouloir et authorigé de leurs père mère frère et autres leurs proches parents promis et promettent mariage l’un à l’autre et iceluy solemniser en face de sainte église catholique apostolique et romaine si tost que l’un en sera requis par l’autre pourveu qu’il ne se trouve empeschement légitime promettant ledit Caillaud faire ratiffier ces présentes à ladite Bernard et en fournir et bailler auxdits Cochelin et femme lettre de ratifficaiton et obligation vallable à peine de toutes pertes despens dommages et intérests ces présentes néantmoings etc
    car ainsy a esté accordé stipulé et accepté entre lesdites parties, tellement que à ce que dessus tenir etc et à payer etc et aulx dommages etc obligent respectivement etc et lesdits Cochelin et femme au paiement de leurs promesses eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc et ledit Caillaud esdits noms et qualités et en chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc renonçant respectivement au bénéfice de division discusison d’ordre de priorité et postériorité foy jugement et condemnation etc
    fait et passé audit Angers maison desdits Cochelin et femme en présence de honorable homme Jacques Beranger marchand beau frère dudit futur espoux, François Boileau son cousin, Jacques Fresneau marchand demeurant à Nantes, messire Jehan Baptiste Ferrant docgteur régent en la faculté de médecine, Charles Gohier marchand demeurant Angers oncles de ladite future espouse, Jehan Lebreton marchand demeurant à Angers et Fleury Richeu praticien demeurant à Angers

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog