Quitance de Marquise et Guillemine Noguette, Cheffes, Chazé-sur-Argos, 1592

Nous partons à Chazé-sur-Argos/
Le marchand ne sait pas signer, ce qui est assez rare à ce niveau, mais il est vrai que marchand recouvre beaucoup de métiers

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Chazé-sur-Argos, collection particulière, reproduction interdite
Chazé-sur-Argos, collection particulière, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici la retranscription de l’acte : Le 7 mars 1592 avant midy a esté présent par devant nous François Revers notaire royal à Angers, Jehan Fourier marchand, mary de Marquise Noguette demeurant à la Tabardaye paroisse de Chazé-sur-Argos,
lequel tant en son nom que comme procureur de Marquise Noguette sa femme et de Guillemine Noguette veufve de deffunct Jehan Peccot sœur de ladite Marquise
confesse avoir eu et receu ce jour d’huy présentement et à veue de nous d’honneste homme André Constantin sieur de la Pincaudière demeurant à Angers la somme de 9 écuz sol pour le reste et parfait payement de la somme de 19 escuz sol pour le prix principal des choses héritaux par ledit deffunt Peccot et ladite Guillemine Noguette sa femme et à présent sa veuve, soy faisant fort desdits Fournier et sa femme, vendues audit Constantin par contrat passé par Me René Rouault notaire soubz la court de la Roche d’Iré le 9 mars 1589 laquelle somme ledit Fournier a eue prinse et receue en notre présence et veue de nous en 9 escuz d’or sol au poids et prix de l’ordonnance dont et de laquelle somme de 9 ecsuz sol ledit Fournier s’est tenu à content et bien payé et en aquite et promet acquiter lesdit Constantin et ses hoirs etc pour ladite Marquise Noguette sa femme et ladite Guillemyne et tous autres

ensemble a confessé avoir eu et receu dudit Constantin présentement comme dessus la somme d’un escu sol pour la vendange de 3 années dernières d’un quartier de vigne sis au cloux Septier paroisse de Cheffes appartenant à ladite Guillemine Noguette, de laquelle somme d’un escu pour la vendange desdites 3 années ledit Fournier s’est tenu à content et en acquite et quite ledit Constantin et promet acquiter ledit Constantin vers ladite Guillemine, lequel Fournier a précentement baillé audit Constantin ratification en forme dudit contrat de luy et de sa dite femme portant pouvoir de recepvoir ladite somme de 9 escuz dessusdite,

ensemble On le disait aûtrefois pour outre cela. BOSSUET l’a employé dans le sens de tout-à-la-fois. « Ils méprisoient ensemble le mariage, l’usage des viandes, et les Sacremens. — Ensemble n’est plus usité dans ces deux acceptions. (Jean-François Féraud: Dict. critique de la langue française, 1787-88)

ce que dessus a esté stipulé et accepté par lesdites parties respectivement etc oblige ledit Fournier soy ses hoirs etc foy jugement condemnation etc
fait et passé Angers à notre tablier Angers en présence de Me René Delanou escollier Pierre Delalande et Michel Lory praticiens demeurant audit Angers tesmoins,
ledit Fournier a dict ne scavoir signer

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Georges Lemotheux médiateur de Jacques Lemasson, Marigné, 1545

Selon la généalogie établie par Jacques Saillot :

les Lemotheux descendent tous de Georges, premier personnage connu de cette famille, dont le nom est cité au dossier AD49-2E1766, comme vivant à Marigné-sous-Daon vers 1500, toutefois il semble être décédé avant 1531, le seul fils qu’on lui connaisse est René °vers 1500 à Marigné-sous-Daon, marié vers 1530 à Christophlette LEMASSON ( ?)

Voici Georges Lemotheux, encore vivant en 1545, dans une affaire de violences faites à Jacques Lemaczon de Cheffes. Et, comme vous en avez maintenant l’habitude sur ce blog, l’affaire est traitée à Angers devant notaire royal d’Angers. Ils sont venus à 4 hommes depuis Marigné et Cheffes. Lemaczon, blessé et soigné, n’a pas pu se déplacer.
Puisqu’il vit encore en 1545, vous pouvez sans doute trouver son décès en ligne car les sépulturures et chanteries de ces années là existent (commencez vue 45, car je n’ai pu donner l’année à la machine en ligne, qui ne voulait pas de moi)

Marigné-sous-Daon, photo O. Halbert
Marigné-sous-Daon, photo O. Halbert
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L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 36 mars 1545 en la court royal d’Angers endroit par davant nous Marc Toublanc notaire d’icelle court personnellement estably Georges Lemotheux paroissien de Marigné au nom et comme soy faisant fort de Jacques Lemaczon paroissien de Cheffes,
soubzmettant audit nom confesse etc avoir aujourd’huy quité ceddé délaissé et transporté et encores par ces présentes quicte cèdde délaisse et transporte à Bastian Chaillou paroissien dudit Cheffes à ce présent et acceptant qui a prins et accepté prend et accepté

les droictz et actions et intérestz que ledit Lemaczon avoit et pouroit avoir à l’encontre de Jehan Cynart pour raison des excès forces et viollences faictes par ledit Cinart audit Lemaczon auparavant ce jour pour raison de la requête en prinse de corps à l’encontre dudit Cinard, lequel Chaillou à ses périlz et fortunes en fera telle poursuite à l’encontre dudit Cinard ainsi qu’il verra estre à faire

et est ce fait moyennant la somme de 7 escuz sol dont en sera payé par ledit Chaillou audit Lemotheux audit nom dedans la mycaresme prochainement venant 3 escuz et l’outre plus de ladite somme dedans le jour de Pasques aussi prochainement venant
sera oultre tenu ledit Chaillou payer les barbiers qui ont médicamenté et qui paracheveront à médicamenter ledit Lemaczon et payer les frais des commissaires dudit Cinard si aucuns sont faicts, et sera tenu ledit Chaillou dedans le jour de Pasques aussi prochainement venant faire veoir ledit Cinard par le sieur sénéchal d’Anjou ou son lieutenant pour donner temps audit Lemaczon …
fait et passé en ceste ville d’Angers en présence de Pierre Chapperon Michel Juffé René Cocosnier demeurant en ladite paroisse de Cheffes Pierre Guerin et Anthoine de Challes tesmoins

    Chaillou a un aussi belle signature que Lemotheux, et ils me rappellent mes Manceau tout proche de Champteussé à la même époque, avec lesquels ils s’allieront un peu plus tard.
    En tous cas, ce Jacques Lemaczon est sans doute parent de cette Christophlette qui a épousé René Lemotheux.

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Testament de Pierre Crannier, homme de bras, Cheffes, 1602

Un testament n’est pas obligatoirement le fait de quelqu’un d’aisé.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription exacte de l’acte : Le jeudi 21 novembre 1602 après midi.

Au nom du père et du fils et du Saint Esprit, Amen.

    Un testament commençait toujours ainsi, mais le plus souvent cette phrase est écrite en latin

En la court du roy notre sire à Angers personnellement estably Pierre Crannier homme de bras demeurant en la paroisse de Cheffes sain d’esprit d’entendement et de pensée par la grâce de Dieu considérant qu’il convient à toute créature vivante mourir et finir ses jours ne sachant quand ne comment, qu’il n’est rien plus certain que la mort ni rien plus incertain que l’heure d’icelle, ne voulant décéder intestat sans avoir disposer de ses affaires soubzmettant etc confesse etc avoir fait et encores fait par ces présentes son testament et ordonnance de dernière volonté par lequel il ordonne de ses affaires et biens qu’il a plu à Dieu luy donner en ce mortel monde

premier a recommandé son âme à Dieu le créateur, à la bienheureuse et sainte vierge Marie messieurs Saint Pierre et Saint Raoul et cour du paradis quand plaira à Dieu séparer son âme d’avec son corps veut et ordonne sondit corps estre enterré et inhumé au cimetière dudit Cheffes et estre sondit corps conduit processionnellement à ladite sépulture par le curé ou vicaire et chapellains de ladite paroisse en la manière accoustumée et qu’il y ait du luminaire de la fabrice de ladite paroisse,

    les saint invoqués varient d’une paroisse à l’autre, car saint Raoul est rarement invoqué ici

veult et ordonne aussi estre dit et célébré le jour de son enterrement une chanterie solemnelle par le vicaire et chapelains de ladite paroisse et pareil service à la huitaine après et que à la quinzaine suivante sera dit et célébré un service en ladite église de Cheffes et qu’il sera dit deux autres services en ladite église au jour que ses exécuteurs testamentaires ci après nommés adviseront et verront bon estre jusques à la concurrence des deniers qu’il laissera d’argent à sondit décès

    en d’autres termes, il ne possède rien, qu’un menu porte-monnais, tout juste de quoi faire dire quelques messes

Item veult et ordonne que ses habits qu’il aura à son décès seront donnés aux pauvres comme sondit exécuteur verra bon estre et pareillement le bled qu’il aura sera donné en aulmone aux pauvres

    il y a plus pauvre que lui !

et pour l’exécution du présent testament a ledit testateur nommé et esleu vénérable et discret missire André Dalibon prêtre vicaire dudit Cheffes, lequel il prie et supplie en vouloir prendre le fait et charge et pour cest effet lui cèdde à toujours tous et chacuns ses biens présents et advenir jusques à la concurrence du présent testament, qu’il veult porter son plain et entier effet comme testament solemnels etc renonçant etc
auquel testament et tout le contenu cy dessus tenir etc renonçant etc

fait et passé audit Angers à notre tabler ès présence de Me René Housset et Guillaume Chevrollier clercs demeurant Angers, et Mathurin Lemarchant demeurant en la paroisse de Cheffes, ledit testateur a déclaré ne scavoir signer

    Cheffes est située à 23 km au Nord d’Angers, et l’acte est passé à Angers devant Jean Chevrollier notaire Angers. On voit dans l’acte que Pierre Crannier, notre homme de bras, testateur, n’est pas venu seul à Angers, mais avec Mathurin Lemarchant, et sans doute aussi avec missire André Dalibon prêtre vicaire de Cheffes, qu’il nomme son exécuteur testamentaire.

    La géographie des actes notariés est le plus souvent tournée vers Angers, jamais je ne cesserai de la répéter, même dans une affaire aussi minime, qui aurait pu être traitée par n’importe quel notaire seigneurial local.

Cet acte nous donne le niveau de fortune de l’homme de bras, et je dois dire que je suis toujours étonnée de voir qu’autrefois une partie de la population vivait sans autres vêtements que ceux qu’il portait sur lui !
Le Dictionnaire du monde rural de Lachiver, ne donne pas de définition de l’homme de bras, mais nous le rencontrons en Anjou, je pense pour le journalier, ou homme de labeur, c’est à dire un homme qui travaille à la journée. Je dois dire cependant que j’ignore où il passait la nuit et les repas, sans doute dans les granges pour la nuit, et les repas faisant partie du salaire. Et les jours où il ne trouvait pas travail ? Je suis sans réponse.

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