L’huile de noix en Anjou : un exemple de la présence de noyers en 1733 à Saint-Quentin-les-Anges et Châtelais

Le noyer fait partie des arbres fruitiers communs en Anjou : poirier, pommier, noyer. Il est planté à ce titre dans les vergers.
Voici d’importantes pépinières relevées en juillet 1733, situées sur les terres de Mortiercrolle selon la monstrée des lieux qui en fut faite alors (AD49 série 5E32 René Pouriaz notaire à Segré). La monstrée est un état de lieux, et ces documents sont rares. J’avais mis il y a quelques années la retransciption de cet énorme document sur mon site.

    Voir la monstrée de Mortiercrolle, intégralement retranscrite : 1 – le château
    Voir la suite de la montrée : les métairies dont la famille de Rohan est aussi propriétaire

J’ai extrait de ce volumineux document, lieu après lieu, la présence de noyers, avec une très forte présence de pépinières et de noyers dans ces pépinières, mais aussi des arbres plus âgés. Enfin, compte-tenu du nombre de métairies, je les ai classées en ordre alphabétique pour la compréhension, et j’ai volontairement enlevé les passages traitait des chataigners et de chênes qui font toujours l’objet d’un paragraphe chacun, distinct de l’ensemble pommiers noyers poiriers.

Château : dans le jardin il y environ 700 pieds tant pommiers noyers que poiriers de l’âge de 7 à 8 ans, plus une pépinière de noyers de 150 pieds de l’âge de 5 à 6 ans
la grande Besnardière : à Chatelais ou a René Planchenault est métayer y demeurant … il y a 3 pépinnières dans le jardin, une d’environ 80 arbrisseaux de 6 ans lesquels sont de nulle valeur à cause du terrain, une autre d’environ 200 arbrisseaux de l’âge de 7 à 8 ans et l’autre de 120 pieds d’arbrisseaux de (p30) l’âge de 4 ans ;
la Petite Besnardière : à Chatelais ou François et René Chevalier métayers y demeurant … dans le jardin il y a 3 pépinnières desquelles il y en a 2 d’environ 350 pieds d’arbrisseaux de l’âge de 8 à 9 ans l’autre du nombre de 200 pieds ou environ de l’âge de 4
le Bois : le 14.7.1733 à StQuentin a comparu Pierre Jouin métayer en ladite métairie … il y a sur lesdites terres environ 157 arbrisseaux plantés depuis 18 ans dont 98 sont antez 52 point antez le tout sont des pommiers quelles poiriers, cormiers, et 7 noyers, et en cet endroit Pierre Jouin nous a déclaré avoir planté l’hiver dernier sur ladite métairie 54 plants d’arbres qui sont compris en le susdit nombre, lesquels il a pris en le jardin du chasteau de Mortiercrolle
Flée : à l’Hostellerie ou Jacques Dupuy est métayer … il y a sur ladite métairie en plusieurs pépinnières environ 600 pieds d’arbrisseaux fruitiers de noyers poires et pommiers des âges de 3 à 7 ans ;
la Gibaudière : à l’Hôtellerie de Flée, ou Pierre Montauban est métayer … dans le jardin derrière la maison il y a 2 pépinnières ; une de l’âge de 4 ans du nombre de 150 pieds et l’autre du nombre de 400 pieds de 2 ans ; plus il y a une autre pépinnière dans le cloteau du Bonneau de l’âge de 4 ans du nombre de 90 pieds ; plus une pépinnière dont les plants ont été pris au jardin du château de Mortiercrolle depuis 1 ans du nombre de 100 pieds ;
la Guertaye : à Chatelais ou François Seureau métayer y demeurant : le 18.7.1733 … il y a 135 arbrisseaux pommiers et poiriers plantés sur ladite métairie de puis 15 ans dont 38 ont été pris l’hiver dernier en les pépinnières du chasteau de Mortiercrolle (donc ici pas de mentions de noyers)
la Jarillais : à Châtelais ou Charles Laurent est métayer y demeurant … dans le jardin il y a une pépinière du nombre de 80 pieds d’arbrisseaux de l’âge de 5 ou 6 ans, un restant d’autre pépinière de pommier du nombre de 32 pieds de l’âge de 8 à 9 ans ; plus une nouvelle pépinière de 2 ans du nombre de 240 pépins et une autre pépinière à côté du nombre de 100 pépins de l’âge de 4 ans
Jochepie : à StQuentin ou Julien Denis est métayer … dans le jardin de ladite métairie il y a 4 pépinières tant noyers que pommiers de différents âges, savoir de 8, 5 et 3 ans ou environ, contenant ensemble 1 200 pieds d’arbrisseaux
les Pastis : à StQuentin ou a comparu Jean Bilheux métayer en icelle … s’est trouvé sur toutes les terrres et prés de ladite métairie 474 arbrisseaux fruitiers poiriers noyers chataigners et pommiers faits depuis 18 ans, tous lesdits poiriers et pommiers antez – sur la haye de la pièce de l’achat il y a 2 abats de chesnes qu’on nous a dit être fait our le smoulins ; il faut une barrière à l’entrée de ladite pièce
la Rentière : à l’Hôtellerie de Flée, ou René Poutier est métayer : le 29.7.1733 … il y a 3 pépinières d’arbrisseaux fruitiers dans le jardin de ladite métairie ; une de l’âge de 9 à 10 ans contenant 110 pieds, l’autre de 2 ans de 80 pieds et l’autre de 6 à 7 ans de 27 pieds, le tout pommiers noyers et chateigners plus il y a 20 autres non ancien plantés au travers et autour dudit jardin …
le Tertre Garot : à StQuantin où Marie Bilheux veuve de René Landais mère et tutrice de leurs enfants mineurs, est métayère et y demeurant … dans le jardin de ladite métairie il y a 3 pépinières, l’une de 46 pommiers noyers et poiriers de l’âge de 6 ans, une autre de l’âge de 8 à 9 ans ans au nombre de 68 pommiers poiriers noyers et chataigners, une autre plantée de cette année d’environ 400 plants et ladite Bilheux a dit que le sieur Jary lui a donne 20 pommiers et 6 noyers pris dans les pépinnières du chateau qu’elle a fait planter l’hiver dernier sur les terres dudit lieu
la Vivanière : à StQuentin ou Jean Rambault présent a consenti à la visite … dans le jardin une pépinière de l’âge de 4 à 5 ans du nombre de 300 que le métayer nous a dit avoir prise au chasteau de Mortiercrolle en l’hiver dernier et à lui donnés par le sieur Jarry et nous a dit qu’il en avait planté 500 le surplus étant mort … à l’examen des plants fait depuis 20 ans s’est trouvé suffisamment pour le temps de son bail, outre le nombre de 16 noyers que ledit Raimbault a dit avoir été donnés par le sieur Jary et pris dans les pépinières du chasteau et par lui plantés sur ce lieu

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Pierre Bellanger cèdde un an des revenus de sa closerie, Saint-Quentin-les-Anges 1597

Je ne sais quel âge a Pierre Bellanger, mais manifestement il n’a pas la force d’entretenir dans les mois qui suivent la closerie dont il cèdde l’entretien et les revenus pour l’années en cours. Je le suppose néanmois âgé et ne pouvant plus entretenir lui-même. Il est également possible que Louis Revers soit en fait son gendre, et que cet acte soit une manière de passer la main aux jeunes ?

J’ai classé cet acte parmi les baux, mais cela n’est pas un bail, seulement un marché entre 2 métayers dont l’un ne peut entretenir sa terre l’année en cours. Enfin, c’est ce que j’ai compris. Ce marché a un grand mérite, car il nous énumère les cultures du lieu, ce que généralement les baux ne font pas. Mais je trouve surprenant que cet acte soit passé à Angers et non par un notaire local, car les baux passés à Angers s’expliquent géographiquement parlant par le fait que le bailleur demeure le plus souvent à Angers, mais ici cela n’est pas le cas, ils sont tous deux voisins ! Pourtant un notaire local connaît bien la terre et ses revenus ! Bref, les notaires d’Angers m’étonneront toujours, et toujours plus.

Enfin, je vous laisse découvrir en fin d’acte la formidable clause sur la grêle et les gelées, car foi d’Odile, elle n’existe jamais dans les baux ! J’en déduis qu’un métayer traitant avec un autre sait mieux que quiconque ce que la nature peut réserver et les pertes que cela inclut. C’est tout simplement une clause merveilleuse qui est ici !
Ah, j’oubliais de vous dire que malgré tous les Bellanger que j’ai pu relever en long en large et en travers, je suis désolée de ne pouvoir situer celui-ci.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte : Le 28 février 1597 avant midy en la court du roy notre sire à Angers endroit par davant nous (Chuppé notaire) personnellement estably Pierre Bellanger demeurant au Bourneuf St Quentin d’une part
et Loys Revers demeurant en la paroisse de Bouillé Ménard estant de présent en ceste ville d’Angers d’autre part,
soubzmettant lesdites parties respectivement confessent avoir fait et font entre eulx le marché et convention entre eulx qui s’ensuit c’est à savoir que ledit Bellanger a vendu quité ceddé et transporté et par ces présentes vend quite cèdde et délaisse audit Revers qui a achapté pour luy etc tous et chacuns les fruits et revenuz qui proviendront au lieu et closerie du Briand en la paroisse St Quentin ainsy qu’ils appartiennent et pourroient appartenir audit Bellanger qui pourront venir en l’année présente sur ledit lieu jusques au jour et feste de la Toussaint prochainement venant
fors que ledit Bellanger prendra des choux et pommes de par-dessus ledit lieu et a réservé et réserve une chambre de maison où il est demeurant

    c’est sur cette clause que je me base pour supposer que Pierre Bellanger est trop âgé pour entretenir sa terre

et prendra ledit Revers tous les bleds froment avoyne orge poix febves et pour les fruits des arbres dudit lieu qu’il rendra audit Bellanger à l’aoust chacun leur part des fruits recueillis et payera ledit Revers les rentes et taxes dudit Bellanger où il pourroit estre taxé et la taille et taillon et cens et sallaiges de l’année présente lesquelles il pourra déduire sur la somme cy après et prendra aussy ledit Revers l’effoil et accroist des bestiaulx dessus ledit lieu pour l’année présente et rendra les choses à la Toussaint prochainement venant audit Bellanger et les nourrira et entretiendra bien et deument comme il appartient
et est faite la présente vendition pour le prix et somme de 20 escuz et demi évalués à 61 livres 10 sols tz payable ladite somme au jour et feste de Toussaint prochaine audit Bellanger et est accordé que si ledit Bellanger prend à l’aoust prochain quelque bleds ou fruits ils seront payés ou déduits sur ladite somme de 20 escuz et demi
et s’il intervenoit gresle ou gelées sur lesdits fruits il en fera déduction et rabais audit Revers au dire de gens à ce cognoissant

    cette clause est tout aussi belle qu’exceptionnelle, et je le souligne. On y voit que 2 métayers ensemble savent les risques encourus et savent donc qu’il faut en tenir compte, le cas échéant, et l’appel à des experts pour évaluer les dégâts le cas échéant est une solution également belle !
    En fait d’experts, il faut comprendre qu’ils nommeront d’autres métayers connaissant les prix

et payera les rentes les cens et devoirs deuz à raison desdites choses pour l’année présente qui sont 7 mesures d’avoyne et 17 sols 6 deniers en argent et en baillera les acquitz audit Bellanger à la Toussaint prochaine
le tout stipulé et accepté par lesdites parties
auquel marché et tout ce que dessus tenir etc garantir etc obligent lesdites parties respectivement mesmes ledit Revers etc renonczant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers en notre tablier en présence de noble homme Jehan Rousseau sieur du Chardonnay et Jacques Chesneau praticien Angers tesmoins lesquelles parties ont dit ne savoir signer

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Bail à ferme à Saint-Quentin-les-Anges, 1559

Cette base de données, gratuite et indépendante de toute association ou site marchand, s’accroît chaque jour.
Ainsi, on y trouve déjà plusieurs actes concernant Saint-Quentin-les-Anges.

Mortiercrolle, collection particulière, reprocuction interdite
Mortiercrolle, collection particulière, reprocuction interdite

    Voir ma page sur Saint-Quentin-les-Anges et Mortiercrolle

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 11 janvier 1559 en la court royale d’Angers endroit par devant nous Marc Toublanc notaire de ladite court personnellement estably chacun de honorable femme Charlotte Lailler femme de sire Pierre Richard marchand et séparée de bien d’avecq luy d’une part et Bastian Cheuvrollier marchand demeurant en la paroisse de Saint Quentin en Craonnais d’aultre part soubzmettant etc ou pouvoir etc confessent avoir fait et font le marché et bail et prinse à ferme pactions et conventions qui s’ensuivent c’est à savoir que ladite Laillier a baillé et baille audit tiltre de ferme audit Cheuvrollier qui a prins et prend audit tiltre et non aultrement du jour et feste de Toussaint prochainement venant jusques à 5 années et cueillettes entières parfaites et consécutives l’une suivant l’autre sans intervalle de temps et finiront à pareil jour lesdites 5 années et cueillettes révolues le lieu closerie et appartenances du Petit Moyteau sis et situé en la paroisse dudit Saint Quentin tout ainsi qu’il se poursuit et comporte sans rien en réserver pour jouir desdites choses par ledit preneur audit tiltre de ferme à la charge dudit preneur de tenir et entretenir ledit lieu et ses appartenances en bonnes et suffisantes réparations et d’en payer les charges cens rentes et debvoirs et en acquiter ladite bailleresse tant vers les seigneurs des fiefs que tous autres et de rendre lesdites choses en suffisante réparation sans rien démolir coupper ne abaptre desdites choses ains jouir et user du tout et partout comme ung bon père de famille et administrateur doibt et est tenu faire aussi à la charge dudit preneur de poyer et fournir aussi chacune desdites années à ladite bailleresse en sa maison en ceste ville deux bons chappons au jour et feste de Toussaint, et ung bon coin de beurre d’une livre au jour et feste de Pentecouste etc…

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Pierre Bodin, notaire de Mortiercrolle, a hérité de dettes, 1651

Enfin, il avait hérité et encaissé l’actif, laissant un peu le passif aux oubliettes. Il est rappelé à l’ordre !

Même si j’ai des Bodin à Châtelais, tout près des Anges, ce Pierre Bodin ne semble pas lié aux miens, du moins pour ce que j’en connais à ce jour, car curieusement il y a un François Trouillault nommé dans cet acte, et j’ai aussi une Trouillault.

Anne Marchais, épouse de Pierre Bodin, notaire de la baronnie de Mortiercrolle, a hérité de sa soeur, qui était 2 fois veuve. Comme nous l’avons déjà vu, il y avait dans un héritages les dettes actives et les dettes passives. Ici il y avait une dette passive en obligation de 600 livres impayée.
On découvre que pour se faire payer la dame créancière a fait faire une saisie, mais par n’importe qu’elle saisie, car elle s’en est pris tout bonnement aux deniers que le prince de Guémené devaient à Bodin. On a donc ici le sentiment que ces saisies, spectaculaires à mes yeux, faisaient immédiatement réagir les débiteurs !

Mortiercrolle, collections personnelles, reproduction interdite
Mortiercrolle, collections personnelles, reproduction interdite

Ce sont bien des poules qui courent ici il y a 100 ans dans la cour du château de Mortiercrolle, et cliquez sur la carte postale pour en voir d’autres.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 1er juillet 1651 après midy devant nous Louis Coueffé notaire royal à Angers damoiselle Françoise Guillot veufve de deffunt Me Mathieu Arnou vivant sieur de la Féauté demeurante en cette ville d’une part
et Me Pierre Bodin notaire de la baronnye de Mortiercrosle demeurant aux Anges paroisse de l’Hostellerie de Flée tant en son nom privé que comme mary de Anne Marchais sœur et héritière de deffunte Renée Marchais femme en dernières nopces de Me René Gaslard auparavant veufve de deffunt Bonaventure Chevrollier soubmettant chacun esdits noms seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens renonçant au bénéfice de division d’ordre discussion d’autre part

les Anges : commune de Saint-Quentin, s’alignant des deux côtés de la route de Châtelais à Saint-Sauveur-de-Flée, qui sépare la paroisse de l’Hôtellerie de Flée de celle de Saint-Quentin. Ce village tire son nom du couvent Notre Dame des Anges, fondé en 1500 par Pierre de Rohan, maréchal de Gyé. Pour le couvent et la moitié du village, qui appartient à la paroisse de l’Hôtellerie-de-Flée, voir Dict. du Maine-et-Loire, I, 115. D’après un monitoire de 1690, le prince de Guéméné ordonna, en 1637, au sieur Meslier de la Rue, de construire au village des Anges, du côté de Mortiercrolle, un bâtiment pour servir d’auditoire à cette seigneurie. Ce fut, avec une autre maison, le commencement de l’agglomération, qui, du côté de l’Hôtellerie-de-Flée, outre le couvent, ne comptait alors que deux maisons et une petite hutte. Depuis le village s’est considérablement augmenté. Avant la Révolution il s’y tenait un foire, l’assemblée subsiste. (A. Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

lesquels sur les poursuites que faisait ladite dame de la Féauté pour avoir payement ou acquit vallable de la somme de 600 livres de principal à elle deue par ledit défunt Chevrollier sa femme et François Trouillault de reste de plus grande somme contenue par contrat passé par Me Guillaume Guillot et François Martin notaires de cette court le 25 mars 1640 et obligation par nous passée le 6 décembre 1631 de quoy elle avait fait saisir et arrêter entre les mains de Me Martin Gaignard procureur de monseigneur le prince de Guesmené les deniers qu’il doibt audit Bodin et prière faite par iceluy Bodin à ladite dame de la Féaulté de consentir deslivrer et main lever desdits deniers offrant luy payer contant partie de sa debte et s’obliger en privé nom solidairement au payement a esté accordé ce que s’ensuit c’est à savoir que ladite Guillot à la prière dudit Bodin esdits noms s’est désistée et despartie de ladite saisie faite à sa requeste es mains dudit Gaygnard auxdits deniers et a consenty et consent deslivrance et main levée au profit dudit Bodin au moyen de ce que iceluy Bodin luy a payé contant présentement au veu de nous la somme de 200 livres qu’elle a receue en monnoye courante et desduit et rabattu sur ce qui se trouvera estre deub d’arrérages de la rente et intérests desdits 600 livres sauf à compter entre les parties et de ce que iceluy Bodin esdits noms et qualitez solidairement comme dict s’est dabondant obligé et oblige payer à ladite dame de la Féauté en sa maison en cette ville ladite somme de 600 livres de principal et ce qui se trouvera estre deub de reste desdits arrérages de rente et intérests du passé et encore ce qui en pourra courir à l’advenir jusques au parfait payement au désir et à la raison desdits contrats et obligation … etc…
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Me René Buscher et Julien Besnard demeurant audit lieu tesmoins
Signé : Bodin, Gaignard, Françoise Guillot, Buscher, Besnard, Coueffe

les Anges, commune de l’Hôtellerie-de-Flée, et, en partie de celle de Saint-Quentin (Mayenne). Il tire son origine d’un couvent de Cordeliers fondé, sur l’extrême confin du département actuel du Maine-et-Loire, par Pierre de Rohan, maréchal de Gyé, sous l’invocation de Notre Dame des Anges, avec non bien propre et le patrimoine légué, spécialement par Françoise Porhouet, sa femme, de qui il exécutait les intentions. Une bulle d’Alexandre VI (31 mars 1500), adressée à l’Official d’Angers, autorisa cette fondation et permit aux frères d’avoir une petite cloche, cloître, réfectoire et dortoir. Le fils du fondateur, François de Rohan, évêque d’Angers, date du couvent même, le 6 octobre 1504, le mandement qui autorise les religieux à prêcher et quêter dans les paroisses du diocèse et qui les recommande aux curés. Les bâtiments n’étaient pas encore terminés en 1509. L’église fut consacrée seulement le 23 novembre 1512 par l’évêque de Léon. En 1519 des indulgences à perpétuité de cent jours y appelaient les donateurs et les pélerins. Des indulgences spéciales de Paul V en 1617 et 169, d’Urbain VIII en 1624 et 1634 convièrent les fidèles à la dévotion des fêtes de la Vierge. L’église possédait dans ce temps une épine de la sainte Couronne. Jusqu’à la Révolution, le couvent servir de maison de force pour les jeunes gens. Il s’y trouvait à cette époque un fils de famille de Craon. Lors du départ des moines, le père gardien se cacha dans le village, chez une demoiselle Bellanger, en la maison du Pavillon, où il célébrait la messe et mourut vers 1800… (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Cette maison de force pour les jeunes gens m’intrigue car j’en cherchais une pour un fils de famille de Laval, et je la cherchais à Angers, et si cela se trouve c’était les Anges.

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la Beaumontrie des Vaslin à Saint-Quentin-les-Anges, 1647

Je descends des Vaslin du Bourgneuf en Saint-Quentin-les-Anges, qui furent sergent royal, chirurgien, avant de donner mon maréchal en oeuvres blanches…

Cliquez la carte de Cassini pour l’agrandir

Pour les étudier j’ai tenté de les reconstituer en relisant le registre paroissial plusieurs fois, y compris la totalité des actes pour tenter de trouver de qui ils auraient pu être parrain ou marraine. En effet, dans un baptême, le prêtre donne souvent plus de renseignement sur la qualité des parrain et marraine que sur les parents, et dans tous les cas, ce sont les parrain et marraine qui signent pas les parents, dont pour avoir leur signature il faut impérativement les trouver en tant que parrain et marraine.

Donc, relisant encore avec patience, c’est le cas de le dire car la mère se prénome Patience, je trouve enfin un élément supplémentaire concernant mon Jean Vaslin

    il est chirurgien (cela n’est pas une découverte car cette mention figure sur tous les baptêmes de ses enfants)
    il est « sieur de la Beumontrie » (c’est la seule et unique mention de ce type sur tout le registre)


Cliquez pour agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales de la Mayenne

Je me réjouis de ma trouvaille. Puis je tente d’identifier le lieu de la Beaumontrie, avec ou sans e comme Beaumonterie, et avec ou sans tronquature :

    Dict. de la Mayenne, Abbé Angot : néant
    Dict. du Maine et Loire, C. Port : néant
    Base des toponymes de la Mayenne en 1901 (site des AD) : néant
    logiciel des toponymes de France, CD de l’IGN : néant

Soit le nom a disparu, soit c’est le nom de la maison et non un nom de terre.
Or, l’abbé Angot, à l’article du Bourgneuf (tome 1er), indique :

Une grande belle maison du 15e siècle est à l’entrée du village

Le village du Bourgneuf était autrefois situé sur les voies de communication, et il fut même paroisse. Il ne restait plus qu’une chapelle au 16e siècle et début du 17e dans laquelle Catherine Vaslin est inhumée au début de l’épidémie de 1639.
Ce village, situé non loin du bourg, a la particularité

    d’être plus important que le bourg,

    d’être à cheval sur Châtelais et Saint-Quentin-les-Angers, c’est à dire à cheval sur le Maine-et-Loire et la Mayenne.


Cliquez le Cadastre Napoléonien pour l’agrandir – Propriété des Archives Départementales de la Mayenne


Cliquez le Cadastre Napoléonien pour l’agrandir – Propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

Je suppose que cette grande maison dont parle l’abbé Angot fut la demeure des Vaslin au sens de la famille élargie, comme on le faisait souvent autrefois. Et si je suppose que c’est la leur, c’est qu’ils ont le rang social le plus à l’aise de tout le village.

Maintenant, cette maison ne figure pas dans la base de données de M. H. et j’ignore donc si elle existe envore plus d’un siècle après la note de l’abbé Angot. Mais elle s’appelait très probablement la Beaumontrie, et fut sans doute construite par un certain Beaumont.

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Dispense de consanguinité, Ampoigné, St Quentin les Anges (53), 1749, par René Delahaye

entre Pierre Delahaye et Renée Guillet veuve de Louis Pottier (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G)

Ce qui suit est une dispense de consanguinité du 4e au 4e degré, avec arbre généalogique dressé à l’époque sur les témoignages oraux par le curé de l’Hôtellerie de Flée. Toutes les dispenses déjà parues sur ce blog sont dans la catégorie MARIAGE de même que les contrats, et pour les retrouver soit vous cliquez sur la catégorie MARIAGE, soit vous écrivez DISPENSE dans la fenêtre de recherche de ce blog, car il est sur base MSQL et cela marche, essayez !.

Voici la retranscription de l’acte : Le 19 juin 1749 en vertu de la commission à nous adressée par Mr le vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 du courant signée l’abbé de Verut vic. gen. et plus bas Gervais pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Pierre Delahaye de la paroisse de St Quentin et Renée Guillet veuve de Louis Pottier de la paroisse d’Ampoigné, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,

    scavoir ledit Pierre Delahaye âgé de 23 ans
    et ladite Renée Guillet âgée de 30 ans ou environ,
    accompagnés de René Delahaye de la paroisse de Mée, de Jean Bilheuc de la paroisse de St Quentin, de Renée Galon mère de ladite Renée Guillet de la paroisse d’Ampoigné, et de Jean Brillet aussi d’Ampoigné tous leurs parens, qui ont dit bien connoître lesdites parties,

et serment pris séparément des une et des autres de nous déclarer la vérité sur les faits dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donnée, nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

René Delahaye

  • Françoise Delahaye mariée avec René Galon – 1er degré – René Delahaye (ils sont frère et soeur)
  • René Galon marié avec René Carie – 2e degré – François Delahaye (ils sont cousins germains)
  • Renée Galon mariée avec René Guillet – 3e degré – Jean Delahaye
  • Renée Guillet veuve de Louis Pottier – 4e degré – Pierre Delahaye futur époux
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du quatre au quatrième degré entre ledit Pierre Delahaye et ladite Renée Guillet veuve de Louis Pottier.
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ladite Renée Guillet étant demeurée veuve dans la métayrie où elle est avec Renée Galon veuve de René Guillet sa mère, a des meubles et les ustenciles nécessaires pour faire valoir la métayrie, ce qui fait un avantage pour le garçon futur époux ;
    ils ont en outre déclaré que ladite veuve ayant deux enfants l’un d’environ 4 ans, et l’autre de quelques mois, est hors d’état de faire la métairie sans le secours dudit Pierre Delahaye qu’elle trouve propre pour cela, et même d’élever ses enfants, (j’ai bien lu « métairie » et je suis étonnée car une métairie était assez grande et il fallait plusieurs bras pour l’entretenir, or manifestement elle est seule. Je ne suis donc pas certaine qu’il s’agisse bien d’une métairie et Mr le curé de l’Hôtellerie de Flée a sans doute fait erreur ?)
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme d’environ 100 livres en meubles et ustenciles nécessaires, ledit Pierre Delahaye n’ayant presque rien, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en Cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés, et qui nous ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis, (ce peu de fortune confirme mes doutes sur le niveau de métayer, car les métayers sont bien plus aisés que cela ! Sans doute s’est-il trompé sur le chiffre, qui aurait été de 1 000 livres et cela convient mieux au niveau d’un métayer, et cela n’aurait pas obligé à aller en court de Rome, puisque nous avons déjà vu que le seuil était fixé à 2 000 livres, ce qui était relarivement élevé)
    fait à l’Hôtellerie de Flée, lesdits jour et an que dessus. Signé Allard, curé de l’Hôtellerie

    Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site. Vous remarquerez le clair de lune, absoluement remarquable, et vous trouverez toute une collection de clair de lune sur mon site. Ces effets de nuit furent une mode, et sont bien entendu obtenus par truquage.

    Pas moyen hier et aujourd’hui de se connecter sur le serveur du Conseil Général de la Mayenne, qui est encore en panne. Cela lui arrive souvent, et toujours longuement, c’est à dire des heures et des heures. Espérons que les vacances étant, ils trouveront un technicien de maintenance prochainement ! en attendant de changer de prestataire… par cause de défaillances multiples..

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.