Un parapluie, un cadre, des glaces et un moine : objets remarquables de Marie Fleury veuve Delahaye, Le Lion d’Angers 1842

Ces objets sont la marque d’une famille assez aisée, mais je n’avais encore jamais rencontré le moine.
J’ai d’abors été chercher mon Dictionnaire du Monde Rural de Michel Lachiver et découvert que c’était une chauferette.
Je me souviens d’une de mes grands tantes qui possédait un tel objet, dans lequel on mettait des cendres. Le sien était en laiton.
Puis, j’ai cherché sur Internet et là, stupéfaction, l’article de WIKIPEDIA est très bien fait, preuve que cette base de données est parfois satisfaisante, mais encore parfois décevante.

Outre cet objet au si joli nom, la vente qui suit, comme d’autres ventes déjà vues ici, a la particularité de ne pas donner tous les objets, car les héritiers ont éliminé de la vente certains. Mais ici, le notaire le note à la fin de cet acte de la vente publique. Et devinez ce que les héritiers se sont réservés :

4 gobelets en argent

L’argenterie est chose rare dans les successions, et bien sûr la marque d’une certaine aisance.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 janvier 1842 est comparu Edouard Belot, surnuméraire de l’enregistrement à Segré, agissant comme fondé de pouvoir de Me Roussier notaire au Lion d’Angers, lequel a déclaré que ce jour ledit Me Roussier procédera à la vente des meubles dépendant de la succession de Marie Fleury veuve Michel Delahaye, décédée au Lion d’Angers à la requête de ses héritiers … et en présence : 1° du sieur Nicolas Druault, aubergiste, et de dame Marie Delahaye son épouse, demeurant au Lion d’Angers rue du cimetière – 2° du sieur François Delahaie, propriétaire demeurant aussi au Lion d’Angers – 3° et de M. Elie Honoré Deslandes, greffier de la justice de paix du canton du Lion d’Angers demeurant en cette ville, ce dernier agissant au nom et comme mandataire de M. René Gannes, limonadier demeurant à Laval rue Napoléon, tuteur naturel de Jenny Gannes sa fille, âgée de 7 ans, issue de son mariage avec feue Jenny Delahaie son épouse, dont elle est restée seule héritière, ainsi qu’il résulte de la procuraiton dudit Gannes, contenue en la clôture de l’inventaire dressé par le notaire soussigné le 15 décembre dernier ; (f°2) ladite dame Druault, le sieur François Delahaie et la mineure Gannes héritiers chacun pour un tiers de dame Marie Fleury leur mère et ayeule, veuve de Michel Delahaie, décédée au Lion d’Angers le 3 décembre dernier, ainsi qu’il résulte de l’intitulé de l’inventaire sus-énoncé. A la conservation des droits et intérêts des parties et de tous autres qu’il appartiendra, il a être par Me Roussier notaire au Lion d’Angers, assisté de M. Joseph Fautras instituteur et Joseph François Lami bottier demeurant au Lion d’Angers, témoins instrumentaires, procédé à la vente publique des meubles et effets mobiliers dépendant de la succession de ladite veuve Delahaie, et décrite en l’inventaire précité, le tout trouvé dans la maison où elle est décédée, sise au Lion d’Angers, rue du Cimetière, et sur la représentation qui sera faite desdits objets par lesdits époux Druault qui en sont chargés, ainsi qu’il est énoncé audit inventaire. Les enchères vont être proclamées par le sieur André Paré, appréciateur de meubles, demeurant commune de Thorigné, choisi par les parties, lequel, à ce présent, a promis de remplir cette fonction avec loyauté. Un nombre suffisant d’enchérisseurs s’étant présenté par suite des publications faites à diverses reprises au Lion d’Angers, il a été procédé à ladite vente comme suit : 1° un lot de poterie adjugé à Nicolas pour 50 centimes – 2° un lot de verres et fayence à la veuve Boulay 55 centimes – 3° 4 tasses à café, soucoupes et sucrier à la femme Moreau 75 centimes – 4° trois plats à la même 40 centimes – 5° une petite soupière, une écuelle, un plat à la veuve Mercier 75 centimes – 6° un saladier et un plat à la femme Puyraspeau 80 centimes (f°3) – 7° une soupière à Delestre 1 F – 8° 6 assiettes de fayence à Peyras 85 centimes – 8° 6 assiettes de fayence à Peyras 85 centimes – 9° 6 autres à Paré 55 centimes – 10° 4 assiettes creuses au même 40 centimes – 11° 9 cuillers et 4 fourchettes à Delestre 1,40 F – 12° Selle et broquet à Moncelet 1,40 F – 13° un soufflet et un saunier à Paré 85 centimes – 14° une cuiller de pot, un friquet, un fallot à Coudray 65 centimes – 15° une poêle à frire une percé à Nicolas 1,80 centimes – 16° 2 chandeliers un pot de chambre à la femme Rousseau 1,30 F – 17° une marmite et une mesure de bois à la même 1,15 F – 18° un chaudron à la femme Moreau 3 F – 19° une vieille poêle chaudière à la veuve Mercier 8,30 F – 20° une table à Delestre pour 65 centimes – 21° une jupe brochée et 2 manteaux de nuit à la femme Moreau 2,30 F – 22° 2 tablies de flanelle à Marie Mellet 1,50 F – 23° 2 gilets brochés à la veuve Mercier 4,05 F – 24° 2 gilets brochés et une flanelle à Nicolas 3,50 F – 25° une robe de flanelle et une de coton à Moncelet 2,60 F – 26° un mantelet et une robe d’étoffe à la femme Moreau 1 ,95 F – 27° 3 mouchoirs de col à la veuve Allard 1,05 F – 28° 2 autres à la femme Rousseau 2,05 F – 29° 2 mouchoirs de laine à Nicolas 4,05 F – 30° 6 mouchoirs de poche à la femme Rousseau 80 centimes – (f°4) 31° 6 vieux mouchoirs de poche à Françoise Thibault 1,30 F – 32° 4 autres àla femme Rivron 1,25 F – 33° 3 mouchoirs à François Delahaie 1,65 F – 34° 3 autres au même 1,60 F – 35° 2 tabliers de coton à la femme Moreau pour 1,25 F – 36° 3 tabliers de coton à la femme Rifre 4,90 F – 37° 5 coiffes et un bonnet à la femme Rousseau 3,30 F – 38° 3 autres coiffes à Françoise Thibault 1,80 F – 39° 3 autres à la femme Rousseau 1,15 F – 40° une coiffe et 4 cols à la femme Moreau 1,60 F – 41° 3 coiffes et 3 serre tête 1,25 F – 42° 2 coiffes et 4 cols à la Françoise Thibault 1,65 F – 43° 2 vieilles souilles et une camisole à Moreau 62 centimes – 44° 3 paires de bas à Moncelet 1,15 F – 45° 3 autres paires à la femme Oger 86 centimes – 46° 5 taies d’oreiller à la femme Rivron 1,75 F – 47° 3 taies d’oreiller à Nicolas 1,85 F – 48° 3 autres au m ême 1,75 F – 49° 6 essuie mains au même 1,05 F – 50° 4 autres au même 1,55 F – 51° une nappe à Moncelet 3,20 F – 52° une autre à Nicolas 2,50 F – 53° 2 draps à Moncelet 10,70 F – 54° 2 autres à Anne Ragot 9,50 F – (f°5) 55° 2 autres draps à la femme Moreau 9,50 F – 56° 2 autres à Moreau 12,05 F – 57° 3 serviettes à Nicolas 2,75 F – 58° 2 chemises à la femme Guémas 1,25 F – 59° 3 chemises à la femme Moreau 2 F – 60° 2 chemises à la même 4,20 F – 61° 2 aures à Moncelet 5 F – 62° 2 autres à la femme Moreau 5,10 F – 63° 2 autres à la même 5,25 F – 64° 3 serviettes à François Delahaie 3,10 F – 65° une chemise à la même 2,70 F – 66° une vieille armoire peinte en gris à Françoise Thibaut 11,40 F – 67° 4 bouteilles, une mesure d’étain, un moine à Chevalier 1,20 F – 68° un parapluie et un manteau au même 3,25 F – 69° une encherrier à Bourdais 1,30 F – 70° un buffet à Bourdais 40 F – 71° une armoire à Nicolas 41 F – 72° une table à Nicolas 3,15 F – 73° 3 chaises à Jouanneau 2,30 F – 74° 3 autres à François Delahaie 1,95 F – 75° 2 autres à Nicolas 1,30 F – 76° une couète à Nicolas 52,50 F – 77° un traversin et 2 oreillers au même 7 F – 78° une couverture piquée au même 8 F – 79° une mante verte au même 10 F – 80° un tour de lit et rideaux de ras vert à Nicolas 20 F – (f°6) 81° 3 cadres à Delahaye 60 centimes – 82° une glace à Nicolas 85 centimes – 83° un lot de chiffes au même 50 centimes – 84° un bas de buffet à Jouanneau 9 F – Total du prix des objets adjugés 377,65 F ; ce sont tous les meubles et effets mobiliers dépendant de la succession de la veuve Delahaie à l’exception cependnt de 4 gobelets en argent prisés sous l’article 27 de l’inventaire que les réquérants ont conservé….

Armel Saiget décédé, sa veuve Barbe Gallais en litige avec leur fils pour la réparation des ustencilles de teinturerie : Craon 1530 (fin)

Voici la fin de l’acte de transaction par laquelle Barbe Gallais vend à son fils, teinturier à Craon, les ustencilles de teinturerie, parce qu’ils sont en mauvais état et qu’elle ne les entretient pas.
Même en mauvais état, la valeur des ustenciles est importante, ce qui laisse penser qu’en bon état ils vaudraient au moins 1 000 livres, ou environ. C’est important pour un métier, et cela situé bien les teinturiers, tout comme les drappiers drappants dans les métiers de la bourgeoisie au dessus des artisans.
Ce qui m’étonne avec les Saiget, c’est qu’ils vont rester dans la teinturerie sur plusieurs générations sans tenter la magistrature ou autre métier plus rénumérateur.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-424J39 Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle), et attention ces actes sont des copies donc on ne sait jamais il peut y avoir quelques erreurs de copie :

la grande et la petite chaudière,
les tours servant aux chaudières,
2 cuves,
moulins champaigne
tours à dresser estamines
presses à presser draps
(f°4) feuilletz de tour et carte
une grande huche servant à mettre lesdits feuillets,
3 paires de forces tant bonnes que mauvaises,
table à tondre,
le mortier et pilon,
les vieux landiers du fourneau,
tours à desméler draps
un petit coffre estant dans l’aplacement desdits fourneaux servant à éteindre chaux
balances et aluviages à presser droguet
une petite poîle ronde d’airain servant à ramasser les braises
une fourchette de fer
les goutières, planches à laver draps,
seilles
et généralement tout et chacun les ustanciles servant à ladite boutique de teinturerie pour la somme de 300 livres pour laquelle somme ledit Saiget constitue à ladite Gallais une rente hypothécaire annuelle perpétuelle de 18 L 15 s , assise sur tous et chacuns ses biens meubles et immeubles.. passé audit Craon à nostre trablier en présence de Jacques Mabile sieur de la Potinière et René Chevalier le Jeune pintier demeurant audit Craon témoins à ce requis, ladite Saiget a dit ne savoir signer

Annibal de Farcy seigneur de Mué avait vendu en 1746 un bien de son épouse, Marie Lévêque, à Anne Bonhommet

Je poursuis les recherches sur Anne Bonhommet après les découvertes faites par Marie-Laure.
Parmi les nombreux documents que j’avais déjà, l’étonnant inventaire après son décès, qui révèle une très grande aptitude d’Anne Bonhommé, veuve, à acquérir de nombreux biens (maisons, closeries et métairie) et je tente donc de comprendre le comment et pouquoi de tous ses achats. J’avoue que cet inventaire m’a toujours laissée songeuse, et plus je m’y penche pour le comprendre, plus il est incompréhensible.
Ce jour je me contente de situer un peu mieux chaque acquisition, et là, stupéfaite, je rencontre encore Annibal de Farcy, qui rappelez vous sur mon blog il y a 3 jours, était témoin au mariage à Launay-Villiers d’Anne Bonhommé. Donc, autant d’années après, il est encore là. Pour mémoire, il n’a que 3 ans de plus qu’Anne Bonhommé et je le considère donc comme son contemporain. Dans ce que je vous expliquais ces jours-ci je le considérais comme son employeur, et je la mettais l’une de ses domestiques, mais j’avoue que l’inventaire de 1759 au décès d’Anne Bonhommé reste totalement incompréhensible. Elle n’a pas la fortune d’une domestique mais d’une bonne bourgeoise.

Voici l’extrait de l’inventaire après décès, juste le passage signalant Annibal de Farcy. Comme a mon habitude je mets des commentaires en bleu foncé italique et entre crochets.

Liasse concernant la propriété du lieu et closerie de la Maladrie située paroisse de l’Huisserie [au Sud de Laval] : Criée et bannie faite par Aubry huissier à Nuillé sur Vicoin, à la requeste de Jean Legendre sur Pierre Mongazon et Madeleine Gallais sa femme du lieu et closerie de la Maladrie – Parchemin expédié au siège ordinaire dudit Laval le 28 août 1621 de saisie du même lieu – Parchemin de décret expédié audit siège présidial le 29 janvier 1689 sur ledit Pierre Mongazon et Gallais sa femme par leque ledit lieu a été adjugé à Jean Legendre pour luy ou à la suite et nomination de Me Jean Duchemin sieur de la Morlière pour amy – Obéissance rendue par dame Marie Frin veuve à la chastellenie de Laval dudit lieu de la Maladrie – Acte atesté de Me François Hubert notaire de Laval [notaire seigneurial et aucun dépôt aux AD en 2018] le 8 juin 1746 Me Annibal de Farcy chevalier seigneur de Mué [il est aussi seigneur de Launay-Villiers et né en 1685 donc contemporain d’Anne Bonhommé – Il a assité à Launay-Villiers au mariage d’Anne Bonhommé] et Marie Levecque son épouse [fille de Marie Frin, donc ayant hérité d’elle de la Maladrie] ont vendu à ladite defunte demoiselle Bonhommé ledit lieu et closerie de la Maladrie – (f°22) Obéissances à la chastelennie de Laval

Et j’ajoute que lorsque je tente d’identifier un lieu, je cherche partout à commencer par le site GEOPORTAIL et là, j’ai bien la Maladrie à L’Huisserie.
Puis, maintenant que le Dictionnaire de l’abbé Angot est en ligne, je recherche MALADRIE dans toutes les entrées possibles.
Hélas, pas de Maladrie à l’Huisserie.
Trouvant alors les réponses du moteur de recherche du Dictionnaire (CAR NOUS N’AVONS PAS ACCES AU DICTIONNAIRE LUI MEME), je me lève, et je prends dans ma bibliothèque ma bonne vielle verson papier du même dictionnaire.
Et là, je décrouvre plus de Maladrie que le moteur en ligne ne m’en donnait, et le dictionnaire papier cite bien une Maladrie à l’Huisserie, mais il n’est pas plus bavard.
En tous cas cet exercice de recherche en ligne est une bonne leçon. Faute de pouvoir voir défiler le dictionnaire réel, on a parfois des lacunes dans les réponses du moteur.
Odile

Au restaurant de Pierre Belloeil, cabaretier à Montmartre, on servait de la salade secouée en panier d’osier : 1700

Voici donc la fin de l’inventaire commencé hier, après le décès en 1700 de Pierre Belloeil cabaretier à Montmartre.

Vous avez ici ses habits, dont une culotte en peau de bouc !!!!

Mais j’aime beaucoup le panier en osier à secouer la salade, car j’ai moi-même longtemps, du temps de ma jeunesse, secoué dans ce panier que nous connaissions, certes en fer blanc de nos jours. Je sortais dans le jardin et j’agitai mon bras longuement d’avant en arrière.

Cet acte est aux Archives Nationales, MC/ET/CXIV/6 Henri Venant notaire à Paris – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

  • Le linge
  • 26 draps de différentes toiles demy usées dont 2 neufves 71 livres
    30 nappes de différentes toiles et grandeurs 22 livres
    6 douzaines de serviettes et 200 serviettes tout de toile et 10 serviettes de toile ouvrée 17 livres 10 sols
    Une pièce de toile jaune … (f°10) de 54 aulnes 50 livres

  • Ensuit les habits à usage du deffunt
  • 11 chemises à usage d’homme de différentes toiles 11 livres
    6 cravattes tant de toile qu’autres, 3 camisoles de futaine 2 livres
    5 tabliers de grosse toile 15 sols
    Un évanteau de camelot brun doublé d’une revache de même couleur, un juste au corps, une culotte de drap d’Angleterre couleur de noisette, une culotte et une chemisette de peau dont la culotte de bouc (sic) et la chemisette chamois garnie de boutons de cuivre doré, un autre juste au corps et culotte de drap de Muniere ? de couleur gris de fer 30 livres
    Un vieux manteau de bouracan gris, 2 paires de souliers, un autre juste au corps de drap gris, un rapiétié, une vieille paire de bas, un vieux chapeau 20 livres

  • Dans ladite cuisine
  • Un grand entonnoir et un petit de fer blanc, 3 cruches de terre, une huguenotte de même terre, 2 ler… (f°11) de bois, un verrier d’osier garni de 12 verres de faucheur ?, un panier d’osier à secouer salade, un petit miroir à bourdure de bois noircy 2 livres
    28 livres de plusieurs poids de fer ??? 2 livres

  • Ensuit les titres papiers
  • Le contrat en parchemin du mariage d’entre ledit defunt Beloueil et ladite Lenoir passé par devant Bazire et Lemercier tabellions royaux en la vicomté de Livarot en date du 19 septembre 1666 signé Lemercier et Bazire … à la fin duquel est en marge quittance donnée par ledit Belloeuil ainsi que le tout est plus au long …
    Un contrat de constitution de rente de la somme de 8 livres de rente faite par Lemercier prêtre curé de la paroisse de st Michel de … de Pierre Belloeuil et Elisabeth Lenoir par chacun an passé par devant Lafosse notaire en la vicomté de Livarot en date du 4 octobre 1697
    (f°12) Une liasse de quittances du droit de huitième et gros du vin au nombre de 75 qui n’ont esté estimé n’en faire plus ample déclaration pour éviter proxilicité
    Un contrat en parchemin passé par devant Nicolas Moisys Jacques Bonnau tabellion royaux à Livarot le 21 mars 1669 par lequel Gilles Delaunay a receu de Guillaume Lenoir 70 livres pour le rachapt de 100 sols de rente due par Gilles Belloeil

    En 1700 Pierre Belloeil, cabaretier à Montmartre, tient en fait ce que nous appelons maintenant un restaurant

    Et parmi sa clientèle, il doit y avoir des personnes plus notables que les autres qui ont droit à des couverts d’argent tandis que tous les autres on l’étain.
    Mais une chose est certaine, tout le monde s’essuie comme l’attestent les innombrables serviettes. Et on se lave les mains, il y a 2 fontaines de cuivre.
    On a des fauteuils, en nombre, pour discuter, ou admirer le paysage !
    Et même 3 miroirs pour se regarder.
    Par contre, pas d’hôtel, et la famille et le personnel ont même des lits plus que modestes.
    Je vous mets ce jour le début de l’inventaire, et je pense être en mesure de poursuivre demain, si je ne succombe pas à la chaleur, avec tous mes arbres rentrés dans l’appartement pour cause de ravalement qui l’exige maintenant, ce qui n’était pas exigé autrefois.

    Cabaret. s. m. Taverne, maison où l’ on donne à boire & à manger à toutes sortes de personnes en payant. Le Dictionnaire de l’Académie française 1694
    Cabaret, m. Est la taverne en laquelle on assied à pieces et destail. Popina, Et est entre hostellerie, où gens et chevaux sont receus en gros, qu’ on dit à table d’ hoste: et Taverne, qui est où l’ on ne debite que du vin tant seulement. Thresor de la langue francoyse tant ancienne que moderne T.1 [ 1606 ]

    Cet acte est aux Archives Nationales, MC/ET/CXIV/6 Henri Venant notaire à Paris – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

    A monsieur le lieutenant civil, supplie humblement Elizabeth Lenoir veuve de deffunt Pierre Belloeil dit Vallée vivant cabaretier demeurant à Montmartre tant en son nom que comme tutrice des enfants mineurs dudit defunt et d’elle disant qu’en cette qualité elle souhaiteroit faire procéder à la prisée des meubles qui se sont trouvés après le décès dudit deffunt son mary et attendu la suppression arrivée des huissiers priseurs c’est ce qui l’oblige d’avoir recours à vous pour luy estre sur ce pourveu.
    Ce considéré monsieur il vous plaise attendu comme dit est la suppression des huissiers priseurs ordonner que la prisée des meubles en question trouvés après le déceds dudit deffunt Vallées sis à Montmartre … dans la banlieux de Paris sera faite par l’huissier de la justice de Montmartre pour éviter à frais ou par tel autre huissier qu’il vous plaira commettre et vous ferez bien.
    Permis de faire la prisée desdits meubles par Hannille huissier priseur fait ce 13 février 1700
    Signé : Lecamus
    (f°2) Le lundi 15 février 1700 et les jours suivants à la requête de Elisabeth Lenoir veuve de feu Pierre Belloeüil dit Vallée vivant marchand de vin demeurant à Montmartre tant en son nom à cause de la communauté qu’elle avait avec son deffunt mari conformément néanmoings à son contrat de mariage et sans y déroger et aux protestations d’y renoncer si elle le juge à propos, que comme mère et tutrice de Nicolas et Maurice ? Belloeüil dit Vallée enfants mineurs dudit deffunt et d’elle, et encore en la présence de Henry Fauvel beau-frère et subrogé tuteur desdits mineurs par acte de tutelle fait et passé par devant Mr le prevost de Montmartre le 3 du présent moi, tant en son nom à cause de Anne Belloeüeil dit Vallée sa femme habile à la dire et porter héritiers dudit deffunt Belloeüeil dit Vallée père de ladite femme que comme subrogé tuteur desdits mineurs, lesdits mineurs à ce présents à se dire et porter héritiers de leurdit defunt père habiles et aussi en la présence de Jouachim Belloeüil dit Vallée compagnon scellier demeurant à Paris rue Neuf des Petits Champs aussi habile à se dire et porter héritier dudit deffunt Belloeüil dit Vallée son père, Nicolas Enou compagnon masson et Jeanne Belloeüil sa femme dite Vallée aussi à cause d’elle habile à se dite et porter héritier dudit deffunt Belloeïl son père et Magdeleine Belloeüil dit Vallée fille majeure demeurant à Paris rue St Sauveur, et Barbe Belloeüil dit Vallée fille aussy majeure demeurante audit Montmartre avec sa mère, lesdites Magdeleine et Barbe aussi habiles à se dire et porter héritières dudit deffunt Belloeüil leur père, (f°3) à la conservation des biens desdites parties esditsnoms et de tous autres qu’il appartiendra par moy Henry Venant tabellion commis en la prévosté haute et moyenne et basse justice dudit Montmartre en la présence de Pierre Bourdin cordonnier et Marcel Venant greffier commis en ladite prévosté demeurant audit lieu témoins, ladite a esté fait loyal inventaire et description de tous et chacuns les biens meubles et immeubles ustenciles d’hotel, habits linge hardes vins et argent monnaié et non monnaie lettres titres papiers enseignements et autres choses demeurées après le déceds trouvés en la maison où ladite veuve elle demeure en laquelle ledit defunt est décédé le premier jour du présent mois et an, montés et mis en évidence par ladite veuve et par ladite Barbe Belloeüil sa fille … fait et porté ès mains du tabellion commis …
    Signé : Nicolas Duru
    (f°4) … selon et ainsi qu’il ensuit, aux protestations que fait ladite veuve de prendre ladite communauté ou de renoncer à icelle et tournée à ses dots douaire préciput … conventions matrimoniales que ledit deffunt son mari luy a accordés par son contrat de mariage ainsi qu’elle advisera par conseil et ont tous signé à la réserve desdites Magdeleine, Jeanne et Barbe Belloeüil dite Vallée qui ont déclaré ne savoir signer
    Signé Elisabeth Lenoir, Joachim Belloeüil, Henry Fauvel, Nicolas Duru, Hannille, Venant, Anne Belloeuil dit Vallée, Pierre Bourdin, Venant
    Meubles

  • Dans la cave de ladite maison s’est trouvé
  • un cuvier de vin gris du cru d’Argenteuil, et 2 … du cru de Coulombe prisés par ledit Hannille huissier présent à raison de 32 livres le muide revenant à 85 livres
    4 futailles tenant demi quart (f°5) au long ?, 2 vieux limoy ? de charrette, et 5 buches levant de chantres ? 6 livres

  • Dans l’écurie de ladite maison s’est trouvé
  • 2 cavalles l’une soub poil bais l’autre soub poil gris blanc hors d’âge ayant crain … et oreille avec leurs harnachement l’une de Limoy et l’autre de cellier … et une vieille selle à monter à cheval à labineu ?? 110 livres
    Dans la cour de ladite maison s’est trouvé un haquet roux et tasseau de fereu, une petite savatte, une taux ? et un esselle ? de bois 34 livres
    5 petites planches servant de table, 5 méchants morceaux de bois pourris servant de bois 1 livre
    Dans une petite estable au fond de la cour s’est trouvé 7 demy queux et un cuvier le tout de futaille et un autre demy cuvier dans lequel il y a environ 3 … de vin, un table en ovale son chassis 5 livres

  • Dans la cuisine de ladite maison
  • Une cremaillère, une pelle à feu, une pi…, (f°6) 2 chenets, 2 cheuvrettes, 2 grilles, 2 broche, 2 grands lechefrittes, une petite lechefritte, 3 rechauts, 3 poisles, un tournebroche, un crocq rond à mettre de la viance le tout de fer avec un grand couperet, un moyen couperet, une serpe, un petit pezon le tout de fer, avec une marmitte et son couvercle, une cuiller à port une fourchette et une autre broche 16 livres
    Une bassinoire de cuivre rouge, une fontaine de même cuivre, une platine, 2 chenpets à 2 pommes chacun, une passoire, 2 rechaux, 3 poislons, 2 écumoires, une petite cuiller, 4 chaudrons, une paire de blances, le tout de cuivre jaune, 2 flambeaux de même cuivre, et 6 chandeliers de potin tant petit que grand 60 livres
    250 livres d’ustenciles d’étain commun à 10 sols la livre soit 125 livres
    33 livres d’ustenciles d’étain fin à 12 sols la livre soit 19 livres 16 sols
    (f°7) Une tasse à 2 anses avec 4 autres tasses à coquilles, 4 cuillets et une douzaine de fourchettes le tout d’argent pesant ensemble 5 mars 5 onces 4 gros 159 livres
    Une table à l’anticque et 2 petits bancs, un hais ? porté sur 2 morceaux de bois, un hais servant de table, un banc, 2 petits sauniers non fermant à clefs, un petit garde manger, un hais servant de contoir enfoncé de dorure ?, 9 hais servant à présent à la vaisselle, le tout de différents bois avec un petit garde manger de chêne et de sapin garni de toile 10 livres
    Une lampe et 6 lamperons de cuivre jaune 4 livres
    11 couteaux et 11 fourchettes d’assier 3 livres
    3 chaises de bois blanc garnies de paille, un (illisible) de tonnelerie garni de sa fontaine de cuivre et une pante garnie de toile 1 livres
    4 saladiers de différente grandeur et un petit saladier de fayence 1 livre

  • Dans un cabinet à costé de ladite salle
  • 2 coffres de bahut carré et une (f°8) coffrette couverte de cuir noir fermante à clef, une petite armoire de bois noir, un fauteuille couvert de vieille tapisserie 12 livres
    Une petite couche à 2 pilliers garnie d’une paillasse, lict traversin rideaux oreiller de coutil rempli de plume, une couverture de laine blanche et 2 petits morceaux de vieille tapisserie faisant pantes du tour de ladite couche 25 livres
    Dans la chambre au dessus de la cuisine
    2 vieilles tables tirant par les 2 bouts, une planche servant de table, une autre planche servant de table, et 10 gamelles le tout de différents bois, une paire de chenets de fer à pomme de cuivre, un chaise de blois blanc garnie de paille, une chaise couverte de vieille tapisserie 4 livres

  • Dans un petit cabinet à costé de ladite chambre
  • Un vieux coffre couvert de cuir noir non fermant, une chaise de bois blanc couverte de paille, 3 planches servant de couchette sur lesquelles sont une paillasse, 3 vieilles couvertures le tout fort vieux 3 livres

  • Dans une chambre au deuxième étage
  • 2 coffres de bahut carré couverts l’un de cuir (f°9) noir l’autre de cuir rouge, un fauteuil et 6 chaises de noyer tourné couvertes de toile verte garnies de crain et bourre, une autre chaise couverte de vieille tapisserie à l’anticque et une chaise de bois blanc garnie de paille 15 livres
    Une couche à hauts pilliers de chêne et une paillasse, lict et traversin de coutil rempli de plume, une couverture de laine jaune avec le tour de ladite couchette de toile blanche garnie de franges 25 livres
    Un vieux bois de lict de noyer garni 2 livres

  • Le linge
  • 26 draps de différentes toiles demy usées dont 2 neufves 71 livres
    30 nappes de différentes toiles et grandeurs 22 livres
    6 douzaines de serviettes et 200 serviettes tout de toile et 10 serviettes de toile ouvrée 17 livres 10 sols
    Une pièce de toile jaune … (f°10) de 54 aulnes 50 livres

    la suite à demain

    Un inventaire n’est pas toujours exhaustif, surtout pas, contrairement à ce que beaucoup croient !

    Hier, je vous mettais le contrat de mariage de Pierre de La Porte et Françoise Cotignon en la maison du père Cotignon, en présence de Louis XIV âgé de 6 ans et demi : Paris 1645

    Le futur apportait je cite :

    la somme de 75 000 livres tz qu’il a de présent en deniers comptant vaisselle d’argent meubles promesses et obligations, de quoy il sera faict ung bref inventaire avant leurs espouzailles

    Et vous avez dans cette phrase une mention sur laquelle j’attire toute votre attention.

    En effet, il est écrit :

    sera fait un bref inventaire

    Si j’insiste tellement, c’est qu’après tant d’inventaires de tous ordres, je suis triste et sidérée de lire sur internet qu’un inventaire serait complet.
    Non, tous les inventaires ne sont pas complets.
    J’ai d’autres preuves : on pouvait faire un inventaire plus ou moins complet.
    Je vous en ai déjà parlé :
    Faire faire inventaire a un coût, qui monte vite quand il est détaillé et long
    et j’ai reviendrai encore.
    Odile