Mes relevés gratuits et exhaustifs car retranscription totale

… Le dépouillement d’un registre présente en lui-même un attrait analogue à celui du miracle de Lazare. L’acte de naissance de ces morts du XVIIIe siècle, qui n’ont même plus de tombes, les restitue partiellement à la vie…

… La grande histoire peut mépriser les humbles en elle anonymes, comme sont en nous anonymes les millions de globule de notre sang. Mais ni elle, ni la petite histoire, ni même le roman, quelles que soient les précisions et la couleur de son récit, ne peuvent donner ce caractère d’authenticité, ce parfum de fleur desséchée… Hervé BAZIN – Vipère au poing.

J’ai eu ce plaisir, et voyez plutôt en quelle quantité !!!

Je viens de refaire ma page HTML (page de mon site en mode HTML) qui donne la liste et les liens de tous mes relevés gratuits, et j’ai été émue de revoir tant d’années après l’immensité de mon travail gratuit et bénévole, totalement libre d’accès sur mon site sans aucune adhésion, contrairement aux associations qui vendent et demandent une adhésion payante.

J’ai par contre, à cette occasion, fait le tour d’Internet, à la recherche des relevés gratuits, et j’ai été tristement stupéfaite de constater que la gratuité n’est pas de mise !!! et pourtant, rien de plus simple sur Internet !!!

Voir mes relevés gratuits, qui concernent l’Orne, la Mayenne, La Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, et même les Côtes d’Armor.

Louis Bourdais du Bignon père, caution de Louis Bourdais fils, face à Pierre Bourdais son autre fils, Angers 1602

Louis Bourdais fils, marchand tanneur à Angers, semble avoir déjà emprunté à son frère Pierre de coquettes sommes et lui en a encore demandé ! Probablement devenu un peu méfiant sur les aptitudes de Louis à le rembourser un jour, Pierre prend la caution de leur propre père. Et pour couronner le tout, ceci se passe en présence de Mathurin Aveline, propriétaire réel du Bignon, qui a épousé en secondes noces vers 1586 Catherine Bourdais. On est en famille !

Les Bourdais du Bignon se rencontrent parfois aussi dans les mêmes actes que mes Bourdais, mais à ce jour je n’ai pu trouver le lien, qui reste probable.

    Voir mon étude des Bourdais de Thorigné

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte : Le 16 août 1602 par devant nous Jullien Deille notaire royal à Angers furent présents honnorables hommes Louys et Louys les Bourdays père et fils ledit Louys lesné sieur du Bignon et ledit Louys fils marchand tanneur demeurant Angers paroisse de la Trinité, lesquels deuement establis et soubzmis soubz ladite court chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc confesent avoir cendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent par hypothèque général et universel à honnorable Me Pierre Bourdays fils dudit Bourdays lesné et frère dudit Bourdays le jeune, licencié en droits, advocat au siège présidial d’Angers et y demeurant dite paroisse de la Trinité ce stipulant et acceptant et lequel a achapté et achapté pour luy ses hoirs etc la somme de 46 escuz sol ung tiers vallant six vingt dix neuf livres (139 livres) de rente hypothéquaire annuelle et perpétuelle payable par lesdits vendeurs leurs hoirs etc audit acquéreur ses hoirs aux 16 des mois de février et Août de chacun an par moitié à commencer le premier payement au 16 febvrier prochainement venant et à continuer au temps advenir à chacun terme et laquelle somme de 139 livres lesdits vendeurs et chacun d’eulx seul et pour le tout ont promis et se sont obliger payer et faire valoir bien payable (effacé) et icelle dite rente assise et assignée assient et assignent spécialement sur chacuns et tous leurs biens et sur la qualité d’iceulx et quelque part qu’ils soient situés et assis et sans que ledit spécial et général hypothèque puissent se faire prétendre ains consentant et approuvant l’un l’autre o puissance audit acquéreur d’en faire déclarer plus particulière assiette en assiette de rente toutefois et quantes suivant la coustume ladite vendition création et constitution de rente faite pour et moyennant la somme et nombre de 742 escuz sol deux tiers valant 2 240 livres tz au payement de partie de laquelle somme lesdits vendeurs ont prins et accepté prennent et acceptent dudit acquéreur les sommes de 216 escuz deux tiers par une part et 216 escuz deux tiers par autre à luy deubz par ledit Bourdays le jeune par obligaitons passées par Lepelletier notaire de cette ville les 11 mars 1597 et 3 août 1601 qui demeurent comprins en ces présentes o retention toutefois faites par ledit acquéreur de ses droits d’hypothèque acquis sur les biens dudit Bourdays le jeune par lesdites obligations du jour et date d’icelles pour l’assurance de ladite rente et amortissement d’icelle et le reste montant 313 escuz ung tiers ledit acquéreur l’a solvée et payée contant auxdits vendeurs qui icelle somme ont eut prinse et receue et emportée en notre présence en 1 200 quartz d’escu et autre monnaie courant au poix et prix de l’ordonnance royale et dont et de toute laquelle somme de 746 escuz deux tiers iceulx vendeurs se sont tenus et tiennent à contant et bien payés et en ont quité et quitent ledit acquéreur ladite rente amortissement quand il plaira auxdits vendeurs leurs hoirs en paiement et remboursement par ung seul paiement … à laquelle vendition création constitution de rente obligation et tout ce que dessus est dit tenir garantir etc obligent lesdits vendeurs eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs biens à prendre vendre etc renonczant et par especial au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité que leurs avons fait entendre qu’ung obligé ne peult estre tenu de la promesse et obligation de l’autre ains chacun pour son regard sinon qu’il n’eust expréssement renonczé auxdits bénéfices qu’ils ont dit bien scavoir etc foy jugement condemnation etc fait et passé à Angers maison de nous notaire en présence de honneste homme Mathurin Aveline bourgeois d’Angers demeurant audit lieu du Bignon et Charles Coueffe

Cette vue est la propriété des Archives du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

    Le Bignon a fait l’objet d’un ouvrage de Gilles d’Ambrières, Un fief Angevin, Le Grand Bignon d’Écuillé, 2009
    Cet ouvrage a été déposé aux Archives Départementales du Maine-et-Loire.

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L’enfant avait deux âmes ! Saint-Melaine, 1622

« Le vendredi 3 juin 1622 fut sur les 9 à 10 heures du matin baptisé sur les fons en l’église de Sainct Melaine un enfant lequel avoit deux testes, quatre pieds, quatre mains et n’avoit qu’un ventre et un unbril et ne cognoissoit on au vray si c’était male ou femelle mais on jugeoit facilement qu’il y avoit deux ames à cause qu’il y avoit deux estomacqs deux testes et deux cols, fut père d’iceluy enfant Jehan Tesnier et la mère Françoise Davy son espouse légitime demeurant au village de l’Epinay dite paroisse de St Melaine et fut parain Guillaume Bougere et marraine Anne Lorelier fille de Me Michel Lorelier demeurant au mesme village et vescurent lesdits enfants deux jours sans prendre nourriture, estant morts furent inhumés au petit cymetière dudit sainct Melaine en présence des soubsignés et plusieurs autres. Signé Peletier, Coué »

Contrat de mariage de Jean Lottin veuf Couperie, avec Marie Bouchaud : Basse-Goulaine et Saint-Sébastien-d’Aigne 1717

Comme l’immense majorité des couples qui ont peu d’argent, et même ici très peu, ils ne font pas d’inventaire pour éviter les frais, et ceci est même clairement écrit dans leur contrat de mariage, par contre le notaire note soigneusement leur accord pour qu’ils ne reviennent jamais sur ce que chacun a déclaré à l’autre.

Ils ont très peu de biens, mais cela n’empêche pas le futur de faire donnation de ses biens à sa veuve s’il décède avant elle. Touchante attention.

pauvres, mais lui sait signer malgré sa pauvreté. Comme quoi, il avait reçu une certaine éducation, probablement par un curé, compte-tenu de la pauvreté.

Je dezcends 4 fois des LOTTIN, mais de ceux-ci.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de Loire-Atlantique, série AD44-4E2/263 – Voici la retranscription de l’acte (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 8 janvier 1717 après midy, devant nous (Bertrand notaire) notaires royaux à Nantes ont comparu Jean Lottin laboureur, majeur de 25 ans, originaire de la paroisse de Basse-Goulaine, y demeurant au village des Roulleaux, fils de feux Jan Lottin et Renée Leroy, veuf de Blaize Coupperie en aucun temps sa femme d’une part, et Marie Bouchaud majeure de 25 ans, originaire de la paroisse de Saint Sébastien, fille de Laurent Bouchaud, laboureur, de luy authorisée, demeurant ensemblement à la Patouillère dite paroisse de St Sébastien d’autre part ; lesquels Lottin et Marie Bouchaud futurs époux ont pour parvenir au mariage proposé entre eux arrêté les conventions qui suivent sans lesquelles il ne seroit, c’est à savoir que leur communauté de biens commencera dès le jour de leur bénédiction nuptialle dérogeant à cette fin à ce que la coutume de cette province dispose de contraire à cet égard ; qu’en la même communauté leurs dettes si aucunes sont, n’entreront, et au contraire seront acquitées sur les biens de celui dont elles procéderont sans que ladite communauté en soit chargée ni que les biens de l’un souffrent pour acquiter les dettes de l’autre, sans que pour la validité de cette stipulation ils soient tenus les représenter d’inventaire et prisage de leurs meubles voulant que les évaluations qu’ils en feront par le présent acte leur en serve comme s’ils les faisaient rapporter (f°2) séparément et en leurs formes ordinaires, affirmant dès à présent qu’il n’y a et n’y aura aucune infédilité réellement surprise lésion ou déception, faisant le tout de bonne foy et conscience et pour éviter aux frais ; que de tous leurs meubles et crédit dépendant de la communauté dudit futur et de sa première femme consistant en un charlit qu’il estime 60 sols, une couete 6 livres, 3 bernes 4 livres 10 sols, 3 coffres de chêne petits et grands 6 livres, une marmite 20 sols, un chaudron 10 sols, une crémaillère 8 sols, une bêche 20 sols, une pourbeche 6 sols, un poillon 8 sols, une pelle 10 sols, une tranche 10 sols, tous les habillements et linges à son usage et à celuy de sadite femme 12 livres, et un acte obligatoire de la somme de 100 livres dont il dit être porteur sur René Picardeau du village de Reau en Haute Goulaine pour jouissance d’héritages, passé il y a environ un an au rapport de Joüan notaire dudit Goullaine, le tout revenant ensemble à la somme de 140 livres 12 sols, il en demeure une moitié conservée pour Anne Lottin sa fille comme héritière de ladite Couperie sa mère, que l’autre moitié revenante à luy demeurera ainsi que tous les meubles qui lui pouront arriver par succession directe collatérale ordinaires ou autres, en la communauté d’entre luy et ladite Bouchaud, voulant que sadite première communauté demeure au moyen de ce que dessus et de la déclaration qu’il affirme de n’avoir aucun argent monnaye et de ne rien devoir, close et arrêtée ; que ledit Bouchaud donnera comme de fait il s’oblige de donner à sadite fille le jour de ladite (f°3) bénédiciton à compter sur la succession mobilière de feue Julienne Mouillé sa mère et en aucun temps femme de luy les habillements nuptiaux qui ont servi à ladite Mouillé, 4 bernes, et une vache d’environ 2 ans, le tout estimé entre parties la somme de 48 livres, ce qu’ils entendent leur tenir lieu d’inventaire et prisage au regard de ladite future ; que en cas que ledit futur décède avant elle, il luy assigne pour douaire fixé et conventionnel sur tous ses biens y sujets la moitié du revenu d’iceux si mieux elle n’aime s’arrêter à la donnation qu’il declare luy faire positivement et irrévocablement par ces présenes au cas qu’elle le survive soit qu’il y ait enfants ou non, de la tierce partie au grand du fonds des logements maisons jardins vignes terres et autres héritages sans exception, quelque part qu’ils soient situés, qui se trouveront luy appartenir lors qu’il décèdera, pour icelle future en jouir et disposer en toute propriété à perpétuité, en faveur et considération dudit mariage, même les siens successeurs et cause ayant en ses estocs et lignée, ledit futur les en faisant audit cas dès à présent propriétaires irrévocables ; et enfin que si elle s’oblige pour ou avec luy, elle en sera sur ses biens libérée et indemnisée en principal, intérests et frais en hypothèque de ce jour ; à toules lesquelles conditions lesdits futurs se promettent respectivement la foy de mariage pour la solemniser le plus tôt que faire se pourra suivan les dispositions de l’église catholique et romaine ; à l’accomplissement de tout quoy eux et ledit Laurent Bouchaud s’obligent personnellement les uns aux autre en ce que (f°4) chacun d’eux le fait touche sur l’hypothèque de tous leurs biens meubles et immeubles présents et futurs pour y être en vertu dudit présent acte contraints d’heure à autre par exécution saisie et vente d’iceux comme gages tous jugés par cour, et en cet endroit a ledit futur déclaré que ladite tierce partie donnée ne peut excéder en fond à présent la somme de 200 livres sans que cela retraigne l’effet qu’elle pourra avoir à son décès s’il arrive avant celle de ladite furure ; consenti, jugé et condamné à Pirmil au tabler de Bertrand où ledit futur a signé et pour ce que les autres ont dit ne savoir signer, ont fait signer à leur requête scavoir ladite future à Martin Brossaud et ledit Laurent Bouchaud à Nicolas Payen sur ces présentes »

En 1790 la paroisse de Saint-Sébastien-d’Aigne perdait plus de la moitié de ses habitants

La loi du 14 décembre 1789 a créé 44 000 « municipalités » sur le territoire des anciennes « paroisses » baptisées par la suite « communes ». Mais certaines municipalités en profitèrent pour réclamer à leurs voisines quelques parties de leur territoire de sorte que le découpage administratif lors du passage de la paroisse à la commune entraîna parfois une modifications des limites du territoire. J’ai rencontré plusieurs cas de limites territoriales différentes entre celles de la paroisse et celles de la commune. Le cas le plus énorme, en tant que superficie prise par la municipalité voisine, est bien celui de Nantes prenant la moitié de Saint-Sébastien sa voisine.

Le plan Cacault de 1758 (ci-dessus) donne les Récollets qui étaient la limite sud de Nantes jusqu’en 1790, et au delà c’était Vertais et la prairie d’Amont, Pirmil, Sèvre, Le Lion d’Or, la Gilarderie qui faisaient partie de la paroisse de Saint Sébastien d’Aigne.
Comme ces quartiers de Saint Sébastient étaient loin du bourg, la paroisse de Saint Sébastien d’Aigne avait une fillette, c’est à dire une autre église autorisée à administer les baptêmes, mariages et sépultures : le prieuré Bénédictin de Saint Jacques Pirmil.
Beaucoup de Nantais n’ont pas encore compris cette histoire du Sud de Nantes. Voici comment les historiens ont retranscrit ce conflit entre Nantes et Saint-Sébastien au sujet de leurs limites. (Voir l’ouvrage Du Village à la cité-jardin, Saint-Sébastien-sur-Loire, depuis ses origines, Robert Durand & Coll. 1986, p. 93) :
« Un conflit se développe alors rapidement entre Nantes et Saint-Sébastien. A qui doivent être rattachés les quartiers des ponts ? Les arguments des Sébastiennais sont simples : il faut respecter le décret du 14 décembre 1789. La municipalité de Nantes développe un autre point de vue : Les habitants des cantons susdits ont toujours été regardés comme faisant une partie intégrante de la ville, supportants toutes ses charges et jouissant des mêmes avantages … Et les Nantais, faisant valoir leur point de vue dans les administrations supérieurs vont obtenir gain de cause … Le Directoire, oui le Procureur Général sundic, arrête que les quartiers de St Jacques, Pirmil et Dos d’Âne et Vertais resteront attachés à la Municipalité de Nantes. »
C’est ainsi qu’en 1790 Nantes a acquis de Saint Sébastien ses quartiers ouvriers Vertais et Pirmil.
L’ouvrage « Du village à la cité jardin, Saint-Sébastien-sur-Loire, depuis ses origines, Durand Robert et Coll., 1986 », raconte : (page 117)

« Il faut dire que le découpage administratif de 1790 a été mal compris. On voit encore en 1795 et 1796, les habitants des hameaux de Sèvre, la Gilarderie, le Lion-d’Or, situés théoriquement à Nantes, se dire toujours de Saint-Sébastien. »

Il y a 75 ans, je suis réfugiée à Guérande


Je n’ai pas encore 6 ans
Je suis la plus grande et je garde les 4 autres dans une cour d’entrepôt encombrée de vieux bidons rouillés.
Maman a bien autre chose à faire qu’à nous garder : outre les couches à laver à la main, il faut trouver à manger.
Mais comme tous les enfants de l’époque, insouciants, nous nous débrouillons bien car il n’y a pas de voitures donc pas de dangers.
Pas de poupées, on a autre chose à fabriquer en France, mais la dernière née dans sa voiture est un jouet bien mieux qu’une poupée
Et les vieux bidons rouillés font office de palais pour se cacher et jouer.