Commande de méteil pour le collège d’Anjou, 1602

J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le 5 octobre 1602 après midy par devant nous Jullien Deille notaire royal à Angers furent présents messire Pierre Garande docteur en théologie principal du collège d’Anjou d’une part
et Michel Martin demeurant à Monsoreau d’autre part
lesquels deuement establys et soubzmis soubz ladite court leurs hoirs confessent avoir ce jourd’huy fait et font entre eulx les promesses et obligation qui s’ensuivent
c’est à savoir que ledit Martin a vendu et vend promis et promet fournir et livrer audit Garande au port le plus commode que faire se pourra au lieu des Ponts de Cé le nombre de 6 fournitures de mestail bon et loyal et marchand mesure des Ponts-de-Cé dont la moitié dès le 1er novembre et l’autre moitié dès Nouel le tout prochainement venant

fourniture : en Anjou, fourniture de 21 setiers de blé
méteil : mélange de froment et d’une autre céréale semés et récoltés ensemble ; généralement, le seigle accompagne le froment, dans des proportions très variables ; il peut même parfois y avoir mélange de trois céréales. On écrivait mesteil. (M. Lachiver, Dict. du monde rural, 1997)

et est ce fait moyennant la somme de six vingt deux (122) livres 10 sols par chacune fourniture sur ledit nombre le dit sieur Garande a présentement advancé audit Martin en notre présence la somme de trois livres en espèces et quarts d’escu et seize sols et autre monnaie de présent ayant cours suivant l’édit du roy et dont il l’en quite, et le reste montant 435 livres ledit Garande s’est obligé les payer audit Martin en ceste ville en livrant et fin de livraison fin de paiement
dont et de tout ce que dessus ils sont demeurés d’accord et l’ont stipulé et à ce tenir obligent etc renonçant etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire présents à ceRené Perryer demeurant aux Ponts de Cée et Jacques Berthe clerc demeurant audit Angers

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Promesses de mariage non tenues, Les Ponts-de-Cé 1620

On trouve aux Ponts-de-Cé Saint Maurille le baptême suivant :

« Ce jourd’huy mercredi 13 janvier 1621 a esté baptisé sur lesdits fons par moy curé susdit soubsigné Charles fils illégitime de Barbe Bouton, fut parrain Jehan Lambert maréchal et marraine Mathurine Blanfraye veuve de défunt Gervaise Duhoulay vivant marchand bouscher laquelle et ledit parrain ont dit ne scavoir signer de ce par nous enquis et sont demeurant en cette paroisse » et en marge : « illégitime – décédé »

Le père de l’enfant n’a sans doute pas épousé la mère, malgré le contrat de mariage qui suit.
Je m’abstiens ici de commentaires sur le comportement du père de l’enfant car je crains avoir compris que de nos jours il était devenu monnaie courante.

P. Grelier a trouvé l’acte qui suit aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription : Le 5 septembre 1620 après midy comme en traictant et accordant le mariage futur et proparlé être fait consommé et accomply entre honneste homme Charles Degré cordonnier demeurant en la paroisse Saint Maurille des Ponts de Cé d’une part
et honneste fille Barbe Bouton fille d’honneste homme André Bouton notaire en cour laye demeurant en ladite paroisse Saint Maurille d’autre part
lesquelles parties ont confessé avoir et font entre eux accords et conventions matrimoniales qui s’ensuivant c’est à scavoir que 2 ans sont ou environ que ledit Degré promist mariage à ladite Barbe Bouton laquelle luy aurait aussi promis
et en conséquence desdites promesses ledit Degré eut copulation charnelle d’icelle Bouton et que ayant su qu’elle aurait formalisé instance de rapt il se seroit absenté et pris autre femme laquelle estant depuis décédée, il auroit derechef recherché ladite Bouton enmariage, luy aurait promis et juré de l’espouser, de n’avoir autre femme qu’elle mesme luy aurait fait quelques petits présents ce que ladite Bouton aurait accepté et luy aurait derechef aussy promis mariage
et sur lesdites promesses aurait ledit Degré derechef eu compagnie charnelle de ladite Bouton, laquelle est grosse du fait dudit Degré, ce qu’il reconnaît et en conséquence desdites promesses par devant nous Jehan Bigottière notaire sous la cour royale d’Angers furent présents establis et soumis ledit Degré de l’advis de ses amis cy-après nommés, et ladite Bouton avec l’avis dudit Me André Bouton son père, se sont derechef promis et promettent mariage, iceluy solemniser en face de notre mère saincte (église) catholique apostolique et romaine si tost que l’un en sera requis par l’autre tous légitimes empeschements cessants
en faveur duquel mariage lesdits Degré et Bouton se sont prins avec tous leurs droits noms raisons et actions et de ce qu’ils peuvent avoir l’un l’autre
auquels accords et promesses de mariage tenir etc dommage etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement dont etc fait et passé aux Ponts de Cé maison où pend pour enseigne le Chapeau Rouge demeure de François Laguagne présents honorable homme Jehan Tiercelin marchand cousin de ladite Bouton, François Pelault demeurant Angers Estienne Jousset cloustier et Jehan Boulestreau boulanger et Flourie ? Berard cousin de ladite Bouton à cause de sa femme et Me René Cointry sergent royal demeurant auxits Ponts de Cé, et Me René Haligon sieur de la Fresnaye demeurant audit Angers lesdites parties ont dit ne savoir signer fors ledit André Bouton. Signé Lefebvre pour Barbe Bouton, Bouton, Tiercelin,Berard, Cointrie, Boulestreau, Halligon, Bigottière

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Mise en place d’une horloge dans le clocher de St Maurille des Ponts de Cé le 25 décembre 1596

il y a plus de 400 ans ! Est ce toujours la même ?

« Le sabmedy feste de la nativité Nostre Seigneur vingt cinquiesme jour de décembre mil cinq cent quatre vingt seize, l’horloge commença à sonner les heures la nuict de Noël, laquelle fut mise et aplacée le mardy vigile de Noël dans le clocher de l’église monseigneur St Maurille d’Esme des Ponts de Cé et ce par Me Gatien Granger Me horloger et par Augustin Nature son serviteur laquelle cousta en principal la somme de quarante escus sans les frais que ledit Granger horloger susdit a fait contre les paroissiens pour estre payé de ladite somme de 15 »

Bail à ferme du droit de marque des cuirs, Les Ponts-de-Cé 1653

Autrefois on écrivait MARC ou MARCQ et je vous ai remis dans ce titre l’orthographe moderne MARQUE afin qu’il soit plus compréhensible. Autrefois beaucoup de marchandises étaient marquées, et de nos jours les marques sont encore plus nombreuses même si leur sens a changé.

MARQUE. s. f. Empreinte ou autre figure qu’on fait sur quelque chose pour la reconnoistre, pour la discerner d’avec une autre. La marque de l’estain fin. la marque du papier. la marque du drap. la marque des chevaux d’un tel haras. la marque des moutons. faites mettre la marque sur vostre vaisselle. on a fait un traité, un parti de la marque du fer, de la marque des cuirs. (Dictionnaire de l’Académie française, 1st Edition, 1694)

    Voir ma page sur les tanneurs


Encyclopédie Diderot – Cliquez pour agrandir

Le tanneur est un marchand et artisan, qui prépare les cuirs avec la chaux & le tan. Les bouchers salent les peaux détachées des bêtes avec du sel marin, de l’alun ou du salpêtre, pour empêcher la putréfaction avant l’arrivée chez le tanneur. Le tanneur les lave à l’eau pour éliminer le sang caillé & autres impuretés, puis les pose sur le chevalet, et passe un couteau long à deux manches, sans tranchant, appelé couteau de rivière, pour les peigner. (Encyclopédie Diderot)

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E90 – Voici la retranscription de l’acte par Pierre Grelier : Le samedi 22 novembre 1653 après midy, par devant nous Pierre Boucler notaire royal Angers demeurant aux Ponts de Cé fut présent en personne estably et soumis Me Charles Marchais marchand tanneur demeurant en ce lieu paroisse de Saint Maurille, propriétaire du droit de contrôle de marcq du roy sur les peaux de bœufs vaches veaux moutons et autres cuits qui s’habillent en cedit lieu des Ponts-de-Cé suivant la déclaration de l’édit de sa majesté d’une part

    donc, il a acheté le droit de marque des cuirs comme on achète un office

et Gilles Chabot marchand mégissier demeurant en l’isle de ce lieu paroisse de Saint Aubin d’autre part,
lesquels ont fait et font entre eux le bail et prise à ferme qui s’ensuit c’est à scavoir que ledit Marchays a baillé et par ces présentes baille audit Chabot qui de luy a pris et accepté audit titre et non autrement pour le temps de sept années entières parfaites et consécutives sans intervalle de temps qui ont commencé au jour et feste de Saint Jean Baptiste dernier et qui finiront à pareil jour
scavoir est ledit droit de contrôle de marcq du roy sur lesdites peaux qui sont habillées en ladite paroisse de Saint Aubin de ce lieu à la charge par iceluy Chabot d’icelles peaux marquer du marcq du roy sans abus et establir bureau audit lieu de St Aubin n’en revevoir le droit suivant l’édit et déclaration du roy tout ainsy qu’eust faict et put faire ledit Marchays auparavant ces présentes procurations de quoy il l’a mis et subrogé en son lieu et place droit et action et consent qu’il en fasse plus amplement subroger par justice comme faire se doit à ses dépends périls et fortunes
le présent bail fait pour en payer et bailler de ferme chacuns ans par le preneur audit bailleur au jour et feste de Saint Jean Baptiste la somme de 6 livres et le premier paiement commençant dans le jour et feste de Saint Jean Baptiste prochaine et à continuer et ne pourra ledit preneur prétendre aucun rabais ni diminution du prix cy-dessus pour quelques causes que ce soit encore qu’elles ne soient exprimées en ces présentes
fera ledit preneur faire un marcq pour marquer les peaux auquel il n’y aura qu’une fleur de lys, sans aucune lettres fors les lettres de son nom, lequel à la fin dudit temps ils casseront ou feront casser, fors en cas que ledit bailleur luy prolongerait le présent bail,

    la marque a donc une fleur de lys et les initiales de celui qui exerce le droit de marque, et il est intéressant de lire que la marque est détruite lorsque ce droit cesse pour passer à un autre.

fournira le preneur copie des présentes à ses frais audit bailleurs toutesfois et quantes,
sans préjudicier iceluy Marchays de droit de sol pour livres à prud’homme desdites marchandises qui seront habillées et sortirons de ladite paroisse mesme de ceux que celuy preneur habillera qu’il s’est réservé et réserve

    Marchais ne baille donc pas tous ces droits sur les cuirs car il se réserve l’impôt prélevé pour les cuirs qui quittent la paroisse.
    J’ignore si on en envoyait beaucoup par la Loire vers Nantes ou ailleurs ?

car le tout a esté ainsi voulu et stipulé et accepté par lesdites parties et à ce tenir etc dommage etc oblige etc et à défaut de paiement à prendre vendre etc mesme le corps dudit preneur à tenir prison comme pour deniers royaux renonçant etc font etc
fait et passé aux Ponts de Cé à notre tablier présents Julien Moreau et André Barbot praticiens demeurant aux Ponts de Cé tesmoins etc advertis du scelle suivant l’édit.
Signé G. Chabot, C. Marchays, Barbot, J. Moreau, P. Boucler

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen